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5.mars.20125.3.2012 // Les Crises

Actualité européenne (1/2) : points économiques

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L’actualité européenne a été riche ces derniers jours. Comme cela me semble très important, je vous en propose une synthèse – j’espère ne pas être trop austère :

Déclaration de l’EuroGroupe du 1er mars

Suite à sa réunion, l’EuroGroupe (qui réunit les ministres des Finances de la zone euro) a publié cette déclaration. Comme l’EuroGroupe ne s’adresse qu’aux anglophones (ses déclarations sont rarement traduites…), en voici la traduction que Valérie Courteau a faite pour ce blog :

L’Eurogroupe se félicite de l’évaluation faite par la Troïka : la Grèce a fait suffisamment de progrès dans la réalisation des actions convenues au préalable. Toute la législation requise du Parlement et du Cabinet ministériel a été adoptée, et quelques actes d’exécution en suspens devraient être achevés sous peu.

Les ministres notent avec satisfaction que la Grèce a entrepris rapidement des mesures législatives décisives dans les domaines de l’assainissement budgétaire, de l’administration des recettes, de la réforme des retraites, de la réglementation du secteur financier et de la supervision ainsi que des réformes structurelles stimulant la croissance. Cela donnera à l’effort d’ajustement grec une nouvelle impulsion, qui – avec une mise en œuvre rigoureuse du programme d’action convenu par le nouveau plan – constitue la base pour mettre les finances publiques et l’économie de la Grèce sur une trajectoire durable. La Troïka finalisera dans les prochains jours l’évaluation détaillée de la qualité de la transposition des mesures préalables dans la législation grecque.

Dans ce contexte et en vue de l’achèvement des procédures nationales pertinentes dans les États membres, les ministres autorisent le FESF à mettre en œuvre le mécanisme d’amélioration des garanties de l’Eurosystème. Cela implique la fourniture par le FESF d’un programme de rachat de droits des actifs négociables émis ou garantis par le gouvernement grec pour une utilisation à titre de garantie des opérations de politique monétaire de l’Eurosystème.

Les ministres ont également convenu d’une facilité de garantie pour la recapitalisation des banques grecques en cas de problèmes de stabilité financière. En outre, les ministres ont autorisé l’émission, par le FESF, d’obligations pour financer la contribution de la zone euro à l’exercice du PSI et le remboursement des intérêts courus sur les emprunts d’État grecs. L’Eurogroupe, toutefois, rappelle qu’une opération PSI réussie avec une forte participation et une évaluation finale positive de l’ensemble des actions préalables sont des conditions nécessaires à la fois pour les décaissements de ces obligations du FESF et pour le deuxième plan.

L’Eurogroupe attend donc avec impatience une forte participation des créanciers privés dans l’échange de la dette. Les ministres sont convaincus que les modalités décrites dans l’invitation des autorités grecques aux détenteurs d’obligations grecques comportent suffisamment de caractéristiques attrayantes et uniques qui devraient plaire aux créanciers privés et assurer ainsi une plus large participation.

Très honnêtement, je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer… :

  • on réunit les dirigeants financiers de la première puissance mondiale, et ils en sont réduits à « attendre avec impatience » un geste du secteur privé qui est sous leur assistance respiratoire depuis 3 ans ;
  • ils parlent de « caractéristiques attrayantes » à une proposition de la Grèce visant à rembourser 30 pour 100 empruntés… Notez, si vous avez prêté à un État, vous savez au moins comment il compte vous faire à l’avenir des « propositions attrayantes »…
  • présenter des mesures mortifères appliquées à un pays en Dépression comme des « stimulateurs de croissance » frise quand même l’abjection ;
  • la Grèce est en effet sur une trajectoire durable : celle de la misère durable…

Déclaration des chefs d’État de l’EuroZone du 2 mars

Suite à leur réunion, les chefs d’État de l’EuroZone ont publié cette déclaration :

Les chefs d’État ou de gouvernement de la zone euro se félicitent des progrès accomplis en ce qui concerne le nouveau programme grec, et notamment de l’accord dégagé par l’Eurogroupe sur le train de mesures et l’offre faite aux créanciers privés.

L’objectif du programme est de remettre l’économie grecque sur une trajectoire qui soit tenable, de faire en sorte que la dette soit ramenée à un niveau supportable et de restaurer la compétitivité.

Ils saluent aussi les textes législatifs relatifs aux actions préalables arrêtées qui ont été adoptés par les autorités grecques, qui permettront l’adoption formelle du programme de la Grèce dans les prochains jours.

Pour que le second programme de la Grèce puisse être pleinement appliqué et donne des résultats, il est essentiel d’améliorer encore la capacité institutionnelle de la Grèce et de renforcer le suivi des mesures sur place. C’est pourquoi les chefs d’État ou de gouvernement de la zone euro soutiennent les mesures que prend actuellement la Commission pour renforcer sa présence en Grèce afin d’améliorer le suivi du programme et la fourniture d’une assistance technique grâce au travail réalisé par sa task force. Ils appuient également les mesures concrètes et spécifiques destinées à stimuler la croissance, présentées par le Premier ministre de la Grèce et le président de la Commission, y compris l’utilisation des fonds structurels de l’UE pour de grands projets d’infrastructure, ainsi que des mesures visant à améliorer l’environnement des entreprises, accroître les liquidités pour les PME, et à promouvoir l’emploi et la formation.

Ils réaffirment qu’ils s’engagent à réévaluer d’ici la fin du mois si le plafond global du FESF/MES est suffisant. […]

Les chefs d’État ou de gouvernement de la zone euro rappellent qu’ils sont résolus à faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et qu’ils sont prêts à agir en conséquence.

Sans commentaire…

Conclusions économiques du sommet européen des 1er et 2 mars

Suite à leur réunion, les chefs d’État de l’UE ont publié ces conclusions (extraits) :

L’Union européenne prend toutes les mesures nécessaires pour remettre l’Europe sur la voie de la croissance et de l’emploi.

Pour 2012, le Conseil européen fait siennes les cinq priorités suivantes :

  • assurer un assainissement budgétaire différencié, axé sur la croissance,
  • rétablir des conditions normales d’octroi de crédits à l’économie,
  • promouvoir la croissance et la compétitivité,
  • lutter contre le chômage et les conséquences sociales de la crise, et
  • moderniser l’administration publique. [NB. En novlangue, « moderniser » = déréglementer, affaiblir]

Si l’on veut retrouver des taux de croissance et d’emploi plus élevés, il est essentiel d’assainir les finances publiques. Cela doit se faire de manière différenciée en fonction de la situation dans chaque État membre. Tous les États membres devraient continuer à respecter les engagements qu’ils ont pris [NB. Oui, oui, ils ont bien écrit ça : ‘les chefs d’État devraient respecter leurs promesses’… Ils ont dû se rendre compte qu’il avait des lobotomisés parmi eux…] conformément aux règles du pacte de stabilité et de croissance, lesquelles permettent aux stabilisateurs économiques d’intervenir dans la trajectoire d’ajustement budgétaire structurel, tout en veillant à la viabilité à long terme des finances publiques. Les pays bénéficiant d’un programme d’assistance devraient s’en tenir aux objectifs et aux réformes structurelles arrêtés dans le cadre du programme. De la même façon, les États membres soumis aux pressions des marchés devraient se conformer aux objectifs budgétaires fixés et se tenir prêts à mettre en œuvre des mesures d’assainissement supplémentaires, s’il y a lieu. Tout en poursuivant les efforts d’assainissement, les États membres doivent surtout veiller à accorder la priorité aux dépenses qui constituent un investissement dans la croissance future, en particulier l’éducation, la recherche et l’innovation. […]

La politique fiscale peut contribuer à l’assainissement budgétaire et à la croissance. […] Dans le respect de la compétence des États membres dans ce domaine, le Conseil européen invite ces derniers, s’il y a lieu, à réexaminer leurs systèmes fiscaux, pour les rendre plus efficaces, en supprimant les exonérations injustifiées, en élargissant l’assiette fiscale, en allégeant la pression fiscale qui pèse sur le travail, en améliorant l’efficacité de la perception de l’impôt et en luttant contre la fraude fiscale. Le Conseil et la Commission sont invités à concevoir sans tarder des moyens concrets de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, y compris en rapport avec les pays tiers, et à en rendre compte d’ici juin 2012. […]

Des mesures résolues sont nécessaires pour atteindre un taux d’emploi de 75 % d’ici 2020. [64 % en 2010 ; 75 %, c’est quasiment le plein emploi…] Pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, il faut mettre en œuvre des stratégies d’inclusion actives comprenant des mesures d’activation [NB. hein ?] en matière d’emploi. […]

Les États membres devraient:

  • accroître leurs efforts de manière à ce que l’embauche soit plus facile et présente davantage d’intérêt pour les employeurs, [NB. Heu, donc, travailler, ça ne suffit plus ?] si nécessaire en améliorant les mécanismes de fixation des salaires [NB. Conformément à la novlangue, vous n’allez vraiment pas aimer ce genre d’amélioration…] ;
  • éliminer les obstacles à la création de nouveaux emplois [NB. Conformément à la novlangue, vous n’allez vraiment pas aimer ce genre d’élimination d’obstacle…] ; et
  • mettre en œuvre des politiques actives de l’emploi, afin notamment de renforcer la participation des jeunes, des femmes et des travailleurs âgés. […] [NB. Amen]

Il souligne qu’il importe de progresser dans la reconnaissance des qualifications professionnelles, la réduction du nombre des professions réglementées [NB. Si on a réglementé des professions, ce n’est pas pour rien – le retour du délire dogmatique « néoconservateur anarchiste ». Comme si c’est ça qui nuit à l’emploi, tssss] et la suppression des barrières réglementaires injustifiées. [NB. Ok, je vais chercher la liste officielle des méchantes « barrières réglementaires injustifiées qui sont là rien que pour embêter les gentilles gens »] […]

En particulier, les efforts se poursuivront afin :

  • de faire en sorte que le marché unique atteigne un nouveau stade de développement grâce au renforcement de sa gouvernance ainsi qu’à l’amélioration de sa mise en œuvre et du respect de ses règles. […] Le Conseil européen attend avec intérêt la présentation, en juin prochain, de la communication de la Commission sur le marché unique et de son rapport concernant la directive sur les services. Il se félicite que la Commission ait l’intention de proposer au second semestre de cette année une nouvelle série de mesures destinées à ouvrir de nouveaux domaines de croissance dans le marché unique. À cet égard, le Conseil européen souligne qu’il importe d’achever le marché unique [NB Oh oui, oh, achevons-le !!!!] et de supprimer les derniers obstacles ;
  • de réduire la charge administrative et réglementaire au niveau de l’UE et à l’échelle nationale ;
  • de lever les barrières commerciales [NB. le retour du délire dogmatique « néoconservateur anarchiste »] et d’améliorer l’accès au marché et les conditions d’investissement ; […]

Le Conseil européen considère qu’en accentuant la « pression des pairs », il sera possible d’augmenter l’adhésion et la responsabilité au niveau des chefs d’État ou de gouvernement en ce qui concerne le rôle du Conseil et des États membres pour ce qui est de développer le marché unique et d’en respecter les règles.

Dans le même ordre d’idées, il est important de mener rapidement à bien la réforme de la réglementation du secteur financier. [NB. Ah, oui, « rapidement »… Elle a commencé quand la crise financière d’ailleurs ?]. De plus, il convient d’approuver, d’ici juin et décembre 2012 respectivement, les propositions relatives aux exigences de fonds propres des banques et aux marchés d’instruments financiers, sans perdre de vue l’objectif d’un corpus réglementaire unique [NB. clair ! Manquerait plus qu’un pays se mette à être prudent maintenant… Ce sont les Anglais qui sont derrière cette phrase, j’imagine ?] et en assurant une mise en œuvre cohérente et en temps utile de Bâle III. Les modifications apportées au règlement sur les agences de notation de crédit devraient être adoptées dès que possible. Le Conseil européen attend avec intérêt les résultats de l’analyse actuellement effectuée par la Commission sur les mentions obligatoires, dans la législation de l’UE, des notations établies par les agences de notation. [NB. oui, bien sûr, tout ira mieux sans les agences. D’ailleurs, en général, pour guérir, le mieux reste de casser le thermomètre… Derrière ceci, il y a la volonté de permettre aux investisseurs réglementés d’acquérir les titres de dettes publiques de plus en plus pourris, puisque les plus prudents ne peuvent investir qu’en triple A pour protéger les épargnants…]

Il est important de rétablir la confiance des investisseurs dans le secteur bancaire de l’UE [NB. Tu l’as dit, bouffi… C’est comme si c’était fait !] et d’assurer le flux du crédit vers l’économie réelle, notamment par le renforcement des fonds propres des banques sans réduction excessive de la taille de leurs bilans et, le cas échéant, par l’adoption de mesures destinées à favoriser l’accès des banques au financement. La Commission est invitée à examiner les possibilités de renforcer [NB. oulà, que d’entrain…] le cadre actuellement applicable aux salaires des dirigeants d’entreprises.

Mention spéciale au « Si l’on veut retrouver des taux de croissance et d’emploi plus élevés, il est essentiel d’assainir les finances publiques ». Car s’il faut rééquilibrer les finances publiques (pour une gestion saine), il est stupéfiant de lire que les déficits réduiraient la croissance, alors qu’ils la soutiennent de façon importante depuis 20 ans ! Car oui, si on dépense plus que ce que l’on gagne, on vit évidemment mieux ! Le souci est qu’on est censé rembourser tout le surplus « fictif » à l’avenir, pour rendre l’opération de crédit neutre… Il n’y a qu’à voir les États-Unis, qui s’en sortent actuellement mieux que l’Europe car ils n’ont pas le moindre effort de réduction des déficits et s’endettent toujours comme des gloutons. Et ça marche – enfin, jusqu’à ce que tout s’écroule un jour…

D’ailleurs, le mot « croissance » figure 23 fois en 14 pages. Quand vont-ils comprendre qu’elle ne reviendra pas ! Nous ne sortirons pas de cette crise historique avec les recettes « d’avant », il va falloir changer nos mentalités…

La croissance française par décennie

Cartoon Dessin Croissance

Et que ce n’est pas grave (pourquoi faudrait-il croitre tout le temps ???) MAIS il faut adapter l’économie à une croissance nulle. Le drame est de ne rien faire, et d’attendre sans arrêt le grand retour d’Elvis Presley au lieu de simplement s’adapter… Je vous renvoie vers le billet sur l’excellent livre Prospérité sans croissance.

Dans le prochain billet, suite de l’actualité européenne avec le TSCG, et d’autres bonnes surprises…


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© Nicolas Vadot

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18 réactions et commentaires

  • Marcus // 05.03.2012 à 06h17

    Merci Olivier de tout ce travail et bonne journée à toutes et à tous !
    Croissance, croissance, ma belle croissance quand vas-tu revenir ?

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  • Patrick Luder // 05.03.2012 à 07h20

    Ah, si seulement nos sages avaient raison, les bienfaits de la croissance, toujours plus et plus vite … Mais pour quoi ?   Pour qui ?   Comment ?   Avec quels moyens ?
     
    Option 2 : report de charges sur le futur … ou … demain nous nous attaquerons à ce(s) problème(s). Si l’on considère que la société de demain devra faire face à des défis géants, que nous ne prenons pas en compte maintenant, il serait logique de faire des réserves maintenant pour les dépenses futures. => Croissance des réserves.
     
    Option 1 : résolution maintenant, de défis permettant au futur de mieux vivre (ou simplement de continuer à vivre). Dans cette option, nous pourrions nous endetter avec l’optique (l’espoir) que les améliorations ou changement de l’instant permettra au futur de nous rembourser. => Croissance de la connaissance, des réflexions et des actions.
     
    Option 0 : report sur le future, des défis à surmonter et dettes à rembourser. On profite de tout, maintenant et à crédit. Le future s’occupera de trouver une solution à nos déchets nucléaires, de trouver un moyen de remplacer les énergies fossiles (ou de vivre autrement), de diminuer l’effet de serre et les modifications que nous aurons apporté au climat, de restaurer les anciennes espèces (animales et végétaux) que nous aurons fait disparaître, de restaurer les forêts et sols arables que nous auront fait disparaître, de restaurer les nappes phréatiques millénaires, de restaurer une égalité entre les hommes et de rembourser nos dettes faramineuses que nous leur laissons. => Croissance de l’aveuglement et de l’égoïsme.
     
    Option -1 : face aux murs de la limite des ressources et des capacités régénératives de la terre on continue à accélérer ??? => Croissance de l’irresponsabilité.

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    • chris06 // 05.03.2012 à 11h48

      Vous avez raison, le fait que toutes les grandes puissances (USA, Europe, Chine, Inde, Russie, Brésil) se livrent à une course à la croissance et choisissent l’option -1 est à proprement parler irresponsable, on pourrait même dire suicidaire.

      Mais ça s’explique très bien quand on considère qu’en fait  les humains se comportent exactement comme si ils étaient en proie à un gigantesque dilemme du prisonnier!

      Vous avez 3 prisonniers, appelons les usa, ue, bric

      Chaque prisonnier peut choisir soit:
      l’option -1, course à la croissance, c’est dire essayer de faire croître le plus vite possible sa part de consommation des réserves mondiales 
      l’option 2,  changement de paradigme, c’est à dire essayer d’économiser le plus possible les réserves mondiales

      si chaque prisonnier choisi l’option 2, ils seront tous libérés
      si chaque prisonnier choisi l’option -1, ils seront tous pendus dans vingt ans mais au moins pendant ce temps ils pourront tous consommer (manger, boire, se divertir…) autant qu’ils peuvent.
      dans tous les autres cas, ils seront aussi tous pendus mais dans 30 ou 40 ans au lieu de 20 (suivant qu’il y en a deux qui choisissent l’option -1 ou seulement un) mais celui qui choisi l’option 2 passera son temps au pain sec et à l’eau  tandis que celui qui choisi l’option -1 passera son temps en consommant autant qu’il peut. 

      Et bien logiquement, si les prisonniers ne peuvent pas communiquer entre eux ou, s’ils le peuvent, ne se font absolument pas confiance, ils finiront tous par choisir l’option -1! 

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      • askarine // 05.03.2012 à 23h05

        pas mal raisonné !

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  • BA // 05.03.2012 à 10h30

    Lundi 5 mars 2012 :

    L’activité privée s’est à nouveau contractée en février dans la zone euro, reprenant une tendance baissière amorcée en septembre et brièvement interrompue en janvier, selon une deuxième estimation lundi de l’indice PMI des directeurs d’achats.

    L’indice composite, qui synthétise l’activité dans les secteurs des services et manufacturier, est à 49,3 en février, contre 50,4 en janvier.

    Le contraste observé entre grands pays de la zone euro persiste en février: ainsi, la contraction de l’activité s’accélère en Italie (44,7) et en Espagne (42,9) mais l’activité combinée des entreprises manufacturières et des prestataires de services augmente pour le troisième mois consécutif en Allemagne (indice à 53,2) et enregistre une très légère progression en France (50,2), même si dans ces deux pays, la progression de l’activité fléchit par rapport à janvier.

    Pour Chris Williamson, chef économiste à Markit, ces chiffres indiquent que « le risque d’un deuxième repli trimestriel consécutif de l’activité, synonyme d’un retour de la zone euro en récession, existe donc, même s’il est encore trop tôt pour se prononcer ».

    Selon ses calculs, « les données de février sont conformes à un taux de contraction trimestriel du PIB de 0,1% pour le premier trimestre 2012 ».

    Cet économiste s’inquiète particulièrement de la « faiblesse persistante des performances de pays tels que l’Italie et l’Espagne, qui compromet la croissance d’autres économies de la zone euro », notamment l’Allemagne et la France.

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_repli_de_l_activite_privee_en_fevrier_PMI_a_493050320121100.asp

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  • JPS1827 // 05.03.2012 à 11h32

    Finalement cette position européenne illustre parfaitement ce que dénonce Olivier dans son livre et sur ce blog : on est passé d’un capitalisme où le partenariat principal était entre entreprises et consommateur (fordisme), d’où l’importance de ne pas réduire le consommateur à la misère, à un capitalisme où le partenariat principal est entre actionnariat et entreprises, dans lequel le travail du consommateur coûte toujours trop cher. Il faut donc baisser le coût de ce travail, et subventionner le consommateur en empruntant. Quand on ne peut plus emprunter, il faut que le consommateur se serre la ceinture pour préserver le partenariat actionnaires-entreprises. Une fois les entreprises devenues « compétitives », qui achètera leurs produits ? pas les grecs, en tout cas.

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    • Patrick Luder // 05.03.2012 à 12h28

      Jolie image, mais il faudrait encore y ajouter une perte d’indépendance dans les décisions et une obligation de s’endetter pour pouvoir payer les intérêts etc.

      Pas sérieux : C’est comme sur un paquebot en dépertition, l’un dirait « eh, les gars, j’ai foutu les radios à la mer » au autre « y a une brèche dans la câle, j’ai voulu la réparer avec un bâton de dinamite, désolé » au autre encore « Oups, j’ai voulu mettre les chaloupes à la mer mais elles ont coulées » un autre encore, « eh les potes, j’ai trouvé les réserves mais elles ont été noyées par une explosion » … là, tu vois un peu nos dirigeants se décidant enfin à entreprendre qqch pour sauver le paquebot et ses occupants …

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    • pimo // 05.03.2012 à 17h19

      Dans ces conditions, comment expliquer l’insistance dogmatique des élites européennes à précipiter la zone dans le mur ? Est-ce parce qu’ils savent qu’ils seront « récompensés » pour leur soumission, à l’instar des Blair, Monti, Draghi… demain Sarkozy (?).
      On sent une volonté sous-jacente de précipiter les événements vers une intégration européenne rapide (alors que bon nombre des dirigeants des pays-membres sont en voie de renouvellement « démocratique » en 2012 et 2013) et la mise en place de mécanismes financiers qui seraient irréversibles, de manière à franchir un point de non retour….
      Je vois mal comment on pourrait réconcilier les peuples avec le projet européen ! Sans doute n’est-ce même pas la préoccupation de nos dirigeants qui ont choisi leur camp…

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      • Patrick Luder // 05.03.2012 à 20h19

        RadisCarottes
        Ben oui il y a urgence, pour essayer de sauver le système financier … sans une reprise rapide et forte de la croissance (ils ne voient pas d’autre solution), trop de pays sont au taquet, condamnés à s’endetter toujours plus (ce qui ne sera pas toujours possible), ne serait-ce que pour payer les intérêts de la dette. Je vous le raconte à la façon du jardinier «  Les carottes sont cuites, sauvez radis ! ».

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  • nicolas // 05.03.2012 à 13h18

    merci Olivier pour votre travail.
    je n’ose dire bravo, tant il n’y a lieu de se réjouir.
    je continue a suivre vos analyses avec malheureusement la fascination des badots devant un immeuble en feu.
    bonne continuation. 

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  • BA // 05.03.2012 à 14h00

    Le dérapage annoncé en fin de semaine dernière par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy concernant le déficit budgétaire du pays en 2012 est « grave », a estimé lundi un porte-parole de la Commission européenne.

    Le dérapage est « sérieux, grave », a souligné ce porte-parole, Amadeu Altafaj, ajoutant toutefois que la Commission ne proposerait aucune mesure avant d’avoir effectué « une évaluation complète » de la situation des finances publiques espagnoles.

    Selon une source proche du dossier, la Commission européenne, mécontente notamment de la manière dont ce dérapage a été annoncé, pencherait à ce stade pour infliger des sanctions à Madrid.

    Vendredi 2 mars, M. Rajoy n’a en effet informé personne de son intention de briser le Pacte de discipline budgétaire quelques heures seulement après l’avoir signé avec 24 de ses homologues. « Je n’ai pas informé les présidents et les chefs de gouvernement parce que je n’ai pas à le faire. Il s’agit d’une décision souveraine que nous Espagnols, nous prenons », a-t-il soutenu au cours de sa conférence de presse.

    Les ministres des Finances de la zone euro devraient commencer à étudier de premiers éléments chiffrés du budget espagnol lors d’une réunion de l’Eurogroupe lundi 12 mars à Bruxelles, selon la source proche du dossier.

    Mais selon une source diplomatique, il est impossible de demander à Madrid de revenir à 4,4 % de déficit cette année après un déficit public qui a explosé à 8,51 % en 2011.

    http://www.boursorama.com/actualites/la-commission-europenne-juge-grave-le-derapage-budgetaire-espagnol-c48ace8c5e5dd10752b00c5c027b864f

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  • Yann // 05.03.2012 à 14h25

    L’Eurogroupe attend donc avec impatience une forte participation des créanciers privés dans l’échange de la dette.

    Ce que je me demande personnellement, c’est si des spéculateurs ont tenté d’acheter des obligations grecques afin de bloquer le PSI, tout en achetant de grandes quantités de CDS sur ces mêmes obligations. Vu le prix (faible) auquel s’échange la dette grecque en ce moment, un tel pari serait-il réalisable?

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    • yannthi // 05.03.2012 à 18h29

      Il me semble que c’est un pari risqué car la semaine dernière (voir le billet d’Olivier du 2 mars):

      Au contraire, l’ISDA qui gère les CDS a décidé hier que ce n’était pas un défaut, et donc que les CDS ne marcheraient pas.

        +0

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      • Yann // 06.03.2012 à 07h09

        Oui, justement, si suffisamment de créanciers acceptent l’accord, et que le défaut se déroule de manière ordonnée, les CDS ne devraient pas être déclenchés. Par contre si l’accord n’aboutit pas, et qu’un défaut désordonné se produit, alors l’ISDA sera à peu près obligé de déclarer le déclenchement des CDS, faut de perdre toute crédibilité.
        En gros l’accord est soumis à un énorme aléa moral, dont la seule protection est la taille même des sommes en jeu (et j’imagine les pressions politiques multiples).

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  • yann // 05.03.2012 à 15h21

    l’analyse que l’on peut tirer également de cette article, c’est qu ‘il est impossible pour la france de rembourser sa dette stratosphérique. à bientot 90 % d’endettement (par rapport au PIB), avec un taux d’intérêt de 3.20 actuellement (sur ces 90 %) , on ne  peut à peine espérer faire 1,00 à 1.5 de croissance. Sachant également que ce taux d’interêt est amener à s’apprécier dans un futur proche, il n’est point nécessaire d’établir de nouveaux traités, nouveau mécanismes, les club des surendettés ne pourra que s’agrandir au fur et mesure du temps qui passe.

    Yann  

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  • BA // 05.03.2012 à 19h44

    Lundi 5 mars 2012 :
     
    Grèce : taux des obligations à 1 an : 1006,661 %.
     
    Je dis bien : 1006,661 %.
     
    http://www.bloomberg.com/quote/GGGB1YR:IND
     
    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 229,834 %.
    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 60,910 %.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 36,541 %.

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  • BA // 05.03.2012 à 20h36

    A propos de l’Irlande :
     
    L’Irlande pourrait avoir besoin d’un second plan de sauvetage.
     
    Ireland is likely to need a second bailout when its current aid program ends, rating agency Moody’s warned today.
     
    In its weekly credit outlook report, Moody’s also warned a No vote in the upcoming fiscal treaty referendum would bar Ireland from receiving further funds under the European Stability Mechanism (ESM).
     
    The agency predicted the Government would have to rely on the ESM for additional funding after the existing bailout program expires in 2014.
     
    http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2012/0305/breaking27.html
     
    A propos du Portugal :
     
    Le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers.
     
    « Il y a un risque que l’ajustement budgétaire conduise à une contraction plus grande » que prévu a indiqué au quotidien Jornal de Negocios, l’Ethiopien Abebe Selassié, représentant le FMI au sein de la « Troïka » (UE-FMI-BCE) des créanciers du Portugal.
     
    En raison des mesures de rigueur – réduction des salaires des fonctionnaires, des retraites et des prestations sociales, hausse généralisée des impôts – l’économie portugaise devrait reculer cette année de – 3,3 % et le chômage atteindre 14,5 % fin 2012.
     
    Ces mauvaises prévisions ont suscité des craintes selon lesquelles le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers voire même une restructuration de sa dette.
     
    A propos de la Grèce :
     
    Un troisième plan d’aide à la Grèce peut-être nécessaire en 2015 : il serait de 50 milliards d’euros.
     
    La Grèce pourrait avoir besoin d’un troisième plan d’aide international de 50 milliards d’euros en 2015, affirme l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru dimanche.
     
    La Troïka, représentant les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI), aurait écrit dans une version préliminaire de son dernier rapport qu’il n’est pas du tout certain que la Grèce puisse revenir sur les marchés de crédits en 2015.
     
    Ses besoins en financements externes sur la période 2015-2020 pourraient alors atteindre jusqu’à 50 milliards d’euros.
     
    Mais Der Spiegel précise également que ce passage a été retiré à la demande du gouvernement allemand.

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  • Guillaume Billalt // 06.03.2012 à 23h33

    « Le Conseil européen attend avec intérêt les résultats de l’analyse actuellement effectuée par la Commission sur les mentions obligatoires, dans la législation de l’UE, des notations établies par les agences de notation. »
    Il me semble que contrairement à ce que vous avez commenté, les agences de notations font corps avec les décisions à venir. Néanmoins, le secteur financier m’échappant énormément il se peut que cela soit une erreur d’interprétation de ma part. Pourriez vous apporter une précision svp ( si c’était du 2nd degrès ou autre…)

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