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12.décembre.201812.12.2018 // Les Crises

L’hôpital Georges-Pompidou a maquillé les causes du décès d’un patient. Par Pascal Pascariello

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Source : Mediapart, Pascal Pascariello 06-12-2018

En avril 2018, un patient est mort à l’hôpital public Georges-Pompidou, faute d’effectifs, faute d’avoir été pris en charge à temps. Pour masquer les dysfonctionnements du service de réanimation, l’établissement parisien a maquillé le compte-rendu adressé à la famille, censé restituer les causes de la mort.

Manque de personnel, services débordés, demandes pressantes de rentabilité, les politiques de restrictions budgétaires dans les hôpitaux publics ne sont pas sans conséquences sur la santé des malades.

Celui qui devait être la vitrine de l’assistance publique, l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), à Paris, n’échappe pas à la règle. Sur un document que Mediapart s’est procuré, il apparaît clairement que la désorganisation du service de réanimation est responsable du décès d’un patient. L’hôpital a cependant falsifié le dossier médical remis à la famille pour masquer l’absence de prise en charge dont a été victime leur proche. […]

Suite à lire sur : Mediapart, Pascal Pascariello 06-12-2018

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Commentaire recommandé

Catalina // 12.12.2018 à 07h34

et moi sur le fait que ce décès ne soit pas attribué à Poutine.
……..
Vu que tous nos problèmes, comme chacun le sait ici sur les crises, est du fait de la vilaine, l’horrible Russie ! (dans cette dictature où les gens manifestent sans se prendre des milliers de lacrymo à la minute)
;o)

15 réactions et commentaires

  • MDacier // 12.12.2018 à 05h49

    Suis surpris que certains cynique du gouvernement ne mettent pas ce décès sur le dos des GJ qui ont l’audace de réclamer moins d 8mpots et mettent ainsi en péril l’hôpital public …

      +22

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    • Catalina // 12.12.2018 à 07h34

      et moi sur le fait que ce décès ne soit pas attribué à Poutine.
      ……..
      Vu que tous nos problèmes, comme chacun le sait ici sur les crises, est du fait de la vilaine, l’horrible Russie ! (dans cette dictature où les gens manifestent sans se prendre des milliers de lacrymo à la minute)
      ;o)

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  • Valmeysien de Bouvines // 12.12.2018 à 06h49

    Les politiques austéritaires tuent notre pays.
    Notre système de santé pourrait être, comme il le fut, la fierté de notre patrie. C’est une très belle manière de flatter l’orgueil national que d’exposer la manière exemplaire avec laquelle nous nous occupons de la santé de nos concitoyens. Cela fait plusieurs années que cet orgueil est mis à mal par l’austérité budgétaire (que ce soit les hôpitaux ou la mise en place de mutuelles privées pour de plus en plus d’offres de soins).

    Les parades militaires et l’esprit de défense patriotique ont ma sympathie. Mais je déplore que la droite n’active pas le même système de pensée pour nos services publics, qu’elle ne voit pas qu’ils font partie eux aussi de la gloire de notre patrie, du portrait réel que la France donne à voir au monde et à l’histoire. La manière dont nous nous occupons de nos citoyens, en particulier les plus vulnérables, est le manifeste moral de la France sur la Terre. Ce n’est pas juste une affaire de compassion, c’est une affaire d’honneur national.

    Les politiques austéritaires, de contractions de la dépense publique, qui provoquent ce type de mort (masqué de manière piteuse), des accidents de train car pas assez d’inspecteurs, des refuges pour SDF insécurisés, des infrastructures qui menacent de s’écrouler, des EHPAD en sous-effectif pour nos anciens… tout ceci est une HONTE nationale.

    Après la libération nationale et la récupération de notre monnaie, il faudra pas mal d’efforts pour réparer les saccages qui ont été fait dans ce domaine.

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    • JBB // 12.12.2018 à 22h23

      Ce que vous appelez austérité budgétaire consiste pour le moment à juste essayer de rester sous les 3%, autrement dit essayer d’avoir un trou inférieur à 70 milliards à la fin de l’année (soit 1000 € par Français).
      Les dépenses publiques n’ont jamais été aussi élevés et nous sommes champions d’Europe et presque champions du monde.
      Et pourtant tous les services publics se dégradent…

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      • Valmeysien de Bouvines // 13.12.2018 à 00h45

        Depuis les années 2000, notre commerce extérieur en berne provoque la désindustrialisation et la paupérisation (en vérité ça a commencé avant, mais peu importe la date) du fait pour l’essentiel d’une libération des mouvements de capitaux entre les nations, d’une monnaie surévaluée et d’un prix du travail élevé (seule variable d’ajustement sous les gouvernements européistes/austéritaires).

        Les conséquences mécaniques de ce phénomène sont la réduction des recettes de l’Etat (moins d’entreprises performantes = moins d’impôts ; plus de pauvres/chômeurs = moins de consommation = moins de taxes) et l’augmentation de la dépense publique (plus de pauvres/chômeurs/RSistes = plus d’aides à verser car un plus grand nombre peut les toucher).

        On peut ajouter que la paupérisation entraîne une plus haute fréquence de comportements anti-sociaux que l’Etat doit gérer là aussi. Je ne sais pas quel part en dépenses cela prend, mais je vais supposer que ça touche la santé, la police et la justice. Les dégradations liées aux mouvements sociaux peuvent aussi rentrer dans cette catégorie.

        Vous pouvez également ajouter à cela la population vieillissante qui exige vraisemblablement des dépenses plus élevées (retraites/santé). Mais je ne sais pas si cette cause a autant d’impact que ça, et de toute façon je ne vois pas bien ce qu’on peut y faire sinon revenir dans les années 70 et forcer les Français à faire des enfants.

        La coupe dans les dépenses publiques c’était déjà le coeur de la politique de Juppé. On était en 95 ! C’était la politique de Chirac (dans son deuxième mandat), la politique de Sarkozy, la politique de Hollande et enfin la politique de Macron. Le problème de la dette que l’on pense pouvoir régler par des coupes budgétaires c’est le serpent de mer des serpents de mer de la politique française depuis maintenant deux décennies.

        Résultat : en 2016 la France a détrôné la Finlande pour la première place en Europe dans la dépense publique. Cherchez l’erreur !

        Comment expliquer cette contradiction entre le fait que nous avons eu des gouvernements qui ont effectivement opéré des coupes budgétaires (provoquant la dégradation des services publics que tout le monde constate, c’est donc bien qu’il y a eu de réelles coupes), sans que cela n’ait affecté de manières significatives les dépenses publiques générales rapportées au PIB ? Il me semble qu’on ne peut l’expliquer autrement que par le phénomène que je décris plus haut, à savoir que ce sont les politiques récessives, censées nous « réformer », nous « adapter à la mondialisation » qui en vérité nous ont enfermés dans un cercle vicieux.

        Qu’on me corrige si je me trompe, mais je ne vois pas quelle autre hypothèse peut expliquer le fait d’avoir des services publics qui se dégradent de 95 à 2010, et une dépense publique dans le PIB qui reste autour de 50% de 95 à 2010. Et désormais en 2018 nous sommes presque à 60% sans pour autant être sorti de la logique des coupes budgétaires. Il faut changer de stratégie manifestement.

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        • JBB // 13.12.2018 à 14h06

          Sinon essayer de faire comme les pays où ça se passe mieux, ça paraîtrait pas une bonne idée ?

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          • Valmeysien de Bouvines // 14.12.2018 à 01h56

            Vous voulez dire ces pays qui ont leur monnaie nationale et un contrôle des mouvements de capitaux à leurs frontières ?
            Si c’est ça je suis d’accord 🙂

            Si c’est autre chose, je réponds que les modèles doivent correspondre à des nations. Le modèle austéritaire et atrophiant nous a donné les Gilets Jaunes : les taxes qu’ils ont sur le museau sont la conséquence directe des impôts qui ont été baissés afin que la France gère la concurrence fiscale déloyale au sein de l’UE (là aussi provoqué par la libération des mouvements de capitaux inscrite « dans le marbre des traités » comme on dit, et l’expression est parlante).
            Il fallait donc bien trouver l’argent quelque part.

            Donc non, appliquer le modèle austéritaire ne marchera pas sur le peuple français. Nous aurons une bonne dizaine de guerre civile, trois révolutions communistes, peut-être un fascisme folklorique, avant que cela puisse arriver. On ne peut pas dire qu’un modèle marche lorsqu’il provoque de tels troubles.

            D’ailleurs notons qu’il ne marche ni en Grèce, ni en Italie, ni en Espagne, ni au Portugal.
            Les populations de ces pays ont été, à divers degrés, laminées par ces politiques. L’une des réponses du gouvernement portugais a d’ailleurs été des plus parlantes lorsqu’il avait conseillé en juillet 2012 à ses citoyens d’aller émigrer là où le travail était. En gros : « cassez-vous ! »
            Ce n’est pas un symptôme d’un modèle qui marche lorsqu’un gouvernement fait comprendre à sa population qu’il est temps pour elle d’abandonner le navire.

            Et en Italie une coalition populiste a finit par prendre le dessus. Donc même dans d’autres pays plutôt culturellement rétif à la psyché disciplinaire et inégalitaire, ce modèle ne fonctionne pas.

            Soit l’Italie reste dans l’euro et l’UE, et dans ce cas là je prédis que dans 5 ans les Italiens ne pourront plus voir ces dirigeants en peinture car il leur auront fait une Tsipras comme on dit dans le milieu, et les remplacerons ou auront une instabilité sociale chronique, soit ce gouvernement populiste finit par se rebeller contre l’UE/euro et donc le modèle européen finit par éclater, et l’Italie retourne à ses fondamentaux économiques.

            Un modèle économique doit correspondre au pays. C’est d’ailleurs le même raisonnement que je ferais concernant les institutions politiques.
            Il est manifeste que certains pays, en particulier les latins-catholiques apparemment (la Grèce étant l’exception parmi les exemples évoqués), ne sont pas compatibles avec ce modèle. Donc soit ont change l’idéologie de nos dirigeants, soit on change les structures anthropologiques des peuples concernés. Lequel des deux a plus de chances d’être modifié selon vous ?

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  • Rémy@B // 12.12.2018 à 07h08

    bonjour, petite erreur, Pascale est une femme et ça s’écrit avec un « e »

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  • Jean // 12.12.2018 à 07h31

    C’est Pascale (avec e) Pascariello .C’est une femme.Très bonne journaliste.

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  • calal // 12.12.2018 à 08h22

    Je me souviens d’une connaissance,marie,pere,avec de bons revenus,dans la quarantaine. Il a malheureusement eu un incident cardiaque et aurait ete mal « trie » dans les couloirs d’un hopital de mon coin. Son deces a remis en cause beaucoup de mes croyances et de mes priorites.

    Plus nos dominants se plantent,plus les gens ouvrent les yeux et voient la realite:le coq gaulois les deux pieds enfonces dans le fumier qui croit que son chant commande au soleil de se lever.
    Sauver la planete,l’afrique? La france n’arrive meme pas a sauver ses enfants…

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  • Scorpionbleu // 12.12.2018 à 13h03

    Très grave cette chaîne qui va jusqu’à masquer l’origine du décès mais hélas pas étonnant.

    Espérons que la famille va déposer plainte contre le directeur de l’hôpital et contre la ministre Agnès Buzyn.

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  • Leïla // 12.12.2018 à 23h42

    Il faut arrêter de penser que ce désossage se fait  » involontairement  » ! Il a commencé depuis 30 ans. On a retiré les lingeries, les cuisines (l’air de rien, le personnel pouvait manger..impossible aujourd’hui !) pour sous traiter à des privés qui coûtent plus chers…bref, les plateaux sont de la daube immangeable…les patients se font livrer !
    L’idée, le public pour les » indigents », le privé quand on les moyens. La réalité est que le privé reste encore en deçà du public sur le plan technique. Avec la T2A…c’est devenu de la folie….il faut acter, acter, acter….il n’y a plus que les PU-PH corrompus pour se gaver avec des consultations privées à 200, 250 €…leur arrangements avec les labos…mais qui parlera de la corruption dans le public ???
    J’ai fait des gardes dans une clinique privée cet été. L’urgentiste…le seul faisait tourner l’imagerie à fond…même moi qui prescrivait les radios simplex !!! On tournait à 90 patients/ jour avec un urgentiste et 3 infirmières intérimaires !!!
    Il nous a avoué qu’il tournait à 2000 €/jour !!!
    Plus que dans des cliniques privées poly-pourries mais qui ont une réputation de qualité…because l’hôtellerie…perso, même pour un panaris je n’irai pas.
    L’HEGP…fallait voir la guerre des chefs à son ouverture.
    Je ne fais que des vacations et je refuse systématiquement l’HEGP…c’est l’horreur dans certains services, on ne touche pas le sol. J’ai l’habitude des urgences…c’est normal aux urgences de ne pas toucher le sol mais dans les services pfff. A titre perso, j’ai toujours détesté cet hôpital froid et sans âme…rien à voir avec l’Hôtel-Dieu…structure plus familiale…tout le monde se connaissait..et quel bâtiment …rien que les rampes en bois devraient être classées au patrimoine de l’UNESCO…faites y un tour à l’occasion et si vous montez la nuit au 4e…vous verrez Notre-Dame éclairée sous un angle…sublime.
    Mais super…le secret pro !!! Ça sauve les fesses de bcp de praticiens ! Dès qu’il y aura une IA urgentiste, oncologue..en France…je la choisirai comme médecin. Je préfère une IA sans âme qu’un médecin dont je me méfierai…forcément !
    Finis les protocoles de soins réfléchis, finis la qualité de soins…je plains mes jeunes collègues de ne pas avoir connu cette époque qui a connu son apogée pendant l’incroyable époque SIDA !!!
    Masquer les causes d’un DC…faut pas être trop malin en réa pour y arriver…sérieux ! Il faut qu’il y ait une dénonciation pour qu’une enquête soit ouverte…sinon,c simple, une embolie malencontreuse, le patient a fibrillé, un arrêt …trop facile de masquer !!! Patients…refusez le DMP (dossier médical partagé), centraliser toutes les données patients vers un état…c’est d’une dangerosité invraisemblable ! La CNIL, le conseil des l’ordre infirmier, les ARS…complices. Le DMP n’est pas au point techniquement…une merde totale ! Il y a des médecins fabuleux mais ils sont rarement les chefs de service. Quelques uns comme le Pr Peyromaure…appréciés des patients et des équipes…mais des mecs comme lui se comptent sur les doigts de la main aujourd’hui ..et je n’ai fait que des vacations dans son service !

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  • Leïla // 13.12.2018 à 00h09

    Tous ces médecins passent temps dans des congrès….j’ai connu l’époque des mandarins. Ils étaient parfois chiants mais ils étaient tout le temps dans les services !
    Aujourd’hui, on ne voit plus certains chefs.
    L’erreur est de pas faire participer les soignants au choix du chef de service.
    Nous, on sait comment ils travaillent. Ceux qui ont systématiquement des infections post-op, les patients qui merdoient sont souvent ceux des mêmes praticiens !
    Je veux une IA…qui sera forcément intègre, un robot pour une intervention…il ne tremblotte pas…les médecins qui renâclent car ils pourraient perdre leur pouvoir. Comprenez que ces gens qui sont dans les commissions d’éthique veulent parait il  » l’empowerment  » du patient …tout en en gardant le Power !
    Perso, ce qui s’est passé à l’HEGP n’est qu’un épiphénomène…pas de chance, ils se sont faits goaler ! Des structures pour personnes âgées ou je devais gérer (en intérim) 70, 80 patients dans la nuit, certains en phase palliative…c’est impossible ! Pourtant c aujourd’hui et maintenant !
    Et nous soignants serions maltraitants ?
    Comment pourrions nous faire autrement. Je n’ai jamais fait de mal (hormis un soin douloureux) à un patient mais ne pas pouvoir s’en occuper correctement est déjà une maltraitance…vraiment pas une vocation !!! 1998, 8 millions de passages aux urgences…2018, c’est 22 millions avec moins de personnel. C’est ça le vrai problème, les personnes âgées. On renvoie des patients dans des conditions qui me font honte…mais impossible d’hospitaliser tout le monde…Personne n’en veut du reste ! Pour ça que je me suis embarquée dans un projet de prise en charge de la dépendance à domicile…viable que je ferai sans doute au Vietnam car monter un projet en France pfff. Trop de résistances, trop de gens qui se gavent…quel serait leur intérêt de tuer la poule aux œufs d’or !

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  • Clocel // 18.12.2018 à 13h08

    PascalE Pascariello…

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  • Et Yopla // 19.12.2018 à 00h16

    L hôpital a reconnu la présence du patient, ce n’est pas toujours le cas dans ces circonstances. C’ est déjà arrivé et c’est infaillible.

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