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25.novembre.201825.11.2018 // Les Crises

Malgré la crise saoudienne, les États-Unis augmentent les menaces contre l’Iran

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Source : Marjorie Cohn, Consortium News, 04-11-2018

Bien que l’alliance américano-saoudienne soit affaiblie suite à l’assassinat de Khashoggi, les deux pays continuent à viser l’Iran alors que de nouvelles sanctions américaines sont annoncées pour ce dimanche, écrit Marjorie Cohn, de Truthout.

La torture, le meurtre et le démembrement présumés du journaliste Jamal Khashoggi, largement réputés avoir été commis sur ordre du prince héritier Mohammed ben Salmane, pourraient compromettre les plans de Donald Trump d’intensifier son agression contre l’Iran.

L’Arabie saoudite, les États-Unis et Israël sont unis dans leur haine de l’Iran, bien que pour des raisons différentes. L’Iran est dans la ligne de mire des États-Unis depuis que la Révolution iranienne de 1979 a renversé Mohammad Reza Shah Pahlavi, la marionnette malfaisante installée par les États-Unis ; de fait, en 2002, George W. Bush a inclus l’Iran dans son « axe du mal ». L’Arabie saoudite, qui abrite les deux sites musulmans les plus sacrés, considère l’Iran chiite comme un rival pour l’hégémonie régionale. Et Israël considère l’Iran comme une « menace existentielle ».

« Des responsables de l’administration Trump et des experts extérieurs ont déclaré que ce sont les répercussions possibles sur un plan élaboré en vue d’exercer des pressions sur les Iraniens qui dominent les discussions internes relatives aux retombées de ce qui est arrivé à M. Khashoggi », a rapporté David Sanger dans le New York Times.

Les allégations contre le prince héritier saoudien « ont déjà eu un effet » sur Israël, « stoppant de fait l’impulsion pour construire une coalition internationale contre l’influence régionale de l’Iran, priorité absolue du Premier ministre Benjamin Netanyahou », ont écrit Ben Hubbard et David Halbfinger dans le Times, citant « des analystes ».

Les responsables de la Maison-Blanche craignent que la crise grandissante avec l’Arabie saoudite ne « fasse échouer le bras de fer avec l’Iran et ne compromette les plans visant à obtenir l’aide des Saoudiens pour éviter de déstabiliser le marché du pétrole ».

Trump continue à faire monter la pression

Trump et Salmane, toujours dans la même direction concernant l’Iran. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Shealah Craighead)

Suite au retrait dangereux et téméraire de l’accord nucléaire iranien – le Plan d’action global conjoint (JCPOA) – qui a réjouit Israël et l’Arabie saoudite, l’administration Trump doit annoncer dimanche que les entreprises faisant affaire avec l’Iran – y compris pour l’achat de pétrole ou investissant dans le pays – se verront interdire de faire affaire aux États-Unis. L’imposition de ces sanctions punitives vise à aboutir à un embargo total sur le pétrole iranien.

Trump aura besoin de la coopération militaire et politique saoudienne si, « comme il en a fait la menace », l’Iran riposte contre l’embargo de son pétrole en prenant « des mesures concrètes et réciproques pour arrêter les exportations de pétrole de l’Arabie saoudite et des États du Golfe via le détroit d’Ormuz dans le Golfe et via le détroit de Bab-el-Mandeb, à l’entrée de la mer Rouge », a écrit Simon Tisdall dans le Guardian. « Si ce point critique est atteint, on ne peut exclure une escalade des affrontements dans la région. »

L’administration Trump compte sur l’Arabie saoudite pour pomper du pétrole supplémentaire une fois que l’Iran sera hors du marché. Mais le Congrès se demande s’il faut sanctionner l’Arabie saoudite pour l’affaire Khashoggi.

« Pénaliser ce qui préoccupe le plus les Saoudiens – les recettes pétrolières – reviendrait à miner la politique vis-à-vis de l’Iran et à faire grimper considérablement le prix de l’essence et du mazout de chauffage, à l’approche de l’hiver », a indiqué M. Sanger.

Richard N. Haass, président du Council on Foreign Relations [think tank américain, ayant pour but d’analyser la politique étrangère des États-Unis et la situation politique mondiale NdT], a déclaré au Times : « C’est une tactique curieuse que de sanctionner un pays et de s’associer à lui dans le même temps », ajoutant qu’« il n’est pas facile de se focaliser sur le comportement de l’Iran lorsque les Saoudiens font des horreurs aux journalistes et aux opposants, et bombardent des enfants au Yémen. »

L’assassinat de Khashoggi a mis sous les projecteurs la commission sur les crimes de guerre commis au Yémen par les Saoudiens, avec l’aide et le soutien des États-Unis. Dans un article d’opinion du New York Times, le sénateur Bernie Sanders a appelé à mettre fin au soutien militaire américain à l’Arabie saoudite. Mais, selon M. Sanger, des sources de l’administration disant que « la question de la limitation des ventes d’armes américaines à l’Arabie saoudite, dont M. Trump a dit qu’elle menacerait les emplois américains, est de peu d’importance [face au projet de mettre la pression sur l’Iran] ».

Pendant ce temps, Trump continue de tirer l’épée contre l’Iran.

Les Talibans ciblés

Pompeo : Les États-Unis vont « écraser » l’Iran. (Photo du gouvernement américain)

Le 23 octobre, le Centre de lutte contre le financement du terrorisme, composé des États-Unis, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Koweït, d’Oman et du Qatar, a désigné neuf personnes « associées aux Talibans », dont certaines ont des « financeurs iraniens ». Un décret exécutif de l’ère Bush autorise le Bureau de contrôle des avoirs étrangers à bloquer les avoirs de toute personne ou de tout groupe désigné comme terroriste.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a apposé une qualification de terrorisme dans un communiqué de presse, en énonçant que les États-Unis « ciblent les principaux sponsors iraniens qui apportent un soutien financier et matériel aux Talibans ». « Le soutien de l’Iran aux talibans constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et illustre le mépris profond du régime pour les normes internationales fondamentales », a-t-il ajouté.

Dans un discours prononcé en mai, le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis « écraseraient » l’Iran avec de nouvelles sanctions si sévères qu’un changement de régime pourrait en résulter.

De plus, le 5 octobre, la Maison-Blanche a publié sa stratégie antiterroriste tant attendue en un document de 25 pages, qui qualifie l’Iran de « principal état finançant le terrorisme ». Elle s’engage à combattre l’Iran et les militants « islamistes radicaux » pour éliminer la menace terroriste contre les États-Unis.

En fait, l’Iran n’a pas utilisé de force militaire agressive contre un voisin hostile depuis plus de 200 ans. Curieusement, la nouvelle stratégie antiterroriste américaine n’identifie pas l’Arabie saoudite, qui cible des civils et en tue des milliers au Yémen (et soutient des extrémistes en Syrie et ailleurs), comme une menace terroriste.

Eric Margolis, un ancien correspondant de guerre au Moyen-Orient, a rapporté en juillet que le Pentagone a préparé des plans pour une attaque aérienne contre l’Iran :

Le Pentagone a prévu une guerre aérienne très intense contre l’Iran à laquelle Israël et les Saoudiens pourraient très bien se joindre. Le plan prévoit plus de 2 300 frappes aériennes contre des cibles stratégiques iraniennes : aérodromes et bases navales, dépôts d’armes et d’essence, dépôts de pétrole et de lubrifiants, nœuds de télécommunications, radars, usines, quartiers généraux militaires, ports, ouvrages hydrauliques, aéroports, bases de missiles et unités des Gardiens de la Révolution.

La Coalition nationale pour la prévention de la fabrication d’une arme nucléaire iranienne, un groupe de plus de 50 éminents experts en politique étrangère, a publié une déclaration dans laquelle elle affirme que « la stratégie de l’administration Trump envers l’Iran consiste à exercer le maximum de pressions économiques, politiques et militaires pour changer le comportement de l’Iran et à menacer, sinon provoquer, la chute du régime ». Cette stratégie, ont-ils ajouté, « laisse à l’Iran le choix entre la capitulation ou la guerre. »

Beaucoup de membres du Congrès craignent que Trump ne s’en prenne à l’Iran. Ils essaient de l’empêcher de lancer une attaque préventive.

Le Congrès empêchera-t-il une attaque ?

Udall : Promoteur d’une loi pour empêcher une attaque contre l’Iran sans l’accord du Congrès. (Canon AFB)

Le 28 septembre, le sénateur Tom Udall (Démocrate – Nouveau-Mexique), accompagné des sénateurs Patrick Leahy (Démocrate – Vermont), Dianne Feinstein (Démocrate – Californie), Richard Durbin (Démocrate – Illinois), Bernie Sanders (Indépendant – Vermont), Jeff Merkley (Démocrate – Oregon), Martin Heinrich (Démocrate – Nouveau-Mexique) et Chris Murphy (Démocrate – Connecticut), a présenté la loi de 2018 sur la prévention d’une guerre anticonstitutionnelle avec l’Iran. Elle interdirait aux États-Unis de s’approprier de l’argent qui pourrait mener à une guerre avec l’Iran, à moins que le Congrès n’approuve expressément cette décision. La législation précise clairement qu’une attaque préventive contre l’Iran serait illégale en vertu de la loi sur les pouvoirs de guerre et de la Constitution américaine.

Le projet de loi Udall note que « l’Agence internationale de l’énergie atomique a vérifié à plusieurs reprises que l’Iran a continué à respecter ses obligations nucléaires au titre du Plan d’action global conjoint ». Le non-respect par les États-Unis de la JCPOA, poursuit le projet de loi, « génère le risque d’une conflagration inutile avec l’Iran, par le recours à des sanctions visant les adversaires comme les alliés dans la région et dans le reste du monde, sans voie diplomatique claire pour régler cette crise ». Le projet de loi cite le tweet de Trump selon lequel l’Iran « subira des conséquences comme peu de gens en ont subies au cours de l’histoire ».

Le Congrès a explicitement indiqué dans la loi de 2019 sur l’autorisation de la défense nationale : « Rien dans la présente loi ne peut être interprété comme autorisant le recours à la force contre l’Iran ou la Corée du Nord ».

En avril, un projet de loi bipartite visant à remplacer la loi de 2001 sur l’Autorisation de recourir à la force (AUMF) a été présenté au Sénat et est actuellement en instance devant la Commission des relations étrangères. Le projet de loi proposé permettrait au président « d’utiliser toute la force nécessaire et appropriée » contre l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, le Yémen, la Libye et la Somalie, Al-Qaïda, l’EI (également connu sous le nom de Daech), les Talibans et leurs « forces associées ». Mais par ses termes, les « forces associées » excluent spécifiquement « une nation souveraine ». Ainsi, la nouvelle AUMF ne couvrirait pas l’Iran.

Cependant, cela n’empêcherait pas Trump de prétendre qu’il s’appuie sur la AUMF de 2001 pour attaquer l’Iran. Bien que limitée spécifiquement aux responsables du 11 septembre, Bush, Obama et Trump l’ont tous utilisée pour justifier au moins 37 opérations militaires, dont beaucoup sans lien avec le 11 septembre.

Copyright Truthout. Réimprimé avec sa permission.

Marjorie Cohn est professeure émérite à la Thomas Jefferson School of Law, ancienne présidente de la National Lawyers Guild, secrétaire générale adjointe de l’International Association of Democratic Lawyers (Association internationale des juristes démocrates) et membre du comité consultatif de Veterans for Peace. Editrice et collaboratrice de The United States and Torture (les États-unis et la torture) : Questions juridiques, morales et géopolitiques, Cohn a témoigné devant le Congrès sur la politique d’interrogatoires de Bush.

Source : Marjorie Cohn, Consortium News, 04-11-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

RGT // 25.11.2018 à 09h27

C’est bien un comportement totalement impérialiste qui est toujours employé par les USA : Tordre le bras de nations qui n’ont strictement rien fait au peuple américain pour pouvoir ensuite aller piller les ressources naturelles du pays « pacifié ».

Et si d’aventure le pays résistait on hésite pas à l’attaquer militairement après une campagne de diffamation nauséabonde afin ensuite de rafler la mise.

Il ne faut pas l’oublier, une guerre est en tout point identique à une attaque de rue visant à dépouiller un passant de ses biens.
La seule différence, c’est que dans le cas d’une guerre, c’est au niveau des états que se passe cette action digne d’un loubard de banlieue et que la population du pays agresseur se retrouvera à son corps défendant embrigadée et responsable des actes de ses dirigeants corrompus.

Ne vous en faites pas, cette stratégie n’est pas uniquement typique des USA : Toutes les nations de la « communauté internationale »® appliquent cette stratégie afin de faciliter les intérêts de leurs ploutocrates (qui bien sûr ne payent pas d’impôts dans leur propre pays – on ne va pas plomber les profits).

Cette stratégie impérialiste pousse donc ces états à financer et à aider des groupuscules qui vont aller foutre le bordel sur le territoire d’une « cible », soit directement, soit indirectement.
Ensuite, on fait porter le chapeau en attribuant ces horreurs à « l’axe du mal » : l’Iran qui finance les Talibans, Bachar El Assad qui finance Daech…
Pourquoi pas les gilets jaunes qui financent les politicards qui les étranglent économiquement (zut, c’est déjà fait) ou les enfants qui financent les pédophiles pendant qu’on y est ?.

En fait, les « amis » des « grandes démocraties »® peuvent se permettre les pires crimes sans être inquiétés tant qu’ils restent bien serviles sur les points qui intéressent les ploutocrates occidentaux, particulièrement si les atrocités qu’ils commettent peuvent servir les intérêts des dirigeants des « grandes nations ».

Hypocrisie à tous les étages… La cupidité de profit à court terme permet de s’asseoir sur le respect des autres peuples à vivre en paix.

24 réactions et commentaires

  • Fritz // 25.11.2018 à 08h37

    Si jamais ces trois États-voyous lancent une attaque aérienne contre l’Iran, je souhaite que la Russie intervienne, et qu’un déluge de feu s’abatte sur les agresseurs. Pour reprendre une image biblique, ils ont accumulé les charbons ardents au-dessus de leurs têtes.

      +15

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    • Fritz // 25.11.2018 à 09h12

      Proverbes 25:22, Romains 12:20.

        +3

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      • Vercoquin // 25.11.2018 à 09h33

        Vous avez raison,
        Je retire.
        Et je fais amende honorable.

          +1

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        • Fritz // 25.11.2018 à 09h36

          De rien, cher ami. La modération peut donc effacer nos quatre messages.

            +1

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    • Alfred // 25.11.2018 à 09h31

      La fenêtre pour une attaqué directe américaine se referme compte tenu de l’état de leurs moyens aériens. Mais il est probablement trop tard et il faudra peut être attendre au contraire qu’ils se renforcent (ils ont commencé à réparer leurs erreurs). l’Iran est un tigre militaire de papier (en particulier au point de vue aérien) c’est certain mais les états unis paieraient cher une telle attaque. Ni. Pas à court terme (je ne crois pas à la réaction russe directe que vous évoquez (ni d’ailleurs à une chute dunrzgile qui en résulterait) peut être au contraire (envolée des cours et réduction drastique de l’offre (humm les huiles de schistes). Mais la réaction. Russe et chinoise serait probablement indirecte et définitive. (Du type fournir à l’Iran les moyens anti aériens les plus sophistiqués et autres…).
      Je croirais en un scénario catastrophe quand un gazoduc ou un oléoduc traversera le Yémen (j’ai oublié le nom du terminal existant auquel ce plan aboutit). C’est une des causes de la guerre au Yémen et c’est surtout le moyen de s’affranchir d’un blocus des détroits.

        +8

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    • Julien718 // 27.11.2018 à 23h12

      Si la Russie intervient, c’est la 3ème guerre mondiale qui débute, êtes vous sur que c’est ce que vous voulez ?
      Espérons que les hommes de bonne volontés du congrès arrive à calmer les ardeurs des faucons de Trump

        +1

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      • Blabla // 29.11.2018 à 13h16

        La guerre nucléaire débuterait par l’assaut US contre l’Iran, tout simplement.
        (La troisième guerre mondiale fut la première du Golfe)

          +0

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  • Fritz // 25.11.2018 à 08h46

    Le sommet de l’obscénité est atteint quand le secrétaire au Trésor états-unien accuse l’Iran se soutien au terrorisme, en ciblant « les principaux sponsors iraniens qui apportent un soutien financier et matériel aux Talibans ».

    En 1996, la République islamique d’Iran avait dénoncé le régime taliban nouvellement installé à Kaboul, alors que Washington lui faisait les yeux doux. Deux ans plus tard, l’Iran a failli entrer en guerre contre le régime taliban, et jusqu’en 2001, il a soutenu les forces du commandant Massoud.

    Au passage, une inexactitude souvent répétée dans la presse alternative : qualifier Mohammad-Reza Chah de « marionnette malfaisante installée par les Etats-Unis », sous-entendu : en 1953, après l’opération de la CIA contre Mossadegh. C’est simpliste et injurieux. Mohammad-Reza est devenu Chah d’Iran en 1941, au moment où son pays était envahi par les Russes et les Anglais, selon les zones définies à la belle époque de l’impérialisme. Et s’il était un allié des Américains, il les a vexés en disant que le pétrole était une denrée trop noble pour terminer dans des moteurs américains. Le genre de propos qui a contribué à son lâchage en 1978.

      +5

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    • RGT // 25.11.2018 à 09h38

      On voit que vous n’avez JAMAIS rencontré de vrais iraniens vous…

      Même ceux qui n’apprécient pas trop les ayatollahs trouvent que ces derniers sont infiniment moins nocifs que ce cher « Shah aimé de son peuple »…

      Les seuls qui aimaient réellement le Shah étaient les profiteurs du système (0,001% de la population iranienne) et les occidentaux qui faisaient leur business avec de régime corrompu et totalement inféodé aux intérêts occidentaux.

      Vous n’auriez pas entendu parler de la SAVAK par hasard ?
      C’était la pré-version des « brigades de la mort » qui sévissaient en Amérique latine à l’époque de Pinochet et de ses comparses, et qui risquent de réapparaître avec la « dictaturation » rampante qui a actuellement lieu parmi de nombreux états d’Amérique du sud.

      Du grand foutage de gueule.
      Pinochet était aussi très apprécié d’une partie de la population chilienne (0,001%) et des compagnies occidentales qui trouvaient au Chili des ressources pas chères et de la main d’œuvre gratuite pour en profiter.

        +11

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      • Fritz // 25.11.2018 à 10h04

        @RGT : je vous apprécie beaucoup, comme j’apprécie votre région alpestre.

        Laissez-moi vous répondre sur deux points :

        1) J’ai rencontré une « vraie iranienne » qui avait quinze ou seize ans lors de la Révolution islamique. Elle étudiait avec moi à l’université de Toulouse-Le Mirail.

        2) Non seulement j’ai entendu parler de la SAVAK, mais je me rappelle très distinctement, près de quarante ans après les faits, le son de la fusillade d’un agent de ladite SAVAK, exécuté sommairement le dimanche 11 février 1979, le jour où triompha la Révolution. Il a été exécuté alors qu’une ambulance passait par là, sirène en marche. Ce reportage a été diffusé sur France Inter à la mi-journée et dans la soirée, probablement à 13 h et 19 h.

        Voilà, j’ai répondu précisément à vos deux réflexions en majuscule.

        Quant à Pinochet, un Chilien vous répondra mieux que moi. J’ai eu ici un élève chilien mais, réserve oblige, je ne lui ai pas demandé s’il faisait partie des 0,001 % ou des 99, 999 %.

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    • Malthus // 25.11.2018 à 11h58

      « Le sommet de l’obscénité est atteint quand le secrétaire au Trésor états-unien accuse l’Iran se soutien au terrorisme, »

      C’est le moment de se souvenir que l’Iran a été condamnée par un juge US pour… les attentats du 11 septembre.

      https://www.rt.com/usa/335174-iran-damages-september-911-victims/

        +6

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  • James Whitney // 25.11.2018 à 08h51

    « Si jamais ces trois États-voyous lancent une attaque aérienne contre l’Iran, je souhaite que la Russie intervienne, et qu’un déluge de feu s’abatte sur les agresseurs. »
    Souvent d’accord avec vous, mon cher Fritz, mais pas cette fois concernant le déluge de feu.sur les agresseurs. Les dirigeants de la Russie sont prudents, donc éviterons de lancer un tel déluge qui tuerait énormément de civils non combattants, exactement comme une attaque aérienne contre l’Iran. Crime de guerre dans les deux cas, non ?

      +2

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  • RGT // 25.11.2018 à 09h27

    C’est bien un comportement totalement impérialiste qui est toujours employé par les USA : Tordre le bras de nations qui n’ont strictement rien fait au peuple américain pour pouvoir ensuite aller piller les ressources naturelles du pays « pacifié ».

    Et si d’aventure le pays résistait on hésite pas à l’attaquer militairement après une campagne de diffamation nauséabonde afin ensuite de rafler la mise.

    Il ne faut pas l’oublier, une guerre est en tout point identique à une attaque de rue visant à dépouiller un passant de ses biens.
    La seule différence, c’est que dans le cas d’une guerre, c’est au niveau des états que se passe cette action digne d’un loubard de banlieue et que la population du pays agresseur se retrouvera à son corps défendant embrigadée et responsable des actes de ses dirigeants corrompus.

    Ne vous en faites pas, cette stratégie n’est pas uniquement typique des USA : Toutes les nations de la « communauté internationale »® appliquent cette stratégie afin de faciliter les intérêts de leurs ploutocrates (qui bien sûr ne payent pas d’impôts dans leur propre pays – on ne va pas plomber les profits).

    Cette stratégie impérialiste pousse donc ces états à financer et à aider des groupuscules qui vont aller foutre le bordel sur le territoire d’une « cible », soit directement, soit indirectement.
    Ensuite, on fait porter le chapeau en attribuant ces horreurs à « l’axe du mal » : l’Iran qui finance les Talibans, Bachar El Assad qui finance Daech…
    Pourquoi pas les gilets jaunes qui financent les politicards qui les étranglent économiquement (zut, c’est déjà fait) ou les enfants qui financent les pédophiles pendant qu’on y est ?.

    En fait, les « amis » des « grandes démocraties »® peuvent se permettre les pires crimes sans être inquiétés tant qu’ils restent bien serviles sur les points qui intéressent les ploutocrates occidentaux, particulièrement si les atrocités qu’ils commettent peuvent servir les intérêts des dirigeants des « grandes nations ».

    Hypocrisie à tous les étages… La cupidité de profit à court terme permet de s’asseoir sur le respect des autres peuples à vivre en paix.

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    • Myrkur34 // 25.11.2018 à 17h19

      Pourtant à l’époque, quand les Talibans sont apparus début des années 90, tous les observateurs nous ont expliqué que c’était des étudiants sunnites de l’ethnie pachtoune (la principale du coin et des bien nommées « zones tribales ») en foi islamique qui avaient fait leurs études dans les fameuses madrassas du Pakistan. Donc dire qu’ils soient soutenus par l’Iran chiite, c’est idiot.
      Peut-être quelques chefs de guerre pour que la frontière iranienne reste tranquille, mais cela tient de la relation de bon voisinage.
      Sinon j’ai relevé ailleurs que le 17 ième commandant des forces américaines en Afghanistan venait d’être nommé.C’est tout West Point qui va défiler ou quoi ?

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      • Alfred // 25.11.2018 à 20h31

        « l’invasion soviétique » de l’Afghanistan a marqué les esprits ? Ben elle ne devrait plus parceque ça fait belle lurette que « l’invasion us » la dépasse en termes de durée.

          +8

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  • Louis Robert // 25.11.2018 à 12h16

    Et dire que devant pareille monstruosité, et tandis que le génocide se poursuit au Yémen, on croit encore sage d’agir et de parler… avec «modération ».

    Notre monde gît, déshumanisé d’avoir donné son âme au diable pour le Pognon +++ et le Pouvoir sans partage. Homo demens demens. Ils sont précisément là, les signes de la fin prochaine.

    T.S. Eliot: « Not with a bang, but a whimper. » (The Hollow Men)

      +4

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  • amoursdesamours // 25.11.2018 à 12h51

    Explosif. Le résumé explique clairement les réelles intentions de l’Administration D.Trump. Franchement, ça craint… J’ai compris que l’espoir de paix dépendra en partie de la résistance du Congrès américain. Aussi, aujourd’hui, il est à espérer que celui-ci ne se laissera pas influencer. Il est à espérer, également, que D. Trump n’ai pas recours à l’AUMF pour l’opération militaire en question. Consternant de réaliser que les conflits supplantent la raison et que l’on a que faire de l’extrême désolation que sème la guerre. Incroyablement inhumain.

      +2

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    • Louis Robert // 25.11.2018 à 15h41

      N’espérez pas tant, vous serez déçu, terriblement déçu.

      1. Dans les faits, il se peut que la présente opération publicitaire ne soit que pour terroriser l’Iran, comme l’Empire a tenté de faire avec la Russie, la Chine, la Corée du Nord, etc.

      2. Sinon, ce sera le pire. Il n’y a rien de mieux à attendre du Congrès: ils sont tous de la même engeance politique détestable. Peu importent la marque et les étiquettes, ce sont fils et filles de l’Empire du « full spectrum dominance ». Là-dessus, ils s’entendent tous, unanimes. Les mêmes, responsables des horribles épisodes Mossadegh, Pahlavi, etc. qu’aucun Iranien n’a oublié ou n’ignore. L’Empire des conflits permanents et de la guerre perpétuelle, ils connaissent de première main.

        +10

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      • amoursdesamours // 26.11.2018 à 12h45

        Merci infiniment pour votre intervention… elle m’ôte ma naïveté (sourire). Je rejoins votre point de vue. Le clin d’oeil fait au premier ministre du chah d’Iran Mohammad Mossadegh renversé sous pression britannique et des prétextes mensongers – reste une poignante illustration. La réalité, certes, est bien l’accaparement des richesses naturelles au détriment des peuples.

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  • Iranophile // 25.11.2018 à 15h49

    L’Iran a une excellente défense anti-aérienne et saura mobiliser pour défendre son territoire, et dans une moindre mesure son régime. L’Iran n’est pas une puissance impérialiste, elle ne peut mener d’attaque (l’échec de la libération de Jérusalem à partir de 1982 et la poursuite inutile d’une guerre sale), mais mène avec succès des opérations asymétriques en se basant sur la mobilisation populaire (bassiji, 2 millions de membres en Iran ; Hezbollah au Liban) ou bien portant sur la cybersécurité.
    De plus, les sanctions sont effectivement une mesure contre le régime mais pour celui-ci, cela renforce l’idée que l’Occident est trompeur et lâche ; alors que la population se meure à petit feu (depuis que je suis à Téhéran depuis 2 mois, les prix ont augmenté de 20%, voire doublé pour le pain ou les oeufs, des denrées de bases). Ils en viennent presque à regretter l’époque du Shah, surtout ceux qui n’ont pas connu cette époque noire (60% de la population à moins de 30 ans).
    Il est clair qu’aujourd’hui, Trump est pris à ses contradictions : soutenir un régime occulte que celui de l’Arabie Saoudite et d’Israël contre un pays qui ne demande qu’à se normaliser sous couvert qu’il est « un soutien du terrorisme » est un non sens éhonté. Toutefois, ne nous voilons pas la face à jeter la pierre à Trump, cela aurait été bien pire avec Clinton, adversaire farouche de l’Iran par vassalité pour Israël.

      +12

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    • alain maronani // 26.11.2018 à 01h40

      Défense aérienne..?…si vos radars fonctionnent encore…les opérations asymétriques pourraient AUSSI se passer directement sur le territoire américain…Clinton, adversaire farouche de l’Iran par vassalité pour Israël…Trump est différent ?

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      • Iranophile // 26.11.2018 à 17h00

        Les radars sont de fabrication russe et les défenses sol-air sont de très bonne qualité. Les ingénieurs iraniens sont mondialement réputés, ils arrivent encore à faire fonctionner de vieux coucous des années 1970. Ça vaut ce que ça vaut. Oui, ça ne vaut rien en attaque mais en défense, je pense que cela associé au sentiment nationaliste iranien, qui est à bien des égards très supérieur à ce que l’on connaît en Occident, assurera l’intégrité du territoire.
        Je ne suis pas dans les petits papiers de l’administration américaine, loin s’en faut. Mais sur le dossier iranien, Clinton était la plus véhémente, Trump est différent dans la mesure où son hostilité à l’Iran se limite à l’accord nucléaire. Il est prêt au compromis (30 juillet), encore aujourd’hui, mais pour l’Iran cela reviendrait à se trahir que de revenir en rampant.

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  • alain maronani // 26.11.2018 à 01h36

    Attaques aériennes massives…associé avec Israël et l’Arabie Saoudite….l’Iran sera incapable de riposter mais il y a toujours la possibilité de bloquer le détroit de Hormuz sans oublier que l’Iran peut aussi utiliser une guerre asymétrique style attentats massifs aux USA, sabotage de systèmes d’aqueducs, de centrales nucléaires, de raffineries, des systèmes de transport en commun, des systèmes de production chimique totalement sans défense (il existe un très bon rapport du sénat américain à ce sujet..ce serait Armageddon), etc…dans un pays très industrialisé la liste est sans fin. On peut aussi imaginer les réactions de la population chiite en Irak…

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    • Iranophile // 26.11.2018 à 17h07

      Bloquer le détroit d’Hormuz revient à asphyxier l’économie iranienne. Jamais Téhéran ne commettrait pareil erreur, surtout quand la proximité des pétro-monarchies du Golfe (hormis le Qatar) avec le grand frère saoudien (voire Oman) leur offrira de nouveaux débouchés en Mer Rouge.
      Au-delà de cette approximation, vos remarques sont justes. Là où l’Iran peut jouer contre les USA est dans la cyber-sécurité, notamment en s’associant avec les Russes. L’Irak est un vassal très utile pour l’Iran, son exutoire.
      Mais qui aurait le plus à perdre ? La première puissance mondiale aux capacités de résilience et de frappe incommensurables ? Ou bien une nation « renégate » qui peine à décoller économiquement, diplomatiquement et stratégiquement 40 après sa révolution ?

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