Motif : Bien évidemment, la réforme du système économique, l’orientant dans un sens social et surtout durable ne peut venir que du politique. C’est à lui de définir un environnement dans lequel l’éthique et la morale peuvent guider l’action. Mais cela ne viendra jamais sans une forte régulation du système, permettant une gestion à long terme – c’est une évidence. Le problème est qu’il s’agit du même politique qui est grandement responsable de la Crise, ayant défini toutes les règles (ou plutôt l’absence de règles, puisqu’ayant détruit toutes les protections issues des expériences passées) ayant conduit de façon très prévisible à la chute de l’économie. Il convient donc de réformer ne profondeur nos institutions.
Notre système politique, qui connaît finalement le même court-termiste que le pouvoir économique, fait donc qu’il est extrêmement peu probable que les mesures précédemment avancées ne soient spontanément mises en œuvre. Le problème est qu’actuellement beaucoup de nos hommes politiques sont au mieux perdus, au pire lâches, voire même les marionnettes du pouvoir financier, et que rien ne change profondément. De plus, le système actuel fait que la communication remplace désormais l’action, que « Dire, c’est faire », rappelant par cela le fameux « Comment faire les choses avec des mots » du linguiste anglais John Langshaw Austin.
Afin de réformer notre système politique pour qu’il puisse s’adapter aux changements à venir, nous proposons ici 5 courtes mesures, de nature à changer l’organisation de notre démocratie.
15-1/ Principe d’un mandat politique national unique, dont la reconduction sera limitée à une fois en tout et pour tout.
Les meilleurs leaders politiques pourront ainsi rester10 ans à l’assemblée puis 10 ans au Sénat, ce qui est plus que suffisant…
15-2/ Mise en place d’un scrutin électoral visant à permettre la juste représentation de toutes les sensibilités politiques à l’Assemblée Nationale (âges, professions) – tout en facilitant l’organisation d’une majorité. Nous proposons un scrutin de liste national (de 577 noms), à deux tours, avec prime majoritaire de 52 % des sièges à la liste fusionnée arrivée en tête du second tour (les autres se partageant les 48 % restants à la proportionnelle). Remplacement du Sénat par le Conseil Économique et Social, avec un quart des élus tirés au sort sur les listes électorales. Expérimentation du vote de valeur, permettant de classer les candidats (et listes), plutôt que d’en choisir un seul.
Ce mode d’élection s’inspire du mode de scrutin actuel des régionales ; il permet de bénéficier des avantages des scrutins majoritaires et proportionnels sans les inconvénients. Rappelons que le scrutin majoritaire est antidémocratique, et que le scrutin proportionnel, qu’on présente souvent comme un épouvantail, fonctionne dans 25 pays de l’Union Européen sur 27… Ceci vise simplement à renforcer le monopole des deux grands partis sur le pays. Soulignons enfin que nous vivons depuis 10 ans une grande instabilité gouvernementale.
Quelques liens pour les personnes intéressées par le vote de valeur ou jugement majoritaire (qui résout le problème des seconds tours rejetés par une large majorité de français : présentation, article du Monde, note de Terra Nova, Article dans Commentaire sur le résultat du test réel organisé en 2007, page des chercheurs à Polytechnique, Site dédié.
15-3/ Création d’un statut de l’élu, et renforcement de ses moyens (en particulier du nombre de ses collaborateurs pour un contrôle efficace). Renforcement des élus Régionaux (qui reprendraient le rôle local du député), après regroupement des régions (8 à 10 au total) et suppressions des conseils généraux.
15-4/ Introduction d’un fonctionnement et d’un contrôle démocratique des partis politiques. Les dons des personnes physiques et morales doivent être interdits. Exclusion définitive de la vie publique de tout élu condamné pour malversations.
15-5/ Interdiction de toute forme de sondage d’opinion (ou de côte de popularité), favorisant la démagogie. Organisation de l’indépendance des médias des pouvoirs politiques et économiques.
Faisons ainsi mentir Coluche…
« Si les élections pouvaient changer quoi que ce soit, il y a longtemps qu’elles auraient été supprimées. » [Coluche]