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17.décembre.201717.12.2017 // Les Crises

« 13h15 le dimanche ». La tuerie d’Auriol, par France 2

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Source : France TV info, France 2, 01/10/2017

Dans le cadre de sa collection « Les films noirs de la Ve République », le magazine « 13h15 le dimanche » (Facebook, Twitter, #13h15) revient sur ce que l’histoire criminelle retiendra sous le nom de « tuerie d’Auriol » : l’assassinat, dans leur maison des Bouches-du-Rhône, de six membres de la famille Massié dans la nuit du 18 au 19 juillet 1981.

Deux mois après l’accession de François Mitterrand à l’Elysée, on découvre les corps du policier Jacques Massié, chef de la section locale du Service d’action civique (SAC) de Marseille, son épouse, son fils âgé de sept ans, ses beaux-parents et son beau-frère.

Service d’ordre gaulliste, gangstérisme, barbouzerie…

Le SAC, créé en 1960, est à l’origine une « association ayant pour but de défendre et de faire connaître la pensée et l’action du général de Gaulle ». Ce service d’ordre, fondamentalement anticommuniste et souvent qualifié de police parallèle, dérive au fil des ans vers le gangstérisme et la barbouzerie.

Ce document d’Alexandre Paré, Roger Motte et Fanny Martino remet en mémoire le contexte politique de ce fait divers où se croisent des militants, des hommes de main, des truands… Le brigadier Jacques Massié a-t-il été tué parce qu’on le soupçonnait de vouloir trahir son organisation et d’en révéler ses secrets ? Le nouveau président de la République, François Mitterrand, dissout le SAC le 3 août 1982.

Voir le documentaire ici

Source : France TV info, France 2, 01/10/2017

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Commentaire recommandé

Perret // 17.12.2017 à 09h37

Jacques Massié, policier remarquable, était le nouveau responsable du SAC des Bouches-du-Rhône, mis en place par le responsable régional, l’avocat marseillais Yves Destrem. Sa mission était de réorganiser le SAC départemental, de faire le ménage et d’exclure du SAC plusieurs individus déséquilibrés ou proches du milieux. Ceux-ci l’ont appris et l’ont éliminé ainsi que toute sa famille. Cette horrible affaire donnera à François Mitterrand l’opportunité de détruire ce qui faisait la force du RPR, c’est-à-dire l’organisation chargé de contrôler le mouvement gaulliste et, en particulier, ses élus. Chaque responsable départemental du SAC était membre de droit du comité départemental du RPR et n’était pas obligé d’y être adhérent… Il rendait compte à Pierre Debizet, secrétaire général du SAC et bras droit de Jacques Foccart des dérives constatées ce qui limitait considérablement la capacité des élus locaux à mal se comporter. Les dérives du RPR qui se manifestent dès le congrès de Grenoble de novembre 1984 et permettent au FN de s’installer durablement dans le paysage politique et de le déstabiliser en profondeur en sont la conséquence qui continue encore aujourd’hui à produire ses effets.

10 réactions et commentaires

  • Perret // 17.12.2017 à 09h37

    Jacques Massié, policier remarquable, était le nouveau responsable du SAC des Bouches-du-Rhône, mis en place par le responsable régional, l’avocat marseillais Yves Destrem. Sa mission était de réorganiser le SAC départemental, de faire le ménage et d’exclure du SAC plusieurs individus déséquilibrés ou proches du milieux. Ceux-ci l’ont appris et l’ont éliminé ainsi que toute sa famille. Cette horrible affaire donnera à François Mitterrand l’opportunité de détruire ce qui faisait la force du RPR, c’est-à-dire l’organisation chargé de contrôler le mouvement gaulliste et, en particulier, ses élus. Chaque responsable départemental du SAC était membre de droit du comité départemental du RPR et n’était pas obligé d’y être adhérent… Il rendait compte à Pierre Debizet, secrétaire général du SAC et bras droit de Jacques Foccart des dérives constatées ce qui limitait considérablement la capacité des élus locaux à mal se comporter. Les dérives du RPR qui se manifestent dès le congrès de Grenoble de novembre 1984 et permettent au FN de s’installer durablement dans le paysage politique et de le déstabiliser en profondeur en sont la conséquence qui continue encore aujourd’hui à produire ses effets.

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    • thmos // 18.12.2017 à 12h54

      le SAC activé pour détruire l’ OAS – on parle  » d’extrême droite  » en l’évoquant néanmoins… Ce commentaire a le mérite d’introduire un peu de complexité L’explication par l' »ennemi » ( un PS triomphant alors) semblait simpliste : SAC = méchants/criminels/racistes etc – Comme d’hab le monde  » culturo médiatique » a surreprésenté à l’envie (et aux subs) des versions diabolisantes. Cette mission interne du SAC en tant que »commissaires politiques » chez les gaullistes n’est jamais évoqué. Ni l’expression de la guerre atlantiste/souverainiste (et non aligné ) chez ces gaullistes. Y a t il un document sur l' »inside SAC  » proposé par un témoin engagé d’alors ?

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  • Fritz // 17.12.2017 à 11h24

    La sœur de Jacques Massié a rencontré l’instituteur Finochietti, celui qui tenait dans ses bras le petit Alexandre quand un complice lui a fracassé le crâne : il l’a lui-même achevé au couteau. Hanté par cette nuit d’horreur, Finochietti l’a dessinée (« Sur l’écran noir de mes nuits blanches »).

    http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/2015/06/la-tuerie-d-auriol-dossier-reactualise-le-19-juin-2015.html

    Je me souviens aussi de l’incarcération de Pierre Debizet, le patron du SAC, de l’étonnement sincère (??) de Jacques Toubon, du RPR… Le SAC, c’est la face cachée du gaullisme, la guerre sale contre l’OAS…

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    • Papagateau // 17.12.2017 à 18h04

      Tiens donc, l’assassin est un instituteur, pourquoi n’a t on pas dissous l’éducation nationale ?

      A tout le moins, une bonne campagne de presse pour avoir la démission du ministre avec les excuses solennelles et contrites du président de la république. Dans le genre  » oui partout dans l’histoire, mon mouvement politique a formé les instituteurs a tuer les enfants, etc … « .

      J’entends dans l’oreillette que l’on ne peut pas comparer un président français et d’un pays du tiers monde, ce n’est pas possible avec le pape non plus, ni avec Poutine, ni même avec Trump.

      Opinion maintenu, même avec les anachronismes. Comprenne qui pourra.

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  • Perret // 18.12.2017 à 00h26

    Sur le documentaire lui-même : 36 ans après, il n’avance pas d’un pouce par rapport à ce qui a été publié à l’époque des faits. Plus grave, la description de la victime principale, l’inspecteur Massié, est celle des assassins : « il est corrompu, il trahit ». On voit plusieurs fois sa soeur et il ne semble pas qu’elle représente une fratrie corrompue, bien au contraire.
    La bande de tordus, de malades et de pauvres types qui ont assassiné une famille entière parce qu’au moins leur chef (Maria) savait qu’il allait être viré ont réussi à salir la mémoire de leur victime.
    En outre, la hiérarchie du SAC elle-même disparaît : Yves Destrem, personnage flamboyant, avocat et adjoint au maire d’Aix en Provence, qui avait portes ouvertes aussi bien à l’Evêché qu’au palais de Justice, n’est même pas cité. Pourtant, responsable régional du SAC, il était le supérieur direct de Massié en qui il avait toute confiance. Si Debizet est venu à Marseille peu de temps avant le drame, c’est visiblement à la demande de Destrem. Celui-ci ne fut pas mis en cause et se retrouva quelques années après (fin des années 80), le représentant de la fédération des parents d’élèves PEEP au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche.
    Omettre de parler de la hiérarchie du SAC est une faute qui démontre la légèreté de ce documentaire. C’est juste du secouage de maronnier.

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  • Perret // 18.12.2017 à 07h45

    Quelques remarques encore:
    Debizet est présent en Afrique de 1962 à 1968. Il ne s’y rend que de loin en loin, sur ordre de Foccart, à partir de 68, pour des motifs qui touchent à la politique intérieure française. Prétendre qu’il n’a pas été inculpé pour motif de lien avec les présidents africains est une idiotie.
    La liste des membres du SAC transmise par Massié à la police est celle des futurs exclus du SAC parmi lesquels se trouvent les deux motards qui viennent de tenter de l’assassiner. Si la liste de la totalité des membres du SAC des Bouches-du-Rhône avait été transmise (probablement un milliers de personnes), le nombre de policiers, de magistrats, de professeurs d’universités, de militaires, etc. y figurant aurait rendu l’identification des coupables très compliquée puisqu’il auraient été dissimulés au milieu d’une liste de gens insoupçonnables.
    Pour dissoudre le SAC, il fallait imposer le bobard d’un ordre donné par Debizet. La réalité, telle qu’elle apparaît lors du procès de 1985 n’aurait pas permis la dissolution : le second de Massié sait qu’il va être viré car il pioche dans la caisse et qu’il a des relations avec le milieu (ce que Debizet ne tolérait pas). Il manipule quelques pauvres types et décide de tuer Massié, celui qui va l’exclure. L’enchaînement des faits et la médiocrité de la bande conduisent au massacre de toute une famille. Le bobard de la culpabilité de Debizet permet la dissolution du SAC. A partir de là, le mouvement gaulliste est condamné à dégénérer et à disparaître.

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    • Fritz // 18.12.2017 à 08h35

      Vos remarques sont passionnantes (je l’écris sans aucune ironie). Je voudrais vous poser une seule question : comment le SAC de Pierre Debizet (que je respecte) jouait-il le rôle de garde-fou auprès des élus du RPR ?

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      • Perret // 18.12.2017 à 22h30

        Foccart raconte dans ses mémoires ou dans les notes au jour le jour, je n’ai pas la référence, la réception par de Gaulle d’un député UNR qui avait été pris la main dans le pot de confiture. Foccart informé par le SAC, fait convoquer l’élu et de Gaulle exige et obtient sa démission. C’est l’illustration du bon fonctionnement du système.
        En outre, les secrétaires de fédération du mouvement gaulliste étaient nommés par le centre et ne pouvaient être des élus. C’est Chirac qui met fin à ce fonctionnement très sain au début des années 80.
        C’est surtout la place de « membre de droit » qui donnait un poids considérable au représentant du SAC au conseil départemental du parti gaulliste.
        Clairement, pour les élus locaux, la disparition du SAC fut une aubaine.
        Evidemment, le système avait une faille : les anciens de la Résistance, quand ils déviaient du droit chemin, étaient moins coupables que les autres… Chalandon en a profité parmi quelques autres.
        Cette faille était celle par laquelle des membres du milieu sont devenus responsables départementaux : il s’agissait d’anciens chefs de réseau de la Résistance qui avaient refait leur vie en marge après la guerre. Ils ont duré jusqu’en 1968. Quand Debizet revient du Tchad pour reprendre en main le mouvement, il ne tient plus compte des services rendus pendant la guerre et remplace les anciens de la Résistance/membres du milieu par de nouveaux responsables (par toujours aussi efficaces mais sans aucun doute moins sulfureux).

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        • Fritz // 19.12.2017 à 16h49

          Merci pour votre réponse précise et substantielle. Merci beaucoup.

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  • Arman // 27.12.2017 à 02h04

    Ces derniers commentaires rendraient presque le SAC angélique. J’ai connu le SAC en 1980 lors des manifestations de motards. Ils tapaient sur tout ce qui bougeait et ne ressemblaient pas aux Robins des Bois.

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