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Vercoquin // 21.12.2018 à 08h39
« Je veux dire quand on nous n’avions pas la faculté d’enregistrer le son ou l’image. »
Ah ?
Alors, sans la TV, le ciné, la radio, internet, il n’y a plus rien ?
Je me demande ce qui est le plus émouvant dans ces témoignages.
Le propos ou bien l’âge vénérable de ces êtres humains dont la mort qui n’avait pas voulu il y a cent ans et qui les a finalement rattrapés.
Et puis me vient une réflexion sur la Mémoire. Comment faisaient nos anciens pour se souvenir une fois la voix des témoins éteinte ? Je veux dire quand on nous n’avions pas la faculté d’enregistrer le son ou l’image.
L’Histoire de la 1ere GM est désormais un pur sujet d’Histoire, elle quitte naturellement la mémoire. Et c’est aussi le premier à délivrer une telle profusion de sources / de matériaux aux historiens.
« il n’y a plus rien » ?
Non, évidemment. Et il y a avant tout l’oralité pour transmettre.
Mais selon le medium dominant, le rapport à la mémoire diffère. Par le passé ce rapport était peut-être plus direct et sensible et moins « télé »-visé ?
Qui de nos jours se recueille encore devant les monuments aux morts, hormis quelques officiels à des dates prévues par le règlement ?
Moi, mais uniquement devant les monuments pacifistes du sculpteur Paul Dardé.Près de chez moi, 5 monuments d’inspirations pacifiste : Soubès, Lodève, Saint Maurice de Navacelle, Lunel, Le Bousquet d’Orb (34) et Limoux (11)
Les autres monuments aux morts à la gloire de la boucherie et de la patrie ne m’intéressent pas, et ne procurent pas la même profondeur de recueillement.
pfiouu … Diable, qu’il est difficile d’échanger autour d’innocentes réflexions sur un forum en ligne. Ici à propos de la distinction mémoire / histoire et d’une approche « médiologique » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Médiologie) du souvenir.
Il est courant de se trouver coincé entre
• ceux qui se croient tenus d’apporter une contradiction à de simples interrogations, comme s’il s’agissait d’opinions
• et ceux qui croient que parler d’eux-mêmes à un quelconque intérêt sur un forum d’anonymes.
Parfois j’ai bien du mal à comprendre ce qui pousse les personnes à s’exprimer sur un forum de DISCUSSION 🙂
Quand j’étais enfant, dans les années 60, il y avait encore quelques « poilus » qui nous racontaient leurs souvenirs.
Certes ils avaient une sainte horreur des « boches », grandement exacerbée par le second volet de cette guerre infâme qui eut lieu entre 1939 et 1945.
Mais ils avaient aussi et surtout (pour ceux que j’ai connu) une haine encore plus féroce envers les officiers qui les envoyaient à l’abattoir (en se gardant bien d’être en première ligne) afin de vérifier la « grandeur de leur stratégie »…
Et ils avaient aussi une haine farouche contre les politicards qui, bien à l’abri dans leurs assemblées et leurs ministères prenaient des décisions qui brisaient la vie de millions de personnes sans en être affectées.
C’est sans doute ces pauvres hommes brisés par la cruauté de leurs dirigeants qui m’ont mis sur la voie du refus de tout système politique détenu sans partage par des « élites » qui n’ont de compte à rendre à personne et qui peuvent sans complexe enfumer la population en leur promettant des « jours radieux »…
Hélas, les peuples ont la mémoire courte et la caste dirigeante préserve ses propres intérêts contre tout risque de perdre ses avantages.
Quelque soit le type de système politique au pouvoir ils s’adapteront, qu’il soit « néo-libéral », « socialiste », « fasciste » ou « marxiste »…
C’est aussi ça les apparatchiks… Ils naviguent au gré du vent et arrivent toujours à tirer leurs marrons du feu tant que le système est centralisé et qu’ils ont les moyens de l’influencer.
Que les gilets jaunes ne rêvent pas, le « grand soir » de la VRAIE démocratie n’est pas pour demain.
Et si d’aventure ils parvenaient à « voler » un peu de pouvoir aux « élites » soyez certain qu’un coup d’état n’est JAMAIS à écarter.
Coup d’état qui sera encensé par la « communauté internationale » comme le fût celui de Pinochet au Chili ainsi que de nombreux autres.
Voltaire, leur idole incontournable, l’écrivait fort bien. Les gueux ne sont là que pour servir leurs maîtres et ne doivent JAMAIS remettre en question leur suprématie.
Désormais les bourgeois bien gras et bien nantis ont réussi à être « califes à la place du calife » et seront prêts à abuser de violence, même guerrière (à l’étranger ou contre les « indignes » de ce territoire), pour pouvoir conserver leur statut.
Merci pour ces documents importants !!
Si nos dirigeants pouvaient en prendre de la graine au moment où certains envisagent benoîtement une guerre sans fin (cf 1984) en Syrie 🙁
« Vie et mort des Français » est un livre peu connu du grand public paru en 1959.Les auteurs , A Ducasse,J Meyer et G Perreux avaient combattu pendant la grande guerre. Ils étaient des anciens élèves de l’ENS et agrégés. Pourquoi ce livre est important ?
Il marque un virage social dans l’analyse historique de l’époque
« Dans ce livre apparait la dimension de révolte , pour une des premières fois, de la génération du feu contre les légendes malfaisantes et les idées reçues, contre les historiens de « l’héroïsme » ou contre les livres d’histoire qui ignorent les hommes ».
« Le grand succès du livre tient à l’accueil des anciens combattants de 14-18 encore nombreux en 1959 et à ce que le public commençait à être sensible à la dimension humaine de l’histoire »
Ces flots de sang n’ont pas rejoint la terre où ils sont morts.
Ils flottent dans les airs pour ceux qui sont pétris de leurs souffrances.
Le temps ne pourra effacer leurs sacrifices si nous le voulons.
Poème de 1920 tiré d’un manuscrit de mon arrière-grand-père.
Blessé grièvement dans les combats en 1915. A peine rétablit, marchant difficilement, il repartira quelques mois plus tard dans la Somme pour le nettoyage des tranchés.
De mon cœur antre noir et fétide
Sueurs de mon esprit
Rancœurs d’une mémoire de plomb
Tourbillons
Des fureurs qui m’aspirent dents crissantes
Spectres du monde livide
Où se bandent mes haines
Bave au coin des sourires que pour moi l’on affûte
Crocs quotidiens plantés dans ma chair
O MAL
Mal que je fais mal aussi que j’endure
Combien tu me plais mieux que la lampe froide de la foi
Où mon voisin s’éclaire
Et brûle grain d’encens
Ses chiches plaisirs ses péchés maigrichons
La veilleuse mystique
Sous quoi benoîtement il croît et multiplie
Le lumignon graisseux
Mais ne le moquons pas c’est assez de haïr
Il croirait qu’on l’envie
En de mornes recoins mon âme se tapit
Où de lambeaux de pourpre un démon la nourrit
Ernest TISSERAND 1880-1959
Poème tiré d’un carnet d’un autre arrière-grand-père sur lequel il écrivait dans les tranchées.
Je ne connais pas grand-chose de cette période de son histoire.
La raison de leur crime
Lorsqu’en soixante-dix la France fut battue,
L’allemand la laissa, convaincu de sa fin ;
En ces temps reculés la crainte d’avoir faim
N’avait jamais été vers le Rhin débattue.
Notre patrie était âprement combattue ;
Le teuton contemplait son vrai cadavre enfin ;
Il n’y avait plus souci du modeste biffin ;
Notre armée était bien pour toujours abattue.
Il avait préparé les instruments de mort
En cachant avec soin son gigantesque effort.
La mourante pleurait, râlait, rendait son âme.
A quoi bon la finir pour la mettre au cercueil ?…
Bientôt elle apparut, radieuse, à son seuil.
« Achevons les blessés ! » dit le germain infâme.
Le 12 avril 1915
Louis DAUVé dit Gilles NORMAND 1875-1946
TRAFIQUANTS DE LA MORT – Marchands de canons (1934) – Réalisateur Allyn.B CARRIK
Dénonciation du commerce des armes et de leurs trafiquants. Ce plaidoyer pacifiste entend démontrer que la fabrication et la vente des armes ont toujours précédé de nouvelles guerres, causes de désastres pour le plus grand nombre et sources de profit pour une poignée d’individus.
Interdit par la censure française sauf en séances privées.
Mutineries, désobéissance et révoltes dans les tranchées de la Grande Guerre :
« Toute guerre a ses mutins et la Première Guerre mondiale n’échappe pas à cet état de fait. Les premiers refus d’obéissance de soldats français ont lieu dès 19141. Le contexte militaire est évidemment propice à l’émergence de ces cas d’insubordination. Ils sont d’abord la conséquence de la dureté des conditions de vie. La boue, le froid, la vermine, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l’état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats à la rébellion. Ces mouvements de révolte interviennent aussi en réaction aux échecs militaires et contre les erreurs du commandement. Ainsi, les mutineries qui affectent l’armée française aux mois de mai et de juin 1917, sont le résultat de l’insuccès des offensives menées par le général Nivelle lors de la bataille du Chemin des Dames. Enfin, la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court.
Par ailleurs, les historiens s’accordent pour donner une explication apolitique des mutineries. Ces dernières seraient davantage la démonstration d’un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l’expression d’une adhésion à un discours révolutionnaire. https://buclermont.hypotheses.org/2743
ce sujet n’a pas beaucoup de succès, seulement 11 commentaires à ce jour. Moi-même, je n’ai fait que scroller les aperçus des vidéos, ces visages d’ « anciens » qui semblent (vidéo à l’arrêt) comme figés dans un rictus qui fait mal à voir, les yeux ternes, déjà presque sans vie.
Pourquoi ce sujet ne m’intéresse pas ? Peut-être à cause de la récupération politique hollandienne et macronienne. Un battage de plus, un devoir de mémoire de plus. Et pas qu’eux. Tous les services d’archives sont stressés, sommés, ordres venus d’en haut, de préparer cet anniversaire depuis 2 ans, d’informatiser les fiches des poilus. Impossible de leur demander autre chose. Moi même, déjà il y a 1 an, on m’a demandé si j’avais des photos. Oui, celle de mon grand père tête bandée à l’hôpital, et celle de mon grand oncle, dans sa tranchée.
– Sont-ils nés dans notre commune ?
– Non.
– Alors on ne les prend pas.
– Mais moi, j’y suis né
– Oui mais pas eux
Bonjour et merci pour ces reportages, je les ai tous écoutés/regardés. Trés émouvant, le peuple face à la guerre des puissants, sans haine, avec beaucoup de tristesse et de bon sens
Commentaire recommandé
« Je veux dire quand on nous n’avions pas la faculté d’enregistrer le son ou l’image. »
Ah ?
Alors, sans la TV, le ciné, la radio, internet, il n’y a plus rien ?
Papyrus, Lascaux, hiéroglyphes, Omère, Rabelais ?
Mésopotamie, Égypte, Grèce, Rome ?
Mémoire, mémoire.
14 réactions et commentaires
Je me demande ce qui est le plus émouvant dans ces témoignages.
Le propos ou bien l’âge vénérable de ces êtres humains dont la mort qui n’avait pas voulu il y a cent ans et qui les a finalement rattrapés.
Et puis me vient une réflexion sur la Mémoire. Comment faisaient nos anciens pour se souvenir une fois la voix des témoins éteinte ? Je veux dire quand on nous n’avions pas la faculté d’enregistrer le son ou l’image.
L’Histoire de la 1ere GM est désormais un pur sujet d’Histoire, elle quitte naturellement la mémoire. Et c’est aussi le premier à délivrer une telle profusion de sources / de matériaux aux historiens.
+2
Alerter« Je veux dire quand on nous n’avions pas la faculté d’enregistrer le son ou l’image. »
Ah ?
Alors, sans la TV, le ciné, la radio, internet, il n’y a plus rien ?
Papyrus, Lascaux, hiéroglyphes, Omère, Rabelais ?
Mésopotamie, Égypte, Grèce, Rome ?
Mémoire, mémoire.
+9
Alerter« il n’y a plus rien » ?
Non, évidemment. Et il y a avant tout l’oralité pour transmettre.
Mais selon le medium dominant, le rapport à la mémoire diffère. Par le passé ce rapport était peut-être plus direct et sensible et moins « télé »-visé ?
Qui de nos jours se recueille encore devant les monuments aux morts, hormis quelques officiels à des dates prévues par le règlement ?
+1
AlerterMoi, mais uniquement devant les monuments pacifistes du sculpteur Paul Dardé.Près de chez moi, 5 monuments d’inspirations pacifiste : Soubès, Lodève, Saint Maurice de Navacelle, Lunel, Le Bousquet d’Orb (34) et Limoux (11)
Les autres monuments aux morts à la gloire de la boucherie et de la patrie ne m’intéressent pas, et ne procurent pas la même profondeur de recueillement.
+3
Alerterpfiouu … Diable, qu’il est difficile d’échanger autour d’innocentes réflexions sur un forum en ligne. Ici à propos de la distinction mémoire / histoire et d’une approche « médiologique » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Médiologie) du souvenir.
Il est courant de se trouver coincé entre
• ceux qui se croient tenus d’apporter une contradiction à de simples interrogations, comme s’il s’agissait d’opinions
• et ceux qui croient que parler d’eux-mêmes à un quelconque intérêt sur un forum d’anonymes.
Parfois j’ai bien du mal à comprendre ce qui pousse les personnes à s’exprimer sur un forum de DISCUSSION 🙂
Qu’est-ce que « parler veut dire » ? Hein ?
+3
AlerterQuand j’étais enfant, dans les années 60, il y avait encore quelques « poilus » qui nous racontaient leurs souvenirs.
Certes ils avaient une sainte horreur des « boches », grandement exacerbée par le second volet de cette guerre infâme qui eut lieu entre 1939 et 1945.
Mais ils avaient aussi et surtout (pour ceux que j’ai connu) une haine encore plus féroce envers les officiers qui les envoyaient à l’abattoir (en se gardant bien d’être en première ligne) afin de vérifier la « grandeur de leur stratégie »…
Et ils avaient aussi une haine farouche contre les politicards qui, bien à l’abri dans leurs assemblées et leurs ministères prenaient des décisions qui brisaient la vie de millions de personnes sans en être affectées.
C’est sans doute ces pauvres hommes brisés par la cruauté de leurs dirigeants qui m’ont mis sur la voie du refus de tout système politique détenu sans partage par des « élites » qui n’ont de compte à rendre à personne et qui peuvent sans complexe enfumer la population en leur promettant des « jours radieux »…
Hélas, les peuples ont la mémoire courte et la caste dirigeante préserve ses propres intérêts contre tout risque de perdre ses avantages.
Quelque soit le type de système politique au pouvoir ils s’adapteront, qu’il soit « néo-libéral », « socialiste », « fasciste » ou « marxiste »…
C’est aussi ça les apparatchiks… Ils naviguent au gré du vent et arrivent toujours à tirer leurs marrons du feu tant que le système est centralisé et qu’ils ont les moyens de l’influencer.
Que les gilets jaunes ne rêvent pas, le « grand soir » de la VRAIE démocratie n’est pas pour demain.
Et si d’aventure ils parvenaient à « voler » un peu de pouvoir aux « élites » soyez certain qu’un coup d’état n’est JAMAIS à écarter.
Coup d’état qui sera encensé par la « communauté internationale » comme le fût celui de Pinochet au Chili ainsi que de nombreux autres.
Voltaire, leur idole incontournable, l’écrivait fort bien. Les gueux ne sont là que pour servir leurs maîtres et ne doivent JAMAIS remettre en question leur suprématie.
Désormais les bourgeois bien gras et bien nantis ont réussi à être « califes à la place du calife » et seront prêts à abuser de violence, même guerrière (à l’étranger ou contre les « indignes » de ce territoire), pour pouvoir conserver leur statut.
+0
AlerterMerci pour ces documents importants !!
Si nos dirigeants pouvaient en prendre de la graine au moment où certains envisagent benoîtement une guerre sans fin (cf 1984) en Syrie 🙁
+6
AlerterMerci Maurice.
« Vie et mort des Français » est un livre peu connu du grand public paru en 1959.Les auteurs , A Ducasse,J Meyer et G Perreux avaient combattu pendant la grande guerre. Ils étaient des anciens élèves de l’ENS et agrégés. Pourquoi ce livre est important ?
Il marque un virage social dans l’analyse historique de l’époque
« Dans ce livre apparait la dimension de révolte , pour une des premières fois, de la génération du feu contre les légendes malfaisantes et les idées reçues, contre les historiens de « l’héroïsme » ou contre les livres d’histoire qui ignorent les hommes ».
« Le grand succès du livre tient à l’accueil des anciens combattants de 14-18 encore nombreux en 1959 et à ce que le public commençait à être sensible à la dimension humaine de l’histoire »
Pour l’anecdote, le livre n’est accepté par l’éditeur que parce qu’il est préfacé par un quatrième ancien combattant plus connu que ses camarades, Maurice Genevoix.
http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/1959-le-retour-aux-verites-des-combattants
https://journals.openedition.org/temoigner/900
+6
AlerterBonjour,
Ces flots de sang n’ont pas rejoint la terre où ils sont morts.
Ils flottent dans les airs pour ceux qui sont pétris de leurs souffrances.
Le temps ne pourra effacer leurs sacrifices si nous le voulons.
+3
AlerterPoème de 1920 tiré d’un manuscrit de mon arrière-grand-père.
Blessé grièvement dans les combats en 1915. A peine rétablit, marchant difficilement, il repartira quelques mois plus tard dans la Somme pour le nettoyage des tranchés.
De mon cœur antre noir et fétide
Sueurs de mon esprit
Rancœurs d’une mémoire de plomb
Tourbillons
Des fureurs qui m’aspirent dents crissantes
Spectres du monde livide
Où se bandent mes haines
Bave au coin des sourires que pour moi l’on affûte
Crocs quotidiens plantés dans ma chair
O MAL
Mal que je fais mal aussi que j’endure
Combien tu me plais mieux que la lampe froide de la foi
Où mon voisin s’éclaire
Et brûle grain d’encens
Ses chiches plaisirs ses péchés maigrichons
La veilleuse mystique
Sous quoi benoîtement il croît et multiplie
Le lumignon graisseux
Mais ne le moquons pas c’est assez de haïr
Il croirait qu’on l’envie
En de mornes recoins mon âme se tapit
Où de lambeaux de pourpre un démon la nourrit
Ernest TISSERAND 1880-1959
Poème tiré d’un carnet d’un autre arrière-grand-père sur lequel il écrivait dans les tranchées.
Je ne connais pas grand-chose de cette période de son histoire.
La raison de leur crime
Lorsqu’en soixante-dix la France fut battue,
L’allemand la laissa, convaincu de sa fin ;
En ces temps reculés la crainte d’avoir faim
N’avait jamais été vers le Rhin débattue.
Notre patrie était âprement combattue ;
Le teuton contemplait son vrai cadavre enfin ;
Il n’y avait plus souci du modeste biffin ;
Notre armée était bien pour toujours abattue.
Il avait préparé les instruments de mort
En cachant avec soin son gigantesque effort.
La mourante pleurait, râlait, rendait son âme.
A quoi bon la finir pour la mettre au cercueil ?…
Bientôt elle apparut, radieuse, à son seuil.
« Achevons les blessés ! » dit le germain infâme.
Le 12 avril 1915
Louis DAUVé dit Gilles NORMAND 1875-1946
+9
AlerterTRAFIQUANTS DE LA MORT – Marchands de canons (1934) – Réalisateur Allyn.B CARRIK
Dénonciation du commerce des armes et de leurs trafiquants. Ce plaidoyer pacifiste entend démontrer que la fabrication et la vente des armes ont toujours précédé de nouvelles guerres, causes de désastres pour le plus grand nombre et sources de profit pour une poignée d’individus.
Interdit par la censure française sauf en séances privées.
Part 1 – https://rutube.ru/video/a9d7c5ca79f420c422c87a69a07f0f07/?ref=search
Part 2 – https://rutube.ru/video/9d29301b8f1f84912a603dead8074dcd/?ref=search
+1
Alerter14-18 : refuser la guerre (2013) France 5
https://rutube.ru/video/6966e9b267c98842be8c4a04205e264f/?ref=search
Mutineries, désobéissance et révoltes dans les tranchées de la Grande Guerre :
« Toute guerre a ses mutins et la Première Guerre mondiale n’échappe pas à cet état de fait. Les premiers refus d’obéissance de soldats français ont lieu dès 19141. Le contexte militaire est évidemment propice à l’émergence de ces cas d’insubordination. Ils sont d’abord la conséquence de la dureté des conditions de vie. La boue, le froid, la vermine, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l’état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats à la rébellion. Ces mouvements de révolte interviennent aussi en réaction aux échecs militaires et contre les erreurs du commandement. Ainsi, les mutineries qui affectent l’armée française aux mois de mai et de juin 1917, sont le résultat de l’insuccès des offensives menées par le général Nivelle lors de la bataille du Chemin des Dames. Enfin, la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court.
Par ailleurs, les historiens s’accordent pour donner une explication apolitique des mutineries. Ces dernières seraient davantage la démonstration d’un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l’expression d’une adhésion à un discours révolutionnaire.
https://buclermont.hypotheses.org/2743
+2
Alerterce sujet n’a pas beaucoup de succès, seulement 11 commentaires à ce jour. Moi-même, je n’ai fait que scroller les aperçus des vidéos, ces visages d’ « anciens » qui semblent (vidéo à l’arrêt) comme figés dans un rictus qui fait mal à voir, les yeux ternes, déjà presque sans vie.
Pourquoi ce sujet ne m’intéresse pas ? Peut-être à cause de la récupération politique hollandienne et macronienne. Un battage de plus, un devoir de mémoire de plus. Et pas qu’eux. Tous les services d’archives sont stressés, sommés, ordres venus d’en haut, de préparer cet anniversaire depuis 2 ans, d’informatiser les fiches des poilus. Impossible de leur demander autre chose. Moi même, déjà il y a 1 an, on m’a demandé si j’avais des photos. Oui, celle de mon grand père tête bandée à l’hôpital, et celle de mon grand oncle, dans sa tranchée.
– Sont-ils nés dans notre commune ?
– Non.
– Alors on ne les prend pas.
– Mais moi, j’y suis né
– Oui mais pas eux
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AlerterBonjour et merci pour ces reportages, je les ai tous écoutés/regardés. Trés émouvant, le peuple face à la guerre des puissants, sans haine, avec beaucoup de tristesse et de bon sens
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