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14.octobre.201914.10.2019 // Les Crises

1984 de George Orwell revisité : L’ascension des civilisationalistes

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Source : Lobe Log, James Dorsey

Xi Jinping et Donald Trump (La Maison Blanche)

La montée d’un nombre conséquent de dirigeants internationaux comme Donald Trump, Xi Jin Ping et quelques autres en Europe, en Asie et en Amérique latine qui visent à mettre en place un nouvel ordre mondial autoritaire et civilisationaliste donne une actualité renouvelée au roman prophétique de George Orwell publié il y a 70 ans sous le titre 1984.

Sa mise en garde éloquente contre la menace d’un régime illibéral et autoritaire et contre les risques inhérents à la démocratie libérale est aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était dans l’immédiat après-deuxième guerre mondiale.

Par plus d’un aspect, le roman de George Orwell, qui dépeint la montée de l’État de surveillance et l’apparition de ce qu’il appelle la « novlangue », la corruption du langage à des fins politiques et le travestissement de la vérité au point que les faits n’ont plus d’importance, pourrait avoir été écrit aujourd’hui.

La réalité du 1984 d’Orwell se manifeste aujourd’hui par l’émergence de dirigeants intolérants et autoritaires de par le monde et/ou par l’apparition de caractéristiques ou de l’équivalent, dans le cas de la Chine, du parti omnipotent imaginé par l’écrivain, qui dirige un super État appelé Océanie.

Les outils du parti ont retrouvé une actualité : une police de la pensée, la toute-puissance de Big Brother par le moyen de la surveillance universelle, la novlangue et la double-pensée.

Le plus inquiétant, c’est que certains aspects de la vision orwellienne ne se limitent plus aux régimes totalitaires. On en voit de plus en plus apparaître dans les démocraties en crise.

Le quatrième pouvoir, c’est-à-dire un système médiatique indépendant capable de demander des comptes au pouvoir, a été réduit au rôle de secrétaire du gouvernement en Chine, dans les états du Golfe Persique et autres pays autocrates. Il est sur la défensive aussi dans des démocraties comme les États-Unis, la Hongrie, l’Inde, la Turquie, la Russie et les Philippines.

Kellyanne Conway, conseillère de M. Trump, a ressuscité la novlangue avec l’invention de l’expression de « aits alternatifs » pour justifier des affirmations manifestement fausses du président et des membres de son administration.

La novlangue a servi de fondement pour l’intimidation et/ou les poursuites judiciaires, l’incarcération et le meurtre de journalistes contestataires, et le bâillonnement des médias. Son emploi renforce les assertions de personnes comme Donald Trump, ou les présidents hongrois ou philippins, Victor Orban et Rodrigo Dutertre, selon lesquelles les informations présentées par les grands médias sont parfois des affabulations [en anglais « Fake news », NdT].

La novlangue a ainsi permis l’an passé à Donald Trump de déclarer devant une association d’anciens combattants que « ce que vous voyez et ce que vous lisez n’est pas ce qui se passe ».

Le roman de George Orwell oppose le libéralisme au totalitarisme – la réalité à laquelle il a été confronté en tant que volontaire républicain pendant la guerre d’Espagne et après la seconde guerre mondiale en Europe.

C’était une époque durant laquelle le civilisationalisme [vision en termes de civilisation d’une société, plutôt qu’en termes de nation, par exemple, NdT], incarné par l’Allemagne Nazie d’Adolf Hitler, avait été vaincu. Le civilisationalisme est aujourd’hui vivant et en plein essor parmi les dirigeants autoritaires et illibéraux du monde.

Cela se manifeste sous de multiples formes dans le monde par le mépris des droits de l’homme et des minorités.

Mr. Xi a reconçu l’état chinois comme civilisationel plutôt que comme national, avec des frontières allant au-delà de celles reconnues internationalement.

Les différentes versions de l’eurasianisme des présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdoğan, impliquent une vision civilisationaliste du monde.

L’appréciation apparente du président indien Narendra Modi et de Donald Trump pour les expressions de suprématie raciale ou religieuse, malgré la condamnation par le président des États-Unis du massacre de vingt personnes ce week-end dans un centre commercial d’El Paso au Texas, encourage le civilisationalisme.

Le fait que les lignes de démarcation entre les dirigeants civilisationalistes et populistes soient floues complique un peu plus le monde que Mr. Orwell a imaginé.

Les dirigeants civilisationalistes sont des populistes par définition. Mais tous les populistes ne pensent pas en termes de civilisation plutôt que de nation.

Pour l’instant, cela peut ne pas sembler important en pratique puisque les dirigeants civilisationistes et populistes mettent l’accent sur leurs valeurs communes.

Cette base commune permet à la Chine d’utiliser des technologies de pointe pour déployer sur son sol et à l’étranger un état de surveillance conçu pour envahir à peu près tous les aspects de la vie d’une personne.

À la pointe de l’état de surveillance de Xi Jinping se trouve la répression brutale des musulmans turcophones dans la province troublée du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.

Cette attaque lancée par Xi Jinping dans le but de siniser les Ouïghours et les autres minorités turcophones est la plus brutale référencée dans l’histoire récente contre une croyance religieuse.

Conforté par l’influence économique et politique de la Chine, M. Xi s’est pour l’instant sorti du mauvais pas de ce que certains appellent un génocide culturel, grâce à un monde musulman largement peuplé de dirigeants autoritaires et autocratiques qui voient dans la Chine un modèle de croissance économique sans libéralisation politique.

La répression n’est qu’un des extrêmes d’une tendance mondiale dans laquelle le civilisationalisme sape de plus en plus les droits des minorités, au risque d’une escalade des cycles de violence et de migrations de masse liée à l’insécurité croissante et à la violence alimentée par la montée du suprématisme, de l’islamophobie et de l’antisémitisme.

Les signes avant-coureurs sont clairs.

Les crimes de haine aux États-Unis, rendus possibles par le laxisme des lois sur les armes à feu et les emportements racistes de M. Trump, sont en hausse. La violence contre les musulmans a augmenté de façon dramatique en Inde où 90 % des crimes de haine à caractère religieux au cours de la dernière décennie se sont produits depuis l’arrivée au pouvoir de M. Modi ; quelque 750 000 Rohingyas vivent dans des camps de réfugiés bengalis après avoir fui la persécution au Myanmar. L’islamophobie est devenue une réalité en Europe et en Chine. Les Juifs d’Europe craignent une nouvelle vague d’antisémitisme.

Les intolérants et les autoritaires professent des vœux pieux pour la démocratie ou prônent des formes dénaturées d’un système de droit tout en niant ou en sapant les droits fondamentaux.

Muratbek Imanaliev, professeur à l’Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères, ancien ministre kirghiz des Affaires étrangères et ancien secrétaire de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), a inventé l’expression « autoritarisme positif ».

Le politologue russe Sergei Karaganov a développé la question en avançant un argument qui, en fin de compte, en accord avec les prédictions de M. Orwell, permettrait aux antilibéraux et aux autocrates de jeter toute référence à la démocratie dans la poubelle de l’histoire.

« Les pays autoritaires, avec la gestion de leurs démocraties incomplètes, peuvent être mieux préparés à rivaliser et à gouverner dans un monde de plus en plus volatil », a affirmé M. Karaganov.

Le raisonnement de M. Karaganov suggère que le système annoncé par M. Orwell, même si l’universitaire russe envisage une version moins extrême de la représentation fictive de l’écrivain, est la solution aux problèmes générés par les civilisationalistes eux-mêmes. Il semble y avoir peu de choses dans les manchettes d’aujourd’hui qui le dénoncent.

James M. Dorsey est chercheur à la S. Rajaratnam School of International Studies, co-directeur de l’Institute for Fan Culture de l’Université de Würzburg et co-animateur du podcast New Books in Middle Eastern Studies [Nouveaux livres d’études sur le Moyen-Orient, NdT]. James est l’auteur du blog « The Turbulent World of Middle East Soccer » [Le monde turbulent du football au Moyen-Orient, NdT], d’un livre portant le même titre ainsi que de « Comparative Political Transitions between Southeast Asia and the Middle East and North Africa » [Comparaison des transitions politiques entre l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, NdT]. Il a co-écrit avec Teresita Cruz-Del Rosario, Shifting Sands, « Essays on Sports and Politics in the Middle East and North Africa » [Sables mouvants, essais sur le sport et la politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, NdT], et un prochain livre à paraître « China and the Middle East : Venturing into the Maelstrom » [La Chine et le Moyen-Orient : s’aventurer dans le maelström, NdT].

Source : Lobe Log, James Dorsey, 09-08-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Barbe // 14.10.2019 à 06h54

« Le roman de George Orwell oppose le libéralisme au totalitarisme »
Je me suis arrêté là.
Énième tentative de justifier le modèle libéral.
Sans envisager un totalitarisme libéral: tout doit aller au marché.
Quand est-ce qu’ils vont être raisonnables?

34 réactions et commentaires

  • Barbe // 14.10.2019 à 06h54

    « Le roman de George Orwell oppose le libéralisme au totalitarisme »
    Je me suis arrêté là.
    Énième tentative de justifier le modèle libéral.
    Sans envisager un totalitarisme libéral: tout doit aller au marché.
    Quand est-ce qu’ils vont être raisonnables?

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 14.10.2019 à 11h02

      J’allais dire la même chose. Je l’ai dite d’ailleurs en commentaire alors que j’avais commencé à participer à la traduction de ce texte. Orwell se réclamait explicitement du socialisme et de la révolution. Ici, l’auteur confond Orwell avec la fausse image qu’en donnent nos macronistes nationaux. Orwell comme justification de la politique d’assassinats ciblés et de surveillance universelle de la NSA, et du négationnisme de Bruxelles enterrant dans l’oubli l’alliance de guerre avec l’URSS contre le nazisme. C’est fort !

        +35

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    • Pa Paco // 14.10.2019 à 11h06

      Tout à fait , Orwell est tout sauf un libéral !

        +18

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    • Patrick // 14.10.2019 à 11h16

      j’ai fait un effort pour parcourir jusqu’au bout.
      On est bien dans l’inversion totale de la réalité chère à Orwell , alors que les peuples veulent éviter justement un avenir orwellien formaté par le règne du politiquement correct .
      A noter que ce n’est pas l’élection de Trump qui a déclenché les fameux « crimes de haine » mais que les « deux minutes de la haine » qui apparaissent dans les universités américaines sont directement attribuables aux SJW et autres groupes activistes

        +21

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    • RGT // 14.10.2019 à 18h14

      Orwell oppose le libéralisme au totalitarisme !!! Ben voyons !!!

      Orwell opposait l’anarcho-syndicalisme social à la dictature d’extrême droite, tout simplement.
      C’est d’ailleurs la guerre d’Espagne et le contact réel avec les purs anars qui avaient « converti » Orwell à l’anarchisme, et c’est sans AUCUN DOUTE POSSIBLE le seul système politique qui permette réellement d’avoir une réelle équité entre TOUS les membres d’une population.
      Et les autocrates haïssent ce système politique car s’il arrivait à s’imposer ils en seraient plus rien, juste bons à faire la manche sous les ponts car ils sont incapable de faire quoi que ce soit d’utile pour la collectivité.

      Dans cet article, l’auteur parle de Donald Trump, de Xi Jinping, de Victor Orban, de Rodrigo Dutertre, de Vladmir Poutine qu’il compare ad nauseam à Adolf Hitler…

      Et qu’en est-il d’Angela Merkel, d’Emmanuel Macron, de Jean-claude Juncker et de tous les autres dirigeants €urobéats qui imposent à TOUTE la population « libre » de l’€urope de l’ouest des « décisions démocratiques » de la Kommandantur Kommission au prétexte qu’aucune volonté populaire ne peut s’opposer aux « traités €uropéeens » .

      Avant d’aller critiquer les autres, il serait préférable de balayer devant sa porte car le tas d’ordures est vraiment nauséabond.

      Je ne suis pas fan des dirigeants incriminés dans l’article, mais « les nôtres » ne valent pas mieux et sont tous prêts à appeler la troupe pour tirer à vue sur tous les gueux qui pourraient contester leurs volontés.

      Les gilets jaunes éborgnés, avec une main arrachée, blessés et de plus embastillés en sont la meilleure preuve.

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      • Non Insulaire // 16.10.2019 à 15h36

        Qu’est-ce qui vous fait penser que l’auteur est Européen?
        Pourquoi devrait-il balayer devant « sa » porte et nécessairement parler des Gilets Jaunes s’il n’est même pas Français?

        Je trouve intéressant de lire des perspectives variées qui nous amènent au-delà de notre porte, justement.

          +0

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        • Jean-Pierre Georges-Pichot // 17.10.2019 à 10h43

          Votre remarque m’a encouragé à essayer de mieux deviner quel pouvait être le profil de cet auteur, et le milieu intellectuel qui l’a engendré. Il semble d’après son nom qu’il soit ce qu’on appelle un WASP aux Etats-Unis. Le patronyme James M. Dorsey, avec un deuxième prénom, semble exclure qu’il soit britannique ou assimilé. Il semble avoir pour centre d’intérêt le monde du football, qu’il a apparemment étudié dans les pays Arabes. On doit penser à un enseignant du genre qu’envoient partout les fondations du genre Soros pour expliquer aux « young leaders » que l’avenir réside dans l’américanisation générale du monde. L’ennemi, ce sont les identités nationales. J’ai donc compris pourquoi « civilisationniste » : c’est en réalité un mot péjoratif qui endosse l’opprobe jeté sur « nationalisme ». Il est mal de se réclamer d’une civilisation autre que celle du Hamburger et du globish. Tel est le message. Cet article serait banal s’il n’y avait pas la référence outrageusement inculte à Orwell, qui n’aurait eu que mépris pour ce projet, lui qui avait un respect attendri pour les moeurs distinctes des divers peuples qu’il avait fréquentés.

            +5

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  • Romain // 14.10.2019 à 07h05

    Bonjour,
    Extrêmement déçu par cet article.
    Comme d’habitude on ne voit et on attaque toujours les mêmes : USA, Russie et Hongrie .
    Les armes et le lobby des armes ne datent pas de M. Trump il me semble.
    Le niveau de fiabilité des médias en France est catastrophique et pourtant il n’est pas fait mention de la France dans l’article.
    Quand je vois les médias en France au service du pouvoir et qui vont dans leur sens , en travestissant l’information, au profit de la bien-pensance ou de ce qui est accepté d’être dit , toujours sous couvert de novlangue, je ne crois pas qu’on ait quoi que ce soit à envier à la Russie .

      +50

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  • raloul // 14.10.2019 à 07h06

    Bonjour,

    Il y a plusieurs phrases très surprenantes dans cet article.

    «Son emploi renforce les assertions de personnes comme Donald Trump, ou les présidents hongrois ou philippins, Victor Orban et Rodrigo Dutertre, selon lesquelles les informations présentées par les grands médias sont parfois des affabulations»

    J’ose espérer que l’auteur n’aurait tout de même pas l’audace d’affirmer que les «grands médias» ne produisent JAMAIS de «fake news»??? L’étalon ultime en la matière étant les armes de destruction massive en Irak en 2003…

    «Cette base commune permet à la Chine d’utiliser des technologies de pointe pour déployer sur son sol et à l’étranger un état de surveillance conçu pour envahir à peu près tous les aspects de la vie d’une personne.»

    Cette affirmation est correcte, toutefois une critique similaire pourrait être adressée a fortiori aux États-Unis, et ce depuis les présidents Bush ET Obama. C’est une sorte de mensonge par omission.

    Enfin, les nationalistes ne sont pas opposés aux «civilisationistes» (c’est pas un peu de la novlangue ce terme?), pour une raison évidente: plusieurs états-nations peuvent s’être construits sur un même socle civilisationnel. Nation et Civilisation sont deux aspects historiques qui ne jouent pas sur la même temporalité et ne recouvrent pas vraiment les mêmes domaines.
    Cette sorte de confusion chez cet auteur reste mystérieuse à mes yeux, et j’ai l’impression qu’il cherche à dénoncer des transformations géopolitiques insupportables en prenant Orwell en otage pour justifier son parti-pris politique…

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  • François Lacoste // 14.10.2019 à 07h51

    D’emblée, le titre rend méfiant, il est vrai qu’il fournit un apport substantiel à la novlangue avec le terme « civilisationiste ou peut être civilisationniste ») que l’auteur s’empresse de ne surtout pas le définir, contrairement au traducteur à qui cela n’a pas échappé.
    La lecture du reste ne dément pas cette première impression, bien au contraire.

      +14

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    • Patrick // 14.10.2019 à 11h20

      « civilisationiste « , cela implique que les autres , les méchants , les populistes , sont contre la civilisation.
      La manipulation du langage pour manipuler les esprits. Orwell est plus que jamais d’actualité.

        +18

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  • Urko // 14.10.2019 à 08h08

    Comment faire dire à 1984 le contraire, sur bien des points, de ce que Orwell voulait justement dénoncer. Chacun voit midi à sa porte, décidément…

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  • aladin0248 // 14.10.2019 à 08h34

    « À la pointe de l’état de surveillance de Xi Jinping se trouve la répression brutale des musulmans turcophones dans la province troublée du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine  »

    A la pointe de l’état de surveillance du régime Macron se trouve la répression brutale des Gilets jaunes sur toute la surface du territoire français …

    … et avec ALICEM, ça ne va pas s’améliorer.

      +33

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  • Yves TEROUINARD // 14.10.2019 à 08h52

    « Le plus inquiétant, c’est que certains aspects de la vision orwellienne ne se limitent plus aux régimes totalitaires. On en voit de plus en plus apparaître dans les démocraties en crise. ».
    Là est la terrible inquiétude; celle de de ne pas avoir vu, de ne pas voir, que la « novlangue » est plus répandue dans les « démocraties ».
    Dans les « régimes autoritaires », ils ne font que de commencer à l’employer.

      +15

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  • Larousse // 14.10.2019 à 09h03

    Un article gloubi-boulga en faveur du mondialisme ultra libéral et pour l’extinction des nations

      +25

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  • Séraphim // 14.10.2019 à 09h38

    Comment le beau terme de civilisation se trouve ici catapulté en position dégradante et péjorative, au voisinage de « populisme » et autoritarisme! La civilité, la politesse, l’art d’être ensemble, ravalés au rang de stratégie de domination. Qui est orwellien? N’est-ce pas « celui qui le dit qui y est »? Des apostrophes creuses se succèdent, ponctuées d’accusations sans preuves de tel ou tel pays. Non la Chine n’est pas ce « régime » orwellien comme les songe-creux le rabâchent en permanence; non, quand Trump twitte et tonitrue que « l’Amérique doit cesser de faire ces guerres absurdes et coûteuses » ce n’est pas un travestissement de la vérité, c’est au contraire la vérité brute que nous n’entendons plus depuis des lustres, depuis que des éditorialistes qui se prennent pour les gardiens de la pensée nous empêchent de le penser, ou tout au moins de le lire et de l’écrire, c’est à dire de le partager. Non, inversement, quand monsieur Fabius clame urbi et orbi que « Bachar ne mérite pas d’être sur terre » il n’y a nulle élévation de la dignité de l’homme, nulle promesse de règle nouvelle, « civilisée », mais la garantie d’un traquenard grossier, plein de bombes, de sang, et de malheurs.
    Je ne sais pas s’il y a dans la rhétorique politique une instrumentalisation de la civilisation, mais quand je lis ça je suis sûr qu’il y a infantilisation du discours, de la critique et du lecteur.

      +28

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    • Owen // 14.10.2019 à 11h45

      Bien vu. La meilleure façon d’éclaircir un malaise qu’on n’arrive pas à traduire devant un mot novlangue est de démonter le mot.

      Onfray avait dit que chaque mot a son antonyme. Le contraire de populiste, c’est populicide. Voilà qui remet l’équerre.

      Les sondages avaient indiqué à l’époque que plus de 60% des Américains ne croyaient pas aux conclusions du rapport Warren. Dans l’opinion publique couraient d’autres hypothèses. Certaines plausibles, d’autres délirantes. Elles ont été commodément regroupées en « théories de la conspiration », pour consolider les conclusions du rapport Warren.
      Ce qui est arrivé en France après 2001, avec les termes: « conspirationniste » et  » complotiste ». On avait alors le mot « soucoupiste », en cours, mais ce n’est pas pareil de suggérer quelqu’un qu’il est farfelu que paranoïaque.
      mais durant les années Giscard-Mitterrand, on craignait souvent les comploteurs, ceux qui intriguaient pour capter l’État, au profit d’un parti, d’un réseau, d’une idéologie. Ou bien une puissance étrangère qui voulait accaparer un État, sans que cela se voit (on appelle ça « soft-power », maintenant, c’est plus gentil et c’est pro).
      Ainsi l’opération bonneteau a consisté à appeler « complotistes » ceux qui se méfient des comploteurs.

      Un bémol à vos propos: le crédit social chinois n’est vraiment pas glamour. C’est un instrument complètement orwellien de contrôle social. Mais le mieux, je suis d’accord, est de commencer par balayer devant sa porte.

      (Pour la photo d’illustration, ça ne ressemble pas à la Maison Blanche. Trump est allé en Chine).

        +7

      Alerter
  • Daniel // 14.10.2019 à 09h43

    il manque un oubli « conséquent » : l’INTENTION derrière les hommes d’Etat.
    – en Occident, l’intention inavouée (même si elle est très claire) est : sauvons à tout prix le système financier (même si et surtout si c’est) au détriment des gens. dans ce cadre, il y a une idéologie qui privilégie les intérêts privés au dépens des intérêts publique. la Notion de bien commun n’existe plus. tout est basé sur le court terme des marchés financiers.
    – en Chine, il y a une finalité sociale : il y a une volonté réelle de sortir les gens de la pauvreté (déjà 800 Millions de pauvres en moins). Il existe une planification dirigée en fonction d’une idée de l’avenir. autrement dit, ce qui se passe en Chine est comme les 30 Glorieuses ou le New Deal de F.D.Roosevelt.
    => l’auteur ne serait-il pas plutôt contre cette idée ?

      +12

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    • Chris // 14.10.2019 à 17h49

      Ne serait ce pas plutôt parce que pour conquérir le monde de façon « pacifique » , une armée d’ingénieur bien nourrie et au cerveau vide est bien plus efficace qu’une armée de va nu pied ?

        +1

      Alerter
  • Nicolas // 14.10.2019 à 12h24

    L’article parle de répression et de nettoyage culturel dans le Xinjiang. La même technique a été utilisée contre la Chine à propos du Tibet. Le problème, c’est que les observateurs sérieux comme Goldtein montrent dans « China’s Birth Control Policy in the Tibet Autonomous Region: Myths and Realities » avec une étude démographique que tout cela est faux.

    Tout le monde sait que la Chine est confrontée au terrorisme islamique au Xinjiang: https://www.legrandsoir.info/pourquoi-ursula-gauthier-de-l-obs-a-du-quitter-la-chine-et-pourquoi-on-s-en-f.html . La Chine mène une politique active de déradicalisation. Elle identifie les membres à risque de la société du Xinjiang. Au cours de cette période, ces personnes reçoivent également une formation professionnelle, afin qu’elles puissent réintégrer la société une fois libérées. La Chine a autorisé des diplomates et journalistes étrangers à rendre visite à certaines de ces infrastructures de formation; aucun des experts ayant réalisé ces visites n’a signalé de violation de droits de l’homme. Au contraire, on a entendu des commentaires positifs quant à ces programmes, émis jusque par les experts musulmans qui avaient opéré ces visites : https://eurasiafuture.com/2019/05/02/chinas-successful-deradicalization-program-should-be-adopted-worldwide/

    Pendant que j’y suis, on peut aussi parler du crédit social chinois: https://esprit.presse.fr/article/pierre-sel/chine-comprendre-le-systeme-de-credit-social-42317

      +11

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  • Louis Robert // 14.10.2019 à 12h35

    « Les outils du parti ont retrouvé une actualité : une police de la pensée, la toute-puissance de Big Brother par le moyen de la surveillance universelle, la novlangue et la double-pensée. Le plus inquiétant, c’est que certains aspects de la vision orwellienne ne se limitent plus aux régimes totalitaires. On en voit de plus en plus apparaître dans les démocraties en crise. Le quatrième pouvoir, c’est-à-dire un système médiatique indépendant capable de demander des comptes au pouvoir, a été réduit au rôle de secrétaire du gouvernement en Chine, dans les états du Golfe Persique et autres pays autocrates. Il est sur la défensive aussi dans des démocraties comme les États-Unis, la Hongrie, l’Inde, la Turquie, la Russie et les Philippines. »

    Sur ces sujets, je observe l’absence de toute référence à la France. Pas un mot. Or en France, je suis d’avis que là-dessus c’est d’abord et avant tout sur la France que la réflexion devrait porter. Une longue et très profonde réflexion… en urgence chaque jour davantage. Le matériel ne manque pas pour une série de plusieurs articles substantiels et très critiques sur une période de plusieurs semaines. Ils porteraient essentiellement sur tout ce qui est si savamment tu mais doit être révélé, analysé, etc. — Ne manque que le courage de s’y mettre. Remise en cause du Pouvoir français et de son exercice, ce qui importe quoi!

      +6

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  • Macgille // 14.10.2019 à 12h38

    Où comment se déresponsabiliser de l’invention d’une arme (novlangue) quand c’est son adversaire qui l’utilise.

      +1

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  • guzy // 14.10.2019 à 13h06

    « La montée d’un nombre conséquent de dirigeants internationaux comme Donald Trump, Xi Jin Ping et quelques autres en Europe, en Asie et en Amérique latine qui visent à mettre en place un nouvel ordre mondial autoritaire et civilisationaliste donne une actualité renouvelée au roman prophétique de George Orwell publié il y a 70 ans sous le titre 1984. »

    Je me suis arrêté là. L’élection de Trump et les populiste sont précisément l’inverse, une réaction contre l’ordre de la gouvernance mondiale autoritaire à prétention progressiste, une tentative de reprendre le contrôle. Le niveau d’exaspération est tel qu’on envoie des boules puantes, aux démocrates de reprendre ces aspirations à la démocratie en l’expurgeant des mauvais penchants où parfois la colère mène.

      +9

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    • Chris // 14.10.2019 à 17h52

      Sauf qu’ils n’ont de populiste que le nom . Le peuple n’est que le pretexte pour dégager les élites en place et en mettre de nouvelles , genre « pousse toi de la que je m’y mette »

        +2

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 16.10.2019 à 09h04

      La subtilité du roman de George Orwell consiste à faire un pas de côté par rapport aux oppositions partisanes de son temps, et à montrer qu’elles opposent toujours des gens qui se ressemblent, le conflit armé produisant inéluctablement l’identification mimétique des parties en conflit. C’est exactement ce que n’a pas compris l’auteur. Sa vision est manichéenne, c’est à dire exactement à l’inverse de la pensée Orwellienne. Pour autant que je me souvienne, dans « 1984 » il y a trois grandes puissances qui sont dans des rapports d’alliances tournantes. Orwell a en mémoire les événements de 1936-1945, avec l’abstention franco-anglaise en Espagne, puis Munich, puis le pacte germano-soviétique, puis l’alliance anglo-soviétique contre Hitler, et les moments de propagande associée : Edouard VIII déclarant que Hitler est un ami, Staline buvant à la santé d’Hitler, Roosevelt faisant applaudir le nom de Staline au congrès, Churchill armant la résistance qu’il sait essentiellement communiste en France, puis détruisant la résistance communiste grecque : le grand tournis des peuples abrutis par les médias. Il ne dit jamais que des trois puissances qu’il représente l’une d’entre elles représente le « camp du bien », concept hollywoodien et non pas orwellien. Mon sentiment intime est qu’il n’a pas lu Orwell, mais utilise son nom mis à la mode par des faussaires de la même famille d’esprits que notre Brice Couturier national. Il a dû en revanche être biberonné à la série des James Bond et des Rambo. Sa pensée est de ce niveau.

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  • Cyd // 14.10.2019 à 15h23

    Pour la partie « civilisationiste », relire le prophétique « Choc des civilisations » dont c’était la trame il y a 20 ans
    Livre tellement décrié par notre élite progressiste car il remettait en cause les croyances « des gens de Davos » (comme dit Huttington dans le livre).

    Pas de gouvernance mondiale harmonieuse, pas libéralisme mondiale, pas mondialisation heureuse, pas « valeurs » libérales universelles, non le choc rugueux de bloc, non pas idéologique comme avant, mais culturel, car on s’entend mieux entre gens de même culture

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_des_civilisations

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 17.10.2019 à 10h59

      Oui, mais il semble que Huttington est justement pour notre auteur le chef de file de ce qu’il considère comme le camp du mal : le « civilisationniste », dont les mondialiste font, après le « nationalisme » au vingtième siècle, l’idéologie responsable des guerres présentes et à venir.

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  • Cyd // 14.10.2019 à 15h34

    Par ailleurs, l’auteur semble regretter l’ère démocratique et déplore l’autoritarisme de plus en plus affirmé même en occident
    Mais pour qu’il y ait démocratie, il faut du collectif, et pour faire du collectif, il faut de l’homogénéité, et l’homogénéité, c’est le contraire de la diversité et de l’indivialisme en quête permanente de nouveaux droits (dito « l’exploration des nouvelles marges »)

    Or le libéralisme libertaire moderne a détruit la cohésion nationale, pour en faire un archipel
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/29/l-archipel-francais-une-nation-multiple-et-divisee_5442905_823448.html

    Jérome Fourquet dans son livre acte la disparition de la nation, pour constater une guerre larvée sur le territoire France, entre les « progressistes », les « banlieusarts » islamisés, et les « autochtones ».

    Qui actera, comme en Ukraine, comme en Syrie, comme en Belgique, la fédéralisation de la France, pour permettre à ces 3 pôles de vivre comme bon leur semble, car ayant des aspirations totalement antagonistes ? Hollande l’a évoqué

    L’alternative, c’est soit la guerre et on y court tout droit (Gerard Collomb l’a évoqué) puis la dictature du gagnant sur les autres factions

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  • Cyd // 14.10.2019 à 15h43

    « Cette base commune permet à la Chine d’utiliser des technologies de pointe pour déployer sur son sol et à l’étranger un état de surveillance conçu pour envahir à peu près tous les aspects de la vie d’une personne »

    => la Chine est en train de stériliser toute sa créativité par ce genre de mesure. Tout comme l’URSS l’a fait avant elle.

    Car ce genre de systeme, relire E. Todd – La chute finale, promeut des apparatchiks bornés et médiocres, dont la moindre innovation est d’abord estimé sur le risque de compromettre sa carriere en admettant un probleme, en demandant des subsides à son chef, et en risquant un échec qui serait exploité par ses concurrents

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  • Duracuir // 14.10.2019 à 18h46

    L’hopital qui se fout de la charité.
    Le pauvre Orwel, invoqué à toutes les sauces et souvent par ceux-là mêmes qu’il s’escriment à dénoncer dans son oeuvre, comme dans le cas précis de ce Tartufe au culot(ou à l’aveuglement) sidérant, il doit en crever de rage là où il est.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 17.10.2019 à 11h02

      A lire son journal de guerre, Orwell était plutôt dans la dépression que dans la rage… Déjà. Car il en avait vu d’autres en matière de raisonnements spécieux et d’hypocrisie.

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  • Xuan // 20.10.2019 à 12h40

    Un peu n’importe quoi sur la situation internationale.

    Et Orwell mérite une sérieuse remise en cause parce que ses positions n’aboutissent à rien sauf à laisser libre cours aux plus puissants au nom de la « liberté » de chacun.

    Associer Trump et Xi Jinping en utilisant une photo de rencontre officielle relève de la manipulation.
    Ce sont les USA qui menacent l’équilibre mondial en lançant une guerre tarifaire contre la locomotive de l’économie mondiale et contre leurs propres alliés. Que ce soit Trump ou un autre ne change rien à l’affaire.

    Le ver qui ronge les USA est dans les USA et les chinois disent ceci :
    « En 2016, Steve Bannon, directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump, a bien décrit la situation : l’exportation excessive de la Chine a beaucoup nui aux intérêts des ouvriers industriels aux Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Bannon a raison partiellement. L’effondrement de la classe sociale composée des ouvriers industriels dans les pays développés lors de la mondialisation qui a abouti à l’émergence de ce cycle des mouvements populistes et activistes dans le monde. Mais Bannon sait très bien que les vrais responsables de cette situation, ce n’est pas la Chine, mais les « gros chats avides » dans la finance de Wall Street. Leur avidité pour les profits a dépassé leur vénération pour Dieu, et bien davantage encore l’amour pour les intérêts nationaux des Etats-Unis ».

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  • domus // 20.10.2019 à 17h38

    La Chine est le laboratoire de ce qui attend l’humanité, sauf si celle-ci devient intelligente, pacifiste, et spirituelle, ce qui me fait dire qu’on est mal barré, car ça n’arrivera jamais que l’humain évolue, tout est fait pour le contraire.

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