La France a vécu les quatre dernières décennies sous le règne d’un parti unique informel, regroupant, au plan idéologique, les formations politiques proches du centre, qui se sont tout à tour partagé le pouvoir au rythme d’élections de façade.
Celles-ci n’avaient d’autre utilité que de donner au peuple l’illusion du changement, pour mieux permettre la perpétuation insidieuse d’une politique et d’une seule, toujours la même à de rares nuances près, celle qu’imposait le règne sans partage du néolibéralisme : régression sociale, mutations économiques brutales, recul de l’État au profit du capitalisme financier…
Il en est résulté un évidement de la démocratie, une crise majeure de la représentation et le mal-être d’un peuple condamné par ses dirigeants à se soumettre, chaque année un peu plus, à l’ordre établi contre sa volonté.
Pour lui imposer cet ordre, la violence économique de « l’adaptation à la mondialisation » a joué pleinement son rôle, mais en association avec un matraquage idéologique de tous les instants, destiné à acculer les citoyens à la résignation.
Un pays fatigué
Chacun a dû entendre malgré lui, au fil des ans, les formules sans cesse répétées par les clones politiques et médiatiques qui se sont succédé sur nos écrans, formules qui jalonnent quarante années de domination néolibérale en France : « tournant de la rigueur », « désinflation compétitive », « traitement social du chômage » dans les années 1980 ; « politique du franc fort », « marché unique », « préférence nationale pour le chômage », dans les années 1990, avant de culminer, à partir des années 2000, dans la mythification de l’euro, la dénonciation de « l’assistanat social », de l’« État obèse »…
40 années de formules perpétuellement scandées, entrecoupées d’aveux d’impuissance fatalistes (« Contre le chômage, on a tout essayé », « l’État ne peut pas tout ») et de postures factices (de la « fracture sociale » de Chirac en 1995 à « mon ennemie, la finance » de Hollande en 2012).
Cela n’a pas suffi. Le capitalisme mondialisé est si brutal économiquement et si aberrant aux plans financier et monétaire qu’il a fallu compenser ses effets sociaux destructeurs par un endettement massif de l’État. Sans ce gonflement démesuré de la dette publique, il se serait écroulé, victime de ses contradictions et de la colère populaire.
Ce système, cependant, est à l’agonie depuis la crise financière de 2008 ; les mesures prises au cours des années 2010 par les États et les banques centrales n’ont fait que le placer en coma artificiel, retardant sa destruction sans pouvoir l’empêcher. En son cœur financier, il est rongé par les taux négatifs grâce auxquels beaucoup d’États peuvent aujourd’hui bizarrement s’enrichir… en s’endettant ; au plan politique, il ne parvient plus à contenir efficacement la colère et l’aspiration des peuples au changement, comme l’a montré en France la révolte des Gilets jaunes, spectaculaire entreprise de repolitisation spontanée qui a touché par millions des citoyens désabusés.
Une époque s’achève, donc, et il appartient à ceux qui nous dirigent d’opérer une transition vers un nouveau paradigme idéologique davantage soucieux de l’intérêt du peuple et respectueux de sa souveraineté. Ce changement est inéluctable : il est déterminé par des mouvements structurels profonds, que la crise sanitaire en cours accélère en révélant l’ineptie des croyances néolibérales — l’État devenant soudain la bouée de sauvetage à laquelle se raccroche la sphère financière et, au-delà, l’ensemble du secteur productif.
Toute opposition à ce changement ne peut aboutir qu’à une aggravation de la crise politique et au surgissement de la violence. La France en a fait un peu l’expérience en 2018 ; la prochaine secousse, si elle devait survenir, serait bien plus grave. Quarante années d’alternance sans alternative. Cela ne peut plus durer.
Montebourg, du redressement productif au redressement national ?
« La souveraineté imprègne tout le débat politique » : telle était la Une du Monde le 27 janvier dernier. Le renouveau idéologique en cours est si manifeste désormais que même cet organe de presse est obligé d’en rendre compte. C’est là un fait notable, dans la mesure où le Monde est, en France, le journal institutionnel par excellence, le garant de la pérennité de l’ordre néolibéral établi.
Chaque jour, depuis plusieurs décennies, ses lecteurs viennent s’assurer que les fondements de l’idéologie dominante sont solides et respectables, communément admis et défendus par les gens instruits. C’est donc un peu désolé que le journal doit faire le constat de la montée en puissance des thèses souverainistes. S’il s’emploie à en limiter la portée — l’attribuant à une demande ponctuelle de sécurité née de la crise sanitaire — il observe que ces thèses sont en cours d’appropriation rapides par tout le spectre politique, évoquant notamment les figures de Xavier Bertrand à droite et d’Arnaud Montebourg à gauche.
L’hypothèse d’une candidature de Montebourg à la présidentielle s’est précisée ses dernières semaines. Ses proches sont persuadés qu’il l’annoncera prochainement[1].
Plusieurs éléments permettent de penser qu’une candidature d’Arnaud Montebourg aurait de réelles chances de succès : le morcellement de la gauche, éclatée en plusieurs partis de taille modeste avec à leur tête des responsables peu connus du pays ; si La France Insoumise a attiré beaucoup d’électeurs en 2017 — dans un contexte de polarisation de l’électorat de gauche née de la volatilisation du PS et de l’offre centriste d’E. Macron — il semble peu probable qu’elle soit en mesure de connaître un succès du même ordre en 2022, car elle est, depuis plusieurs années, engagée sur une trajectoire de déclin[2].
Deuxième facteur favorable à A. Montebourg : l’usure du pouvoir en place qui, outre ses nombreux échecs, pourra difficilement embrasser le thème de la souveraineté après avoir fait de l’UE et du néolibéralisme le cadre parfaitement assumé de son action et de ses ambitions.
Troisième facteur, la difficulté de la droite de gouvernement à exister en tant que telle, entre le bloc centriste qui a attiré à lui nombre de militants et de citoyens, et le Rassemblement National qui pense avoir trouvé le moyen d’attirer cet électorat en renonçant à l’essentiel de son discours eurosceptique. Quatrième facteur : le poids et le rôle particulier du RN de M. Le Pen dans la compétition électorale, qui garantit la victoire à n’importe lequel des autres candidats qualifiés face à elle au second tour (sauf peut-être à Emmanuel Macron[3]). Cinquième et dernier facteur : le parcours d’A. Montebourg et ses qualités propres.
Ardent défenseur du protectionnisme, de la démondialisation, de la production nationale, Arnaud Montebourg, en défendant ces idées depuis une bonne quinzaine d’années, ne s’est pas fait que des amis, y compris au sein de son propre camp. Il a néanmoins tenu le flambeau de tous ceux qui, au sein du PS, pensaient que les nombreux accommodements de leur parti vis-à-vis des croyances néolibérales les coupaient des masses populaires et relevaient d’une trahison.
Les années 2010 ont donné raison à cette manière de voir, quand le mandat calamiteux de François Hollande a abouti à la quasi-disparition du PS, passé en quelques scrutins du statut de premier parti de gauche à celui de quasi-groupuscule. Arnaud Montebourg a assisté à cet effondrement en tant que membre du gouvernement ; seul, il a tenté de l’empêcher, mais il s’est heurté mois après mois au mur de l’incompétence et de la veulerie présidentielles.
Dans le récit récemment paru de cette très amère expérience gouvernementale[4], le lecteur découvre le combat à peu près solitaire d’un ministre contre les deux têtes de l’exécutif, contre sa propre administration et contre l’esprit de soumission qui règne en haut lieu sur toutes les questions économiques et européennes.
Si le portrait type des « énarques bercyens », présentés comme des créatures extra-terrestres malfaisantes, peut sembler excessif – les technocrates ne prennent le pouvoir que lorsque les politiques le leur laissent — la nullité économique des tandems Hollande-Ayrault puis Hollande-Valls apparaît sous un jour cru : les détails que livre Montebourg sur l’affaire du haut-fourneau de Mittal à Florange, sur l’aplatissement du chef de l’État devant les appétits américains à propos d’Alstom et, pire encore, devant les exigences allemandes dans la conduite de la zone euro, achèvent de convaincre quiconque se souvient de ses tristes années qu’elles ont été marquées par une faillite politique d’ampleur historique.
Il faut reconnaître à A. Montebourg d’avoir lutté courageusement et avec abnégation, dans les limites de son périmètre ministériel, contre les effets destructeurs de la politique présidentielle. S’il peut légitimement être fier du travail accompli, il a pu mesurer, à cette époque, le gouffre séparant ce qui aurait pu être une action gouvernementale soucieuse d’agir pour défendre à tout prix l’intérêt national et ce que cette action a été dans les faits : une suite de renoncements désastreux pour le pays.
De cette expérience, Arnaud Montebourg semble avoir tiré de profonds enseignements qui ont modifié sa manière de voir sur des sujets essentiels, à commencer évidemment par l’Union européenne.
Le verrou européen
À une exception près[5], toutes les références à l’UE figurant dans « l’Engagement » sont négatives : l’ancien ministre du redressement productif se moque des « contrôleurs du dimanche de la Commission » (page 134), s’étonne de voir les hauts fonctionnaires de Bercy « toujours tremblants devant la censure européenne » (page 135), stigmatise « les injonctions idiotes de la Commission européenne, demandant toujours plus d’austérité » (page 189), un « Acte unique passé sans consultation des peuples » (page 243) ; il se désole de l’impuissance du gouvernement « parce que l’essentiel des décisions a été transféré à l’Union européenne » (page 250), une « machine » qui a réussi, parlant du début du mandat de F. Hollande, « à transformer en quelques mois l’or de l’espoir en plomb définitif » (page 345), tout en affirmant par ailleurs que la souveraineté est une « question sublime » (page 261).
À ces prises de position s’ajoutent quelques déclarations récentes, à la portée plus vaste encore :
« Il faut faire passer la France avant l’Europe comme les Allemands font passer l’Allemagne avant l’Europe. Il ne faut plus que la France défende l’Europe avant la France » […] « je crois qu’un État ne peut pas faire l’économie de contrôler ses propres frontières, à la fois sur les entrées de biens et services ou pour toute personne qui cogne à sa porte. Pour moi, c’est la base de la reconstitution de notre indépendance : des frontières nationales[6] ».
Pour mesurer l’ampleur de la prise conscience que ces déclarations expriment, il faut se rapporter à ce qu’Arnaud Montebourg écrivait, il y a dix ans, dans un précédent livre[7]. S’il assumait sans difficulté son « non » à l’élargissement de 2004, au Traité constitutionnel en 2005 et au Traité de Lisbonne en 2008, il plaidait alors en faveur de thèses fédéralistes, souhaitant faire d’une Commission européenne rénovée un véritable gouvernement, issu de la majorité du Parlement européen et responsable devant lui[8].
Ce parlement aurait pu être flanqué d’un « Sénat des territoires » voué à remplacer le Conseil européen, c’est-à-dire les Chefs d’États et de gouvernement. Arnaud Montebourg était alors, en définitive, un partisan de la dilution des nations dans un grand tout européen dont il était convaincu qu’il pouvait fonctionner démocratiquement.
Il faut se réjouir que les années 2010 lui aient permis de réaliser ce que telles vues pouvaient avoir de chimérique. Il semble qu’il ait, sur les questions européennes, procédé à sa révolution copernicienne. Le grand massacre de la Grèce, sacrifiée par l’Allemagne et la France sur l’autel de l’euro, lui aura sans doute permis de comprendre à quel point toute conception idéaliste du projet européiste est dangereuse, en ce qu’elle couvre bien des injustices.
« L’Europe » a constitué, ces dernières décennies, le cheval de Troie de la mondialisation : l’ensemble institutionnel qu’englobe l’expression « Union européenne » a pour principale fonction, depuis 1992, d’imposer aux peuples un ordre économique brutal et inégalitaire sous couvert de rapprochement et de coopérations entre les nations. « L’Europe » fantasmée a servi de paravent moral à une classe politique qui renonçait à exercer la plénitude ses pouvoirs et qui acceptait même de céder au marché et à la technostructure bruxelloise des pans entiers de la souveraineté hors de laquelle il n’est pas de démocratie possible. Les citoyens français et avec eux, ceux des autres États européens, ont par millions été dupés.
Le temps de solder les comptes de cette funeste période est arrivé, pour que renaisse, partout à travers le continent, une vie démocratique débarrassée de la croûte stérile de l’UE.
Montebourg est peut-être, en France, le mieux placé pour jouer ce rôle historique. « Les temps nécessitent de réparer l’affront fait à ceux-là qui sont le plus grand nombre. Les temps justifient le rétablissement de la plénitude dans ses droits. Les temps appellent un retour aux principes d’un raisonnable gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, tempéré par la raison, la science et l’amour de la vérité », prophétise-t-il à la fin de son dernier ouvrage.
Du redressement productif au redressement national ? Réponse dans quinze mois.
Éric Juillot
Notes
[1] https://www.la-croix.com/France/Arnaud-Montebourg-chemin-presidentielle-2021-01-25-1201136819
[2] https://www.ladepeche.fr/2020/11/17/castex-devisse-melenchon-ne-convainc-pas-9204797.php
[3] https://www.lexpress.fr/actualite/politique/sondage-marine-le-pen-et-emmanuel-macron-au-coude-a-coude-au-second-tour-en-2022_2143639.html
[4] A. Montebourg, L’engagement, Grasset, Paris, 2020.
[5] À la page 246, A. Montebourg se désole que certains en France « veulent malheureusement se débarrasser de l’Union européenne ».
[6]https://www.lefigaro.fr/politique/arnaud-montebourg-souhaite-le-retour-de-frontieres-nationales-20201122».
[7] A. MONTEBOURG, Des idées et des rêves, Flammarion, Paris, 2010.
[8] Op.cit., page 265.
Commentaire recommandé
Franchement en pis aller pour éviter que l’on nous serve Macron ou Marine, je préfère cela même si ce n’est qu’un vernis, voir macron pour un second mandat c’est plus que je ne pourrais en supporter et le voir ne pas passer le 1er tour me redonnerais le sourire.
Je ne me fais pas d’illusion mais si au moins il permet que l’on tourne la page j’applaudis des deux mains, au moins dans son intervention de thinkerview il est conscient de la situation et le dit après qu’il le change n’en demandons pas trop ce n’est pas l’homme miracle et contrairement à Mélanchon, il peut rassembler plus de monde venant d’horizons différents.
https://youtu.be/Q6SIxUA_Ans
https://youtu.be/W7OY8TeglnM
162 réactions et commentaires - Page 2
Voir Montebourg comme alternative est d’une risibilité sans nom. Attirer quelques nostalgiques du PS, les peureux qui ont peur du changement et surtout que leurs vies bourgeoises soit bousculé et quelques autres égarés, intoxiquer par la propagande ambiante, il ne présente aucun intérêt si ce n’est vous faire croire que tout changera alors que rien ne changera.
Il a la possibilité de trouver un terrain d’entente programmatique avec l’Avenir en commun, mais il ne le cherchera m^me pas
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AlerterBonjour
je n’arrive pas a comprendre pourquoi , ces gens n’arrivent pas a s’entendre, et se réunir autour d’une candidature commune, derrière Mélenchon, le mieux placer et celui qui a le programme le plus cohérent, et proche de Montebourg ?!.
Je verrais bien, un ticket Mélenchon , avec Montebourg premier ministre, et un gouvernement avec des communistes et des écologistes….ils font un deal, s’entendent sur un programme. Sinon pour moi la gauche va , a sa perte
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Alerter« »Montebourg est peut-être, en France, le mieux placé pour jouer ce rôle historique. » »
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Ils vont nous refaire le coup du beau, jeune, bien propre sur lui et nous vendre un « Macron » bis.
Faut il qu’ils nous prennent pour des cons.
Mort de rire avant d’être mort tout court!
On a le gouvernement qu’on mérite.
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AlerterM. Montebourg me fait furieusement penser, jusque dans ses ambiguïtés, à M. Chevènement, et je crains qu’il ne connaisse un destin politique similaire. C’est très bien d’énoncer les tares de l’Europe, encore faut-il en assumer les conséquences, et je ne crois pas que M. Montebourg y soit prêt. Mais je doute que les Français eux-mêmes soient prêts à les assumer.
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AlerterArnaud Montebourg, une alternative vraiment?
Il ne veut quitter ni l’UE, ni l’euro ni l’OTAN. S’il est élu, il fera comme Tsipras, comme Salvini, comme Orban.
L’UE est un rouleau compresseur qui lamine toute velléité anti-ultralibérale. La seule solution est de faire comme les Anglais : aller jusqu’au bout du raisonnement : l’UE, on l’aime ou on la quitte. Tout le reste n’est que du blablabla….
Tout changement de cap n’est possible qu’en dehors de son carcan. Bien sûr, quitter l’UE n’est pas une partie de plaisir; toutes les forces derrière l’UE se ligueront pour mettre des bâtons dans les roues.
Entre la mort lents et un renouveau, il faut choisir. Mes chers compatriotes, n’ayez pas peur; redressez la tête.
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AlerterEt surtout, Tsipras en 2015, ce n’était que la réplique deMitterrand en 1983.
Mitterrand 1981, la figure tutélaire de la gauche aboutit forcément à 1983 qui était tout de même moins pire que les naufrages vénézuélien ou argentin.
Il est vital de ne pas se tromper de constat ni d’époque. Il y a 50 ans, la France pouvait faire des choix absurdes et ruineux puis s’en relever parce que la concurrence mondiale était limitée à l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et au Japon : grosso modo 10% de la population mondiale. Tous les autres on les appelait « pays sous-développés » pour les plus pauvres ou « pays en voie de développement » pour les pays moyennement pauvres.
Sauf qu’aujourd’hui l’Europe de l’Est, la majeure partie de l’Asie, une bonne partie de l’Amérique latine et même un petit peu l’Afrique sont pleinement entrés dans le grand jeu de la concurrence mondiale. Grosso modo 60% de la population mondiale nous font concurrence.
Hormis pour les avions civils, les cosmétiques de luxe et le vin, ils n’ont pas besoin de nous. Si nous plantons nos entreprises, les leurs prendront notre place et nous ne parviendrons jamais à reprendre les positions perdues.
Bref, si aujourd’hui on a des motifs légitimes de se plaindre, ce n’est rien à côté de la vallée des larmes dans laquelle nous précipiterait une politique irresponsable.
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Alerter@Pipole 37 : « Alors qui ? » : celui ou celle qui sera désigné démocratiquement après que les différentes parties prenantes aient accepté un projet commun de transformations profondes et se soient engagées à les mettre en œuvre une fois élues.
Tout le contraire d’une démarche verticale, solitaire,irrespectueuse des différentes sensibilités, adepte du fait accompli et de l’auto- proclamation, au mépris de la délibération collective , qui est vouée à l’échec. En clair, je refuse d’être le porteur d’eau de Mélenchon par contrainte mais par choix conscient et souverain.
Vous faites bien de rappeler qu’en 1936 , les 40 H et les congés payés ne faisaient pas partie du programme du front populaire. Ce sont les travailleurs eux-mêmes, mobilisés dans la grève massive, l’occupation des usines, la paralysie de la production, sur leurs revendications qui ont arraché au patronat en panique et à une gauche sur la réserve, la validation d’avancées sociales majeures.
Je crains malheureusement, que le contexte actuel, ne soit pas de nature à permettre le renouvellement d’une telle situation : la conscience de classe a beaucoup reflué,la confiance dans les vertus de l’action collective s’est considérablement dissipée,l’individualisme a fortement progressé, comme le fatalisme et la résignation. L’histoire repasse parfois les plats mais il faut quand même beaucoup l’aider.
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AlerterAh ! Le caractère de Mélenchon, ah l’âge du bonhomme, en voilà des arguments pour ke rejeter et surtout ne pas s’avouer sa peur d’être bousculé dans son petit confort perso.
Vive Montebourg alors, la solution pour tout change pour que rien ne change
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AlerterA Tchoo et Ernesto :
Il semblerait que la plupart des gens votent beaucoup d’après le candidat à la présidentiel. S’ille (il/elle) ne « plait » pas à la majorité alors que le programme leur semble convenir, peut-être qu’ille devrait choisir une autre personne qui permette de mieux rassembler. Ou peut-être faire mieux qu’aux Etats-Unis (avec le choix du vice-président) : proposé le nom du premier ministre et une liste de ministres qui seront au gouvernement si le candidat ou la candidate sera élue (la loi le permet-il ?).
Mélenchon ne semble pas être un candidat qui peut rassembler plusieurs personnes de pensées de différents partis au vu de sa personnalité. Il n’a pas été le candidat choisi à l’alternative au dernière élection présidentielle. Certains votants et certaines votantes (probablement les personnes votants pour l’UMP ou pour le PS généralement) ont préféré une personne qui leur semble mieux convenir.
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AlerterVous faites semblant de ne pas comprendre pour éviter le débat de fond. Le problème n’est pas le caractère ou l’âge du capitaine, c’est celui qu’il veut s’imposer en leader en ignorant superbement tous les autres, mis devant le fait accompli, ne laissant comme solution que le ralliement sans condition ou le chacun pour soi. ça ne sera jamais la bonne méthode pour réussir le rassemblement indispensable. Si Mélenchon refuse l’union et veut y aller seul, il connaîtra à nouveau la défaite, c’est tout ce que je dis.
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AlerterLa machine à perdre est en marche. Réveillez-vous. M. Montebourg est sympathique, mais il a le melon, est l’archétype de la gauche bourgeoise et n’a pas les qualités requises pour rassembler. Tout est fait pour diaboliser Mélenchon et empêcher le ralliement des forces de la vraie gauche sous la même barrière. On a pas le cul sorti des ronces.
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AlerterOn parle quand même du gars qui, à la primaire de gauche, a fait moitié moins bien que Hamon (qui lui a fini à 6% à la présidentielle).
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