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40 cartes pour expliquer le Moyen-Orient

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Source : Vox, Max Fisher, 26-03-2015

Les cartes peuvent être un outil puissant pour comprendre le monde, particulièrement le Moyen-Orient, une région modelée à bien des égards par le déplacement des frontières politiques et les mutations démographiques. Voici 40 cartes essentielles pour comprendre le Moyen-Orient – son histoire, sa situation actuelle et certains des enjeux les plus importants dans la région aujourd’hui.

Histoire du Moyen-Orient

1- Le croissant fertile, creuset de la civilisation

L’histoire du monde : schémas d’interactions

Si cette région n’est pas l’unique berceau de la civilisation humaine, c’est l’un d’entre eux. Appelé « croissant fertile » en raison de la richesse de ses sols, le « croissant » comprend principalement l’Irak moderne, la Syrie, la Jordanie et Israël-Palestine. Certaines définitions incluent également la vallée du Nil en Égypte. C’est là que les gens ont commencé l’agriculture en 9000 avant J.C. Vers 2500 avant J.C, les Sumériens formaient la première société complexe qui ressemblait à ce qu’on appelle maintenant un pays et un système politique. En d’autres termes, plus de temps s’est écoulé entre les Sumériens et les Romains qu’il ne s’en est écoulé entre la Rome antique et nous.

2- Comment les phéniciens, à partir du Liban, ont progressé en Méditerranée

L’Atlas Philip de l’histoire du monde

Les Phéniciens, qui vivaient au Liban et sur la côte syrienne d’aujourd’hui, étaient vraiment stupéfiants. De 1500 à 300 av. J.-C., ils ont exploité certains des premiers grands réseaux commerciaux de la Méditerranée, représentés en rouge, et ont dominé la mer avec les Grecs, qui sont représentés en marron. Certains ont navigué jusqu’aux îles britanniques et beaucoup d’entre eux ont établi des colonies en Afrique du Nord, en Espagne, en Sicile et en Sardaigne. Il s’agit d’un des premiers liens culturels étroits entre le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et c’est pourquoi la capitale libyenne, Tripoli, porte toujours le nom de l’ancienne colonie phénicienne qui en est à l’origine.

3- Comment, à trois reprises, le Moyen-Orient a apporté des religions à l’Europe

Le petit atlas de l’histoire du monde

En réalité, le Moyen-Orient a donné à l’Europe quatre religions, dont l’islam, mais cette carte montre les trois premières. D’abord, le judaïsme, qui s’est diffusé par le biais de l’immigration naturelle et lorsque les Romains ont déporté des Israélites rebelles au premier et au deuxième siècle de notre ère. Entre le premier et le troisième siècle après J.C, une religion appelée parfois « religion des mystères » pour ses rites secrets et ses cultes clandestins se répandit depuis la Turquie ou l’Arménie actuelle dans tout l’empire romain (à l’époque, la plupart des fidèles pensaient que l’origine venait des Persans – dans l’Iran actuel – mais c’est probablement faux). Le mithraïsme [culte du dieu Mithra, NdT] a été complètement remplacé par le christianisme, qui est devenu la religion officielle de l’Empire romain quelques siècles plus tard. Il est facile d’oublier que, pendant des siècles, le christianisme était principalement une religion de Moyen-Orientaux, qui ont converti les Européens à leur tour.

4- Quand le califat de Mahomet conquiert le Moyen-Orient

 

Mohammed Adil

Au début du 7ème siècle après JC, dans ce qui est l’actuelle Arabie saoudite, le prophète Mahomet fonda l’islam, considéré par ses adeptes à la fois comme une communauté et comme une religion. Après s’être diffusés à travers la péninsule arabique, ils devinrent un empire qui se développa au moment même où les empires perse et byzantin, voisins, étaient prêts à s’effondrer. Dans un temps étonnamment court – de la mort de Mahomet en 632 à 652 après J.C – ils firent la conquête de tout le Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de la Perse et certaines parties du sud de l’Europe. Ils diffusèrent l’islam, la langue arabe et l’idée d’une identité commune du Moyen-Orient, trois éléments qui définissent encore aujourd’hui la région. Comme si tout le monde en Europe parlait encore le latin et se considérait comme ethniquement romain.

5- Une carte du monde à l’apogée du califat

Mohammad adil-Rashidun

Il s’agit d’une carte politique approximative du monde en 750 ap. J.-C., à l’apogée du califat omeyyade (le terme « calife » désigne le souverain de la communauté islamique mondiale). Cela vous donne une idée de l’étendue et de la puissance de l’empire musulman, un siècle à peine après la naissance de cette religion qui a propulsé son expansion. Le califat était un lieu de richesse, d’art et d’apprentissage à une époque où seule la Chine était aussi riche et aussi puissante. La puissance arabe était alors à son zénith.

6- L’ascension et la chute de l’Empire ottoman au cours des six derniers siècles

 

Esemono

L’Empire ottoman tire son nom d’Osman, son premier souverain, qui, au début des années 1300, l’a fait s’étendre d’une petite partie du nord-ouest de la Turquie à une partie un peu plus importante. Son expansion a continué durant environ 500 ans – plus longtemps que toute l’histoire de l’Empire romain – régnant pendant des siècles sur la majeure partie du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et du sud-est de l’Europe. L’empire, officiellement un État islamique, répandit la religion dans le sud-est de l’Europe mais était généralement tolérant envers les autres groupes religieux. C’était probablement le dernier grand empire non européen jusqu’à ce qu’il commence à décliner au milieu des années 1800, qu’il s’effondre après la Première Guerre mondiale, et que son ancien territoire au Moyen-Orient soit divisé par l’Europe occidentale.

7- À quoi ressemblait le Moyen-Orient en 1914

 

Philippe Rekacewicz / Le Monde Diplomatique

C’est une année charnière, au cours de la transition progressive de 500 ans de domination ottomane du Moyen-Orient à 50 à 100 ans de domination européenne. L’Europe de l’Ouest devenait de plus en plus riche en découpant l’Afrique, y compris les États arabes d’Afrique du Nord, en possessions coloniales. Pratiquement toute la région a été gouvernée par des Européens ou des Ottomans, à l’exception de certaines parties de l’Iran et de la péninsule arabique divisées en « zones d’influence » européennes. Quelques années plus tard, à la fin de la Première Guerre mondiale, le reste de l’Empire ottoman vaincu serait partagé entre les Européens. Les frontières entre les pouvoirs français, italien, espagnol et britannique sont cruciales pour comprendre la région aujourd’hui, non seulement parce qu’elles ont gouverné différemment et imposé des politiques différentes, mais que les frontières entre empires européens sont devenues les frontières officielles de l’indépendance, qu’elles soient logique ou pas.

8- L’Accord Sykes-Picot qui a divisé le Moyen-Orient

 

Financial Times

 

Aujourd’hui, vous entendez beaucoup parler de ce traité, dans lequel les empires britannique et français (et russe) ont secrètement convenu de diviser entre eux les dernières régions du Moyen-Orient ayant fait partie de l’Empire ottoman. Point crucial, les frontières entre les « zones » françaises et britanniques devinrent plus tard les frontières entre l’Irak, la Syrie et la Jordanie. Sykes-Picot est souvent citée comme une cause de guerre, de violence et d’extrémisme au centre-ouest de l’Asie, parce que ces États indépendants ultérieurs avaient des frontières largement arbitraires qui regroupaient par la contrainte des groupes ethniques et religieux disparates. Mais les érudits débattent encore de cette théorie, qui est peut-être trop simple pour être vraie.

9- Une histoire animée des grands empires du Moyen-Orient

Vous avez peut-être remarqué un thème présent sur les huit dernières cartes : des empires, la plupart du temps extérieurs au Moyen-Orient, mais parfois en faisant partie, conquérant la région d’une manière qui l’a radicalement modifiée. Cette animation présente tous les principaux empires du Moyen-Orient au cours des 5 000 dernières années. Pour être clair, ce n’est pas exhaustif, et au cas où ce ne serait pas évident, les animations de cercles en expansion ne reflètent pas réellement la vitesse ou la progression des expansions impériales. Mais c’est une bonne introduction.

10- L’histoire complète des États islamiques

Michael Izady / Columbia University

Cette carte en accéléré de Michael Izady – un merveilleux historien et cartographe de l’Université Columbia, dont la collection complète se trouve ici – montre les frontières politiques du grand Moyen-Orient de 1450 à nos jours. Vous remarquerez que pendant la plus grande partie des 500 dernières années, la plupart ou la totalité de la région a été soumise à une combinaison de contrôles turcs, persans et européens. Pour une grande partie du Moyen-Orient arabe, l’autonomie est relativement nouvelle. Les deux grandes exceptions que vous pouvez voir sur cette carte sont le Maroc et l’Égypte, qui ont passé plus de 500 ans en tant qu’empires autonomes par rapport à d’autres États arabes. C’est en partie la raison pour laquelle ces deux pays se sont parfois considérés dans une certaine mesure comme différents du reste du monde arabe.

11- Le printemps arabe de 2011

The Economist

Si l’on se retourne sur la période du début au milieu de 2011, il est toujours stupéfiant de constater comment les soulèvements du Printemps arabe ont soudainement et radicalement défié, et ont souvent renversé, les vieilles dictatures fragiles du Moyen-Orient. Ce qui est déprimant, c’est que les mouvements ont peu avancé au-delà de ces premiers mois. La guerre civile en Syrie se poursuit. La démocratie égyptienne semblait s’achever avec un coup d’État militaire à la mi-2013. Le Yémen est toujours plongé dans la violence et l’instabilité politique. La guerre en Libye a renversé Mouammar Kadhafi, avec le soutien des États-Unis et de l’Europe, mais a laissé le pays sans sécurité de base ou sans gouvernement fonctionnel. Seule la Tunisie semble être sortie, même de manière ténue, dans le sens de la démocratie.

Le Moyen-Orient aujourd’hui

12- Les dialectes arabes d’aujourd’hui

Arab Hafez

Cette carte montre l’étendue du monde arabophone et sa diversité linguistique. Tous deux remontent aux califats des VIe et VIIe siècles, qui ont propagé l’arabe de son lieu de naissance dans la péninsule arabique en Afrique et au Moyen-Orient. Au cours des 1 300 dernières années, de nombreux locuteurs se sont divisés en dialectes distincts, parfois très différents. Quelque chose à noter ici : les dialectes s’alignent ou ne s’alignent pas avec les frontières politiques actuelles. Aux endroits où ils ne s’alignent pas, l’on voit des frontières nationales qui sont moins susceptibles de s’aligner avec les communautés réelles et, dans certains cas, qui sont plus susceptibles de créer des problèmes.

13- La division sunnite-chiite

Le renouveau chiite de Vali Nasr

L’histoire de la division de l’islam entre sunnites et chiites a commencé avec la mort du prophète Mahomet en 632. Il y avait une lutte de pouvoir pour savoir qui lui succéderait pour gouverner le califat islamique, la plupart des musulmans voulant élire le prochain chef, mais certains arguant que le pouvoir devrait revenir par droit de naissance divin au gendre de Mahomet, Ali. Cette faction pro-Ali était connue sous le nom de « Partisans d’Ali » ou de « Shi’atu Ali » en arabe, d’où « Shia ». L’ascension éventuelle d’Ali sur le trône déclencha une guerre civile que ses partisans et lui-même perdirent. Les chiites ont maintenu l’idée qu’Ali était le successeur légitime et sont devenus une branche de l’islam entièrement distincte. Aujourd’hui, environ 10 à 15% des musulmans dans le monde sont chiites – ils sont le groupe majoritaire en Iran et en Irak seulement – alors que la plupart des musulmans sont sunnites. « Sunni » signifie à peu près « tradition ». Aujourd’hui, cette division religieuse est à nouveau politique : c’est une lutte pour l’influence régionale entre les pouvoirs politiques chiites, menés par l’Iran, contre les puissances politiques sunnites, dirigées par l’Arabie saoudite. Cette lutte ressemble beaucoup à une guerre froide régionale, avec des combats par procuration en Syrie et ailleurs.

14- Les groupes ethniques du Moyen-Orient

Michael Izady / Columbia University

La couleur la plus importante sur cette carte des groupes ethniques du Moyen-Orient est le jaune : les Arabes, qui constituent le groupe majoritaire dans presque tous les pays du Moyen-Orient, y compris les pays d’Afrique du Nord qui ne sont pas représentés ici. Les exceptions sont principalement : juifs d’Israël en rose, turcs de Turquie en vert, Iran principalement perse en orange et Afghanistan très diversifié. (Plus d’informations sur la riche diversité de l’Iran et de l’Afghanistan ci-dessous.) Cette touche de rouge au centre est vraiment importante : les Kurdes de souche, qui n’ont pas de pays, mais de grandes communautés en Iran, en Irak, en Syrie et en Turquie. Mais la grande leçon à tirer de cette carte est qu’il existe une ceinture de diversité ethnique remarquable de la Turquie à l’Afghanistan, mais que le reste de la région est dominé par les Arabes.

15- Des populations musulmanes équilibrées à travers le monde

Pew Forum

Cette carte montre ce que le Moyen-Orient n’est pas : il n’est pas synonyme du monde islamique. Cette carte de la population pondérée montre tous les pays du monde d’après la taille de leur population musulmane. Les pays avec plus de citoyens musulmans sont plus grands ; les pays avec moins de citoyens musulmans sont plus petits. Vous remarquerez tout de suite que le Moyen-Orient ne représente qu’une fraction de la population musulmane totale du monde. En fait, il y a beaucoup plus de musulmans dans les pays d’Asie du Sud, à savoir l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh. La plus importante population musulmane est de loin celle d’Indonésie, en Asie du Sud-Est. Et il y en a aussi des millions en Afrique subsaharienne. Le monde islamique a peut-être commencé au Moyen-Orient, mais il est maintenant beaucoup plus vaste que cela.

Israël-Palestine

16- La fondation d’Israël en 1947 et la guerre israélo-arabe de 1948

Carte de gauche : Passia [Société académique palestinienne pour l’étude des affaires internationales, NdT] ; carte du centre et de droite: Philippe Rekacewicz / Le Monde Diplomatique

Ces trois cartes montrent comment Israël est passé de la non existence jusqu’à, en 1947 et 1948, la création de ses frontières nationales. Il est difficile d’identifier un seul point de départ plus clair du conflit israélo-palestinien, mais la carte de gauche pourrait bien le montrer : ce sont les frontières que l’ONU a définies en 1947 pour un État juif et un État arabe. Territoire sous contrôle britannique. Les Palestiniens ont combattu l’accord et, en 1948, les États arabes d’Égypte, de Jordanie, d’Irak et de Syrie ont envahi le pays. La carte du milieu montre, en vert, dans quelle mesure ils ont repoussé les armées juives. La carte de droite montre comment la guerre a pris fin avec une contre-attaque israélienne qui a poussé à l’intérieur du territoire orange et Israël a prétendu que c’était sa nouvelle frontière nationale. Le vert est ce qui restait aux Palestiniens.

17- La guerre israélo-arabe de 1967 qui définit les frontières d’aujourd’hui

BBC

Ces trois cartes montrent comment ces frontières de 1948 sont devenues ce qu’elles sont aujourd’hui. La carte de gauche montre les territoires palestiniens de Gaza, sous contrôle égyptien, et la Cisjordanie, sous contrôle jordanien. En 1967, Israël a mené une guerre contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. La guerre s’est terminée avec l’occupation par Israël des deux territoires palestiniens, plus les hauteurs du Golan en Syrie et la péninsule égyptienne du Sinaï : cela est indiqué sur la carte de droite. Israël a rendu le Sinaï dans le cadre d’un accord de paix en1979, mais il occupe toujours ces autres territoires. Gaza est aujourd’hui sous blocus israélien, tandis que la Cisjordanie se remplit de plus en plus de colons israéliens. La troisième carte montre comment la Cisjordanie a été divisée en zones sous contrôle palestinien complet (vert), sous contrôle conjoint israélo-palestinien (vert clair) et sous contrôle israélien complet (vert foncé).

18- Les colonies israéliennes en Cisjordanie palestinienne

Jan De Jong / Foundation for Middle East Peace

Depuis 1967, les Israéliens s’installent dans des colonies en Cisjordanie. Certains le font pour des raisons religieuses, d’autres pour revendiquer des terres palestiniennes au nom d’Israël, et d’autres simplement parce qu’ils obtiennent des logements bon marché grâce aux subventions. Il y a environ 500 000 colons dans 130 communautés, comme vous pouvez le voir sur cette carte. Les colonies rendent la paix plus difficile, ce qui est souvent le problème : pour que les Palestiniens aient un État, soit les colons devront être chassés en masse, soit les Palestiniens devront abandonner une partie de leurs terres. Aujourd’hui, les colonies rendent également la vie plus difficile aux Palestiniens, en divisant les communautés et en imposant une sécurité israélienne pénible. C’est pourquoi les États-Unis et le reste du monde s’opposent aux colonies israéliennes. Mais Israël continue quand même de les étendre.

19- Frappes israéliennes et du Hezbollah pendant la guerre du Liban en 2006

BBC

Cette carte montre un moment de la guerre de 2006 entre Israël et le Liban. Elle montre également la manière dont la guerre entre Israël et ses ennemis a changé : Israël a désormais la supériorité militaire, mais les combats sont asymétriques. Israël ne combattait pas un État, mais le groupe militant libanais Hezbollah. Il a lancé de nombreuses frappes aériennes et d’artillerie au Liban (en bleu) pour affaiblir le Hezbollah, détruisant ainsi une grande partie des infrastructures du pays. Israël a également établi un blocus des eaux libanaises. Le Hezbollah a mené une campagne de guérilla contre la force d’invasion israélienne et a lancé de nombreux missiles sur les communautés israéliennes. Les personnes les plus touchées ont été les Libanais et les Israéliens ordinaires, dont des centaines de milliers ont été déplacés par les combats.

20- Quels pays reconnaissent Israël, la Palestine ou les deux ?

Saint Tepes

Le conflit israélo-palestinien est un problème mondial qui, comme le montre cette carte, présente un clivage à l’échelle mondiale. De nombreux pays, représentés en vert, ne reconnaissent toujours pas Israël comme un État légitime. Ces pays sont généralement à majorité musulmane (ce qui inclut la Malaisie et l’Indonésie, à l’extrémité de l’Asie du Sud-Est). Dans le même temps, les pays bleus de l’Occident (plus quelques autres) ne reconnaissent pas la Palestine comme un pays. Ils entretiennent toujours des relations diplomatiques avec la Palestine, mais, de leur point de vue, elle n’obtiendra pas le statut de pays tant que le conflit ne sera pas officiellement résolu. Le fait qu’il y ait historiquement eu des conflits entre les pays bleus et verts n’est pas une coïncidence.

Syrie

21- La diversité religieuse et ethnique de la Syrie

Michael Izady / Université Colombia

Chaque couleur ici montre un groupe religieux différent dans la partie orientale de la Méditerranée appelée le Levant. Il n’est sans doute pas surprenant que le lieu de naissance du judaïsme et du christianisme soit religieusement diversifié, mais cette carte montre à quel point la diversité est grande. Israël se distingue par sa majorité juive, bien sûr, mais c’est aussi un rappel de ses minorités musulmanes et autres, ainsi que des communautés chrétiennes en Israël et en Cisjordanie. Le Liban est divisé entre de grandes communautés de sunnites, de chiites, de chrétiens et une foi connue sous le nom de druzisme – ils sont en paix maintenant, mais l’horrible guerre civile de 1975 à 1990 les a divisés. Il se peut qu’un effet similaire se produise en Syrie, qui est majoritairement musulmane sunnite, mais qui compte une importante minorité de chrétiens, de druzes, de chiites et une secte chiite connue sous le nom d’alaouites, dont le chef syrien Bachar al-Assad et une grande partie de son gouvernement sont membres.

22- Les zones de contrôle actuelles dans la guerre civile syrienne

BBC, SNAP

Cette carte montre l’état des lieux de la guerre civile en Syrie qui, après trois ans de combats, s’est divisée entre les forces gouvernementales, les rebelles antigouvernementaux qui ont commencé comme manifestants pro-démocratiques, et les combattants islamistes extrémistes qui sont arrivés ces deux dernières années. Vous remarquerez peut-être un certain chevauchement entre cette carte et la précédente : les zones sous contrôle gouvernemental (en rouge) ont tendance à se chevaucher avec les zones où vivent les minorités. Les minorités tendent à être liées au régime, alors que les rebelles sont pour la plupart issus de la majorité musulmane sunnite. Mais les rebelles syriens antigouvernementaux (en vert) ont pris beaucoup de territoire. La minorité ethnique kurde de Syrie compte également des milices qui ont pris le contrôle du territoire où vivent les Kurdes. Au cours de la dernière année, cependant, il y a eu une quatrième faction montante : L’État islamique en Irak et au Levant (parfois appelé EI, en bleu), un groupe extrémiste basé en Irak qui jure allégeance à Al-Qaïda. Ils combattent à la fois les rebelles et le gouvernement. C’est donc une guerre à trois maintenant, comme si elle n’était pas déjà assez insoluble.

23- La crise des réfugiés syriens

UNHCR

La guerre civile syrienne n’a pas seulement été une catastrophe nationale pour la Syrie, mais aussi pour les pays voisins. La guerre a déplacé des millions de Syriens vers le reste du Moyen-Orient et vers certaines parties de l’Europe, où ils vivent dans de vastes camps de réfugiés qui drainent des ressources nationales déjà rares. Cette carte montre les réfugiés ; elle ne montre pas les 6,5 millions de Syriens supplémentaires déplacés en Syrie. Leur impact se fait particulièrement sentir en Jordanie et au Liban, qui comptent déjà d’importantes populations de réfugiés palestiniens ; jusqu’à une personne sur cinq dans ces pays est un réfugié. Alors que les États-Unis et d’autres pays se sont engagés à fournir une certaine aide aux réfugiés, les Nations unies disent que ce n’est pas suffisant pour leur fournir les produits de première nécessité.

Iran

24- Comment les frontières de l’Iran ont changé au début des années 1900

Wikimedia

L’Iran est le seul pays du Moyen-Orient à n’avoir jamais été conquis par une puissance européenne, mais il s’en est bien approché dans les années 1900. Il a perdu beaucoup de territoire au profit de la Russie (la partie à bandes rouges). Après cela, l’Empire russe et l’Empire britannique (le Raj britannique [régime colonial britannique que connaît le sous-continent indien de 1858 à 1947, NdT] était juste à côté) ont divisé le nord et le sud de l’Iran en « zones d’influence ». Elles n’étaient pas sous contrôle direct, mais le gouvernement iranien a été persécuté et son économie et ses ressources ont été exploitées. Cela reste aujourd’hui encore un point de ressentiment national majeur en Iran.

25- La diversité religieuse et ethnique de l’Iran

Cartothèque Perry-Castañeda, Université du Texas

L’Iran est surtout associé aux Perses – le groupe ethnique le plus important et les fondateurs des anciens empires perses – mais il est beaucoup plus diversifié que cela. Cette carte montre les minorités les plus importantes, dont les Arabes au sud, les Kurdes à l’ouest et les Azéris au nord (l’Iran contrôlait autrefois tout le territoire azéri, mais une grande partie appartient maintenant à l’Azerbaïdjan, pays à majorité azérie). Les Baloutches, dans le sud-est, constituent également un groupe minoritaire important au Pakistan. La région du « Baloutchistan » des deux pays est le théâtre de troubles et d’oppression gouvernementale importants.

26- Les sites nucléaires de l’Iran et les plans de frappe israéliens possibles

BBC

C’est un aperçu de deux des grandes questions géopolitiques qui se chevauchent et dans lesquelles l’Iran est actuellement engagé. Le premier est le programme nucléaire iranien : les dirigeants du pays disent que le programme est pacifique, mais personne ne les croit, et le monde sanctionne sévèrement l’économie iranienne pour tenter de la convaincre d’arrêter le développement nucléaire qui semble se diriger vers un programme d’armes illégales. Vous pouvez voir les sites de développement nucléaire ici : certains sont profondément enfouis, tandis que d’autres ont été gardés secrets pendant des années. Cela nous ramène à l’autre élément de cette carte, qui a été dressée à l’origine pour montrer comment Israël pouvait hypothétiquement lancer des frappes contre le programme nucléaire de l’Iran. Les tensions israélo-iraniennes, qui ont frôlé la guerre ces dernières années, sont l’une des choses les plus graves et les plus potentiellement dangereuses qui se produisent actuellement dans une partie du monde qui est déjà source de grave dangers. Israël craint que l’Iran ne construise des armes nucléaires contre lui ; l’Iran craint peut-être d’être toujours sous la menace d’une frappe israélienne jusqu’à ce qu’il ait une force de dissuasion nucléaire. C’est ce qu’on appelle un dilemme de sécurité et ça peut mal tourner.

Afghanistan

27- Comment la « Durand Line » coloniale a déclenché le conflit en Afghanistan

Cecile Marin

Donc, tout d’abord, ignorez tout sur cette carte à l’exception de la zone de recouvrement orange clair. Cela montre la région où vit un groupe ethnique appelé les Pachtounes. Imaginez maintenant que vous êtes un officier colonial britannique du nom de Mortimer Durand dans les années 1800 et que vous êtes chargé de négocier la frontière entre le Raj indien britannique et la nation quasi-indépendante de l’Afghanistan. Tracez-vous la frontière en plein milieu des zones pachtounes, garantissant ainsi des décennies de conflit en forçant les Pachtounes à devenir des minorités dans les deux États ? Si vous aviez répondu « oui », vous auriez fait un grand officier colonial britannique, parce que c’est ce qui s’est passé. La « ligne Durand », marquée en rouge, est devenue la plus grande partie de la frontière entre l’Afghanistan moderne et le Pakistan. De nombreux Pachtounes appartiennent maintenant à un groupe extrémiste majoritairement pachtoune, appelé talibans, qui fait des ravages dans les deux pays et dont les principales bases d’opérations (représentées en orange foncé) sont situées du côté pakistanais de la frontière. Merci, Mortimer !

28- La guerre de 1989 qui a déchiré l’Afghanistan

Révolution sans fin : Afghanistan, 1979 à aujourd’hui / Columbia University Press

En 1979, l’Union soviétique a envahi l’Afghanistan pour défendre le gouvernement communiste pro-Moscou contre les rébellions croissantes. Les États-Unis (ainsi que l’Arabie saoudite et le Pakistan) ont financé et armé les rebelles. La CIA a délibérément choisi de financer les extrémistes, les considérant comme de meilleurs combattants. Lorsque les Soviétiques se sont retirés en 1989, ces groupes rebelles se sont retournés les uns contre les autres, menant une horrible guerre civile que vous pouvez voir sur cette carte : les zones rouges étaient, dès 1989, sous contrôle gouvernemental. Chacune des autres couleurs montre la zone de contrôle d’un groupe rebelle. Certains de ces rebelles, comme le Hezb-e Islami Gulbuddin, se battent toujours, bien que la plupart d’entre eux aient été vaincus lorsque les talibans se sont soulevés et ont conquis le pays dans les années 1990.

29- Comment les talibans coïncident avec l’ethnicité

Fonds de dotation Carnegie pour la paix internationale

Il s’agit de souligner à quel point la guerre actuelle en Afghanistan (la guerre qui a commencé lorsque les États-Unis et leurs alliés ont envahi le pays en 2001, et non la guerre de 1979 à 1989 contre les Soviétiques ou les guerres civiles de 1989 à 2001) est, tout en ne l’étant pas, une guerre d’appartenance ethnique. Les talibans se confondent très largement, mais pas exclusivement, avec les Pachtounes dans le sud et l’est. C’est d’autant plus important qu’il y a tant de Pachtounes de l’autre côté de la frontière au Pakistan, où les talibans ont d’importantes bases d’opérations. Mais il y a d’autres groupes rebelles que les talibans, qui ne sont pas tous pachtounes. En général, cependant, le nord du pays est plus stable et moins violent que le sud ou l’est.

30- Les éléments les plus importants de la guerre d’Afghanistan, sur une seule carte

Philippe Rekacewicz / Le Monde Diplomatique

La guerre en Afghanistan est extrêmement compliquée, mais cette carte fait un travail remarquable en ce qui concerne les éléments les plus importants : 1) les zones talibanes, en incrustation orange ; 2) les zones contrôlées par les États-Unis et leurs alliés, en minuscules taches vertes déprimantes ; 3) les principales bases militaires occidentales, marquées par des points bleus ; 4) les zones de production d’opium, qui sont une source importante de financement des talibans, en cercles marrons, avec de plus grands cercles signifiant plus d’opium ; 5) les voies d’approvisionnement traversant le Pakistan en rouge, que celui-ci a parfois fermées et qui sont souvent la cible des talibans ; 6) la voie d’approvisionnement traversant la Russie, qui nécessite une approbation russe. Si cette carte ne vous déprime pas sur les perspectives de la guerre en Afghanistan, pas grand-chose ne le fera.

Arabie saoudite et Pétrole

31- Ce à quoi l’Arabie Saoudite et ses voisins ressemblaient il y a 100 ans

Joaquín de Salas Vara de Rey

La péninsule arabique a une très, très longue histoire, et la famille saoudienne en a contrôlé une grande partie depuis les années 1700. Mais pour comprendre comment la péninsule est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, il faut remonter environ un siècle en arrière, jusqu’en 1905. Les Saoudiens à ce moment-là avaient très peu de contrôle, ayant perdu leur territoire au cours d’une série de guerres. La péninsule était divisée en beaucoup de petits royaumes et d’émirats. L’Empire ottoman contrôlait la plupart d’entre eux, tandis que l’Empire britannique contrôlait le tiers le plus méridional de la péninsule – cette ligne au milieu montre comment elle était divisée. Après l’effondrement de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, les Saoudiens se sont étendus à toute la région violette marquée ici, comme les Britanniques l’avaient promis pour aider à combattre les Ottomans. (Cet accord est mis en scène dans le film Lawrence d’Arabie). Au début des années 1920, les Britanniques contrôlaient de fait presque toute la péninsule, qui était divisée en plusieurs dépendances, protectorats et mandats. Mais les Saoudiens ont perduré.

32- Pétrole et gaz au Moyen-Orient

Agence américaine d’information sur l’énergie

Le Moyen-Orient produit environ un tiers du pétrole et un dixième du gaz naturel de la planète. (Il possède un tiers de toutes les réserves de gaz naturel, mais elles sont plus difficiles à transporter.) Une grande partie de cette production est exportée. Cela rend l’économie mondiale entière assez dépendante du flux continu de ce gaz et de ce pétrole, qui passent par une région qui a connu beaucoup de conflits au cours des dernières décennies. Cette carte montre où se trouvent les réserves et comment elles sont transportées par voie terrestre ; une grande partie passe également par la mer à travers le golfe Persique, un secteur marin où se trouvent également certaines des plus grandes réserves de la région et du monde. Les ressources énergétiques sont fortement concentrées dans trois pays voisins qui se détestent depuis toujours : l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite. Les États-Unis, en tant que très gros importateur d’énergie, s’intéressent vivement à la tension entre ces trois pays depuis des années : ils se sont rangés du côté de l’Iran pendant la guerre Iran-Irak des années 1980, contre l’Irak lorsqu’il a envahi le Koweït et menacé l’Arabie saoudite dans les années 1990, puis contre l’Irak en 2003, et appuient maintenant l’Arabie saoudite dans sa guerre par procuration contre l’Iran, qui s’envenime rapidement.

33- Pétrole, commerce et activités militaires dans le détroit d’Ormuz

Financial Times

L’économie mondiale dépend de cette étroite voie navigable entre l’Iran et la péninsule Arabique. Depuis que le président Jimmy Carter a publié la « doctrine Carter » de 1980, qui déclarait que les États-Unis utiliseraient la force militaire pour défendre leur accès au pétrole du golfe Persique, le petit détroit d’Ormuz à la sortie du golfe a été l’une des eaux les plus militarisées du monde. Les États-Unis ont installé une force navale importante, d’abord pour protéger les exportations de pétrole de la brutale guerre Iran-Irak des années 1980, puis pour les protéger de Saddam Hussein pendant les guerres du Golfe des années 1990, et maintenant pour les protéger à nouveau de l’Iran, qui a fait un pas vers la rupture des approvisionnements en pétrole si la guerre éclate contre Israël ou les États-Unis. Tant que le monde fonctionnera aux combustibles fossiles et qu’il y aura des tensions au Moyen-Orient, il y aura des forces militaires dans le détroit d’Ormuz.

34- Pourquoi le canal de Suez en Égypte est si important pour l’économie mondiale

Nicolas Rapp / Fortune

Le canal de Suez a tout changé. Lorsque l’Égypte l’a ouvert en 1868, après dix ans de travaux, la voie navigable artificielle de 170 km a rapproché l’Europe et l’Asie de façon spectaculaire et permanente. L’importance du canal pour l’ordre mondial était si évidente que, peu après la conquête de l’Égypte par les Britanniques dans les années 1880, les grandes puissances mondiales ont signé un traité, qui est toujours en vigueur, déclarant que le canal serait toujours ouvert au commerce et aux navires de guerre de chaque nation, quoi qu’il arrive. Aujourd’hui, environ huit pour cent de tout le commerce mondial et trois pour cent de l’approvisionnement énergétique mondial passent par le canal.

Irak et Libye

35- Le nettoyage ethnique de Bagdad pendant la guerre en Irak

BBC

Il y a peu de symboles plus sinistres des ravages de la guerre en Irak que ce qu’elle a causé dans les quartiers autrefois diversifiés de Bagdad. La carte de gauche montre la composition religieuse de la ville en 2005. Les quartiers mixtes, alors la norme, sont en jaune. La carte de droite montre à quoi cela ressemblait en 2007, après deux terribles années de tueries sunnites : bombardements (points rouges), escadrons de la mort, et milices. Les expulsions forcées et des milliers de morts ont effectivement nettoyé les quartiers, pour qu’ils deviennent majoritairement chiites (en bleu) ou sunnites (en rouge). Depuis fin 2012, la guerre civile religieuse a repris de plus belle, à Bagdad et dans tout le pays.

36- Où sont les Kurdes et à quoi pourrait ressembler le Kurdistan ?

Philippe Rekacewicz / Le Monde Diplomatique

Le groupe ethnique connu sous le nom de Kurdes, qui a longtemps vécu en tant que minorité défavorisée dans plusieurs pays du Moyen-Orient, se bat depuis longtemps pour une nation qui leur est propre. Cette carte montre où ils vivent dans une superposition en vert, et les frontières nationales qu’ils ont proposées à trois reprises, et qui ont toutes échoué. Les Kurdes ont combattu dans de nombreuses rébellions armées, y compris les campagnes en cours en Syrie et en Turquie, et ont subi de nombreuses exactions, allant des tentatives de génocide jusqu’aux interdictions officielles portant sur leur langue et leur culture. Leur seule grande victoire du siècle dernier a été en Irak : à la suite de l’invasion américaine qui a renversé Saddam Hussein, les Kurdes irakiens sont autonomes dans le nord de l’Irak.

37- Un remaniement hypothétique de la Syrie et de l’Irak

Radio Free Europe / Radio Liberty

Il s’agit d’une vieille idée qui refait surface tous les deux ou trois ans, lorsque la violence entre sunnites et chiites reprend : les frontières arbitraires imposées par les puissances européennes devraient-elles être remplacées par de nouvelles frontières respectant la division religieuse toujours conflictuelle de la région ? L’idée est inapplicable dans la réalité et ne ferait probablement que créer de nouveaux problèmes. Mais, dans un sens, c’est déjà à cela que ressemble la région. Le gouvernement irakien contrôle la majorité chiite à l’est du pays, mais les extrémistes islamistes sunnites se sont emparés d’une grande partie de l’Irak occidental et de la Syrie orientale. Le gouvernement syrien, dominé par les chiites, ne contrôle pour la plupart que l’ouest du pays, où les chiites et les chrétiens sont majoritaires. Les Kurdes, quant à eux, sont juridiquement autonomes en Irak et d’un point de vue fonctionnel en Syrie. Cette carte n’est donc plus seulement de la spéculation oiseuse ; c’est quelque chose que les Irakiens et les Syriens sont en train de créer eux-mêmes.

38- Comment la guerre de Libye de 2011 a changé l’Afrique

Philippe Rekacewicz /Le Monde Diplomatique

Aussi noble que fût la cause, la destruction de la dictature de Mouammar Kadhafi par un soulèvement spontané et une intervention occidentale a juste semé le chaos dans la moitié nord de l’Afrique. Cette carte tente de montrer tout ce qui s’est passé après la chute de Kadhafi ; ce qui importe, c’est qu’elle soit d’une complexité si stupéfiante. L’endroit où centrer votre regard est la superposition orange à rayures à travers la Libye, l’Algérie, le Mali et le Niger : cela montre où vivent les Touaregs, un groupe ethnique minoritaire semi-nomade. Kadhafi a utilisé la richesse pétrolière de la Libye pour former, armer et financer un grand nombre de Touaregs pour combattre le soulèvement armé en 2011. Lorsqu’il est tombé, les Touaregs ont ramené les canons avec eux en Algérie et au Mali, où ils ont pris le contrôle du territoire. Au Mali, ils ont mené une véritable rébellion qui, pendant un temps, s’est emparée de la moitié nord du pays. Al-Qaïda s’est installé dans le vide qu’ils ont laissé, conquérant des villes entières au Mali et s’emparant des installations de combustibles fossiles en Algérie. Des entreprises criminelles ont prospéré dans cette zone semi-aride connue sous le nom de Sahel. Il en va de même des vastes routes migratoires, pour les Africains à la recherche de travail et d’une vie meilleure en Europe. Dans le même temps, le conflit armé s’aggrave au Nigeria et au Soudan, deux grands producteurs de pétrole. La chute de Kadhafi n’a pas été pas la seule cause de tout cela, mais elle a apporté la bonne combinaison de désordre, d’armes et de milices pour empirer les choses.

Des points de lumière

39- Cartographie d’après les connexions Internet (en haut) et d’après tweets (en bas)

Carte du haut : Gregor Aisch ; photo du bas : Eric Fischer

Ces cartes sont deux façons de voir quelque chose de similaire : la numérisation du Moyen-Orient. La carte du haut est en fait une carte de population : les points représentent des groupes de personnes, mais les points sont colorés pour montrer combien d’adresses IP il y a, ce qui signifie essentiellement combien de connexions Internet. Les zones bleues ont beaucoup de monde mais peu de connexions : ce sont les zones les plus pauvres, comme le Yémen, le Pakistan et la Syrie. Le blanc et le rouge montrent où il y a beaucoup de connexions : des pays riches comme Israël et les Émirats arabes unis, mais aussi des parties de l’Égypte, de l’Iran et de la Turquie, dont les populations sont de plus en plus connectées, avec des conséquences politiques énormes. La carte du dessous montre les tweets : beaucoup de points signifient beaucoup de tweets venant de cette région. Ils sont colorés selon la langue. Remarquez où ces deux cartes sont différentes : l’Iran a beaucoup de connexions Internet mais presque pas de tweets ; comme Facebook, Twitter a été interdit depuis les manifestations anti-gouvernementales de 2009. L’Arabie saoudite, quant à elle, s’illumine : sa population, de taille modeste, est remarquablement connectée. L’importance de cela est devenue évidente, par exemple, avec les campagnes menées par les médias sociaux en 2012 et 2013 par les femmes saoudiennes pour conduire en masse, en protestation contre l’interdiction des femmes au volant dans ce pays. Les conséquences de l’accès et du manque d’accès à Internet continueront certainement d’être importantes, et peut-être difficiles à prévoir, pour la région.

40- Le Moyen-Orient la nuit depuis l’espace

Observatoire de la terre de la NASA

Je conclurai avec cette carte pour regarder la région sans frontières politiques, sans démarcations démographiques de religion ou d’ethnicité, sans marqueurs de conflit ou de pétrole. Regarder la région la nuit, de l’espace, laisse ces distinctions s’effacer, pour la voir purement par sa géographie et illuminée par les gens qui l’habitent. Les lumières retracent les fleuves qui ont été si importants pour l’histoire du Moyen-Orient et du monde : le Nil en Égypte, le Tigre et l’Euphrate qui traversent l’Irak et la Syrie, l’Indus au Pakistan. Ils montrent également les communautés importantes, et dans de nombreux cas en croissance, le long des rives du golfe Persique, de la Méditerranée orientale et de l’extrémité méridionale de la Caspienne. C’est une belle image d’une très belle région du monde.

Source : Vox, Max Fisher, 26-03-2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

John V. Doe // 09.10.2018 à 09h46

J’adore l’americano-centrisme même pas déguisé de l’auteur. Par exemple l »Iran : « le programme nucléaire iranien : les dirigeants du pays disent que le programme est pacifique, mais personne ne les croit, et le monde sanctionne sévèrement l’économie iranienne ». « Personne » sauf tout le monde à l’exception des USA et « le monde » c’est à dire personne sauf les USA 😀

Je fais peut-être erreur et cartes & commentaires datent d’avant l’accord international à ce sujet.

54 réactions et commentaires

  • la vieille gauloise // 09.10.2018 à 08h19

    Merci beaucoup pour cette documentation qu’ il me faudrait garder pour l’ étudier à tête reposée !

      +6

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  • François Lacoste // 09.10.2018 à 08h39

    De nombreuses interprétations des cartes présentées sont sujettes à discutions voir contiennent des contre-vérités. Il y en a beaucoup. A propos d’Israël la lecture du livre (Comment la terre d’Israël fut inventée, Paris, Flammarion, 2012 ).de l’historien israélien Shlomo Sand est passionnante.

    Ce document provient du site VOX dans lequel on trouve aussi cette carte…
    https://www.vox.com/2014/5/5/5683458/this-satirical-map-shows-what-vladimir-putin-really-thinks-of-europe

      +14

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  • Rond // 09.10.2018 à 08h42

    Quel boulot ! Magnifique ! Merci pour cet excellent moment culturel !
    Dans une telle masse de données, il y a probablement quelques coquilles que ma modeste culture ne me permettra pas d’identifier. Lol
    Merci également pour la dernière photo, pacifiée et apaisante.

      +9

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  • max // 09.10.2018 à 09h22

    Habituellement je trouve cette qualité documentaire sur Hérodote et le Monde Diplomatique.
    Sans haine ni violence, des origines a nos jours, l’histoire expliquée factuellement ou presque.
    L’une de mes rares réserves est quand a partir de faits, l’auteur se livre à une conclusion.
    Ainsi en est-il du christianisme, cette religion a bien vu le jour au Moyen-Orient mais j’avais toujours lu que c’était des européens revenant de cette région qui l’avaient transplanté au fil des générations en Europe y comprit avec une extrême violence.
    Sur Israël
    Texte chronologiquement parfait et on comprend que la situation d’aujourd’hui est le résultat de 1947 et que les accords d’Oslo étaient de l’enfumage.
    Aujourd’hui les USA et Israël veulent un état palestinien mais non pas sur la base de l’ONU.
    Pour résoudre, selon eux, le problème des réfugiés, les pays d’accueils doivent donner leurs nationalités aux palestiniens résidents et être pris en charge financièrement par les états en question, d’où la suppression des aides a l’URNWA.
    Dans le même temps la Jordanie doit, selon les USA, accorder la citoyenneté jordanienne a tous les palestiniens vivant sur son territoire (ce qui me parait acceptable) mais aussi a ceux vivant sur le sol de l’état israélien (ce qui est inacceptable) ce qui a terme donnera la Jordanie aux palestiniens mais la Cisjordanie en tant que Terre, a mon avis restera sous contrôle israélien.
    A titre personnel j’ai beaucoup de sympathie pour les israéliens mais c’est une situation sans issue qui engendre de plus en plus de violences, on n’est pas dans une guerre de cent ans mais dans un conflit sans fin.

      +2

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    • Kiwixar // 09.10.2018 à 10h44

      La colonisation de l’Amérique du nord par les Européens a eu une issue (au détriment des Amérindiens) et le conflit est fini.

        +0

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  • Kiwixar // 09.10.2018 à 09h34

    Quelle mine d’or, ce blog, merci Olivier. Des pros ont construit le Titanic, un amateur a construit l’arche de Noé.

      +10

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  • fr // 09.10.2018 à 09h40

    merci

      +2

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  • John V. Doe // 09.10.2018 à 09h46

    J’adore l’americano-centrisme même pas déguisé de l’auteur. Par exemple l »Iran : « le programme nucléaire iranien : les dirigeants du pays disent que le programme est pacifique, mais personne ne les croit, et le monde sanctionne sévèrement l’économie iranienne ». « Personne » sauf tout le monde à l’exception des USA et « le monde » c’est à dire personne sauf les USA 😀

    Je fais peut-être erreur et cartes & commentaires datent d’avant l’accord international à ce sujet.

      +24

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    • Françoise // 09.10.2018 à 12h08

      Eh ! Bien oui, l’article date de 2015, c’est noté au-dessus. Les accords avec l’Iran n’ont été signés qu’en juillet 2015, donc l’auteur ne pouvait pas être à jour sur ce sujet, comme sur d’autres d’ailleurs, où la situation a énormément évolué. Votre remarque n’a donc pas d’objet.
      Et non, je ne vois pas d’américano-centrisme de l’auteur.
      Je trouve que c’est tout-de-même une bonne base, bien documentée, et très neutre.

        +4

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      • TYT // 09.10.2018 à 14h28

        « pas d’américano-centrisme ».
        Tellement peu que, en présentation de bases navales dans et autour du Golfe (carte 33), les bases américaines sont passées sous silence.

          +12

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        • manant // 10.10.2018 à 15h57

          Et quand il écrit que les Syriens et les Irakiens sont eux-mêmes en train de réaliser la partition de leurs propres pays. Quand il affirme que le chisme est une religion à part entière, alors qu’elle représente une opposition au sein de l’islam, se perçoit et est perçue comme telle : l’origine du schisme étant de nature politique, comme il le rappelle par ailleurs, etc.

            +1

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      • John Beaver // 09.10.2018 à 18h16

        « Et non, je ne vois pas d’américano-centrisme de l’auteur. »

        Bah je vais faire mon maître Capello, mais normalement, en bon Européen qu’on devrait être, on aurait du parler de Proche Orient!

        L’appellation de « Moyen-Orient » est quant à elle d’origine américaine (Middle-East), a un sens plus large ou identique selon le point de vue adopté (cf. ci-dessous). (du Wikipedia français, qui est pas reconnu pour son anti-atlantisme primaire?).

        Bon ceci dit, à part ça, article très intéressant.?

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        Alerter
  • Pierre D // 09.10.2018 à 09h54

    Belle synthèse, malgré des lacunes.

    Pour les religions c’est beaucoup plus que quatre que l’Occident doit à l’Orient.

    De mémoire on peut y ajouter le culte égyptien d’Isis, le manichéisme dont Augustin dans ses Confessions raconte comment il s’en est détaché pour le christianisme, les écoles des philosophes grecs qui ne distinguaient pas science et religion, pour ne citer celles qui ont été constitutive de l’Occident.

    On peut constater le déficit de spiritualité de l’Occident et son foisonnement au Proche- Orient… ce qui d’une certaine façon éclaire sur le comportement des uns et des autres jusqu’à aujourd’hui.

      +8

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    • Sandrine // 09.10.2018 à 11h29

      Je modère votre commentaire sur « ce que doit à l’orient ». A moins de considérer que la Grèce fait partie à de l’orient, vous ne pouvez pas mettre les philosophes grecs « dans le meme sac » que les religions dites orientales.
      Un gros bémol aussi d’ailleurs sur le caractère oriental du christianisme. Le christianisme est un syncrétisme (comme la plupart des religions cela étant) qui doit autant au judaisme qu’à l’hellénisme. L’influence des cultes a mystères grecs (orphisme, Eleusis, etc), eux-meme d’origine probablement plus septentrionale (Ouest de la mer noire pour Orphee) est en outre indéniable . Ne jamais oublier non plus que sans l’influence déterminante de Constantin et de ses successeurs, le Christianisme n’aurait probablement pas eu la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.
      Donc, modération modération sur le déficit de spiritualité de l’Occident. On notera aussi que le christianisme romain a fait office de rouleau compresseur par rapport aux traditions spirituelles européenne indigènes qui l’ont précédé. Ne pas confondre Occident et modernité.

        +5

      Alerter
      • Pierre D // 09.10.2018 à 12h35

        Sandrine, méfiez-vous des préjugés.

        Il n’y a pas si longtemps, les Grecs étaient appelés « levantins  » et « Maghreb » se traduit par « Occident ».

        L’empire du Macédonien Alexandre a couvert tout le Moyen-Orient et son lieutenant Ptolémée à fondé une dynastie de pharaons égyptiens.

        La Grèce a adopté le rite chrétien byzantin quand Rome a imposé le christianisme dans l’Empire… et Rome avait adopté la mythologie grecque avant de dénaturer le christianisme pour sauver l’Empire.

        Atatürk fondateur de la Turquie moderne était de Salonique.

          +5

        Alerter
        • Alfred // 09.10.2018 à 12h42

          Votre raisonnement peut s’inverser. Atatürk n’aurait probablement pas été le même s’il était venu de Konya et non de Salonique…

            +1

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        • Sandrine // 09.10.2018 à 15h10

          Je ne vois pas bien ce que vous voulez démontrer. Que la Grèce est orientale? Dans ce cas, l’Occident est aussi oriental?
          Vous auriez pu ainsi pousser le raisonnement plus loin et souligner que Constantin et ses prédécesseurs du troisieme siecle etaient aussi des orientaux et que d’ailleurs c’est lui qui a fondé Constantinople.

            +3

          Alerter
          • Pierre D // 09.10.2018 à 16h20

            Je cherche à pousser un raisonnement nul part. Regardez les cartes si dessus et vous verrez que la Grèce est à notre droite, c’est à dire du côté du Levant de l’Orient ou du Machrek… sur le même fuseau horaire que l’Égypte.

            Si je vous parle de la richesse spirituelle d’une partie du monde par rapport à une autre c’est en raison de leur situation géographique.

            Il est possible que ça heurte votre vision cultuelle ou culturelle des choses, mais c’est un fait que le grec a été « lingua franca » au Proche Orient au même titre que l’araméen au temps du Christ (du grec), que Troie se trouve en Anatolie et que l’Anabase se situe entre la Perse et l’Arménie, et que vous ne trouverez pas de récit grec vers l’Occident.

            … et je me garde d’entrer dans la polémique imbécile sur le rôle de l’islam dans la diffusion de la philosophie grecque en Occident jusqu’à Vienne et Carcassonne… ou pas.

              +3

            Alerter
            • Sandrine // 09.10.2018 à 18h05

              Quand on parle d’Orient on parle d’un concept civilisationnel et non pas géographique. Sinon, on pourrait dire que les USA sont l’orient du Japon.
              Pour les Grecs, le terme Asie (qui désigne étymologiquement « là où le soleil se lève ») s’opposait à Europe. Eux-mêmes se situaient clairement en Europe et l’Asie commençait en Anatolie.
              Allez voir dans les œuvres de Goethe ou Schiller s’ils appellent les Grecs (anciens) « levantins »? Vous serez assez surpris du statut que représentait à leurs yeux la Grèce par rapport à la culture européenne.
              Le terme levantins pour désigner les grecs est employé plus tard dans un sens très péjoratif pour exprimer une idée de dégénérescence de la Grèce au sein de l’empire ottoman (suite à des mélanges supposés de population)

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              Alerter
            • Subotai // 09.10.2018 à 18h28

              Orient – Occident ce n’est que l’opposition de deux modèles:
              Le modèle Germanique
              Le modèle Mésopotamien
              Toute l’Antiquité Grecque est tournée vers le modèle Mésopotamien

                +1

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            • Pierre D // 09.10.2018 à 19h06

              @Sandrine

              Je ne comprends pas très bien ce que vous entendez par « concept civilisationnel ». Je soupçonne des préjugés ethnocentrés, mais sans plus. C’est votre problème.

              Par contre je sais que la division Occident/Orient a été crée par les Romains et que la Grèce appartenait à l’Orient.

              Maintenant vous me dites que les Romains n’avaient rien compris au « concept civilisationnel » et qu’ils se sont gourés… pourquoi pas?

              Mais c’est avec eux qu’il faut voir ça.

                +0

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            • Sandrine // 09.10.2018 à 20h16

              @ Pierre D, si je puis me permettre, je pense que les préjugés idéologiques sont plutôt de votre côté.
              Vous me dites que c’est Rome qui a créé ce concept… le mot peut-être mais pas le concept. La Grèce a été incluse dans l’empiré d’orient créé a l’antisuite tardive pour des raisons géographiques évidentes et vous remarquerez d’aileurs qu’a cette époque, la capitale principale de l’empire se situe à Constantinople, à l’orient, donc.

              Pour tous ceux qui douteraient des racines gréco-romaines de l’occident je joins cette page Wikipedia sur l’histoire de l’occident au début de laquelle on pourra admirer un beau temple grec…
              https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_monde_occidental

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              Alerter
            • Sandrine // 09.10.2018 à 21h13

              La page Wikipedia où il y a le temple grec associé à la notion d’occident c’est celle-là (désolée pour l’erreur) https://fr.wikipedia.org/wiki/Occident

              @Subotai, quand vous dites que toute l’histoire de la Grèce est tournée vers le modèle mésopotamien ne voulez-vous pas plutôt dire que les grands adversaires des Grecs ont été les Perses?
              Sinon, je ne vois pas vraiment ce que vous voulez dire. Précisez s’il vous plaît.
              Quand au « modèle germanique «  par rapport à la Grèce classique, je ne vois pas trop non plus le lien de comparaison.

                +3

              Alerter
            • Pierre D // 09.10.2018 à 21h20

              @Sandrine

              Vos raisonnements me semblent de plus en plus étranges. En 1362 l’Empire Ottoman a placé sa capitale à Andrinople à la frontière actuelle entre la Bulgarie et la Grèce… et vous en déduisez quoi en terme de « concept civilisationnel »?

              Je suis désolé mais je ne comprends rien à votre intervention. Dans le doute, je vous abandonne à votre discours et vous souhaite bonne route.

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              Alerter
            • Sandrine // 10.10.2018 à 04h34

              Pierre D, Andrinople, c’est surtout juste à côté de Constantinople et dès que Constantinople a été prise, c’est elle qui est devenue capitale.
              Votre façon de faire des procès d’intention (je serais « ethnocentriste » selon vous) sans être capable d’opposer des arguments valables pour étayer votre position (avez-vous des travaux d’historiens à recommander, des éléments factuels précis et de poids à opposer??), c’est détestable.

                +3

              Alerter
            • Pierre D // 10.10.2018 à 06h56

              @Sandrine

              J’avais oublié de vous remercier pour votre lien wikipédia dans lequel la Grèce n’apparaît que sur une seule carte (sur une dizaine) en Occident, celle de la Guerre Froide, ou on sait que le Grèce s’est retrouvée du côté des bons occidentaux avec l’aide de la CIA au détriment de son plein gré et pour des raisons géostratégiques… et non « conceptuo-civilationnelles ».

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_grecque

              Voilà qui est fait.

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            • Sandrine // 10.10.2018 à 10h11

              Ne faites pas l’air de croire que le monde chrétien orthodoxe n’appartient pas à l’occident depuis l’antiquité. Vous avez sans doute oublié que c’est le patriarche de Constantinople qui a appelé la Papauté à l’aide lors de l’arrivée des Turcs, ouvrant la voie à trois siècles de croisade. Quand aux événements du XXe siècle, je suppose que vous ne croyez tout de meme pas que les Grecs auraient préférés se retrouver inféodés à la Turquie plutôt qu’aux Atlantistes?
              Tiens à ce propos, savez-vous qu’au début des années 40, on povait admirer dans une grande salle de réception d’un des plus important monastère du mont Athos un portrait d’Adolf Hitler au milieu d’autres portraits de monarques révérés par les moines… Le portrait a vite disparu lorsque le vent à tourné et on reste discret à ce sujet au Mont Athos, ça peut se comprendre.
              Comme quoi, rien n’est jamais simple en ce bas monde. N’endéplaise aux belles ames anti-racistes comme vous.

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          • Subotai // 10.10.2018 à 19h19

            @Sandrine
            La relation entre la Grèce est la Perse est celle du petit campagnard attiré par la lumière de la ville. La ville étant la Perse.
            Les opérations militaires Perse en Grèce étaient considérées par les premiers comme des opérations de police au frontière. Bref panpan culcul au garnement quand il dépasse les bornes. Les périodes de tension entre l’Empire et LES Républiques sont infimes dans l’Histoire. Les différents Hellènes (qui n’arrêtaient pas de se foutre sur la gueule) n’arrêtaient pas d’essayer d’impliquer la Perse dans leurs querelles et de courir se réfugier en Perse quand leurs gueguerre tournaient mal. Et le nombre de troupes grecques des Cités ou stipendiées se battant dans les armées Perse est significatif.
            Que les Romains aient fait propagander les ancienne tensions au bénéfice des Grecs (relations avec les Sassanides) et que nous soyons les « héritiers » politiques des Romains, n’empêche pas Thermopyles (500 tout ça) d’être une défaite et surtout Athènes d’être prise et brulée.
            Les Germains ont fait chuter l’Empire Romain et ont conquis le Monde.
            Le modèle Germanique s’est répandu sur la planète jusqu’au XXe siècle.
            Une culture artistique peut dominer une aire culturelle politique dominante différente.
            Par exemple la musique africaine est dominante dans la musique populaire mondiale actuelle. 🙂

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            • Sandrine // 11.10.2018 à 18h16

              Vous êtes sûr que vous ne transposez pas vos préjugés idéologiques anti- union européenne sur l’Antiquité?
              A propos, de la musique : je pense que vous confondez musique africaine et musique américaine – que les victoires militaires des USA ont largement contribuer à imposer à la planète.
              Décidément, vous aimez bien essentialiser les peuples en fonction de leur origine ethnique (du style noir c’est bien, blanc c’est mal. ..plus tu habites vers l’orient mieux c’est – enfin pas trop quand même parce qu’apres on arrive au Japon et là ça craint…)
              Désolée je ne suis pas très patiente aujourd’hui.

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            • Subotai // 12.10.2018 à 07h37

              @Sandrine.
              😀
              Euh… C’est une chose connue des musicologues. Trouvez une musique influencée par le blues, le jazz, les polyrythmies, les structures mélodique en phrases répétitives – alternance questions/réponses – et vous vous retrouvez en Afrique du Nord au Sud…
              La musique « nordique européenne » est structurellement différente. La musique « asiatique » est de base Indienne.
              N’oubliez pas que je parle de |musique populaire| c’est à dire ce qu’on entend à la radio à longueur de journée et qui donne des hits qu’on entend partout y compris au fin fond du désert de Gobi 🙂
              Vous ne savez pas qui je suis, aussi vous ne savez rien de mon essentialisation.
              Je porte pas de préjugé idéologique je parle de faits anthropologiques. Quand vous entendez un citoyen Britannique vous dire aujourd’hui  » oh, vous savez les Anglais ne lèveraient pas le petit doigt pour moi, je suis Gallois », je comprend parfaitement ce qu’il veut dire. 🙂
              Pour info je porte un nom (de famille bien français) d’origine germanique (parfaitement en lignée directe remontant au Grandes Invasions) :o)

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            • Sam // 12.10.2018 à 10h11

              Au 19ème, quand quelques noirs ont eu accès à la bourgeoisie, ils en ont adopté les codes, dont le piano. Le ragtime, c’est du Chopin mais populaire et dansant : du deux temps, le temps de la marche militaire. Il n’y a rien d’extraordinaire ni d’inconnu pour la musique européenne et sa structure, c’est juste que les codes en ont été brisés : la pompe (rag veut dire chiffon, au-delà de l’aspect péjoratif, c’est l’idée d’essuyer le piano par une rythmique binaire exagérée, que l’on retrouve aussi dans le flamenco) mais aussi la syncope (le contre temps), ou d’autres effets de styles connus mais utilisés avec parcimonie.
              Le jazz ou le blues ne sont pas des musiques africaines. Disons qu’ils sont ce que les africains des US ont fait de la musique européenne : une musique multiculturelle aux influences paradoxales.
              De même pour les négro spirituals, c’est de la musique baroque et religieuse qu’ils feront sortir de son ornière. Avant le « I love you baby » du blues, il y avait le « I love you Jesus ».

              https://www.youtube.com/watch?v=mCfGXwx1mJs

              Toujours sur la musique, la gamme moderne tempérée (do ré mi fa…) vient de la gamme pythagoricienne (qui privilégiait les quintes) et Pythagore disait l’avoir récupérée en Egypte.

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            • Sam // 12.10.2018 à 21h09

              La musique comme un dialogue, question – réponse, ça a toujours existé. Chez nous, on appelle ça la fugue. Le canon, le concerto, et presque tout le reste puisque la musique contrapuntique est l’art d’harmoniser les lignes mélodiques comme autant de voix différentes.

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            • Sam // 14.10.2018 à 15h08

              Plus que les victoires militaires, c’est le transistor qui répandra cette musique, puisqu’elle avait été adoptée dans les salons bourgeois (et très blancs) : le cake walk, le foxtrot, sont des danses inspirées du ragtime.
              Cette musique sera aussi abondamment utilisée dans les films muets.

              Les africains américains ont fait un apport magistral à la musique populaire. Mais d’autres l’ont fait aussi, et depuis toujours : les juifs, les gitans, les arabes, et autres troubadours…
              C’est d’ailleurs la magie de la musique de s’enrichir des confrontations entre les cultures, délimitant des frontières au gré des rencontres et des échanges.
              https://www.youtube.com/watch?v=4uapUGquAtc

              Le transistor mit fin à tout ça. Aujourd’hui, pour écouter de la musique, il n’y a qu’à appuyer sur un interrupteur, la pratique se perd et la musique s’uniformise. Les instruments disparaissent remplacés par des boites à rythmes, provoquant un appauvrissement tant harmonique que rythmique (le « boum boum » des boites de nuit, bien loin des musiques véritablement africaines).
              https://www.youtube.com/watch?v=5lg7-9zJmLQ&feature=share

              Alors que ce sont les règles de l’harmonie et du rythme qui devraient nous servir de constitution…

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        • Jeanne L // 10.10.2018 à 16h50

          C’est curieux cette notion « d’Orientation », dans le sol comme dans la pensée, à chaque époque la « coupure » a été placée différemment, mais aussi à chaque époque on semble avoir déterminé un « Orient  » et un « Occident » comme pôles de façons d’être et de pensées différentes, parfois contraires, parfois contradictoires et antagonistes.
          Pour ce qui est de la Grèce, les textes fondateurs, ceux que nous considérons comme « nôtres », ceux de Platon, Aristote, Chrysippe etc… sont « passés par l’Orient  » avant de nous parvenir. Après la fermeture des écoles philosophiques à Athènes, leurs textes ont été conservés en Orient, et par les suites des vicissitudes historiques, la plupart d’entre eux textes, philosophiques, scientifiques, géographiques etc… nous sont « revenus » par l’intermédiaire de la conquête Arabe. De traducteurs en traducteurs, de langues en langues dans une longue  » translatio studiorum » la Renaissance médiévale a fini par s’approprier et reconnaître comme « siennes » les oeuvres des Anciens, mais il les ont reçus AVEC la « leçon » (l’interprétation) arabe, Saint Thomas d’Aquin fait un commentaire du traité de l’âme (de anima) d’Aristote qu’il lit en latin en ayant lu et analysé les commentaires qu’en ont fait avant lui Avicenne et Al Farabi qui s’interposent entre le texte et la lecture « chrétienne (latine) qu’il en fait.
          Tout ceci pour dire que les liens entre un oreint et un occident « absolus » n’ont jamais été coupés, qu’ils ont toujours été pensés comme une « coupure » mais que tout a été comme si cette coupure n’avait jamais été « réelle ».
          Alain de Libera (Professeur au Collège de France) expose ces données historiques de la façon la plus claire.

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          • un citoyen // 10.10.2018 à 17h42

            Mais ceci n’est pas le même avis de tous les spécialistes car cet héritage antique aurait été préservé par les chrétiens occidentaux (les Syriaques, entre le IVème et VIIème siècle) et que l’Occident n’aurait jamais été coupé de ses sources helléniques par les oeuvres de Boèce et de traducteurs occidentaux qui n’auraient jamais arrêté de se confronter avec les textes originaux. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote_au_mont_Saint-Michel)

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            • Pierre D // 10.10.2018 à 20h16

              @un citoyen

              Les chrétiens syriaques comme leur nom l’indique sont des orientaux. Leur patriarche Ignace Joseph III Younan siège à Beyrouth.

              Ils s’opposent aux chrétiens byzantins sur des questions aussi essentielles dans le christianisme que la trinité et la réalité de la crucifixion.

              Certains spécialistes les placent à la source de l’islam. Parce que le Coran reprend l’essentiel de leur conceptions sur la non-divinité du Christ.

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            • un citoyen // 10.10.2018 à 20h30

              Pierre D. : ‘chrétiens orientaux’ et non ‘chrétiens occidentaux’. Oui pardon, c’est une erreur de transcription de ma part à partir de la page wiki.
              (pour le reste, je n’en sais rien… ce que je découvre, c’est que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît)

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            • Pierre D // 10.10.2018 à 20h54

              Si vous voulez poursuivre je vous conseille excellente enquête de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur sur « Jésus et l’islam »:

              Premier épisode de 7: https://www.youtube.com/watch?v=CbG4OD3rfzo

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            • Jeanne L // 10.10.2018 à 21h21

              J’avais dans ma remarque essayé d’éviter la polémique qui a été inaugurée par ce qu’on a appelé « l’affaire Gougenheim » parce que j’avais lu les bouquins à l’époque et aussi (parce que c’était mon métier et ma formation) bien des textes antiques et médiévaux dans une autre vie d’avant la retraite!
              Je crois avoir dit que « la plupart des textes fondateurs nous est parvenue par l’intermédiaire des Arabes » car je savais bien que dire « la totalité des textes fondateurs » aurait pu être controversé.
              Cependant bien entendu la position d’Alain de Libera, de Marwan Rashed, de Philippe Büttgen et de Mme Rosier Catach, me parait personnellement bien mieux argumentée et informée que celles de leurs détracteurs;( les Grecs ,les Arabes et nous, ouvertures éd. Fayard)
              Quoiqu’il en soit j’ai trouvé moi , à la lecture de de Libera (La philosophie médiévale PUF) quelque chose que je n’avais pas lu auparavant dans les « histoires de la philosophie » une attention très précise aux phénomènes de circulation des idées, pas simplement un exposé des idées, mais la compréhension de ce qui se modifie dans les idées quand elles se frottent et se heurtent mais parfois se combinent aux idées et aux modes de raisonnement et d’appréhension du monde des autres formations humaines .
              De Libéra distingue par exemple un Islam oriental et un Islam Occidental, une philosophie bizantine et une philosophie latine, bref il est attentif à ce qui change et pas seulement à ce qui perdure et il comprend et nous fait comprendre les influences et les « leçons » qui s’interposent entre nous et des textes qui nous paraissent en un sens « transparents » comme s’il s’agissait de banales réimpressions de textes définitivement établis depuis des siècles;
              J’avais juste fait cette remarque à la lecture des commentaires , pour dire qu’il fallait réfléchir à ne pas prendre pour argent comptant ces notions d’Orient et d’Occident, l’Occident clair et distinct contre l’obscur et confus Orient. Bien souvent nos représentations mentales s’interposent et nous font rater ce dont on aurait besoin pour lire la réalité qui nous submerge.
              Et nous empêchent de voir tous les liens ayant existé alors que nous pensions qu’il n’y avait jamais eu de relations entre des mondes que nous voyions comme séparés ou même ennemis.

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            • un citoyen // 10.10.2018 à 23h09

              Jeanne L : Merci pour ces précisions et ces infos, je trouve que c’est très intéressant.

              En ce qui concerne l’Orient et l’Occident, je suis tout aussi d’accord que la délimitation entre les deux mondes est plutôt complexe. Et d’ailleurs, il y a une question qui me semble importante à poser : Qu’appelle-t-on l’Occident ?

              En effet, la seconde carte de l’article montre les différentes colonies phéniciennes et grecques. Les celtes (et peut-être aussi les germains) auraient aussi été influencés par ces cultures extérieurs. Donc, si on souhaite parler de l’Occident de façon géographique, on ne pourra dire qu’il a plus reçu que apporté vers l’extérieur.

              Ceci dit, on pourrait définir un autre Occident, celui qui s’est formé après ces influences et qui a influencé en retour la Grèce (ex : Pythagore, Crotone -Italie-) et l’Orient (ex : république et empire romains). Autrement dit, un Occident helléniste/oriental devenu autonome dans de nombreux domaines (sans penser non plus que les celtes et les germains étaient primitifs, ils étaient avancés dans plusieurs domaines également)

              Aussi, je pense qu’il faudrait se mettre d’accord de quel Occident on parle lorsque l’on souhaite parler de la dualité Orient/Occident.

              Pierre D : Merci, je lirais (mais là… fait tard… bonne nuit 🙂 )

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            • Sandrine // 11.10.2018 à 18h40

              Vous avez raison Jeanne L., c’est très difficile de saisir ce qui fonde la différence entre orient d’occident, notions tellement mouvantes en fonction des enjeux politiques de la période que l’on considère.

              Personnellement, je pense qu’il faut toujours revenir à l’etymologie si l’on veut comprendre le sens des mots. Quand et pourquoi a-t-on commencé à tracer une frontière au milieu de la Méditerranée? Il semble que les termes Asie et Europe (qui ont précédé les termes orient et occident) sont d’origine mésopotamiennes et désignaient le couchant et le levant par rapport à la mer Égée. Les Grecs ont repris par la suite la distinction à leur compte. Mais pourquoi ? Y avait-il une différence ethnique et culturelle évidente pour les gens de l’epoque et que nous ne comprenons plus aujourd’hui? Pour une autre raison?
              En tout cas, une chose est sure, c’est que nous, Européens du XXIe siècle qui n’avons plus grand chose à voir avec l’homme antique, avons gardé dans notre « inconscient collectif «  une trace de cette distinction – sans que nous parvenions vraiment à comprendre ce qui a pu la motiver au départ, mais peu importe, finalement, l’important c’est qu’elle existe et que ce soit un marqueur de notre identité.
              Sans racines, et sans frontières, l’Homme devient fou.

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            • un citoyen // 11.10.2018 à 22h02

              Sandrine : Mais pourquoi ?
              Une hypothèse : Car cette distinction était liée à un obstacle non négligeable, une limite des eaux, et qu’on ne pouvait aller de l’un à l’autre qu’en prenant le bateau (*), à la fois pour les phéniciens et les grecs ?

              (*) A moins de passer par dessus le détroit du Bosphore ou celui des Dardanelles s’il existait un pont, mais je n’ai pas trouvé de sources à ce sujet :-/

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            • Sam // 12.10.2018 à 11h32

              Une autre hypothèse : occident et orient servent d’arguments pour l’impérialisme.
              Un peu comme Napoléon III voyait en l’Amérique du Sud une Amérique Latine, et puisque la France était l’expression ultime de la latinité (ben voyons), elle était destinée à les dominer.
              Et un peu comme les peuples de l’Amérique du Sud se réapproprieront l’expression Amérique Latine comme une identité propre et émancipatrice (comme ailleurs la négritude), l’occident et l’orient ont servi depuis des millénaires à toutes sortes de justifications folkloriques aux frontières indistinctes.

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            • Sam // 12.10.2018 à 14h03

              D’ailleurs, la séparation méditerranéenne Occident/Orient ne remonte-t-elle pas à l’empire romain, partagé entre sa composante Orientale et Occidentale, chacune se disputant sa domination sur l’ensemble (enfin jusqu’à la chute de la partie occidentale…).
              Et donc non pas une partition Nord/Sud de la Méditerranée, mais bien Est/Ouest et essentiellement sur sa rive nord.

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  • Serge WASTERLAIN // 09.10.2018 à 10h05

    Merci Les Crises.
    A conserver précieusement.

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  • jmk011 // 09.10.2018 à 11h11

    Version un peu trop americanisante mais très enrichissante tout de même sur les plans historique et géopolitique. Bien dans l’ensemble et bravo à Olivier pour cette remarquable mise en perspective. A compléter par des bouquins géopolitiques comme ceux de l’IRIS d’André Boniface entre autres. Manque aussi à mon avis une version non occidentale, par exemple vue du côté russe.

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  • Pazvante Chiorul // 09.10.2018 à 13h26

    Avec les Traco-Gets ,vous faites quoi ?comme d’habitude vous les sortez de l’histoire,donc,toutes les blagues que vous rencontrez sont fausses,avant les Traco-Gets,il y avait les Pelasgues,premiers civilisation au monde donc ?aussi sortie de l’histoire,le problem se que vous le savez,mais il faut mettre du beurre dans le épinards,pardi.

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  • Subotai // 09.10.2018 à 19h03

    De tout ce bordel, je me dis qu’il est temps qu’un Empire Mésopotamien revoit le jour histoire remettre un peu d’ordre dans le coin sous une Pax Mesopotamia. 🙂
    Je me dis aussi que ça a peu de chance de voir le jour tant que la « Pax Americana » tentera de s’étendre sur la région… 🙂
    Je dis ça, je dis rien…

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  • Francil // 09.10.2018 à 23h14

    32- Pétrole et gaz au Moyen-Orient

    Je vais dire une connerie mais les US se sont vraiment rangés du côté de l’Iran lors de la guerre Iran-Irak? Y’a pas une coquille, là?

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    • hong xiu quiang // 10.10.2018 à 12h56

      les USA ont allumé le feu et l’ont entretenu périodiquement en rajoutant du petit bois: des pièces et armes pour l’Iran via Israël (si, si) et financer les milices terroristes dites Contras en Amérique Centrale, entre autre du matériel chimique pour l’Irak, accessoirement utilisé contre les Kurdes (ravitaillés en armes par l’Iran…). Les USA ont même fournis aux deux camp des images satellites falsifiées (fausses concentrations de troupes par exemple) pour rendre inadéquats tous mouvements opérationnels des armées belligérantes, faisant ainsi durer un conflit sans vainqueurs ni vaincus (si on peut dire). Le camp du Bien s’est gavé en troquant du pétrole (pas très cher) contre des armes (très cher), cette guerre a été une aubaine pour tous, affaiblissant les seuls pays ayant du potentiel dans la région parce que riches en ressources et en population, but de guerre des USA.
      Le suivant, contrôler le pétrole irakien a échoué (les USA ont perdu les guerres du Golfe) mais la même stratégie perverse perdure actuellement avec en plus la prime à la reconstruction. Fondamentalement c’est là le secteur principal de développement du capitalisme actuel, avec en prime le contrôle de la population asservie par le net.
      [modéré]

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  • Andy // 10.10.2018 à 04h10

    Dossier exceptionnel ! Une référence de sérieux pour les auteurs de ce site, et qui va probablement éclairer plus largement sur cette ensemble geographique pour sa complexité d’hier, d’aujourd’hui et de ce qui va arriver.
    Merci, je vais prendre le temps de bien lire et creuser les détails.
    Voilà un article qui pourrait être aussi un livre de référence, ou encore, qui l’est déjà tout simplement.

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  • Phil // 10.10.2018 à 07h15

    En Egypte les coptes étaient majoritaires jusqu’au XIVe siècle pour info. Dans le califat Omeyyade les musulmans étaient probablement une minorité.
    Quand on voit les zones en vert, on les lit avec notre vision actuelle de ces zones où les musulmans sont majoritaires.

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  • max // 11.10.2018 à 10h03

    Sur les racines de l’Europe chrétienne, un livre : Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l’Europe chrétienne
    Avant le christianisme, il y avait des peuples avec leurs civilisations.

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  • Black-micmac // 17.10.2018 à 00h02

    Quand je vois des cartes, je ne peux m’empêcher de penser à cette excellente émission qu’était le « dessous des cartes ».
    Des cartes qui permettent de penser le monde en relief.
    Merci à Olivier et à l’équipe les crises.

      +1

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