On a évidemment beaucoup parlé de décret « anti-immigration » de Trump, qui prévoit pour mémoire :
- la suspension, pour une durée indéterminée de l’accueil des réfugiés syriens ;
- la suspension, pour quatre mois, du programme américain d’admission de réfugiés, le temps de le passer au crible ;
- le gel pendant trois mois de l’entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
Il va de soi que je suis contre un tel décret, aussi stigmatisant et précipité, mais, en tant que démocrate, je reconnais que ceci est parfaitement conforme à son programme.
Après, au niveau propagande, notons que les opposants parlent de « Muslim ban » :
alors qu’un égyptien musulman peut parfaitement rentrer aux États-Unis, mais pas un chrétien de Syrie… On parle bien de nationalité – mais avec évidemment la religion du pays en toile de fond.
Ce qui m’a franchement étonné, c’est que la presse ne précise presque jamais que 6 des 7 pays visés par Trump refusent l’entrée de leur territoire à tout citoyen israélien, sans que cela provoque la moindre émotion…
Dans le monde, 16 pays musulmans ont interdit à tous les Israéliens d’accéder à leur territoire depuis des décennies. Huit pays interdisent même leur accès à toute personne dont le passeport comporte un tampon israélien.
Ces 16 pays musulmans sont les suivants : l’Algérie, le Bangladesh, Brunei, l’Irak, l’Iran, le Yémen, le Koweït, le Liban, la Libye, la Malaisie, Oman, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie et les Émirats Arabes Unis.
Cela signifie que, par exemple, la majorité du groupe de près d’un million de Juifs qui ont été expulsés des pays arabes ne peuvent pas revoir leur patrie. Six de ces seize pays sont désormais touchés par la mesure prise par les États-Unis. (La Somalie, qui est aussi affectée par l’executive order du président Trump, n’en fait pas partie)
Légende :
- En vert: les pays qui refusent l’accès aux Israéliens.
- En vert foncé: les pays qui refusent les personnes qui se sont rendues en Israël.
Source de la carte : Wikipedia
Évidemment, ce n’est pas la même situation (liée au conflit israelo-palestinien), mais, pour bien appréhender la situation, c’est une information qu’il est utile d’avoir.
Après, il serait bien qu’à terme, et partout, ce genre de mesure discriminante cesse, chaque pays devant évidemment décider démocratiquement du volume d’entrées sur son territoire – mais ce n’est pas le problème ici.
Après, à chacun de se faire son propre avis…
Lire dans la presse étrangère, où cela débat nettement plus que chez nous :
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