Donald Tusk, Président du Conseil Européen s’adresse à l’assemblée générale de l’ONU.
Discours de Donald Tusk, Président du Conseil de l’Union Européenne à l’Assemblée Générale des Nations-Unis d’octobre 2015
Le Président de l’Assemblée Générale : C’est pour moi un plaisir insigne que de souhaiter la bienvenue au Président du Conseil de l’Union Européenne, M. Donald Tusk que nous invitons à venir prononcer son allocution devant l’Assemblée Générale ;
Donald Tusk : Monsieur le Président, mes chers collègues délégués, je suis ici pour vous rassurer et vous garantir que l’Europe est toujours engagée, dans ses valeurs et dans ses objectifs, comme par le passé. L’Europe gardera le cap malgré le fait qu’elle est confrontée à des défis uniques. Tant sur son flanc Sud que sur son flanc Est, les dirigeants Européens sont obligés de faire face aux conséquences d’attaques par la force par exemple en Ukraine ou de cas de violations de la Charte des Nations Unies.
Nous sommes confrontés également à la crise des réfugiés avec des attentats terroristes à l’intérieur de l’Europe et de difficultés économiques que connaissent certains de nos états membres
Aussi difficile que soit la situation je ne doute pas que nous serons à la hauteur de la tâche et surtout qu’en même temps nous resterons attachés à la cause qui consiste à faire du Monde un endroit meilleur pour vivre. Tout ceux qui s’engagent dans l’élimination de la pauvreté, dans l’appui aux missions de maintien de la Paix, qui recherchent des solutions à la crise des migrations et à rechercher des solutions aux effets des changements climatiques peuvent compter sur nous toujours. Car, pour l’Europe, l’isolationnisme n’a jamais et ne sera jamais une solution envisageable.
M. le Président nous sommes toujours près à entendre les bons et sages avis de nos amis et même dans le contexte de la crise sans précédent, la crise des réfugiés d’aujourd’hui.
Il y a un mythe selon lequel l’Europe est le seul endroit riche du monde. Ce n’est pas vrai : il y a d’autres endroits comparables au nôtre en terme de richesses.
Mais pour une raison que l’on ne s’explique pas ce n’est pas là que vont les réfugiés, les migrants, parce que la richesse n’est pas le seul élément du choix que font les gens pour l’avenir de leur enfants.
Il y a les valeurs de tolérances, d’ouverture, de respect, de la diversité, de libertés, de droit de l’Homme, des Conventions de Genève qui entrent en compte et qui sont également un aimant qui les attire chez nous. Et nous refusons de changer cela.
Si, en Europe, nous avons des débats très animés sur des quotas de réinstallations c’est parce que cela nous tient à coeur, parce que nous essayons d’être aussi inclusifs et efficaces que possible
Mais les quotas ce n’est qu’une petite partie de ce que fait déjà d’ores et déjà l’Europe pour aider ceux qui fuient les persécutions et les guerres.
Par opposition il y a beaucoup de pays, représentés ici, qui traitent le problème de façon beaucoup plus simple c’est à dire en n’autorisant pas les migrants et les réfugiés à accéder à leurs territoires, tout simplement. C’est la raison pour laquelle je laissais entendre que ceux qui disent que l’Europe est un exemple d’indifférence sont hypocrites. C’est tout le contraire. Si l’on regarde la direction qu’ils prennent : personne n’essaie de fuir l’Europe alors que partout, en Eurasie, en Afrique, il y a des gens qui se déplacent aussi. C’est une crise globale qui exige une solution mondiale. Et avant tout donc il faut la solidarité à l’échelle mondiale.
Tout le monde peut offrir son aide aux réfugiés et ceux qui ne souhaitent pas le faire devraient au minimum ne pas dissimuler leur indifférence en critiquant l’Europe parce qu’elle n’en ferait pas assez.
M. le Président, ce n’est pas une coïncidence si l’Assemblée Générale est consacrée dans son débat de cette année à la situation au Moyen-Orient, plus particulièrement à la situation en Syrie.
Ne nous faisons pas d’illusion : la crise syrienne ne trouvera pas de solutions sans un dénominateur commun d’intérêts entre les différents acteurs régionaux.
Mais le plan de Paix ne doit pas être une simple formule qui permettra de définir une nouvelle répartition entre sphères d’influences.
Ici à l’Organisation des Nations Unies nous devons parler non seulement d’intérêts de puissances régionales mais avant tout de l’intérêt des millions de Syriens notamment, de ceux qui sont déplacés à l’intérieur du pays et des réfugiés.
La lutte contre le terrorisme est très importante, cela ne fait pas de doute dans ce contexte. C’est la raison pour laquelle nous saluons le fait qu’il y a de nouveaux alliés assez inattendus qui nous rejoignent dans cette cause. Mais nous ne pouvons pas oublier que les réfugiés fuient le terrorisme d’Etat dont la Syrie est la preuve dramatique.
L’Europe qui chaque jour assiste à la tragédie de millions de réfugiés syriens doit prôner la stabilisation de la région. La stabilisation est une valeur qui ne peut être contestée. Mais la stabilité ne va pas avec les armes chimiques et les barils explosifs utilisés contre les civils. Ici il y a certains qui ont proposé que BEA fasse partie de la transition Syrienne. Ils sont de plus en plus nombreux mais on ne peut oublier que des millions de personnes ont fui ces méthodes atroces pour essayer d’imposer la stabilité en Syrie
Lors de mes visites dans la région, on m’a dit qu’une victoire d’Assad déclencherait un nouvel exode. La seule intention du plan de Paix pour la Syrie doit être de faire en sorte que le peuple syrien puisse recommencer à trouver une vie normale dans la région. Il n’y a que ce message qui est cohérent avec les valeurs de la communauté internationale, avec celles de l’UE et avec les valeurs qu’a défendues l’Organisation depuis 70 ans.
M. le Président cette année va également être essentielle dans les efforts mondiaux pour lutter contre les conséquence des changements climatiques
Ces dernières semaines, ces derniers jours, nous avons entendu un message d’espoir, nous avons entendu des dirigeants s’engager à lutter contre le réchauffement de la planète.
L’Europe est déterminée à ce que le sommet de Paris soit une percée et un symbole de notre volonté d’agir de façon harmonisée face à ce problème planétaire.
Nous nous sommes engagés à réduire le CO2 de 40 % par rapport à 1990 et, à ce titre, l’Europe reste en tête de ce processus. Mais la lutte contre le réchauffement de la planète ce n’est pas un match de sport. L’impossible ne sera possible que lorsque tout le monde va dans le même sens et au même rythme.
C’est la raison pour laquelle nous vous invitons tous à participer à cet effort commun. Sans un accord mondial les efforts isolés de l’Europe seule ne pourront pas donner de résultats. Ce qui est important pour l’Europe c’est qu’il y ait des effets pratiques ce n’est pas des idées idéologiques.
M. le Président les défis mondiaux doivent être relevés à l’échelle multilatérale sinon on ne les relèvera pas du tout. Nous avons tous un devoir de donner du sens à la Communauté Internationale. Nous sommes confrontés à des urgences multiples.
Que cela nous permette de forger donc une communauté internationale vraiment forte.
Source : ONU 06/10/2015 transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU
Son Excellence Philip Hammond,
Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
Monsieur le Président, il y a près de soixante-dix ans, la première réunion de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité se sont tenus à Londres. C’est là que le monde s’est rassemblé pour tourner le dos à la guerre et pour chercher à institutionnaliser les conditions de la paix. C’est grâce à ce processus, après la seconde guerre mondiale, que nos prédécesseurs se sont lancés dans un voyage qui devait les mener vers la paix et la prospérité. Ils ont réussi.
Aujourd’hui 193 membres forment le cœur de l’organisation. C’est une organisation puissante et universelle d’expression de notre volonté collective, celle de trouver des solutions aux défis les plus difficiles. Il s’agit là de la pierre angulaire du système international fondé sur des règles, l’affirmation des valeurs que nous accordons à la dignité humaine et à l’espoir.
La Grande Bretagne est fière d’avoir joué son rôle dans la naissance de notre organisation. Nous sommes fiers également, soixante-dix ans plus tard, du rôle actif que nous jouons dans les affaires internationales en tant que seul membre du Conseil de sécurité, seule grande puissance économique qui, à la fois atteint la cible de 2 % en matière de défense, cible de l’OTAN et une cible de 0,7 % du PNB accordé à l’aide publique au développement. Mais, malheureusement aujourd’hui, le quotidien de très nombreuses personnes dans le monde est très éloigné des idéaux de l’organisation, et ce malgré le travail abattu dans le cadre des ONG (? bredouillage) … plus d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui avec moins de 2,5 dollars par jour. L’insécurité, l’extrémisme et les conflits au moyen Orient poussent des millions de personnes à abandonner leurs foyers, créant une urgence humanitaire à une échelle sans précédent. De nombreux millions d’autres personnes vivent aujourd’hui sous des régimes qui les oppriment, n’ont pas leur mot à dire dans la gouvernance de leur propre pays. Des régimes qui bafouent leurs droits les plus fondamentaux. Le système international, régi par des règles qui permettent de maintenir la paix est également compromis par des acteurs qui cherchent à saper nos valeurs. Nous sommes également confrontés à des menaces à plus long terme, du changement climatique, de pandémies globales et des menaces qui doivent être confrontées aujourd’hui, si nous ne voulons pas les générations futures soient mises en péril.
Mais c’est en Syrie et en Irak, au berceau de la civilisation humaine, que nos valeurs collectives et notre volonté d’agir sont aujourd’hui menacées, le plus menacées. Il y a le régime d’Assad d’un côté et la brutalité de DAECH ou l’EIL, deux maux qui infligent des souffrances inimaginables au peuple syrien. La crise humanitaire, la vague de réfugiés cherchant refuge dans les pays voisins et en Europe, tout ceci souligne la nécessité de mettre fin au conflit et constitue une épreuve pour notre détermination. J’aimerais ici rendre hommage à la formidable générosité de la Turquie, du Liban et de la Jordanie, qui accueillent aujourd’hui, temporairement, des millions… des milliers de réfugiés, et qui acceptent ce rôle depuis des années. C’est à nous tous qu’il incombe de les aider à porter ce fardeau, cette charge, et à veiller à ce que les appels de fonds lancés pour la Syrie soient pleinement financés. Le Royaume Uni fait la deuxième plus grande contribution qu’est jamais fait un pays à la mission humanitaire dans la région. Il est important pour nous de faire en sorte que ceux qui sont déplacés soient aidés au plus près de leurs foyers, car il y aura un nouveau pays à construire après le régime d’Assad. C ‘est un pays qui doit pouvoir compter sur tous les syriens.
Mais une réponse militaire à elle seule ne suffit pas. Nous avons également la responsabilité d’agir pour mettre fin à la guerre civile sanglante qui sévit dans cette région. Créer un processus politique inclusif en éradiquant l’EIL et en évinçant son idéologie et sa marque de la terre. Le Royaume Uni continuera de faire partie de la coalition internationale contre l’EIL, nous continuerons de mener des frappes en Irak, plus qu’aucun autre pays hormis les Etats Unis. C’est un combat que nous mènerons en tant que génération contre l’idéologie extrémiste qui constitue le moteur de l’EIL. Mais vaincre l’EIL ne permettra pas de ramener la paix en Syrie. Seul un règlement politique sans exclusive pourra mettre fin aux souffrances endurées aujourd’hui par le peuple syrien. Nous devons redoubler d’efforts pour bâtir un processus politique, grâce aux efforts notamment de l’envoyé spécial Staffan de Mistura. Nous devons juger ceux qui ont commis des crimes.
Et cette mission est un test crucial pour les Nations Unies. Les progrès sont bloqués au conseil de sécurité, cela dure depuis trop longtemps. Toutes les parties doivent aujourd’hui mettre de côté leurs intérêts étroits et coopérer ensemble pour le bien du peuple syrien, réaffirmant ainsi les valeurs fondatrices de notre organisation.
Monsieur le Président, bien que la crise en Syrie soit urgente, nous pouvons également y ajouter la crise au Yémen, en Somalie et en Libye, nous pouvons fermer les yeux sur le risque de menaces futures pour notre sécurité, mais cette action collective ne sera véritablement efficace que si nous analysons ensemble les causes de la pauvreté, de l’injustice et des conflits.
Nous devons reconnaître ensemble que les institutions, lorsqu’elles sont fortes, efficaces et transparentes, lorsque les sociétés sont ouvertes, les économies sont ouvertes, lorsque l’état de droit est respecté, lorsqu’il n’y a pas de corruption ; c’est là que le développement pourra prospérer sur le long terme. Ce sont là des conditions sine qua non, et c’est ainsi que nous atténuerons les facteurs du conflit. Comme le disait David Cameron, ce sont là les facteurs centraux du développement.
Chaque pays doit suivre sa propre voie en quête de prospérité. Mais nous devons ensemble surmonter l’instabilité, la pauvreté et les conflits. C’est pourquoi il est dans l’intérêt de tous de faire en sorte que le développement soit durable sur le long terme.
Les fondements du développement durable, quel qu’il soit, ce sont les fondements qui trouvent leur source dans la sécurité. En tant que membre du Conseil de sécurité, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, nous proclamons que la solidité des institutions est essentielle pour la sécurité, comme le Premier ministre britannique l’a dit hier, le Royaume Uni va reprendre son rôle significatif dans les opérations de maintien de la paix en Afrique notamment. Où nous appuierons les efforts des Nations Unies et de l’Union Africaine en vue de mettre fin à des conflits très déstabilisateurs qui font fuir des gens du Soudan du sud et qui exercent une pression très forte sur la Somalie par exemple.
Mais il faut comprendre aussi autre chose. La sécurité au sein des pays ne peut produire la croissance économique que si elle est accompagnée par une sécurité entre les pays. La stabilité que nous recherchons dans les relations entre les pays est mieux servie dans le cadre des législations, des institutions, des normes, qui constituent le système international fondé sur des règles et mis en place après la deuxième guerre mondiale. La charte des Nations Unies en étant la pièce maîtresse. Au cœur de ce système, il y a le respect de l’intégrité territoriale par les états, le respect de l’indépendance politique des états. Lorsque les états remettent en question ces règles, nous devons réagir rapidement et défendre les victimes, sans ambiguïté aucune. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui nous sommes aux côtés du peuple ukrainien. Les actions illégales, les agressions menées par des états doivent avoir des conséquences. Autrement l’ordre international risque d’être mis en péril. Ici, aux Nations Unies, nous insistons sur le fait que les différences et les différends doivent être réglés dans le cadre du droit international, dans le respect de celui-ci, et non pas en-dehors de ce système.
Et les excuses pour l’Irak 2003, qui a induit le problème syrien, elles sont où ?
Les menaces collectives à notre sécurité se conjuguent à une autre menace, celle du changement climatique, il ne s’agit pas seulement d’une menace qui pèse sur l’environnement, sur la prospérité, c’est une menace qui pèse aussi sur notre sécurité. L’impact de la montée du niveau des mers, de la montée des températures globales sera ressenti par tout un chacun. Mais ce sont les pays plus pauvres qui seront le plus durement touchés. Ceux justement qui ont le moins de moyens pour s’y adapter. Le Royaume Uni ne va pas se contenter de réduire ses émissions nationales, comme notre Premier ministre l’a annoncé lundi, nous allons également augmenter notre appui aux pays vulnérables, qui atteindra neuf milliards de dollars américains dans les cinq prochaines années. Nous devons travailler ensemble pour qu’un accord fort et ambitieux, efficace, soit conclu à Paris, grâce aux engagements de tous, en vue de réduire les émissions encore plus et en s’engageant ensemble à limiter la hausse des températures à deux degrés.
Monsieur le Président, soixante-dix ans après la première assemblée générale, l’organisation des Nations Unies est aujourd’hui menacée par des risques considérables, mais elle est toujours debout. Au cours de ces soixante-dix dernières années, elle a joué un rôle essentiel face à tous les défis auxquels nous avons été confrontés.
Pour l’avenir, il sera crucial de faire évoluer l’organisation, de la maintenir en vie, de faire en sorte qu’elle demeure pertinente.
L’ONU doit s’efforcer de refléter les changements intervenus dans notre monde. Le Conseil de sécurité doit par conséquent être réformé, il faut adopter un système transparent, également pour la désignation du prochain Secrétaire Général ou de la prochaine Secrétaire Générale. Lui ou elle devra faire en sorte que l’organisation soit plus efficace. Chaque centime reçu de la part des états membres doit être utilisé au mieux. En tant que membre fondateur de l’organisation des Nations Unies, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité également, mon pays va plaider en faveur de ce programme de réformes. Nous continuerons également de promouvoir les idéaux qu’incarne pour nous l’organisation des Nations Unies. Il y a soixante-dix ans, une génération a décidé de façonner le monde pour le faire correspondre à sa vision de la paix, de la sécurité et des valeurs universelles qu’elle avait adoptées. Aujourd’hui nous n’avons toujours pas réalisé ces idéaux, mais nous avons démontré que lorsqu’on travaille ensemble nous pouvons faire des avancées considérables vers ces idéaux. Aujourd’hui nous devons faire la preuve de cette détermination collective, il nous faut reconnaître qu’il ne s’agit pas seulement d’une obligation morale. C’est également dans l’intérêt de chacun d’agir, de réagir face aux crises humanitaires graves auxquelles nous sommes confrontés, et d’extirper les racines profondes de la pauvreté, des conflits et de l’instabilité. Il est dans notre intérêt de maintenir le système régi par des règles. Le monde est aujourd’hui meilleur grâce à la création de l’organisation des Nations Unies par nos prédécesseurs il y a soixante-dix ans.
Si nous insistons sur le respect de nos principes face aux défis, face aux tentations, nous préserverons cet héritage, nous continuerons de jeter les bases d’un avenir meilleur, une époque marquée par l’espoir et la dignité pour tous.
Je vous remercie.
Source : ONU 06/10/2015 transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr
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Commentaire recommandé
Autres pays riches / « Mais pour une raison que l’on ne s’explique pas ce n’est pas là que vont les réfugiés, les migrants »
Ca s’explique très facilement. Les autres pays « riches » (Asie, Australie, NZ, Canada etc) ont une vue très stricte de l’application par le pouvoir exécutif et judiciaire de leurs lois, notamment au niveau de l’immigration. Un des problèmes des pays européens, c’est que chaque juge ou chaque ministre estime que son opinion personnelle (« humanitaire ») prime sur les lois votées en hémicycle, ou sur l’opinion générale de la population (exemple le référendum de 2005 en France).
Quand j’expliquais en Asie qu’en France non seulement les illégaux (« sans papier ») ne sont pas expulsés, mais que certains font grève pour être légalisés, et que parfois ils obtiennent satisfaction, on me regardait avec un mélange de pitié et d’incompréhension. La question n’est pas au niveau de la quantité de migrants dont l’Europe a (ou aurait) besoin compte tenu de sa pyramide des ages, mais du laxisme total du système judiciaire par rapport aux lois votées. Ne parlons même pas des « juges d’application des peines ».
Ce laxisme européen à tous les niveaux touche bien évidemment les pauvres qui en pâtissent principalement, car (1) la justice nationale c’est la protection des plus faibles (2) les riches ont leurs propres modes de protection des effets de ce laxisme, dans leurs petits îlôts, ou avec leurs relations (francs-maçons). Le but ultime de ce laxisme est le démantèlement complet des acquis sociaux, afin que tout soit privatisé (santé, éducation, système judiciaire, système pénitenciaire, eau, électricité, émission de CO2, consommation d’air, routes, sécurité, défense), puis le démantèlement des nations au profit d’une néo-féodalité transnationale.
11 réactions et commentaires
Autres pays riches / « Mais pour une raison que l’on ne s’explique pas ce n’est pas là que vont les réfugiés, les migrants »
Ca s’explique très facilement. Les autres pays « riches » (Asie, Australie, NZ, Canada etc) ont une vue très stricte de l’application par le pouvoir exécutif et judiciaire de leurs lois, notamment au niveau de l’immigration. Un des problèmes des pays européens, c’est que chaque juge ou chaque ministre estime que son opinion personnelle (« humanitaire ») prime sur les lois votées en hémicycle, ou sur l’opinion générale de la population (exemple le référendum de 2005 en France).
Quand j’expliquais en Asie qu’en France non seulement les illégaux (« sans papier ») ne sont pas expulsés, mais que certains font grève pour être légalisés, et que parfois ils obtiennent satisfaction, on me regardait avec un mélange de pitié et d’incompréhension. La question n’est pas au niveau de la quantité de migrants dont l’Europe a (ou aurait) besoin compte tenu de sa pyramide des ages, mais du laxisme total du système judiciaire par rapport aux lois votées. Ne parlons même pas des « juges d’application des peines ».
Ce laxisme européen à tous les niveaux touche bien évidemment les pauvres qui en pâtissent principalement, car (1) la justice nationale c’est la protection des plus faibles (2) les riches ont leurs propres modes de protection des effets de ce laxisme, dans leurs petits îlôts, ou avec leurs relations (francs-maçons). Le but ultime de ce laxisme est le démantèlement complet des acquis sociaux, afin que tout soit privatisé (santé, éducation, système judiciaire, système pénitenciaire, eau, électricité, émission de CO2, consommation d’air, routes, sécurité, défense), puis le démantèlement des nations au profit d’une néo-féodalité transnationale.
+30
AlerterEt puis on s’étonne que ces pays mettent en doute la validité de « l’origine de notre supériorité » qui, clamons nous haut et fort, sont la democratie, et la « rule of law »…..
En particulier en Chine….
Depuis quelque temps, et je ne suis plus sûre du tout que cela ait commencé avec l’Ukraine, mais là c’est devenu Evident, nnous ne pouvons apparaître que comme des vauriens sans foi ni loi…..
Triste spectacle, comme dirait l’autre…..
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Alerter« »Il y a un mythe selon lequel l’Europe est le seul endroit riche du monde. Ce n’est pas vrai : il y a d’autres endroits comparables au nôtre en terme de richesses. » »
Qu’il dit le Monsieur.
Ben, c’est faux…
L’Europe est bien le seul endroit riche du monde.
Pour des raisons géologiques et climatiques – Mais ça va changer c’est en train. Le Gulf Stream est train de remettre les pendules à l’heure.
Pour des raisons géographiques – On peut y aller à pied de quasiment partout. C’est bien pour ça que tous les mouvements migratoires de l’Eurasie sont arrivés en France.
Les mouvements migratoires naturels et traditionnels en Afrique sont contrecarrés par les frontières et les comportements pas naturels hérités de la colonisation.
Les pays « insulaires » classés riches Australie, Nouvelle Zélande ne le sont en apparence que par la conquête et l’exploitation prédatrice.
L’Australie malgré sa superficie est sous peuplée et pour cause.
La Nouvelle Zélande est un peu différente, sous peuplée aussi, mais avec la fragilité de l’insularité sans compter la distance pour y arriver.
Les néo-zélandais sont parfaitement conscient de leur fragilité d’où leur rigueur sur l’immigration.
Donc c’est bien l’Europe qui fera les frais des Nouvelles Grandes Migrations en attendant le reflux par l’Espagne et le Maghreb, quand le changement climatique aura reverdit le désert. 🙂
Attendez vous aussi à avoir de nouvelle invasions scandinaves vers le sud (Germains, Vikings, Normands) quand la circulation thermohalines fera glacer les cotes du nord de l’Europe… 🙂
+3
AlerterJe ne comprends pas trop votre logique. Les pays où l’on peut aller à pied de quasiment partout (i.e. Europe de l’ouest) devraient être très très rigoureux sur l’immigration pour éviter d’être submergés, alors que les lointains (Nouvelle-Zélande) pourraient se permettre d’être plus souples.
Les Australiens seraient aussi submergés de pauvres asiatiques ou de riches chinois si ils étaient aussi laxistes (ou altruistes, selon comment on voit le problème) que les Européens. Ils ont choisi d’être impitoyables (égoïstes, si on veut) en parquant les immigrants illégaux (réfugiés) sur des îles étrangères comme Nauru :
= https://en.wikipedia.org/wiki/Pacific_Solution =
Cela refroidit terriblement ceux qui souhaiteraient se risquer de se pointer en Australie, et permet au pays de contrôler l’immigration selon la volonté des Australiens (souveraineté). TOUS les pays du monde contrôlent leurs frontières selon la volonté interne, à part les pays qui sont en train de partir en couille (US, Europe), et il y a bien un lavage de cerveaux de la part des médias occidentaux pour faire croire que les étrangers ont des « droits » à venir. Tous les autres pays (Asie, Amérique du sud, etc) pensent bien différemment.
+11
AlerterL’Australie et la Nouvelle Zélande ne sont pas des pays riches.
Un Pays riche est un pays capable de nourrir une vaste population dans des conditions de sécurité naturelle maximum.
L’Europe de l’ouest bénéficiant de conditions climatiques extrêmement clémentes et d’une géologie apaisée a pu attirer et nourrir de vastes populations
L’Australie est un désert, la Nouvelle Zélande un ensemble d’iles dans un position extrême, avec un excellent potentiel mais pour une population limitée.
La terre de la Chine des Han a toujours pu nourrir de vaste populations au pris d’énormes saignée humaine quand la nature s’excitait. Ils ont toujours entrepris de gigantesque travaux de génie civil pour essayer de contrôler ça.
Le Bangladesh peux nourrir une foule parce que fertile mais avec les pertes humaines à mesure à chaque mousson.
Et ainsi de suite…
Observez la géographie et le climat des régions et vous verrez que la densité de la population en dépend directement.
Si l’Europe a bénéficié de grands développements technologiques les quelques derniers siècles ce n’est pas du à une quelconque supériorité intellectuelle du blanc caucasien, mais la facilité naturelle de la vie dans ces contrées ou la nature ne vient pas chaque année détruire ce que vous avez construit l’année précédente et où vous n’êtes pas en permanence en train de lutter contre les éléments pour assurer votre survie.
Mais notez comme je l’ai dit, c’est en train de changer en Europe avec le réchauffement global.
+1
AlerterTu as une définition assez unique de ce qu’est un pays riche, pas forcément partagé par la majorité.
Et l’Europe n’est pas la seul zone au climat tempéré. relativement loin des zone sismique.
+0
AlerterOuaip! 🙂
Sismique et phénomène extrême tels que éruption volcanique, raz de marée, ouragans, etc…
Il y a les 13 Etats de la côte Est des USA, le sud est de l’Amérique Latine.
Sinon il faut rester dans les fondamentaux, la richesse c’est pas un smartphone dernier cri, c’est la pérennité d’avoir un ventre plein pour sa famille et sa descendance. 🙂
+0
AlerterCe qui est le plus étrange, c’est que Tusk ait le droit de s’exprimer à l’ONU, au nom de l’Europe.
Europe est une Nation ????
Pour les Français, on a eu le discours (ça vaut ce que ça vaut) de Hollande
Pour les Allemands, Steinmeier
C’est donc que les européens ont deux représentants à l’ONU ou alors que Tusk est un usurpateur.
+10
AlerterEt en quelle langue s’est-il exprimé? En anglais? La langue officielle de l’UE est l’anglais? Les langues locales (ex-nationales) sont des patois?
+10
AlerterTusk a parlé en english?
Mais il n’y connaît que dalle.
Il cause qu »allemand!
J’aimerais bien voir la video.
Il est vrai qu’avec les technologies nouvelles, il a pu faire de rapides progrès en prononciation.
Et à l’ONU, il doit pas y avoir de questions’réponses, sinon, c’aurait été la risée générale.
+0
AlerterQuelques remarques en vrac :
L’anglais utilisé par des non-anglophones de naissance est la langue de la soumission.
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Je remarque que l’intervenant de la Grande-Bretagne est tout content de mettre en avant son pays par le fait qu’il est le seul membre du conseil de sécurité à faire l’effort des 2% « pour la défense » ceci étant un objectif de l’Otan (et l’effort de 0,7% pour le développement). Il fait donc de l’OTAN une référence par rapport aux quinze membres du conseil de sécurité. C’est du délire.
Il serait bon de savoir ce qu’il défend avec ce budget.
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Et encore et toujours, le problème des Palestiniens qui n’est absolument pas abordé, alors que l’histoire de ce problème, non résolu, a obligé les gouvernants à engendrer de plus en plus d’hypocrisie et de mensonge, le décalage étant devenu désormais énorme.
C’est le problème central du XXème siècle, l’incapacité à résoudre cette injustice et même à l’augmenter.
Les déclarations grandiloquentes ne tiennent pas devant le problème palestinien.
La perte totale de confiance gagne du terrain à grands pas.
——
Le concept de non-ingérence, notamment en Ukraine, alors qu’il est prouvé qu’il y a eu ingérence étasunienne (plusieurs voyages de Nulland et Mc Cain en Ukraine, la première allant même jusqu’à oser défier les forces de maintien de l’ordre, juste avant le dénouement par le coup d’état).
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Finalement, même et surtout à l’ONU, le discours est hypocrite, y compris devant les autres chefs d’Etats. Ce n’est pas seulement nos journalistes, c’est une ambiance globale.
+6
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