Plan de la série « Les Tours Jumelles du World Trade Center » :
- I. La structure des tours jumelles
- II. Les crashs et les dégâts immédiats
- III. Les incendies
- IV. La fragilisation
- 1/ La protection incendie du WTC
- 2/ La destruction des protections thermiques passives
- 3/ Les températures dans le WTC
- 4/ La réaction du fer à la chaleur
- 5/ Conséquences des incendies dans le WTC
- V. Les écroulements
- VI. Les fadaises 1 (chute libre, démolition contrôlée)
- VII. Les fadaises 2 (les architectes)
- VIII. Les fadaises 3 (thermite)
- IX. Les rapports d’enquêtes scientifiques
- X En synthèse : que retenir ?
(le WTC 7 viendra plus tard)
IV. La fragilisation
1/ La protection incendie du WTC
Les structures en acier sont particulièrement sensibles aux incendies, perdant rapidement leur résistance sous de hautes températures.
Le WTC comportait donc deux sortes de protection anti-incendie : une active et une passive.
L’active se composait de buses automatiques anti-incendies (sprinkles). Les tuyaux d’arrivée d’eau ayant été sectionnés dès le crash, ils ne furent d’aucune utilité – je ne développe donc pas.
La passive se composait d’isolant thermique, sous deux formes :
- les colonnes du cœur étaient pour la plupart protégées par de simples panneaux de plâtre :
- les colonnes de la façade et les poutres étaient recouvertes de matériaux ignifugés pulvérisés (sprayed fire-resistant material – SFRM) :
Soulignons que les tours ayant été commencées à la fin des années 1960, certaines parties contenaient de l’amiante (principalement les 37 premiers étages du WTC1) dans les SFRM, les constructeurs ayant cessé de l’utiliser durant la construction ; en effet, le constructeur, la Port Authority of New York and New Jersey, avait émis une directive d’interdiction du chrysotile pulvérisé dès avril 1970, au vu des dangers de ce matériau. Cela représente néanmoins un total d’environ 2 000 tonnes pour le WTC, qui mettront 30 ans plus tard en danger les 400 000 new-yorkais exposés aux poussière le 11 Septembre….
Publicité de 1981 pour l’amiante (= asbestos en anglais) contenue dans le WTC…
Je vous renvoie vers cette étude du Bulletin de l’Institut de l’amiante de 2002 qui indique :
Vous notez déjà que les tours étaient construite pour tenir 4 heures au feu – dans des conditions d’incendie relativement « normales ». On verra pourquoi elles ont tenu beaucoup moins. MAIS le propos est ici de bien comprendre que, passé au moins 4 heures de violent incendie, la tour pouvait éventuellement s’écrouler. Pour l’amiante :
Voici des photos d’époque montrant la projection de SFRM lors de la construction :
Cependant, avant même le 11 Septembre, une bonne partie de ces SFRM pulvérisés était en mauvais état, ayant mal résisté au temps, comme l’ont montré des analyses peu avant le 11 Septembre (sur ce sujet, regardez le documentaire que je vous conseillerais sous peu). Ainsi, une partie du métal n’était plus isolée :
Cette fragilité se révélera dramatique, car, comme on l’a vu, les avions ont rapidement décapé cet isolant dans les zones traversées…
L’Institut de l’amiante indique en concluions :
À titre de comparaison, la protection incendie de l’Empire State Building n’a rien à voir :
Elle est constituée de 20 cm de briques (2 rangs) entourant les colonnes. La brique est un excellent matériau anti-incendie car elle est réfractaire. La brique est cuite à une température d’environ 1000 degrés au moment de sa fabrication. Comme la brique provient du feu, elle n’est pas gravement compromise par les hautes températures. Son problème est qu’elle est bien plus chère à poser, comparé à l’aérosol projeté du WTC…
La plupart des gratte-ciel anciens de New York sont construits comme l’Empire State Building et possèdent plusieurs de ses excellentes qualités structurelles. Les bâtiments plus récents ne les ont pas, pour la plupart. Il est ironique de constater que, pour des raisons de coût, on est parfois plus en sécurité dans un des vieux bâtiments d’une autre époque que dans un édifice construit à notre époque…
2/ La destruction des protections thermiques passives
La violence du choc a en plus arraché une grande partie des protections thermiques passives SFRM précédemment évoquées (en bleu dans les schémas suivants, « fireproofing damage »), ici dans le WTC1 :
Et là dans le WTC2 :
Voici des photos montrant la disparition des protections thermiques passives (le fer est visible en rouge) sur les colonnes de la façade du WTC1 :
Voici des photos montrant la disparition des protections thermiques passives (le fer est visible en rouge) sur les colonnes de la façade du WTC2 :
3/ Les températures dans le WTC
Privées de leurs protections thermiques passives, les structures du WTC ont été soumises à de très hautes températures : d’après le NIST, les 1 000°C ont pu être atteints en terme de température ambiante et l’acier a pu monter selon les endroits jusqu’à 700, 800 voire 900°C.
D’après les modélisations réalisées par des organismes indépendants, les feux sont classés en plusieurs catégories, feux « normaux », feux alimentés par hydrocarbures, feux en extérieur. Suivant le type, il est possible de prédire la température de l’air au cœur du foyer.
Rappelons tout d’abord que les montées en températures ont été très rapides, les feux avec des hydrocarbures (type kérosène – en rouge sur le schéma suivant) étant les plus violents :
Le feu standard est de couleur verte. Les feux d’hydrocarbures (courbes jaune et rouge) donnent une montée en température très rapide. Soulignons que durant les premières minutes de l’incendie, c’est le kérosène qui a brûlé. La montée en température dans la tour a donc plutôt suivi les deux courbes d’hydrocarbure. Au bout d’une dizaine de minutes (temps évalué par les experts) tout le kérosène était consumé et c’est donc plutôt le rythme de la courbe verte qui a été conservé.
Sur les photos, on note que plusieurs étages sont en feu. Il est même précisé avant la présentation du modèle, que des feux standards peuvent être sous-évalués lorsqu’on est en présence de mobilier de bureau, d’ordinateurs, d’appareils électriques, de plastiques polymérisés…
Au bout de deux heures d’incendie, il est donc probable que la température de l’air ambiant se soit située entre 900 et 1000°C.
Or, nous avons vu qu’avec le souffle de l’explosion et des débris de l’avion, les protections incendie sur les colonnes avaient énormément souffert. Résultat, certaines colonnes en acier sont à nu et dans une atmosphère à 950 °C, l’acier monte alors en température aux alentours de 750 ° (soit température ambiante moins 200 °C)…
Le NIST a confirmé ceci en réalisant de nombreux test et études. Par exemple, voici le résultat de l’incendie de matériel de bureau :
Les températures atteignent en effet un pic compris en 800° et 1 000°
Voici les simulations pour le WTC1 :
Températures sur et sous la dalle de béton du 96e étage du WTC1 100 minutes après l’impact
Et pour le WTC2 :
Rappelons au passage que l’aluminium (avion, revêtement extérieur du WTC, bureaux) fond à 660°C, ce qui explique les écoulements de métal en fusion visibles sur certaines photos (ce qui a suscité beaucoup de bobards, des manipulateurs indiquant que ce serait de l’acier, qui font à des températures beaucoup plus élevées).
Un exemple de fusion d’aluminium sur un simple feu d’avion…
Mais revenons à l’incendie :
4/ La réaction du fer à la chaleur
Le fer en tant que matériel de construction, a de multiples qualités, mais un très gros défaut : il n’aime pas du tout la chaleur :
Températures de surface de l’acier sur les poutres exposées au feu, non-isolées (en noir) et isolées (en pointillées), en fonction du temps.
Résistance d’une structure en acier en fonction de la température d’une pièce
Simulation des températures de l’acier sur les poutres exposées au feu du WTC, non-isolées (en rouge) et isolées (en bleu), en fonction du temps.
Ainsi, les effets de la température sur l’acier pourraient être comparables à ceux induits sur un Carambar qui ramollit peu à peu lorsqu’il est tenu dans la main : l’acier voit ses caractéristiques mécaniques chuter rapidement lorsqu’il monte en température, que ce soit au niveau de sa résistance ou de sa rigidité.
Selon le NIST, à 600°C l’acier perd 50% de sa résistance, à 800°C 90% (notez cependant que ces valeurs sont susceptibles de varier en fonction du type d’acier utilisée dans la construction, c’est-à-dire à la fois sa composition et sa résistance)
Ainsi, contrairement à bon nombre d’affirmation de truthers, il n’est donc évidemment nul besoin de faire fondre l’acier (à 1 350°C, températures non atteintes dans le WTC) pour qu’il ne supporte plus rien, cela arrive bien avant…
5/ Conséquences des incendies dans le WTC
Les très hautes températures constatées eurent donc rapidement des conséquences sur la structure.
En effet, sous l’effet de la température et du poids supporté, les poutres ont eu tendance à fléchir verticalement, comme on le voit dans cette simulation (en pouces, 1 in = 2,5 cm) :
Voici par exemple les déplacements verticaux du 82e étage du WTC2 (en pouces, 1 in = 2,5 cm) :
Mais plus dangereux encore, les poutres restant fixées aux colonnes extérieures, elles ont alors attiré celles-ci dans un mouvement de fléchissement vers l’intérieur (inward bowing) :
Certaines attaches ont alors été carrément arrachées, déconnectant les poutres des colonnes :
Voici des exemples sur des tests reconstituant les conditions dans le WTC :
Voici les fléchissements constatés sur le WTC2 18 minutes après l’impact (en pouces, 1 in = 2,5 cm) :
Puis 50 minutes après l’impact, juste avant l’écroulement :
Voici un schéma des dégâts :
Déconnexions (rouge) et Fléchissements (bleu) de colonnes sur le WTC2 peu avant son écroulement
Ces fléchissements s’observent parfaitement sur les photos des étages concernés :
On peut faire de même pour le WTC1. En voici par exemple les déplacements verticaux du 97e étage (en pouces, 1 in = 2,5 cm) :
Les déconnexions des poutres des colonnes :
Le schéma des dégâts :
Déconnexions (rouge) et Fléchissements (bleu) de colonnes sur le WTC1 peu avant son écroulement
Et l’observation des fléchissements sur les photos des étages concernés :
Voici enfin l’état des fléchissements du WTC1 au début de l’écroulement (en pouces, 1 in = 2,5 cm) :
Allez, pour finir, une vidéo parlante d’un forgeron Américain, qui fait une démonstration de résistance d’une barre en acier portée à 1800 ° Fahrenheit (980 ° Celsius, la chaleur dans les zones les plus chaudes) :
Les conditions sont ainsi réunies pour l’effondrement, comme nous le verrons dans le prochain billet…
N.B. : les séries sur le 11 Septembre sont évidemment lourdes à modérer. Comme vous le voyez dans le plan au début du billet, ce billet s’insère dans une longue série. Merci donc de ne pas commenter sur de sujets qui seront clairement traités par la suite, cela fait perdre du temps à tout le monde. Vous pouvez commenter la série dans ce billet dédié.
Commentaire recommandé
Un ingénieur en informatique, resté dans son bureau de la tour Sud le week-end précédant le 11 septembre, témoigne qu’une coupure générale de courant avait été programmée pour ce qui avait été qualifié de « travaux de maintenance ». Verrouillage de sécurité des portes, caméras, éclairage, ne fonctionnaient plus. La seule fois où il y avait eu une coupure de courant, d’après ce témoignage, c’était lorsqu’une bombe avait été posée dans le parking voitures des services secrets en 1993. La Commission a refusé ce témoignage qui accréditerait l’hypothèse de la pose d’explosifs pour une démolition contrôlée.
http://www.reopen911.info/11-septembre/36-h-de-coupure-de-courant-dans-le-wtc-sud-avant-les-attentats/
6 réactions et commentaires
Merci. C’est exactement le genre d’analyse que j’attends depuis longtemps. J’espère que vous parlerez du W7.
Aussi comment -sachant à peine piloter- les terroristes ont pu diriger l’avion sans faute vers les tours (pas si facile).
Cordialement
+32
AlerterRésumons : dans les deux WTC, les étages supérieurs (1/4 maxi) ont été entièrement ravagés. Le feu s’est un peu propagé plus bas par les cages d’ascenseur où une petite partie du carburant s’est déversé, mais rien à voir avec les dommages de la partie supérieure exposés ici. Au pire, la structure métallique inférieure s’est juste ramollie comme du caramel mou par conduction thermique. Donc on imagine un bâtiment très haut avec un pied tout mou…. Qu’est ce qui peut bien arriver à un bâtiment très haut avec un pied tout mou ?
+8
AlerterBeaucoup d´images qui au final disent toutes la même chose, l´affaiblisement d´une section des tour, 2-3 étages, à été partielle et aucunement confirme que son affaissement à pu être symétrique.
Mais de vôtre démonstration j´apprend que l´acier s´affaiblit beaucoup plus vite que je ne le croyais ainsi que les déformations de la structure externe sont en certain poingt jusqu´à 1,2m ce qui est conséquent alors admettons que malgré tout, la rupture a pu être symétrique, j´aimerais que l´on me calcule le poids de la structure supérieur pour pouvoir éstimé l´intensité du choc dû à la chute de se dernier sur un, voir 3 ètages puis le même choc répéter sur tout les étages, jusqu´au sous-sol.
+17
AlerterLe texte commence ainsi: « Les structures en acier sont particulièrement sensibles aux incendies, perdant rapidement leur résistance sous de hautes températures. »
=> C’est ce qu’on veut nous faire croire,
rappelons simplement que l’homme a eu les plus grandes difficultés à créer des fours suffisamment chauds pour faire fondre l’acier (1200-1400°C). Il a fallu des siècles pour inventer la sidérurgie.
Illustrer un tel mensonge avec de l’alu (photo d’avion) qui fond à 400°C est ridicule.
=> La réalité est: « Les structures en acier sont particulièrement résistantes aux incendies, conservant durablement leur résistance à hautes températures. »
On en revient à la question centrale: comment fait-on fondre de l’acier avec des poubelles de bureau et quelques litres de kérosène?
+47
AlerterIl n’est pire sourd qui ne veut point entendre, l’acier n’a pas « fondu » il a perdu de sa rigidité à cause du feu. Quand on voit les nombreuses images des incendies, il faut être sacrément de mauvaise foi pour prétendre qu’il s’agissait d’un « petit incendie de poubelles ».
+48
AlerterUn ingénieur en informatique, resté dans son bureau de la tour Sud le week-end précédant le 11 septembre, témoigne qu’une coupure générale de courant avait été programmée pour ce qui avait été qualifié de « travaux de maintenance ». Verrouillage de sécurité des portes, caméras, éclairage, ne fonctionnaient plus. La seule fois où il y avait eu une coupure de courant, d’après ce témoignage, c’était lorsqu’une bombe avait été posée dans le parking voitures des services secrets en 1993. La Commission a refusé ce témoignage qui accréditerait l’hypothèse de la pose d’explosifs pour une démolition contrôlée.
http://www.reopen911.info/11-septembre/36-h-de-coupure-de-courant-dans-le-wtc-sud-avant-les-attentats/
+50
AlerterLes commentaires sont fermés.