Le véritable bilan est probablement encore plus élevé si l’on tient compte des morts causées par le blocus humanitaire d’Israël.
Source : Sharon Zhang, Truthout
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
- Des Palestiniens fouillent les décombres d’un bâtiment dans un quartier en ruine de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, le 20 janvier 2025, alors que les habitants reviennent à la suite d’un accord de cessez-le-feu conclu la veille entre Israël et le groupe palestinien du Hamas. Eyad Baba / AFP via Getty Images
Les autorités de Gaza ont ajouté des milliers de noms au bilan du génocide israélien, portant le total à plus de 60 000 Palestiniens, alors que les sauveteurs parcourent la bande de Gaza à la recherche de corps dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.
Lundi, le chef du bureau d’information du gouvernement de Gaza, Salama Maarouf, a déclaré qu’il y avait au moins 14 222 personnes piégées sous les décombres, sur les routes ou dans des zones inaccessibles aux sauveteurs. Selon Maarouf, seulement 76 % des personnes tuées lors du génocide ont été amenées dans des centres médicaux, ce qui est le principal moyen utilisé par les autorités pour dénombrer les décès.
Cela porte le bilan officiel à 61 709 morts, dont 17 881 enfants, et au moins 111 588 blessés. Le bilan s’est déjà alourdi de plusieurs centaines de personnes depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, les sauveteurs ayant récupéré des corps dans les décombres.
Le corps du célèbre écrivain et militant palestinien Refaat Alareer a été retrouvé et déplacé par les autorités palestiniennes. Le porte-parole de la municipalité de Gaza, Asem Alnabih, a déclaré sur X que les autorités avaient récupéré le corps de Refaat Alareer mardi et l’avaient transféré, ainsi que plusieurs membres de sa famille, d’une tombe improvisée dans la ville de Gaza vers un cimetière proche d’Al-Shujaiya, son lieu de naissance et d’habitation.
« Chers amis de Refaat Alareer dans le monde entier, je tiens à vous informer qu’après de longues et pénibles recherches, nous avons enfin retrouvé le corps du docteur Refaat Alareer », a déclaré Alnabih. « Gardez-le dans vos prières et que sa famille et ses amis trouvent la force et la paix. »
Les forces israéliennes ont tué Refaat Alareer le 6 décembre, lors d’une frappe aérienne, après qu’il ait reçu des menaces pendant des semaines. Des enquêtes limitées sur cette frappe ont montré que les forces israéliennes avaient probablement visé Alareer pour l’assassiner.
La mise à jour du bilan par le gouvernement rapproche le nombre officiel de morts des estimations des chercheurs et des experts. Dans une étude publiée le mois dernier dans la revue The Lancet, les chercheurs ont indiqué que le nombre de morts était sous-estimé de 40 % au mois de juin, avec probablement au moins 64 000 décès dus à des lésions traumatiques à l’époque. Avec le même taux de sous-déclaration, cela porterait le nombre réel de décès à plus de 70 000, selon les chercheurs.
Le bilan pourrait être beaucoup plus élevé si l’on tient compte des décès causés par le blocus humanitaire israélien. Les groupes humanitaires avertissent depuis longtemps que les décès dus à la famine et à la maladie pourraient dépasser de loin les décès dus aux bombardements et autres attaques. En juillet dernier, des experts en santé publique ont déclaré que le nombre de morts pourrait s’élever à 186 000 ou plus, à en juger par les estimations antérieures des morts « indirectes » dans des conflits similaires.
Maarouf a également indiqué que plus de 2 millions de Palestiniens ont été déplacés de force par le génocide, « certains plus de 25 fois. »
Les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu, qui doit débuter en mars, ont commencé, selon les responsables du Hamas. Le cadre préliminaire de cette seconde phase prévoit la libération des prisonniers israéliens encore détenus à Gaza, tandis qu’Israël est censé libérer davantage de prisonniers palestiniens. Cette phase est également censée rapprocher la région d’une fin définitive des combats.
Toutefois, l’accord peut encore s’effondrer, en particulier si Israël continue à saboter les pourparlers sur le cessez-le-feu et s’il insiste pour poursuivre son massacre à Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé que des responsables américains, sous la direction de Joe Biden et de Donald Trump, lui auraient donné l’assurance qu’Israël pourrait reprendre le massacre si les négociations sur la deuxième phase n’aboutissaient pas.
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Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l’emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon et Bluesky
Source : Sharon Zhang, Truthout, 04-02-2025
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Un membre du Mémorial de l’Holocauste choisi par Trump déclare que les Palestiniens sont « fondamentalement mauvais »
Les défenseurs des droits des Palestiniens ont qualifié les remarques du membre du Conseil du Mémorial de l’Holocauste de « déséquilibrées, racistes et génocidaires. »
Source : Sharon Zhang, Truthout
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Une personne nommée par Donald Trump à un conseil chargé d’honorer les victimes de l’Holocauste et d’en prévenir un autre a suscité l’indignation après avoir déclaré que les Palestiniens de Gaza étaient « fondamentalement mauvais » et devaient être punis collectivement dans une tribune publiée le week-end dernier.
Martin Oliner, nommé par le président au Conseil du Mémorial de l’Holocauste, a exposé sa logique exterminationniste dans un article d’opinion paru dans le Jerusalem Post. Il a déclaré qu’il soutenait fermement les plans de Trump visant à déplacer de force tous les Palestiniens de la bande de Gaza, affirmant qu’il ne pensait pas que « les Gazaouis méritaient la moindre pitié » et que Trump n’était pas allé assez loin dans la condamnation des Palestiniens lors de ses récentes déclarations.
« Ne mâchons pas nos mots. Les habitants de Gaza sont collectivement coupables » de l’attaque du 7 octobre 2023, a écrit Oliner. « Ils sont fondamentalement mauvais et doivent payer le prix de leurs actes. »
« Les pays qui accueillent des habitants de Gaza doivent les contrôler et les surveiller de manière appropriée afin de les empêcher de causer d’autres dommages », a poursuivi Oliner. « Si suffisamment de pays s’impliquent, le problème international de Gaza pourrait être résolu. »
Oliner est également président de Religious Zionists of America [Sionistes religieux d’Amérique, NdT] et de l’institut pro-israélien Culture for Peace. Trump l’a nommé au conseil d’administration du Mémorial de l’Holocauste à la fin de son premier mandat.
La tribune d’Oliner, publiée samedi, a suscité l’indignation des défenseurs des droits des Palestiniens, qui ont demandé qu’il soit démis de ses fonctions.
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a qualifié l’article de « déséquilibré, raciste et génocidaire » et a déclaré que la haine d’Oliner à l’égard des Palestiniens est le même type de haine qui a sous-tendu d’autres massacres génocidaires.
Il est inacceptable que quelqu’un qui croit que tous les enfants et tous les autres membres d’une population sont « fondamentalement mauvais » et indignes de pitié occupe un poste au sein d’une organisation, qu’il s’agisse d’une entité privée ou publique », a déclaré le CAIR, appelant Trump à « renvoyer immédiatement » Oliner.
« Il devrait aller sans dire que les commentaires honteux, dangereux et carrément racistes de Martin Oliner devraient être disqualifiants pour toute personne occupant un poste dans notre gouvernement », a déclaré Margaret DeReus, directrice exécutive du projet politique de l’Institute for Middle East Understanding, dans un communiqué.
« Il est odieux qu’un membre nommé par le gouvernement américain puisse qualifier un enfant, où qu’il soit, quelle que soit sa race ou son origine nationale, de « mauvais » ou de méritant une mort violente. Nous avons vu ce type de rhétorique déshumanisante sur les Palestiniens susciter des crimes de haine violents ici aux États-Unis au cours des seize derniers mois », a poursuivi Mme DeReus.
Les experts et les responsables internationaux affirment depuis longtemps que l’assaut d’Israël sur Gaza équivaut à une punition collective des Palestiniens, ce qui constitue un crime de guerre. Les experts ont également averti que l’appel de Trump au nettoyage ethnique de la bande de Gaza constituait une incitation à commettre un crime de guerre.
Mardi, Trump a réitéré cet appel en déclarant que tous les Palestiniens devraient être expulsés de force de Gaza lors d’une conférence de presse donnée aux côtés du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Dans ces propos, Trump a déclaré que les États-Unis allaient « prendre le contrôle » de la bande de Gaza, ce qui lui a valu de vives critiques de la part des défenseurs des droits des Palestiniens.
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Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l’emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon et Bluesky
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