Source : The Intercept, Robert Mackey, 11-07-2018
Donald Trump a semé le chaos au sommet de l’OTAN à Bruxelles, mercredi, en envoyant un tweet incendiaire dans lequel il a exigé que l’Allemagne et les autres pays européens augmentent immédiatement leurs dépenses en défense, « IMMÉDIATEMENT ».
[A quoi sert l’OTAN si l’Allemagne paie des milliards de dollars à la Russie pour le gaz et l’énergie ? Pourquoi seuls 5 pays sur 29 ont respecté leurs engagements ? Les États-Unis paient pour la protection de l’Europe, puis perdent des milliards sur le commerce. Ils doivent verser 2 % du PIB IMMÉDIATEMENT, et non d’ici 2025.]
En prétendant que les États-Unis « paient pour la protection de l’Europe, puis perdent des milliards sur le commerce », M. Trump est revenu sur la plainte qu’il avait formulée en 1987, dans une lettre ouverte attaquant l’administration Reagan pour ne pas avoir demandé aux alliés des américains de payer davantage pour leur défense.
M. Trump a posté le tweet après avoir informé d’autres dirigeants de l’OTAN qu’il voulait qu’ils dépensent deux fois l’objectif précédemment convenu de 2 % de leur produit intérieur brut pour la défense.
Au début de la journée, Trump s’était passé de formalités polies et avait stupéfait le leader de l’alliance en affirmant que « l’Allemagne, en ce qui me concerne, est captive de la Russie » en raison d’un nouveau gazoduc pour importer du gaz naturel russe.
Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, a eu l’air déconcerté par l’attaque publique et brutale de Trump contre un allié clé des États-Unis. A la suite de l’accord sur le gaz, Trump a affirmé : « L’Allemagne est totalement contrôlée par la Russie ».
Au cas où la chancelière allemande Angela Merkel aurait manqué la tirade de Trump, le président américain a posté un enregistrement de ses commentaires sur Twitter.
[Petit déjeuner bilatéral avec le Secrétaire général de l’OTAN à Bruxelles (Belgique)…]
La vidéo de l’ensemble de l’échange, diffusée sur YouTube par la Maison-Blanche et RT, le réseau d’information financé par le Kremlin, a montré que M. Trump a également déclaré que l’Allemagne « n’aurait jamais dû être autorisée » à conclure un accord de plusieurs milliards de dollars avec Gazprom, la société gazière russe contrôlée par l’État. Le gouvernement allemand a récemment accepté de laisser Gazprom et ses partenaires construire le gazoduc Nord Stream 2 de 10 milliards de dollars sous la mer Baltique, ce qui donne à l’entreprise d’État russe un moyen de fournir du gaz à l’Europe occidentale qui ne dépendrait pas de l’ancien gazoduc traversant l’Ukraine.
Merkel, qui a grandi dans une Allemagne de l’Est dominée par les Soviétiques, a rejeté les critiques de Trump avant une rencontre avec lui mercredi après-midi.
[Merkel face à Trump à l’OTAN : Ici encore, la déclaration d’arrivée de la chancelière allemande avec des sous-titres en anglais. Ce matin, le président Trump a qualifié l’Allemagne de « prisonnière des Russes ».]
« J’ai fait moi-même connu une partie de l’Allemagne contrôlée par l’Union soviétique, a-t-elle dit aux journalistes, et je suis très heureuse aujourd’hui que nous soyons unis dans la liberté en tant que République fédérale d’Allemagne et que nous puissions ainsi dire que nous pouvons déterminer nos propres politiques et prendre nos propres décisions et cela est très bien ».
La chancelière a également rejeté l’affirmation de Trump selon laquelle les États-Unis « protègent l’Allemagne », en faisant remarquer que « la plus grande partie de notre capacité militaire est allouée à l’OTAN et que, jusqu’à aujourd’hui, nous avons une forte présence en Afghanistan. De cette façon, nous protégeons aussi les intérêts des États-Unis. »
[La porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, vient de confirmer que le président Trump réaffirmera que l’Allemagne est totalement contrôlée par les propos de la Russie lors de sa rencontre avec la chancelière Merkel plus tard dans la journée.]
Dans une partie de son monologue, Trump affirmait, à tort, que l’Allemagne achèterait « 70 % de son énergie à la Russie ». Selon le gouvernement allemand, seulement 9 % des besoins énergétiques du pays proviennent du gaz naturel russe.
[Trump affirme que l’Allemagne tire jusqu’à 70% de son énergie de la Russie. Selon le gouvernement allemand, c’est 9%. #NatoSummit]
Le président américain a également versé dans la fiction lorsqu’il a laissé entendre que l’Allemagne importait du gaz russe, mais que « vous avez un pays comme la Pologne qui ne veut pas accepter pas ce gaz… parce qu’elle ne veut pas être captive de la Russie ». Comme l’a fait remarquer le journaliste polonais Oskar Górzynski, la Pologne continue de tirer l’essentiel de son gaz de la Russie.
[Trump cite à nouveau la Pologne comme un bon exemple pour faire honte à l’Allemagne de sa position vis-à-vis de la Russie. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas raison au sujet de NS2, mais c’est déroutant. (Gardez à l’esprit que nous recevons encore la majorité du gaz de Russie, même si nous nous diversifions) https://twitter.com/John_Hudson/status/1016947262117691393 …]
M. Trump s’est également plaint, comme il le fait depuis trois décennies, que l’Allemagne et d’autres membres de l’alliance, dont la France, dépensent moins pour la défense que les États-Unis. Pour faire valoir son point de vue, M. Trump a fait référence à tort à toutes les dépenses de défense américaines comme s’il s’agissait d’une contribution à l’OTAN et a décrit à tort l’incapacité des autres alliés européens à dépenser davantage comme une dette impayée envers les États-Unis.
Si le but de Trump est de faire honte à l’Allemagne pour qu’elle paie plus pour sa propre défense, et pas seulement pour embarrasser Merkel dans l’espoir de saper sa popularité, son intervention a peu de chances de réussir.
Marcel Dirsus, politologue à l’Université de Kiel, a fait remarquer que Mme Merkel a plaidé en faveur d’une augmentation des dépenses de défense, mais « Trump rend son travail plus difficile car il est très impopulaire en Allemagne et les politiciens ne veulent pas qu’on les voie céder à ses menaces ».
[Tout le monde parle des dépenses de défense allemandes. Voici les arguments de Merkel en sa faveur. Trump rend son travail plus difficile parce qu’il est très impopulaire en Allemagne et que les politiciens ne veulent pas être perçus comme cédant à ses menaces. https://twitter.com/marceldirsus/status/1015513506072887296 …]
Un autre commentateur allemand, Ulrich Speck, a noté que les sondages montrent peu de soutien à la position de Mme Merkel selon laquelle l’Allemagne devrait dépenser plus qu’elle ne le fait déjà pour son armée.
[Sondage d’opinion en Allemagne : seulement 15% des Allemands sont d’accord avec Merkel que l’Allemagne devrait atteindre l’objectif de 2 % du PIB de dépenses pour la défense de l’OTAN en 2024. 24 % disent que 1,5 % c’est bien, 36 % disent que c’est déjà trop. https://www.welt.de/politik/deutschland/article179144290/Umfrage-Deutsche-sind-klar-gegen-Erhoehung-von-Militaerausgaben.html …]
Malgré les plaintes de Trump sur les dépenses de l’Allemagne en gaz russe, Mathieu von Rohr, rédacteur en chef adjoint pour les affaires étrangères de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, a souligné que Mme Merkel « a joué un rôle déterminant dans la réponse de l’Occident à la crise ukrainienne », qui a entraîné des sanctions contre les sociétés russes.
Von Rohr a également suggéré que le président russe Vladimir Poutine doit apprécier le spectacle d’un président américain enfonçant un coin dans l’alliance militaire dédiée à contenir la Russie.
[Poutine observant la réunion de l’OTAN]
Selon la journaliste d’origine russe Julia Ioffe, une source de Moscou participant au sommet a déclaré que le Kremlin était en effet satisfait des dommages causés par Trump à l’alliance.
[J’ai rencontré une ancienne source de Moscou ici à Bruxelles et je lui ai demandé comment Moscou voit Trump. « Comme un idiot, un bélier politique utile qui s’en prend à l’élite américaine et à l’OTAN ».]
Mise à jour : 11 juillet 2018, 13 h 34 EDT [Eastern Daylight Time]
Cet article et son titre ont été mis à jour après le tweet incendiaire que Donald Trump a posté après sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Photo du haut : Donald Trump a invité le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à déjeuner mercredi et lui a servi du jus d’orange et une tirade sur l’Allemagne.
Source : The Intercept, Robert Mackey, 11-07-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
La Macédoine, à l’instar des ex-républiques soviétiques, est principalement intéressée par la manne européenne : l’UE et les Américains ont déversé des millions de dollars dans les pays de l’Est, après la chute du communisme pour “assurer le basculement idéologique de ces pays”.
A titre d’info, depuis 2006, la Suisse fournit 1,302 milliard € / an.
https://www.eda.admin.ch/erweiterungsbeitrag/fr/home.html
Ce que le lien ne dit pas, est que cette « contribution » est la monnaie d’échange des accords bilatéraux négociés pour accéder au marché européen après le refus formel du peuple d’adhérer à l’UE en 1992 (la Norvège itou). Un désamour, surtout en Suisse Romande, qui se confirme d’année en année.
https://lesobservateurs.ch/2017/08/25/suisse-non-a-ladhesion-insidieuse-a-lue/
Certes, on s’est fait piéger par Schengen vendu avec le couplet habituel : sécurité, regain économique, toussi, toussa. L’UDC, parti de droite dominant que d’aucuns qualifient d’extrême droite, dépose une seconde initiative de référendum pour obliger Berne à appliquer strictement le référendum du 4 février 2014 qui réintroduisait le concept de l’immigration choisie.
Référendum torpillé avec la complicité bienveillante, voire aide active de Bruxelles… type 2005.
Le chantage recommence : Schengen dénié = accords bilatéraux caduques. Boum ! Bien sûr, les milieux économiques poussent à la roue « peignant le diable sur la muraille ».
Sauf que les tribulations du Brexit qui probablement tournera à une sortie abrupte, la résistance des Visegrad, les mouvements sociaux d’une Allemagne qui s’AfDise à toute vitesse, une Italie en révolte ouverte, une France en déconfiture rancie et un Euro phare d’économies surendettées, interpellent plus d’un pékin suisse !
Le peuple suisse choisira-t-il le camp de la peur ?
Alors que la plupart ignore que la Suisse fait déjà partie de l’OTAN (Eh oui !) à travers une de ses officines, le PpP, Parténariat pour la Paix… Ça ne s’invente pas !
2 avril 2017 – L’OTAN menace notre sécurité
https://www.letemps.ch/opinions/lotan-menace-securite
Et les pays neutres ? La Suède rétablit la conscription, ce au moment de la diffusion sur Arte d’un reportage édifiant intitulé «Guerre froide dans le Grand Nord». L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement d’Olof Palme qui préconisait la détente avec Moscou… et qui en mourut assassiné. L’adhésion de la Suisse au Partenariat pour la paix (ou PpP) de l’OTAN vaut-elle neutralité? William Perry, ex-Secrétaire à la Défense a déclaré: «La différence entre l’adhésion pleine et entière à L’OTAN et le PpP doit tendre à devenir plus ténue qu’une feuille de papier».
Des avions suisses survolent la Baltique aux côtés de chasseurs de l’OTAN.
19 réactions et commentaires
je ne sais pas si Trump se rapproche de la Russie comme encore entendu récemment.
Je ne sais pas si Trump fait de la comédie pour sauver sa tête, en désarmant les faucons.
Mais si c’est comédie, ce faisant il conforte gravement le peuple étasunien dans sa haine primaire de la Russie.
Après, il va avoir du mal à dire aux Américains, maintenant, vous pouvez aimer les Russes, je bluffais
+7
AlerterPar moment je me demande si Trump ne fait pas exprès de faire imploser l’OTAN parce qu’il serait bien plus pro russe que l’on ne pourrait le croire. Il joue l’adversaire acharné de la russie en disant tout et n’importe quoi sur l’Allemagne, ainsi, il affaiblit l’OTAN et renforce la position Russe. Soit Trump est l’être le plus stupide du monde, soit c’est un génie mais qui ne travaille pas pour les intérêts que l’on croit. Car il ne pourrait pas mieux s’y prendre si il cherchait a détruire l’OTAN ! Et c’est exactement ce qui pourrait arriver a terme ! Soit il est idiot, soit il JOUE l’idiot… Difficile a dire !
+1
AlerterBonjour,
Merkel est dans un corner, soit elle paye pour reter deans l otan et garder l union europeenne, soit elle sort de lunion europeenne pour sortir de l otan, et la le deutshmark explose à la hausse.TRump idiot ?Pzs du tout sure de cela!
+6
Alerteron apprend que la Macédoine fait un pas en avant pour le package UE-Otan. Histoire de bien montrer aux sceptiques qui croient les machins moribonds, qu’ils se trompent, puisqu’on se bouscule pour y adhérer.
faudrait peut-être que Poutine montre que ça commence à bien faire, par exemple, en ne se rendant pas à la cérémonie quasi otanienne du 11 novembre. Car ça apporterait quoi, d’y aller ?
+1
AlerterLa Macédoine, à l’instar des ex-républiques soviétiques, est principalement intéressée par la manne européenne : l’UE et les Américains ont déversé des millions de dollars dans les pays de l’Est, après la chute du communisme pour “assurer le basculement idéologique de ces pays”.
A titre d’info, depuis 2006, la Suisse fournit 1,302 milliard € / an.
https://www.eda.admin.ch/erweiterungsbeitrag/fr/home.html
Ce que le lien ne dit pas, est que cette « contribution » est la monnaie d’échange des accords bilatéraux négociés pour accéder au marché européen après le refus formel du peuple d’adhérer à l’UE en 1992 (la Norvège itou). Un désamour, surtout en Suisse Romande, qui se confirme d’année en année.
https://lesobservateurs.ch/2017/08/25/suisse-non-a-ladhesion-insidieuse-a-lue/
Certes, on s’est fait piéger par Schengen vendu avec le couplet habituel : sécurité, regain économique, toussi, toussa. L’UDC, parti de droite dominant que d’aucuns qualifient d’extrême droite, dépose une seconde initiative de référendum pour obliger Berne à appliquer strictement le référendum du 4 février 2014 qui réintroduisait le concept de l’immigration choisie.
Référendum torpillé avec la complicité bienveillante, voire aide active de Bruxelles… type 2005.
Le chantage recommence : Schengen dénié = accords bilatéraux caduques. Boum ! Bien sûr, les milieux économiques poussent à la roue « peignant le diable sur la muraille ».
Sauf que les tribulations du Brexit qui probablement tournera à une sortie abrupte, la résistance des Visegrad, les mouvements sociaux d’une Allemagne qui s’AfDise à toute vitesse, une Italie en révolte ouverte, une France en déconfiture rancie et un Euro phare d’économies surendettées, interpellent plus d’un pékin suisse !
Le peuple suisse choisira-t-il le camp de la peur ?
Alors que la plupart ignore que la Suisse fait déjà partie de l’OTAN (Eh oui !) à travers une de ses officines, le PpP, Parténariat pour la Paix… Ça ne s’invente pas !
2 avril 2017 – L’OTAN menace notre sécurité
https://www.letemps.ch/opinions/lotan-menace-securite
Et les pays neutres ? La Suède rétablit la conscription, ce au moment de la diffusion sur Arte d’un reportage édifiant intitulé «Guerre froide dans le Grand Nord». L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement d’Olof Palme qui préconisait la détente avec Moscou… et qui en mourut assassiné. L’adhésion de la Suisse au Partenariat pour la paix (ou PpP) de l’OTAN vaut-elle neutralité? William Perry, ex-Secrétaire à la Défense a déclaré: «La différence entre l’adhésion pleine et entière à L’OTAN et le PpP doit tendre à devenir plus ténue qu’une feuille de papier».
Des avions suisses survolent la Baltique aux côtés de chasseurs de l’OTAN.
+11
AlerterCertes, le référendum a donné 91% pour le changement de nom, préalable nécessaire à un rapprochement de la Macédoine avec l’UE et son inclusion dans l’OTAN.
Mais la semaine dernière il avait été dit que le referendum pour être valide devait absolument réunir plus de 50% de votants.
Or, hier il n’y a eu que 36% de votants: le boycott avait été le mot d’ordre de tous les partis opposés à l’UE.
Ce matin sur aucune radio ou télévision on ne rappelle cette condition sine qua non et répétée à l’envi partout la semaine dernière.
Encore la façon habituelle de traiter tous les résultats d’élection (Ukraine 2014) et les referendums (1995 France), Crimée, DNR, LNR, en les travestissant, renversant, mésinterprétant ?
+10
AlerterHum… un référendum qui donne 91% de non avec 36% de votants alors que les partisans du « non » ont appelé au boycott… Si les partisans du « non » n’avait pas appelé au boycott les non votants du « non » qui aurait voté « non » auraient transformé ça en oui ?
Je dois réviser ma logique Shadock pour comprendre une telle subtilité d’esprit qui me dépasse…
+0
AlerterA quoi bon toutes ces finasseries politico-diplomatiques?
Trump est beaucoup plus rustique (pragmatique?). L’OTAN est un des principaux clients du complexe militaro-industriel américain qui avale ¼ des impôts US, en pure perte par définition.
Trump emploie la menace et l’intimidation pour effectuer un « transfert de charges » vers les contribuables européens.
Plus brutalement s’agissant de sécurité, c’est ce qu’on appelle une tentative de racket… surtout que les USA on le monopole des « fournitures » de l’OTAN.
+7
AlerterJe cherchais à vérifier si D.Trump était contre le multilatéralisme ou à quel degré si cette opposition était partielle. Après son rejet du traité transpacifique et son hostilité du transatlantique, on pourrait dire oui mais ces traités sont sur le plan commercial et non nécessairement géopolitique, et qu’il faut alors vérifier sur d’autres sujets.
En ce qui concerne l’Otan, s’il force les Etats européens à y contribuer plus fortement comme on le lit par cet article, soit il le considère comme un poids et chercherait à s’en débarrasser (ce qui sera surprenant si un jour les USA abandonnaient l’Otan), soit il veut au contraire le consolider par provocation (mais cette méthode est plus politique que diplomatique dans ce cas, et s’il souhaite toujours l’Otan il a risqué une fragilité dans la cohésion en montrant l’idée d’une inutilité à ses propres alliés européens).
+2
AlerterUne autre explication plausible et plus simple : Faire comme les romains en Gaule avant la chute de Rome.
A la fin de l’empire, la Gaule était quasi-occupée par des troupes germaniques coalisées, dont les Francs Saliens. Economie pour Rome qui peut ainsi se permettre d’installer un nombre minimal de légions (l’une des raisons je suppose bien que non-historien, en plus de celle de construire un rempart militaire contre Attila).
+1
AlerterSi Trump veut que l’Allemagne n’achète plus de gaz aux russes, qu’il envoie des milliers de méthaniers de gaz liquéfié, moins chers que le gaz russe. CQFD
à part ça, l’OTAN est une drôle de salade avec un « allié » turc incontrôlable.
+4
AlerterElle ne perd pas le Nord cette Turquie !
Liée aux states par l’OTAN et à la Russie économiquement, tout baigne.
Brasse coulée ? Allez savoir. …
+0
AlerterOu que les méthaniers aillent en URSS acheter du gaz chez les Russes pour le revendre a l’Allemagne sous pavillon US… Je crois que Merkel aime bien les US, mais qu’elle n’a pas trop envie quand même d’être prises pour une conne.
+1
AlerterProchain Tweet de Trump : Le reste du monde doit IMMÉDIATEMENT s’affranchir d’une TAXE AMERICANA de 5% pour tout ce que l’Amérique donne au monde. Qui, à chaque fois, fait exploser la météorite qui menace de détruire le monde ? C’est toujours l’Amérique qui sauve le monde. CA SUFFIT l’ ingratitude.
+3
AlerterBah … les conseillers de Trump devraient informer leur patron que l’Allemagne a toujours eu un penchant secret, très secret, pour conclure des accords. Et tant qu’a faire, que les Etats-Unis ne se sont pas non plus privés de se servir d’une Allemagne défaite deux fois consécutivement pour asservir durablement l’Europe à l’issue du conflit 1939/1945.
Au début des années 1920 par exemple, l’Allemagne ne s’était déjà pas privée de conclure quelques accords avec l’URSS (accords de Rapallo), pieusement tus à ses alliés, car dans la foulée une envie pressante de consacrer l’amitié sincère qui l’unissait à d’autres pays européens l’amenait à signer des accords similaires avec ces derniers (accords de Gênes). On a le sens des affaires ou pas.
Ingratitude quand tu nous tiens …
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Rapallo_(1922)
La suite tout le monde connaît.
+1
AlerterComme ce monsieur Trump semble ne pas savoir à quoi sert l’OTAN, je lui suggère de demander aux néo-conservateurs ; ils lui expliqueront que l’OTAN c’est la branche européenne de l’armée américaine et qu’elle est arrivée en Europe en 1944-45 pour occuper l’Europe (au détriment de l’URSS). Cette occupation a transformé la plus grande part du continent en un protectorat, voire en colonie.
C’est pour cela que de Gaulle voulait sortir totalement de l’OTAN après la disparition de l’URSS et refusait de célébrer le débarquement des troupes d’occupation américaine de 1944.
+7
AlerterPatrique
Exact. Mais surtout que l’OTAN n’a plus de raison légitime d’exister depuis la disparition du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement du bloc de l’Est qui s’en est suivi.
Ou alors les Américains ont une autre idée en tête ?
Mais aussi que sont les troupes soviétiques qui ont contraint l’Allemagne nazie à la capitulation en 1945, quand bien même deux générations d’élèves ont été contraints de devoir réciter par coeur que c’étaient les Américains qui avaient délivré l’Europe de l’Allemagne nazie ….
À ce propos, s’il est incontestable que l’Europe était détruite à l’issue du second conflit mondial, il est tout aussi incontestable qu’à la même époque l’économie américaine était en lambeaux.
L’Amérique a rebondi économiquement en contraignant les pays européens à leur acheter les matériaux indispensables à leur reconstruction, lesquels matériaux étaient acheminés par bateaux entiers d’Amérique jusqu’aux portes de l’Europe.
+8
AlerterEt, à l’époque, ces mêmes matériaux achetés ( suivis des biens de consommation US) par les Européens avec l’argent du Plan Marshall si « généreusement » consenti. La boucle était bouclée. Comment faire du « Bien » en faisant des affaires.
+2
AlerterYes ! Et ça dure depuis 70 ans …
Ce « bienveillant » plan Marshall ou « plan de reconstruction de l’Europe » a été porté, entre autres, par Schuman et Monnet, « pères fondateurs de l’Europe » comme on a coutume de les consacrer aujourd’hui.
Malgré les contorsions sémantiques de certains, il est avéré depuis la déclassification de dossiers secrets américains en 2000, que les deux hommes avaient des liens très étroits avec la CIA.
Il est de bonne augure de jouer sur les mots en décrétant qu’ils n’étaient pas des « agents » de la CIA, il est néanmoins incontestable qu’ils travaillaient pour lesdits services secrets.
Le subtil Monnet a poursuivi son parcours européen dans les turbulences de l’après guerre.
Au début des années 50, de Gaulle refusa la Communauté Européenne de la Défense (CED) au nom de la souveraineté nationale.
Et une fois arrivé au pouvoir, il mit un terme aux financements occultes de la CIA. Les sommes versées par l’agence aux « géniteurs » européens de tous bords sur +/- 10 années sont estimées à 50 millions d’euros.
Petite parenthèse, de Gaulle détestait Robert Schuman, lequel avait notamment entretenu des liaisons ambiguës avec le régime nazi pendant la seconde guerre mondiale.
+1
AlerterLes commentaires sont fermés.