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16.décembre.201816.12.2018 // Les Crises

Adam Smith et les Gilets jaunes, par Eric Toussaint

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Source : CADTM, Eric Toussaint, 12-12-2018

Manifestation des Gilets Jaunes autour du rond-point de la Vaugine à Vesoul (Haute-Saône – France) (CC – Wikimedia)

Adam Smith (1723-1790) est en réalité très mal connu. Les néolibéraux et les défenseurs de l’ordre établi l’encensent en falsifiant systématiquement sa vision du monde. En fait, ils ne se préoccupent même pas de prendre sérieusement connaissance du contenu de son œuvre.

Quelques citations tirées de l’œuvre principale d’Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations [1], publiée en 1776 montrent à quel point son analyse de la société se réfère à la lutte des classes et permet de mettre en perspective ce que nous vivons aujourd’hui à l’heure du mouvement des Gilets jaunes. Bien sûr, citer Karl Marx permettrait de montrer à quel point l’analyse de ce révolutionnaire donne les clés essentielles pour comprendre ce qui se déroule sous nos yeux. Mais qui cela étonnerait-il ? Par contre, se référer à Adam Smith relève de la provocation. Il s’agit qu’on ouvre encore plus grand les yeux sur ce qui est en train de se passer et qu’on renforce nos arguments contre ceux qui considèrent l’injustice comme l’ordre naturel des choses. Un retour sur l’analyse des classes sociales réalisée par Adam Smith permet également de comprendre les éléments de continuité dans le système d’exploitation et de domination capitaliste. Bien sûr, la société a changé mais il y a de toute évidence des constantes qui méritent d’être soulignées.

Adam Smith, cette icône des Macroniens et de l’écrasante majorité de ceux/celles qui soutiennent que le système capitaliste est l’horizon indépassable de la société, a mis sous une lumière tout à fait crue l’action de la classe capitaliste et le soutien dont elle bénéficie au niveau des lois et du parlement. Cela mérite vraiment d’être lancé à la figure de prétendus experts et des journalistes main stream qui en réalité mettent leur énergie au service de l’injustice et qui d’Adam Smith ne connaissent vaguement que la « main invisible » [2].

Adam Smith décrit la mécanique de la lutte de classes

Adam Smith réalise une analyse très fine des classes sociales de son époque et en particulier de la classe capitaliste et de la classe ouvrière. Il décrit la mécanique de la lutte de classes.

Dans ce passage, il explique ce qui fait consensus dans la « bonne » société de son époque (et cela reste valable aujourd’hui) :
« On n’entend guère parler, dit-on, de Coalitions entre les maîtres, et tous les jours on parle de celles des ouvriers. Mais il faudrait ne connaître ni le monde, ni la matière dont il s’agit, pour s’imaginer que les maîtres se liguent rarement entre eux. Les maîtres sont en tout temps et partout dans une sorte de ligue tacite, mais constante et uniforme, pour ne pas élever les salaires au-dessus du taux actuel. Violer cette règle est partout une action de faux frère et un sujet de reproche pour un maître parmi ses voisins et pareils. À la vérité, nous n’entendons jamais parler de cette ligue, parce qu’elle est l’état habituel, et on peut dire l’état naturel de la chose, et que personne n’y fait attention. » [3].
Adam Smith affirme que les maîtres font des complots pour faire baisser les salaires
Remettons cela dans l’air du temps de ce premier quart du 21e siècle, le patronat se concerte pour éviter qu’on augmente le salaire minimum légal ou les revenus de la majorité des salariés. Les patrons qui voudraient lâcher une augmentation de salaire seraient perçus comme de faux frères, comme des traîtres à leur classe. Les médias dominants ne parlent pas de l’action du patronat pour empêcher l’augmentation des salaires car cela fait partie de l’ordre normal.
Poursuivons l’exposé d’Adam Smith : « Quelquefois, les maîtres font entre eux des complots particuliers pour faire baisser au-dessous du taux habituel les salaires du travail. Ces complots sont toujours conduits dans le plus grand silence et dans le plus grand secret jusqu’au moment de l’exécution ; et quand les ouvriers cèdent comme ils font quelquefois, sans résistance, quoiqu’ils sentent bien le coup et le sentent fort durement, personne n’en entend parler. »
Vous avez bien lu, Adam Smith parle de complots entre patrons pour baisser les salaires. C’est bien ce qui se passe aujourd’hui dans le prolongement de la grande offensive du Capital contre le Travail, entamée il y a maintenant près de 30 ans par Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Effectivement, les médias dominants et les gouvernants ne soufflent mot de cette action concertée des capitalistes pour baisser les salaires.

Portrait d’Adam Smith (1723-1790) (CC – Wikimedia)

Continuons la lecture d’Adam Smith dont les mots pourraient s’appliquer au mouvement des Gilets jaunes : « Souvent, cependant, les ouvriers opposent à ces coalitions particulières une ligue défensive ; quelquefois aussi, sans aucune provocation de cette espèce, ils se coalisent de leur propre mouvement, pour élever le prix de leur travail. Les prétextes ordinaires sont tantôt le haut prix des denrées, tantôt le gros profit que font les maîtres sur leur travail. Mais que leurs ligues soient offensives ou défensives, elles sont toujours accompagnées d’une grande rumeur. »
Certains diront que cette description n’a rien à voir avec les Gilets jaunes parce que ceux-ci agissent contre l’augmentation des taxes. Ceux qui diront cela n’ont pas écouté ce qui ressort des propos tenus par une très grande majorité de Gilets jaunes. Ils rejettent les augmentations de taxes prévues par Macron parce que leurs salaires ou leurs retraites (c’est-à-dire un salaire différé) sont insuffisants et ils souhaitent une augmentation du salaire minimum légal et, en général, des salaires et revenus de substitution pour ceux et celles d’en bas. Macron essaye d’ailleurs de désamorcer le mouvement en annonçant le 10 décembre l’augmentation de 100 euros du salaire d’un travailleur au Smic à partir de janvier 2019 mais sans augmenter d’autant le Salaire minimum légal et sans que cela coûte quoique ce soit aux patrons. Par ailleurs, les gilets jaunes s’opposent aussi à l’injustice fiscale et donc aux cadeaux faits aux riches. Ils souhaitent une baisse des taxes qui pèsent sur la majorité sociale et ils ont raison. Par exemple, il faut baisser la TVA sur les produits de première nécessité, sur l’électricité, le gaz, l’eau, en tout cas en dessous d’un certain niveau de consommation en tenant compte de la composition du ménage et d’autres critères pertinents. A ce niveau Macron tente de convaincre le mouvement en confirmant l’annulation de l’augmentation de la taxe sur les combustibles mais il affirme qu’il ne rétablira pas l’impôt sur la fortune. Personne de sérieux ne peut être dupe.

Poursuivons la lecture d’Adam Smith qui se réfère à l’action des prolétaires de son époque : « Dans le dessein d’amener l’affaire à une prompte décision, ils ont toujours recours aux clameurs les plus emportées et, quelquefois, ils se portent à la violence et aux derniers excès. Ils sont désespérés et, agissant avec l’extravagance et la fureur de gens au désespoir, réduits à l’alternative de mourir de faim ou d’arracher à leurs maîtres par la terreur la plus prompte condescendance à leurs demandes. »

Adam Smith a l’air de nous parler des Gilets Jaunes qui agissent « avec l’extravagance et la fureur de gens au désespoir ».

Poursuivons : « Dans ces occasions, les maîtres ne crient pas moins haut de leur côté ; ils ne cessent de réclamer de toutes leurs forces l’autorité des magistrats civils, et l’exécution la plus rigoureuse de ces lois si sévères portées contre les ligues des ouvriers, domestiques et journaliers. »

Ne dirait-on pas une description de ce qui se passe en France depuis le début du mouvement, et surtout depuis l’acte 2 qui s’est déroulé le 1er décembre 2018. Les porte-parole des patrons et, surtout, le chef de l’État ainsi que le premier ministre n’ont eu cesse de « réclamer de toutes leurs forces l’autorité des magistrats civils, et l’exécution la plus rigoureuse de ces lois si sévères portées contre les ligues des ouvriers, domestiques et journaliers. »

Cette énumération est intéressante : « ouvriers, domestiques et journaliers », cela fait penser aux différentes catégories du peuple qui se mobilisent dans le cadre des gilets jaunes. Il serait intéressant d’actualiser cette énumération aujourd’hui car il est clair que différentes catégories agissent ensemble, notamment ceux et celles qui ont un emploi salarié, des sans-emplois, des retraités, des travailleurs indépendants, des petits boulots dans le secteur informel… Cela crée une alliance extrêmement importante.

Le gouvernement a répondu au mouvement par une répression croissante

La ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur, le président de la république, le premier ministre « porte-parole » des riches et des patrons, les chefs des corps de police et d’autres corps de répression ainsi que la haute magistrature ont répondu au mouvement par une répression croissante et ont affirmé qu’on allait appliquer les lois les plus sévères à l’égard des protestataires. Et ils sont passés aux actes.

J’ai affirmé au début de cet article qu’Adam Smith parlait clairement de luttes de classes, il me reste à démontrer qu’il le faisait avec précision car il analysait la société comme étant divisée en classes sociales dont deux étaient antagoniques :

« C’est par la convention qui se fait entre ces deux personnes (l’ouvrier et le capitaliste) dont l’intérêt n’est nullement le même, que se détermine le taux commun des salaires. Les ouvriers désirent gagner le plus possible ; les maîtres, donner le moins qu’ils peuvent ; les premiers sont disposés à se concerter pour élever les salaires, les seconds pour les abaisser.

Il n’est pas difficile de prévoir lequel des deux partis, dans toutes les circonstances ordinaires, doit avoir l’avantage dans le débat, et imposer forcément à l’autre toutes ses conditions. Les maîtres, étant en moindre nombre, peuvent se concerter plus aisément ; et de plus, la loi les autorise à se concerter entre eux, ou au moins ne leur interdit pas, tandis qu’elle l’interdit aux ouvriers. »

Adam Smith : Nous n’avons point d’actes du parlement contre les patrons qui tendent à abaisser le prix du travail

Dans le passage que nous venons de lire, Adam Smith a mis en évidence le fait que la classe des salariés et la classe des capitalistes ont des intérêts contradictoires, il explique qu’en général les patrons ont des avantages dans la lutte sur les ouvriers : ils peuvent tenir plus longtemps et ils ont la loi de leur côté.

Dans le passage suivant, Smith ajoute que les patrons ont le parlement de leur côté. Il précise que grâce au capital qu’ils ont amassé ils peuvent tenir plus longtemps que les ouvriers dans un conflit.

« Nous n’avons point d’actes du parlement contre les ligues (patronales) qui tendent à abaisser le prix du travail ; mais nous en avons beaucoup contre celles qui tendent à le faire hausser. »


L’analyse de la société capitaliste faite par Adam Smith est fort proche de celle que Marx et Engels ont fait 70 ans plus tard

Dans les citations qui suivent, on découvre que ce qu’écrit Adam Smith dans les années 1770 n’est pas très éloigné de ce qu’écriront Karl Marx et Friedrich Engels 70 ans plus tard dans le fameux Manifeste communiste.

Selon Adam Smith, l’ouvrier crée donc de la valeur… sans qu’il n’en coûte au capitaliste : « Quoique le premier (l’ouvrier) reçoive des salaires que son maître lui avance, il ne lui coûte (au capitaliste), dans le fait, aucune dépense, la valeur de ces salaires se retrouvant en général avec un profit de plus dans l’augmentation de valeur du sujet auquel ce travail est appliqué. » [4].

L’ouvrier ne coûte au capitaliste aucune dépense

Il ajoute : « Le travail d’un ouvrier de manufacture ajoute en général, à la valeur de la matière sur laquelle il travaille, la valeur de sa subsistance et du profit du maître. » [5]

Vous avez bien lu : Adam Smith affirme que le travail réalisé par l’ouvrier crée le profit du maître. Ici on est à cent lieues ou même à des années lumières du conte de fée capitaliste que raconte Macron, en particulier, et les défenseurs du système capitaliste, en général. Selon eux les capitalistes créent autant de valeur que l’ouvrier, si pas plus.

Or Adam Smith et Karl Marx considèrent que le patron ne produit pas de valeur. C’est l’ouvrier qui la produit.

L’ouvrier crée donc de la valeur… sans qu’il n’en coûte au capitaliste : « Quoique le premier (l’ouvrier) reçoive des salaires que son maître lui avance, il ne lui coûte (au capitaliste), dans le fait, aucune dépense, la valeur de ces salaires se retrouvant en général avec un profit de plus dans l’augmentation de valeur du sujet auquel ce travail est appliqué. » [6] C’est un peu alambiqué comme formule mais c’est clair quand même.


Ce qui motive le capitaliste selon Adam Smith

« Le seul motif qui détermine le possesseur d’un capital à l’employer plutôt dans l’agriculture ou dans les manufactures, ou dans quelque branche particulière de commerce en gros ou en détail, c’est la vue de son propre profit. »

Ici Adam Smith explique que le capitaliste ne cherche que son propre profit. Selon Smith le capitaliste se fout pas mal de savoir si son capital servira ou non à l’activité productive de son pays, l’important c’est que son pognon rapporte encore plus de pognon.

Smith va plus loin : « Il n’entre jamais dans sa pensée de calculer combien chacun de ces différents genres d’emploi mettra de travail productif en activité, ou ajoutera de valeur au produit annuel des terres et du travail de son pays. »

Si on paraphrase cette dernière phrase de Smith, il écrit noir sur blanc qu’il n’entre jamais dans la pensée du capitaliste de calculer combien ses investissements mettront de travail productif en activité dans son pays.

Adam Smith considère qu’il y a trois classes sociales fondamentales : 1. la classe des propriétaires terriens qui vit de la rente ; 2. celle qui vit des salaires et 3. la classe capitaliste qui vit des profits. Adam Smith identifie à sa manière la conscience et les intérêts de ces trois classes sociales.

« La masse totale du produit annuel de la terre et du travail d’un pays, ou, ce qui revient au même, la somme totale du prix de ce produit annuel, se divise naturellement, comme on l’a déjà observé, en trois parties : la Rente de la terre, les Salaires du travail, les Profits des capitaux, et elle constitue un revenu à trois différentes classes du peuple : à ceux qui vivent de rentes, à ceux qui vivent de salaires, à ceux qui vivent de profits. Ces trois grandes classes sont les classes primitives et constituantes de toute société civilisée, du revenu desquelles toute autre classe tire en dernier résultat le sien. » [7].

Parlant de la classe des rentiers c’est-à-dire des propriétaires terriens, Adam Smith affirme : « Des trois classes, c’est la seule à laquelle son revenu ne coûte ni travail, ni souci, mais à laquelle il vient, pour ainsi dire de lui-même, et sans qu’elle lui apporte aucun dessein ni plan quelconque. Cette insouciance, qui est l’effet naturel d’une situation aussi tranquille et aussi commode, ne laisse que trop souvent les gens de cette classe, non seulement dans l’ignorance des conséquences que peut avoir un règlement général, mais les rend même incapables de cette application d’esprit qui est nécessaire pour comprendre et pour prévoir ces conséquences. »

Selon Adam Smith, l’intérêt de la classe salariée est directement lié à l’intérêt général de la société

Ensuite il parle de la classe qui vit des salaires. Il affirme que l’intérêt de cette classe est directement lié à l’intérêt général de la société. Mais, affirme Smith, la classe salariée est tellement abrutie par le travail et tellement dénuée d’éducation qu’elle n’est pas capable de comprendre l’intérêt général ou même son propre intérêt. Ceux d’en haut ne l’écoute que quand la clameur populaire sert les intérêts d’une partie des capitalistes.

L’intérêt de la seconde classe, celle qui vit de salaires, est tout aussi étroitement lié que celui de la première à l’intérêt général de la société. (…) Cependant, quoique l’intérêt de l’ouvrier soit aussi étroitement lié avec celui de la société, il est incapable ou de connaître l’intérêt général ou d’en sentir la liaison avec le sien propre. Sa condition ne lui laisse pas le temps de prendre les informations nécessaires ; et en supposant qu’il pût se les procurer complètement, son éducation et ses habitudes sont telles qu’il n’en serait pas moins hors d’état de bien décider. Aussi, dans les délibérations publiques, ne lui demande-t-on guère son avis, bien moins encore y a-t-on égard, si ce n’est dans quelques circonstances particulières où ses clameurs sont excitées, dirigées et soutenues par les gens qui l’emploient et pour servir en cela leurs vues particulières plutôt que les siennes.

Adam Smith : l’intérêt particulier des capitalistes est toujours différent et même contraire à celui du public

Enfin, il décrit la classe des capitalistes et il affirme sans mettre des gants que « l’intérêt particulier » des capitalistes « est toujours (…) différent et même contraire à celui du public » !!!

« Ceux qui emploient l’ouvrier constituent la troisième classe, celle des gens qui vivent de profits. C’est le capital qu’on emploie en vue d’en retirer du profit, qui met en mouvement la plus grande partie du travail d’une société. Les opérations les plus importantes du travail sont réglées et dirigées d’après les plans et les spéculations de ceux qui emploient les capitaux ; et le but qu’ils se proposent dans tous ces plans et ces spéculations, c’est le profit. (…) Les marchands et les maîtres manufacturiers sont, dans cette classe, les deux sortes de gens qui emploient communément les plus gros capitaux et qui, par leurs richesses, s’y attirent le plus de considération. Comme, dans tout le cours de leur vie, ils sont occupés de projets et de spéculations, ils ont en général plus de subtilité dans l’entendement que la majeure partie des propriétaires de la campagne. (…) Cependant, l’intérêt particulier de ceux qui exercent une branche particulière de commerce ou de manufacture est toujours, à quelques égards, différent et même contraire à celui du public. »

Ensuite Smith concentre sa description sur les capitalistes qui se spécialisent dans le commerce et qui cherchent à passer des accords entre eux pour éviter la concurrence et pour hausser les prix sur le dos des consommateurs :

« L’intérêt du marchand est toujours d’agrandir le marché et de restreindre la concurrence des vendeurs. Il peut souvent convenir assez au bien général d’agrandir le marché mais de restreindre la concurrence des vendeurs lui est toujours contraire, et ne peut servir à rien, sinon à mettre les marchands à même de hausser leur profit au-dessus de ce qu’il serait naturellement et de lever, pour leur propre compte, un tribut injuste sur leurs concitoyens. »

Smith met en garde contre les projets de lois qui proviennent des capitalistes spécialisés dans le commerce car ceux-ci ont « intérêt à tromper le public » :

« Toute proposition d’une loi nouvelle ou d’un règlement de commerce qui vient de la part de cette classe de gens doit toujours être reçue avec la plus grande défiance, et ne jamais être adoptée qu’après un long et sérieux examen, auquel il faut apporter, je ne dis pas seulement la plus scrupuleuse, mais la plus soupçonneuse attention. Cette proposition vient d’une classe de gens dont l’intérêt ne saurait jamais être exactement le même que l’intérêt de la société, qui ont, en général, intérêt à tromper le public et même à le surcharger et qui, en conséquence, ont déjà fait l’un et l’autre en beaucoup d’occasions » [8].

On trouve également chez Smith d’autres jugements qui donnent de l’urticaire aux gouvernants et aux idéologues qui revendiquent son héritage : “Les commerçants anglais se plaignent fréquemment du niveau élevé des salaires dans leur pays. Ils expliquent que ce niveau élevé est la cause de la difficulté de vendre leurs marchandises à des prix aussi compétitifs que les autres nations. Mais ils gardent le silence sur leurs bénéfices élevés. Ils se plaignent des bénéfices élevés des autres mais entourent de silence les leurs. Dans beaucoup de cas, les bénéfices élevés du capital peuvent contribuer beaucoup plus à la hausse du prix des marchandises que les salaires exorbitants” [9]. Cette déclaration est une véritable hérésie pour les patrons qui rendent les coûts salariaux – toujours trop élevés à leur goût – responsables de l’inflation et du manque de compétitivité.

Ces éléments sont bien plus essentiels dans la pensée d’Adam Smith que la fameuse main invisible (qu’il ne mentionne qu’à trois reprises dans son œuvre) et vu leur caractère éminemment dangereux pour l’ordre capitaliste, ils sont systématiquement passés sous silence par la pensée économique dominante [10].

Un des points communs entre Smith et Marx, c’est qu’ils analysent la société en termes de classes sociales. Une des différences fondamentales entre Adam Smith et Karl Marx tient au fait que le premier, bien que conscient de l’exploitation à laquelle le patron soumet l’ouvrier, soutient les patrons tandis que le second est pour l’émancipation des ouvriers.

Le mouvement qui vient de renaître, tout en réveillant de nouvelles espérances, donne un solennel avertissement de ne pas retomber dans les vieilles erreurs

Notes

[1] Adam SMITH. 1776. Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Flammarion, Paris, 1991, 2 tomes, 1060 p. (traduction en espagnol : Investigación sobre la naturaleza y causas de la riqueza de las naciones, Fondo de Cultura Económica, Mexico, 1979, 917 p.)
Cette citation provient du Livre I, p.147 de l’édition en français.

[2] Voici la fameuse citation sur l’action de la main invisible dans laquelle il se réfère à l’action du capitaliste : « À la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que (sic) son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. » Livre IV, ch. 2, 1776 ; d’après réédition, éd. Flammarion, 1991, tome II p. 42-43. En réalité la métaphore de la main invisible occupe une place marginale dans la vision du monde d’Adam Smith telle qu’il la développe dans la Richesse des Nations. Encore faut-il prendre la peine de lire son œuvre pour s’en rendre compte !

[3] Adam Smith, Livre I, chapitre 8, p. 137 et 138. Les six citations qui suivent proviennent du même passage du livre.

[4] Adam Smith, Livre I, p. 417.

[5] Adam SMITH. 1776. Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Flammarion, Paris, 1991, 2 tomes, 1060 p. (traduction en espagnol : Investigación sobre la naturaleza y causas de la riqueza de las naciones, Fondo de Cultura Económica, Mexico, 1979, 917 p.)
Cette citation provient du Livre I, p.147 de l’édition en français. Traduits en termes marxistes, cela signifie que l’ouvrier reproduit au cours de son travail la valeur d’une partie du capital constant (c-est-à-dire les moyens de production – la quantité de matières premières, d’énergie, la fraction de la valeur de l’équipement technique utilisé… – qui rentrent dans la production d’une marchandise donnée) auquel s’ajoutent le capital variable correspondant à son salaire et le profit du patron, appelé par Karl Marx, la plus-value.

[6] Adam Smith, Livre I, p. 417.

[7] Adam Smith, Livre 1, p. 334, 335 et 336. Les citations qui suivent proviennent également de cette partie du Livre 1.

[8] Ici se termine les citations qui proviennent d’Adam Smith, Livre 1, p. 334, 335 et 336.

[9] Adam Smith, p. 534, édition en espagnol.

[10] C’est le cas, par exemple, d’Alan Greenspan qui dans son autobiographie « Le temps des turbulences » parue en 2007, consacre sept pages élogieuses à Adam Smith en expurgeant de sa pensée toute référence au travail salarié comme créateur du profit, toute référence à la théorie de la valeur travail, toute référence à la lutte des classes (Alan Greenspan, Le Temps des Turbulences, JC Lattès, 2007, p. 338 à 344).

[11] L’Association internationale des travailleurs (AIT), connue comme 1e Internationale, est fondée en 1864 notamment par Karl Marx et Friedrich Engels. S’y retrouvent des collectivistes dits « anti-autoritaires » (le courant international de Michel Bakounine), des collectivistes (marxistes), des mutuellistes (partisans de Pierre-Joseph Proudhon) … Collaborent ensemble des militants politiques, syndicalistes et coopérativistes. La 1re Internationale est dissoute après l’échec de la Commune de Paris de 1871.

Source : CADTM, Eric Toussaint, 12-12-2018

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Commentaire recommandé

FARINET // 16.12.2018 à 10h35

Les Medefistes et Jeunes Macroniens sont par nature, intelligents, puisqu’ils ont fait des études !
Donc eux seuls ont le recul et le libre arbitre nécessaire pour comprendre les écrits des philosophes et scientifiques.
Leur configuration cérébrale est telle qu’ils savent extraire la quintessence, la pureté chimique de la pensée.
Aucune interprétation, seule l’objectivité leur permet d’accéder à la certitude d’avoir tout compris .
Cela vaut pour l’économie mais aussi pour les sciences (l’économie n’étant pas une science).
Donc ce qui est vrai pour la richesse des nations, l’est aussi pour le Darwinisme, on ne retient que ce que l’on veut, on ne reteint que ce qui nous arrange sans voir ce qu’il y a à côté.
Même si le bon Charles avait relativisé avec l’altruisme paradoxal qui entrait en partie, en contradiction avec sa théorie.
A la suite Hamilton, Lamarck et Kropotkine ont montré que l » entraide est un facteur déterminant de développent de l’espèce.
Lisez ce très beau livre La Vie secrète des arbres Peter Wohlleben qui montre l’importance de la solidarité, la complexité et l’intérêt de la mise en œuvre de l’entraide pour la survie d’une forêt.
Alors ce qui est vrai pour les végétaux serait nul pour les humains.
Pourtant l’entraide a plus fait pour la survie que les guerres et les batailles.
L’une construit, l’autre détruit.
La justice, l’égalité, le partage sont les seuls vecteurs d’une humanité qui ne soit pas simplement mercantile économique.
Chaque rond point de GJ est un arbre qui cache une forêt d’humanité plus solidaire, un vivre ensemble à partager sans modération.

74 réactions et commentaires

  • Guadet // 16.12.2018 à 07h35

    On ne va jamais chercher chez un auteur que ce qu’on veut y lire. On ajoute aujourd’hui à ce premier défaut celui de transformer sans réflexion en système, l’idée qu’un penseur n’exprimait justement que pour provoquer son lecteur à la réflexion. L’époque est à l’efficacité (fantasmée), pas à la réflexion.

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    • Marie // 16.12.2018 à 10h34

      D’accord avec vous. Au delà de « la main invisible » de Smith, ma mémoire évoque (quant aux gilets jaunes) un pièce de théâtre oubliée, de Guy Foissy, intitulée :  » Je m’appelle Rhubarbe ». L’histoire d’un homme devenu clochard : poursuivant son rêve, il s’est acheté une voiture de super luxe…et n’a pas un sou vaillant (au sens propre) pour vivre; il frappe donc à la porte d’un monastère….

        +1

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      • NICOLE DE NICOMAQUE // 17.12.2018 à 22h19

        Merci ; je vais aller voir à propos de  » Je m’appelle Rhubarbe  » de Guy Froissy.

        Personnellement je pense aussi à ce livre  » La République de Mek-Ouyes  » de Jacques Jouet / ed.P.O.L.

         » Déçu par la vie et par la République de France, René Pascale-Sylvestre, ancien chauffeur de préfet puis de sous-préfet, pour l’heure chauffeur routier, décide de changer de vie et de nom. Son épouse (Thérèse) et lui se séparent. Il s’appellera dorénavant Mek-Ouyes. Il arrête son camion sur une aire d’autoroute (l’aire de la bouscaille) ; il s’empare de son chargement, extrêmement sensible de tricoruzène défoliant ; il fonde, sur cette aire, la République de Mek-Ouyes. Le monde entier s’intéresse à la République de Mek-Ouyes. Des individus soutiennent solidairement Mek-Ouyes dans sa décision. On lui apporte du vin et des vivres »…

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    • Dominique Gagnot // 16.12.2018 à 14h57

      Voici exposé notre système capitaliste comme jamais on ne l’enseigne : sous son vrai jour. Les raisons des catastrophes économiques, sociales et écologiques deviennent éclatantes… Lien gratuit :

      https://www.dropbox.com/s/1931rl51zdahgay/Comprendre%20l-Arnaque%20capitaliste%20265.pdf?dl=0

        +5

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      • Dominique Gagnot // 16.12.2018 à 19h09

        Avant de vous prendre la tête avec Marx, Proudhon, Smith et autres, lisez « Comprendre l’Arnaque capitaliste et Imaginer le système d’après « .
        Lien ici : https://www.dropbox.com/s/1931rl51zdahgay/Comprendre%20l-Arnaque%20capitaliste%20265.pdf?dl=0

        Le capitalisme est un système tout Con, vraiment très con.
        Mais tout a été fait pour que ça ressemble à un sac de nœuds. (mieux vaut que le quidam ne comprenne pas les entourloupes)
        Quantité d’auteurs l’ont étudié de l’intérieur, et n’ont que des visions partielles, et font rarement de liens entre les différents aspects et conséquences. Alors que TOUT est lié. Une fois que l’on a pigé, c’est très simple. Un enfant de 10 ans comprend. Le problème est de combattre les idées reçues, et pour beaucoup c’est très difficile. C’est parfois une vie que l’on nous a remplie de certitudes qu’il faut remettre en question. Dur dur d’admettre que la Terre tourne autour du Soleil…

        Pour étudier le capitalisme (comme n’importe quelle usine à gaz), il faut se placer à l’extérieur de celle ci !!!,
        (prendre le point de vue d’un extra terrestre…)

        Lisez ce livre, il n’est pas épais, et vous en saurez plus que Marx !

        Ce qui me gonfle énormément est que l’on mesure généralement l’intérêt d’un bouquin à son épaisseur… 100 petites pages ça semble ridicule, alors que tout y est. On pourrait disserter à l’infini sur chaque paragraphe, et faire 1000 pages. Mais mon but est précisément de ne pas embrouiller le lecteur dans des développements sans fin, et ne retenir que l’essentiel.
        Si vous avez des remarques elles sont bienvenues.

          +2

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    • Pasenax // 16.12.2018 à 20h50

      Pragmatisme contre esprit de système, bien sûr. C’est vrai pour tout système : le système libéral qui envoie les enfants dans les mines et le système marxiste qui envoie les peuples au goulag.
      Le pragmatisme, c’est notamment la connaissance la nature humaine, faite d’égoïsme ou de don de soi, d’orgueil ou d’humilité, de lucidité ou d’aveuglement, de recherche de l’ntérêt particulier ou du bien commun….
      Mettre tout cela dans un système unique et mettre ensuite les gens au pas dans ce système, c’est à coup sur la route de l’enfer sur terre.

        +2

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      • Dominique Gagnot // 16.12.2018 à 23h04

        Si votre message répond au mien, vous n’avez pas lu le livre en question, ou n’y avez rien compris. Sans doute que vous répétez ce que « ON » vous a mis dans la tête. Si je suis à coté de la plaque, dites moi… 🙂

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      • Dominique Gagnot // 19.12.2018 à 00h44

        Le pragmatisme c’est surtout accepter que seule une gestion collective et intelligente, (le libéralisme c’est la gabegie) de certaines ressources pourrait éviter la disparition de notre espèce à brève échéance…Et dans ce cas, ben la nature humaine…

        Ceci dit, il n’y a que des ayatollahs libéraux pour croire qu’il n’y a que 2 alternatives !
        Il y en a au moins 3…

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  • Bob forrester // 16.12.2018 à 08h05

    En économie comme ds tte science la question fondamentale est : quelles sont les lois qui gouvernent.
    Marx a découvert la plus value ds la science éco et en histoire que le mvt de la société capitaliste la conduit vers la dictature du proletariat. Dictature inverse de celle qui ns opprime , cf 2005 où cette dictature de l oligarchie s est révélee au grd jour.
    On voit bien à l étude que le capitaliste est pris entre le marteau de la concurrence et l enclume de la résistance ouvriere. Et que c est la baisse tendancielle du taux de profit qui engendre la lutte de la classe capitaliste contre les salaries.

      +13

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    • NioulGui // 16.12.2018 à 09h25

      Encore faudrait il que l’économie en soit une, de science …
      Or dans la mesure ou ses fondamentaux et axiomes sont totalement erronés : confusion manifeste entre énergie et travail, contradiction évidente dans l’annonce de la rareté des ressources mais dans le fait de trouver normal de les détruire (oui oui détruire, c’est le mot…) dans la consommation, etc etc . L’économie n’est rien d’autre qu’une religion dont les différentes chapelles se querellent sur des détails sans jamais (ou si peu) remettre en cause le raisonnement de base…
      Enfin le capitalisme est un leurre dans le cas de ressources physiques dont la quantité accessible est finie, de fait quand l’un des acteurs s’en approprie une partie il prive forcément les autres intervenants de la quantité qu’il a prélevé . Le gâteau n’est pas infini comme on dit …

      Le seul domaine où le capitalisme pourrait s’appliquer concerne l’immatériel, telle la connaissance notamment . Cette dernière (pour peu de la partager) peut en effet être capitalisée à loisir sans en priver les autres acteurs du système .

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      • RGT // 16.12.2018 à 11h05

        « Le seul domaine où le capitalisme pourrait s’appliquer concerne l’immatériel »…*

        C’est déjà le cas, et cette aberration a causé la création des licences « creative commons » qui échappent totalement à la marchandisation.

        Quand on constate que les résultats de recherche PUBLIQUE (financée par nos impôts) sont rackettés par quelques entreprises mondiales qui bloquent la diffusion de l’information afin de faire croître leurs profits je juge ça scandaleux.

        Actuellement, de nombreux chercheurs se battent contre cette marchandisation de la connaissance mais seuls les plus médiatisés peuvent s’exprimer (sans relai médiatique d’ailleurs), les autres risquant de se faire virer comme des malpropres pour « sédition »…

        Le capitalisme n’a qu’un seul objectif : Enrichir de manière indécente ceux qui détiennent le pouvoir de faire produire ou de diffuser le travail des autres.

        Il suffit simplement de regarder du côté du côté du « show biz »… Les artistes gagnent des clopinettes pendant que les « majors » engrangent des profits indécents qui leur permettent de modifier les lois en fonction de leurs propres intérêts.

        Ne me parlez plus de « capitalisme » et surtout pas de son « visage humain ». C’est juste un système qui permet à quelques ploutocrates de vivre somptueusement en exploitant la misère des autres.

        Et ne vous en faites pas, le « capitalisme » est aussi vieux que la « socialisation », lorsque les humains se sont regroupés et que les plus sournois ont réussi à imposer leur volonté à l’ensemble de la population.

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        • Booster // 17.12.2018 à 16h35

          Je suis en grande partie d’accord avec vous mais je bute sur « les artistes gagnent des clopinettes… » les droit d’auteurs durent 75 ans contre 20 pour les brevets. De plus le brevet appartient à l’entreprise et non à l’ingénieur qui a créé le produit ou l’aapplication.

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      • jdautz // 16.12.2018 à 11h23

        C’est pas tant que les axiomes sont erronés que le fait que ce soit du commerce, autrement dit du transactionnel ; donc que tout repose sur non pas sur des théorèmes et des axiomes du physicien, mais sur l’acceptation par les parties des règles du jeu ; Acceptation de gré ou de force d’ailleurs….

        Bref, c’est comme le bridge ou le poker ou la Française des Jeux, ça repose sur une certaine cohérence de règles pour que ce soit jouable, avec une part de logique/mathématique mais la base prétendument « scientifique » n’est au fond qu’un ensemble de relations sociales transactionnelle, dont avec très peu de choses qui ne puisse être remis en question si c’est accepté par toutes les parties. Si l’usage d’éléments et outils scientifiques comme les mathématique en font une science, alors le poker est une science qui devrait être enseignée dans les grandes écoles et université.

        L’argent c’est des métaux mis en forme, du papier, maintenant des data informatisés, l’argent est une « valeur » de plus en plus virtuelle et abondante, multipliable a l’infini, dont la valeur réelle de fait tends de plus en plus vers zéro. La vraie valeur de l’argent, c’est le contrôle des règles qui le régissent, et ce contrôle échappe de plus en plus aux états-arbitres pour passer dans les mains de quelques joueurs multinationaux et surtout quand ils sont banksters. La valeur réelle tendant vers zéro, il faut des règles de plus en plus complexes, un contrôle de plus en plus fort et autoritaire pour rendre cette chose surabondante rare, seule moyen de lui conserver une quelconque valeur.

        Faire imploser le système, réellement le faire imploser est une terreur pour tout le monde, d’une part parce qu’on plonge dans un grand inconnu en ne sachant pas comment le remplacer et si ça peut marcher, d’autre part parce que nous sommes nombreux avec un « progrès » qui a ouvert de très nombreuses boites de pandore. Comment un système qui a créé le nucléaire, la chimie, la mondialisation destructrice des sources de nourritures pourrait cesser brusquement sans tous nous détruire ?

        D’un autre côté quand je vois la résilience des populations dans les zones dévastées après les guerres je me dis que ce n’est pas si impossible que ça. De toute manière je pense que la question n’en sera bientôt plus une, on a trop tiré sur l’élastique pour qu’il ne cède pas brutalement un jour ou l’autre.

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      • Dominique Gagnot // 17.12.2018 à 17h36

        « Le seul domaine où le capitalisme pourrait s’appliquer … »
        ——————————–
        Il faut et il suffit d’exclure du champ de la propriété lucrative privée les ressources limitées indispensables à tous, et y compris les générations futures.
        La collectivité doit donc nécessairement les gérer, et pour cela en être propriétaire.
        Ces ressources sont en particulier :

         La biosphère en général, le sol, le sous-sol.
         Les réseaux de communication :
        – matériel, – énergie, – informationnel,
         Les services de Santé, Éducation,
         Les immeubles,
         Les grandes entreprises.
         Les médias qui fabriquent « l’opinion »,
         Le Savoir,
         La monnaie.

        Par contre leur propriété d’usage peut être privée, et générer une rente (considérable) pour la collectivité qui en détiendrait la propriété lucrative.

        Voici exposé notre système capitaliste comme jamais on ne l’enseigne : sous son vrai jour.
        Lien gratuit :

        https://www.dropbox.com/s/1931rl51zdahgay/Comprendre%20l-Arnaque%20capitaliste%20265.pdf?dl=0

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    • Kiwixar // 16.12.2018 à 09h35

      Je ne pense pas que Marx aurait pu imaginer que la création monétaire pourrait être illimitée (décorrélation entre monnaie fiduciaire et l’or, officialisée en 1971) et qu’un cartel privé aurait le contrôle de cette imprimante illimitée. Avec ça, tous peuvent être achetés : politiciens, législateurs, syndicalistes, journalistes, juges.

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      • RGT // 16.12.2018 à 11h14

        Proudhon nous avait avertis que le pouvoir des banques privées était l’un des pires dangers pour la population.

        De même, les « réserves fractionnaires » datent de la création des premières banques par les orfèvres à la fin de moyen-âge qui ont inventé le papier monnaie pour « multiplier les petits pains »…

        Proudhon proposait pour contrebalancer la puissance des banquiers par la création de la « banque du peuple » qui aurait été entièrement sous contrôle de la population..

        Plus d’un siècle plus tard sont apparues des « banques collaboratives » (crédit mutuel, banque populaire, etc…).

        Qui est à la tête de ces établissements ???
        Je vous le donne en mille : les « amis » de Macron, tous énarques bien sûr.

        Le top du top : les banquiers n’ont même plus à investir le moindre centime dans ces établissements, les « gueux » (correctement enfumés) s’en chargent.

        Par contre, ils ne vont surtout pas se gêner pour s’allouer des bonus indécents et faire des magouilles sordides pour aider leurs « amis dans le besoin ».

        Comme dit le dicton : « Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir »…

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    • RGT // 16.12.2018 à 10h48

      Entre Smith et Marx il y a eu Proudhon, que tout le monde s’obstine à oublier…

      Parti de rien, sauf son expérience personnelle de « va-nus-pieds » il a bâti une œuvre remarquable de concision sur les causes de la misère des peuples.

      Et il a aussi réfléchi à une solution qui permettait aux « moins que rien » de se débarrasser de leurs chaînes.
      Par contre, sa solution allait totalement à l’encontre des « visions » totalitaires des « élites », Marx en tête, et l’anarchie (absence de pouvoir – le pouvoir pour TOUS) a été sauvagement combattue par tous les systèmes politiques existants, les marxistes s’alliant aux fascistes pour la combattre.

      Le mouvement actuel des gilets jaunes est une ré-invention de l’anarchisme tel que l’avait pensé Proudhon : Dans la lignée de la Commune de Paris (qui était 100% anarchiste, et n’a JAMAIS été communiste), des anarchistes russes exterminés par Trotski, des espagnols victimes des communistes ET des franquistes qui s’alliaient pour les tirer comme des lapins…

      C’est bien la cause principale de la GUERRE contre tout mouvement qui ne possède AUCUN « chef charismatique » car il ne peut pas être contrôlé.

      Alors on lâche les chiens, que ce soit l’armée ou les journalopes pour faire passer ce mouvement égalitaire comme la pire gangrène qui puisse corrompre nos « institutions ».

      Normal: Tous ceux qui détiennent le pouvoir risquent de se retrouver à poil en perdant les avantages que leur caste a obtenu en spoliant l’ensemble de la population. INACCEPTABLE !!!

        +15

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    • calal // 16.12.2018 à 13h58

      « quelles sont les lois qui gouvernent ?
      une loi biologique par ex: dans les meutes de loup ou chez certains singes,il y a un dominant.il reste le dominant tant qu’il peut battre ses concurrents.C’est une meritocratie. Par contre,il ne tue pas ceux qui viennent le defier (sauf accident) ou il ne tue pas tous ses rivaux lorsqu’ils sont petits,sans defense.Sinon il renforcerait son pouvoir mais en affaiblissant le groupe.Et s’il y a lutte entre deux meutes ou clans, son clan affaibli risquerait de perdre le territoire.

      La dictature du proletariat ou du grand capital , si elle cesse d’etre une meritocratie, devient decadente et perd la guerre face a un concurrent exterieur.

      L’occident a cesse d’etre une meritocratie, donc les chinois et les russes nous rattrapent.Nos dominants bientot seront remplaces.Perso ,je donne un petit coup de main en achetant le plus possible aux chinois grace a internet 😉 macron veut mettre une taxe a 1 euro sur chaque paquet venant de chine 🙁 ….

        +1

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      • Chris // 16.12.2018 à 16h11

        Avez-vous vraiment besoin de tous les « fatras » chinois que vous importez grâce à Internet ? Vos poubelles ne sont-elles pas assez pleines ?

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        • calal // 17.12.2018 à 08h32

          Je n’echange pas du temps de vie contre des objets pour les mettre a la poubelle. Je les utilise et apres je les repare. Les chinois comme les russes ont encore cette culture de reparer les objets plutot que d’en acheter un autre. Beaucoup de pieces detachees difficilement disponibles dans le commerce en france sont disponible par internet chez jack ma.
          Et pis a la campagne on a plus de place pour stocker que dans les clapiers a lapin des villes…

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          • Booster // 17.12.2018 à 21h42

            Vous souhaitez remplacer un maître par un autre. Qui vous dit que le chinois sera plus clément ? Ils sont aussi assoiffés d’argent que nos élites.

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  • chr bernard // 16.12.2018 à 08h55

    C’est assez étonnant, mais pas très clair cependant !
    Car enfin, comment passer de ces citations à la conclusion, selon laquelle « … bien que conscient de l’exploitation à laquelle le patron soumet l’ouvrier, (Adam Smith) soutient les patrons » ?

      +10

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    • Emma // 16.12.2018 à 10h28

      Au fond adam smith etait le warren buffet de son epoque. Les classes sociales existent et celles des riches qui a gagne…..

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      • chr bernard // 16.12.2018 à 13h59

        En effet, le rapprochement est sensé !

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    • LBSSO // 16.12.2018 à 10h36

      Les inégalités : un moindre mal.Ça coule de source !

      Oui , c’est un peu rapide.
      – Pour A Smith, le débat moderne, français, sur l’égalité entre les individus n’a pas d’intérêt .
      Une société avancée (par opposition à primitive cad qui précède l’appropriation du sol et l’accumulation des capitaux) voit la coexistence de trois classes : les propriétaires fonciers (rente), les capitalistes (profit) et les salariés (salaires).Les deux premières classes ont les moyens de donner du travail aux pauvres .
      – Aussi , A S peut très bien décrire le mécanisme de lutte des classes (à rapporter en fait à sa théorie de la valeur) tout en observant que celle-ci malgré un rapport de forces favorables aux « patrons » conduit à une augmentation du taux de salaire : dans une économie en croissance (permit par le profit, l’investissement donc les « patrons », et les appétits humains), le salaire est supérieur au salaire de subsistance.
      – Selon A S, il en résulte qu’ un pauvre dans un pays riche est plus riche qu’un sauvage dans une société primitive ( ou qui serait communiste par extension anachronique ) où il n’y a, pourtant, ni propriétaire foncier ni capitaliste pour prélever une part du produit du travail des pauvres (le profit) ; d’où la phrase que vous soulignez.
      Tant et si bien que  » le mendiant qui se chauffe au soleil le long d’une haie, possède ordinairement cette paix et cette tranquillité que les rois poursuivent toujours  » ( « Théorie des sentiments moraux » d’ A S ) . A cette époque des Lumières écossaises,pour A S le souci d’autrui se pose davantage en termes de quiétude et de pauvreté que d’inégalités…
      A la source de la théorie du ruissellement.

        +1

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  • Maxhno // 16.12.2018 à 08h58

    Un peux de détente après tout ça
    https://www.youtube.com/watch?v=25YsWBKRtW0

      +7

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    • Jean // 16.12.2018 à 12h34

      @Maxhno

      D’après votre excellent vidéo Eric Zemmour fait exactement la même interprétation/récupération de la révolte des Gilets Jaunes que Charles Gave. Pourquoi ça ne m’étonne pas ?

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  • Pierre D // 16.12.2018 à 09h08

    Adam Smith et les nationalisations:

    «Les postes sont, à proprement parler, une entreprise de commerce : le gouvernement fait l’avance des frais d’établissement des différents bureaux, et de l’achat ou du louage des chevaux et voitures nécessaires, et il s’en rembourse, avec un gros profit, par les droits perçus sur ce qui est voituré. C’est peut-être la seule affaire de commerce qui ait été conduite avec succès, je crois, par toute espèce de gouvernement.» (Richesse des Nations)

    En réalité Marx à œuvré beaucoup plus efficacement que Smith pour la sauvegarde du capitalisme. Sa prophétie fut autodestructrice.

      +3

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    • Berkut // 16.12.2018 à 18h28

      « En réalité Marx à œuvré beaucoup plus efficacement que Smith pour la sauvegarde du capitalisme. Sa prophétie fut autodestructrice. »

      Pourriez-vous nous expliquer ce paradoxe (selon vous)?

        +0

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      • Pierre D // 16.12.2018 à 20h55

        Ce n’est pas paradoxal. Les capitalistes savaient lire et Marx était un analyste particulièrement pertinent.

        Si on vous met en garde contre la baisse tendancielle du taux de profit personne ne vous interdit de la contourner et créant une position de monopole ou par des ententes secrètes (ou pire de fait) avec vos concurrents.

          +0

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  • Jean Sur // 16.12.2018 à 09h11

    Merci M. Toussaint !

      +4

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  • Louis de Constance // 16.12.2018 à 09h27

    La violence à laquelle on assiste actuellement sert les intérêts de qui ? L’Histoire donne une réponse claire. Les armes absolues sont la grève et la non-violence . Façon Gandhi, c’est hindou et cependant universel. Quant à la violence sociale, elle appartient surtout à notre Histoire franco-française surtout depuis un certain 14 Juillet. La Révolution américaine quelques années auparavant ressemble plus à une guerre coloniale doublée d’une guerre civile . Les Insurgents l’emportent finalement grâce à l’aide du « Tyran » Louis XVI qui pensait , sur les Conseils de son Ministre des Affaires Etrangères le Comte de Vergennes, affaiblir l’Angleterre. Ce mythe de la Révolution française libératrice des Peuples est tenace. La violence qui l’accompagne est magnifiée. Mais la violence des élites et des gens de pouvoir ne peut être détruite que par la non-violence et la grève totale. C’est plus long, certes. Et encore, quant on observe la situation en Inde aujourd’hui, on risque bien d’être désespéré.

      +6

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    • Jérôme // 16.12.2018 à 14h34

      Hélas, votre grille de lecture est aujourd’hui inopérante.

      En 1789, en 1848, où jusqu’à encore une trentaine d’années, le mécanisme que vous décrivez aurait pu jouer.

      Mais aujourd’hui, la mondialisation des compétences et les gains de productivité font que, hormis les USA et la Chine, un pays qui se mettrait en grève générale de longue durée serait quasiment rayé de la carte économique. Les autres substitueraient leurs productions à la sienne dans un monde où la surproduction et l’excès de capacités de production sont devenus la principale contrainte économique.

      Et ça durera tant qu’on aura une énergie abondante et abordable.

      L’étape suivante, quand l’énergie deviendra plus rare et beaucoup plus chère, ce sera la refragmentation économique du monde, avec beaucoup plus d’autarcie mais aussi beaucoup plus de pénurie et donc de conflictualité et de violence.

        +2

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      • fanfan // 16.12.2018 à 16h43

        Du 27 septembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Francisco, le grand hôtel Fairmont accueille 500 membres de l’élite mondiale : chefs d’Etat, hommes politiques, dirigeants d’entreprises multinationales, universitaires, chercheurs, etc. Cette réunion du Fairmont se déroule dans le cadre de la fondation de Mikhaïl Gorbatchev. Elle a une grande importance historique.
        Elle fait intervenir George Bush père, George Schultz, Margaret Thatcher, Ted Turner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Microsystems, des dizaines d’autres personnalités de tous les continents … et bien sûr l’incontournable Zbigniew Brzezinski. Elle a pour thème «l’avenir du travail».
        L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
        Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.

        Hans-Peter Martin, Harald Schumann, « Le piège de la mondialisation », Actes Sud (2000), page 12.
        https://blogs.mediapart.fr/roger-evano/blog/280710/le-piege-de-la-mondialisation

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  • Myrkur34 // 16.12.2018 à 09h43

    On entend toujours la même musique concernant les coûts salariaux des entreprises mais les mêmes n’avouent jamais aucun chiffre au sujet de la marge qu’ils pratiquent, ou qu’ils captent sur l’ensemble des autres parties de la société. La grande distribution par exemple, alors si en plus la plus grande partie des bénéfices part à l’étranger…. Ce n’est plus du capitalisme mais du vampirisme.

      +14

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    • jdautz // 16.12.2018 à 11h51

      @ Mykur34 : Je me répète encore et toujours, mais si tu veux mettre des mots et comprendre le pourquoi et le comment de ces ignobles procédés avec des idées claires : https://www.mariefrance-hirigoyen.com/

      C’est a l’échelle sociale l’équivalent de ce qui se passe a l’échelle individuelle, stigmatisation des Roms, fonctionnaires ou autre catégorie sociale incluse, avec un « entourage » qui devient complice.

      La politique et l’économie ont été réduites aux méthodes de pervers narcissiques, notre individualisme, notre vision a court terme et notre système compétitif favorise la création de ces monstres, c’est là notre grande faute collective.

        +3

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    • tepavac // 16.12.2018 à 12h23

      Vous avez raison de le souligner, d’autan plus qu’une enquête vient confirmer le pacte du diable financier, Luxleaks…
      Où une entente vieille de vingt ans, entre différents gouvernements a permis à 340 sociétés supranationales de bénéficier d’une « exonération »d’Impôts sur les bénéfices dans tous les pays de la Communauté Economique Européenne.

      De même il est bon de rappeler que la France, à la Libération avait une dette de 200% et que cela n’avait ni empêché, ni de réussir le programme sociale ambitieux du C.N.R.

      Quant au billet de Mr Toussaint, que dire pour ne pas trop froisser ses bons sentiments dont on ne peut douter la sincérité, et ses jugements quelques peu convenus et dépassés.
      Prendre des clichés instantanés d’une vision du 18e s, alors même que la conscience sociale n’a cessé de se développer tout le long du 19e, 20e et 21e s, avec de surcroît une accélération foudroyante de la conscience sociale avec le déploiement planétaire du réseau d’information, c’est comment dire, limite au retour des acquis passés et dépassés.

        +4

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    • Jean // 16.12.2018 à 12h28

      @Myrkur34

      C’est d’autant plus vrai que votre raisonnement sur le vampirisme et l’accaparement du capital commun ne s’applique pas uniquement aux couts financiers mais aussi écologiques. On peut même ajouter à ceux-ci le cout politique avec la destruction de nos libertés induite par la concentration toujours plus excessive des richesses.

        +2

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  • Jean Sur // 16.12.2018 à 10h18

    Merci  » les Crises  » de nous permettre de découvrir cet excellent texte de M. Toussaint.

      +8

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  • FARINET // 16.12.2018 à 10h35

    Les Medefistes et Jeunes Macroniens sont par nature, intelligents, puisqu’ils ont fait des études !
    Donc eux seuls ont le recul et le libre arbitre nécessaire pour comprendre les écrits des philosophes et scientifiques.
    Leur configuration cérébrale est telle qu’ils savent extraire la quintessence, la pureté chimique de la pensée.
    Aucune interprétation, seule l’objectivité leur permet d’accéder à la certitude d’avoir tout compris .
    Cela vaut pour l’économie mais aussi pour les sciences (l’économie n’étant pas une science).
    Donc ce qui est vrai pour la richesse des nations, l’est aussi pour le Darwinisme, on ne retient que ce que l’on veut, on ne reteint que ce qui nous arrange sans voir ce qu’il y a à côté.
    Même si le bon Charles avait relativisé avec l’altruisme paradoxal qui entrait en partie, en contradiction avec sa théorie.
    A la suite Hamilton, Lamarck et Kropotkine ont montré que l » entraide est un facteur déterminant de développent de l’espèce.
    Lisez ce très beau livre La Vie secrète des arbres Peter Wohlleben qui montre l’importance de la solidarité, la complexité et l’intérêt de la mise en œuvre de l’entraide pour la survie d’une forêt.
    Alors ce qui est vrai pour les végétaux serait nul pour les humains.
    Pourtant l’entraide a plus fait pour la survie que les guerres et les batailles.
    L’une construit, l’autre détruit.
    La justice, l’égalité, le partage sont les seuls vecteurs d’une humanité qui ne soit pas simplement mercantile économique.
    Chaque rond point de GJ est un arbre qui cache une forêt d’humanité plus solidaire, un vivre ensemble à partager sans modération.

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    • jdautz // 16.12.2018 à 12h04

      N’oubliez pas la loi de la Jungle, ou le plus puissant mange tout le monde et ou la solidarité entre espèces et individu n’existent nulle part. Enfin… c’est ce qu’ils ont retenu parce que dès qu’on a quelques notions sur les écosystèmes on est terrifié d’autant de bêtise et ignorance crade.

      Aller dans les grandes école doit, pour la majorité, beaucoup plus à un mélange de « j’ai un papa aisé » donc un environnement favorable avec « je suis un conformiste qui s’adapte bien au moule », bien plus qu’à de l’intelligence pure [*définissez ce mot*]. Bref ne pas être trop bête est une condition, être trop intelligent un handicap, venir d’une « citée » un handicap rédhibitoire.

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    • Jean // 16.12.2018 à 12h15

      @Farinet

      C’est exactement l’interprétation que fait Pablo Servigne de l’oeuvre de Darwin en se basant la lecture qu’en fait Kropotkine. Ce ne sont pas les espèces les plus fortes qui survivent mais celles qui s’adaptent le mieux et celles qui s’adaptent le mieux sont celles dont les membres collaborent entre-eux et s’entraident. Pablo Servigne site ensuite l’exemple des fourmis qui sont sur cette Terre depuis 100 millions d’années puis celui des termites 300 millions d’années alors que notre espèce existe sur cette Terre depuis moins d’un million d’années. Voir pour les détails : Inégalités et solidarités dans la nature.

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      • Subotai // 16.12.2018 à 18h48

        Sans vouloir être offensant, c’est toujours la vision « occidentale » qui anime les meilleures intentions ou analyses.
        Ce sont toujours les plus « forts » qui survivent. La preuve c’est qu’ils ont survécu.
        Il y a juste que la notion occidentale de « fort » est étriquée et ne concerne que |la transformation d’énergie physique| et par dérive, |la taille du générateur d’énergie|.
        De Goliath et de David, c’est David qui était le plus fort. Point.
        « L’occident » a sérieusement intérêt à observer les Restes du Monde parce qu’en opposant le coopératif (c’est à dire le mode naturel de fonctionnement de l’espèce) à la force physique individuelle, même si c’est pour promouvoir le premier, il reste dans le même modèle de pensée qui l’a conduit à l’impasse.

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        • Jean // 17.12.2018 à 00h44

          L’occident impose la loi du plus fort parce qu’il est en mesure de le faire et je ne doute pas que d’autres puissances auraient fait le même choix si elles en avaient eut l’opportunité. En outre, si c’est l’occident qui a popularisé l’individualisme, le matérialisme et le consumérisme, il ne contraint pas aujourd’hui les autres pays à adopter cette philosophie. La nature humaine nous incite à nous décharger de notre responsabilité sur un bouc-émissaire alors que nous sommes tous, à des degrés divers, responsables des conséquences prévisibles et inévitables de notre déraisonnable organisation.
          L’impasse est planétaire et, pour en sortir, il nous faudra dépasser la logique de l’affrontement pour mettre en oeuvre les solutions qui nous satisfassent tous. Cela semble mal parti mais je nous crois capable d’accomplir des miracles lorsque l’adversité ne nous laisse pas d’autres choix.

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    • Bernard d’Oguille // 16.12.2018 à 12h30

      Intelligent ? Macron ? Un gars qui tente vainement par deux fois au moins l’entrée à la Rue d’Ulm n’est pas quelqu’un d’intelligent. Chez nous, certains sont passés par les « Grandes écoles » et non, très majoritairement, ils ne sont pas plus intelligents pour autant, simplement plus habillement formatés, eux, parfaitement incapables de se remettre en question et de regarder la réalité en face.

      Suggestion pour nos amis journalopes, pour les Fêtes de Noël, faites-vous offrir un gilet pare-balle :

      https://www.youtube.com/watch?v=vpDgf3-o-OM

      Par ailleurs, comme Catholique de Droite j’estime que Frédéric Lordon aussi a (presque) toujours raison. Dans le Lordon (presque) tout est bon :

      https://www.youtube.com/watch?v=6pLJw2VUe4Q

      Le mépris de la journaloperie enfumée par Xavier Mathieu :

      https://www.twitter.com/arretsurimages/status/1073965341305389056

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    • calal // 16.12.2018 à 14h36

      Le fait de creer un reseau d’entraide ou des « confreries » ne garantit en rien une « valeur » sociale quant aux buts choisis c’est a dire que certains reseaux ou il y a une solidarite entre membres peut etre parasitaire au depend des non membres du reseau….

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      • Jean // 16.12.2018 à 23h54

        @calal

        Pablo Servigne, ingénieur agronome et docteur en éthologie, se place dans un contexte post effondrement, désormais inévitable, dans lequel l’Humanité devra faire le choix entre deux attitudes ; celle de sa culture, égoïste et individualiste, ou celle de sa nature, empathique et collaborative. Des études scientifiques qu’il site dans sa conférence (cf mon post plus haut) démontre la nature empathique et collaborative de notre espèce. Il n’est pas difficile de comprendre que notre survie en tant qu’espèce dépendra du nombre de ceux qui choisiront la deuxième attitude plutôt que la première. Il rappelle que lors des grandes catastrophes nous choisissons naturellement l’entraide et que cette attitude se traduit par un fonctionnement plus efficient de notre cerveau.

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    • Roger // 16.12.2018 à 20h36

      Comme le signale @Jean,
      En complément au très beau livre de Peter Wohlleben, il faut lire la « revue de littérature » scientifique multidisciplinaire à laquelle se livrent Pablo Servigne et Gauthier Chapelle en appui à leur thèse en contre-pieds de la pensée dominante:  » L’entraide l’autre loi de la Jungle »,LLL, 2017

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    • Marie // 16.12.2018 à 20h58

      Grave erreur que de confondre « intellectuel » (qui a été capable de faire de-longues-études, et qui sait manier les concepts) et « intelligent » (étymologiquement, capable de « comprendre »,et apte à s’adapter). L’intelligence est comme la qualité , elle n’est pas absolue. Et la « nature », dans votre propos, est un contresens, puisque les « études » procèdent du mouvement de « socialisation » qui commence à la naissance, qui est donc « culturel ». L' »économie » par ailleurs, est bien une science, qualifiée de « sociale » ou « humaine » par opposition aux sciences exactes.

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  • xc // 16.12.2018 à 11h29

    « Les patrons qui voudraient lâcher une augmentation de salaire seraient perçus comme de faux frères, comme des traîtres à leur classe. »
    Hum! Je suppose que, exemple qui vaut ce qu’il vaut, un fabricant d’électro-ménager doit être ravi qu’un constructeur d’automobiles augmente la rémunération de son personnel, cela peut lui faire des clients supplémentaires. Grace à quoi il pourra faire de même pour son personnel tout en améliorant son bénéfice.

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    • Chris // 16.12.2018 à 16h14

      C’était pourtant la politique de Ford avec sa T4.

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  • Le Rouméliote // 16.12.2018 à 11h51

    Voilà un rappel roboratif et bienvenu. Reste plus qu’à redécouvrir Bastiat, John Stuart Mill… et Élisée Reclus !

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    • aheellilou // 16.12.2018 à 21h49

      Le grand l’immense Élisée Reclus, Communard, anarchiste et géographe 🙂

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  • Un_passant // 16.12.2018 à 13h50

    Dommage que la question des politiciens « faux monnayeurs » ne soit pas abordée. Car si l’analyse en terme de classe est recevable, les crises causées par les politiciens « faux monnayeurs » font d’eux, fondamentalement, une quatrième classe, celle qui avec les banquiers sont les « pères » de toutes les crises économiques. C’est d’ailleurs là où l’analyse de marxiste, en tout cas dans son impact « grand public » apparaît incomplète : son analyse semble systématiquement se contenter de parler des crises de « surproduction » sans jamais aborder des cas comme, par exemple Philippe Le Bel, responsable de la chute des Templiers, roi surnommé le « faux monnayeur », qui a remboursé sa dette et conservé son pouvoir par un pacte avec la papauté, les Templiers apparaissait comme trop riches, trop puissants, trop influents.

    Par contre l’analyse de Smith est plus pertinente que celle de Marx lorsqu’elle aborde l’aveuglement des « ouvriers » concernant leur propre intérêt, car si les Etats-Unis apparaissent à juste titre, comme capitalistes, ils ne sont pas libéraux, la Suède, la Suisse, la Nouvelle Zélande sont bien plus proches d’un libéralisme « authentique » que les Etat-Unis. Les ouvriers, en tout cas les français, en refusant les réformes inspirées de la Suède ou de la Suisse, jouent contre eux. Là où la gauche critique les Etats-Unis, à juste titre, elle se fourvoie sur les solutions et tristement, se manifeste comme l’idiot utile de l’influence néfaste des fonds de pension américains qui vampirisent depuis quarante ans l’épargne mondiale. Là où les français et les européens devraient être encouragés à investir dans leurs entreprises, les syndicalistes ont joué contre les ouvriers.

    L’intéressement des ouvriers, des salariés, est fondamental, les syndicats se plantent en ne pensant qu’aux salaires.

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    • Sandrine // 16.12.2018 à 14h24

      Marx a parlé de fausse conscience de classe.
      L’intéressement existe déjà (dans ma boîte on parle d’ailleurs de donner la prime de noël conseillée par Macron sous forme d’interessement- une arnaque bien sûr car tu ne peux pas la toucher tout de suite!)

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    • calal // 16.12.2018 à 15h22

      Il faut faire attention a cette notion d’interessement.La finance internationale et le fast trading se sont fait une specialite de manipuler les cours de bourse pour piquer de la « valeur » sans compter les lbo qui permettent d’acheter a credit des entreprises pour les depecer.Ne pas oublier enfin les affaires types maxwell au ru je crois ou la boite fait faillite en emportant avec elle la caisse de retraite des employes: tu perds ton boulot,ton interessement et ta retraite d’un coup…

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    • Un_passant // 16.12.2018 à 17h07

      J’entends bien; Sur le système des retraites, je suis favorable à un système mixte : répartition à point+ capitalisation. Mais partant du principe que la retraite est une rente comme n’importe quelle autre, je suis aussi favorable à des retraites les plus tardives possibles (pourquoi pas avec un système de départ progressif/mentorat comme en Suisse).

      Je ne crois pas au système communiste, pas plus que je ne crois au mythe de l’équilibre naturel en économie; je ne suis pas dupe des jeux d’influence et d’opportunisme des plus riches. Cela dit, les riches sont à mon sens des êtres humains comme les autres avec les mêmes travers, ils ne sont ni meilleurs, ni pires; je n’adhère pas à l’idée que s’en font certains comme des ogres qui passeraient leur temps à se demander comment ils vont tourmenter les pauvres (ils sont aussi des familles, un boulot, des soucis « normaux »).

      Pour en revenir à l’intéressement, il n’est pas parfait, bien sûr, mais que vaut-il mieux? Un intéressement le plus large possible, ou un CAC40 et un SBF120 qui de mémoire, sont à 60% entre les mains de structures étrangères genre les fonds souverains qataris ou saoudiens ou les fonds de pension genre BlackRock (dont 3/4 des gens n’ont jamais entendu parler et dont l’influence est pourtant considérable, égale, voire supérieure, à celles des banques genre Goldman ou City et qui se fichent comme d’une guigne du chômage français, tant que leurs investissements sont rentables)?

      Les LBO pour dépecer, je nuancerais, c’est aussi un bon moyen de privatiser des pépites (ou de faire de leverage pour des « licornes »). Je n’en citerais aucune, mais faisant des recherches sur un secteur porteur dans un contexte de papyboom, j’ai eu la mauvaise surprise de voir qu’une entreprise très rentable avait été en quelque sorte « abductée ».

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  • vert-de-taire // 16.12.2018 à 19h16

    C’est Susan George (ATTAC) qui dans ses conférences disait cela :
    « On lit mal Adam Smith, il dénonce les tenants de la main invisible du marché ».
    Ceci se passait il y a plus de 10 ans.

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  • Antoine LHERMITTE // 16.12.2018 à 21h35

    Bonjour à toutes et à tous et bravo pour votre site très instructif.
    Je suis un Gilet Jaune et je cherche à rentrer en contact avec Monsieur Etienne CHOUARD.
    Quelqu’un pourrait-il m’indiquer comment faire ?
    Merci d’avance.

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    • Dominique Gagnot // 16.12.2018 à 23h19

      Aller sur sa page Facebook, guetter son prochain post, et l’interpeller aussitôt. (1 chance sur 100)

      (sinon, espérer le RIC est d’une naïveté confondante, sauf à ce qu’il y’ait une autre idée derrière, mais je ne vois pas. Perte de temps utile au pouvoir en place.)

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      • Antoine LHERMITTE // 17.12.2018 à 10h10

        Dominique, merci pour votre commentaire, je n’ai pas évoqué le RIC et j’ai une autre idée derrière.

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    • Jean // 16.12.2018 à 23h24

      Vous pouvez le contacter par mail à cette adresse : etienne.chouard(a)free.fr

      Ou directement sur son site à l’aide de ce formulaire.

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      • Antoine LHERMITTE // 17.12.2018 à 10h12

        Merci beaucoup Jean.

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  • Georges // 16.12.2018 à 23h13

    Monique Pinçon-Charlot : « La fraude fiscale est une arme pour asservir le peuple »
    https://www.youtube.com/watch?v=6UX6AGXlf8Y

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    • Dominique Gagnot // 16.12.2018 à 23h23

      Bof, si c’était la seule…

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  • Charentais libéral // 17.12.2018 à 13h13

    M. Eric Toussaint,
    Pour plus information, Adam Smith a écrit la richesse des nations après une périple en France. Ou il a rencontré pas mal d’hommes libéraux de l’époque comme les physiocrates. Quesnay, ..On pourrai dire que c’est un français qui a écrit ce texte !!!
    Par ailleurs, Il vous serez opportun de lire ou relire les textes de De boiguilbert. Smith avait dans sa bibliothèque un livre de celui-ci « Le Détail de la France ». Sur la pauvreté de la France sous Louis 14. Il est à l’origine de l’impôt universel payé par tous, donc de la Flax Tax et de la courbe de Laffer. Même Marx lui rendra hommage.
    Ensuite, effectivement pour completer l’oeuvre de Smith, un passage par les textes de Bastiat, Smith étant un des piliers dans la formation de Bastiat, vous donnerai des précisions sur les relations ouvriers et capitalistes. Notamment dans son texte les harmonies économiques.
    Bien à vous, JFD

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  • Octopod // 18.12.2018 à 00h10

    Pour asseoir sa domination et son contrôle des masses, le capital utilise à ses fins plusieurs moyens d’asservissement.
    Depuis qu’il a tué grâce à la science de la complexité casseuse de mythe, au garde à vous et créatrice d’un passé, d’un présent et d’un futur aux hommes toujours enclins à remplacer par de belles histoires leur propre réalité, depuis qu’il a remplacé par la marchandise ce que les hommes avaient construit de leur spiritualité : les religions, et récupéré à son profit ce premier essai réussi de social engineering intégré à son époque, le capital c’est accaparé progressivement d’autres moyens de contrôle qui devaient et ont partiellement réussi à lui faire conserver et étendre son hégémonie.
    Deux de ces principaux leviers sont la politique et le journalisme.
    Pour nous faire croire en la démagogique démocratie de l’un et en la grandeur de liberté d’expression de l’autre le capital joue sur les plus bas instincts de l’homme que sont l’orgueil et la cupidité. Un contrôle constant depuis deux siècles et demi de ces deux portes-paroles de la doxa capitaliste et toujours renforcé par nos chers scientifiques le doigt sur la couture, avides de reconnaissances et d’une place sous le soleil nucléaire, lui permettra de placer au sommet de toutes ses institutions soit des idiots utiles qui jamais ne comprirent (ce dont je doute) soit, et c’est bien pire, de zélés collaborateurs qui par leurs actions ou inactions, toujours intéressés à briller ou à amasser, participèrent activement à la main mise globale de la machine à broyer sur notre humanité.
    Dans ce grand maelström de vols, de rapines, de bassesses, de monstrueux détournements, de pots de vin, de continuels mensonges, de divisions à l’extrême, de copinages, d’autruches, de zombis, de fantômes, d’écrasements, d’humiliations, de chantages et cætera ad nauseam, le capital continuera jusqu’à épuisement total des deux seules ressources qui permettent encore son maintient. Soit en premier les énergies fossiles et en second la bêtise humaine, bien que j’émets des doutes sur un possible tarissement de la seconde.
    Alors que l’homme en jaune commence à comprendre par quels leviers il se voit manipulé, et plutôt que de radicalement en changer alors qu’il le peut encore, de manière surprenante et ayant oublié quelques dures leçons de son (pas si loin) passé, il pense connement pouvoir s’en servir pour s’en s’émanciper.
    Si la baisse tendancielle du taux de profil reste l’hypothèse la plus juste de la fin du capitalisme et si la surexploitation exponentielle de toutes les ressources de la terre de nos enfants et des enfants de la biosphère est un bon accélérateur à son inéluctable déclin, la bétise et la stupidité humaine à croire en ces constitutions et institutions comme résultantes ultimes de l’intelligence de ces « grands hommes » et pour le résultat historique qu’elles en ont donné, il est a craindre que le capital ne sorte encore renforcé de toutes les luttes menées.

    Mes Frères réveillons-nous et de l’immonde passé faisons table rase. A bas l’argent, à bas l’état, à bas la politique, à bas la démocratie, à bas la propriété, à bas les lois, JETONS A BAS TOUS LES CONTRÔLES QUI NOUS ASSERVISSENT et retour vers un homme libre conscient de sa réelle nature en accord social avec ses frères et cosmique avec son milieu de vie. Amen.

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  • Nicolas ANTON // 18.12.2018 à 11h26

    Si les GJ permettent à chacun de reprendre le contrôle et la remise en route de sa conscience, nous nous débarrasserons définitivement de l’arnaque mafieuse capitaliste et entrera alors dans l’histoire « le mouvement des gilets jaunes », mais c’est peut-être son superbe anagramme que nous retiendrons : « le mouvement génial des justes »

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  • Un_passant // 18.12.2018 à 15h55

    Certains commentaires me semblent rendre nécessaire quelques mises au point.
    La monnaie vient de la nécessité d’échanger, nul ne pouvant répondre à l’ensemble de ses besoins dans un système complexe (problème de matières premières, de temps, de compétences, les spécialisations remontent au début de la sédentarisation) et le capitalisme n’est rien d’autre que la conséquence de l’existence de la monnaie associée à la thésaurisation -ou épargne- (que tout à chacun pratique dès lors que ses revenus le lui permettent). Le reste ne vient que se greffer là dessus. Il n’y a aucun complot dans l’existence de la monnaie ou du capitalisme.
    L’organisation, c’est autre chose, là ça relève des mêmes mécanismes que la religion ou la politique. Mais la monnaie ou le capitalisme, fondamentalement, sont idéologiquement neutres, ils ne sont que manifestations du besoin d’échanger des biens.
    De la même manière, l’idée que toutes les valeurs ajoutées se valent est, d’un point de vue marchand, erronée. La valeur ajoutée d’un satellite, d’un logiciel, d’une voiture ou d’un t-shirt, y compris en terme de main d’oeuvre, varie du fait de contraintes de complexité, de compétence et de durée de fabrication (tout autant que de la valeur d’usage et d’amortissement).
    Smith ou Marx, de ce point de vue, n’imaginaient sans doute même pas le dixième des changements apportés par les troisième et quatrième révolutions industrielles (si on part sur la définition : vapeur, première révolution industrielle, pétrole, deuxième, informatique, troisième, internet quatrième et la question de l’environnement est sans doute en train de générer la cinquième).
    Concernant cette question de la valeur ajoutée, l’histoire du livre et du papier est une bonne illustration de la manière dont la valeur marchande peut évoluer du fait des changements techniques (avant Gutenberg, un livre pouvait coûter le prix d’une maison, les livres grand public, c’est aux alentours de 1840 qu’ils apparaissent).

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  • Méc-créant // 18.12.2018 à 21h08

    Merci à E. Toussaint de nous faire comprendre comment lire et interpréter honnêtement la pensée d’un auteur et comment les pouvoirs dominants s’approprient les deux ou trois phrases qu’ils pourront accommoder à leur sauce idéologique. Je n’avais de connaissance d’Adam Smith que les échos de sa pensée à travers des textes marxistes. Aussi, double merci à Toussaint qui permet…L’ouverture…d’esprit.
    Méc-créant.
    (Blog: Immondialisation: peuples en solde!)

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