C’est peut-être le scandale de la campagne électorale. Un scandale qui éclaire d’une lumière crue le rapport qu’entretient l’exécutif Macron, à la suite d’autres pouvoirs en France, avec la fonction publique et surtout les cabinets de conseil internationaux, dont l’influence et le coût pour le contribuable ne cesse de grandir.
Une commission d’enquête sénatoriale a publié le 16 mars dernier un rapport au vitriol portant sur l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques.
Pour en parler, Théophile Kouamouo reçoit en visio Arnaud Bontemps, coporte-parole du collectif Nos services publics.
Source : Le Media – 22-03-2022
Commentaire recommandé
Le dogme néo libéral de l’UE qui consiste à diminuer le nombre de fonctionnaires sous prétexte que l’état doit réduire ses dépenses conduit à ce genre de dérives.
Non seulement l’état ne contrôle pas les entreprises privées, mais les risques de conflits d’intérêts sont évidents ainsi que les atteintes portées à la démocratie.
Pour vérifier si un secteur d’activité étatique est efficace, il faut analyser le bilan global de cette activité. Qu’il y ait plus ou moins d’externalisation, suivant les aléas de la conjoncture, tout doit être pris en compte.
Par exemple, dans le secteur de la santé, en cotisations, assurances, remboursements, prestations etc…
Selon l’OMS, là où un français dépense 5 564 dollars (4 900 €), un américain dépense dans les 10 950 dollars.
Depuis cinq ans, comment ont évolué les secteurs concernés par ces prestations ? Quelles sont les valeurs ajoutées par ces prestations ? Bilan global ?
3 réactions et commentaires
Le dogme néo libéral de l’UE qui consiste à diminuer le nombre de fonctionnaires sous prétexte que l’état doit réduire ses dépenses conduit à ce genre de dérives.
Non seulement l’état ne contrôle pas les entreprises privées, mais les risques de conflits d’intérêts sont évidents ainsi que les atteintes portées à la démocratie.
Pour vérifier si un secteur d’activité étatique est efficace, il faut analyser le bilan global de cette activité. Qu’il y ait plus ou moins d’externalisation, suivant les aléas de la conjoncture, tout doit être pris en compte.
Par exemple, dans le secteur de la santé, en cotisations, assurances, remboursements, prestations etc…
Selon l’OMS, là où un français dépense 5 564 dollars (4 900 €), un américain dépense dans les 10 950 dollars.
Depuis cinq ans, comment ont évolué les secteurs concernés par ces prestations ? Quelles sont les valeurs ajoutées par ces prestations ? Bilan global ?
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AlerterParoles d’expert.
« Ecoutez, la plupart des ces gens, je les croise tous les jours dans les couloirs de Wall Street. Je les connais bien. Je déjeune avec eux. Et je vais dire les choses carrément : pour moi, on est face à un environnement moral pathologique. [ces gens] ne se croient pas tenus de payer des impôts; ils ne se sentent aucune responsabilité envers leurs clients ni envers leurs homologues dans une transaction. Ils sont durs, cupides, agressifs. Ils ne s’estiment contraints par aucune loi, au sens littéral du terme, et ils ont massivement truqué le système en dictant les règles du jeu. Ils pensent sincèrement être investis du droit divin de prendre autant d’argent que possible, de quelque manière que ce soit, légale ou non.
Si vous jetez un coup d’oeil aux contributions de campagne – il se trouve que c’est ce que j’ai fait hier, pour d’autres raisons-, vous verrez que les marchés financiers sont aujourd’hui les premiers donateurs des deux grand partis américains. notre système politique est corrompu jusqu’à la moelle […] et les deux partis trempent là-dedans jusqu’au cou.
Le résultat, c’est ce sentiment d’impunité stupéfiant qu’on retrouve désormais au niveau individuel. C’est extrêmement malsain. Ca fait quatre ans, non, cinq ans maintenant, que j’attends quelqu’un à Wall street se mettre à parler de morale. Je n’en ai pas encore trouvé un seul. »
Jeffrey Sachs (inventeur de la thérapie du choc appliquée à l’ex-URSS) – avril 2013 (relevé dans « Bullshit jobs », de David Graeber).
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AlerterOn redécouvre sans cesse que les collusions et les conflits d’intérêts, ça pue… Rappel : il n’y a pas besoin de se demander pour qui roulent ces cabinets, il suffit de se rappeler que Mme Lagarde était issue de Baker McKenzie, qu’elle avait donc de super compétences (acquises par l’expérience) pour mettre fin à l’évasion et à la fraude fiscale… mais personne ne sera en mesure de citer la moindre réforme fiscale qui aurait été dans ce sens sur toutes ses années de mandat.
L’autre fait qui démontre à quel point tout le système est infiltré par les néolibéraux est l’évolution de la nature des conseils et comme j’en ai connu beaucoup, je peux en parler. Dans les années 80-90, la plupart des conseils français (à l’exception notable des Big Four) étaient de vrais lanceurs d’alerte (souvent de gauche en plus)… Par exemple, j’ai suivi sur plusieurs années un cabinet d’audit et de conseil spécialisé dans le domaine de la santé publique. Rapport après rapport, il ne cessait de dénoncer la dégradation des moyens et des services, l’absurdité des gestions mises en place, l’impossibilité pour les urgences de répondre à leur mission, et cetera… Le problème, c’est qu’à l’évidence, ça n’a servi strictement à rien face à des politiques déterminés à casser les services publics et à les privatiser. Donc l’évolution de la nature des conseils n’est pas un hasard, nos politiques ont fini par préférer prendre des vendus à leurs idées.
Aussi, j’espère juste (on peut toujours rêver) que quand on fera le procès des politiques désastreuses pour combattre le Covid (140 000 morts « quand même » et encore 100 par jour en ce moment), ces cabinets seront également sur le banc des accusés.
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