Quels seront les contours de la nouvelle PAC, qui doit courir de 2023 à 2027 ? Par-delà les âpres négociations en cours depuis des mois, plusieurs tendances lourdes se dessinent qui révèlent à la fois la fragilité du projet européen, les attentes contradictoires de la société à l’égard de l’agriculture et les fractures du monde paysan.
Le contexte : budget en baisse, renationalisation et tensions
Ils ont réussi à préserver les apparences. En octobre dernier, les ministres de l’Agriculture des 27 ont en effet convenu d’un budget de 386 milliards d’euros pour la PAC 2023-2027, soit un montant a priori comparable au précédent. En euros constants cependant, la baisse est réelle, de l’ordre de 40 milliards soit plus de 10 %. Le Brexit est passé par là, de même que les désaccords entre États sur l’importance à accorder à la PAC ainsi que, probablement, une dynamique souterraine de délitement du projet européen.
Cette dernière hypothèse est confortée par l’importance désormais accordée à l’élaboration par chaque État d’un Plan Stratégique National (PSN) : si ces Plans doivent recevoir l’aval de Bruxelles, ils traduisent selon l’avis général un processus de renationalisation de la PAC, dont ils représentent autant de déclinaisons nationales. La principale — sinon la seule — politique européenne intégrée perd donc une large part de sa dimension communautaire, même si le principe du cofinancement proposé en 2017 par la commission — et qui avait suscité l’intérêt de Berlin — n’a pas été accepté. Bruxelles proposait alors que les États membres assument à leur niveau une partie du financement de la PAC, prenant bizarrement le risque d’engager une dynamique de dislocation accélérée. Paris s’y est opposé avec fermeté, au nom de l’idéal européen et en tant que premier bénéficiaire de cette politique commune.
L’élaboration de la nouvelle PAC s’étend donc sur plusieurs années et chemine dans la douleur de négociations souvent houleuses, impliquant de nombreux acteurs d’importances inégales : les États au premier chef, puis les instances communautaires, les syndicats agricoles, les ONG et les groupes de pression divers et variés. Les négociations entre États qui ont abouti au compromis d’octobre dernier ont été marquées par l’opposition des pays de l’Europe médiane, de l’Autriche, de la Grèce et du Portugal au principe même des écorégimes qui constituent une des grandes nouveautés de la PAC.
20 % des aides directes perçues par les agriculteurs doivent désormais être conditionnées à la mise en œuvre, au sein de leurs exploitations, des nouveaux objectifs environnementaux définis au sein de ces écorégimes. Tous les États critiques se retrouvaient pour en dénoncer le principe au motif qu’il représentait une contrainte environnementale impossible à faire assumer à des agriculteurs financièrement précaires, ou que les efforts fournis par ailleurs dans ce domaine étaient déjà substantiels. Ils ont obtenu quelques marges de manœuvre dans son application.
Une fois l’accord obtenu entre les États, c’est dans le cadre du « trilogue » regroupant la commission, les représentants des États (conseil des ministres ou conseil européen) et le parlement que les débats se sont poursuivis, jusqu’à leur suspension il y a quelques jours, le 28 mai, en raison d’une opposition frontale du parlement à l’accord d’octobre dernier. Les eurodéputés dénoncent le manque d’ambition verte des États ; ils souhaitent porter à 30 % le montant des aides directes relevant des écorégimes, exigent que les subventions allouées dans ce cadre soient strictement contrôlées par l’UE et que leurs objectifs s’alignent sur les grands projets environnementaux portés par les instances européennes (Pacte vert, projet « De la ferme à la fourchette », etc.).
Pour le parlement européen, l’objectif est double : en diffusant une lecture binaire opposant des États irresponsables et une assemblée vertueuse, il se donne les moyens de faire parler de lui positivement et à peu de frais. Plus profondément, les eurodéputés, très inquiets du reflux de l’idéologie européiste, ont aussi l’ambition de le contrer, bandant leurs maigres forces pour maintenir la PAC au plus haut niveau d’intégration communautaire possible. Parviendront-ils à limiter la fragmentation nationale en cours alors que celle-ci a été entérinée par les États ? Verdict dans les prochaines semaines.
Transition agro-écologique ou verdissement de façade ?
L’ambition environnementale ne naît pas à l’occasion de cette nouvelle PAC. De nombreux dispositifs issus des périodes précédentes démontrent la prise de conscience déjà ancienne de cet enjeu capital de la part des pouvoirs publics et des agriculteurs. À titre d’exemples, les MAEC (mesures agricoles et environnementales) nées en 2007 ont été renforcées en 2015. L’accès à l’ensemble des aides directes de la PAC suppose le respect par les exploitants des BCAE (Bonnes Conditions Agro-Environnementales) auxquels s’ajouteront désormais les critères du « verdissement » (rotation des cultures, maintien de prairies permanentes…) qui étaient jusque-là optionnels.
À ces dispositifs déjà existants, confortés et élargis, s’ajoutent les éco-régimes. Si chaque État a l’obligation de mettre en œuvre le sien, rien n’oblige les agriculteurs à y adhérer. Il s’agit ici d’inciter ces derniers à s’engager plus loin encore dans la transition agro-écologique, en activant le principe des paiements pour service environnementaux, « conçus pour rémunérer les agriculteurs au-delà du surcoût qu’implique l’adoption de pratiques plus vertueuses ».
En complément de ces dispositifs, les autorités françaises annoncent une augmentation substantielle des aides accordées à l’agriculture biologique : leur montant devrait atteindre 1,7 milliard d’euros sur la période 2023-2027, 30 % de plus qu’au cours de la période précédente.
Toutes ces évolutions demeurent cependant grandement insuffisantes pour les partisans d’une transition agro-écologique rapide et massive au nom de l’urgence environnementale. Ils dénoncent dans les nouveaux dispositifs le règne de l’immobilisme sous l’apparence du changement, s’appuyant sur les déclarations mêmes du ministre français de l’Agriculture pour démontrer la pertinence de leur jugement : celui-ci a en effet admis que 70 % des agriculteurs n’auraient pas à modifier leur pratique pour accéder aux aides directes concernées par les éco-régimes.
Les choix gouvernementaux à propos de l’agriculture biologique suscitent également nombre de critiques, indépendamment des budgets alloués, puisqu’il a été décidé que l’essentiel des aides financières irait désormais à ceux qui se convertissent au bio au détriment de ceux qui l’ont adopté de longue date. La FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) craint une perte importante pour les exploitants lésés par cette réforme, leurs aides risquant de passer de 220 à 70 euros par hectare. La FNAB évoque même le risque de « déconversion » par endroits alors que le ministre a reconnu que l’objectif de 15 % des terres cultivées en bio en 2022 ne serait pas tenu.
Enfin, l’échec du plan « Ecophyto » illustre également, selon certains, l’inertie des pouvoirs publics et le conservatisme d’une partie du monde paysan face aux défis environnementaux. Initié en 2008, à la suite du « Grenelle de l’environnement », Ecophyto devait aboutir 10 ans plus tard à une diminution de 50 % de l’emploi des pesticides (ou « produits phytosanitaires ») à l’échelle nationale. Or, en 2018, l’usage de ces produits avait augmenté de 22 %, en dépit des résultats prometteurs obtenus dans les fermes du réseau « Déphy » qui parviennent à associer rendements élevés et diminution réelle des quantités de pesticides utilisés.
L’environnement, un défi parmi d’autres pour l’agriculture française
S’il est indispensable que la PAC intègre le plus grand nombre possible d’objectifs environnementaux, il faut garder à l’esprit, cependant, que ses raisons d’être sont multiples et qu’il est très compliqué de les associer de façon cohérente.
En sus des questions écologiques, la PAC doit en effet assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs, garantir aux consommateurs l’accès à des produits alimentaires de qualité au moindre coût possible, perpétuer la contribution positive de l’agriculture à la balance commerciale de la France. Autant de finalités à l’origine de bien des contradictions.
A titre d’exemple, l’agriculture productiviste, décriée par beaucoup pour son impact négatif sur l’environnement, est en même temps la seule à disposer de rendements et d’une productivité permettant aux ménages les plus modestes de se nourrir, et à la France d’exporter une partie de son blé vers les pays qui en besoin (Égypte, Algérie, etc.) ;
L’agriculture biologique, formidable à bien des égards, est grevée par des rendements limités qui, en association avec des coûts de production importants dus à sa forte (et incompressible) intensité de main-d’œuvre, interdisent à ce stade sa généralisation. Le modèle « bio » ne se révèle viable en effet que dans la limite des 25 ou 30 % de ménages aisés en mesure de payer un produit 25 ou 50 % plus cher au motif qu’il est étiqueté « AB ». Elle est en outre fortement consommatrice d’espace et pose parfois des problèmes sanitaires d’ordre… biologique.
Dernier exemple, le cadre macro-économique dans lequel évolue l’agriculture française. Aux premiers temps de la PAC, dans les années 1960-1970, le système des prix garantis incitait les agriculteurs à entreprendre de lourds investissements pour s’équiper en machines. A partir des années 1980, c’est un autre cadre, dérégulé celui-là, qui s’est mis en place, avec la fin des prix garantis, la création du marché unique au sein de l’UE, l’extension de cette dernière à l’Europe médiane, la signature d’accord de libre-échange avec le reste du monde.
Tout ceci a livré les agriculteurs au marché et à la volatilité des prix qui le caractérise. Il est difficile, dans ces conditions, de leur demander d’investir lourdement en faveur de la transition agro-écologique et personne, bien sûr, au sein des sphères dirigeantes, ne songe à remettre en cause radicalement ces glorieux acquis de la construction européenne qui génèrent tant de difficultés pour les agriculteurs.
C’est à la lumière de ces contradictions et de ces difficultés qu’il faut juger le plan stratégique français récemment exposé par le ministère de l’Agriculture.
Plusieurs priorités sont affichées.
Il s’agit d’abord de « consolider » les revenus agricoles en maintenant ou en renforçant certaines aides. Les « paiements distributifs » par exemple sont maintenus. Ils permettent aux exploitations d’une taille inférieure à la moyenne (52 ha) de bénéficier d’un soutien spécifique pour les productions à forte valeur ajoutée ou génératrice d’emplois. Autre exemple, l’enveloppe des ICHN (Indemnités Compensatoires de Handicap Naturel) est également maintenue à 1,1 milliard d’euros par an grâce à un soutien direct de l’État à hauteur de 108 millions (le principe du cofinancement, on le voit ici, revient par la petite porte).
Il s’agit aussi d’œuvrer à la « compétitivité » de l’agriculture française, alors que notre pays semble s’acheminer inexorablement vers ses premiers déficits agroalimentaires dans les échanges commerciaux avec l’extérieur. Il s’agit enfin de renforcer la souveraineté alimentaire de la France, en diminuant la dépendance aux importations de protéines végétales (soja sud-américain) destinées à l’élevage (soja sud-américain), ce qui suppose d’en développer la production nationale. Les aides destinées à ces productions passeront donc de 2 à 4 % des dépenses liées à la PAC.
Autant d’objectifs louables, donc, qui ont évidemment été accueillis de manière diverse au sein même du monde paysan : si la FNSEA se réjouit des « orientations pertinentes » prises par la PAC, si la coordination rurale estime que « les choix faits sont satisfaisants », la Confédération Paysanne dénonce un « renoncement », estimant notamment que le ministère ne soutient pas suffisamment les petites exploitations.
Il faut voir, dans ces réactions contradictoires, l’extrême diversité du monde paysan et les fractures qui le traversent. Dans le seul domaine de l’élevage, par exemple, qu’y a-t-il de commun entre l’aviculture industrielle de la France de l’Ouest et l’agro-pastoralisme ovin des Pyrénées ou de Haute-Provence ? Si le second à la sympathie des consommateurs avisés, c’est le premier qui nourrit au quotidien la masse des Français. Leurs intérêts, parfois divergents, sont aussi ceux du pays pris dans son ensemble. Il serait excessif de laisser les partisans d’un productivisme effréné imposer leur volonté au ministère de l’Agriculture, mais il le serait également de céder en tous points aux chantres de la radicalité verte.
Dans l’immédiat, la mise en œuvre de la PAC 2023-2027 promet des débats passionnants et houleux. Les citoyens pourront se les approprier d’autant plus aisément qu’ils auront lieu à l’échelle nationale, une échelle sans doute vouée à gagner en importance au-delà de 2027, compte tenu de la tendance au délitement qui affecte aujourd’hui l’UE. Cela rendra possible l’émergence de nouvelles propositions : face à la concurrence étrangère qui tire les salaires vers le bas, entrave le développement du bio et incite au gigantisme, la question du protectionnisme mériterait sans doute d’être posée. La Suisse, qui en a fait le choix, ne semble pas le regretter. Pourquoi pas la France ?
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Commentaire recommandé
Concernant la baisse du budget de la PAC, il ne faut pas oublier que notre bon président a consenti à cette baisse pour faire accepter aux pays du nord le plan de « relance européen »… les fameux 40 milliards, qui nous en coûte 80.
Il a aussi consenti à une baisse de participation au budget européen de ces mêmes pays (compensée en grande partie par la France) et à une entourloupe sur les crédits de recherche européen.
Bref…
42 réactions et commentaires
L’utilisation de l’indicateur de quantité de produit phytosanitaire engendre une erreur parce que cet indicateur n’est pas fiable.
Dans cette catégorie existe tout y compris les produits utiliser en bio. Parce Oui, les gens, en bio il faut aussi traiter les plantes, souvent beaucoup plus qu’en conventionnel, souvent avec des quantités de produits plus important et dont le poids spécifique plus élevé . L’indicateur pertinent serait celui de L’utilisation des produits phyto de synthèse.
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AlerterMerci, je ne connaissait pas cet aspect de la production bio, étant néophyte en la matière même si je m’intéresse à l’organisation du système productif lui-même « du champs à l’assiette ». J’ai néanmoins une question.
En laissant de côté les aspects socio-économico-politique (captation de la VA, prolétarisation du travail, structure de domination, etc) donc en se focalisant sur les aspects techniques et écologiques des impacts des produits et des pratiques existants.
En quoi un produit phytosanitaire d’origine biologique serait mieux qu’un produit sanitaire d’origine synthétique ? (persistance des molécules dans la nature ? sélectivité des espèces impactées ? existence d’externalités négatives dans leur mode de production ? …).
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Alerterpour info (et hors sujet)
en agrobio, il n’est pas utlisé que des produits d’origine « biologiques » le sulfate de cuivre pour ne citer que ce produit est bien un produit de synthèse, n’en déplaise … mais il est toléré …
par ailleurs, certains utilisent des agents vivants (virus) pour tuer les mouches qui se posent (quelle idée!) sur les fleurs de ses pommiers.
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AlerterExact, la quantité n’est pas fiable. Mais la quantité de phyto de synthèse ne l’est pas non plus (Déjà c’est quoi ‘de synthèse’?). Il y a des produits plus ou moins dangereux avec pleins d’effets différents, c’est compliqué de trouver un indice unique (https://op.europa.eu/webpub/eca/special-reports/pesticides-5-2020/fr/ ). En tout cas, ce serait déjà bien de forcer les fabricants à rendre publique leurs études et aux autorités à faire des recherches indépendantes.
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AlerterQuand d’un côté on fait des traité internationaux qui sacrifient les efforts déjà effectués sur le plan environnemental, il ne faut pas s’étonner que les normes imposées et les aides conditionnées finissent par nuire à ceux qui tentent de faire une agriculture adaptée aux défis de demain.
L’UE et principalement la commission européenne a 20 ans de retard grâce à l’intense lobbying s’y pratiquant mais aussi aux dogmes pratiqués, hélas on ne peut pas attendre 20 ans pour que cela monte à leur cerveau, l’agriculture s’appuyant sur des nouvelles orientations comme la permaculture, … ne survivra pas face à la concurrence, nous rendant dépendant de l’extérieur ne laissant la place à des monocultures uniquement orientés à l’exportation, alors que la crise du Covid a prouvé que cela n’est plus admissible.
sur le sujet des pénuries je recommande cette video : https://youtu.be/uDqevk2iyDA
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AlerterLa permaculture pour nourrir 67 millions de français ?
Il va falloir en renvoyer quelques millions à la campagne pour cultiver la terre. Je ne suis pas sûr que l’on trouve suffisamment de volontaires.
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AlerterLes campagnes ont été vidées pour remplir les usines d’ouvriers. Le surplus a été envoyé dans les tranchées. Il n’y a plus d’usines, si des millions restent en mode ghetto en ville, c’ est parce qu’il est moins fatigant et plus gratifiant de toucher des aides depuis sa tour que d’être au champ et de subir les prix artificiellement bas des exploitations agricoles (loin de la ferme pérenne traditionnelle). Si il y a besoin de paysans ‘volontaires’, il suffit de revoir la politique d’assistanat et rediriger la pac sur les exploitations de moins de 10ha.
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AlerterConcernant la baisse du budget de la PAC, il ne faut pas oublier que notre bon président a consenti à cette baisse pour faire accepter aux pays du nord le plan de « relance européen »… les fameux 40 milliards, qui nous en coûte 80.
Il a aussi consenti à une baisse de participation au budget européen de ces mêmes pays (compensée en grande partie par la France) et à une entourloupe sur les crédits de recherche européen.
Bref…
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Alerterarrêtons les primes à l’ha, redirigeons-les à la (aux) personnes travaillant sur la ferme, ainsi, les candidats à l’installation seront plus nombreux, et les primes davantage « égalitaires »
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AlerterAprès l’industrie, l’UE s’attaque à l’agriculture. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la concurrence déloyale des pays sans contraintes sociales ou environnementales dans un marché ouvert à tous détruira notre sécurité alimentaire. Je me demande si c’est une exigence de « l’ami américain » qui cherche des débouchés pour sa production alors que le TAFTA est de retour.
Libre-échange : le discret retour du TAFTA
« Dans les multiples points exposés par la déclaration commune entre les Etats-Unis et l’Union Européenne à l’issue du Sommet Transatlantique, le chapitre consacré au renforcement du « commerce, de l’investissement et de la coopération technologique » ne cache nullement ses grands principes de fonctionnement : le TTC, Trade and Technology Council, sera le bras armé de cette nouvelle coopération qui visera à supprimer le maximum de barrières douanières entre les deux côtés de l’Atlantique. »
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/06/17/libre-echange-le-discret-retour-du-tafta-acte-hier/
Rappel : https://www.youtube.com/watch?v=9VhpaR8xcfc
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Alertercomme l’impression que la france va la aussi ici laisser ses billes.
> Bruxelles proposait alors que les États membres assument à leur niveau une partie du financement de la PAC, prenant bizarrement le risque d’engager une dynamique de dislocation accélérée. Paris s’y est opposé avec fermeté, au nom de l’idéal européen et en tant que premier bénéficiaire de cette politique commune. <
Toutes façons le pays est traversé par un système générateur de tornade / canicule / pluies ultra violente / inondations / you name it, et eux tout ce qu'ils veulent, c'est compter leurs voies collecter auprès d'une part ultra marginale de la société dans une élection désorganisée à dessin.
comme en 40 les conservateurs s'appuient sur la dilettante pour maintenir la chose, et puis crack.
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Alerter« est en même temps la seule à disposer de rendements et d’une productivité permettant aux ménages les plus modestes de se nourrir » Sur quoi vous vous basez pour dire ça ? Les produits consommés par les plus pauvres sont des produits transformés chimiquement ou pratiquement aucuns produits naturels n’apparait .L’alimentation des plus pauvres est surtout grevée par la pub , les intermédiaires , le transport etc etc Parler que de l’agriculture ne risque pas de régler le probleme si on ne parle pas de la partie immergée de l’iceberg .C’est de la poudre aux yeux , une manière de faire pression sur les agriculteurs en laissant le champ libre aux industriels de l’alimentation .Et c’est pas les agriculteurs qui font le plus gros lobbying a Bruxelles .
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AlerterOui, il faudrait rajouter à votre liste les coûts sanitaires engendrés par cette nourriture moyenne au mieux, au pire toxique. Tous les diabètes, obésités, cancers, etc dont la nourriture industrielle est responsable… C’est sûr que tout cela est financé, en France, en grande partie par la sécurité sociale, dont d’ailleurs les responsables politiques d’un certain bord pointent toujours son fameux « trou ». Bref, comme la pollution quoi, on croit (ou plutôt les industriels croient) que toutes ces externalités ne les concernent pas…
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AlerterBonjour Orhan
A votre liste, il faudrait ajouter le COVID. J’aimerais ici évoquer une intéressante étude récente parue dans le British Medical Journal (Kim et al, 2021), qui a examiné les risques de développer une forme de COVID-19 grave en fonction de l’alimentation chez du personnel médical aux USA, France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume Uni.
Pour aller à l’essentiel, une alimentation riche en végétaux et à base d’aliments entiers/peu transformés (whole foods, plant-based diet) diminue de 73 % les risques de développer une forme sévère/grave du COVID. Une alimentation riche en produits animaux (hyperprotéinée ou cétogène (alimentation pauvre en hydrate de carbone et riche en lipides)) en augmente les risques de 48 %.
Considéré sous l’angle de l’alimentation et des comorbidités qui en découlent, cette étude semblerait indiquer que le Covid est avant tout un risque pour les populations les plus pauvres.
https://nutrition.bmj.com/content/early/2021/05/18/bmjnph-2021-000272
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AlerterLe diabète, l’obésité, associent des problèmes génétiques et des troubles de la régulation glucidique à une suralimentation relative comportementale qui déclenche ou aggrave les manifestations cliniques.
Ce n’est pas parce que vous passez devant une pâtisserie que vous devez y entrer. Que du saccharose soit industriel ou écolo la molécule est strictement la même.
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AlerterUne grosse partie de la consommation se fait en fonction des prix, la grande bagarre de la grande distribution se fait sur les prix » c’est moins cher chez nous !!! »
bilan : personne ne gagne d’argent sur une bonne partie des produits alimentaires tout le monde a tiré les prix et les marges vers le bas. Ceux qui perdent le plus sont ceux qui sont en bas de la chaîne ( les agriculteurs ) , les industriels travaillent avec 2 ou 3% de marge nette ( quand ce n’est pas 0 ou 1% ) , et la grande distribution n’y gagne rien non plus ( ils se récupèrent un peu sur un petit nombre de produits ).
+2
AlerterLa PAC a de nombreux effets pervers, entre autres des aides énormes aux agriculteurs qui usent (et abusent) de produits phytosanitaires dont ils n’ont pas réellement besoin dans le but d’arrondir leurs fins de mois.
Pour résumer, des éleveurs, même pas en élevage intensif, dispersent abondamment des pesticides sur les champs servant ensuite à nourrir le bétail pour obtenir des aides qui leur permettront simplement de survivre…
Et bien sûr ces épandages massifs de produits phytosanitaires ont un impact plus que nuisible sur l’ensemble de l’écosystème en passant par les « ravageurs », leurs prédateurs (qu’ils soient arthropodes ou vertébrés), mais aussi les pollinisateurs (abeilles et autres).
Au lieu de donner des aides aux agriculteurs qui n’utilisent pas de produits phytosanitaires les aides de Bruxelles vont directement à ceux qui permettent à l’industrie agrochimique de continuer à engranger des profits sur le dos de la biodiversité et de l’environnement.
J’avais 3 ruches qui survivaient tant bien que mal en zone de moyenne montagne et me permettaient surtout de pouvoir observer le comportement passionnant de ces insectes sociaux.
Le miel que je récoltais était seulement un « bonus » qui me permettait d’obtenir un produit NATUREL excellent au goût très changeant (mais toujours excellent) en fonction des conditions climatiques.
Elles ont correctement passé l’hiver et quand j’ai ouvert les ruches au printemps tout ce petit monde était en bonne santé et les butineuses sont parties dans des bourdonnements frénétiques polliniser les fleurs du voisinage.
Ce week-end, je suis monté pour voir comment allaient ces petites « choupinettes » et ça a été le désastre : Des cadavres partout au pied des ruches et quand je les ai ouvertes j’ai découvert un véritable massacre.
Elles étaient TOUTES mortes, et sans aucune raison apparente (varroa ou autre cause naturelle).
Un voisin m’a indiqué qu’il avait vu le paysan pulvériser massivement les champs de fourrage il y a 2 semaines avec un produit assez nauséabond…
Quand je suis allé lui demander des explications il m’a carrément dit que s’il ne pulvérisait pas ces pesticides (néonicotinoïdes) il perdrait les aides de l’€urope et qu’il ne parviendrait pas à boucler son budget.
Je me suis vengé en lui interdisant strictement de passer sur une parcelle que je possède située entre deux de ses parcelles.
Et comme je ne lui ai jamais donné l’autorisation explicite de passer (et qu’il ne m’a jamais indemnisé pour cette non interdiction de passage) il ne peut rien faire.
+4
AlerterUne fois j’ai vu un champ de maïs dans les Landes ( climat chaud , terrain sablonneux , pas d’eau .. environnement anti-maïs par excellence ) , avec un arrosage en pleine journée.
Explication d’un voisin agriculteur : les subventions !! y compris des subventions pour arroser !!
en fait , l’UE et l’état français avant , ont multiplié les réglementations et les subventions dans un sens ou dans l’autre , au fil des années pour orienter l’agriculture selon les idées du moment , donc on a une agriculture qui n’est pas forcément adaptée aux réalités mais parfaitement adaptée à la réglementation et aux subventions.
+7
AlerterPatrick, ce que vous avez vu dans les Landes est pratique courante depuis longtemps. Ce n’est pas à cause de la pénurie d’eau, le Sud-Ouest ayant un climat chaud et humide propice à la culture du maïs, mais à cause de l’agriculture intensive. Le maïs est semé en rang très serré et doit pousser très vite! évidemment, dans ces conditions, il doit boire beaucoup.
Autrefois, avant l’UE, le maïs était cultivé pour nourrir la volaille. Chaque ferme avait son lopin de maïs, comme son lopin de vigne, pour son usage interne. Aujourd’hui le maïs est une matière première industrielle comme la betterave à sucre. Il est cultivé dans les 3/4 de la France en particulier dans des régions au stress hydrique beaucoup plus important que dans les Landes.
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AlerterVue la tête que faisaient les plans de maïs , c’était vraiment pas le bon endroit pour en planter. Je vis dans une région de culture du maïs .. je connais.
Et ce qui ne fait pas rire mes voisins c’est quand je leur demande quelles subventions ils ont plantées cette année.
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Alerter« la FNSEA se réjouit des « orientations pertinentes » prises par la PAC »
Ce simple passage résume tout ce qu’il y a à retenir de l’article : SOS. (« same old shit » comme disent les anglophones)
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AlerterIl est fondamentalement anormal que l’agriculture européenne doive être subventionnée pour vivre ou survivre ! Que ces gens qui nous nourrissent ne puissent pas vivre de leur travail et, sauf exception de niche, doivent demander l’aumône pour mal y arriver est insensé. Et jamais personne ne se demande comment nous en sommes arrivés là.
Depuis 1984, l’État néo-zélandais ne verse plus un centime de subvention au secteur agricole ! Après quelques années difficiles de restructuration, ce secteur est, cependant, redevenu florissant, excédentaire au niveau de sa balance commerciale, a fait de considérables gains de productivité, a créé des emplois, et, cerise sur le gâteau, permet à tous les paysans de vivre très honorablement de leur travail sans plus rien demander à personne ; au point que plus personne ne songe à faire machine arrière.
Le facteur déterminant de cette réussite (qui ne doit absolument rien à la dérégulation) est que les agriculteurs se sont organisés (3 grandes coopératives pour tous), pour se passer totalement de tous les intermédiaires ! Au point qu’ils ont créé et détiennent eux-mêmes, par l’intermédiaire de leurs coopératives, leur industrie de transformation, ainsi que leur réseau de distribution et de commercialisation.
Quand on tient tous les bouts de la chaîne (prix aux producteurs, transformation, distribution, commercialisation et même les traders qui travaillent pour eux au niveau international) plus besoin de subventions, puisque toutes les valeurs ajoutées produites retournent à leur origine première, c’est-à-dire au producteur… Personnellement, c’est cette conception du libéralisme que j’aime.
Par comparaison avec notre filière agricole, où les industriels de l’agroalimentaire et les centrales d’achat des grands groupes de distribution trustent 90 % du chiffre d’affaires du secteur, imposent leurs prix et leur loi, et se gavent (entre autres) sur les producteurs, y a pas photo… Mais personne dans l’UE ne s’attaquera jamais à ces monstres, ils sont tous potes…
Enfin, dans une moindre mesure, il y a la mise en concurrence avec les pays qui n’appliquent aucune de nos normes environnementales et sanitaires. Cela fait longtemps que nous (et l’UE) aurions dû interdire (ou surtaxer) toute importation agricole du Brésil et de la Chine, par exemple. Ces mises en concurrence déloyale (parfois même intra-UE) sont absurdes et suicidaires à plus d’un titre ; mais ce sont toujours nos agriculteurs qui continuent à se pendre seuls, pas les politiques qui ont tressé la corde et l’ont attachée à la poutre de la grange…
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AlerterJe suis assez dubitatif…
Le soucis, c’est que le grand équilibre de l’offre et de la demande sensé être apporté par la concurrence libre et non faussée est une chimère et une imbécilité. C’est l’axiome sur lequel repose toute la « science » économique libéral, et c’est du vent. Et si ça ne marche pas ailleurs, ça ne marche pas du tout avec l’agriculture.
Historiquement, les récoltes sont bonnes ou il y a surproduction, les prix s’effondre, les paysans ont du mal, abandonnent leurs terres pour certains. Les récoltent sont mauvaises, les prix explosent, les gens mangent mal, y compris les paysans.
Et il n’y a pas 40 solutions : les États, tous les États depuis l’antiquité jusqu’à l’Office des Grains sous la monarchie, régule les prix et les stocks. Surproduction : on maintient les prix et on stocke, mauvaises récoltent, on maintient les prix et on déstocke. Partout, toujours, tout le temps depuis le début de la civilisation. On peut se demander si les premières cités états ne se sont pas fondées autant sur ces principes de régulation que sur la nécessité se protéger des pillards.
Ça avec le maintient de la production en défrichant de nouvelles terres quand c’est nécessaire.
Envoyez une bande de fous dingues libéraux la dedans et ils vous sèment une zizanie de proportion cosmique dont nous ne verront les conséquences finales que dans quelques années avec l’apparition des premières disettes, avant de connaitre pire peut être.
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AlerterJe ne sais pas pourquoi je me suis obstiné à écrire « récoltent » pour « récoltes » précédemment… Plus quelques autres fautes.
Bref, suite…
Ces tarés de libéraux ont inventé le système des subventions pour mimer une forme de concurrence, en fait. On subventionne, mais les pécores doivent se tirer la bourre sur les prix, produire le moins cher possible, et le marché doit s’autoréguler. Parce que bien sûr, sans subventions, sans intervention, c’est le chaos. Mais on mime quand même le marché et la concurrence.
Ce qu’il faut faire, c’est ce que l’on faisait avant : l’État doit contrôler les prix, que les paysans vivent de leur travail et que les gens aient à manger pour un prix raisonnable.
Et favoriser une agriculture de qualité.
Et éviter la disparition de terres agricoles, ce qui ne peut qu’avoir des conséquences catastrophiques à moyen terme.
Bref, avoir une politique agricole et ne pas compter sur la main invisible.
Il faut se rappeler que ce qui faisait la richesse des nations avant la révolution industriel, c’était l’agriculture, et que ce qui a fait de la France le pays le plus riche et le plus puissant d’Europe, c’était ses terres à blé, les plus nombreuses et les meilleurs du continent, de la Beauce au Languedoc. Terres à blé que l’on bétonne aujourd’hui pour faire des centres commerciaux ou des zones industrielles, ou que l’on détruit en surproduisant n’importe comment. Je me répète, mais ça ne peut qu’avoir de graves conséquences à moyen terme.
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Alerter« Ces tarés de libéraux ont inventé le système des subventions pour mimer une forme de concurrence, en fait »
Donc ce ne sont pas des libéraux !!! puisque ce genre de système est totalement anti-libéral.
C’est pratique de rejeter ses propres erreurs sur les autres
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Alerter« l’État doit contrôler les prix, que les paysans vivent de leur travail »
Quand l’état se met à contrôler les prix , ça finit toujours mal . En général ça finit soit en pénurie ( prix trop faibles pour faire plaisir aux consommateurs ) , soit à une surproduction ( prix trop élevés ).
Tout va dépendre de la clientèle à satisfaire et des rapports de force.
Il n’y a pas de solution miracle, mais les solutions mettant en jeu l’état sont en général les pires.
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Alerter@ Micmac
Vous êtes dubitatif sur quoi ? J’avoue que j’ai bien du mal à comprendre ce que vous voulez dire…
Précisément dans le cas de l’agriculture NZ, l’offre et la demande fonctionnent très bien… Le modèle néo-zélandais autorise et encourage les producteurs à faire toujours mieux, puisque leurs efforts ne peuvent être que récompensés, et donc la production est réellement régulée par la demande directe, sans spéculation ni manipulation des intermédiaires !
Chez nous, seuls les intermédiaires dictent leur loi à tous et dans tous les cas, seuls eux n’y perdent jamais. Si la demande baisse, ils demanderont aux producteurs de baisser leurs prix, au besoin en les mettant en concurrence avec des paysans encore plus misérables que les nôtres. Si la demande augmente ou que les sources d’approvisionnements sont en pénurie, ils augmenteront le prix à la consommation… une étonnante « régulation naturelle » des marchés que personnellement j’appellerais plutôt un racket organisé.
Aussi, les subventions qui permettent aux paysans de survivre ne sont ni plus ni moins que les colossaux bénéfices que les intermédiaires font sur le dos des producteurs… Avec elles, nous payons en réalité les bénéfices des intermédiaires !
Je vous rappelle par ailleurs que tous les modèles collectivistes agricoles ont été des échecs à tous les niveaux. On peut produire en collectif, mais si les bénéfices reviennent à l’État, alors plus personne ne fera d’effort pour que ça fonctionne. Avec tout ce que cela implique, l’agriculture est très profondément liée à la propriété privée, c’est même elle qui l’a inventé.
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AlerterLes dernières disettes ( voire même famines !! ) en Europe , c’était pas en URSS quand tout a été nationalisé et planifié ?
Et en Chine , ce sont les grandes décisions de Mao qui avaient entrainé des millions de morts de faim.
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AlerterPour les simples disettes, il y en a eu au moins une dans une Française en 1951 (dans une vingtaine de départements). Je suppose qu’il y en a eut quelques autres donc on a autant entendu parler que celle là.
Pour les famine en URSS, il y a celle de la nationalisation, et une en 1947, soit a peu prés autant qu’en période non-soviétique, les famines de guerre ne comptant pas vraiment.
Quand aux grandes décisions de Mao sont justement une perte de patience face aux lenteurs du plan. Ironiquement, c’est le succès de la planification qui le confortera dans la poursuite des absurdités et le rejet de la planification: les succès initiaux du grand bond en avant sont exclusivement liés à la période de planification qui avait précédée.
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AlerterL’exemple néo-zélandais est effectivement frappant.
L’agriculture néo-zélandaise était dans l’état actuel de l’agriculture française , étouffée de normes et réglementations et sous perfusion de subventions. La décision de supprimer ce carcan a mené à une restructuration complète du secteur et à sa renaissance.
Exemple à suivre , mais nos chers technocrates sont incapables de le comprendre, ils se contenteront de rajouter des règlements et des subventions.
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AlerterJe ne suis pas sure que l’exemple NZ soit très pertinent. Ce pays est souvent cité en exemple, comme pour la covid…c’est une mode ou quoi?
L’agriculture NZ est basée sur quelques produits d’exportation (élevage, kiwi, vin,) sur un modèle extensif faussement vertueux comme en Argentine, en Australie ou au Canada mais très rationalisé et productiviste. Rien à voir avec la tradition française.
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Alerter@ Brigitte,
Si les Français voulaient bien faire un peu de benchmarks (études comparatives) politiques, ils arrêteraient de se penser comme le centre du monde et de croire que nous sommes les meilleurs en tout. Ils arriveraient même à trouver des solutions à ce qu’ils pensent comme insoluble.
La réalité est que de plus en plus nous sommes les plus mauvais en tout et que notre siècle des Lumières éclaire plus à l’étranger que chez nous. Quant à la « qualité » de nos personnels politiques (oui « personnel », parce que c’est nous qui les payons), comparativement à bien d’autres pays démocratiques, c’est vraiment un désastre. D’ailleurs quand on se situe à la 23e place pour l’IPC (derrière l’Uruguay ou des Émirats), on devrait faire profil bas. Alors oui, la NZ est un exemple pour bien des choses, mais la plupart des pays scandinaves aussi et bien d’autres encore.
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AlerterMais Il faudrait tout passer dans benchmark, et par exemple regarder si la manière dont fonctionne l’agriculture NZ n’aurait par un lien avec les résultats particulièrement calamiteux de ce pays au niveau de la précarité alimentaire.
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AlerterÉvidemment qu’il faut tout passer au benchmark… Il n’est pas question de ne retenir que le « meilleur » d’un pays, mais de constater qu’est-ce qui fonctionne ou pas sur tel ou tel problème ; en tenant compte des éventuels effets pervers (par exemple, un des effets pervers de l’agriculture extensive de la NZ est bien la pollution omniprésente générée par ce secteur) et sans oublier de comparer les contextes spécifiques qui peuvent déterminer en soi les bons résultats.
Juste un exemple, l’Espagne est en train de gagner la bataille contre les violences faites aux femmes ; qu’est-ce qui nous empêche de faire pareil ? Au lieu qu’à chaque féminicide en France, on n’entende que l’impuissance institutionnelle à changer cet état de fait.
Cependant, en termes d’analyse comparative, je crains que la France ne soit mauvaise en tout… ha non, elle fait toujours partie des 5 plus grands vendeurs d’armes du monde. 🙁
P;-S. : précarité alimentaire pour la NZ ??? Vous avez des sources ? Avec un IDH supérieur à celui de la France, je ne vois pas comment cela serait possible…
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AlerterPour la précarité alimentaire, de mémoire c’était un article de nature de l’an dernier, par une spécialiste NZ de la nutrition, qui annonçait 20% des enfant en précarité alimentaire modérée à sévère.
Après vérification sur les données de la FAO (http://www.fao.org/sustainable-development-goals/indicators/212/en/), c’est nettement en dessous, du moins pour les adultes. Les niveaux sont toutefois très haut pour un pays riche ou l’agriculture a un rôle aussi fort.
Pour l’IDH, la seule chose qui fait passer la NZ devant la France sont les « expected years of schooling » (18.8 ans contre 15.6 ans) et dans une moindre mesure la « mean years of schooling » (12.8 ans contre 11.5 ans). Ce qui est en accord avec un investissement de l’état dans l’éducation plus élevé de prés de 30% en NZ qu’en France.
C’est encore pire avec l’IDHI (corrigé des inégalités), puisque le désinvestissement dans l’éducation en France a épargné les premiers de cordée. Par contre la France a un PIB PPA supérieur, et moins d’inégalité au niveau des revenus qu’en NZ.
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AlerterMerci pour la source, fort intéressante par ailleurs.
Oui pour les inégalités de revenus, qui explique probablement plus sûrement que la NZ soit plus en précarité alimentaire que la FR ; et c’est là qu’on remarque (encore une fois) que celles-ci sont très corrélées au taux marginal d’imposition à l’IR : 34,7 % pour la NZ et 45 % pour la FR. On va voir si Jacinda Ardern s’attaquera réellement aux crédos libéraux.
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Alerter@ Patrick,
Comme je le précise, ce n’est pas la dérégulation qui a été déterminante dans cette réussite, mais bien que les agriculteurs se soient organisés pour capter toutes les VA, de la production au consommateur final.
Aucun néolibéral (ni libéral) ne peut prétendre que cette réussite serait la conséquence de la « libre concurrence » et de la « dérégulation » : cette organisation est plus une structuration monopolistique avec entente sur les prix – ce qui est condamné par tous les libéraux – qu’à une soumission à la « loi des marchés ».
Nos timides AMAP font d’ailleurs bien piètre figure ; du bricolage et de l’amateurisme, comparé à ce système généralisé à tout un secteur productif d’un pays.
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AlerterLa fin du contrôle par l’état a remis en place un vrai marché et surtout la liberté pour les agriculteurs de s’organiser au mieux de leurs intérêts, je n’ai rien à redire la-dessus.
En même temps le gouvernement néo-zélandais a supprimé les taxes à l’importation , donc les prix sont soumis à la concurrence.
J’avais eu une discussion à ce sujet dans les années 90 avec un responsable d’une entreprise laitière française qui avait des soucis avec la concurrence néo-zélandaise , déjà à l’époque un de ses problèmes était les surcoûts engendrés par une sur-réglementation française vis à vis de la NZ ( pays pauvre et arriéré comme chacun le sait )
Je ne connais pas plus l’économie néo-zélandaise, mais vu les succès remportés ce serait intéressant d’approfondir ce débat.
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AlerterVous vous trompez de causes et d’effets ! C’est la fin du contrôle par les intermédiaires commerciaux et l’industrie agroalimentaire qui a tout changé, pas la « dérégulation ». Il n’ y a pas eu « dérégulation », juste la fin des subventions et cela a été possible uniquement parce que les agriculteurs se sont organisés pour que toutes les VA leur reviennent en propre et ne tombent pas dans les poches des intermédiaires. Comme je le rappelais, rien de « libéral » et concurrentiel là-dedans, puisqu’entre producteurs il n’y a pas de concurrence : prix de commercialisation communs, circuits de distribution identiques, et cetera.
Les effets concurrentiels se situent uniquement par rapport à la demande internationale, mais là encore quand aucun intermédiaire ne se gave au passage, il n’y a pas beaucoup de risques que vous ne soyez pas concurrentiel. Donc rien à voir avec le fait que les agriculteurs NZ auraient moins de contraintes et de réglementations ; ils ont juste supprimé les saprophytes-parasites du circuit, en faisant des « ententes » entre eux ; vraiment rien de « libéral » là-dedans ; ça s’appelle plutôt un système coopératif.
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AlerterCe sont « nos agriculteurs » qui en redemandent….drogués à la PAC depuis longtemps, surendettés (d’où les suicides). La révolution agricole d’après guerre, sur le modèle américain productiviste et machiniste, a complètement modifié le monde rural. En rajoutant au tableau les pressions de l’agro-alimentaire et la grande distribution, on obtient le désastre actuel.
L’agriculteur est devenu le fournisseur de matières premières, viande, lait, céréales, le maillon faible du système, la pièce qui doit être « huilée » pour ne pas gripper la pompe à fric.
Il faudrait revenir au modèle d’avant et les problèmes de pollution et de chômage seraient résolus.
Or, l’agriculture, c’est l’énergie verte. L’exportation de blé ou de gaz, même combat. C’est une manne économique et géopolitique dont les états ne peuvent se passer.
Ce dilemme entre protection de l’environnement et balance commerciale, entre circuits courts et échanges internationaux est cornélien. Doit-on sacrifier une partie de la France et une partie de la population au libre-échangisme agricole?
Comment résoudre ce dilemme? En faisant du protectionisme par la qualité, des produits de terroir labellisés, ce que la France a su faire (AOP, IGP), sur le modèle de la filière viticole. C’est ce que d’autres pays font dans d’autres domaines, à chacun ses talents. Or la France a un talent agricole et ne doit pas le perdre…elle en a d’autres aussi bien sur.
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AlerterÀ mon avis, faut pas se prendre la tête… Un protectionnisme normal consiste tout simplement à interdire toute importation de produits agricoles qui ne respectent pas nos normes phytosanitaires. Déjà cela ferait pas mal le ménage dans la concurrence international en éliminant de facto des sources provenant de certains pays : Chine, Brésil, Inde, Indonésie, et cetera… Mais cela régulerait aussi la concurrence intracommunautaire en interdisant, par exemple, l’importation de certains produits provenant des pays de l’Est, ou des patates des Pays-Bas…
C’est complètement incohérent d’interdire des pratiques en France et d’autoriser l’importation de produits qui ne les respectent pas. C’est vrai pour l’agriculture, mais c’est vrai tout également pour tout le reste.
Encore faudrait-il pouvoir mater les intermédiaires commerciaux qui font ce qu’ils veulent, comme je l’explique plus haut à Micmac.
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AlerterLa question agricole est une question très concrète dans une perspective d’un développement durable et harmonieux dont les agriculteurs. Un exemple vécu : Finistérien, je me balade dans une forêt de hêtre puis je poursuis ma route vers un bourg de l’intérieur des terres sur les hauteurs bretonnes et d’un coup avant de voir la moindre construction le fond de la gorge et du nez me brûlent par une forte odeur d’ammoniac (et sans doute du méthane et de l’hydrogène sulfuré). Puis je vois la ferme, à gauche de la route une étable vide de bovin ? portes ouvertes avec quelque 40cm de M… qui dégueule sur la cour. Puis à droite de nombreux bâtiments de porcherie et au moins une maison d’habitation dans cette atmosphère chimique de fin du monde. Quelle est l’espérance de vie de ces personnes où en est notre devoir d’humanité envers les animaux ? Combien de ces fermes dites usine se trouvent sur notre territoires ? Il serait temps que l’on classe ces établissements comme usines chimiques et qu’on leur impose du zéro rejet dans l’environnement.
PS :Je suggère aux décideurs de faire leurs réunions dans la cour de ces fermes.
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