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29.septembre.201929.9.2019 // Les Crises

Alain Damasio : Technologie, tous prisonniers du techno-cocon ?

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Source : Le Média, Youtube, 01-03-2019

L’auteur de science-fiction Alain Damasio est revenu pour nous sur le concept de Big Mother : la technologie et le techno-cocon aseptisé dans lequel elle nous enferme.

Source : Le Média, Youtube, 01-03-2019

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aladin0248 // 29.09.2019 à 08h05

Je n’ai pas dépassé 5 minutes sur cette vidéo. Notre société demeure un mélange de Kafka, Orwell et Huxley. Big Brother est plus présent que jamais avec ce Novlangue qui fait du vrai un moment du faux et du faux un moment du vrai. Il n’y a pas de cocon technologique. Ce qu’on nous impose ne nous donne absolument pas un sentiment de sécurité, au contraire : nous ne maîtrisons plus rien, nous perdons toute autonomie. Ça n’est pas rassurant. Et si l’on proteste trop fort contre ce doux cocon, une police brutale peut légitimement nous éborgner. Super !

19 réactions et commentaires

  • Pas dupe // 29.09.2019 à 07h31

    Il faut comprendre le lien crédit => assurance => performance.

    Il faut résister à l’habituation, mère de tous nos déterminismes…

    Mais pour ça il faut encore faire de la biologie, comprendre ce qu’est un système nerveux… ce qui n’est pas franchement enseigné.
    Mieux vaut laisser ses sujets dans l’ignorance de ce qui leur permettrait de s’émanciper et leur débiter de l’habillage langagier plein de « valeurs », mais n’expliquant rien.

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    • Pas dupe // 29.09.2019 à 10h53

      Je m’aperçois que je n’ai pas bien expliqué :
      crédit => assurance => performance statistique pour les dominants dans un système capitaliste.
      Un dominant de type monopolistique ne peut plus perdre avec cette marotte.
      En oligopole, des dominants bloquent tout changement systèmique.

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  • aladin0248 // 29.09.2019 à 08h05

    Je n’ai pas dépassé 5 minutes sur cette vidéo. Notre société demeure un mélange de Kafka, Orwell et Huxley. Big Brother est plus présent que jamais avec ce Novlangue qui fait du vrai un moment du faux et du faux un moment du vrai. Il n’y a pas de cocon technologique. Ce qu’on nous impose ne nous donne absolument pas un sentiment de sécurité, au contraire : nous ne maîtrisons plus rien, nous perdons toute autonomie. Ça n’est pas rassurant. Et si l’on proteste trop fort contre ce doux cocon, une police brutale peut légitimement nous éborgner. Super !

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    • Pas dupe // 29.09.2019 à 09h22

      Ce n’est effectivement pas directement un « sentiment de sécurité », c’est une addiction à la gratification, et le contrôle de notre faisceau de la récompense (MFB) sur des actions qui ne peuvent pas remettre en question le système de dominance en place.

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    • Sandrine // 29.09.2019 à 09h44

      Entièrement d’accord avec vous. Marre de ces gens qui disent que nous sommes amollis dans le confort que nous apporte la technologie. Nous ne savons tout simplement pas comment faire autrement parce que nous ne maîtrisons pas grand chose de nos existences. Et ça c’est très angoissant.

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      • Brigitte // 29.09.2019 à 12h37

        La technologie depuis la nuit des temps a pour but de nous décharger des tâches difficiles, d’abord physiquement et puis cognitivement.
        Or, dépasser ses capacités entraine aussi une perte de capacité. Le confort a comme tout chose, des effets pervers et pour moi il est évident que nous les subissons biologiquement et intellectuellement. La dépendance et l’accoutumance, qui nous oblige au toujours plus et toujours plus vite: aux antibiotiques, aux moteurs divers et variés, à explosion pour nos déplacements comme à celui de recherche sur le net, pour nous informer.
        D’ailleurs en disant que nous ne maitrisons plus nos existences, vous dites bien la même chose différemment car perdre le contrôle de sa vie c’est bien l’externaliser, en déléguer le contenu, ce que nous faisons de plus en plus.

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      • vert-de-taire // 29.09.2019 à 21h51

        « Entièrement d’accord avec vous. Marre de ces gens qui disent que nous sommes amollis dans le confort que nous apporte la technologie. »

        C’est d’abord une paresse intellectuelle qui ‘nous’ rend peu/pas réactifs et donc en charentaises devant le totalitarisme que nous avons laissé nous envahir.

        Il faut dire que le capitalisme pour s’imposer utilise des ruses efficaces : la peur, l’ennemi, le bouc-émissaire, la nécessité de travailler pour survivre… et un matraquage de faussetés. Le piège est bien fait.

        Mais ce qui compte c’est comment on rase tout ça tout en refondant une société démocratique…
        Le reste est surtout du bavardage qui retarde nos remédiations urgentes.

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    • Loxosceles // 29.09.2019 à 10h47

      Il y a aussi un côté Bradbury, avec l’omniprésence des écrans et la propension à l’ignorance (Farenheit 451).

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    • Guadet // 29.09.2019 à 15h52

      Les jeunes s’en font peut-être un cocon. Pour certains ça peut être un cocon, pour d’autres un engin de torture.
      En tout cas, Big brother est toujours là, avec l’autoritarisme disciplinaire, comme le montre la répression musclée des gilets jaunes.

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  • Michel LEMOINE // 29.09.2019 à 09h40

    TDeux minutes d’écoute et déjà le loup montre sa queue. Je cite « la société de contrôle : on ne va pas imposer de faire quelque chose de donné. Mais on va induire un certain nombre de comportements ».
    Le loup ici c’est le « on ». Qui est masqué, occulté, par ce « on » ? La question est celle de la domination. Quelles sont les bases, les fondement de la domination ? En esquivant la réponse à cette question le discours verse de côté de l’idéologie.

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    • Sandrine // 29.09.2019 à 11h30

      Heidegger a beaucoup disserté sur l’utilisation du «on»; je me demande si il n’y aurait pas un parallèle à faire entre sa vision de la technique et les réflexions contemporaine autour du «totalitarisme».
      Dans un cas comme dans l’autre, effectivement, comme vous dites, l’agent de la domination est impersonnel mais infecte les comportements de tout un chacun, sauf quelques happy few supérieurs qui ne s’en laissent pas conter.

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      • Michel LEMOINE // 29.09.2019 à 12h23

        Ce qui est occulté ici c’est le rapport social qui oppose une classe dominante et des classes dominées. L’aspect technologique de la domination devient le tout de la domination. Ce « pouvoir » est dissous dans ses modalités. L’image se substitue au réel, le mythe à l’analyse et c’est tellement plus littéraire !

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  • Brigitte // 29.09.2019 à 10h49

    Ah quel plaisir d’écouter Damasio aller à l’essentiel sans détours. J’avoue pourtant ne pas être fan de SF et n’avoir lu aucun de ses livres mais je vais m’y mettre!
    Pour faire le lien avec J. Chapoutot, à propos de l’histoire de l’extrême droite en Europe, voici dit d’une manière simple et convaincante, ce qu’est aujourd’hui l’extrême droite, que certains appellent l’extrême centre mais au fond peu importe où on le situe topologiquement puisque c’est le pouvoir extrême, extrêmement doux…..Il est partout, grâce au numérique et n’émane plus d’un pouvoir politique autoritaire.
    Le nazisme et le stalinisme ont incarné l’aboutissement du pouvoir autoritaire et nous sommes clairement passés à un autre stade. Les nazis, les fascistes existent encore mais le danger ne vient plus vraiment d’eux, à mon avis, le pouvoir extrême n’a plus besoin d’eux, sauf pour les basses besognes.
    Il y aurait beaucoup à dire sur le concept de volution, de volte qui laisse entendre l’échappement, l’évitement plutôt que le retournement et l’affrontement. J’aime aussi beaucoup l’idée d’indépendance technologique, de se libérer ou de se réapproprier les technologies qui nous aliènent aux grands capitalistes. Nouvelle forme de démocratie.

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  • douarn // 29.09.2019 à 11h50

    Bonjour
    Je trouve qu’il y a des points très intéressants :
    – il n’y a de révolution qu’en mode de gouvernance autoritaire, or nous sommes dans un mode de gouvernance par influence/conditionnement.
    – il préfère le mot « volte » à révolution qui est faire un tour à 180° pour revenir sur la même direction.
    – la société liquide et la surfusion de l’eau, les points de rouilles qui s’étendent sur la tole d’acier. ces domaines concernent une branche de la physique : la théorie de la percolation.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_percolation

    Donc, dans nos sociétés liquides où le mode de gouvernance en régime sous-critique se fait par influence/conditionnement des concitoyens/consommateurs, une multitude de microluttes/dissidences locales peuvent apparaître. Mais la volte ne prendra corps qu’en régime critique où leurs généralisation/extensions les mettront en contact l’une de l’autre (le taches de rouille se touchent, l’eau gèle d’un coup).

    Les GJ, à l’inverse des grandes grèves sectorielles, rassemblent toutes tendances politiques et tous domaines professionnels. Ils illustrent le passage en régime critique. La volte pourrait donc avoir lieu mais le pouvoir se défend, accentue l’influence/conditionnement (GJ = antisémites, etc) et enclenche le mode autoritaire (GLIF4, lacrymo, justice aux ordres).
    Les conditions sont mûres pour une révolution maintenant que le mode autoritaire est là, révolution qui empèchera la volte à cause de la crispation du pouvoir… Dommage…

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    • amipb78 // 29.09.2019 à 19h31

      La révolution est un tour à 360*, le volte est à 180*, pour partir dans la direction inverse.

      Quant à savoir si volte ou révolution seront les gagnants, très fort est celui qui en connaît déjà le résultat, surtout avec les situations économique et environnementale d’aujourd’hui.

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      • douarn // 29.09.2019 à 21h28

        Oups! 360° bien évidemment…
        Merci

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  • Matt // 29.09.2019 à 19h48

    Un entretien de qualité, merci pour sa diffusion.

    Serait-ce une invitation directe à la réflexion adressée par Les Crises à sa communauté de commentateurs ? Un espoir de voir se réduire le mésusage qui est parfois fait de la zone des commentaires ? (charte : https://www.les-crises.fr/charte-des-commentaires/)

    … y a encore du boulot à mon avis 🙂

    Et si vous commenciez par supprimer l’évaluation via les petits pouces bleus ? Organiser un sondage sur cette question serait peut-être une piste ?

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  • la vieille gauloise // 30.09.2019 à 08h49

    Tout ceci me fait penser à cette série télévisée des années soixante et dont j’ ai oublié le nom et de celui de l’ acteur principal qui en est aussi le producteur Le personnage principal est le prisonnier d’ un village où les habitants ne sont identifiés que par des numéros et vêtus de la même façon, ils communiquent avec une grande politesse et toujours souriants , le  » bonheur » y est obligatoire ….le
    Héros de la série ne peux s’ échapper car il est suivi par un système qui ressemble à celui de vidéo surveillance ….dommage, je ne me souviens plus de la fin l’ Histoire….

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    • douarn // 30.09.2019 à 09h25

      Bonjour la Gauloise
      C’est la série « le prisonnier »
      La fin est terrible : la tête de la pyramide c’est le prisonnier, mais c’est aussi nous tous qui nous nous surveillons nous même.

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