Les dirigeants de l’UE jouent la carte de la peur concernant l’immigration tout en ne prenant pas la mesure des menaces réelles et meurtrières que fait peser le changement climatique. L’ensemble de la région euro-méditerranéenne devrait se mobiliser et coopérer pour venir en aide aux personnes déplacées, lutter contre les géants du secteur des énergies fossiles et s’engager résolument sur la voie de la décarbonation.
Source : Jacobin, Nathan Akhehurst
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
L’Europe brûle. Rome a battu son record de chaleur de près de 43°C, qui ne date que d’un an, et certains hôpitaux italiens ont signalé que le nombre de patients hospitalisés atteignait des niveaux identiques à ceux de la période COVID. Des vols spéciaux ont été affrétés vers Corfou et Rhodes pour évacuer les touristes menacés par les incendies qui ravagent les îles grecques, tandis que la population locale en subit les conséquences. Même les Alpes affichent des températures de plus de 38°C. De l’autre côté de la Méditerranée, l’Algérie a enregistré sa nuit la plus chaude de toute l’histoire de l’Afrique.
La crise est mondiale, et nécessite un leadership mondial : des températures extrêmes et des inondations ont frappé partout, depuis les États-Unis, jusqu’à la Chine, au Brésil et sur le sous-continent asiatique. Les structures politiques supranationales existantes, telles que l’Union européenne (UE), pourraient – et devraient – être à la pointe de la riposte. Pourtant, alors que la terre se craquelle, que les arbres s’embrasent et que les réserves s’épuisent, le regard de l’Europe est résolument tourné dans la mauvaise direction.
L’Europe, la canicule et la frontière
Alors que les alertes imposaient aux habitants de Rome de rester chez eux pendant la journée, la première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni, accueillait dans la ville une conférence internationale pour appeler à une coopération urgente entre l’Europe et l’Afrique – non pas pour s’attaquer à la crise climatique, mais pour contrôler les flux migratoires. Les médias italiens ont choisi de bavasser alors que Rome brûlait littéralement, préférant relayer la couverture alarmiste en provenance de l’étranger plutôt que de relater ce qui se passait réellement.
Pour ceux qui souffrent et meurent à la frontière la plus meurtrière au monde, la situation est extrême. Mais sur un plan statistique, le phénomène migratoire est très loin de ce pic de crise existentielle qu’on a coutume de décrire sur la scène politique européenne.
On entend couramment ceux qui sont hostiles à l’immigration affirmer que plutôt qu’aider les étrangers, ils faudrait privilégier leurs propres citoyens. Et pourtant, les États européens les plus touchés par le changement climatique, comme l’Italie et la Grèce, consacrent plus de ressources et de politiques à la répression, à la détention et toutes autres formes d’agression à l’encontre des personnes qui se trouvent sur leurs côtes qu’à la protection de celles dont les maisons sont en flammes. Il suffit par exemple de comparer les rutilants nouveaux camps de détention de la Grèce et ses piètres résultats en matière d’intervention d’urgence.
On aurait toutefois tort d’imputer ce problème d’inaction aux seuls États frontaliers de l’Europe, eux-mêmes éprouvés par une décennie de crise au cours de laquelle l’austérité qui a été imposée par l’UE a joué un rôle non négligeable. Leurs gouvernements affirment, non sans raison, que les États plus riches du nord de l’Europe rejettent la responsabilité de répondre aux urgences migratoires sur les États frontaliers plus pauvres. Pendant ce temps, les institutions européennes fustigent publiquement le bilan des États frontaliers en matière de droits humains (qu’il s’agisse de membres de l’UE, de la Libye ou de la Tunisie), tout en continuant dans la pratique à collaborer à ces abus, voire à les encourager.
Pour ceux qui souffrent et meurent à la frontière la plus meurtrière au monde, la situation est extrême. Mais sur un plan statistique, le phénomène migratoire est très loin d’atteindre ce pic de crise existentielle qu’on a coutume de décrire sur la scène politique européenne. À titre de comparaison, en Colombie — un pays beaucoup plus pauvre que n’importe quel État membre de l’UE et qui a intégré des millions de demandeurs d’asile au cours des dernières années — le phénomène migratoire reste loin d’avoir l’emprise existentielle qu’il a sur la politique européenne. De fait, l’Europe a été parfaitement en mesure de recueillir plusieurs millions d’Ukrainiens fuyant l’invasion russe l’année dernière. La soi-disant crise migratoire est depuis toujours un problème inventé de toutes pièces. Aujourd’hui, elle est encore plus dangereuse parce qu’elle détourne l’attention politique de la conflagration qui menace les vies et les moyens de subsistance de part et d’autre de la Méditerranée.
Les personnes en quête de sécurité sont également les premières victimes de l’urgence climatique. Les catastrophes ont tout d’abord entraîné de nouveaux risques de déplacement dans la région euro-méditerranéenne : les incendies de forêt au nord-ouest d’Athènes ont dévasté les zones résidentielles, tandis que les chocs climatiques ont affecté les populations prises dans les conflits partout en Afrique du Nord. Les effets des aléas météorologiques de cette année, qu’il s’agisse de l’industrie touristique grecque ou des rendements agricoles algériens, pourraient à long terme être un facteur de déplacement des populations. Les conséquences pour les personnes déjà déplacées ont été brutales ; à la frontière américaine, on récupère les corps de gens qui se sont effondrés victimes d’insolation.
L’accord passé avec la Tunisie en matière de migrations n’est que le dernier avatar de la stratégie européenne de longue haleine, ayant pour but de contraindre les États situés à la périphérie de l’Union à jouer le rôle de police des frontières.
Dans toute la région euro-méditerranéenne, les centres de détention, les camps de réfugiés et les campements informels seront en proie à des pénuries et à des risques sanitaires, de plus le soleil tapant sur la mer qui se réchauffe ne laissera que peu de chances aux gens qui, cet été, désespérés, entreprendront une traversée en Méditerranée et en mer Égée. Et pourtant, cette situation d’urgence est maitrisable. Avec un effort coordonné entre les pays – et l’UE serait très bien placée pour jouer un rôle de premier plan à cet égard – tous ces gens pourraient être pleinement épaulés afin de pouvoir rester chez eux lorsqu’ils le peuvent et ne partir que lorsqu’ils le doivent. Des ressources peuvent et doivent être mobilisées à cette fin, notamment des investissements destinés à préserver les moyens de subsistance et l’industrie, à fournir une aide efficace en cas de catastrophe et à faciliter les déplacements vers la réinstallation à court et à long terme. Ces efforts s’inscrivent parfaitement dans le cadre du projet visant à stabiliser les températures mondiales au cours de cette génération tout en gérant les dommages existants.
Choix des priorités
La politique est une question de priorités, et les choix de l’Europe ont été clairs. La conférence de Meloni sur les migrations, qui a réuni vingt pays, n’a fait que débiter de vieilles platitudes sur l’importance de la coopération au développement. Ce projet, baptisé « Team Europe », est une structure fabriquée de toutes pièces qui ne peut être tenue responsable de rien, comme l’a souligné une membre du Parlement européen, ce lieu où Meloni se tient à côté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cet été, leurs deux déplacements visaient avant tout à « coopérer » avec la Tunisie en matière de contrôle de l’immigration. C’est ce même État tunisien qui, au cours des derniers mois, suite au discours raciste de son président contre le « grand remplacement ethnique » par des migrants noirs, a vu se multiplier des attaques contre les migrants, alors que les tentatives de fuite de ces derniers se soldaient par deux cents morts en mer en l’espace de dix jours.
L’accord passé avec la Tunisie en matière de migrations n’est que le dernier avatar de la stratégie Européenne de longue haleine, ayant pour but de contraindre les États situés à la périphérie de l’Union à jouer le rôle de police des frontières. Les conséquences en ont été brutales : noyades et esclavage en Libye, massacre de Melilla en 2022 à la frontière entre l’Espagne et le Maroc, en passant par le sinistre accord de l’UE avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Le courant politique dominant est favorable à ce type de contrôle frontalier « externalisé » — le pacte avec la Turquie a été initié par l’actuel candidat de centre-gauche au poste de premier ministre néerlandais, Frans Timmermans. Souvent on présente ce contrôle comme une simple mesure de développement. L’UE a a mis à la disposition des États africains des systèmes biométriques, officiellement destinés au contrôle des inscriptions sur les listes électorales, mais qui de fait ont permis de constituer une base de données d’empreintes digitales pour le contrôle des migrations par l’UE ; elle a également financé les forces de soutien rapide chargées d’empêcher les flux migratoires via l’Afrique du Nord, celles-ci affichent un bilan épouvantable en matière de droits humains, et elles sont celles-là mêmes que l’on retrouve dans le nouveau conflit civil qui sévit au Soudan. Le contrôle des migrations par tous les moyens nécessaires est l’étoile polaire de la politique étrangère européenne depuis près d’une décennie, et cette mainmise ne fait qu’empirer.
En outre, la priorité accordée au contrôle des migrations en matière de politique étrangère est profondément néfaste, même du point de vue de la sécurité de l’Europe. Lorsque le Maroc a brièvement assoupli son rôle de garde-frontière de l’Europe, en colère contre ce qui était perçu comme une ingérence de la part de l’Espagne en matière de politique étrangère, on a observé une réelle crise humanitaire à Ceuta en 2021. Cet hiver-là, la Russie et le Belarus ont été accusés de « militariser » les flux migratoires à la frontière polonaise pour déstabiliser l’Europe. Le président turc Erdoğan, récemment réélu, a tenté à plusieurs reprises d’utiliser les contrôles migratoires comme monnaie d’échange dans les affaires internationales.
En un sens, les puissances européennes y trouvent une excuse pour leur inaction criminelle ; il suffit de rejeter la responsabilité de la misère à la frontière sur un acteur non européen (et c’est en effet cette image plus générale que la politique d’externalisation conforte). Pourtant, dans un sens plus large, il n’est guère sain pour les États de l’UE que des puissances rivales ou plus petites puissent imposer leur agenda sur la scène mondiale en manipulant la paranoïa européenne à l’égard de flux migratoires (encore une fois, en termes généraux, plutôt modérés). Cependant, le problème ne réside pas seulement dans les conséquences négatives de l’approche actuelle, mais aussi dans les opportunités manquées que pourrait offrir une approche différente. Un monde qui verrait la principale motivation de l’action européenne être de prévenir la dégradation du climat – et non d’empêcher les personnes dans le besoin de se déplacer – permettrait d’établir des relations interétatiques différentes et plus constructives.
Plusieurs éléments plaident en défaveur d’un tel changement d’approche. De toute évidence, une grande partie de la droite européenne, qui a été responsable d’échecs nationaux incontestables, ne serait pas en mesure de remporter des élections si elle n’attisait la peur et la paranoïa à l’encontre d’une cible extérieure. Mais ce n’est pas l’extrême droite qui de fait contrôle les rouages lucratifs de la politique internationale européenne. La formation au contrôle des frontières que la police allemande, les sociétés d’armement privées et les agences de développement des États ont dispensée aux forces de sécurité saoudiennes (qui ont l’habitude de tirer sur les gens à la frontière) témoigne de la complexité du réseau de relations en jeu. Le secteur mondial de la surveillance et des frontières est pleinement relié aux hautes sphères de l’Europe, et le sera encore plus avec l’expansion de Frontex, l’armée de l’Europe aux frontières.
Un monde qui verrait la principale motivation de l’action européenne être de prévenir la dégradation du climat – et non d’empêcher les personnes dans le besoin de se déplacer – permettrait d’établir des relations interétatiques différentes et plus constructives.
Parallèlement, comme l’ont établi les Amis de la Terre, il existe une boucle de rétroaction entre les personnels et les programmes des industries de la sécurité, de la dégradation des sols et des combustibles fossiles. Dans le contexte de la crise énergétique actuelle, les grandes compagnies pétrolières ont à nouveau les yeux rivés sur l’Afrique du Nord, et ce en dépit du lien bien démontré entre l’extraction des combustibles fossiles, la déstabilisation de la région et l’agenda chaotique de la politique étrangère de la France, ancienne puissance coloniale. Un grand nombre d’entreprises et d’intérêts politiques puissants tirent profit d’une Europe qui se focalise implacablement sur un défi stratégique imaginaire qu’ils peuvent rentabiliser — le contrôle des flux migratoires — au détriment d’un défi réel et meurtrier — le changement climatique — dont la résolution pourrait menacer ces profits (au sens propre et au sens figuré).
Le dilemme des pro-européens
Voilà près d’une décennie que l’Europe est coincée dans une lutte entre les néolibéraux les plus favorables à l’UE et les gens de droite très critiques, qui se sont réveillés avec l’ère Trump et ses insurrections conservatrices. La gauche a largement échoué à s’imposer et à dépasser ce clivage. L’approche de la droite est assez facile à comprendre : combiner une paranoïa raciste à l’égard de l’immigration avec de véritables griefs quant à la manière dont les autorités de l’UE ont traité les citoyens les plus pauvres du bloc, et ce, afin de construire un bloc nationaliste.
On comprend plus difficilement pourquoi, à Bruxelles, tant de partisans d’une Europe libérale se rallient à une stratégie qui risque de compromettre leur projet. Peut-être, pour des raisons idéologiques, sont-ils sincèrement attachés à la mise en place de contrôles frontaliers externalisés de grande ampleur et ne sont-ils pas fondamentalement en désaccord avec la droite. Peut-être ne font-ils que suivre la ligne directrice d’un ancien conseiller de Donald Tusk qui estimait que le seul moyen d’arrêter la montée de la droite était de la surpasser et ainsi rassurer les électeurs conservateurs. Peut-être sont-ils tout simplement particulièrement réceptifs au lobbying et à la logique de groupe. Quoi qu’il en soit, leur manque de détermination à empêcher la droite dure de faire de l’immigration la principale question du jour en Europe menace leur projet global d’une Europe puissante en tant que pôle indépendant dans un monde multipolaire.
On comprend plus difficilement pourquoi, à Bruxelles, tant de partisans d’une Europe libérale se rallient à une stratégie qui risque de compromettre leur projet.
On peut se demander si une telle approche est souhaitable — et le fait que la gauche n’ait pas de position claire et concertée sur le projet européen a certainement eu pour effet de la paralyser quelque peu. Quoi qu’il en soit, les ambitions des partisans de l’Europe sont déjà en terrain bien instable. Depuis la guerre d’Ukraine, ce retour à des rivalités internationales à caractère militaire a évincé la position centrale de l’Allemagne en Europe, tout en favorisant dans les esprits des hauts dirigeants un retour vers des stratégies pilotées par l’OTAN dignes de l’époque de la guerre froide, ce qui accroît l’influence des États-Unis. Bien que les pro-Europe britanniques se plaisent à dépeindre le Brexit comme l’effondrement de toute influence britannique encore présente dans le monde, la Grande-Bretagne post-Brexit mène une diplomatie efficace en Europe grâce à son attitude de faucon concernant l’Ukraine, diplomatie qu’elle va sans aucun doute élargir à la sphère non militaire. Même en matière de migration, le nouveau pacte européen relatif à l’asile, tant espéré (et si inquiétant) ne contribue guère à résoudre les problèmes sous-jacents qui ont entraîné de longs débats avant son adoption, ni à combler la fracture entre le noyau de l’Europe et sa périphérie, ce qu’une partie de la droite continue du reste à exploiter.
Pour la droite dure européenne, l’affaiblissement du combat écologiste va de pair avec le renforcement des politiques anti-immigration. Au cours des derniers mois, une alliance de droite dirigée par l’Italie de Meloni, mais représentant des pays de tous les coins de l’UE, a cherché à faire pression sur Bruxelles concernant la question migratoire et à obtenir de nouveaux financements en échange de leur contrôle des frontières, cette alliance a obtenu quelques succès majeurs. Si Mme Von der Leyen a été l’architecte de l’expansion des frontières européennes, ce sont ces mêmes forces, qui comptent en particulier son compatriote conservateur allemand Manfred Weber, chef du parti populaire européen, qui l’ont amenée à se battre pour son avenir. La menace qui pèse sur ses chances d’obtenir un second mandat est telle qu’il semble bien que Washington ait tenté de lui lancer une bouée de sauvetage en lui proposant de soutenir sa candidature au poste de secrétaire générale de l’OTAN. Les enseignements que de nombreux centristes ont tirés des manœuvres efficaces de la droite sur la question migratoire depuis 2015 — à savoir que la capitulation récurrente était la seule réponse — n’ont fait que renforcer la position de la droite, et pas seulement sur la question migratoire.
La cible des opposants de Mme Von der Leyen est le grand projet de Green Deal européen et, plus généralement, l’action en faveur du climat et de la nature. Une grande partie de la droite européenne est climato-sceptique, voire carrément négationniste. Utilisant un registre caractéristique de la droite, Meloni a parlé de la vague de chaleur actuelle comme d’un épisode imprévisible de mauvais temps, et le fait que le phénomène ait été tout à fait prévisible n’a aucune importance. Une partie de cette colère est due à la réussite et à la détermination des mesures climatiques de l’UE, telles que l’interdiction des nouvelles voitures à essence et diesel ou la mise en place de la première taxe carbone au monde. Si l’Europe continue de recourir à des solutions très contestables reposant sur le marché pour lutter contre les émissions, les normes qui en découlent ont au moins été renforcées.
Mais la contre-attaque a également été très fructueuse ; le groupe de Weber a infligé de lourds revers à la récente loi sur la restauration de la nature (qui a finalement été adoptée à une très courte majorité). L’agro-industrie a joué un rôle dans cette attaque, tandis que les lobbyistes des combustibles fossiles ont constamment été à l’offensive. Les mesures visant à réduire l’utilisation des pesticides et les pratiques de greenwashing ont également été remises en question. Les détracteurs se demandent si l’UE dispose des fonds nécessaires à la réalisation de ses ambitions. En résumé, pour atteindre les objectifs actuels en matière de climat – et a fortiori pour les développer ou faire pression sur d’autres acteurs – il faut une volonté politique sans faille qui fait défaut à l’heure actuelle.
Une grande partie de la droite européenne est climato-sceptique, voire carrément négationniste. Utilisant un registre caractéristique de la droite, Meloni a parlé de la vague de chaleur actuelle comme d’un épisode imprévisible de mauvais temps, et le fait que le phénomène ait été tout à fait prévisible n’a aucune importance.
Le grand virage
L’image que l’UE a d’elle-même est très différente de sa réalité. Les pro-européens parlent des politiques qu’ils souhaitent en termes de valeurs libérales enracinées dans un héritage de paix et de coopération d’après-guerre. Dans la pratique, l’UE agit en imposant des carcans fiscaux, en renforçant des restrictions sévères à la circulation des personnes et, plus récemment, en nourrissant un militarisme résurgent, même si ce dernier dépend toujours du financement des États-Unis. La politique de l’Union européenne est marquée par des tensions et des fractures, tant au sein des partis et des pays qu’entre eux.
Mais le seul moyen de sortir du bourbier dans lequel se trouvent les pro-Européens est de réaliser l’image qu’ils se font d’eux-mêmes — c’est-à-dire de ne pas capituler, mais tout au contraire d’adopter un point de vue résolument historique sur la résolution du plus grand défi qui soit. L’Europe tient déjà un discours climatique moins délétère que les États-Unis. La décarbonation bénéficie d’un large soutien et les réalisations en matière de climat sont nombreuses ; les chocs climatiques actuels démontrent clairement et de manière viscérale qu’il est urgent de redoubler d’efforts dans ce sens.
Le négationnisme est aujourd’hui largement marginal, et si le greenwashing et les fausses solutions ont pu le remplacer, en théorie, la majeure partie des politiques européennes sont résolument en faveur d’une transition. Les dirigeants européens peuvent s’appuyer sur de nombreux éléments ; ils doivent simplement avoir le courage politique d’affirmer que la lutte contre le changement climatique et ses conséquences est la priorité absolue, puis de mettre cette affirmation en pratique. Cela signifie un grand tournant pour passer de la question migratoire à celle du climat, avec tout ce qu’un tel virage symbolise : passer du nationalisme à l’internationalisme, de la concurrence à la coopération, et de la domination par des intérêts particuliers à la restriction de ces mêmes intérêts.
Comparer la migration au climat peut sembler arbitraire. Mais la politique est souvent un jeu à somme nulle. Et comme le temps est accaparé par d’interminables débats sur les migrations, toujours menés dans des termes qui renforcent la droite, l’attention est détournée de la diplomatie climatique. L’UE a été un leader mondial important (au regard de ses piètres concurrents) en matière d’objectifs climatiques, mais ces résultats ne sont pas garantis, et il reste encore beaucoup, beaucoup à faire.
Cette question a été mise en lumière par une situation d’urgence mondiale sans précédent et sans commune mesure. Ce n’est pas le premier coup de semonce, loin de là, mais c’est peut-être le plus dramatique. Trois décennies d’action climatique catastrophiquement insuffisante ont entraîné des émissions qui auraient pu être évitées. Les géants du secteur des combustibles fossiles et leurs alliés ont travaillé d’arrache pied pour accroître tant la demande que l’offre en combustibles fossiles et trouver des solutions qui peermettent d’éviter un changement réel, tandis que la politique s’est concentrée sur des chimères. Le jour même de la publication de nouvelles données prouvant que ce mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré — potentiellement le plus chaud depuis 120 000 ans — Shell et Total annonçaient leurs bénéfices du deuxième trimestre (les rapports de Chevron, ExxonMobil et BP devant être publiés dans les jours qui suivent). Changer de cap, c’est se donner une chance de retrouver une raison d’être dans un monde politique qui semble souvent en être dépourvu. On ne peut pas laisser les événements de cette année se dissiper avant le cycle électoral qui reprendra l’année prochaine.
L’image que l’UE a d’elle-même est très différente de sa réalité.
Il s’agit d’une tâche urgente pour les gouvernements du monde entier. En Europe, cela veut dire qu’il faut bâtir une conception de la solidarité plus large que l’UE elle-même, une conception qui ne consiste pas à ériger des murs pour faire face à l’Afrique. Une conception qui considère que les deux continents font partie d’une région commune, réunie plutôt que séparée par l’eau, dont l’histoire coloniale récente d’effusions de sang contraste avec une histoire bien plus longue d’interdépendance.
En pratique, cela veut dire à la fois une décarbonation accélérée dans les pays les plus riches et le financement d’une transition juste dans les pays qui n’en ont pas les moyens. Cela veut dire qu’il faut utiliser les ressources limitées du pouvoir politique et de la pression diplomatique pour contrer les géants du carbone, et non pour contrer les personnes en quête de sécurité. Cela veut dire qu’il faut utiliser la transition verte pour instaurer la justice économique, et pas simplement pour prolonger des relations néocoloniales. Cela veut dire un effort concerté, depuis la côte anglaise jusqu’aux îles grecques en passant par le Sahara, pour mettre en place des protections contre les inondations et la sécheresse et des mesures de secours d’urgence dans le cadre d’institutions euro-méditerranéennes dotées de ressources suffisantes et capables de coordonner tout à la fois la réponse aux catastrophes et la planification à long terme.
Cette action à plus long terme implique de préserver les réserves alimentaires et des ressources dont dépendent les populations ; elle implique également de repenser notre attitude à l’égard de la migration, en soutenant à la fois le droit de rester et le droit de se déplacer. La plupart des gens ne voudront pas quitter leur maison, et encore moins leur pays, mais l’Europe peut mettre à profit la meilleure partie de son héritage — sa contribution à l’élaboration de la convention sur les réfugiés dans le chaos qui a suivi la Seconde Guerre mondiale — pour répondre aux besoins de ceux qui souhaitent migrer.
Rien de tout cela n’est simple. Il faudra un équilibre délicat entre patience et urgence, entre résolution de problèmes complexes et simplification, ainsi qu’entre diplomatie et engagement via les traditions politiques. Il s’agit d’un processus qui relève autant des collectivités, des campagnes d’action et des mouvements citoyens que de la politique et des grandes institutions. Mais le moment présent n’exige rien de moins. Cet été marqués par les incendies et les inondations peut laisser présager d’autres catastrophes, des pénuries alimentaires et des menaces pour les vies et les moyens de subsistance — ou bien alors il peut marquer le moment où nous avons changé de cap.
CONTRIBUTEUR
Nathan Akehurst est écrivain et militant, il travaille dans le domaine de la communication politique et de la défense des droits.
Source : Jacobin, Nathan Akhehurst, 31-07-2023
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Aucun pays souverain ne peut accueillir aveuglément, par principe, toute personne qui se présente à ses frontières, il n’y survivrait pas. Un Premier Ministre français de gauche a bien dit qu’on ne peut pas « accueillir toute la misère du monde ». En l’occurrence il n’y a pas que de la misère qui arrive. Qu’il y ait d’autres problèmes par ailleurs n’y change rien.
26 réactions et commentaires
Aucun pays souverain ne peut accueillir aveuglément, par principe, toute personne qui se présente à ses frontières, il n’y survivrait pas. Un Premier Ministre français de gauche a bien dit qu’on ne peut pas « accueillir toute la misère du monde ». En l’occurrence il n’y a pas que de la misère qui arrive. Qu’il y ait d’autres problèmes par ailleurs n’y change rien.
+46
Alerter« Un Premier Ministre français de gauche »
Imparable !
Restons en donc à la glorieuse situation actuelle vis à vis de ces « humains » qui ne « sont pas entrés dans l’Histoire » mais bel et bien quand même au fond de la Méditerranée
J’dis ça mais je ne me parfume pas des « valeurs » européennes et chrétiennes, hein !
+11
AlerterL’un n’empêche pas l’autre, on peut se préoccuper de la crise climatique ET en même temps constater les innombrables problèmes d’intégration (économique, culturelle) et d’insécurité posés par l’immigration massive.
En ce qui concerne l’extrême-droite, c’est plutôt en faisant l’autruche qu’elle obtient d’énorme succès sur cette question. A l’inverse la gauche danoise a pris le problème à bras-le-corps en sortant de ce politiquement correct, résultat elle est au pouvoir au Danemark alors que l’extrême-droite s’est effondrée aux élections
+14
AlerterLa gauche capitaliste et anti immigration est au pouvoir au Danemark…..
On ne sentirait pas comme un malaise ds cette phrase ??
Y aurait il des gens qui crient : Manu ( Valls) au secours !!
+2
AlerterCe qui est capitaliste, c’est surtout d’adopter la politique migratoire du patronat (toujours friand de main d’oeuvre servile).
Etre de gauche et anti-immigration n’est pas antinomique, le PCF de Georges Marchais l’était clairement au début des années 1980.
+17
AlerterLa liberté de circulation des gens va avec le communisme. Enfin c’est ce que j’ai appris ….
Le patronat ukrainien qui payait( ou paye encore?! ) 1€de l heure était submergé par les migrants corvéables à souhait ?
Être de gauche et privatiser à tour de bras n’est pas antinomique ( Jospin ) . Être communiste mais ne voir que l’intérêt des français n’est pas antinomique ( Marchais ) . Être de gauche et battre le record d’expulsions n’est pas antinomique ( Valls ) . Être de gauche et « donner »les autoroutes au privé n’est pas antinomique( Royal et …Macron) .
Bref , qu’est-ce que la gauche hein ? Vaste débat ….
+5
AlerterOui, on peut aussi se reporter aux écrits de Jean-Claude Michéa, qui lui, est très critique contre la notion même de gauche, constatant à quel point les intellectuels de ce courant peuvent être terrorisés par les classes populaires et être inconsciemment les plus grands défenseurs du libéralisme.
Pour ce qui est de la liberté de circulation des personnes, je l’associe personnellement avec celle des capitaux et à la concurrence sur le marché du travail la plus effrénée, autrement dit au capitalisme le plus débridé.
+9
AlerterL’Europe n’a rien à voir avec les valeurs chrétiennes. Par ailleurs, accueillir tous les immigrés, c’est les faire monter dans un bateau qui coulera un jour si rien n’est fait pour les inciter à rester dans leurs pays. Il faut traiter les causes, pas les symptômes, mais c’est moins facile et moins vendeur
+8
AlerterA l’heure ou l’inflation galopante mine tous les pouvoirs d’achat (travailleurs,meres celibataires,retraites,fonctionnaires petits patrons et autres travailleurs independants), il serait facile de federer les luttes autour de ce theme.
Or donc tous ceux qui mettent en avant l’immigration plutot que la lutte contre l’inflation sont des traitres qui veulent diviser la colere des domines afin de la neutraliser. Et cela pour le plus grand profit du grand capital qui peut augmenter son taux de profit avec la hausse des prix.
A titre individuel,retenez les noms des politiques qui parlent d’immigration plutot que du probleme de l’inflation car ces gens sont des hypocrites qui trahiront toutes les promesses qu’ils pourront vous faire et qu’ils ne sont pas la pour resoudre les problemes du peuple,ces gens qu’on appellent « les autres »,les « non-moi ». Quand a la lutte contre l’inflation en elle meme, refuser d’acheter plus cher qu’un certain prix au kilo,remplacez vos achats habituels par un autre produit moins cher.
+17
AlerterEn 2011, il est arrivé un mouvement, qui a très vite pris de l’ampleur, d’occupation des bourses, aux USA puis ailleurs. C’était pour protester contre le fait que les profits boursiers continuaient à monter quand l’économie générale et le niveau de vie du plus grand monde se dégradaient. Est-ce moins vrai aujourd’hui ? Pourtant, quelle bourse est encore occupée ? Et donc, qu’est-il arrivé, la gauche étant encore plus bête que la droite ? La vague woke, le bon vieux coup du « diviser pour régner ».
Mais attention, aucun pays ne peut ni accueillir tout le monde, ni n’accueillir personne. Il y a un juste milieu à trouver. Dans une démocratie, n’importe qui doit pouvoir donner son avis.
+7
AlerterL’un n’empeche pas l’autre.
L’immigration étant un probleme parmis d’autres.
Et les traites … ca a commencé avec maastricht et l’euro…
De toute facon, tant qu’on recupere pas notre souverraineté, difficile d’avoir une politique pour lutter contre l’inflation avec des pays dans l’UE/Euro ayant de grandes disparités eco/social/industrielle + interets divergeants etc…
et sur l’immigration, si on est pour la democratie, qu’on fasse un référendum et qu’on agisse en fonction.
Un pays n’est pas un truc à dispo du monde entier…
+22
Alerter« et sur l’immigration, si on est pour la democratie, qu’on fasse un référendum et qu’on agisse en fonction »
vous n’avez toujours pas saisi l’ampleur du probleme derriere « l’immigration »:
-trump n’a pas pu faire respecter la frontiere sud des etats unis et a 4 proces au cul
-l’ancien president italien,elu sur un programme anti-immigration,n’a rien pu faire pour limiter les entrees et a des proces au cul pour mise en danger de la vie d’autrui sous pretexte que ses politiques auraient conduit a des mort en mediterranee.
-personne n’arrete les clandestins qui veulent aller en angleterre
Il s’agit d’un probleme democratique dit TINA, There is no Alternative,Vous n’aurez pas le choix que de faire et d’accepter ce que Nous voulons.
Et derriere cette immigration,il y aura la casse de tous les mecanismes sociaux: l’ecole,la sante,les retraites tout va devenir des coquilles vides completement inefficace et si vous voulez quelque chose de concret en echange de votre travail,il faudra vous tourner vers le prive et ca sera cher(inflation des prix et des profits)….
+19
AlerterJe pense que les mouvances anti-immigration sont une réaction et plus on forcera la main aux identitaires, plus ces derniers monteront au créneau. L’arrivée de Méloni en est un exemple.
Je trouve qu’il faut s’interroger sur la source du problème : la situation en Afrique. Par exemple, en me renseignant sur le coup d’état au Niger, j’étais tombé sur le ressenti du nouveau leader du Burkina Faso (coup d’état en 2022), qui se tourne vers Wagner et sur les idéaux de Sankara, le capitaine Ibrahim Traoré : [quelque chose comme] comment se fait-il qu’il y ait de quoi se nourrir et vivre normalement en Afrique alors que bon nombre d’africains se retrouvent à prendre des risques inconsidérés pour aller en Europe ? (discours – 2ème sommet Russie-Afrique)
Je le découvre tout juste, un nouveau et vrai Sankara? Indépendamment de la façon dont il est arrivé au pouvoir, je l’ai trouvé sincère à première vue. Toujours est-il que c’est ce sentiment de fond que les pays de l’UE devrait d’urgence prendre en compte et s’interroger non pas comment l’Afrique peut servir l’Europe ou comment garder le contrôle en Afrique face à d’autres puissances, mais comment aider l’Afrique à suivre une véritable voie de développement.
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AlerterTa proposition semble tomber sous le sens, mais curieusement, par ce que je considère des tours de passe-passe passe rhétoriques, elle est considérée comme du racisme dans de nombreux milieux. Ne me demande pas pourquoi, je ne comprends pas.
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Alerter(mon dernier) Ben, j’ai beau relire mon commentaire plusieurs fois et je ne vois rien qui soit lié à cette abominable idéologie raciste. Comme vous, j’ai du mal à comprendre.
Dans le cas-où je vais préciser un peu plus : Les problèmes en Afrique (et ailleurs) étant loin d’être résolus, il serait inhumain en attendant de ne pas être sensibilisé par la détresse des malheureuses personnes qui ont vécu un calvaire pas possible avant d’arriver en Europe.
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AlerterIl faut arreter avec les aides vers les pays d’Afriques qui ont des régimes corrompus ainsi que les pays où les frictions inter-communautaires déstabilisent les régimes en place.
Il faut à minima un état de droit…
ils doivent trouver leurs chemins…
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AlerterOn constate que l’extreme gauche américaine est sérieusement inquiétée par la crise migratoire et son impact sur la population. Cela la menace, elle a perdu les élections de 2016 pour cette raison, et elle risque de perdre les prochaines. Partout elle perd du terrain, débordé par la réalité (le maire de New York en appel à l’etat féderal…).
Elle cherche donc a tout prix a invisibiliser la crise et ses conséquences (sécurité, économie, démographie, etc) en utilisant sans vergogne les arguments les plus grotesque : ici l’esclavage en Libye, résultat de la pressions politique de l’EU.
Elle pense que sa seule chance est de faire diversion en faisant regarder ailleur, capitaliser au maximum sur le réchauffement en sur-jouant la carte de l’apocalypse. Un bouc émissaire, une fin du monde a la sauce hollywoodienne.
On assiste donc a une extreme politisation de la science ( exp : les incendies ne sont pas plus important en europe, ni en italie ni en grece c’est l’inverse, de 1980 a 2021 les surfaces brulées ont ete divisées en moyenne par 3, le nombre d’incendies par 2 – source European Forest Fire Information System).
Leur but est d’imposer une priorité qui les avantages. Il est en effet plus facile d’être confronté a un problème mondial pratiquement insoluble dont on peut facilement se déresponsabiliser plutôt que d’être confronté a un problème domestique intérieur qui révèle l’incompétence et les défaillances.
Cela confortera peut-être quelques urbains hors-sol mais guère ceux en contact avec la réalité.
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AlerterEst il possible d’avoir l’article de Europen Forest Fire Information System sur les surfaces brûlées ?
« On constate que l’extrème gauche américaine est sérieusement inquiétée par la crise migratoire et son impact sur la population. Cela la menace, elle a perdu les élections de 2016 pour cette raison, et elle risque de perdre les prochaines. « De quelle extrème gauche américaine est il question ? Les démocrates ? Hilary Clinton d’extrème gauche ? Alors que Bill Clinton a abrogé le Glass Steagall act ?
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AlerterCe n’était qu’un exemple, dommage. C’est le problème avec internet, rare ceux qui savent s’en servir. Même en pointant. Ce qui explique ce genre d’article lunaire.
C’est simple, vous allez sur leur site, vous téléchargez le dernier rapport et vous lisez, mais en faisant attention aux accidents statistiques (une année seule n’est pas signifiante, voir 1981, année épouvantable pour l’Italie) Mes divisions sont « a la louche » pour la Grèce c’est plus du X2.
I : 1980-1989 = 147 150 ha, 11 575 feux — 2010-2019 = 63 907 ha 5 420 feux
G ; 1990-1999* = 44 108 ha, 1 748 feux — 2010-2019 = 24 220 ha 946 feux
tendance : baisse.
* j’ai pris la décade qui semble plus alignée avec la tendance même si la surface est réduite. Voir aussi l’évolution des moyens technique, la détections est plus performante (satellite) Et cela varie en fonctions des politiques (voir la France l’année dernière). Apres il y a les départs de feux, spoiler : ils sont a 90% d’origine anthropique (eux) (travaux, malveillance, imprudences). source : Georisques. C’est aussi un moyen terroriste (Al Qaida, Algerie).
L’extreme-gauche (EG) : ne pas confondre hillary et bill, 1999 et 2023. Elle débute avec le journal : jacobin (un programme). Hillary : finance le mouvement d’EG defund the police (75000€) et s’aligne sur les communistes BLM. Biden qui fait des lgtb party (W House). Un glissement woke. Je vous parlais du maire de new-york, E. Adams, pour qui c’est 1 sujet : “a small number” of the “loudest” Democrats have “hijacked the true meaning of the Democratic Party.” dur dur. Il n’y a pas que l’economie dans la vie.
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AlerterL’EU est un problème qui se prend pour une solution.
Mais faut pas trop lui en vouloir y parait ; elle s’essaye à la mode de renier son identité de problème et essaye de vous faire croire que ça fait d’elle une victime des gens incapables de comprendre sa grandeur d’âme de solution.
La grandeur d’âme ; ça nourrit pas les gosses.
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Alerter« L’EU est un problème qui se prend pour une solution »
J’entendais dernièrement sur un plateau TV un macroniste expliquer qu’il ne fallait pas sortir du marché européen de l’énergie mais le réformer et que le gouvernement y travaillait depuis un an et demi. Il n’a pas cherché à argumenter cette assertion. Heureusement pour lui, personne ne le lui a demandé.
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AlerterJe ne sais d’où écrit ce Nathan mais L’UE si riche qu’il décrit, il doit la confondre avec l’Europe coloniale d’antan!
Désormais fâchée avec la Russie et à la botte du GNL étatsuniens, sans hydrocarbures, sans métaux, avec une incroyable densité de population au km2, avec un bloc sud censé nourrir le bloc mais qui est à sec et en feux, et un nord industriel qui ne dispose de rien à transformer et de toute manière pas d’énergie pour faire tourner la machine à hamster.
L’endettement des états, de nombre d’entreprises est abyssale.
Est-il nécessaire de rappeler l’état de nos réseaux (production électrique, routes, ouvrages d’art, électricité, eaux, égouts, gaz…), de nos hôpitaux, médecine en général, écoles, de nos terres agricoles, de nos retraites et du mauvais sort toujours jeté sur notre sécurité sociale…
Et ce n’est pas pour rien, car l’UE n’a toujours pas retrouvé ces niveaux de production industrielles de 2008…
Les raisons pour lesquelles l’accueil devient plus difficile aujourd’hui qu’hier sont dans nombre de dynamiques en disruption avec le passé, notre appauvrissement en particulier.
Pour finir, il n’existe pas d’état ou de fédération qui ne gère dans le consensus, l’entrée et la sortie de ses frontières.
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AlerterL’immigration n’est pas la maladie, c’est le symptôme !
Si notre pays était gouverné sainement – et ceci inclut la gestion des services d’urgences comme des autres services publics – on ne constaterait pas cette fragilité face à l’étranger dont fait preuve la gauche culpabilisée aussi bien que la droite agressive ; et l’intégration des populations immigrées serait organisée de manière réellement efficace.
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AlerterIntégrer chaque année 350 000 personnes de plus dans un pays qui ne fait plus de gains de productivité depuis vingt ans, qui enregistre 750 000 naissances par an dont un tiers ont au moins un parent immigré (pas issu de l’immigration hein, mais immigré), dont les infrastructures vieillissent et se trouvent saturées, qui n’a plus présenté un budget en équilibre depuis bientôt 50 ans, endetté comme jamais auparavant, cela ne se peut tout simplement pas. Il ne s’agit pas d’une question de morale de droite ou de gauche : il y a des seuils d’entrées au delà desquels l’intégration n’a plus aucune possibilité de devenir une fin raisonnable. Comment vider le réservoir de précarité si chaque année vous le laissez se remplir de nouveau ?
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Alerterhttps://www.francetvinfo.fr/monde/grece/incendies-en-grece-les-migrants-accuses-d-etre-a-l-origine-des-feux-qui-touchent-le-nord-est-du-pays_6026606.html
Incendies en Grèce : les migrants accusés d’être à l’origine des feux qui touchent le nord-est du pays
» les éléments disponibles suggéraient plutôt que les migrants pouvaient être liés à un incendie accidentel. »
https://www.bbc.com/news/uk-66612781
Greece wildfires: 79 people arrested for arson
in past years, some have used them to clear the way for future home construction, according to the New York Times.
https://www.nytimes.com/2023/08/24/world/europe/greece-wildfires-athens-mount-parnitha.html
Greece’s Supreme Court prosecutor ordered an investigation on Wednesday into the causes of the fire in Evros, including the possibility that a criminal organization of arsonists was behind it. On Friday, the three men faced a magistrate on charges of unlawful detention in Alexandroupolis. The migrants were also in court, to answer to charges of attempted arson, manufacture of explosives and illegal entry into the country.
On rappellera ceci :
https://www.theguardian.com/world/2021/jun/13/moria-fire-greek-court-jails-four-afghan-asylum-seekers-for-10-years
Moria fire: Greek court jails four Afghan asylum seekers for 10 years
Men were charged with arson over blaze that destroyed what was Europe’s largest migrant camp
La Grèce est en flamme, et l’immigration en est la cause.
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Alerter27 aout 2023 : la Grèce annonce avoir arrêté 79 incendiaires. Les incendies, la crise climatique et les migrants sont trois sujets différents. Dans les années 1980 /1990, prés de 300 000 hectares brûlaient chaque année dans le Sud de la France. Il y a avait beaucoup plus d’incendies ravageurs que Aujourd’hui. L’immense majorité de ces incendies en Grèce et ailleurs sont criminels. Que font les soldats et les forces de sécurité pendant ce temps ? tranquillement assis à regarder la TV /le net ? Il y a quelques semaines dans l’année où les pays et région du Sud qui ont des massifs forestiers fragiles et vulnérables doivent structurer une surveillance pointilleuse de nature militaire et civile, et le faire savoir très largement, de manière à dissuader les criminels. Ce n’est pas un problème de budget. C’est un problème de manque de volonté, de négligence, de naïveté. Il y a quelques semaines de l’année où toutes les routes, les chemins, les parcelles, les montagnes, doivent être quadrillées et surveillées 24h sur 24 par des brigades spéciales, drones, caméras, etc…
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