Source : Washington Post,
Ce qui s’est passé en Bolivie s’appelle un coup d’État. Avec du recul, nous pouvons nous rendre compte du fait que l’Organisation des États américains (OEA) a agi en tant que pièce maitresse de l’échiquier, portant des attaques incisives et ponctuelles dans le cadre de la chronologie de ce coup d’Etat, devenant un facteur qui a terriblement contribué à alimenter la convulsion. D’autre part, il est indiscutable que si la police et l’armée – deux institutions qui détiennent le monopole étatique de la violence – cessent d’obéir au président et « suggèrent » de démissionner, il s’agit alors d’une interruption de l’ordre constitutionnel : un coup d’Etat.
Les premiers symptômes de la crise en Bolivie sont apparus avant les élections présidentielles du 20 octobre, lorsque diverses structures civiles, politiques et universitaires, dirigées par les opposants Luis Fernando Camacho et Carlos Mesa, ont lancé une campagne visant à discréditer les élections.(1)
Après la tenue des élections et après des défaillances évidentes du Tribunal suprême électoral, les opposants ont dénoncé une fraude et exigé un second tour avant même que le dépouillement officiel soit terminé. Lorsque le Président Evo Morales a invité l’OEA à auditer les résultats, ils ont exigé l’annulation des élections. Suite à la publication du rapport hâtif de l’OEA, le président a proposé d’organiser de nouvelles élections. A ce moment-là, les putschistes avaient déjà tout préparé.
Il convient de noter que le rapport préliminaire de l’OEA ne peut nier le fait qu’Evo Morales a remporté les élections par plus de 600 000 voix. Par ailleurs, des rapports indiquant qu’il n’y a pas eu de fraude sont déjà disponibles.
Malgré cela, la sénatrice Janine Áñez s’est autoproclamée présidente de la Bolivie, raison pour laquelle on peut dire qu’il existe d’une part un gouvernement de facto à La Paz et d’autre part un président constitutionnel qui se trouve à Mexico.
Ce gouvernement de facto a nommé une ministre des communications qui a menacé d’accuser de sédition ceux qu’elle a qualifiés de « pseudo-journalistes ». Son ministre de l’intérieur a prévenu qu’il partirait « à la chasse » des personnes liées au gouvernement Morales et a publié un décret qui exempte de responsabilité pénale les militaires qui répriment les manifestations ; il a même créé un « appareil spécial du bureau du procureur général » pour arrêter des députés accusés de subversion.
Malheureusement, les menaces ne sont pas restées lettre morte. Les forces armées, protégées par l’impunité que leur accorde le décret, ont violemment réprimé les organisations qui protestent contre le coup d’Etat. La Commission interaméricaine des droits de l’homme s’est prononcée contre ce décret, notant au passage qu’au moins 23 personnes ont trouvé la mort et 715 autres ont été blessées depuis le début de la crise. La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a exhorté les forces de sécurité à respecter les normes et standards internationaux et à garantir le droit à la vie [des manifestants].
Nous avons maintenant un pays divisé en deux. D’un côté se trouve le bloc majoritaire qui arbore le projet d’un pays inclusif, dirigé par Evo Morales, lequel a mené un programme efficace atteignant des records en matière de croissance économique, de réduction de l’extrême pauvreté et de l’analphabétisme, tout en augmentant l’espérance de vie, parmi une longue liste de réalisations.
En face, nous avons un bloc hybride, composé d’une diversité d’oppositions situées dans une gamme allant de la droite modérée à l’extrême droite qui n’a pas renoncé à son projet raciste et séparatiste. Elle est dirigée par une élite dont les intérêts ont été directement touchés par le gouvernement de Morales. L’élimination des latifundios et la nationalisation des ressources naturelles ainsi que des entreprises stratégiques sont considérés comme des plaies pour cette élite, qui a réussi à mobiliser un nombre considérable de personnes, exacerbant les sentiments identitaires régionalistes, religieux et racistes. Dans ce contexte, la manipulation à travers les réseaux sociaux a joué un rôle important.
Le gouvernement de facto de la sénatrice Áñez représente ces intérêts ainsi qu’un tout autre modèle de pays. Parallèlement à la dure répression mise en place ils ont déjà annoncé que des entreprises publiques allaient être privatisées, ils ont levé les restrictions à l’exportation qui assuraient l’approvisionnement interne et, conformément à l’agenda des Etats-Unis, ils ont reconnu Juan Guaidó qui s’était autoproclamé dirigeant du Venezuela, tout en expulsant de Bolivie des diplomates vénézuéliens et des médecins cubains.
Il s’agit clairement d’un gouvernement désireux de retrouver la voie du néolibéralisme en matière économique, répressif et autoritaire en matière politique, régressif et prônant le retour des élites racistes en matière sociale, et subordonné à la Maison-Blanche en matière de politique étrangère.
Face à ce panorama complexe, la seule façon de sortir de la crise repose sur l’instauration d’un dialogue national qui permette la tenue de nouvelles élections, avec toutes les garanties démocratiques pour tous les partis politiques et avec un accord pour l’élection des nouveaux membres du Tribunal électoral. Parallèlement, la répression et les persécutions doivent cesser.
Le coup d’État a révélé l’existence de deux modèles de société qui s’opposent. Il faut placer notre confiance en ces élections pour qu’elles permettent de désamorcer le conflit
Traduit par Luis Alberto Reygada pour Les Crises.
Notes du traducteur :
(1) Une semaine avant la tenue des élections du 20 octobre le président Evo Morales avait mis en garde contre un possible coup d’Etat préparé, selon lui, par des membres de l’opposition au cas où il remporterait le scrutin. Voir la dépêche de l’AFP publiée le 15 octobre 2019 : https://www.lepoint.fr/monde/bolivie-morales-redoute-un-coup-d-etat-s-il-gagne-les-elections-15-10-2019-2341250_24.php
Source : Washington Post,
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Commentaire recommandé
Ben voyons……L’exemple type du bourrage de crâne mondialisé. Le problème, pour se faire une opinion est de croiser les sources, alors voici ce que j’ai découvert et ensuite chacun jugera en son âme et conscience.
_Le fameux référendum constitutionnel a été perdu de 1,5% par Morales….Alors qu’une campagne mensongère de corruption et d’abandon d’enfant a été menée par l’opposition, tous les faits reprochés à Morales se sont révélés faux et est une manipulation manifeste. Selon un sondage 53 % des électeurs ont été influencés par cette campagne….
_La cour constitutionnelle est un organe politique en Bolivie comme ailleurs….L’objectivité ne devrait donc se juger que lorsque les décisions sont favorables à la droite? La cour constitutionnelle bolivienne fait de la politique….tu parles d’une surprise! Vous voulez un état des lieux en France, un seul exemple la validation de l’élection de Valls , au prétexte que la fraude était inférieure à l’écart constaté…..
_Au moins 2 rapports d’experts indépendants indiquent que l’interruption des résultats n’est pas significatif et accordent sans contestation possible la victoire à Morales, OEA a justifié sa position sur 78 irrégularités( et non fraudes) sur 34 555, actes….0,2%…..L’écart de 10% a été obtenu une fois que les résultats des zones rurales ( très favorables à Morales) ont été comptabilisés ,comme à toutes les élections.
D’autres questions????? Après personne n’est obligé de croire à ces infos, mais le minimum aurait été d’y avoir accès.
28 réactions et commentaires
Evo Morales a décidé de ne pas tenir compte de la constituion bolivienne limitant le nombre de mandats.
Il a décidé de ne pas tenir compte d’un referendum qui confirmait ce que disait la constitution.
Il s’est fait faire une justification ridicule par la cour constitutionelle autorisant sa candidature: Ne pas y etre aurorisé “atteindrait a ses droits humains”
Le résultat des elections a miraculeusement fait apparaitre dans la derniere heure, après que le comptage ait été arrêté un temps certain, l’écart de 10% avec son opposant necéssaire pour un deuxième tour.
Bref, c’est dommage. Moralès aurait pu partir un grand homme. Au lieu de cela, son héritage sera un pays divisé qui sombre dans la violence.
+5
AlerterMoralès est parti en grand homme, il a démissionné alors qu’il est soutenu par tous les paysans et natifs. On aimerait que d’autre président ai tant d’honneur surtout quand la majoritié de la population lui demande de partir.
Des milliers de personnes défilent pour Moralès chaque jour en Bolivie
+41
AlerterBen voyons……L’exemple type du bourrage de crâne mondialisé. Le problème, pour se faire une opinion est de croiser les sources, alors voici ce que j’ai découvert et ensuite chacun jugera en son âme et conscience.
_Le fameux référendum constitutionnel a été perdu de 1,5% par Morales….Alors qu’une campagne mensongère de corruption et d’abandon d’enfant a été menée par l’opposition, tous les faits reprochés à Morales se sont révélés faux et est une manipulation manifeste. Selon un sondage 53 % des électeurs ont été influencés par cette campagne….
_La cour constitutionnelle est un organe politique en Bolivie comme ailleurs….L’objectivité ne devrait donc se juger que lorsque les décisions sont favorables à la droite? La cour constitutionnelle bolivienne fait de la politique….tu parles d’une surprise! Vous voulez un état des lieux en France, un seul exemple la validation de l’élection de Valls , au prétexte que la fraude était inférieure à l’écart constaté…..
_Au moins 2 rapports d’experts indépendants indiquent que l’interruption des résultats n’est pas significatif et accordent sans contestation possible la victoire à Morales, OEA a justifié sa position sur 78 irrégularités( et non fraudes) sur 34 555, actes….0,2%…..L’écart de 10% a été obtenu une fois que les résultats des zones rurales ( très favorables à Morales) ont été comptabilisés ,comme à toutes les élections.
D’autres questions????? Après personne n’est obligé de croire à ces infos, mais le minimum aurait été d’y avoir accès.
+49
AlerterTout ce que vous voulez. Vous commentez tous les points, sauf le premier, qui est que Moralès n’a pas voulu respecter la constitution.
Le problème de fond est que le pouvoir rend un peu dingue ceux qui le détiennent, et que le but des lois, des constitutions, et de la démocratie en general est de régler les problèmes de succession. Si les participants veulent bien jouer le jeu, ca marche plutôt mieux que les dictatures, la monarchie absolue ou la méthode ottomane ou on étrangle tous ses proches en attendant d’être étranglé soi même par le grand vizir qui veut être calife a la place du calife. Moralès aurait pu organiser sa succession, ou adopter le modèle Poutine, faire élire un accolyte et se faire nommer premier ministre pour un mandat avant de redevenir président.Poutine n’est pas un modèle de démocrate, mais il a au moins respecté le lettre de sa constitution.
Si il avait organisé sa succession, Moralès aurait pu faire élire un successeur avec des résultats incontestables et rester influent. Faute de le faire, il a donné toutes les excuses qu’il leur fallait a son opposition, qui clairement n’attendait que ça.
C’est dommage. Sa présidence a été très réussie et il a perdu l’occasion d’en pérenniser les effets.
+15
AlerterMorales a respecté la constitution puisque une juridiction fondée à examiner son cas a rendu un jugement l’autorisant à se représenter à l’élection présidentielle. En France, le référendum sur le TCE a été perdu par les européistes, mais le congrès réuni à Versailles a adopté ce TCE. C’était antidémocratique mais légal. Les Français, légitimistes, ne sont pas descendus dans les rues avec des cocktails Molotov pour contester cela.
Petit rappel sur la longévité au pouvoir : Franklin Delano Roosevelt est décédé lors de son quatrième mandat successif de président des USA.
+22
AlerterVous avez raison: Moralès aurait sans doute dû organiser sa succession… Mais êtes-vous bien sûr que son ou sa successeur (e) n’aurait pas subi le même sort? Car il s’agit bien d’un coup d’État déguisé encouragé par on sait qui… Je pense que celui ou celle qui aurait succédé à Moralès serait tombé(e) quand même et très vite. Je serais un opposant bolivien, mais sincère et honnête, je m’inquiéterais sur les dérives que connaît mon pays, et je me rangerais du côté de Moralès, non pas forcément pour ses idées, mais pour déndre les périls menaçant la démocratie. En dernière instance, ce ne sont pas les constitutions (la France les a collectionnées) qui comptent, mais bien la volonté du peuple.
+3
AlerterRépéter des mensonges ou aproximations émis par d’autres n’était des vérités
+0
AlerterCela aurait été plus simple si Moralés avait désigné un successeur pour ces élections. Mais le pouvoir annihile toute réflexion, même celle des saints de base.
De plus, celle qui s’est autoproclamée présidente par intérim est une grosse réactionnaire bien botoxisée et catholique sous toutes les coutures.
+9
AlerterLe jour ou Merckel, Juncker seront traités de Caudillo, j’adhérerais à ce point de vue…..En attendant la politique s’incarne en Bolivie comme ailleurs…..Et je pense que même dans ces républiques exotiques, bananières ( rajouter les mentions manquantes)….Les « indigènes » sont capables de juger des rapport de forces politiques en présence et de faire des choix en fonction…..Pour gagner…ce qu’ils ont fait …..C’est quand même bizarre cette psychiatrisation systématique des leaders de gauche….S’ils sont africains (aux ordres), européens ils sont la stabilité, la continuité……Je rappelle que Morales a été ELU….élu,élu, élu,élu et pas avec 23% du corps électoral au 1er tour…..
+35
AlerterSi la République de Morales était bannière, alors elle aurait été soutenue et non combattue par l’Empire US. 😉
+16
AlerterC’était de l’ironie, pour marquer la condescendance de beaucoup, un sorte de colonialisme mental qui voudrait que nous puissions donner des leçons au monde entier….
+13
AlerterSi une loi interdit l’élection d’un ex-président, d’un étranger, d’une personne née à l’étranger, d’un voleur, d’un vieux ou d’un enfant, c’est la loi qui a tort car le peuple est souverain. Les ennemis du peuple ont toujours de bonnes raisons d’écarter les candidats qui ne leur plaisent pas.
On vu au Honduras un président élu se faire renverser sous la fausse accusation d’avoir voulu se re-présenter alors que son successeur a pu se faire réélire sans objection de la presse internationale ou de l’armée. Car la raison du plus fort est toujours la meilleure.
+11
AlerterJe suis bien d’accord. Limiter le nombre de mandas m’a toujours paru très discutable. Si cette limitation peut se justifier pour des élections locales (risque de corruption et de clientélisme à la longue), à l’échelle nationale c’est beaucoup plus discutable, les risques de clientélisme sont beaucoup plus limités.
Mais même au niveau local, un système judiciaire et juridique en état de fonctionnement est normalement capable de réprimer la corruption, d’où qu’elle vienne. Cette limitation du nombre de mandats peut donc aussi s’interpréter comme l’aveu d’un manque d’indépendance du système judiciaire.
Ça me semble un moyen d’alternance forcée. Un homme politique dont les citoyens sont très contents sera effectivement réélu, et probablement plusieurs fois. Un libéral privatiseur plus ou moins corrompu, c’est moins sûr… Il s’agit donc d’une limitation de la souveraineté populaire.
+5
AlerterMalheureusement, c’est le seul moyen d’assurer une rotation du pouvoir. Car comme nous pouvons le voir en France, les citoyens n’ont qu’une emprise très limités sur le choix du président…
Le choix des candidats étant définie par chaque parti politique.
les 500 signatures d’élu qui limitent très fortement l’apparition de candidats indépendant par exemple.
Ou encore la main mise sur les médias permettant de façonner l’opinion public.
A mon avis, il faut une constitution qui permette au pays de fonctionner avec les pires des dirigeants, plutôt que compter sur l’éthique de ces derniers et de tous les cercles de pouvoir pour veiller au bien commun. La limitation du nombre de mandat n’est donc pas optimal en cas de dirigeant particulièrement compétant mais elle nous protège à minima, certes, contre tous les autres qui voudrait en abuser.
+1
AlerterComme pour le Honduras et pas seulement, on veut nous faire croire qu’il s’agit d’un coup d’état « qui n’en est pas un »… Cette tentative répétée ne fait que confirmer qu’il est bien un coup d’état par excellence, à ajouter à la longue liste dressée par l’Empire qui s’alarme, à raison, de son déclin accéléré… et ne supporte surtout pas que l’on ait cessé, en ce monde, de le prendre au sérieux.
+32
AlerterDans une interview au journal La Jornada, un quotidien mexicain de format tabloïd, Morales a expliqué que l’ambassade des États-Unis avait planifié le coup d’État et provoqué une effusion de sang.
Tout a commencé par des discussions pour modifier la constitution en vue d’une nouvelle réélection avec laquelle il n’était pas d’accord, après quoi a commencé une sale guerre basée sur le mensonge, dirigé l’ambassade des États-Unis, a-t-il dit.
Dans cette chaîne d’événements, diverses sources assurent que le général Williams Kaliman, qui a fait pression sur Evo Morales pour qu’il démissionne de la présidence le 10 novembre dernier, a été payé par les États-Unis avec un million de dollars.
Kaliman a reçu ce montant de Bruce Williamson, qui est responsable des affaires à l’ambassade des États-Unis, tandis que d’autres généraux ont reçu le même montant et plusieurs chefs de police ont été payés 500.000 chacun.
+20
AlerterNon seulement ils ont « palpé », mais 3 jours après le coup d’état, tout ces pourris ont été exfiltrés aux USA. Étonnant non ?
+10
AlerterLa crise politique que traverse la Bolivie ne devrait concerner que les Boliviens. Avec les chancelleries occidentales veillant à ce qu’ elle se passe au mieux. Comme (apparemment) en Algérie.
Ce qui devrait indigner « l’opinion internationale », si elle n’était pas polluée par les médias atlantistes, est bien plutôt cette ingérence américaine indécente qui étouffe la respiration démocratique des pays du monde.
Je m’étonnais que l’armée ait trahi Évo Morales, alors qu’elle a suivi Hugo Chavez et soutient Maduro. C’ est sans doute que Chavez lui même est militaire et venu du sérail. Et l’armée est devenue celle du peuple en suivant le programme bolivarien.
L’armée bolivienne est encore celle de l’élite du pays, qui se met à hésiter alors quand deux élites s’affrontent: ici celle légitimée par les urnes, avec son président civil, et celle sociale du pays.
+2
AlerterSources sur les généraux SVP !
Qu’il y ait eu coup d’état est incontestable !
+0
AlerterSources sur les généraux SVP !
Qu’il y ait eu coup d’état est incontestable !
+0
AlerterQuand on a le pouvoir, on ne le quitte pas. M. Morales a mal apprécié les rapports de force. Mais il ne devait pas rendre les armes avant d’avoir combattu. Facile à dire, se fait-on pourtant élire président pour fuir sans avoir combattu? M. Morales a sans doute été trahi, mais il a lui-même trahi. Allende n’a pas trahi.
+1
AlerterMoralès a retenu la leçon, être vivant pour revenir, Allende est mort, lui.
Nous voyons l’horreur en Bolive mais au Pérou, elle était monstrueuse.
+1
AlerterPas d’accord, le président élu n’est pas juridiquement un simple partisan, un simple militant : il est l’élu du peuple, et même l’élu du peuple tout entier (ce que n’est pas un député).
Par conséquent, il est la légitimité du peuple a lui tout seul, et tant qu’il vit, il est la preuve absolue du coup d’État, et la condamnation morale des putshistes et de leurs commentaires internationaux.
Par contre, s’il meurt dans une arrestation trop mouvementée, un gouvernement composé que de putshistes mais présenté comme « d’union nationale de transition » devient presque légitime.
Parce que, que voulez-vous, le président est mort, il faut bien une transition. Et pour faire réussir la transition qui rétablira la démocratie, de la répression légitime, puisque pro-transition démocratique (il y a de l’ironie).
+12
AlerterAvec votre vision des choses le coup d’état aurait été occulté par une guerre civile ou il aurait été tenu entièrement responsable pour toutes les victimes (entendez les cris d’orfraie de l’opposition des USA et de l’auto-proclamée CI ). Et combien de temps et de victimes avec votre stratégie ? Et pour arriver où et à quoi. Au contraire de vous, je pense qu’il a parfaitement apprécié les rapports de force, les corruptions et trahisons. Le leader, son parti et la cause sont en vie et mettent à mal toute la bande de jacasseurs qui soudainement semblent avoir une extinction de voix face à la répression de cette opposition fantoche. Bien essayé avec votre alambic à trahison, mais le fruit était pourris.
Bien le bonjour chez vous
N°6
+6
AlerterQuelques analyses et informations supplémentaires sur les sites Le Grand Soir et Bolivar infos
https://www.legrandsoir.info/bolivie-la-dictature-s-installe.html
http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-un-expert-argentin-qui-faisait-partie-de-la-commission-de-l-oea-signale-l-etrange-gestion-du-rapport-sur-les-elections.html
http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-le-gouvernement-de-fait-menace-d-arreter-les-senateurs-du-mas-pour-subversion-et-sedition.html
+5
Alerter?Courage du Washington Post?
Au delà de ce que l’on peut penser du gouvernement d’Evo Morales et du coup d’Etat de facto qui a eu lieu en Bolivie, c’est intéressant de noter qu’un journal comme le Washington Post (qui aurait plutôt tendance à être aligné avec la politique étrangère des USA dans son pré-carré latino-américain) offre ne serait-ce que la possibilité à un représentant du gouvernement déchu de s’exprimer dans ses colonnes.
Pourrait-on imaginer chose semblable en France? Nous n’avons que trop rarement l’occasion d’entendre/lire le point de vue des représentants des gouvernements de gauche, de tendance révolutionnaire et anti-impérialiste dans nos médias mainstream. Peut-être la seule exception: Le Monde Diplomatique, mais ce journal est indépendant et ne va pas dans le sens de la pensée unique.
+1
AlerterA lire ce petit livre en pdf formidablement intéressant qui aide à comprendre ce qui se passe actuellement en Amérique du Sud:
GEOPOLITIQUE DE L’AMERIQUE DU SUD d’Andrew KORYBKO
+0
Alerterle pouvoir est une drogue.
Vouloir se représenter une 4° fois a été une erreur.
Sa politique menée lors des 3 mandats a satisfait une majorité de citoyens.Que n’a t il désigné des le début du 3° afin de le préparer à la continuité de sa politique.
Par ailleurs,ayant favorisé les armées et la police par des avantages il n’en a fait pour autant des défenseurs de la constitution.
C’est à mon sens la deuxième erreur.
Des hauts gradés en représentation aux USA lui ont intimé l’ordre de se démettre par voie télévisée,à partir des USA.
Le signal du coup d’État a ainsi été donné,la police a immédiatement occupé les rues et domaine publics à la recherche des soutiens au président ,partis de gauche…,la pseudo présidente s’est affichée une bible aux mains et a donné toutes les directives(vraisemblablement préparées )
C’est un vrai coup d’État réalisé avec la méthodologie habituelle de qui vous pensez.
Maintenant il ne nous restera pour un bon moment qu’à compter les assassinats,les tortures et les incarcérations non légales sans compter les dépossessions et privatisations.
Comment le peuple va t il réagir?
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AlerterLes commentaires sont fermés.