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22.février.201522.2.2015 // Les Crises

[American Sniper] Tuer des bougnoules pour Jésus, par Chris Hedges

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Ce billet très pertinent traite du dernier Estwood (en en révèle toute l’intrigue au passage)

americanspsycho

Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.

« American Sniper » célèbre le plus répugnant des aspects de la société US – la culture du flingue, l’adoration aveugle de l’armée, la croyance que l’on a un droit inné en tant que nation « chrétienne » à exterminer les « races inférieures » de la Terre, une hypermasculinité grotesque qui bannit toute compassion et pitié, un déni des faits qui dérangent et des vérités historiques, et un dénigrement de la pensée critique et de l’expression artistique. Beaucoup d’Américains, surtout les blancs prisonniers d’une économie au point mort et d’un système politique dysfonctionnel, sont galvanisés par le supposé renouveau moral et le contrôle militarisé rigide que ce film célèbre. Ces passions, si elles se réalisent, feront disparaitre le peu qu’il reste de notre société ouverte désormais anémique.

Le film s’ouvre sur un père et son fils chassant le daim. Le garçon tire sur l’animal, lâche son fusil et court vers sa proie.

« Reviens ici », hurle son père. « On ne laisse jamais son fusil par terre ».

« Oui, monsieur », répond le garçon.

« C’était un sacré tir, fils », dit le père. « Tu as un don. Tu feras un excellent chasseur un jour. »

La caméra montre ensuite l’intérieur d’une église où une congrégation de chrétiens blancs — les noirs apparaissent aussi peu dans ce film que dans ceux de Woody Allen — écoute un sermon à propos du plan de Dieu pour les chrétiens d’Amérique. Le personnage correspondant au titre du film, basé sur Chris Kyle, qui deviendra le sniper le plus meurtrier de l’histoire de l’armée US, va, c’est ce que laisse entendre le sermon, être appelé par Dieu à utiliser son « don » afin de tuer les méchants. La scène suivante nous montre la famille Kyle dans la salle à manger alors que le père entonne avec l’accent texan: « Il y a trois types de gens dans ce monde: les moutons, les loups, et les chiens de berger. Certains préfèrent penser que le mal n’existe pas dans le monde. Et si un jour ils étaient directement menacés, ils ne sauraient pas comment se protéger. Ce sont les moutons. Et puis tu as les prédateurs ».

Puis la caméra passe dans une cour d’école où une brute frappe un plus petit garçon.

« Ils utilisent la violence pour intimider les autres », continue le père. « Ce sont les loups. Et puis il y a ceux qui sont bénis par le don de l’agression et un besoin écrasant de protéger le troupeau. Ils sont une race rare qui vit pour se confronter avec les loups. Ce sont les chiens de berger. Et dans cette famille, on n’élève pas de mouton « .

Le père fait claquer sa ceinture contre la table de la salle à manger.

« Je vous ferai la peau si vous devenez des loups », dit-il à ses deux fils. « On protège les nôtres. Si quelqu’un essaie de te frapper, d’emmerder ton petit frère, tu as ma permission pour le terminer ».

Les benêts dont les esprits sont englués dans ce système de croyances ne manquent pas. Nous en avons élu un — George W Bush — président. Ils peuplent les forces armées et la droite chrétienne. Ils regardent Fox News et croient ce qu’ils y voient. Ils ne comprennent ni ne s’intéressent que très peu au monde au-delà de leurs propres communautés. Ils sont fiers de leur ignorance et de leur anti-intellectualisme. Ils préfèrent boire des bières et regarder le foot plutôt que lire un livre. Et quand ils sont au pouvoir — ils contrôlent déjà le Congrès, le monde des entreprises, la plupart des médias et le complexe militaire — leur vision binaire du bien et du mal et leur arrogante myopie causent de graves troubles à leur pays. « American Sniper », à l’instar des films à gros budget qui virent le jour dans l’Allemagne nazie afin d’exalter les valeurs du militarisme, de l’autoglorification raciale et de la violence d’Etat, est un tissu de propagande, une publicité sordide pour les crimes de l’empire. Qu’il ait engrangé des recettes record de 105.3 millions de dollars sur la période du week-end de la journée Martin Luther King Jr. est un symptôme du sombre malaise US.

threats

Quelques tweets qui furent remarqués (parmi tant d’autres) en réaction au film: « Je voudrais tuer des bougnoules », « ça m’a donné envie d’aller tuer des putains d’arabes », « Cool de voir un film où on montre ce que sont vraiment les arabes – une vermine qui veut nous détruire », « J’apprécie 100 fois plus les soldats et je hais 1 000 000 fois plus les musulmans ».

« Le film ne pose jamais la question cruciale relative à la raison pour laquelle les Irakiens se défendent contre nous pour commencer », explique Mikey Weinstein, que j’ai eu au téléphone depuis le Nouveau Mexique. Weinstein, un ancien officier de l’Air Force qui a travaillé à la Maison blanche sous Reagan, est à la tête de la Fondation pour la liberté religieuse dans les forces armées, qui s’oppose à l’expansion du fondamentalisme chrétien au sein de l’armée US. « Le film m’a rendu physiquement malade avec ses distorsions totalement unilatérales de l’éthique de combat et de la justice en temps de guerre, enveloppées dans le mantra personnel de Chris Kyle du « Dieu-Patrie-Famille ». Ça n’est rien de moins qu’un hommage odieux, une hagiographie littéralement atroce du massacre de masse ».

Weinstein souligne que la glorification du chauvinisme chrétien d’extrême-droite, ou dominionisme, qui en appelle à la création d’une Amérique « chrétienne » théocratique, est particulièrement présente au sein des unités d’élites comme les forces spéciales de la marine de guerre (SEALS) et de l’Armée de terre.

Les méchants font rapidement leur apparition dans le film. Cela se passe alors que la télévision — la seule source d’information des personnages du film — annonce les attentats aux camions piégés de 1998 contre l’ambassade US à Dar Es Salaam et à Nairobi lors desquels des centaines de personnes sont mortes. Chris, maintenant adulte, et son frère, aspirants cavaliers de rodéo, regardent les reportages télévisés, outrés. Ted Koppel parle à l’écran d’une « guerre » contre les USA.

« Regarde ce qu’ils nous ont fait », murmure Chris.

Il se rend alors au bureau de recrutement pour s’engager en tant que Navy SEAL. Nous avons droit aux scènes habituelles de recrutement de nouvelles recrues, qui subissent des épreuves qui en feront des vrais hommes. Dans une scène qui se passe dans un bar, un aspirant SEAL a peint une cible sur son dos et ses camarades lui lancent des fléchettes dessus. Le peu de personnalité qu’ils ont — et ils ne semblent pas en avoir beaucoup — est aspiré jusqu’à ce qu’ils fassent partie de la masse militaire. Ils sont absolument respectueux de l’autorité, ce qui signifie, bien sûr, qu’ils sont des moutons.

On a aussi droit à une histoire d’amour. Chris rencontre Taya dans un bar. Ils boivent quelques coups. Le film tombe alors, comme il le fait souvent, dans le dialogue cliché.

Elle lui dit que les Navy SEALs sont « des abrutis arrogants, égocentriques qui pensent pouvoir mentir et tromper et faire tout ce qu’ils veulent. Je ne sortirais jamais avec un SEAL. »

« Pourquoi dis-tu que je suis égocentrique? » demande Kyle. « Je donnerais ma vie pour mon pays ».

« Pourquoi? »

« Parce que c’est le meilleur pays sur Terre et que je ferai tout mon possible pour le protéger », dit-il alors.

Elle boit trop. Elle vomit. Il est galant. Il l’aide à rentrer chez elle. Ils tombent amoureux. Puis on montre Taya qui regarde la télévision. Elle hurle, appelant Chris qui est dans la pièce d’à côté.

« Oh mon dieu, Chris », dit-elle.

« Qu’y a-t-il? » Demande-t-il.

« Non! » Hurle-t-elle.

Puis on entend le présentateur télé annoncer: « Vous voyez le premier avion qui rentre par ce qui semble être la façade Est… »

Chris et Taya regardent, horrifiés. Une musique inquiétante sert de bande-son au film. Les méchants l’ont bien cherché. Kyle ira en Irak chercher la vengeance. Il ira se battre dans un pays qui n’a aucun lien avec le 11 septembre, un pays dont le rédacteur Thomas Friedman avait dit qu’on l’avait attaqué « parce que c’était possible ». Ce fait historique et la réalité du Moyen-Orient importent peu. Les musulmans, c’est des musulmans. Et les musulmans sont des méchants, ou comme dit Kyle, des « sauvages ». Les méchants doivent être éradiqués.

Chris et Taya se marient. Il porte son insigne doré, le trident des Navy SEAL, sur son T-shirt blanc sous son smoking, lors de son mariage. Ses camarades SEAL sont présents à la cérémonie.

« Je viens de recevoir l’appel, les gars — c’est parti », dit un officier lors de la cérémonie de mariage.

Les Navy SEALs jubilent. Ils boivent. Et on se retrouve à Fallujah. Premier service. Kyle, désormais sniper, apprend que Fallujah c’est « le nouveau Far West ». C’est peut-être la seule analogie correcte du film, vu le génocide que nous avons fait subir aux Amérindiens. Il entend parler d’un sniper ennemi qui « peut mettre dans le mille à 500 mètres de distance. On l’appelle Mustafa. Il était aux Jeux olympiques. »

La première victime de Kyle est un garçon auquel une jeune femme en tchador tend une grenade antitanks. La femme, qui n’exprime pas la moindre émotion à la mort du garçon, ramasse la grenade après que le garçon ait été tué et s’avance en direction de Marines US en patrouille. Kyle la tue aussi. Nous avons là l’archétype du film et du best-seller autobiographique de Kyle « American Sniper ». Les mères et les sœurs en Irak n’aiment pas leurs fils et leurs frères. Les femmes irakiennes enfantent afin de mettre au monde des petits kamikazes. Les enfants sont des Oussama ben Laden miniatures. On ne peut faire confiance à aucun de ces méchants musulmans — homme, femme ou enfant. Ce sont des bêtes. On les montre dans le film en train de communiquer les positions US aux rebelles par téléphone, cachant des armes sous des trappes dans le sol, posant des bombes artisanales sur les routes ou s’attachant des ceintures d’explosifs afin de faire des attaques-suicides. Ils sont déshumanisés.

« Il y avait un enfant qui avait à peine quelques poils sur les couilles », dit Kyle, nonchalamment, après avoir tué l’enfant et la femme. Il se repose sur son lit de camp avec un grand drapeau texan derrière lui sur le mur. « Sa mère lui donne une grenade et l’envoie ici tuer des Marines ».

Le Boucher — un personnage fictif créé pour le film- entre alors en scène. Le plus méchant des méchants. Il est habillé d’une longue veste noire en cuir et attaque ses ennemis à la perceuse électrique. Il mutile les enfants — on voit le bras d’un enfant qu’il a amputé. Un cheikh local propose de trahir le Boucher pour 100 000$. Le Boucher tue le cheikh. Il tue le petit enfant du cheikh devant sa mère à l’aide de sa perceuse. Le boucher crie alors: « Vous parlez avec eux, vous mourrez avec eux ».

Kyle passe à son deuxième service, après avoir passé quelques temps chez lui avec Taya, dont le rôle dans le film consiste à se plaindre à coups de larmes et de jurons du fait que son mari soit loin. Avant de partir Kyle dit: « Ce sont des sauvages. Bébé, ce sont des putains de sauvages ».

Ses camarades de peloton et lui peignent le crâne blanc du Punisher tiré des BD Marvel Comics, sur leur véhicule, sur leurs armures, sur leurs armes et leurs casques. La devise qu’ils peignent dans un cercle autour du crâne dit: « Malgré ce que ta maman t’as raconté… la violence résout les problèmes ».

« Et nous avons peint ça sur tous les bâtiments où on pouvait », écrit Kyle dans ses mémoires, « American Sniper ». « On voulait que les gens sachent qu’on était là et qu’on en avait après eux… Vous nous voyez? On est ceux qui vous foutent une raclée. Crains-nous parce qu’on va te tuer, fils de pute. »

Le livre est encore plus dérangeant que le film. Dans le film Kyle est un guerrier réticent, obligé de faire son devoir. Dans le livre il se délecte des meurtres et de la guerre. Il est consumé par la haine des Irakiens. Intoxiqué par la violence. On lui attribue 160 meurtres confirmés, mais il fait remarquer que pour être comptabilisé un meurtre doit être vu, « donc si je tire sur quelqu’un au niveau de l’estomac et qu’il parvient à ramper jusqu’à ce qu’on ne puisse plus le voir, et qu’il meurt ensuite, ça n’est pas comptabilisé. »

Kyle insiste sur le fait que chaque personne qu’il a tuée méritait de mourir. Son incapacité à l’auto-analyse lui a permis de nier le fait que durant l’occupation US de nombreux Irakiens innocents ont été tués, dont quelques-uns par des snipers. Les snipers sont principalement utilisés pour semer la terreur et la peur chez les combattants ennemis. Et dans son déni de réalité, chose que les anciens propriétaires d’esclaves et les anciens nazis avaient élevée au rang d’art après avoir supervisé leurs propres atrocités, Kyle était capable de s’accrocher à des mythes enfantins afin de ne pas examiner la noirceur de son âme et sa contribution aux crimes de guerres perpétrés en Irak. Il justifiait ses meurtres par sentimentalisme écœurant envers sa famille, sa foi chrétienne, ses camarades SEAL et son pays. Mais la sentimentalité n’est pas l’amour. Ce n’est pas l’empathie. Il s’agit fondamentalement d’apitoiement sur soi-même et d’auto-adulation. Que le film, comme le livre, oscille entre cruauté et sentimentalisme n’est pas accidentel.

Propagandenazi

Il faut savoir que l’affiche de propagande du mini-film « Stolz der nation » dans le film de Tarantino « Inglorious Bastards » est historiquement authentique, elle correspondrait à un véritable film de propagande nazi selon le livre « ‘Film Posters of the Third Reich ».

« La sentimentalité, l’exhibition ostentatoire excessive et fallacieuse d’émotion, est un signe de malhonnêteté, d’incapacité à ressentir », nous rappelle James Baldwin. « Les yeux humides du sentimentaliste trahissent son aversion envers l’expérience, sa peur de la vie, son cœur aride; et c’est toujours, par conséquent, le signe d’une inhumanité secrète et violente, le masque de la cruauté ».

« Sauvages, démons méprisables », écrit Kyle à propos de ceux qu’il tue depuis toits et fenêtres. « Voilà ce qu’on combat en Irak. C’est pourquoi beaucoup de gens, dont moi-même, les appelons « sauvages »… je regrette simplement de ne pas en avoir tué plus ». Il écrit autre part: « J’aime tuer les méchants… j’ai aimé ce que j’ai fait. J’aime toujours… c’était drôle. Je me suis éclaté comme jamais en tant que SEAL. » Il colle l’étiquette « fanatiques » sur les Irakiens et écrit : « ils nous détestaient parce que nous n’étions pas musulmans ». Il prétend que « les fanatiques qu’on a combattus n’appréciaient rien d’autre que leur interprétation tordue de la religion ».

« Je ne me suis jamais battu pour les Irakiens », écrit-il de nos alliés irakiens. « J’en avais rien à foutre d’eux ».

Il a tué un adolescent irakien, un insurgé selon lui. Il a regardé la mère trouver le corps de l’enfant, déchirer ses vêtements, et pleurer. Indifférent.

Il écrit: « Si vous les aimiez [les fils], vous auriez dû les garder loin de la guerre. Vous auriez dû les empêcher de rejoindre les insurgés. Vous les laissez essayer de nous tuer — que pensiez-vous qu’il leur arriverait? »

« Les gens à la maison [aux USA], les gens qui ne connaissent pas la guerre, ou pas cette guerre, parfois, semblent ne pas comprendre les agissements des troupes en Irak », continue-t-il. « Ils sont surpris choquésde découvrir qu’on plaisantait souvent sur la mort, sur les choses qu’on voyait. »

Il fut mis en examen par l’armée pour avoir tué un civil désarmé. Selon ses mémoires, Kyle, qui voyait tous les Irakiens comme ennemis, aurait dit à un colonel de l’armée: « Je ne tire pas sur ceux qui ont un Coran. J’aimerais bien, mais je ne le fais pas ». L’enquête n’aboutit à rien.

Kyle fut surnommé « La Légende ». Il se fit faire un tatouage de la croix des Templiers sur son bras. « Je voulais que tout le monde sache que j’étais chrétien. Je l’ai faite faire en rouge, pour le sang. Je détestais les sauvages que je combattais », écrit-il. « Je les détesterai toujours ». Après une journée de sniper, après avoir tué peut-être 6 personnes, il retournait à son baraquement et passait son temps à fumer des cigares cubains Romeo y Julieta N° 3 et à « jouer aux jeux vidéo, regarder du porno et faire de l’exercice ». En permission, et ce fut omis dans le film, il fut fréquemment arrêté pour s’être battu saoul dans des bars. Il rejetait les politiciens, détestait la presse et méprisait ses supérieurs, n’exaltant que la camaraderie des guerriers. Ses mémoires glorifient la suprématie blanche « chrétienne » et la guerre. C’est une diatribe colérique dirigée contre quiconque mettrait en cause l’élite militaire, les tueurs professionnels.

« Pour quelque raison, beaucoup de gens à la maison pas tous n’acceptaient pas que nous soyons en guerre », écrit-il. « Ils n’acceptaient pas que la guerre signifie la mort, la mort violente, la plupart du temps. Beaucoup de gens, et pas juste des politiciens, voulaient nous imposer des fantaisies ridicules, nous obliger à adopter des normes comportementales qu’aucun humain ne pouvait maintenir ».

Le sniper ennemi Mustafa, décrit dans le film comme un serial killer, blesse fatalement Ryan « Biggles » Job, le camarade de Kyle. Dans le film Kyle retourne en Irak un quatrième service — pour venger la mort de Biggles. Son dernier service, dans le film en tout cas, se concentre sur les meurtres du Boucher et du sniper ennemi, un autre personnage fictif. Alors qu’il se concentre sur le duel dramatique entre Kyle le héros et le vilain Mustafa le film devient ridiculement caricatural.

Kyle tient Mustafa en joue et appuie sur la gâchette. On voit la balle quitter le fusil au ralenti. « Fais-le pour Biggles », dit quelqu’un. La tête du sniper ennemi se transforme en flaque de sang.

« Biggles serait fier de toi », dit un soldat. « Tu l’as fait, man ».

Son dernier service terminé, Kyle quitte la Navy. En tant que civil il lutte avec les démons de guerre et devient, dans le film, un père et mari modèle et travaille avec des vétérans mutilés d’Irak et d’Afghanistan. Il échange ses bottes de combat contre des bottes de cowboy.

Le vrai Kyle, alors que le film était en production, fut abattu à bout portant près de Dallas le 2 février 2013, avec un de ses amis, Chad Littlefield. Un ancien marine, Eddie Ray Routh, qui souffrait de stress post-traumatique et de graves troubles psychiques, aurait tué les deux hommes et aurait ensuite volé le pickup de Kyle. Routh sera jugé le mois prochain. Le film finit avec des scènes des funérailles de Kyle — avec des milliers de gens agitant leurs drapeaux le long des routes — et de la commémoration au stade des Dallas Cowboys. On y voit des camarades SEAL enfoncer leur insigne du trident dans le haut du cercueil, une coutume pour les camarades décédés. Kyle fut abattu par derrière, et dans la tête. Comme beaucoup de ceux qu’il a tués, il n’aura pas vu son assassin lors du tir fatal.

La culture de la guerre bannit la capacité d’éprouver de la pitié. Elle glorifie le sacrifice de soi et la mort. Elle considère la douleur, l’humiliation rituelle et la violence comme faisant partie de l’initiation de l’adulte. Le harcèlement brutal, comme le note Kyle dans son livre, est partie intégrante du bizutage des Navy SEALs. Les nouveaux SEALs étaient maintenus au sol et étranglés par les seniors de l’unité jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent. La culture de guerre n’idéalise que le guerrier. Elle dénigre ceux qui ne font pas exhibition des vertus « viriles » du guerrier. Elle place le prestige dans la loyauté et l’obéissance. Elle punit ceux qui s’engagent dans la pensée indépendante et exige une conformité totale. Elle élève la cruauté et le meurtre au rang de vertu. Cette culture, une fois la société infectée dans son ensemble, détruit tout ce qui fait la grandeur de la civilisation humaine et de la démocratie. La capacité d’empathie, la culture de la sagesse et de la compréhension, la tolérance et le respect de la différence, et même l’amour, sont implacablement écrasés. La barbarie innée qu’engendrent la guerre et la violence est justifiée par un sentimentalisme national édulcoré, par le drapeau et un christianisme perverti qui bénit ses templiers armés. Ce sentimentalisme, comme l’écrit Baldwin, masque une insensibilité terrifiante. Il encourage un narcissisme effréné. Les faits et les vérités historiques, quand ils ne collent pas à la vision mythique de la nation et de la tribu, sont rejetés. La dissidence devient trahison. Tous les opposants sont impies et dénaturés. « American Sniper » est l’écho d’une maladie profonde qui infecte notre société. Il brandit cette croyance dangereuse selon laquelle nous pouvons retrouver notre équilibre et notre gloire perdue en adoptant un fascisme américain.

Source : Chris Hedges, pour TruthDig le 19 février 2015, traduit par Nicolas CASAUX.


P.S. amusant, je vois dans les commentaires que beaucoup ignorent que Eastwood (qui a réalisé plusieurs de mes films préférés) est un Républicain libertarien…

Convention républicaine 2012 : le triste discours de Clint Eastwood à une chaise vide

Lire aussi : Clint Eastwood le libertarien

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Commentaire recommandé

Djinno // 22.02.2015 à 06h59

Eastwood est infiniment plus complexe, sa filmographie en atteste. Politiquement, c’est un Libertarien, c’est-à-dire qu’il se tient très à l’écart du troupeau. Artistiquement, son travail a toujours offert deux niveaux de lecture. On peut regarder ses films au premier degré : on a une histoire et du spectacle, le plus souvent bons. On peut aussi considérer la réflexion sous-tendant l’histoire, contre-point contradictoire de ce qui est montré. C’est sa manière et son talent.

Tout ce qui dit ce journaliste à propos d’American Sniper est exact, au premier degré. Il a cependant oublié de souligner que la caméra d’Eastwood n’a rien de complaisant ni d’empathique. Il ne s’agit pas d’une hagiographie, ni d’un film de propagande. Ce film expose un ensemble de constats et se garde de conclure.

Plutôt qu’une glorification de l’Amérique « land of the free and land of the brave », il est un miroir présenté aux Américains. Eastwood aurait pu ajouter un sous-titre bien didactique du genre « Voilà où nous en sommes. Démerdez-vous avec ça ». Mais il est trop subtil et élégant pour ça ;o)

149 réactions et commentaires - Page 2

  • Colargol // 23.02.2015 à 08h23

    Je suis assez partagé en ce qui concerne l’analyse de ce film…
    Au niveau « cinéma » c’est plutôt un bon film (Réalisation, jeu d’acteur etc…)
    Au niveau de son coté propagande je suis plus circonspect et je dirai que C.Eastwood et plus subtil que l’article çi dessus ne le laisse penser…La vrai propagande dans le film est, au contraire de ce que dit l’article, de présenter à plusieurs reprises dans le film le héros comme ayant des doutes et de la répugnance à agir ainsi alors que dans son livre autobiographique il est beaucoup plus radicalisé. De même plus le film avance plus l’on voit que ce soldat se responsabilise vis à vis de ses « frères d’armes » et non pas dans une croisade morale…Il n’en reste pas moins un film manichéen dont je comprend la critique et une bonne partie des remarques restent valables. D’un autre coté la fonction ne fait elle pas l’homme? Peut on demander à un sniper de s’humaniser? Le film insiste sur la responsabilité qui pèse sur les épaules du soldat……. » your call  »
    Le plus attristant est donc, pour moi, qu’une partie de la population Américaine soit assez « primaire » pour en faire une apologie assumée de ce terrorisme d’Etat.. Mais pour assez bien les connaitre je ne suis pas surpris

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  • tonton // 23.02.2015 à 08h55

    Cela nous enfantera d’autre american bourrin…

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  • Eric // 23.02.2015 à 15h13

    MODERATION: evitez les vomissements svp, essayez plutôt l’argumentation. Merci.

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  • peyo // 23.02.2015 à 16h08

    Il est bien loin le temps des metteurs en scène de talent, engagés pour les êtres humains. Full metal jacket de S.Kubrick nous raconte la vraie vie et la vraie guerre.
    Maintenant le cinéma américain est très souvent de la propagande de bas étage, où dieu tient une grande place, n’importe où. Flippant.

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  • NG // 23.02.2015 à 20h14

    L’auteur a t il vraiment vu le film? C’est lui qui semble obnubilé par une lecture a priori et simpliste. Evoquer la propagande nazie est vraiment scandaleux et hors de propos.

    Il s’agit d’une oeuvre qui n’a rien de binaire bien/mal, gentils américains/méchants irakiens.

    il pose justement la question de la complexité de la situation pour le soldat.
    Le filme n’est pas là pour discuter ou légitimer le conflit en Irak. A aucun moment le réalisateur ne se positionne et ne va dans un sens ou un autre : l’intervention apparait comme un fait.

    surtout, le film se détache très largement du personnage réel : le réalisateur a façonné sa propre histoire et conçu son propre personnage. calquer son sentiment sur le personnage réel est hors de propos.

    **

    Le réalisateur se place au niveau du soldat, et montre la façon dont le conflit le transforme (le détruit progressivement) coincé entre des grands principes (clairs et simples) et la réalité (complexe et brutale).

    On voit donc un personnage rentrant dans un engrenage qui le délite progressivement.
    Très rapidement son discours « légitimant » sonne creux et on sent qu’il n’y croit plus, qu’il le conserve uniquement pour la façade.

    je m’arrête là, ça ne servirait à rien de reprendre point par point cet article complètement à côté de la plaque, c’est tellement plus facile de calquer sa belle et facile lecture binaire…si en plus elle peut permettre de conspuer les pechnos américains forcément arrogants et ignorants.

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  • georges dubuis // 23.02.2015 à 22h00

    Je pense que celui là était nettement supérieur concernant le sujet américain.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_au_bout_de_l%27enfer
    Steven, Michael et Nick, ouvriers américains d’origine russe, eh, eh et un seul qui a une stratégie de survie, un jeu dans la guerre qui est devenu fatalement a war game.
    http://www.dailymotion.com/video/x1hjbv_voyage-au-bout-de-l-enfer-roulette_shortfilms

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  • grog // 23.02.2015 à 22h05

    Sur le thème du sniper :

     » Quand tu tues, la seule chose que tu dois ressentir, c’est le recul de la crosse de ton fusil »
    Proverbe Marines

    « Le fusil du tireur est une extension de son oeil, il tue de sa vision pernicieuse. »
    JIM MORRISON, Seigneurs et nouvelles créatures

    Quant à Gugul, le disciple de Botul, il nous dit autre chose encore…

    http://leblogdegrog.blogspot.ru/2015/02/la-pensee-sexiste-du-jour.html

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  • Grossomodo // 24.02.2015 à 11h56

    Bonjour ,
    J’ai pu regarder ce fameux film via le net :S.C.: (démerdez vous )!
    Ni un navet ni un chez d’oeuvre .
    Du coup je me suis réintéressé à cette troisième guerre d’Irak bien méconnue …
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Irak
    Impression d’une grave connerie .
    Rapport certain avec le conflit syrien actuel .
    Mais après coup c’est plus facile encore de se faire une opinion …
    En tous cas les objectifs initiaux ont salement merdé , quant au coût : la cata !

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  • marl // 24.02.2015 à 12h23

    Les libertariens sont contre toutes les interventions américaines à l’étranger.

    Ron Paul qui est libertarien a été opposé à toutes les récentes interventions américaines.

    En revanche, les démocrates ont massivement votés pour toutes les interventions et Obama a continué de plus belle à bombarder les pays dans lesquels il veut apporter la démocratie.

    Chaque bombe qui est lancée cret de nouveaux terroristes.

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    • Lysbethe Levy // 24.02.2015 à 15h40

      Oui c’est juste ce que vous dites, les « interventionnistes » et « belliqueux » ont toujours été du côté démocrate, et des républicains, ma famille qui vie là-bas me dit qu’elle préfère Ron Paul alors qu’en France ils soutenaient la « gauche réelle » pas la « bobo » qui mène le bal ..

      .Oui il faudrait que des Ron Paul soient élus, car les « autres mènent le pays  » au chaos..en France on fait passer Ron Paul pour un fasciste alors que les démocrates/républicains mènent toujours les grandes guerres de conquêtes ou prédations des ressources essentielles au nom des bons sentiments, ou de l’humanitaire. ..

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  • Paco // 25.02.2015 à 23h25

    Un film de guerre américain de plus, sans grand intérêt.
    Les soldats us sont les meilleurs mais malgré leurs qualités guerrières ils restent des hommes avec des sentiments et qui souffrent et se posent des questions; alors pourquoi pas, en plein combat, téléphoner à sa femme pour lui dire qu’on est prêt à rentrer à la maison.
    Tous les films de guerre américains sont tellement ridicules.
    Les américains: persuadés d’être les meilleurs et de détenir la vérité!?

    Le héros du film est d’ailleurs mort comme il a vécu; flingué comme un con mais sur un stand de tir aux USA…

      +1

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  • Lysbethe Levy // 26.02.2015 à 12h34

    Ma réponse à ce énième film a la gloire de l’armée, des armes et de l’engagement militaire :

    Monsieur le Président

    Je vous fais une lettre
    Que vous lirez peut-être
    Si vous avez le temps
    Je viens de recevoir
    Mes papiers militaires
    Pour partir à la guerre
    Avant mercredi soir
    Monsieur le Président
    Je ne veux pas la faire
    Je ne suis pas sur terre
    Pour tuer des pauvres gens
    C’est pas pour vous fâcher
    Il faut que je vous dise
    Ma décision est prise
    Je m’en vais déserter

    Depuis que je suis né
    J’ai vu mourir mon père
    J’ai vu partir mes frères
    Et pleurer mes enfants
    Ma mère a tant souffert
    Elle est dedans sa tombe
    Et se moque des bombes
    Et se moque des vers
    Quand j’étais prisonnier
    On m’a volé ma femme
    On m’a volé mon âme
    Et tout mon cher passé
    Demain de bon matin
    Je fermerai ma porte
    Au nez des années mortes
    J’irai sur les chemins

    Je mendierai ma vie
    Sur les routes de France
    De Bretagne en Provence
    Et je dirai aux gens:
    Refusez d’obéir
    Refusez de la faire
    N’allez pas à la guerre
    Refusez de partir
    S’il faut donner son sang
    Allez donner le vôtre
    Vous êtes bon apôtre
    Monsieur le Président
    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que je n’aurai pas d’armes
    Et qu’ils pourront tirer

    Monsieur le Président
    Je vous fais une lettre
    Que vous lirez peut-être
    Si vous avez le temps
    Je viens de recevoir
    Mes papiers militaires
    Pour partir à la guerre
    Avant mercredi soir
    Monsieur le Président
    Je ne veux pas la faire
    Je ne suis pas sur terre
    Pour tuer des pauvres gens
    C’est pas pour vous fâcher
    Il faut que je vous dise
    Ma décision est prise
    Je m’en vais déserter

    Depuis que je suis né
    J’ai vu mourir mon père
    J’ai vu partir mes frères
    Et pleurer mes enfants
    Ma mère a tant souffert
    Elle est dedans sa tombe
    Et se moque des bombes
    Et se moque des vers
    Quand j’étais prisonnier
    On m’a volé ma femme
    On m’a volé mon âme
    Et tout mon cher passé
    Demain de bon matin
    Je fermerai ma porte
    Au nez des années mortes
    J’irai sur les chemins

    Je mendierai ma vie
    Sur les routes de France
    De Bretagne en Provence
    Et je dirai aux gens:
    Refusez d’obéir
    Refusez de la faire
    N’allez pas à la guerre
    Refusez de partir
    S’il faut donner son sang
    Allez donner le vôtre
    Vous êtes bon apôtre
    Monsieur le Président
    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que je n’aurai pas d’armes
    Et qu’ils pourront tirer

    Cette chanson formidable de Boris Vian et Marcel Mouloudji, est malheureusement toujours d’actualite, sinon plus, qu’a l’epoque! Elle fut censurée déjà lors de sa sortie, et on parle de démocratie ? Il va falloir la ré-inventer la démocratie..

      +0

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    • Carabistouille // 26.02.2015 à 14h07

      Sauf qu’elle n’a jamais été de Mouloudji. Vian seul.

        +0

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  • Lamonette // 27.02.2015 à 00h15

    J’ai lu le pire du grotesque sur ce fil,
    J’ai lu le pire de l’ignominieux.
    Bon…
    J’ai lu en fait le bête…le grassement stupide: ainsi donc certains, naturellement enivrés de je ne sais quelle ambroisie, se pensent utiles en injuriant des gens qui ont tenté de défendre leurs congénères.

    Je m’évite le jeu de mot facile…. Qu’il m’en soit fait grâce.

    Je prends donc ma part du fardeau des réputés cons, fachos et autres joyeusetés,… au côté de David.

    J’en connais des chasseurs de lapins ( en plus, je n’y peux rien, je les dénomme ainsi car ils sont nombreux à mes côtés) et je sais pertinemment que sur chacun d’entre eux, je pourrai compter les jours sombres.

    Et heureusement que  » ces pauvres golios » auront à cœur de protéger aussi un jour tout le peuple bêlant des moutons que je vois ici.

    Au fait, puis-je annoter ce « merveilleux » billet: le jour où il a descendu le petit gosse et sa mère , c’est bien après avoir reconnu une grenade entre les mains du gosse et sur ordres ( et non, cela n’excuse pas mais c’était son premier tir) .Oui, la désespérance pousse à ce type d’actes.

    Je ne souhaite pas à mon pire ennemi ( mais je ne crois pas en avoir car contrairement à nombre de « moutons » sur ce fil, je tends toujours la main, et si je la retire , c’est juste pour coller une baffe et certainement pas pour insulter les croyances les plus intimes que chacun peut avoir) de se prendre une pareille rincée dans la tronche et de tenter de vivre avec après.

    Il semblerait que la guerre soit dégueulasse… En voici encore une qui ne va pas me faire mal à l’épaule ( en défonçant pareille porte ouverte). Il semblerait aussi que les baïonnettes intelligentes, c’est tjs plus facile…. après.

    Surtout, ce que je comprends ici, sur ce fil, c’est qu’un grand nombre exècre l’humanité au profit de je ne sais quoi, en tous les cas tout ce qui peut nier des différences entre chacun d’entre nous en nous obligeant à une espèce d’égalitarisme étrange.

    Je leur souhaite de ne pas devoir rapidement amèrement comprendre leur erreur de vue idéologique.

    Je crèverai tout comme eux mais bcp mieux entourée, ce qui adoucit tjs un peu son propre sort.

      +0

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  • Marco // 27.02.2015 à 09h58

    Je n’ai pas aimé le film d’eastwood, surtout au niveau géopolitique. Il n’y a presque aucune remise en question. Hormis peut être la confrontation avec le frère du sniper qui semblait un peu plus conscient du coup de la « fiole » de Powell.

    Mais je trouve cet article écœurant d’inculture. Il est plein de mépris envers une culture que l’auteur est incapable de comprendre. ex (peuple de bênets) La culture des armes dans certains parties des US est liée a un contexte socio-hostorique, ça ne sort pas de nulle part. On peut même en donner une explication « marxiste » (cf. voir le rôle des économies de plantation aux US et en Am Sud.) C’est facile de condamner quand on ne connait pas toutes les déterminations qui expliquent
    ces particularités. Voilà ou mène la pseudo tolérance et amour de la différence de cet auteur… vers un racisme bon teint, C’est le goût du paradoxe.

    Et la conclusion est pathétique de bisounoursisme, la réalité est plus complexe, plus grise.
    Le pacifisme ne conduit pas forcément à la paix. Il faut avoir lu des auteurs comme Thucydide, Ibn Kahldûn, Machiavel etc. pour comprendre que l’amour inconditionnel de la paix peut conduire à la servitude et que la guerre peut libérer aussi.

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    • Van // 28.02.2015 à 04h30

      c’est sur que bush et les autorités de l’époque étaient des amoureux de la paix cela les a forcement poussé vers la guerre , ce pays baigne tellement dans la tolérance et l’amour de la différence qu’ils sont responsable de 201 conflits sur les 248 dernier conflit mondiaux ( que de l’amour http://allainjules.com/2014/05/26/guerres-90-des-morts-sont-des-civils-sur-248-conflits-les-usa-en-ont-provoque-201/ )
      il est aussi du bisounoursisme d’utiliser le terme d’extrémisme pour quelque uns et parler de « culture » pour les autres ,  » la réalité est plus complexe, plus grise  » 😉

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      • Lysbethe Levy // 28.02.2015 à 08h05

        Mieux qu’Hollywood, la vie de nos élites, qui eux jouent un sale jeux et ce sont eux les responsables de la violence dans le monde ces « égorgeurs », sacrificateurs » a dégommer avec un zeste de Chomsky : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qui-sont-les-egorgeurs-qui-nous-156735
        La violence ne vient pas de nulle part, les armes il faut les fabriquer, les vendre, en faire la pub, c’est un scandale permanent, la place que tiennent ces armes, la guerre, les conflits dans nos vies et de plus en plus.

        Du coup on trouve pratiquement « normal » dans nos pays les plus riches de devoir faire un spectacle aussi idiot que les « Enfoirés » pour nourrir les français pauvres » même avec un travail ces français doivent manger avec l’aide des Emmaus, Secours Catholique, et autres Restos du Coeur : http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2015/02/28/les-enfoires-de-vieux-schnocks-pitoyables-cautions-du-libera-914372.html

        Quand donc les gens vont ils se révolter en France alors que nous payons des guerres à des millions d’€ des jeunes, des vieux, des couples avec enfants ne peuvent plus manger sans devoir taper dans ces « associations de Charité » que seuls paient les autres français « un peu moins pauvres » ?

        Car l’Etat lui ne donne rien, il compte bien que ce soit « le don » des « moins pauvres » en « direction des plus pauvres » ..C’est une honte !

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  • jean // 05.03.2015 à 22h08

    ce film,ces images ne revelent rien de plus que ce que tous s accordent y compris les poètes de l absurdes…A NIER DE TOUTES LEURS FORCES VAINES…en attendant d avoir evoluée…L ALCHIMIE DE NOS CERVEAUX … nous permet de constater que nous ne sommes que de stupides anthropophages….

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  • baboune // 20.07.2015 à 19h20

    pour moi ce n est qu un film je l ai aimé en temps que tel
    après tout ces commentaires que je qualifierai  » extrémiste  »
    je suis curieux de savoir ce que vous pensez de Stalingrad ?

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