Source : ACRIMED
Comment les médias ont-ils traité la crise de 2008 et ses suites au Royaume-Uni ? Pour répondre à cette question, la chercheuse Laura Basu a suivi la couverture qu’ont accordée plusieurs médias britanniques aux événements de 2007 à 2015.
Dans son ouvrage Media Amnesia : Rewriting the Economic Crisis [1], l’autrice montre comment cette couverture a contribué à mettre en sourdine les critiques les plus saillantes à l’égard du système économique dominant ; et en définitive comment elle a conduit à une forme d’amnésie médiatique vis-à-vis des causes même de la crise. Un ouvrage d’autant plus intéressant que nombre de constats soulevés par Laura Basu pour le Royaume-Uni ne manquent pas de faire écho avec le cas français, y compris aujourd’hui.
À partir de l’analyse d’émissions, d’articles [2], d’entretiens avec les journalistes et de travaux d’autres chercheurs, Laura Basu propose une étude panoramique de la couverture médiatique de la crise de 2008 et de ses suites. L’ouvrage se présente en cinq chapitres, isolant différentes périodes entre 2007 et 2015, et un chapitre de bilan dont voici une synthèse :
Le crash financier
La réponse médiatique à la crise a progressivement conduit à marginaliser les explications les plus critiques à l’égard du système économique dominant. Présentes initialement dans les médias (débat autour du socialisme, notamment dans les pages du Guardian), les approches critiques ont rapidement cédé le pas à des grilles de lectures plus conformistes. Ainsi, l’idée de réformer le système bancaire, très présent initialement, a presque totalement disparu des options envisagées dès 2009. Ce recadrage apparaît rapidement dans les médias conservateurs mais aussi dans le Guardian. Rapidement, les solutions proposées par l’establishment ont été acceptées sans trop de débat. Il faut ajouter que tout au long de la crise, l’aspect international est passé sous silence.
L’austérité
À partir d’avril 2009, le débat public et médiatique se recentre, au Royaume-Uni, sur la question des finances publiques. À mesure que la crise financière s’éloigne s’impose l’idée que les problèmes budgétaires sont dus aux dépenses excessives du Labour. Une première forme patente d’amnésie médiatique… L’austérité est, quant à elle, la principale solution évoquée. Les autres options sont, au mieux, présentées comme des compléments aux politiques de rigueur budgétaire (non comme des alternatives) et, au pire, ignorées. Ainsi, « même si l’austérité était controversée, un certain niveau de coupes budgétaires était présenté comme nécessaire et inévitable même dans la presse “de gauche” et à la BBC ». Ce manque de débat autour des alternatives à l’austérité a contribué, selon l’autrice, à faire de cette dernière la solution « naturelle » face au problème de la dette.
Comment expliquer une telle présentation partiale ? Tout d’abord par le haut degré de suivisme du journalisme vis-à-vis de l’agenda des principales forces du champ politique [3]. Selon Laura Basu en effet, le débat médiatique sur les enjeux budgétaires s’est articulé autour des propositions des deux principaux partis ; puisque ces deux partis prévoyaient l’un et l’autre des coupes budgétaires (notamment pendant l’élection de 2010), aucune remise en question en bloc de l’austérité ne pouvait s’exprimer.
Ce constat s’applique aussi à la BBC et au Guardian. Ainsi un journaliste de la BBC explique-t-il qu’il était conscient que l’austérité était une mauvaise politique, mais qu’il ne pouvait pas présenter des opinions autres qu’une austérité brutale ou molle car ce n’était pas son rôle « de faire le boulot de l’opposition » : il lui fallait rapporter les propos des principaux partis et chercher à savoir s’il existait d’autres solutions à la crise ne relevait pas, selon lui, de son travail de journaliste… Un facteur qui se combine à la vision biaisée que peuvent avoir certains professionnels de la « neutralité journalistique ». Toujours à la BBC, des journalistes ont expliqué que chercher des points de vue alternatifs reviendrait à ne plus être impartial. Ainsi, la BBC suggérait régulièrement dans ses programmes que l’austérité était nécessaire parce que les principaux partis la défendaient comme réponse à la crise.
La partialité peut s’expliquer, enfin, par une construction fantasmée des intérêts du « lectorat ». À ce sujet, on relèvera le témoignage d’une chroniqueuse du Guardian, expliquant que les pages « opinions » du journal ne devaient pas froisser ce dernier. La journaliste justifie l’absence d’article traitant d’un rejet pur et simple de l’austérité par le fait que cela ne l’intéresserait pas [4].
La stagnation économique
À partir de 2010, le crash de 2008 n’est souvent plus mentionné dans l’analyse médiatique comme la cause des problèmes économiques, mais comme simple point de comparaison, complètement déconnecté des événements en cours. Laura Basu rappelle que le périmètre du débat médiatique se restreint à deux options : l’austérité et les politiques de l’offre d’une part, les politiques de relance keynésienne d’autre part. Comment expliquer l’accueil favorable des premières dans les médias [5] ?
Dans le prolongement des témoignages apportés plus haut, l’autrice avance d’abord que les principaux journaux anglais sont proches de partis politiques eux-mêmes favorables à l’austérité. Laura Basu poursuit avec d’autres explications : (1) la restructuration des médias en de grands conglomérats bénéficiant des mesures pro-business ; (2) une marchandisation de l’information, qui conduit à donner la priorité aux informations sur la finance et le business au détriment des informations sociales. Et à l’infotainment, au détriment de l’enquête. Un format sans doute plus « rentable » compte-tenu du fonctionnement d’une entreprise médiatique, dont l’autrice souligne que le but reste, comme dans n’importe quelle entreprise, de réaliser du profit.
Mais ces tendances s’observent aussi dans le service public, comme à la BBC, impactée elle aussi par des restructurations, une centralisation des programmes et une « flexibilisation » des conditions de travail. Autant de facteurs qui aboutissent à une exclusion du monde du travail : en 2007, il y avait par exemple 5 fois plus de représentants du business que du monde ouvrier dans les émissions de la BBC. En 2012, ce rapport était passé à 20.
La diminution des moyens a pour conséquence une moindre ouverture de la chaîne et de ses journalistes. Ceux-ci s’informent auprès des mêmes sources (politiques, autres médias locaux ou internationaux) contribuant à un « effet de bulle » et à la diffusion d’une vision globalement conservatrice du monde. La couverture de l’actualité internationale a particulièrement été affectée par les coupes budgétaires. Ce d’autant plus que les deux agences de presse de référence pour l’actualité internationale, Associated Press et Reuters, ont également largement coupé dans les coûts. Suppressions de postes, augmentations des cadences de travail, sous-traitance de sujets à d’autres centres d’informations, etc. Un des résultats est l’absence de bureau dans de nombreux pays, ce qui ne permet pas une bonne connaissance des sujets, ni la production d’une bonne information…
La crise de la zone euro
Au sujet de la couverture médiatique de la crise de la zone euro (ou crise de la dette souveraine), Laura Basu note, comme précédemment, que la plupart des articles étudiés ne prennent pas la peine de s’intéresser en profondeur aux causes des problèmes évoqués. Et lorsqu’ils le font, les principales citées sont les dépenses et la corruption – en ayant d’ailleurs souvent recours à des stéréotypes (citoyens des pays du Sud de l’UE fainéants et corrompus) – et non la crise financière de 2008. D’une manière générale, c’est le secteur public qui est tenu pour responsable de la crise. Laura Basu cite par exemple plusieurs études témoignant d’un « Grèce bashing » dans les médias de différents pays, dont le Royaume-Uni.
Parmi les articles de presse étudiés par l’autrice, certains ont cependant cherché à comprendre les causes structurelles de la crise, aussi bien chez le Guardian (europhile) que le Telegraph (eurosceptique). Mais parmi ces articles, rares sont ceux qui remettent en cause la logique des politiques d’austérité. En ce qui concerne les solutions avancées face à la crise de la zone euro, les principales citées sont conformes aux mesures préconisées par les autorités : sauvetage des banques (présenté comme le sauvetage des États) et rigueur budgétaire. Dans la plupart des cas, plutôt que de s’intéresser aux détails des sauvetages bancaires, les médias les ont présentés comme nécessaires pour faire face à la catastrophe, ce qui revient à les accepter, même implicitement.
L’irruption sur la scène politique de forces politiques opposées aux politiques d’austérité n’a pas provoqué de grands changements. À titre d’exemple, l’autrice se réfère à une étude consacrée au traitement, par les médias espagnols, du parti grec Syriza et de Podemos. Tous deux furent présentés comme des menaces à la stabilité nationale. Quant à leurs propositions, les médias les ont négligées, en les présentant comme des discours vagues, utopiques et impraticables. Laura Basu explique qu’un parallèle peut être fait avec le traitement de Jeremy Corbyn par les médias britanniques, le Guardian compris. Selon l’autrice, « le Guardian se donne une image de publication sociale-démocrate. Mais dès lors que des sociaux-démocrates commencent à atteindre des positions de pouvoir, le journal serre les rangs ».
La montée des inégalités
Selon Laura Basu, la couverture médiatique de la question des inégalités pose, sur la période étudiée, plusieurs problèmes. Si les articles mentionnent régulièrement les causes des inégalités (principalement l’austérité, les salaires stagnants/en baisse et la hausse des prix) ; les perspectives politiques apportées en guise de « solutions » sont très peu présentes, ou réduites, là encore, aux points de vue dominants …
À cela s’ajoute un traitement de la pauvreté souvent caricatural. Laura Basu s’appuie sur plusieurs études centrées sur les médias britanniques, faisant état d’une conception majoritairement individualiste du phénomène (les pauvres sont responsables de leur situation). Une tendance confortée par la concentration des médias dans les années 1960 et 1970, qui s’est accompagnée d’un recul des médias de gauche et sociaux-démocrates : faillite de certains titres, recentrage des titres ayant survécu et difficulté de créer de nouveaux journaux. Beaucoup de journaux ont ainsi fermé dans les années 1960, non pas nécessairement à cause d’un manque de lectorat, mais parce que ce lectorat n’attirait pas les annonceurs.
Laura Basu évoque également rapidement dans ce chapitre le dernier événement politique en date dans la période étudiée : l’élection de Corbyn à la tête du Labour en 2015. À l’appui, plusieurs études illustrant comment le candidat travailliste a été ridiculisé par la presse, de droite mais aussi de gauche, le considérant comme « inéligible ». Un constat basé sur des sondages d’opinion, jugés représentatifs de « l’opinion publique ». D’après un journaliste du Guardian, cette idée était assez répandue parmi les journalistes, de même que l’idée selon laquelle ses politiques n’étaient pas « des politiques d’adulte ». L’autrice conclut en soulignant que les qualificatifs « éligible » ou « politique d’adulte » sont évidemment des constructions politiques… auxquelles contribuent très largement les médias.
Quelques solutions
Laura Basu dresse le bilan de son analyse en ces termes :
Hormis quelques exceptions notables, la couverture tend à être superficielle, ne donnant souvent aucune explication aux problèmes. Lorsque des explications sont données, elles sont vagues ou superficielles. Parfois, comme à propos de la prétendue débauche de dépenses publiques, elles sont fausses.
Et d’ajouter :
Lorsqu’il y a des controverses, c’est souvent parce que l’establishment politique est divisé (le Brexit étant un exemple frappant). Les deux versants du débat seront ceux donnés par les deux versants de la fracture au sein de l’establishment. Ces deux aspects ne couvrent pas l’éventail des positions existant dans la société et aucun ne représente en général les intérêts de la majorité.
En guise de conclusion, l’autrice décrit la nouvelle « écologie médiatique » qui s’est développée sur la période : les médias alternatifs, les slow news (journalisme des formats longs, avec une périodicité de publication espacée dans le cas du papier), la montée en puissance des réseaux sociaux. Sans peindre pour autant un tableau idéal (les « nouveaux médias » pouvant avoir leurs défauts) : mauvaises conditions de travail ; marginalisation de certains points de vue ; manque de ressources financières limitant les possibilités d‘enquêtes ; agenda calqué sur celui des grands médias, notamment dans le traitement de l’actualité politique ; public restreint. Laura Basu rappelle qu’une part importante de la population continue d’utiliser les médias mainstream comme source principale d’information, et ce malgré le scepticisme ambiant à l’égard de ces médias. Elle esquisse enfin quelques pistes, allant de la réglementation plus forte des conglomérats médiatiques à un contrôle accru exercé par les travailleurs et les journalistes eux-mêmes, en passant par un plus grand financement public.
Dans son livre, Laura Basu met ainsi en évidence les travers de la couverture médiatique des enjeux associés à la crise de 2008 : (1) un manque d’explication historique ; (2) un débat réduit aux points de vue de l’establishment ; (3) un manque de contextualisation internationale. Pour elle, ces manquements fondent les critiques qui peuvent être adressées aux médias dominants : quelles sont les idées qui arrivent (ou n’arrivent pas) sur le devant de la scène et dans le débat public ? Quelles sont les questions qui sont posées, et celles qui restent dans l’ombre ? Quel est le rôle des médias dominants dans la construction de débats publics souvent tronqués ?
Notons également qu’une part significative du livre est consacrée à détailler les grilles de lecture ignorées par les médias. Ces analyses dépassant largement le cadre de la critique des médias, il n’en a pas été question ici. Reste que nombre des critiques visant les médias britanniques valent pour leurs homologues français [6]. Sans doute plus encore à l’heure actuelle : alors qu’une nouvelle crise économique se profile, l’analyse de Laura Basu des angles morts médiatiques est assurément d’actualité.
[1] Le titre peut se traduire ainsi : « Amnésie médiatique : la réécriture de la crise économique ». Le livre n’a pas été traduit en français, les traductions proposées dans cet article sont donc d’Acrimed.
[2] Cinq journaux ou JT sont en particulier étudiés : le programme de la BBC « News at Ten » (publique), le Guardian (centre gauche), le Telegraph(conservateur), le Sun (conservateur) et le Mirror (centre gauche).
[3] Globalement, c’est un constat général du livre que celui de l’alignement des médias étudiés sur l’agenda politique, mettant uniquement en lumière les propositions de l’establishment.
[4] Oubliant par-là que ces articles participent à la construction des opinions et n’en sont pas un pur reflet.
[5] Ces politiques ont en effet été largement soutenues par les médias conservateurs et la BBC, et dans une moindre mesure dans le Guardian et le Mirror.
Source : ACRIMED
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Commentaire recommandé
Pour info : en France, la crise de 1929 a été retirée des programmes de collège en 2009.
Certains collègues ont appelé ça « l’enseignement de l’ignorance » ou « la fabrique du crétin ».
Tout est fait pour persuader les élèves que l’histoire n’est qu’un affrontement entre les « bons » (le soldat Ryan) et les « méchants » (les dictateurs, de préférence moustachus).
18 réactions et commentaires
Il faudrait peut-être aussi rajouter à tous ces points l’incompétence de beaucoup de journalistes qui n’ont à l’évidence pas de formation économique ni même d’entrainement à la pensée critique.
Il est assez surprenant de voir à quel point sur la plupart des chaines ils peuvent faire des erreurs et tenir un discours qui se contredit lui-même non seulement d’un jour à l’autre mais aussi souvent à l’intérieur d’une même émission. Ce serait comique si ce n’était pas aussi grave.(et je ne parle même pas de la façon dont ils malmènent le français)
+28
AlerterDonc nous pouvons en déduire que le projet implicite des médias subventionnés, par le public ou le privé , est de nous fourvoyer ,de nous acculturer,(encore un petit coup de « cluster « svp) , de mettre la population sous hypnose médiatique ;Ce qui permet de masquer aussi la synergie d’actions de groupes associatifs/ espionnage/narcos
+10
AlerterPour info : en France, la crise de 1929 a été retirée des programmes de collège en 2009.
Certains collègues ont appelé ça « l’enseignement de l’ignorance » ou « la fabrique du crétin ».
Tout est fait pour persuader les élèves que l’histoire n’est qu’un affrontement entre les « bons » (le soldat Ryan) et les « méchants » (les dictateurs, de préférence moustachus).
+32
AlerterPour illustrer votre propos, j’ai récemment vu une entrevue politique sur FranceInfo, dans la quelle était questionné Florian Philippot.
Le « journaliste » : « Ah, c’est bien, l’UE va dégager 750 Mds, on va recevoir de l’argent de l’Europe ! »
Philippot : « Bah, pour 39 Mds qu’on va recevoir, on va devoir en donner 100. »
Le « journaliste » : « Mais c’est bien, c’est la solidarité ! »
Ou comment, en moins d’une minute, le « journaliste » se réjouit que la France reçoive de l’argent et se réjouit qu’elle en donne sans se questionner sur la vacuité de son raisonnement.
+31
AlerterIl faudrait SURTOUT ajouter à tous ces points le fait que TOUS les médias sont désormais propriété des banques et des financiers qui ont causé par leur cupidité ce désastre mondial dans lequel nous sommes toujours plongés.
Comme RIEN n’a été fait pour éviter que ce problème ne se reproduise à nouveau la limite de rupture a été atteinte fin 2019 et bien sûr TOUS les médias (et les gouvernants qui ne veulent pas d’ennuis avec les propriétaires de ces organes de propagande) sont actuellement en train de rejeter la faute sur le « vilain virus qui vient jusque dans nos campagnes égorger nos PME et nos compagnes »…
Rapprochez-vous des économistes « complotistes » (économistes atterrés, éconoclastes, etc..) et contentez-vous seulement de lire ou d’écouter ce qu’ils disent depuis des années dans le silence le plus total.
Pendant ce temps, les profits ne cessent de croître dans les milieux financiers (et quand ils perdent ils sont renfloués avec nos impôts) en ponctionnant allègrement dans l’économie réelle, donc en pillant votre garde-manger sans être inquiétés par la loi.
Concernant la « crise » du Covid-19 (belle excuse opportune) , ne vous en faites pas : Non seulement ils verront leurs « pertes » (spéculatives) épongées grâce à l’impôt mais de plus ils renoueront avec des profits encore plus gargantuesques en spéculant sur les matières premières et les biens indispensables, mais de plus ils parieront sur l’effondrement du peu de justice sociale restante et sur la chute drastique des rémunérations des « gueux » qui viendront encore plus gonfler leurs profits indécents et amoraux.
+12
AlerterVous savez, ils ne ponctionnent pas tant que ça dans l’économie réelle et encore moins dans votre garde manger: qu’est ce que vous voulez qu’ils fasse de 10 tonnes de pomme de terre. L’argent boursier reste globalement en bourse, et ne viendra impacter ni la consommation (le marché du luxe pour hyper-riches, c’est proportionnellement dérisoire), ni d’ailleurs l’investissement.
Leur pouvoir de nuisance c’est qu’ils jouent avec la vie de vrais gens en faisant pression sur le commerce international et l’immobilier, bloquant au passage le fonctionnement des économie, et en déplaçant des usines en fonction du moins disant social, ou en les fermant juste pour booster la rentabilité des autres. Tout ceci pour peut être de gagner une manche de la partie de « l’imbécile qui a la plus grosse (fortune) ».
Mais leur plus gros pouvoir de nuisance, c’est d’avoir convaincu l’état qu’il devait se comporter comme un épicier et maintenir un budget en équilibre coûte que coûte. Alors que justement, l’argent, comme la propriété, n’existe que par l’état, qui pourrait faire ce qu’il veux avec.
+1
AlerterQuant mêmes les économistes n’ont pas les compétences en économie nécessaire à la compréhension de leur discipline comment imaginer que des journalistes l’ai ?
L’économie est actuellement idéologique et non une discipline ou un consensus scientifique se ferait jour.
Donc blâmer les journalistes c’est un peu comique car ceux mêmes qui les blâment ne comprennent pas plus l’économie qu’eux … et donc seraient bien incapable de faire ressortir leurs erreurs et contradictions.
+2
AlerterComme disait Desproges, « l’ennemi est bête : il croit que l’ennemi, c’est vous, alors que c’est lui ! ». Bref, ce que l’auteur reproche aux médias britanniques quand ils traitent la crise de 2008 ressemble fort à ce que les défenseurs de l’establishment reprochent aux gens comme Laura Basu : de réécrire l’histoire, de vouloir imposer leurs vues aux médias et d’en exclure celles des autres (et sur ce point, une certaine gauche ne se montre pas davantage en reste que l’establishment actuel). La crise de 2008 a pourtant fait l’objet de publications nombreuses et très critiques et les médias leur ont fait écho, parfois très largement, bien sûr en vulgarisant à l’extrême. L’auteur appelle au pluralisme mais semble surtout croire que seules ses opinions auraient dû faire référence et que celles des autres tenaient forcément d’une forme d’amnésie pour ne pas écrire révisionnisme. En somme, avec des gens comme elles, les méthodes de confiscation de l’information ne risqueraient pas de changer, au fond. Seul le contenu varierait.
+8
Alerter« C’est celui qui dit qui est ».
C’est intéressant comme argumentaire.
Appeler Desproges à la rescousse (déformé évidemment) pour ça, c’est osé.
C’est surtout salir sa mémoire, et son intelligence aussi.
+7
AlerterToujours la même histoire… des arguments sont donnés, et leur reviennent des leçons de morale geignardes. Bon, cela vaut mieux que des insultes, autre maladie des forums. Enfin bref… sur le fonds, je maintiens que l’appel de l’auteur à la pluralité des opinions cache mal qu’elle tient les siennes pour seules fondées et que toutes les autres lui semblent illégitimes voire relever du révisionnisme économique, ce qu’elle appelle amnésie (sous entendu, les thèses diffusées oublient la réalité). Sur beaucoup de sujets, ce point se tiendrait d’ailleurs ; hélas, s’agissant de la crise de 2008, la bonne surprise fût justement l’assez large diffusion d’analyses fort variées. Bien entendu, les miennes auraient dû mériter plus d’attention aux dépens des autres… ben voyons.
+3
Alerter« geignard », « maladie », … (insultes ?)
Tu devrais (ré)écouter Desproges.
« L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui »
En le citant par « l’ennemi » et « vous » tu te mets hors jeu, sans même percevoir à quel point tu déformes le propos de Desproges.
Percevoir la différence entre des arguments et la simple supposition d’arrière pensées pourrait d’être encore plus difficile.
+2
AlerterBurin, très factuellement sur ce échange vous ne donnez pas d’arguments au contraire de votre détracteur. Essayez vous y arriverez peut être.
+2
AlerterFactuellement ?
Urko, cite mal Desproges (à contre-sens du coup),
il reproche à Laura Basu de prétendre que les analyses sur l’origine financière, en 2008, de la crise n’auraient pas été faites et pas diffusées par les médias, alors qu’elle commence bien par expliquer que ces analyses claires étaient bien diffusées par les médias, jusqu’en 2009 / 2010,
lui reproche de vouloir « réécrire l’histoire » avec sa propre thèse, alors qu’elle n’en a pas, elle étudie les thèses présentes au fil du temps, hors des médias et dans les médias, et les justifications des médias qui en escamotent certaines.
En fait, Urko n’est pas mon contradicteur, mais celui de Laura Bassu, qu’il contredit sans autre argument que « je suppose qu’elle veut faire la même chose que ceux qu’elle dénonce », et lui fait dire le contraire de ce qu’elle dit.
J’ai résumé cela par « c’est celui qui dit qui est », en pensant que les commentateurs avaient lu l’article.
Il semblerait que non.
+5
AlerterEn effet, des publications allant dans ce sens ont été faites, et heureusement. Il n’empêche que le constat reste celui de l’auteur, à savoir que dans les esprits, et donc retenus par les médias « mainstream », l’origine de la crise est due aux pauvres (forcément fainéants) et aux dépenses publiques trop élevées. Pareil de ce côté ci de la manche.
Alors peut-être que l’auteur n’a pas entièrement raison, évidemment que sa pensée n’a pas à être une pensée unique, mais pour l’instant elle reste ultra-minoritaire. Alors avant de commencer par vous plaindre qu’elle ne doit pas être prépondérante, ce serait bien qu’elle commence par être simplement entendue et étudiée, non ?
+6
AlerterLa réécriture de la crise de 2008 est la même que celle de la crise de 1929.
Les modèles économiques orthodoxes étaient (et sont toujours) incapables, non seulement de prédire les crises, mais simplement de les modéliser.
Quand en plus, les economistes qui les utilisent sont même incapables d’envisager une crise.
Mais bon, on continue de les inviter à la télévision, sans véritable contradicteur, les commentateurs reprenant leurs « prédictions » sans les remettre en question, alors qu’ils se sont bien plantés.
L’économie reste une « science » obscure et ésotérique, remplie d’équations mathématiques complexe, avec un jargon technique imbitable.
Et à la fin, c’est toujours le même résultat de toute façons, il faut travailler plus, en gagnant moins…
+9
Alerter« Travailler plus pour gagner moins » cela a été depuis longtemps théorisé par Bertrand Russell.
Bien mis en images par :
https://www.youtube.com/watch?v=jNLsaOx7H4A
+0
Alerterc’est cocasse (!!) de voir que des journalistes sont vilipendés victime d’un effet bulle médiatique quand on se souvient comment ils avaient traînés les utilisateurs des RS dans la boue lors de l’élection de trump. Enfin c’est cocasse…. comme buzyn qui nous annonce que l’épidémie ne traversera pas les frontières (tellement de répétitions).
Autrement, de par la nécessité de débats éclairés pour que la société prenne des décisions nécessaires, mais contraires aux pouvoirs en place, l’espace médiatique ne peut être considéré comme un simple espace marchand. Si je ne pense pas que les médias sont le 4ieme pouvoir qu’on nous vendait dans les 90s (? avant quoi), ils sont tout de même la colonne vertébrale de nos sociétés en cela qu’ils amorcent la structuration d’une pensée commune, lorsque ceux ci ne fonctionnent plus correctement, le haut par en roue libre et fait des 180 sur lui même (https://www.youtube.com/watch?v=bHjRORiMl7E), des contorsions intellectuelle, littéralement, pour imposer son discours.
Bref l’espace médiatique est un commun qui devrait subir le joug de la concurrence (plutôt que d’être subventionné) tout en évitant le piège de la fausse concurrence libre et non faussée comme c’est le cas un peu partout (quand seuls les riches possèdent les médias, nécessairement, la concurrence est faussée car la représentativité des classes disparaît au profit de constructions économique intellectuelles pour justifier la situation). Où l’on peut penser au journal d’onfray..
+4
AlerterFinalement, on ne remarque même plus la veulerie des journalistes des médias fortunés tellement cela est devenu un pré requis obligatoire à l’embauche. La vraie question est de savoir si ils appliquent la parité comme ils la prônent afin de découvrir si oui ou non en 2020 les hommes aussi font de la promotion canapé un moyen de grimper dans l’échelle sociale. Vue le niveau de p**erie, c’est possible qu’ils aient régressés de ce côté là.
+5
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