Source : Le blog de Descartes
Selon le président de la République, il fut « une source d’inspiration pour des générations de français ». Pour le Premier ministre, « La première image qui me vient, c’est celle du combattant, pour ses idées, ses convictions ». Pour Jack Lang, « “il était synonyme de combat, de courage, d’intelligence, une intelligence exceptionnelle, une capacité de répondre, d’inventer, de créer ». Anne Hidalgo se pâme : « Le courage, l’audace, la passion, les excès. Quelle incroyable vie que la sienne ! Pensées pour sa famille, ses proches et ses amis ».
Castaner : « “Il aura marqué notre région, et notre pays. Il restera, pour toujours, dans les cœurs de ceux qui l’ont connu ». Estrosi : « “Il était pour moi un exemple de dépassement de soi. Au travers de cette force incroyable, il nous aura donné, à tous, une extraordinaire leçon de vie malgré l’acharnement qu’il a subi de toute part. Un véritable phoenix (sic) ». Et même Fabien Roussel s’y met : « je salue son énergie inouïe, y compris dans son combat contre la maladie. Il fut un président de club remarquable ».
De qui parle-t-on ? D’un grand résistant qui aura combattu pour la liberté de son pays ? D’un médecin qui par ses travaux aura sauvé des milliers de vies ? D’un capitaine d’industrie qui par son intelligence et sa vision a créé de la richesse et des emplois ? D’un artiste qui aurait apporté un message universel à l’humanité ? Non. On parle d’un homme à qui son bagout hors du commun, son intelligence des situations et son égo surdimensionné qu’il a su mettre au service de sa carrière personnelle, ont permis de faire partie des « premiers de cordée », de vivre comme un prince sur l’argent des autres, d’occuper la première page des gazettes sans avoir de toute sa vie rien bâti et beaucoup détruit. Un escroc – et condamné comme tel par les tribunaux – faisant de l’argent avec la vente de services imaginaires.
Un vautour qui fit fortune sur le cadavre d’entreprises en difficulté – Wonder, Manufrance – qu’il reprenait pour un franc symbolique à la barre des tribunaux de commerce en faisant miroiter des plans de reprise mirobolants à des syndicats et des collectivités locales désespérés devant la montée du chômage de masse et que, une fois les subventions empochées, il mettait en faillite laissant les travailleurs sur le carreau. Un homme qui fit une carrière politique parce que les socialistes convertis au libéralisme ont rêvé de faire du lepénisme sans Le Pen, de capitaliser le populisme à leur avantage.
L’homme du dopage dans le cyclisme et des matchs truqués dans le foot. L’homme qui falsifia un arbitrage pour voler 400 millions – oui, quatre cent millions, on construit beaucoup d’écoles avec ça – d’argent public, et qui bénéficia – et bénéficie toujours, comme les déclarations ci-dessus en témoignent – pour cela de la bienveillance coupable de l’establishment politique et médiatique.
L’homme qui utilisa toutes les tactiques dilatoires, les méthodes les plus contestables pour retarder ses procès et continuer à jouir jusqu’au jour de sa mort des biens mal acquis au détriment de la collectivité. Voilà qui était cet homme qui reçoit aujourd’hui l’hommage ému de l’ensemble de notre classe politique, toutes tendances confondues. Même le Rassemblement National y va de sa larme. C’est drôle, n’est-ce pas, de voir l’homme qu’on nous présente comme un combattant irréductible contre le Front National recevoir les compliments de Jordan Bardella…
Pas une seule voix ne s’est levée pour dire combien ce personnage fut néfaste. Personne n’est allé interroger les anciens de Wonder – en particulier la jeune employée que Tapie avait injurié publiquement dans une émission de télévision – pour savoir comment Tapie « reste dans le cœur de ceux qui l’ont connu ». Personne n’est allé interroger Joseph Sanguedolce, maire de Saint Etienne dans les années 1980 qui racontait comment il avait refusé de recevoir Tapie à la mairie malgré le siège appuyé de ce dernier parce qu’il ne voulait pas être complice du démantèlement de Manufrance. Personne n’est allé interroger Jacques Glassmann, l’homme qui dénonça la tentative de truquage du match OM-Valenciennes et dont la droiture fut si mal récompensée alors que le corrupteur est aujourd’hui salué comme « un président de club remarquable » par Fabien Roussel.
On est prié de s’incliner devant lui et de l’ériger en exemple pour la jeunesse. Un politicien dont je tairai le nom par charité a même affirmé que « Tapie est l’exemple qu’un jeune d’origine modeste peut réussir dans notre pays ». Mais « réussir » à quoi, bon dieu ? A vendre de l’air ? A escroquer ses clients, ses employés, les adhérents du club qu’on dirige – et qui, comme le cocu content de la pièce, lui rendent un hommage unanime ? C’est ça, « réussir » dans notre société ? C’est cela le modèle de « réussite » qu’on propose à notre jeunesse ?
Jerôme Cahuzac cacha au fisc quelques malheureux milliers d’euros, et pour cela fut défénestré. Condamné à l’opprobre et à une lourde peine par des juges qui ont souligné le caractère « exemplaire » qu’un homme politique doit avoir dans son comportement. Bernard Tapie aura fait infiniment plus, infiniment pire, et se trouve embaumé. Pourquoi ? Parce que Tapie savait co-mmu-ni-quer. C’est ça le secret de tout, l’alchimie qui permet de transformer le plomb en or, de faire d’un salaud un héros. Arrêtons d’enseigner à nos enfants le français, les mathématiques, l’histoire, la géographie, la physique. Enseignons-leur plutôt le culot, la ruse, le bagout. Parce que c’est cela qui vous permet de « réussir » dans le monde qui est le nôtre.
Tapie est l’incarnation d’une époque, celle des « années fric ». La gauche « libérale-libertaire » au pouvoir, fascinée par l’argent facile, avait jeté aux orties tout projet collectif, toute logique méritocratique pour se prosterner devant l’autel de la réussite individuelle mesurée en euros et en exposition médiatique. On dit que la gauche des années 1980 s’est réconciliée avec l’entreprise. On a tort : la gauche s’est réconciliée avec un type particulier d’entreprise – et d’entrepreneur. Pas avec l’entrepreneur qui construit des usines ou des laboratoires, qui développe des brevets, qui met en œuvre les dernières découvertes scientifiques et développe les technologies de l’avenir. Pas même l’entrepreneur qui prête des services utiles et crée des emplois. Non, la gauche a choisi un autre modèle d’entrepreneur, celui qui fabrique du vent, qui communique au point que la communication devient sa seule production.
Tapie incarnait parfaitement ce choix. La sienne est l’histoire d’une réussite sans mérite, acquise par la magie de la communication et la capacité parasitaire d’exploiter les « trous » du système. Tapie était un entrepreneur sans entreprises – toutes celles qu’il a fondées ou dirigées se sont lamentablement cassées la gueule lorsque l’illusion qui leur permettait de tenir s’est dissipée. Il n’a rien inventé, rien construit, en dehors de son propre personnage. Il n’a réussi que des « coups » sans lendemain, qui se sont invariablement terminés par des catastrophes à l’image de sa présidence de l’OM lorsqu’il est apparu que les succès sportifs ont été obtenus par le trucage des comptes et l’achat de matchs.
Tapie était l’incarnation d’une fiction dangereuse, celle de la toute-puissance volontariste. Tapie nous expliquait qu’on peut diriger des usines sans formation technique, qu’on peut être acteur sans passer par le conservatoire, qu’on peut être financier sans rien connaître à la finance, qu’on peut être ministre sans rien connaître à l’administration. Autrement dit, que le savoir, la discipline intellectuelle ne servent à rien, que seule importe « le courage, l’audace, la passion » pour reprendre la formule d’Anne Hidalgo. De ce point de vue, Tapie était le digne héritier de mai 68, l’alter ego d’un Cohn-Bendit.
Alors, Tapie « une source d’inspiration pour des générations de Français » ? Oui, le président a parfaitement raison. Toute une génération a été inspirée par Bernard Tapie. Et c’est peut-être pour cela que nous sommes dans l’état où nous sommes. Il est grand temps de passer à autre chose, de se trouver d’autres références.
“Nous devons des égards aux vivants. Aux morts, nous ne devons que la vérité” (Voltaire)
Descartes
Source : Le blog de Descartes, 07-10-2021
En complément, nous vous proposons ce documentaire sur Tapie, qui passe hélas sous silence son activité de dépeceur d’entreprises, mais éclaire certains aspects peu connus du personnage. »
Le reportage ci-dessous contient une séquence édifiante à partir de 2’25 avec le fils Bokassa ; notez bien le passage à 3’38, dont la fin qui mettait en difficulté l’image de Tapie avait été coupée malhonnêtement dans le documentaire précédent France 2 (à 20’50…) :
« Les ouvriers oubliés de Bernard Tapie » Pièces à conviction – 24.05.2001
20 ans après, des ouvriers des entreprises gérées par Bernard TAPIE témoignent de cette époque d’espoir et de déception. Rétrospective du naufrage de « Manufrance » à Saint Etienne, de la reprise de « Look » à Nevers et de « Wonder » à Lisieux.Commentaire sur images d’archives des manifestations d’employés de « Manufrance » et de « Wonder », interview de TAPIE, (le même avec le fils de Bokassa, avec Pierre BÉRÉGOVOY, jet privé, équipe de France de ski en 1980, usine Look, publicité de TAPIE pour « Wonder », usine « Wonder » à Lisieux et à Saint Ouen) en alternance avec des interviews d’anciens ouvriers et syndicalistes de « Manufrance », « Look » et « Wonder », de Joseph SANGUEDOLCE, ancien maire de Saint Etienne, de Christian CABAL, 1er adjoint au maire de Saint Etienne, de Didier BOULEAU, maire de Nevers. »
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Macron est le fils de Tapie : il démantèle la France pour enrichir ses amis, il n’hésite pas à mentir et tricher, il ne crée rien de bon, il mise surtout sur la communication. Il a montré beaucoup de prudence en ne lui accordant pas des funérailles nationales aux Invalides.
41 réactions et commentaires
Tout ceux qui ont fait l’éloge de Tapie , on doit noter les noms et a la première occasion , les mettre sous surveillance ! En tout cas vive le Neo libéralisme , doivent se dire toutes les mafias ….
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AlerterMacron est le fils de Tapie : il démantèle la France pour enrichir ses amis, il n’hésite pas à mentir et tricher, il ne crée rien de bon, il mise surtout sur la communication. Il a montré beaucoup de prudence en ne lui accordant pas des funérailles nationales aux Invalides.
+77
AlerterIl n’aurait plus manqué que cela !
Prédateur il fut, et prédateur il doit rester dans nos mémoires.
Ne croyez pas que les louanges actuelles sont hypocrites ! C’est bien le pire : elles sont sincères.
+61
AlerterAux Invalides seulement? Au Panthéon bientôt, oui!
+7
AlerterEnfin, un article qui remet les pendules à l’heure après toute cette flagornerie édifiante post-mortem dans les médias et les politiques. Cela en devenait ridicule, une telle accumulation de poncifs laudateurs pour un type qui n’a jamais songé qu’à sa pomme.
+24
Alerter« L’aventure c’est l’aventure » me fait plutôt penser à ce Monsieur, qui aura tout autant marqué la region et le pays, mais dans le bon sens du terme.
https://www.youtube.com/watch?v=raFObeIFjf8
+34
AlerterOn peut prendre tapie comme une référence en tant que produit marketing, construisant une légende plus qu’une réalité positive pour la France qui disait peu importe les dégâts que vous provoquez, les détournements du moment que les gens sont illusionnés par l’image que vous vendez.
+48
AlerterEnfin, la vérité est dite sur cet homme.
+54
AlerterC’était amusant ou effrayant de voir le nombre de repris de justice ou de mis en examen à la sortie de l’office religieux.
+56
AlerterPetite faute de frappe : « Parce que Tapie savait co-mmu-ni-quer. »
Il faut écrire « co-mmu-niquer » …
La première fois que j’ai entendu parler de ce cher « Nanard », c’était fin 1985 quand un « jeune cadre dynamique » se targuait d’avoir participé à une « grand-messe » organisée par « dieu » en personne devant un parterre de groupies qui n’avait rien à envier aux fans de « boyz band »…
Avant cette réunion messianique digne des évangélistes ou des témoins de Jéhovah il était déjà un peu « spécial » mais après il est devenu franchement con, antipathique et très dangereux pour tous ceux qui pourraient lui porter ombrage (et pour les autres aussi).
Il s’est alors transformé en « porte couilles » de la direction et anticipait ses moindres désirs, ce qui lui a permis de rapidement se hisser au sommet de la hiérarchie (en tuant tous ceux qui étaient au dessus de lui) par une stratégie « adaptative » qui le faisait raconter tout et son contraire à quelques heures d’intervalle.
Avant même qu’il ne se hisse au sommet de la pyramide je suis vite parti de cette entreprise car je sentais que ça allait très mal tourner.
Deux ans après mon départ il avait largement fait le ménage en virant tous ceux qui l’avertissait qu’il allait droit dans le mur, et trois ans après c’était le dépôt de bilan.
Pour sa défense il invoquait le fait que ses « collaborateurs » (larbins) n’avaient pas compris ses instructions…
Du Tapie tout craché, mais sans le bagout qui lui aurait permis de passer entre les gouttes.
Quant à l’admiration sans bornes des politicards à son égard elle est surtout due à ses capacités exceptionnelles à parvenir à parasiter la société en parvenant à enfumer ceux qui pouvaient siffler la fin de la récré.
+12
Alerterquelle boite ?
je veux dire quelle société
+1
AlerterHistoire marseillaise:
L’Église étant complètement discréditée suite aux récents scandales, Bernard Tapie serait en train
d’acheter le Paradis pour un € symbolique. Après avoir licencié St-Pierre, les Saints et les anges, il compte bien le revendre à Satan au prix fort! Tout le monde sait que le Diable est toujours perdant en affaires…
+58
AlerterJ’ai, professionnellement, côtoyé Tapie lors de sa reprise de Terraillon. Je souscris largement sauf sur le « vol des 400 millions ». Je n’ai suivi que de loin mais j’ai cru comprendre qu’il voulait la restitution du bénéfice fait par le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas. Rappelons que l’arbitrage amiable avait été entamé par DSK, poursuivi par Lagarde, dispensée de la sanction prononcée.
Bref, Tapie fut un rouage exubérant du système bancaire et politique qui l’a instrumentalisé. Mitterrand a introduit une dose de proportionnelle pour casser la droite en favorisant le FN, puis « mobilisé » Tapie pour « taper sur Le Pen » …en cognant sur Rocard.
+8
AlerterJ’ai été sidéré par le flot des louanges qui ont envahis les médias. En fait non, j’ai tort, il est parfaitement normal que la bourgeoisie honore pareillement l’un des leurs, promoteur d’une société marchande et spectaculaire, dépeceur d’entreprises, pilleur de l’argent public, tricheur, etc.
+22
AlerterLa bourgeoisie ne l’a jamais tellement apprécie, il leur ressemblait bien trop, les « dorures de l’apparence » et la « bien séance hypocrite » en moins… 😉
+5
AlerterTapie est un forban que je ne regretterai pas une seconde.
L’amour du fric et du vulgaire étalés en trophées de réussite sont sa marque de fabrique. L’auteur du billet le dit très justement : le reflet d’une époque déboussolée, d’enfants rois, persuadés d’une éternelle toute-puissance no limit.
Il a sans doute tenté de faire le bien autour de lui, de ses très proches, de ses quelques protégés, sans trop en faire la publicité. Encore heureux !
+4
AlerterBernard Tapie correspondait parfaitement aux années Mitterrand , celles de la désindustrialisation .
Il rachetait des entreprises, licencait tous les salariés et revendait les murs des entreprises à son profit.
L’époque était à un avenir post-industriel.
Finalement guère de différences entre Thatcher et Mitterrand.
+11
Alerter» Tapie était le digne héritier de mai 68, l’alter ego d’un Cohn-Bendit. »
Waow, en voilà un raccourci qu’il est bien pensé !
Sur les 10 000 000 de grévistes, les milliers de jeunes révoltés… ne retenir que 2 « références » – ça, c’est de la réflexion (à la Sarkozy)
Perso, j’en fus et j’en connais un paquet d’autres qui ne sont pas partis dans les délires ultra-libéraux des années 1980
Mais, ceux-ci ne savent pas assez bien com-mu-ni-quer : tant pis pour eux !!!!
+9
AlerterExact, Tout dans la com et la Tchatche. Encore aujourd’hui Macron qui nous invente une nouvelle énergie encore plus verte que verte : « L’hydrogène verte ».
Tout comme Tapie en son temps fut juger, et encore sur le fait qu’il voulait s’intéresser de trop prêt à la finance, et plus particulièrement celle des banques, quand est-ce que notre état, soit disant souverain (sans l’Europe), va accomplir son travail, car payer par nos deniers pour accomplir cette tâche qui l’incombe, et mettre au moins en examen tout ces manipulateurs de la langue de Molière ?
+5
AlerterJ’ai toujours détesté Bernard Tapie, comme ça, instinctivement, comme j’ai toujours détesté Cloclo et Johnny. Tapie pour moi, comme pour Descartes, c’est l’absence de talent doublée d’un culot d’acier. Le rôle que lui a fait jouer François Mitterrand en l’introduisant dans l’arène politique, en dit long sur ces deux personnages. La percée opérées par la liste conduite par Bernard Tapie aux élections européennes de 1994 a été le signe d’une dépolitisation rampante qui nous a mené jusqu’à Macron. Mitterrand avait le chic pour agréger autour de son nom tous les «réjouis», tous les ravis de la crèche». Mitterrand et Tapie avaient une philosophie politique bien particulière que l’on pourrait résumer ainsi :« Après moi le déluge». On me dit que cette devise était déjà prise ….. par un certain Louis XV.
+6
AlerterAu-delà du cas Tapie, il y a un phénomène très particulier au niveau médiatique et politique en France, dans la façon dont on parle des morts VIP même quand ils ont été les pires ordures et même si bien sûr ils n’ont pas été que cela…
Pensons à VGE, à Barre, à Chirac, à Mitterrand… et aux dithyrambes (à vomir) sur ces personnages ; mais pensons aussi à De Gaulle, dont on pourrait penser que l’intégrité personnelle était au-dessus de tout, mais qui a quand même « laissé faire » le SAC (et leurs méthodes de barbouzes criminels), ainsi que des réseaux gaullistes affairistes corrompus… Pensons à ce que diront les médias quand Balladur, Fillon ou Sarkozy… mourront ; j’en vomis d’avance…
Bref, les louanges médiatiques au moment de leur mort pour ceux qui incarnent ce que la République a produit de plus corrompu sont proprement stupéfiantes… et ce phénomène ne s’arrête pas là, puisque même les évadés fiscaux (Aznavour, Johnny, …) , qui de fait ne sont plus français, ont droit à ces mêmes louanges et aux « honneurs nationaux ».
On ne pourra pas ici développer les raisons (notamment que ceux qui profèrent les louanges sont tout autant corrompus que ceux dont ils font les éloges funèbres) qui semblent dicter cette hypocrisie médiatique, mais l’engouement d’une bonne partie des Français pour les voyous, avec les dénis qui l’accompagnent, est vraiment un signe de plus que « ça ne va pas bien dans leur tête » et que tout ce qu’annonçait « La société du spectacle » (dés 1967, Guy Debord) se réalise progressivement depuis 50 ans : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. »… Et le problème est que cette représentation correspond de moins en moins à la réalité ; et ça, c’est très grave.
+16
AlerterLes escrocs parlent d’un escroc.
Tapie c’est quoi ?
Le premier à avoir utilisé en masse le système des LBO en France grâce à son avocat d’affaire spécialiste du sujet, Jean Louis Borloo.
Ils achetaient des entreprises en perdition en fabricant une histoire de relance, de on va sauver l’entreprise etc …
Ceci pour gagner le soutien des banques et de la population ainsi que des salariés.
Une fois ce ce petit monde dans la poche, ils commençaient par virer en masse les salariés, puis fermaient les unités de production afin d’afficher un beau bilan de façade.
Enfin ils revendaient à vil prix la belle mariée en se faisant des beaux bénéfices ( sur le dos des gens foutus dehors et peu importe que l’entreprise disparaisse à la fin ).
Tout ceci a été habillé d’une communication années 80 bien grasse pour légitimer tout ça.
Et ça a marché, le français étant par nature idiot et crédule.
La preuve les français lui rendent hommage …
Grâce à cette com, le duo infernal Tapie / Borloo a pu faire de plus en plus grosses affaire soutenu par Mitterrand en personne.
Puis ça a coincé avec Adidas.
C’est le propre d’un escroc et son point faible : vouloir toujours plus gros, ne pas savoir s’arrêter.
Bilan : 400 millions de dettes à sa mort, sûrement des comptes bien cachés pour sa famille aussi, des entreprises françaises coulées, des chômeurs et il a mis une banque au tapis …
V’la l’homme d’affaire !
Tapie n a produit qu une belle image, la sienne et s’est rempli les poches.
Quant au sport même là rien n’est vrai puisqu’il a acheté ses résultats …
+14
AlerterRappelons enfin la responsabilité de la gauche française qui a fait monter cet escroc et qui l a appuyé très franchement.
Mitterrand qui était en perdition après 1983 et le tournant de la rigueur qui n’a cherché qu’à faire des coups de com en choisissant le plus jeune 1er ministre de France Fabius, la première femme 1er ministre Edith Cresson.
Des catastrophes ambulantes …
Tout ça pour faire effet sur la population.
Puis enfin Tapie ministre car il passait beaucoup à la télé donc ils ont du se dire que les petits moutons français allaient apprécier.
Souvenons nous des passages multiples chez Anne Saint Clair cette pourvoyeuse de grands hommes DSK entre autre …
Il a même eu son émission de télé … ahahah
Ambition … un mélange de chansons et de télé évangélisme pseudo économique.
Je sais pas moi quand on a de la mémoire un peu, on ne peut que se dire que tout ceci est consternant et se dire également que la France c’est fichu depuis bien longtemps.
Et ne pas être étonné du présent.
+13
AlerterVotre message n’est pas clair : vous parlez de la gauche française en citant Mitterrand, Cresson, Fabius, Sinclair et Strauss-Kahn au lieu de citer des gens de gauche. Ça aussi c’est un peu consternant. Et après, effectivement, il ne faut pas être étonné que nombre d’électeurs croient voter à gauche en élisant et réélisant ces camelots et charlatans.
+1
AlerterBonjour,
Un ƒameux resquilleur…… et tout-à-ƒait excellent dans le rôle d’un Commissaire de police ; d’un cheƒ de bande charismatique. Poly-Valence, en quelque sorte.
((on a déjà vu ça, du côté d’Agatha Christie – un Commissaire qui mène… embrouille l’enquête sur son propre crime))
+3
AlerterTapie un escroc probablement
Tapie un dépeceur certains, mais juste un parmi tant d’autres et probablement le plus connu, mais beaucoup avant lui avait commencer et beaucoup d’autres continue et on appelle cela des industriels, des entrepreneurs
renversement des mots
+6
AlerterBonsoir,
Visiblement c’est la curée.
Pourtant il ƒaudrait peut-être aussi poser la question inverse : Pourquoi, certains, pleins-aux-as, n’ont JAMAIS RIEN FAIT pour renƒlouer des « entreprises d’avenir », traversant « une mauvaise passe »????? Y compris des entreprises de leurs « amis » ou de « leur ƒamille »…… ouvrant-un-boulevard aux vautours sachant le mieux se ƒaire mousser ((et nous sommes encore loin, très-très-très)loin des ßuitres, les vautours argentins des années 1998-2002, amis de Carlos Menem!!!!!!!!)).
Quelques-uns l’ont ƒait et ne l’ont jamais regretté. Comme Antoine Riboud, le meilleur patron de France. Vous ne regretterez pas non plus de lire son autobiographie « £e dernier de la classe ».
Citons aussi Jean-Claude Roussel, qui ƒut longtemps le premier ƒabricant mondial d’antibiotiques ; il sauva ses amis Jouan et Quétin, leaders en difficulté des équipements pour dentistes. Il ne ƒaut pas désespérer de tout, mais pas de pitié pour les « brebis galeuses ».
+0
AlerterTapie était un Bernard Arnault raté. Il n’avait ni les codes ni le réseau qui permettent à Arnault de piller la France depuis trente ans avec exactement les même magouilles que Tapie et lui en toute impunité. Les louanges médiatiques sont là encore d’un autre niveau. A coté de ce mastodonte Tapie était du menu fretin.
+9
AlerterBernard Arnault c’est un hériter surtout et qui descend d’une famille de la haute bourgeoisie française.
En tout bon bourgeois français tradi, il ne pille pas.
Il exploite la France et les français.
Il y aurait certes beaucoup à dire sur ce personnage, mais il ne faut pas tout mélanger non plus.
Tapie lui n’a rien produit, rien construit à part sa vie au travers de ses arnaques multiples.
Arnault en revanche produit des choses et a fait prospérer un empire rentable.
Après oui on peut critiquer, juger, oui c’est vrai.
Mais on ne peut pas ranger Tapie dans la même catégorie.
Tapie lui est à mettre dans la même catégorie que les voyous qui arrachent les sacs des veilles dames dans la rue.
Ce qu’il faisait d’ailleurs en vendant en porte à porte tel un Jean Claude Convenant des télévisions au tout début de sa carrière à des gens crédules.
Il faut revoir ce film L’Entourloupe avec Jean Pierre Marielle et Jacques Dutronc pour se re situer le personnage.
Je le conseille pour contempler toute la » minablerie » de ce genre de gens.
Enfin, ironie du destin, il a commencé par vendre l’objet qui le propulsera dans les hautes sphères, et qui était le moteur de cet escroc notoire : accéder en haut par tous les moyens.
Et c’est la télévision justement qui va lui permettre d’y arriver.
+4
AlerterNon
Arnaud copain de fabius
Revivez la saga d’or et vous comprendrez
Le pire de tous et de loin
Désolé, j’ai bossé avec des salariés du groupe tapie entre 89 et 92 , tous les propos n’étaient pas aussi négatifs
C’est un article a charge ok why not et j’y souscris … en partie seulement
Escroc oui bien sur
Il a quand même fait 8 mois de trou
Et Arnaud ?
+1
AlerterArnault n’a rien construit, on lui a donné un empire sur des promesses qu’il n’a pas tenu. Il s’est gavé en mettant des milliers au chômage, il s’est gavé en délocalisant des entreprises. Il a dépecé ce qu’il a reçu à son seul profit et il utilise ce butin pour dépecer régulièrement de nouvelles entreprises à travers le monde. Comment vous croyez qu’on puisse amasser autant?
Il n’y a qu’a voir la destruction de tout le travail de ses propre employés lors de l’épisode du « casse toi riche con » de Libération pour son seul caprice pour voir qui est ce monsieur. C’est exactement les techniques de Tapie qu’il emploie et continue d’employer encore aujourd’hui.
+3
AlerterB Tapie fut le premier a culpabiliser les chomeurs en enoncant ouvertement qu ils etaient responsables de leur etat. Cette affirmation, assenee sans nuance, est l ancetre de l autoentrepreunariat, des livreurs a velo et du celebre « je traverse la rue et je vous trouve du travail ». Elle constitue un des aspects les plus détestables de son heritage.
Pour ceux qui s en souviennent, Tapie, en pleine ascension mediatico politique, avait anime une emission de tele, « ambitions ». Dans la premiere emission de la serie, une jeune winneuse etait venue presenter son projet de lombricompostage. Se faisant passer pour un financeur intéressé par le projet, un petit malin avait franchi les filtres du standard telephonique, et avait involontairement devoile la realite de ce show a la gloire de l entreprise : des candidats-acteurs et des projets bidons. Sacrée soirée !
+9
AlerterLe premier, certainement pas : avant lui, il y a eu Raymond Barre https://twitter.com/Inafr_officiel/status/915987528762699776?s=20
+1
AlerterOui parlons-en aux ouvriers de Wonder…
https://www.youtube.com/watch?v=tOlF5OXp8Lo
+2
AlerterQuel rapport avec votre doc ??? Tapie est arrivé dans l’histoire de Wonder seulement en 1984 ; il redresse cette entreprise avant de la céder en 1988. Et quoi qu’on pense de ses méthodes et de ses buts, cette entreprise était en redressement judiciaire au moment où il l’a achetée et donc probablement condamnée à totalement disparaître… Au final, ce n’est pas lui qui a décidé de leur fermeture définitive, mais le repreneur américain Ralston Energy Systems (Energizer) en 1994.
Bref, faut pas non plus lui mettre sur le dos tout et n’importe quoi.
+0
AlerterOui bonjour, je voulais simplement dire qu’en 68 déjà, cette jeune ouvrière avait vu juste, rien ne changera ni n’a changé pour ses camarades… « je ne refouterai plus les pieds dans cette taule ! » disait-elle… cf. le Film Reprise :
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=15586.html
Bien à vous
+0
Alerter« ….Enseignons-leur plutôt le culot, la ruse, le bagout. Parce que c’est cela qui vous permet de « réussir » dans le monde qui est le nôtre. » (Sic)
N’est-ce pas l’orientation que prends l’enseignement avec ces grands oraux du bac dont les coefficients pèsent tellement lourd qu’on peut dire que tout repose sur eux ?
Ces épreuves orales ne sont en vérité rien d’autre que des épreuves de communication qui favorisent les beaux parleurs.
Du vent. A l’image du macronisme. Mais pas une jolie brise, un souffle dangereux.
+3
AlerterTapie n’a fait ni plus ni moins que ce qu’ont fait – avec plus de discrétion – Pinault, Arnault, Bolloré, etc. Reprendre des boites en difficulté pour 1 euro symbolique (au maximum, car le prix peut être négatif), vendre ce qui peut l’être (stocks, siège social, immobilier), licencier et restructurer, empocher des subventions, relancer – un peu – la production et revendre les boites avec grosses plus-values. Le sale boulot que d’autres n’osaient pas faire de peur de se compromettre. Lui, il adorait. Sa capacité personnelle était limitée mais il savait s’entourer de crapules astucieuses plus timides. Ce qu’il apportait ? Son culot, son aplomb, sa totale absence de scrupules, son aisance dans l’abjection.
Qu’un forban pareil, qui a fait sa fortune sur la désindustrialisation du pays, reçoive à son décès quasiment des honneurs nationaux montre le déclin du civisme en France. Si un tel ruffian devient un modèle aux yeux de la classe politique, c’est qu’elle se reconnaît en lui.
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AlerterLa mort d’un homme est souvent le moment de solder des comptes et ce n’est pas le meilleur. Ne pas cracher sur sa mémoire ne signifie pas qu’il faille faire le contraire.
Maintenant, comment s’étonner que ceux qui en ont fait l’alpha et l’omega, l’emblème, l’homme-sandwich de leur régime, se fantasmant entrepreneurs, comment s’étonner qu’ils le saluent avec ostentation ? Ce que nous vivons aujourd’hui est dans la droite ligne de tous leurs renoncements, leurs abandons des valeurs les plus élevées aux lois du marché, qui serait LA solution.
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AlerterMerci bien pour ce portrait véritable d’un homme qui a été d’abord un grand escroc. Il faut cependant lui reconnaître qu’il avait compris que l’époque était celle des flambards qui racontaient n’importe quoi car les grands média n’iraient jamais vérifier leurs discours. On l’a constaté depuis avec plusieurs de nos »Chers » Présidents. N’oublions pas non plus comment Tapie a aidé à la privatisation de TF1 en disant aux gens de Bouygues de proclamer qu’ils allaient faire de la culture, encore de la culture, toujours de la culture… « En même temps, » Mitterrand donnait la 5 à Berlusconi…
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AlerterFrancis Bouygues, le mieux-disant cultruelle, comme disait le Canard…
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