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27.mars.202127.3.2021 // Les Crises

Birmanie, les coulisses d’une dictature | ARTE

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Source : Arte, Youtube

La lutte inégale que se livrent depuis trente ans les chefs militaires birmans et Aung San Suu Kyi racontée de l’intérieur. Ce récit politique passionnant éclaire le silence de cette dernière sur la persécution des Rohingya.

Couronnée d’un prix Nobel de la paix en 1991 alors qu’elle incarnait l’opposition à la dictature militaire birmane, adulée par son peuple, Aung San Suu Kyi fut un emblème international de la non-violence et de la démocratie. Celle qui a sacrifié sa vie à son combat politique, et vécu vingt ans en résidence surveillée, dirige depuis 2016, comme conseillère spéciale de l’État, ou Première ministre de facto, un pays qui occupe une place stratégique dans l’ordre du monde. Son apparente complaisance vis-à-vis de l’armée birmane, avec qui elle continue de partager le pouvoir, en dépit des atrocités perpétrées contre les Rohingya, a anéanti son image d’égérie des droits de l’homme. La « dame de Rangoon » s’est-elle rendue complice de crimes contre l’humanité ?

Théâtre d’ombres

Sans pouvoir répondre directement à cette question, qui sera peut-être tranchée un jour par la justice internationale, Karen Stokkendal Poulsen ouvre une fenêtre inédite, et passionnante, sur la réalité du pouvoir au sommet de l’État birman. Dans ce pays longtemps soustrait aux regards extérieurs, elle a eu accès aux proches conseillers d’Aung San Suu Kyi, comme à des responsables militaires de premier plan, mais pas à Than Shwe, le chef de l’ex-junte militaire, ni au chef d’état-major Min Aung Hlaing, visé par des sanctions pour son rôle dans les massacres. Si la « dame de Rangoon » s’exprime dans ce film, c’est avant que la tragédie qui a terni son image n’ait éclaté. Mais en racontant la lutte sans merci que se sont livrée les militaires et celle qui se révèle ici tacticienne autant que femme de pouvoir, cette plongée dans le théâtre d’ombres de la dictature birmane met en évidence le malentendu qui a présidé à « l’iconisation » d’Aung San Suu Kyi.

Birmanie, les coulisses d’une dictature

Documentaire de Karen Stokkendal Poulsen (France/Danemark, 2018, 55mn)

Source : Arte, Youtube, 06-02-2021

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Commentaire recommandé

LibEgaFra // 27.03.2021 à 08h32

« Birmanie, les coulisses d’une dictature »

On ne comprend rien si on n’a pas compris que la Birmanie joue un rôle clé dans la politique chinoise des nouvelles routes de la soie (débouché sur l’Océan Indien) et que les USA comme bien souvent instrumentalisent (comme au Xinjiang, comme en Syrie, comme autrefois en Afghanistan) les islamistes pour tenter de ruiner les projets de ceux qu’ils considèrent comme une menace pour les USA (lire: ceux qui refusent de se soumettre).

5 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 27.03.2021 à 08h32

    « Birmanie, les coulisses d’une dictature »

    On ne comprend rien si on n’a pas compris que la Birmanie joue un rôle clé dans la politique chinoise des nouvelles routes de la soie (débouché sur l’Océan Indien) et que les USA comme bien souvent instrumentalisent (comme au Xinjiang, comme en Syrie, comme autrefois en Afghanistan) les islamistes pour tenter de ruiner les projets de ceux qu’ils considèrent comme une menace pour les USA (lire: ceux qui refusent de se soumettre).

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  • RGT // 27.03.2021 à 09h08

    La Birmanie (ou le Myanmar – aux choix) est un pays qui a eu un passé assez trouble depuis ses origines.

    Par contre, la situation a atteint son paroxysme avec l’intervention « bienfaisante » de la perfide Albion au XIXè siècle, suivie de la « décolonisation » dans des termes qui ne pouvaient qu’entraîner, comme toujours, un bordel immense.

    Que la junte militaire se réclame d’un pseudo-marxisme n’est qu’une illusion.
    Le seul objectif des militaires, comme dans tout pays qu’ils contrôlent, n’est que de se cramponner au pouvoir et faire taire toute opposition qui pourrait mettre leurs « visions » (et surtout leur soif de pouvoir) en danger.

    Quand une dictature militaire « s’ouvre » c’est toujours en conservant (et même en augmentant) son pouvoir et toute « personnalité » qui prétend « adoucir » cette dictature, voire même la renverser n’est qu’un idiot utile ou un hypocrite qui de toutes façons aura les mains liées et devra collaborer sans limite.

    Et il n’y a pas que les dictatures militaires qui détiennent le pouvoir d’une main de fer sans ne jamais rien lâcher à la population.

    Les « démocraties » et autres « républiques » possèdent les mêmes structures étatiques et n’hésitent pas à employer les moyens les plus « démocratiques » pour fliquer la population et organiser une répression sans limites.

    La seule différence se situe au niveau du roman décrivant la « sauvegarde de la sûreté de l’état » :

    D’un coté les juntes militaires utilisent une violence « décomplexée » et n’hésitent pas à « montrer leurs muscles » à la population pour la maintenir dans la terreur.

    De l’autre, les « démocrates » dénigrent les contestataires en les faisant passer pour des hordes de hooligans barbares qui viennent égorger la veuve et l’orphelin.

    Selon vous, qui est le plus hypocrite ?

      +10

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    • gryzor // 27.03.2021 à 16h32

      La Birmanie (ou le Myanmar – aux choix)

      « Birmanie » est le nom donné à ce pays par les impérialistes qui l’ont colonisé.
      « Myanmar » est le nom donné à ce pays souverain par ses propres habitants.

      Alors, quel choix?
      Il n’y a guère que les médias occidentaux pour continuer à appeler ce pays avec le nom impérialiste, et c’est probablement insultant pour ses habitants.

      J’en profite pour ajouter que la scène ethnique, ainsi que le positionnement géostratégique de ce pays en font l’un des plus complexes au monde à analyser.
      Il est facile pour la propagande occidentale de présenter la scène comme « gentils réfugiés Rohingya » contre « méchants dictateurs ».
      Et il est dommage et décevant qu’un site comme lescrises relaye de la propagande officielle du gouvernement (qui n’est autre que du relayage de propagande officielle de l’oncle Sam).

      Mais bon, si on estime que les médias européistes avec BHL au board sont dignes de foi, pourquoi pas.

        +13

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  • petitjean // 27.03.2021 à 11h32

    Un reportage d’Arte, toujours objectif, jamais orienté…..

      +10

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  • Maurice Sachs // 27.03.2021 à 20h29

    Vous pensez que la Chine. partenaire inconditionnel de la junte, a signé une déclaration commune a l’ONU par erreur ? La Russie aussi ?

    Dans ce cas rien a voir. On peut vouloir ratisser large mais il ya des limites. Il n’y a AUCUN verrou posé par Arte sinon même avec VPN vous ne pourriez regarder. Ceci est lié aux droits reliés à la protection des auteurs une convention internationale. Arte est beaoucoup plus permissif que Netflix par exemple.

    Les Musulmans étaient présents dans le nord de la Birmanie dès la fin du 19 ième siècle bien avant la Route de la Soie et dans ce cas c’est plus l’Inde qui a des conflits de frontières avec la Birmanie et la Chine dans cette parttie du monde qui pourrait envenimer les choses.

    La junte birmane est une dictature dont les répressions sans pitié durent depuis 1948, pas besoin de mise en contexte, la dernière fois plus de 20.000 morts en 1988.

      +2

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