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10.janvier.201410.1.2014 // Les Crises

[Reprise] C’est une boîte de Pandore qui est ouverte, par maître Eolas

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(introduction avant le billet d’Eolas)

Oui, évidemment, ça me gonfle de parler de Dieudonné, tout ce cirque étant évidemment fait pour distraire l’opinion de problèmes autrement plus importants.

Oui, évidemment, il aurait été plus logique de parler des petits arrangements entre amis sénateurs pour protéger le plus riche d’entre eux (mais comment ce vote peut il être secret ? Car ils mentent en plus après !)

Oui, évidemment, Dieudonné tient des propos qui fleurent bon l’antisémitisme, qu’il assène dans une macédoine de 2 doses de fine attaque antisystème, 1 dose d’humour réussi et 1 dose de propos vomitifs.

Oui, évidemment, Dieudonné est un sale bonhomme, dont certaines « blagues » sont tout simplement une offense à l’humanisme le plus élémentaire. Et je ne parle même pas de ses « amis » de poilade, entre Faurisson, Carlos ou Youssouf Fofana – purée, un négationniste, un terroriste et un barbare, sacrée brochette (bon, ok, ça manque un peu d’égorgeurs et de pédophiles, mais bon, il faut bien en garder sous le coude pour 2014 et 2015…)!

Oui, évidemment, Dieudonné est un triste sire indéfendable – et j’attends que le fisc réponde aux alertes Tracfin et que la justice réclame le paiement de ses amendes – tout comme à Jean-Vincent Placé d’ailleurs (4 ans que ça dure cette blague)…

Oui, évidemment, je suis triste de voir des abrutis se bidonner à Auchwitz, chez Anne Frank ou devant une école ou des enfants ont été assassinés [Voir ici si vous voulez voir s’envoler vos derniers espoirs en l’Être humain] – mais que voulez-vous, il n’y a eu aucune radiation particulière modifiant le génome des foetus dans les années 1910, et donc la proportion de SS, collabo et autres tristes sires dans la population est forcément à peu près la même aujourd’hui qu’en 1942 – ils se cachent moins que les années passées, c’est tout. Relire Hannah Arrendt et sa Banalité du Mal..

(Au musée Anne Frank)

Oui, évidemment, je n’ai pas de compétence particulière pour la ramener sur ce terrain là. MAIS pour ceux qui se demandent pourquoi je parle parfois de ce genre sujet qui « sortirait de l’objet de ce blog », je précise que si je l’ai appelé « Les-crises », c’est bien car les profondes crises économiques en engendrent d’autres, bien plus graves encore. Car comme l’a dit Bertold Brecht « Le fascisme n’est pas le contraire de la Démocratie mais son évolution par temps de crise… ». Et qu’entre vous parler ce matin comme prévu des déficits publics en Angleterre ou d’un recul des libertés et d’une montée des haines, un point est plus important que l’autre…

Et j’ai suffisamment critiqué l’indéfendable et suicidaire politique pro-israélienne de SarkHollande pour ne pas recevoir de leçons…

Bref, évidemment, comme aurait pu dire Desproges (pour les plus jeunes : c’est un ancien humoriste avec du vrai talent), « plus j’écoute Dieudonné, plus j’aime mon chien ».

CEPENDANT, je suis ulcéré de voir que de pauvres adolescents ont fini en garde en vue (puis ont été finalement virés du lycée !!) pour avoir fait une quenelle dans un lycée – non mais sérieusement, mon pays devient-il fou ? « Apologie de crime contre l’humanité » quand un ado touche son épaule ???

CEPENDANT, je suis ulcéré quand je vois un autre triste sire jouer au cowboy de pacotille, nous servant des propos d’une grande profondeur intellectuelle – située exactement entre celle de George Bush et d’un enfant de 10 ans, du genre « La République a gagné« . Valls défenseur de la République, c’est un peu Gainsbourg défenseur de la sobriété ou Nabilla défenderesse de la philosophie. Et un gars qui a une haute idée de sa fonction, tenant des propos aussi bas tels que « Le combat contre ce personnage nauséabond se poursuit » qui lui vaudront des condamnations, ferait mieux d’aller dans une milice locale que d’être Ministre. Après Sarkozy, il faudra d’ailleurs que je songe à proposer la suppression du poste de ministre de l’Intérieur – il est désormais à l’évidence plus grave d’en avoir que d’en manquer. Si j’avais su qu’un jour je regretterais « l’époque bénie » de Jacques Chirac…

Incise : pour les plus jeunes : « République » est un vieux concept, disparu depuis plusieurs décennies, datant de l’époque où il y avait encore un État en France et des Hommes politiques dont la tâche principale n’était pas de diffuser de profondes analyses sur Twitter, où il existait un ascenseur social et une égalité des chances plus efficace, où la police pouvait aller partout sur le territoire lutter contre les dealers, où le Président ne s’était pas lancé en politique après un blessant échec au concours d’entrée du Jamel Comedy Club, où les ministres n’avaient pas de chromosomes surnuméraires, etc.

A ce sujet, citons la ministre de la Culture – qui n’a donc malheureusement pas d’échantillon sur elle – : Aurélie Filippetti qualifie d' »historique » et « remarquable » la décision du Conseil d’État d’interdire le spectacle de Dieudonné. « On aura désormais une base juridique stable pour empêcher la propagation de cette idéologie négationniste qui se drape dans la liberté de création et d’expression mais qui ne relève en rien du champ de la culture ni de celui de l’humour. C’est un revirement de jurisprudence. Désormais, c’est cette vision qui va prévaloir. Partout les élus et les préfets pourront s’appuyer sur cette décision »

Ça, c’est sûr que c’est évidemment ce qu’il fallait faire pour « empêcher la propagation de cette idéologie négationniste  » – pensez, 5 000 spectateurs sauvés grâce à eux – bon, 20 millions de personnes en auront parlé, mais quelle importance ? Parce que vu le ramdam, si Valls et Filippetti voulaient bien interdire mon blog, ce serait quand même un sacré service qu’ils me rendraient – 2 excellents développeurs de notoriété bénévoles, qui ont quand même réussi à transformer Dieudonné en martyr de la liberté d’expression, chapeau…

CEPENDANT, je suis ulcéré quand je vois ce que devient mon pays, quand je vois une bascule de plus en plus marquée vers un recul des libertés, mois après mois.

 

Bref, il faut accorder à tout ce petit monde ce qu’il mérite, à savoir le mépris le plus absolu, protéger nos libertés fondamentales et lutter contre les racines de la haine, nous concentrer sur ce qui importe vraiment et, surtout, se rappeler ces propos :

« Apprenons à vivre comme des frères, sinon nous mourrons comme des imbéciles… » [Martin Luther King]

P.S. par pitié pour les modérateurs, pas de commentaires sur ce billet, merci…


« C’est une boîte de Pandore qui est ouverte » par Maitre Eolas

Cette décision constitue une surprise…

– C’est plus que de la surprise. Le Conseil d’Etat pouvait, en vertu de son pouvoir d’appréciation, considérer que la tenue du spectacle de Dieudonné faisait courir des risques de troubles à l’ordre public, pourquoi pas. Mais il va beaucoup plus loin. Il retient l’atteinte à la dignité de la personne humaine du fait du contenu du spectacle. C’est une première.

Le Conseil d’Etat admet que si un ministre de l’Intérieur estime que ce que vous allez dire va porter atteinte à la dignité de la personne humaine, il peut vous interdire de le dire. Nous sommes maintenant dans un régime préventif de la liberté d’expression, et c’est une boîte de Pandore qui est ouverte. Dans son ordonnance, le Conseil d’Etat souligne que « l’exercice de la liberté d’expression est une condition de la démocratie ». Et quelques lignes plus loin, il commet un attentat contre cette liberté d’expression.

Comment analyser une décision diamétralement opposée à celle du tribunal administratif de Nantes quelques heures plus tôt ?

– Il y a la question de l’appréciation des preuves. Et puis ce qui s’est passé à l’audience a dû jouer. L’ordonnance évoque « la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public (…) établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique ». Les avocats de Dieudonné ont dû tenir des propos malheureux.

Y a-t-il un recours possible pour Dieudonné ?

– Les voies de recours internes sont épuisées, mais les avocats de Dieudonné ont six mois pour saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Et la décision du Conseil d’Etat ne tiendra pas. La France est déjà classée 3e pour les atteintes à la liberté d’expression, avec 25 condamnations, devant la Russie. Elle n’est pas près de nous rattraper…

Quelle est la portée de cette décision ? S’applique-t-elle uniquement pour le spectacle de Nantes ? Fera-t-elle jurisprudence ?

– Juridiquement elle ne vaut que pour Nantes. Dieudonné reste libre de déposer des référés pour tous les arrêtés d’interdiction qui frappent son spectacle. Mais le Conseil d’Etat représente une autorité morale très importante. Et un juge administratif n’aime pas plus que n’importe qui voir ses décisions retoquées.

Il est difficile de dire si cela fera jurisprudence. C’est une décision qui a été prise, et rédigée, très rapidement. Mais une partie est rédigée en termes généraux. Le Conseil d’Etat se fonde pour la première fois depuis 1995 et l’arrêt Morsang-sur-Orge dit du « lancer de nain » sur l’atteinte à la dignité humaine, mais avec une acception plus large.

Ce qui est sûr, c’est que Dieudonné ne vaut pas qu’on jette nos valeurs à la poubelle. Et que la « victoire de la République » dont s’est réjoui Manuel Valls est illusoire. Est-ce que Dieudonné va se taire ? Est-ce que plus personne ne va l’écouter ? Evidemment non.

Propos recueillis par Anne-Sophie Hojlo, jeudi 9 janvier 2014 – Le Nouvel Observateur


Contre Dieudonné, mais sans Valls, par Edwy Plenel

Dès 2008, Mediapart alertait sur l’antisémitisme obsessionnel de Dieudonné. Plus de cinq ans après, nous nous sentons d’autant plus libres de refuser le piège tendu par le ministre de l’intérieur, Manuel Valls : se saisir du prétexte Dieudonné pour porter atteinte à nos libertés fondamentales. Cette politique de la peur, qui instrumentalise un désordre contre la démocratie, est le propre des pouvoirs conservateurs.

Un crime se prépare, et nous n’en serons pas les complices. Oui, un crime, c’est-à-dire un attentat contre les libertés. En République, du moins en République authentiquement démocratique, la liberté d’expression est un droit fondamental, tout comme la liberté d’information. Ce qui signifie qu’on ne saurait censurer au préalable l’une ou l’autre de ces libertés essentielles. On est en droit de leur demander des comptes de ce qu’elles disent, de leurs opinions ou de leurs informations. De les poursuivre en justice, de les faire condamner par des tribunaux. Mais seulement a posteriori, sans porter atteinte a priori aux droits fondamentaux qui font la force, et non pas la faiblesse, des démocraties : le droit de dire, le droit de savoir.

C’est avec cette tradition républicaine qu’entend rompre, pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, un gouvernement élu à gauche, essentiellement socialiste, à l’initiative de son ministre de l’intérieur, Manuel Valls. Dans la longue marche des libertés, où la gauche militante fut souvent aux premiers rangs, il fut acquis depuis un bon siècle que la loi ne pouvait interdire a priori un spectacle, quel qu’il soit. S’il créait des désordres, s’il portait atteinte à des personnes, s’il insultait et diffamait, l’arme démocratique ne pouvait être celle de l’interdiction administrative, où l’État s’érigeait en gardien des bonnes mœurs et des idées conformes. Seule la justice, jugeant publiquement et contradictoirement des faits après qu’ils eurent été commis, au grand jour et non pas dans le soupçon d’un procès en sorcellerie, peut les sanctionner.

Or c’est cet héritage démocratique que la circulaire adressée le 6 janvier aux préfets par le ministre de l’intérieur entend remettre en cause (la télécharger ici en format PDF). Les « spectacles de M. Dieudonné M’Bala M’Bala » en sont le prétexte. Oui, le prétexte. Car la réalité délictuelle des spectacles de Dieudonné, militant antiraciste devenu propagandiste antisémite, n’a rien de nouveau. Nous nous en étions émus, ici même, fin 2008, après qu’il eut fait monter sur la scène du Zénith le négationniste Robert Faurisson pour lui décerner le « prix de l’insolence » dans une mise en scène clairement antisémite, assumant sans fard la diffusion d’une idéologie criminelle. Cinq ans après, Manuel Valls fait semblant de découvrir la perdition dieudonnesque et son abjection, au point de la transformer en sujet numéro un d’ordre public, loin devant les misères économiques, sociales, urbaines, qui minent et divisent le pays.

À deux reprises, la circulaire Valls utilise l’adjectif « exceptionnel » pour qualifier ce qu’elle entend légitimer : une intervention de l’autorité administrative, de l’État, de ses préfets et de sa police, pour interdire les supposés spectacles de Dieudonné, devenus de fait meetings antisémites. Ce n’est pas un hasard, car il s’agit bien d’introduire un État d’exception au nom du combat, évidemment légitime, contre le racisme et l’antisémitisme. Mais c’est ici que s’ouvre le piège tendu à tous les démocrates et à tous les républicains, ce chemin où la liberté s’égare dans l’interdiction préalable de ceux qu’elle estime être ses ennemis, les ennemis de la liberté. S’égare et se perd durablement car, demain, après-demain, d’autres viendront qui énonceront leurs propres critères des libertés bienséantes et, du coup, se sentiront libres d’interdire sans frais ce qui les dérange ou leur déplaît.

Seul le droit, et donc le juge, avec ses jurisprudences, ses instances, ses recours, ses débats contradictoires, ses héritages procéduraux, les lois, la Constitution française et les traités européens, peut protéger nos libertés. Laisser l’État en devenir le maître, de façon « exceptionnelle », c’est ouvrir la porte à l’arbitraire. « Quand une démocratie est attaquée dans ses fondements, elle se montre forte quand elle applique ses principes. Elle est faible si, face aux extrémismes, elle les abdique » : dans un communiqué lumineux, dont ce sont les deux premières phrases, la Ligue des droits de l’homme a, dès le 6 janvier, critiqué la voie empruntée par le ministre de l’intérieur, ces « interdictions préalables au fondement juridique précaire et au résultat politique incertain, voire contreproductif » (lire le communiqué intégral sous l’onglet « Prolonger »).

La Ligue des droits de l’homme parle d’expérience. Née des combats fondateurs de l’affaire Dreyfus, contre l’antisémitisme français, la Ligue des droits de l’homme fut aussi marquée, à ses débuts, par le refus des « lois scélérates » par lesquelles la jeune Troisième République avait cru se défendre des attentats anarchistes en portant atteinte à la liberté d’expression des intellectuels de l’anarchie, de leurs idées et de leur propagande. L’un des jeunes juristes, auditeur au Conseil d’État, qui lui fournit alors l’argumentaire en droit pour refuser ce piège où la démocratie prétendait se défendre en se reniant n’était autre que Léon Blum, par la suite figure du socialisme français des origines et président du conseil du Front populaire.

La politique de la peur des néo-conservateurs

Avec Manuel Valls, mais aussi François Hollande qui l’a soutenu depuis un pays pourtant peu connu pour son attachement aux droits de l’homme, l’Arabie saoudite, ou Aurélie Filippetti qui, à cette occasion, transforme son poste en ministère de l’ordre culturel, avec Valls donc, nous sommes bien loin de cette tradition démocratique de la gauche française.

En revanche, nous sommes bien plus proches de la nouveauté politique incarnée, outre-Atlantique, par les divers courants néo-conservateurs qui, à droite comme à gauche, se saisissent des désordres apparents des nations et du monde pour restaurer des dominations ébranlées et fragilisées. Intellectuellement, l’argument invoqué pour interdire sans procès Dieudonné est le même qui, aux États-Unis, a légitimé le Patriot Act qui mit en cause les libertés fondamentales américaines au prétexte des attentats du 11 Septembre. Et, en pratique, le résultat sera aussi désastreux, produisant de nouveaux désordres plutôt que d’instaurer de durables apaisements.

C’est bien pourquoi les défenseurs des libertés s’alarment tout comme nous, sans pour autant faire l’once d’une concession à la posture victimaire prise par l’agresseur antisémite Dieudonné. Dans un entretien fort pédagogique au Monde, l’universitaire Danièle Lochak explique pourquoi « l’on doit se méfier de toute interdiction préventive prononcée par une autorité administrative », précisant : « C’est le prix à payer dans une démocratie qui entend veiller à la défense des libertés » (lire ici). Et, sur son célèbre blog « Journal d’un avocat », Maître Eolas s’en prend avec autant de rigueur juridique que d’humour dévastateur aussi bien à Dieudonné qu’à Manuel Valls, expliquant « pourquoi il ne faut pas faire taire Dieudonné mais ne pas l’écouter non plus » (lire là).

Enfin, à sa manière sobre au point de paraître abrupte, un ancien ministre de l’intérieur socialiste peu suspect de laxisme, Pierre Joxe, a laissé entendre, dès le 2 janvier, tout le mal qu’il pensait du chemin régressif emprunté par son successeur : « Peut-être que j’avais de meilleurs conseillers juridiques que lui… » (c’est à écouter, sous l’onglet « Prolonger », à 8 min 40 sec de la vidéo, avec, auparavant, une brillante illustration de ce que serait une authentique politique de gauche en matière de justice et de sécurité).

Imposant son duel avec Dieudonné comme le feuilleton médiatique du moment, Manuel Valls fait tout bêtement, et sinistrement, du Nicolas Sarkozy. Il exacerbe, hystérise, divise, dramatise, pour mieux s’imposer en protagoniste solitaire d’une République réduite à l’ordre établi, immobilisée dans une politique de la peur, obsédée par la désignation d’ennemis à combattre, tournant le dos à toute espérance transformatrice, authentiquement démocratique et sociale. Avec cette politique avilie, réduite aux émotions sans pensées, aux réflexes sans débats, aux urgences sans discussions, nous voulions en finir en 2012, et hélas nous y sommes toujours.

Sous Nicolas Sarkozy, dès 2009, nous nous étions retrouvés dans cette chanson de Rodolphe Burger qui proposait d’être, de nouveau, rassemblés « ensemble »« mais sans toi », ajoutait le refrain pour désigner celui-là même qui dressait la France contre elle-même.

Et c’est en repensant à cette chanson-manifeste que nous nous dressons, aujourd’hui, contre Dieudonné, mais sans Valls.

Edwy Plenel, Mediapart

Edit : l’hallucinante décision du Conseil d’État ici (« Considérant que la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux sont établis […] Considérant que la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux sont établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique; […] qu’au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine ») – en route vers la victoire de Dieudonné devant le Cour Européenne des Droits de l’Homme, et je ne parle me^me pas du fait que l’audience du Conseil d’Etat a été tenue à 17h alors que la tribunal a rendu sa décision 14h30, empêchant son avocat d’être présent sur place (!) et ayant donc écouté les débats, jugé et rédigé sa décision en 2 heures chrono (!!)
Edit 2 : évidemment, ses fans s’en donnent à coeur joie, comme ce pastiche « Dans le bureau de Manuel Valls hier »

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