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23.août.201523.8.2015 // Les Crises

BRESIL. « Dilma Rousseff ne s’en ira pas »

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Tiens, pour changer… Encore un article impartial sur les BRICS, comme on l’a vu dans cette série

La contestation contre la présidente du Brésil ne cesse de grandir, et le mot « destitution » est dans toutes les bouches. Interview.

Source : Sandrine Wastiaux, pour L’Obs, le 16 août 2015.

Le président brésilienne Dilma Rousseff lors de la cérémonie de lancement du Programme d'investissement dans l'énergie au Palais du Planalto à Brasilia, le 11 Août, 2015 EVARISTO SA (AFP)

Le président brésilienne Dilma Rousseff lors de la cérémonie de lancement du Programme d’investissement dans l’énergie au Palais du Planalto à Brasilia, le 11 Août, 2015 EVARISTO SA (AFP)

EN BREF

  • Près de 900.000 Brésiliens – deux millions selon les organisateurs– ont manifesté dimanche 16 août pour exiger le départ de Dilma Rousseff.
  • La présidente est embourbée dans une triple tempête : récession économique, crise politique et scandale de corruption Petrobras.
  • Alors que sa cote de popularité est tombée à un niveau historiquement bas (8%), Dilma Rousseff a récemment affirmé qu’elle ne céderait « ni aux pressions ni aux menaces ».

Christophe Ventura, chercheur associé à l’Iris (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), auteur de « L’éveil d’un continent : Géopolitique de l’Amérique Latine et des Caraïbes » (Armand Colin, 2014), nous explique les raisons de la crise politique au Brésil, et les défis auxquels Dilma Rousseff doit faire face [interview réalisée avant les rassemblements de dimanche, NDLR].

La cote de popularité de Dilma Rousseff est en chute libre. Sept mois après sa réélection, seulement 8% de la population a une opinion favorable envers sa politique, et 66% des Brésiliens interrogés souhaitent qu’une procédure de destitution soit engagée à son encontre. Comment expliquez-vous cette situation ?

– Il faut être prudent, au Brésil plus qu’ailleurs, avec l’industrie de sondage. La vie médiatique est une véritable arène politique. Et la plupart des médias affirment un engagement contre le gouvernement de Dilma Roussef.

Cependant ce sondage traduit quelque chose de réel qui est la crise politique au Brésil. Le vrai problème du gouvernement aujourd’hui est l’héritage de la politique de Lula, ancien Président. Ses deux mandats ont été marqués par des progrès sociaux et démocratique significatifs, 40 millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté. Le niveau d’enrichissement social ne cessait de croître.

Alors qu’aujourd’hui cette tendance s’effrite, et les effets de la crise économique sont palpables. Le ralentissement de la croissance chinoise et la baisse du cours des matières premières a eu des conséquences lourdes pour l’économie brésilienne. En effet, elle est largement dépendante de l’exportation de matières premières et la Chine était son premier partenaire.

Le Brésil se trouve dans un cycle de récession : l’inflation gagne des points et grignote le pouvoir d’achat des Brésiliens.

Les contestations ne sont pas seulement populaires, mais aussi politiques. Deux partis ont déjà quitté la coalition de centre gauche de Dilma Rousseff, est-ce une crise interne à sa majorité ou une véritable crise politique ?

– La crise économique est indéniablement l’objet d’une bataille politique. On ne peut pas dissocier la situation politique de la situation économique. Dilma Rousseff mène une politique libérale de rigueur, voire d’austérité. Ces choix lui font des ennemis des deux côtés de l’échiquier politique. Pour la gauche, ces choix sont trop ‘austéritaires’ et pour la droite elle ne va pas assez loin dans la politique de rigueur. Elle est prise entre ses deux oppositions.

Ces contestations font aussi échos aux nombreuses affaires de corruption qui ébranlent le gouvernement et les proches de Dilma Rousseff.

Le vrai problème au Brésil est la dépendance de la vie politique au secteur financier.

En effet, le système politique est majoritairement financé par le secteur privé à hauteur de 80% à 90%. Cette situation gangrène la vie politique.

Le ras-le-bol général des Brésiliens face à la corruption, à la crise économique et politique se fait largement ressentir. Une nouvelle manifestation aura lieu dimanche 16 août pour appeler à la destitution de la présidente. Dilma Rousseff peut-être destituée ?

– Il n’y a pas que des manifestations de contestations. Le 20 août prochain, les mouvements sociaux organisent une journée de soutien à la démocratie et au gouvernement.

Pour ce qui est de la mesure d’impeachment, elle a peu de chance de voir le jour.

Elle demande une majorité qui est très difficile à mobiliser et ne fait pas l’unanimité au sein des partis de droites. De plus, les milieux d’affaires et les milieux financiers sont très peu intéressés par une ‘crise constitutionnelle’. Cela amènerait une situation trop instable de crispation politique. Ce que les milieux d’affaires souhaitent de Dilma Roussef, c’est qu’elle abandonne la dimension ‘gauche’ de sa politique et qu’elle mène une politique en adéquation avec leurs revendications.

Même si elle est contestée, Dilma Rousseff ne s’en ira pas d’elle-même. Ce ne sont que des spéculations, elle a été élue de manière légitime.

Les milieux politiques et financiers bénéficient d’une forte influence, et ont des moyens de pressions sur le gouvernement. Qu’en est-il des mouvements contestataires ? Comment peuvent-ils être entendus et être influents à leur tour ?

– Ils font entendre leur voix lors de journée de mobilisation comme dimanche prochain en occupant la rue. Ils espèrent faire avancer leurs revendications, et créer de nouvelles fractures au sein de partis politique pour affaiblir Dilma Rousseff. Ils réclament une refonte générale de la vie politique et se mobilisent pour repenser profondément le système politique brésilien.

Les mouvements populaires de gauche sont très importants au Brésil, ils ont donc assez d’influence pour faire entendre leur voix. Ils contribuent à la contestation politique dans la mesure où ils critiquent la politique de Madame Rousseff qui ne respecte pas le programme pour lequel elle a été élue.

Ils sont, de plus, très attentif à l’action et la position de l’armée. Avec le coup d’état en 1964 et la restauration démocratique relativement récente, il y a de ça 30 ans, les forces de gauche font attention aux liens qui peuvent exister entre la droite et l’armée.

Il y a une réelle polarisation de la vie politique au Brésil qui s’accroit, pèse sur la vie politique, et sur Dilma Roussef aujourd’hui à la tête du pays.

Quelles sont, alors, les perspectives pour Dilma Roussef ?

– Elle subit de fortes pressions autour d’elle en ce moment. L’objectif des partis de droite est d’obliger Madame Rousseff à mettre en place la politique qu’ils soutiennent, et d’éviter un nouveau mandat de Lula. La popularité de l’ex-président n’a jamais été aussi grande, il y a de forte chance qu’il se représente en 2018. La droite veut empêcher cela.

La question que doit se poser la présidente brésilienne aujourd’hui est : quelle(s) alliance(s) peut-elle faire ?

Il faut analyser la nature de la crise et décider d’une alliance soit plus à gauche soit plus à droite. Elle ne peut pas rester en permanence entre ces deux positions sans prendre réellement parti d’un côté ou de l’autre.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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philbrasov // 23.08.2015 à 08h10

Sana vouloir excuser la politique de dilma Rousseff, ou sous estimer les problèmes auxquels sont confrontes les brésiliens… je vois d’abord dans ces manifestations , une attaque frontale de l’empire, contre un élément essentiel du contre pouvoir mondial.
Comment peut-on imaginer que l’empire puisse supporter longtemps un regime a ses frontieres ( ou presque) qui va a l’encontre de ses intérêts, et qui horreur, est un allie des russes.

32 réactions et commentaires

  • dissy // 23.08.2015 à 01h58

    Elle ne peut pas être réélue(c’est deux fois de suite maxi).Lula ne va pas se représenter car sa santé n’est pas au top et c’est peu probable que celle-ci s’améliore,il sort d’un cancer(même si je lui souhaite car il a durant ses mandats lui fait largement progresser le niveau de vie de beaucoup de Brésiliens,il n’y avait quasi plus de classe moyenne avant lui).
    Tous les partis politiques sont corrompus au Brésil depuis l’indépendance du pays,le parti de Dilma est sans doute le moins corrompu depuis longtemps mais tout vient du mauvais système de financement des partis.Je ne comprends pas pourquoi durant ces 12 années au pouvoir(Lula 2 fois et Dilma une)ils n’ont pas changé ce système?
    Ce n’est pas le style à vouloir s’enrichir ni Lula,ils ont tous deux été en prison pour opinions politiques durant la dictature.Lula est un ex syndicaliste,elle vient du social et du milieu associatif.
    Par contre il n’est pas exclu que quelques mauvaises ‘herbes’ dans leur entourage eux ne soient pas impliqués..c’est comme partout.Ce ne sont pas des bling bling.

    A noter que la manif du 16 aout n’a été qu’un demi succès,surtout du monde à Sao Paulo et dans le Sud très blanc et réac voire pire.Carrément des putshistes à Rio demandant une dictature militaire ou des fantaisistes le retour d’un Roi/Empereur.

    Les manifestants faisaient très manif pour tous version tropicale,bcbg,quasi que des blancs,des bobos des grandes villes….même un million de manifestants(?) dans un pays de 204 millions…ce n’est pas énorme.

    A noter qu’il y a eu une manif aussi pro Rousseff,comme par hasards que des noirs,des métisses,des artistes,des syndicalistes,des féministes,des LGBT etc…150.000 personnes

    99 pct des médias(dont l’hyper puissant rede globo,4ème télévision au monde)sont contrôlés par la finance et sont de facto anti Rousseff et anti Lula.

    Mais depuis hier la Globo semble vouloir calmer les choses car visiblement(de bonnes sources)en cas d’impeachment(processus très long)les candidats sont peu nombreux dans l’opposition..enfin ceux qui n’ont pas des encore plus gros cadavres dans leurs placards.

    Quant au Vice Président,on dit qu’il est tellement nul que même le patronat préfère encore garder Rousseff jusqu’en 2018.

    Quant à l’hypothèse d’annulation de son élection et donc la convoc de nouvelles,elle est encore plus improbable que l’impeachment.

      +28

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    • Charles // 23.08.2015 à 04h16

      Bonjour,

      Il faut être très méfiant du marketing lié a l’image de Lula, qui est un mythe en Europe et en France tout particulierement.
      Au contraire de pratiques européennes, au Bresil, les origines modestes de untel ou untel sont autant de raisons a consommer plus tard quand c’est possible.
      Autrement dit, votre affirmation que Lula et Dilma ne sont pas des avides de richesse est à relativiser très fortement.
      La semaine dernière la presse a publié les contrats mirobolants que Lula a obtenu après avoir quitté le pouvoir pour des « conférences » : + de 10 millions d’euros en 4 ans par les plus grandes entreprises du bresil, dont celles la même qui sont empêtrées dans le scandale Petrobras.

      Il se dit aussi que Lula est un connaisseur assidu de la Romanée Conti.

      Il faut aussi se renseigner sur le fortune du fils de Lula, qui en l’espace de 20 ans a établi une fortune de plusieurs dizaines de millions d’euros, notamment autour des exportations de viandes.

      Ils sont tous corrompus, et pensaient surtout qu’ils étaient intouchables.
      Aujourd’hui les générations nouvelles (de 20 a 40 ans) aspirent a changer toute la classe politique et le juge Moro, celui qui dirige l’enquête sur Petrobras en est le représentant.
      Il a réussi en l’espace d’un an et demi a dynamiter le système établi du PT dont l’objectif était de disposer des moyens politiques et financiers pour rester le plus longtemps possible au pouvoir.

      Il faut aussi remarquer que la justice du Bresil est exemplaire dans ce cas, et c’est loin d’être le cas en France.
      Imaginez vous la transposition en France quand, au petit matin de Novembre 2014, les présidents (pas des larbins, les présidents) de 4 des 5 plus grandes entreprises de BTP sont mis en prison préventive pour 4 mois. Imaginez vous cela en France ? Même avec un pouvoir socialiste, est ce que Martin Bouygues passerait 4 mois en prison? Ne serait il pas prevenu la veille, ne négocierait il pas un passage chez le juge, sans que les medias soit au courant et sans prison préventive ?
      C’est une leçon pour nos démocraties.

      Je voudrais enfin terminer sur l’opinion portée sur GLOBO. Ce media a soutenu assez directement Lula et Dilma du temps ou tout allait bien et qu’il n’y avait pas de perspectives de changement de parti dominant. Aujourd’hui que la rue se lève, que les jeunes (les consommateurs de demain de Globo) se révoltent, il est bien temps pour Globo de retourner sa veste.

        +14

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      • Lysbethe Lévy // 23.08.2015 à 09h31

        Lula a trahi son peuple a un niveau élevé hélas, l’argent l’a corrompu alors qu’il était le favori du peuple. Tout le monde ne peux pas être « Chavez » !

          +8

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        • Gilles // 23.08.2015 à 10h43

          « Le vrai problème du gouvernement aujourd’hui est l’héritage de la politique de Lula, ancien Président. Ses deux mandats ont été marqués par des progrès sociaux et démocratique significatifs, 40 millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté. Le niveau d’enrichissement social ne cessait de croître. »

          « Elle subit de fortes pressions autour d’elle en ce moment. L’objectif des partis de droite est d’obliger Madame Rousseff à mettre en place la politique qu’ils soutiennent, et d’éviter un nouveau mandat de Lula. La popularité de l’ex-président n’a jamais été aussi grande, il y a de forte chance qu’il se représente en 2018. La droite veut empêcher cela »

          Et vous trouvez que Lula a trahi son peuple !!! Dans ce cas, pensez vous que le peuple Brésilien est assez « con » pour réélire Lula en 2018 ??

            +8

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      • Mor // 23.08.2015 à 15h11

        Charles, querido coxinha, informez-vous, svp.
        – économie brésilienne de 1995 à 2014 : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/127381129097/un-portrait-de-l%C3%A9conomie-br%C3%A9silienne-de-ces-vingt
        – l’idée de la démocratie au Tucanistan : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/126741259157/ce-nest-pas-facile-d%C3%AAtre-coxinha-au
        – lutte contre la corruption ou contre le PT ? : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/126235702977/cest-le-moment-de-d%C3%A9noncer-au-monde-le-coup
        – exemplarité de la justice brésilienne : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/122475579152/br%C3%A9sil-qui-ramassera-les-morceaux-blog-de

        Sans parler des tonnes de photos montrant de sympathiques mémés portant des pancartes lamentant de ne pas les avoir tous pendus en 1964, d’avoir libéré Dilma Roussef au lieu de la balancer à la mer, réclamant une intervention militaire constitutionnelle ( si, si, c’est nouveau, ça vient de sortir ) ou d’épouvantails à l’effigie de Lula et Roussef pendus sous un pont pendant des heures.

          +5

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    • Bordol // 23.08.2015 à 04h17

      Je n’ai pas compris le point commun avec la manif pour tous que vous faites ?

      La manif pour tous a un but sociétal, là, les manifestants anti-roussef manifestent, soit-disant, pour des raisons sociales.

      La manif pour tous a été traitée à coup de gaz lacrymogène, là, ça n’a pas été le cas.

        +4

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      • Wilmotte Karim // 23.08.2015 à 12h50

        « Je n’ai pas compris le point commun avec la manif pour tous que vous faites ? »
        Des convergences sociologiques (et donc, idéologiques)?

          +3

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        • Perret // 23.08.2015 à 14h48

          Vous pensez que ceux qui suivaient la Manif pour Tous sont idéologiquement liés au Grand Orient du Brésil (reliée à la FM anglo-saxonne, c’est une obédience, à l’origine militaire, fondée par le Maréchal de Caxias et qui structure la droite libérale brésilienne ainsi que la gauche du même tonneau) ? Je suis avide de connaître vos sources.

            +3

          Alerter
      • FifiBrind_acier // 23.08.2015 à 19h01

        La comparaison n’est peut-être pas la bonne, j’en conviens.
        Les avancées sociales sont réelles, pourtant.
        Et l’opposition est encore plus corrompue!
        http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2015/08/quand-l-extreme-droite-defie-la-democratie-au-bresil-texte-et-photos-adressees-par-un-lecteur-vivant-au-bresil.html

          +1

        Alerter
  • Charles Michael // 23.08.2015 à 03h58

    Quand un journal de « gauche » est la propriété de milliardaires c’est un journal de droite.

    Et les proprios ne sont pas fous, ils savent que quel que soit le pays, quelle que soit la situation économique, l’essentiel est d’étouffer tout gouvernement tendant vers la justice sociale.

    C’est leur « no passaran » à eux, pour eux.

      +40

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    • DUGUESCLIN // 23.08.2015 à 10h13

      Charles Michael,
      Les milliardaires sont un coup à gauche, un coup à droite, selon leurs intérêts.
      Le milliardaire BHL, par exemple, se dit de gauche.
      Ni la vraie gauche, ni la vraie droite ne sont dans le camp des milliardaires.

        +10

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    • Perret // 23.08.2015 à 15h12

      Votre raccourci est intéressant : pouvez-vous m’indiquer à partir de quel montant on passe de gauche à droite ? En tout cas, je suis très intéressé de constater que vous classez implicitement le fondateur de la LCR et inspirateur du NPA, Alain Krivine, à droite (sa fortune est réputée dépasser celle de BHL, dites-moi si je me trompe, et il en aurait utilisé une partie pour financer ses activités politiques). Au passage, que Krivine soit riche ou pauvre ne me semble pas devoir le contraindre à être de droite, mais vous semblez penser le contraire. A moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau syndrome de Monsieur Jourdain ?
      Je m’en vais illico informer un ami, plutôt Action Française mais vivant du RSA après avoir naguère bien gagné sa vie qu’il se doit de se considérer désormais « de gauche ».
      Peut-être prenez-vous « gauche » pour un synonyme de (au choix) « bien », « bon », « moral », « juste » et « droite » pour un synonyme (toujours au choix) de « mal », « mauvais », « immoral », « injuste » ? Mais comment se fait alors la corrélation riche/pauvre ?
      N’étant pas imposable, je dois être « de gauche » bien qu’étant plutôt, à mon sens, « souverainiste de droite » (mais en accord avec Jacques Sapir sur la nécessaire coopération de tous les souverainistes : serais-je de gauche sans le savoir ?).
      SVP, sortez de cette classification géographique qui n’a d’autre utilité que de détourner des vrais problèmes (avant les manipulations ethniques ou religieuses, il y a la manipulation droite/gauche qui permet d’éviter la conjonction des mécontentements et sert aux pouvoirs successifs à diviser pour régner).

        +6

      Alerter
      • Charles Michael // 23.08.2015 à 16h16

        Perret,

        Merci pour ce commentaire tout à fait coq gaulois: « j’ergote donc je suis »

        La presse quotidienne en France, largement collaboratrice, a été à peu prés entièrement redistribuée à la Libération et avec des lois spéciales pour protéger indépendance et pluralité.
        Des titres comme l’Obs, précédement France Observateur ont évolué, beaucoup de quotidiens par contre ont été racheté et/ou fusionnés (groupe Hersant, Tapie). D’autres ont disparu et surtout dans la presse parisienne (Combat, Paris Jour, L’Aurore, France-Soir, LeMatin).

        Les actionnaires du Monde,de Libé, du NouvelObs ne sont pas Krivine (milliardaire ? source svp) mais des hommes d’affaires et des hommes de pouvoir aussi peu à gauche que François Hollande.

        Je répond donc à un article sur le biais systématique, qu’on peut appelé désinformation, propagande, et l’évolution constatée par beaucoup de vieux lecteurs de cette presse tjrs dite de gauche.

        Vous aviez un couplet à balancer, j’espère que vos aigreurs sont calmées.

          +6

        Alerter
  • abcinuits // 23.08.2015 à 07h13

    le bresil fait parti des brics ,et la chine à passé des accords avec ,la route de la soie transcontinentale , les entreprises brésiliennes en seront les bénéficiaires, mais les USA ne l »entendent pas de cette oreille,une revolution orange serait la bienvenue , pour porter un coup mortel aux brics ,à la chine et la russie , les manifestations certes mais qui en sont les agitateurs occultes, ne regardons pas le doigt que tendent les merdias , mais la cause.

      +41

    Alerter
  • philbrasov // 23.08.2015 à 08h10

    Sana vouloir excuser la politique de dilma Rousseff, ou sous estimer les problèmes auxquels sont confrontes les brésiliens… je vois d’abord dans ces manifestations , une attaque frontale de l’empire, contre un élément essentiel du contre pouvoir mondial.
    Comment peut-on imaginer que l’empire puisse supporter longtemps un regime a ses frontieres ( ou presque) qui va a l’encontre de ses intérêts, et qui horreur, est un allie des russes.

      +42

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  • Arcousan09 // 23.08.2015 à 09h46

    « Le vrai problème au Brésil est la dépendance de la vie politique au secteur financier. »

    Il n’y a pas …… que …….. le Brésil

    « Le Brésil se trouve dans un cycle de récession : l’inflation gagne des points et grignote le pouvoir d’achat des Brésiliens. »

    Il n’y a pas …… que …….. le Brésil

      +10

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  • Georges // 23.08.2015 à 09h52

    Il faut faire attention au concept de « côte de popularité ». Les questions sont posées d’une certaine façon selon la culture du pays, et on en déduit une « côte de popularité ».

    Et en posant des questions sur la « côte de popularité », on ne pose pas des questions d’avis sur des décisions concrètes.

    C’est un leurre de démocratie.

      +7

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  • olivier imbert // 23.08.2015 à 10h33

    pour les progressistes en ce moment la stabilité politique du brésil paraît essentielle..

      +2

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  • le_chtis // 23.08.2015 à 11h08

    Ce qui est vraiment effarant dans cet article c’est son « introduction/résumé » très orienté (en reprenant l’ensemble des arguments les plus négatifs contre Mme Rousseff) et les réponses du chercheur de l’IRIS qui sont, somme toute, très nuancées voir même plutôt favorables à Mme Rousseff.
    J’avoue que si j’étais cette « journaliste », j’airais honte …

      +7

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  • NeverMore // 23.08.2015 à 11h49

    On est dans un processus de régime-change initié par les US, comme dans les cas des « révolutions de couleur » (type révolution orange).

    Tout pourrait dépendre de la somme (en dollars) injectée vers les élites corrompues.

      +12

    Alerter
    • lusofranc // 23.08.2015 à 12h17

      @nevermore
      Effectivement il semblerait que l’empire n’ait pas digeré la defaite de son poulain,aux dernieres elections….
      Comme malgré tout le niveau de vie s’est relevé sous les deux dernieres presidences,une « revolution de couleur « n’aurait pas de chance,avec le peuple des favellas,plus facile de trouver une faille dans le systeme de corruption bresilien..
      On a pas tout a fait la meme interpretation, que les medias occidentaux,,sur les raisons des faits au Bresil quand on est lusophone.(comprendre les subtilités d’une langue aide beaucoup…:-) )

        +7

      Alerter
  • adrien // 23.08.2015 à 12h28

    Les questions de corruption dans ce pays, avec Petrobras notamment, sont antérieures à la présidence de Lula, et même si D.Roussef n’a pas su y remédier, on peut s’interroger sur l’ampleur donnée aux manifestations récentes. Toute similitude avec d’autres pays seraient, bien entendu, purement fortuites …
    Mais le Brésil n’est pas l’Ukraine . Ne comptons pas sur nos médias pour avoir quelques pistes de réflexion, mais plutôt sur un journaliste américain comme Frédérick William Engdahl, également économiste :

    http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/114202668212/dilma-dilma-rousseff-presidente-du-bresil-pays

      +8

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  • De passage // 23.08.2015 à 12h46

    BRESIL. “Dilma Rousseff ne s’en ira pas”

    France : Les socialistes non plus ! 😉

      +4

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    • soleil // 23.08.2015 à 15h56

      @ de passage,
      que ce soit le pouvoir brésilien ou le pouvoir socialiste français, la politique internationale va mal et s’enfonce vers l’incompréhension.
      Faut il continuer de voter pour un pouvoir politique, franchement je ne vois pas l’intérêt.
      Savez vous à quoi correspond le montant de la dette ?
      Parler de chiffres, les différents partis politiques. Est ce un compteur qui affiche des chiffres ou des nombres ?

        +2

      Alerter
  • georges glise // 23.08.2015 à 13h04

    dilma ne s’en ira pas, et c’est tant mieux pour les brésiliens pauvres. la colère soi-disant populaire contre elle est en fait animée par la droite et les médias aux ordres de la finance., qui attendent d’elle un virage à droite au détriment du peuple.et il n’y a pas au brésil de solution de rechange.

      +5

    Alerter
  • SanKuKai // 23.08.2015 à 14h42

    Donc à peine les Brésiliens l’auraient-ils élue qu’ils réclameraient son départ?…Pourquoi pas…
    Mais, aprés son élection malgré:
    – Le soutient non dissimulé des US et de toute la presse mainstream (y compris en France) pour Marina Silva,
    – Les manifestations monstres (d’après les journaux) durant la coupe du monde,
    – la mort plus que suspecte du candidat Eduardo Campos…
    http://www.strategic-culture.org/news/2014/08/30/all-factors-point-cia-aerially-assassinating-brazilian-presidential-candidate.html
    Ca ressemble quand même beaucoup à une nouvelle révolution colorée en vert et jaune…

      +10

    Alerter
  • DUGUESCLIN // 23.08.2015 à 19h15

    La question n’est plus d’accuser la gauche ou la droite, mais de faire face à un ennemi réel.
    Le meilleur parti est celui de ceux qui gardent leur liberté de penser.

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2015/07/29/25006-20150729ARTFIG00211-jean-pierre-chevenement-attendu-a-l-universite-d-ete-de-nicolas-dupont-aignan.php

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  • Rcool // 23.08.2015 à 23h56

    Surtout que cette manifestation a montré une image plutôt étonnante, c’est la première fois que je vois une population aussi civilisé manifester en demandant l’armée de faire un coup d’état!! comment on peut manipuler tant de cerveaux! Qu’est ce que l’Armée changera de leur vie! ils ont commencés pendant la coupe du monde 2014 pour l’empêcher de se représenter et elle a gagné et ça nous a surtout montré une forme de trahison quand une dame de gauche « Parti Écologiste » qu’on nous avait vendu en France soit disant « qu’était considéré comme la nouvelle Obama au Brésil », qui ensuite s’est rallié à la droite! je vois surtout la ressemblance aux révolutions de couleur qu’a connu la Chine à Hong-Kong , l’Ukraine etc….

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  • Alain // 24.08.2015 à 06h44

    Si un dirigeant devait démissionner dès que sa cote de popularité descend en-dessous d’un certain seuil; il y a peu de pays où un gouvernement pourrait rester aux affaires plus d’un an ou deux !

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