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3.juillet.20163.7.2016 // Les Crises

Brexit : le splendide isolement des élites

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Source : Le Figaro, Eléonore de Vulpillières, 28/06/2016

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FIGAROVOX/ENTRETIEN – Les réactions de contestation du Brexit s’apparentent à la «révolte des élites» théorisée par Christopher Lasch, vivant dans leur isolement du reste du peuple, estime le professeur Jacques de Saint Victor.


Jacques de Saint Victor est historien du droit et professeur des Universités (Paris XIII/CNAM). Ses derniers ouvrages parus sont Via Appia (Les Equateurs, 2016) et Blasphème. Brève histoire d’un crime imaginaire (Gallimard, prix du livre d’histoire du Sénat, 2016).


LE FIGARO. – A l’issue du référendum sur le Brexit, les partisans du camp du maintien ont réagi de diverses façons, allant de l’abattement à la combativité marquant leur attachement à l’Union européenne. Une pétition – comportant plusieurs centaines de fausses signatures – a atteint les 3 millions de signataires. Certains réclament l’indépendance de Londres membre de l’UE d’un Royaume-Uni hors UE. Comment analysez-vous ces réactions ?

Jacques de SAINT VICTOR. – On peut penser dans un premier temps qu’il s’agit juste d’une réaction de mauvais perdants ou de désespoir d’une partie de l’élite urbaine, souvent jeune, qui se sent trahie par les campagnes, les vieux et les gens modestes. Il y a dans ce rejet de la démocratie une sorte d’illustration de ce que le grand penseur anglais, Christopher Lasch, appelait la «révolte des élites» (par opposition à la «révolte des masses» d’Ortega y Gasset). Dans ce livre très visionnaire, publié en 1995, Lasch notait que ce sont aujourd’hui les élites, et non plus les masses, qui vivent dans un splendide isolement, satisfaites d’elles-mêmes, rejetant tout ce qui échappe à leur bien-être personnel, coupées des réalités du monde commun qui les entoure. C’est la solidarité des surclasses globales qui, de Londres à Singapour ou Paris, sont indifférentes au sort de leurs voisins locaux. Elles ont développé une sorte d’irresponsabilité et d’immaturité qui les prive de toute forme de «sensibilité pour les grands devoirs historiques», disait déjà Lasch. Lorsqu’elles sont confrontées à un retour brutal du réel, comme le résultat d’une consultation démocratique, elles n’hésitent pas à se déclarer contre la démocratie. Lasch soulignait d’ailleurs ce déclin du discours démocratique chez des «élites qui ne font que se parler à elles-mêmes».

Peut-on y voir la marque d’un refus du jeu démocratique? La «construction européenne» est-elle, pour certains, supérieure à l’expression de la volonté populaire ?

[…]

Lire la suite ici : Le Figaro, Eléonore de Vulpillières, 28/06/2016

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bluerider // 03.07.2016 à 01h27

à ce splendide isolement des élites s’ajoute leur corollaire paranoïaque ; le jusqu’au-boutisme de l’enrichissement personnel, qui passe par la spoliation des richesses produites. Chaque pays a conforté son système d’évasion fiscale, ses régimes d’exemption, ses exceptions, voire carrément ses réseaux de blanchiment. Luxembourg, Gibraltar, Guernesey et Jersey, Monaco, Andorre, Liechtenstein, Suisse, City, dom tom, et aussi.. le Vatican.. n’en jetez plus ! Denis Robert a été accusé 63 fois (de mémoire) pour avoir osé poser la « question luxembourgeoise » de l’usine de retraitement et de blanchiment d’argent issu des réseaux des élites européennes et mondiales. C’est là et nulle part ailleurs qu’est l’argent, le gros argent, les sommes colossales qui échappent à tout choix d’affectation démocratique? Ce devrait être le sujet numéro 1 des médias. Cet argent manque pour équilibrer les comptes sociaux, développer et entretenir les infrastructures, et surtout permettre de créer les conditions de développement des petites entreprises, si méprisées aussi par cette élite.

39 réactions et commentaires

  • Silk // 03.07.2016 à 01h03

    Sur NDDL sensé illustrer la volonté d’une minorité à imposer leur vue, le seul pb c’est qu’il ne s’agit pas d’un référendum (zone géographique circonscrite), que les éléments de jugement n’ont pas été débattu en profondeur (sur les divers rapports et la réalité des coûts induits pour les collectivités par exemple) et la question était truquée : parler de « transfert » alors que l’aéroport actuel continuera à fonctionner.
    Ce vote n’étant qu’une consultation, aucune raison pour les opposants d’arrêter leur combat.

    C’est bien le signe que nos gouvernants peuvent très bien user de la démocratie mais uniquement quand ils peuvent maîtriser le cadre, le déroulement et les conséquences éventuelles afin que ca colle à ce qu’ils veulent.

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  • Ailleret // 03.07.2016 à 01h14

    Un rectificatif : Christopher Lasch (1932-1994) n’était pas anglais, mais américain.
    Une remarque : l’usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution (engager la responsabilité du gouvernement sur un texte, sans discussion possible) est anti-démocratique dans la mesure où les députés mécontents ne peuvent voter la censure sans risquer une dissolution. Voilà un point où l’on pourrait modifier utilement la Constitution : interdire à l’exécutif de dissoudre l’Assemblée nationale lorsque celle-ci vote une motion de censure.

    Un souhait : j’aimerais retrouver la une du Monde au lendemain du premier référendum danois sur Maastricht, ce doit être le numéro daté du 4 juin 1992. De mémoire, il me semble que le titre était bien tordu, du genre :
    « Malgré la défection danoise, la France et l’Allemagne réaffirment leur volonté de poursuivre la construction européenne ». Le vote d’un peuple réduit à quatre mots infamants, et la noble Europe poursuit sa route.

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    • kasper // 03.07.2016 à 06h59

      Concernant le 49.3, il ne faut pas perdre de vue que (sauf en cas de cohabitation) le chef de l’exécutif et son gouvernement font souvent la pluie et le beau temps dans le parti qui a la majorité a l’assemblée.C’est a dire que par le jeu des investitures ils tiennent les deputes par les c**illes.

      Autrement dit les deputes sont senses controller ceux qui ont la haute main sur leur carrière. Et ca marche a peu pres aussi bien que les lanceurs d’alerte qui essaient de dénoncer les magouilles de leurs patrons…

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  • Spectre // 03.07.2016 à 01h22

    L’auteur est sacrément gonflé de mettre sur le même plan les opposants à l’Ayraultport et les élites qui se gênent de moins en moins pour préconiser une tyrannie ouverte. Rappelons donc les faits concernant la consultation (et non le référendum) sur l’aéroport NDDL : comme l’avait révélé Le Canard Enchaîné il y a quelque mois, l’exécutif a sciemment choisi la Loire-Atlantique comme périmètre… parce que c’est le seul endroit où les sondages donnaient le oui gagnant (http://www.marianne.net/referendum-notre-dame-landes-si-gouvernement-avait-choisi-autre-echelle-100244013.html).

    Il ne s’agissait donc absolument pas d’un geste démocratique, mais d’une procédure de validation (à replacer de surcroît dans le contexte du jeu tacticien pour habiller l’entrée des Verts à soie au gouvernement). Le pouvoir a posé la question uniquement parce qu’il était assuré qu’il obtiendrait la bonne réponse. La preuve étant d’ailleurs que la consultation n’a aucune valeur juridiquement contraignante ; donc si ç’avait été non, ç’aurait quand même été oui (façon TCE).

    Le refus de cette mascarade est donc tout à fait logique. Si l’exécutif avait réellement voulu jouer la carte de la démocratie, il fallait un référendum à l’échelle nationale, avec débat public et décision contraignante.

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    • Ailleret // 03.07.2016 à 01h31

      C’est sûr, le périmètre départemental n’a pas été choisi par hasard. Concernant un autre projet d’aéroport imposé par les élites, celui de Beauvilliers en Eure-et-Loir (1996-1997), le journal local avait titré sur l’approbation des populations… à partir d’un sondage réalisé à l’échelle du département. Mais les habitants des communes concernées étaient farouchement hostiles au « troisième aéroport parisien », et aux législatives ils ont renvoyé dans ses foyers le député sortant (élu depuis 1973), président de la région Centre, qui avait porté le projet.

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      • yann // 03.07.2016 à 08h23

        Sauf que si vous demandez uniquement aux intéressés locaux personne ne voudrait jamais construire d’aéroport. En effet qui voudrait d’un aéroport juste à côté de chez soi? Sauf que cela n’empêche pas ces personnes de prendre l’avion. Il y a une contradiction entre l’intérêt des individus et celle de la collectivité. Faire piloter la nation uniquement sur l’intérêt égoïste est la meilleure façon de conduire un pays au désastre. On ne construirait plus rien littéralement. À partir du moment où la collectivité décide démocratiquement quelque chose, l’avis des individus ne compte plus quoique vous en pensiez et c’est très bien ainsi.

        Je trouve donc que le parallèle que fait l’auteur entre cette histoire d’aéroport et la prétention des élites à se couper des choix des peuples tout à fait pertinent. C’est la poussé de l’individualisme délirant dans les deux cas qui façonne l’action des individus rois et tyranniques.

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        • Ailleret // 03.07.2016 à 09h29

          « Sauf que cela n’empêche pas ces personnes de prendre l’avion ». Certes, mais l’aéroport de Beauvilliers n’était pas destiné aux populations de la Beauce. Et il faut savoir comment il a été imposé à ces populations : sans consultation et en restant flou sur sa localisation jusqu’au dernier moment. D’autre part, ce ne sont pas quelques communes, mais toute la quatrième circonscription de l’Eure-et-Loir qui a rejeté le député Maurice Dousset aux législatives de mai-juin 1997.

          Enfin, il y avait d’autres sites possibles, et qui plus est volontaires, pour abriter le troisième aéroport parisien, comme Montdidier (Somme) :
          http://www.lesechos.fr/06/06/1996/LesEchos/17162-065-ECH_troisieme-aeroport-parisien–le-site-de-beauvilliers-definitivement-retenu.htm

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        • some // 03.07.2016 à 09h54

          bah …. tout un tas d’affirmations infondées et balancées comme ça pour établir une pseudo fatalité de la tyrannie du peuple par le peuple. A vous lire on dirait presque que l’élite engraissée à coup de pot de vin serait le gentil, l’intelligent, dans cette histoire.

          juste un petit rappel

          démocratie <=> dialogue.

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  • bluerider // 03.07.2016 à 01h27

    à ce splendide isolement des élites s’ajoute leur corollaire paranoïaque ; le jusqu’au-boutisme de l’enrichissement personnel, qui passe par la spoliation des richesses produites. Chaque pays a conforté son système d’évasion fiscale, ses régimes d’exemption, ses exceptions, voire carrément ses réseaux de blanchiment. Luxembourg, Gibraltar, Guernesey et Jersey, Monaco, Andorre, Liechtenstein, Suisse, City, dom tom, et aussi.. le Vatican.. n’en jetez plus ! Denis Robert a été accusé 63 fois (de mémoire) pour avoir osé poser la « question luxembourgeoise » de l’usine de retraitement et de blanchiment d’argent issu des réseaux des élites européennes et mondiales. C’est là et nulle part ailleurs qu’est l’argent, le gros argent, les sommes colossales qui échappent à tout choix d’affectation démocratique? Ce devrait être le sujet numéro 1 des médias. Cet argent manque pour équilibrer les comptes sociaux, développer et entretenir les infrastructures, et surtout permettre de créer les conditions de développement des petites entreprises, si méprisées aussi par cette élite.

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    • Geneviève B 30 // 03.07.2016 à 15h36

      @Bluerider
      Très bien résumé!

      Pour continuer dans votre sens, l’auteur parle « d’irresponsabilité et d’immaturité des élites ». Trop facile comme excuse. Ne tombons pas dans ce piège. En réalité, elles savent très bien ce qu’elles font. Elles protègent leurs intérêts et ceux des lobbies qui les financent. C’est tout. Et de temps en temps, elles font semblant de s’intéresser aux problèmes des citoyens et elles leur « jettent un os ».

      Car, en fait, il n’y a aucun problème économique pour les pays dont sont issues les élites. Ce serait si simple de résoudre ces faux problèmes (chômage, déficits…) Le problème c’est les élites elles mêmes, qui se sont octroyées les richesses et donc ont provoqué ces problèmes via les dérégulations, les paradis fiscaux, la concurrence déloyale…

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      • bozi la mouche // 03.07.2016 à 19h58

        ce matin je discutais avec un militant « nationaliste » pour ne pas dire de nom …vous avez beau lui montré lui démontré les manipulations sur l’immigration en général, comment on fabrique l’exclusion, comment on met de l’huile sur le feu, comment la fraude dites social est ridicule quand on la compare à la fraude fiscal, bref …rien à en sortir…
        un peu comme sur l’Ukraine : Poutine est le méchant ad vitam æternam…

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    • Dominique // 03.07.2016 à 17h15

      « Luxembourg, Gibraltar, Guernesey et Jersey, Monaco, Andorre, Liechtenstein, Suisse, City, dom tom, et aussi.. le Vatican… »
      Tu as oublié le plus beau : le Delaware.

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  • Spectre // 03.07.2016 à 01h32

    Quant au despotisme éclairé dont parle M. de Saint Victor à la fin de l’entretien, rappelons que c’est précisément la conception qu’avait l’abbé Sieyes du régime représentatif… conception que l’on retrouve facilement dans les phrases récurrentes du type “oui, mais parfois les élites doivent forcer le destin/conduire le peuple/faire le bien de la populace contre elle-même” qui pullulent depuis le Brexit.

    C’est bien parce que les élites d’aujourd’hui se croient toujours de droit divin qu’elles basculent si rapidement et aisément dans l’autoritarisme, l’hystérie sécuritaire et le chantage permanent à la menace X ou Y (cf. la façon dont la législation antiterroriste est utilisée chez nous pour faire de la répression politique depuis des mois). Conduire le peuple, ça rappelle d’ailleurs de belles choses quand on traduit ça en italien ou en allemand…

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    • LS // 03.07.2016 à 08h18

      Ces élites ne se croient pas de droit divin. Elles se croient seules détentrices de LA (?!) vérité scientifique. A ce titre, le peuple doit s’y conformer.
      Ce n’est pas de droit divin mais d’une certaine façon c’est encore pire.

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  • Louis Robert // 03.07.2016 à 01h32

    1. « Brexit : le splendide isolement des élites »? — Non pas des « élites » mais du POUVOIR.
    2. « Une pétition – comportant plusieurs centaines de fausses signatures »? — Non, des dizaines de milliers, dont des milliers provenant, apparemment, de la Corée du Nord!? ?
    3. « Eurosceptiques ou europhiles »? — Non, UErosceptiques ou UErophiles.

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    • Eric83 // 03.07.2016 à 09h35

      La pétition qui comporterait de fausses signatures aurait recueilli plus de 3 millions de signatures.
      Hier des manifestations ont eu lieu au RU contre le Brexit mobilisant…40 000 personnes.

      OUAH, quelle mobilisation impressionnante !

      Après plus de 3 mois de lutte en France contre la loi dite travail, les mobilisations dans la rue sont plus fortes que celle d’hier au RU ???

      Nous aurait-on menti et sur le « mouvement » anti-Brexit et sur les millions de signatures de cette pétition ?

        +23

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      • Ailleret // 03.07.2016 à 10h10

        Et encore, 40 000 personnes… selon les médias pro-UE, comme France Info. Les manifestations qui se suivent depuis le 31 mars dans notre pays contre la « Loi Travail » ne bénéficient pas de ce traitement de faveur.

        C’est vrai que les opposants au Brexit sont des gens éduqués, ouverts, tolérants : ils ne font pas de dégâts quand ils manifestent, eux, contrairement aux brutes avinées de la CGT.

        Une idée à creuser : réserver le droit de manifester aux CSP+.

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        • ouvrierpcf // 04.07.2016 à 10h40

          je voudrais bien connaître le contenu des gobelets versés aux brunchs des soirées mondaines de Paris d’Enghien de Monaco connaître combien coutent ces cérémonies d’entre soi faire prendre des mesures d’alcoolémie à leur sortie des mesures de taux de pénétration de substances dopantes pour ces sages bourgeoises et bourgeois du monde des affaires du spectacle des médias ailleret

            +3

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  • ManuUk // 03.07.2016 à 01h45

    Lors d’un deuil ou séparation, il existerait 7 étapes qui n’ont pas d’ordre chronologique, par ailleurs n’apparaissent pas forcément
    – Le choc et le fait de ne pas y croire au résultat du référendum
    – Le déni: le brexit ne pas arriver. Ça ne passera pas au parlement
    – La colère contre les partisans du brexit, les leaders du remain
    – L’isolement: comme dans ce billet de l’élite
    – La culpabilité/regret: pourquoi est-ce que nous avons organisé un référendum ? Le fameux Bregret
    – La dépression: on est foutu, c’est la fin de la civilisation avec la troisième guerre mondiale en Europe
    – Négociation: en fait cela ne va pas se passer, on va rester dans L’UE, mais on va négocier un nouveau traité
    – espoir et la reconstruction: de nouvelles élections vont avoir lieu pour créer un nouveau mouvement politique

    Je suis bien entendu caricatural. Mais ce poste sur L’isolement a fait écho à ses 7 étapes (d’autres en isole 5)

      +18

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    • sergeat // 03.07.2016 à 09h41

      Vous avez oublié l’argent,avec la perte de la contribution britannique ils vont perdre 17 pour cent de leurs revenues.Vont ils diminuer leurs dépenses comme toute personne censée ferait?Vont ils diminuer leurs salaires et indemnités outrancières?Vont ils licencier des fonctionnaires?

        +12

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  • Max47 // 03.07.2016 à 03h51

    Je voudrais réagir à mon tour sur l’impression que donne cet article, que le « référendum » (j’y mets des guillemets) sur Notre Dame Des landes serait comparable au référendum (là il n’y a pas besoin de guillemets) sur le Brexit. La personne interviewée, Jacques de Saint Victor, a au moins le mérite de signaler que « les valeurs juridiques de ces référendums ne sont pas toutes du même ordre », mais malheureusement dans la suite de son raisonnement il ne prend pas sa propre remarque au sérieux et continue comme si de rien n’était.
    En plus du fait que le « référendum » NDDL est bidon de par ses modalités, je voulais donc dire juste ceci : 1) ce sont les mêmes « élites » nationales et européistes qui veulent à tout prix « consolider » l’UE et imposer NDDL : cela participe du même esprit ; 2) celles et ceux qui luttent contre NDDL le font en se référant à une notion d’intérêt général et contre les intérêts particuliers des « élites » qui veulent réaliser ce projet ; 3) il existe un mouvement transnational contre les GPII (grands projets inutiles et imposés) qui dépasse de loin les seuls intérêts particuliers des gens confrontés à tel ou tel projet pas loin de chez eux (voir par exemple http://forum-gpii-2012-ndl.blogspot.fr/ ) ; 4) ce sont les mêmes qui s’opposent à NDDL, et aux oligarchies nationales ou internationales, et à la dictature de l’UE, et au TAFTA, et à la fracturation hydraulique (gaz de schistes), etc etc… Même combat !

      +32

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    • t » // 03.07.2016 à 09h09

      Ce n’est pas facile de résumer ce qui me gêne dans votre raisonnement du « même combat ».
      Vous assimilez le combat contre une oligarchie pour recouvrer la souveraineté du peuple aux combats contre des projets particuliers. C’est compréhensible du point de vue pouvoir mobilisateur, mais il s’agit de combats qui ne sont pas de même nature. Pour donner un exemple, nous pouvons lutter ensemble contre ces oligarchies et être en opposition sur la politique énergétique. Vous (c’est un exemple caricatural), pour la politique négawatt (en gros priorité à la sortie du nucléaire, donc contre un certain type de ce qu’on peut qualifier de GPII) et moi pour la politique négatep (en gros, priorité à la sortie du fossile via l’utilisation du nucléaire et donc pour ces mêmes « GPII »).
      Quant au TPP, j’ai le même genre de gêne face à la notion de « droits des populations » qui me semble pouvoir recouvrir tout et son contraire mais que je comprends d’un point de vue mobilisateur.

        +6

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      • Adrien // 03.07.2016 à 13h22

        Attention tout de même. Chez les zadistes, il n’y a pas un seul point de vue, une seule ligne directrice, comme dans tout mouvement anarchiste.

        Typiquement il y a eu de forte discussion sur la participation au referendum ou pas.

        Tout ça pour dire qu’on peut se reconnaître dans la mouvance zadiste, sans pour autant être d’accord avec tout, que ce soit sur les différents projets inutiles, les modalités d’action, etc.

        Mais cette diversité existe dans tout mouvement citoyen, comme à la CGT. À la dernière manif de Nantes la buvette CGT faisait de la pub pour la ZAD, alors que certaines composantes sont plutôt opposé aux zadistes, comme la CGT mine.

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      • Max47 // 04.07.2016 à 04h03

        t », je vous comprends bien, ainsi qu’Adrien.
        Cependant je persiste et signe.
        Tout d’abord mon intervention visait en premier à réfuter l’idée que la lutte contre NDDL s’apparenterait à une revendication d’intérêts particuliers.
        Ensuite elle visait à re-situer cette lutte dans un ensemble plus général dont, et là est le point important en réponse à votre réponse, les éléments me semblent difficilement dissociables tant la logique qui les unit est forte.
        Vous prenez l’exemple Negatep versus Negawatt, en prenant bien soin de signaler que c’est là une image extrême. Mais il me semble justement que comme beaucoup d’images extrêmes, elle remplit très bien son rôle pour faire comprendre les vrais enjeux, et voici le le fond de ma pensée à ce sujet :
        On ne peut pas être simultanément contre la dépossession de souveraineté et la confiscation de la démocratie, ET pour Negatep. Vous avez pris ici un exemple incluant le nucléaire qui est la négation même de toute démocratie possible (vous reconnaissez d’ailleurs vous-même que Negatep est indissociable des GPII).
        Les opposant à NDDL avec tout leur arrière plan d’espoir d’un autre monde possible incluant une réflexion sur toutes les facettes du problème, me semblent ainsi faire preuve d’une LOGIQUE dont leurs détracteurs ne peuvent pas se prévaloir. Il s’agit de dire non à un même système qui détruit tout, le bocage, la démocratie, la souveraineté etc. Cet ensemble ne peut pas se vendre « par appartements ».

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  • jessim // 03.07.2016 à 04h53

    Ca fait bien longtemps que le l’UE n’est plus l’UE mais bien l’UERSS. Des dirigeants qui n’écoutent qu’eux mêmes et qui ne se réfèrent qu’à des sondages dont le résultat est loin, mais alors vraiment loin de refléter la réalité.

    Maintenant le problème qui va se poser est comment tout cela va finir. Il est clair que les « élites » européennes ne vont pas changer leurs politiques, ils vont continuer a vouloir créer un état fédéral alors que tous ceux qui ont essayés, par le passé à leurs manières, se sont cassés les dents.

    Leurs politiques néo-libérale poussent les gens par millions dans la pauvreté et ça ne pourra pas durer. Si jamais cette pauvreté vient à se fédérer pour le coup, ces élites vivront des heures bien funestes. L’avenir nous dira si cette élite reste aveugle aux revendications…

      +12

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  • Caliban // 03.07.2016 à 04h53

    On aurait aimé que l’auteur soit interrogé sur le contenu des traités européens, qui
    • inscrivent les orientations économiques (Gopé) et dictent les budgets,
    • et privent ainsi les bulletins de vote de tout poids réel dans les politiques publiques

    Le consentement à l’impôt est au moins aussi constitutif de la démocratie que le vote.

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  • Nicolas Anton // 03.07.2016 à 09h44

    Penser une seule seconde que ces mafiocrates sont les élites du peuple est juste hilarant ou tragique. J’observe ces chimies approximatives s’agiter pour conserver leurs privilèges en me demandant comment l’espèce humaine a pu en arriver là.

      +13

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  • Jean Paul B. // 03.07.2016 à 09h59

    Bonjour,
    je crains qu’une fois de plus « l’UE allemande » et ses représentants locaux (Hollande,Renzi,etc.) trouvent le moyen juridique d’annuler le vote négatif des citoyens britanniques comme cela a déjà été le cas avec le référendum grec de l’été 2015.
    L’UE s’est subrepticement et patiemment organisée pour qu’on puisse très difficilement la réformer dans un sens social ou en sortir. Ce faisant elle va pousser inexorablement les peuples qui la composent, vers les partis d’extrême-droite et alors…

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  • Caroline Porteu // 03.07.2016 à 11h18

    Tout ce qui favorise le manichéisme politicien , en particulier les élections primaires , bloquent par définition le débat démocratique . Le bipartisme a été créé dans ce but . Quelque soit le gagnant , il sera sous influence .
    Les structures politiques multipolaires comme la Suisse permettent beaucoup mieux de résister à ces écueils .
    La meilleure illustration en est donnée avec les primaires US , ou désormais , 13% des électeurs américains préféreraient se prendre un météorite sur la figure plutôt que de voter pour l’un des deux candidats .
    Et c’est le système qui permet aux élites de demeurer en place, quelque soit leurs mensonges politiciens

    http://www.directmatin.fr/monde/2016-07-02/13-des-americains-preferent-quune-meteorite-secrase-sur-terre-plutot-que-de-

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  • izarn // 03.07.2016 à 12h13

    La encore une tromperie manifeste de cet universitaire: Ce n’est pas le peuple qui délaisse le « pacte démocratique » (sic), mais l’élite qui bafoue ce pacte!
    Le 49.3 a beau etre « légitime » ou « légal », mais a-t-il un rapport avec la démocratie?
    Le totalitarisme peut etre légalisé et donc légitimé par la loi, mais surtout ne parlons pas de démocratie!
    A force de détruire la démocratie peu à peu, le « pacte démocratique » n’est plus qu’une coquille vide, ou le masque du fascisme moderne.

      +4

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  • Caliban // 03.07.2016 à 12h31

    Un peu de lecture théorique (indispensable pour commencer) : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/fonctionnement/institutions/

    Ensuite vous avez des lectures plus analytiques. Pour répondre à votre question sur qui décide, vous pouvez lire par exemple Raoul Marc Jennar (http://www.jennar.fr/)

    Et ce n’est évidemment pas le « niveau intellectuel » des personnes qui est en cause, mais une lutte d’intérêts entre – pour schématiser – le « haut » et le « bas ».

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  • Fatiha Talahite // 03.07.2016 à 13h15

    Merci de rappeler le postulat fondamental du régime démocratique tel que Rousseau nous l’a enseigné: la Volonté générale qui s’exprime par l’équation: 50 + 1. Mais il faut être cohérent et le défendre partout. Et ne pas soutenir les éradicateurs algériens qui ont interrompu les premières élections législatives démocratiques en 1992 parce que le résultat ne leur convenait pas, ou le Général Sissi en Égypte qui a renversé au bout d’une année un gouvernement démocratiquement élu. Sous prétexte que le peuple n’était pas encore « mûr » pour la démocratie. C’est cela précisément la « révolte » des élites, prétendre se substituer à la volonté populaire, au nom de l’élitisme.

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  • Louis de Constance // 03.07.2016 à 17h32

    Il faut replacer la Constituion de la Ve République dans son contexte historique (De Gaulle, le Discours de Lisieux, le naufrage de la IVe République): le 49.3 est une issue de secours contre l’enlisement, le blocage d’une Loi jugée par l’exécutif comme étant « prioritaire » ; en cela le 49.3 doit être utilisé rarement et prudemment. Ce n’est pas une mesure ordinaire, qui peut être effectivement jugée « anti-démocratique » mais constitutionnelle donc juridiquement viable !

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  • FifiBrind_acier // 03.07.2016 à 18h36

    Ce qui panique les élites, c’est la peur de l’effet domino…Et si cela se passait comme la fin de l’ URSS ? Les accords de Yalta et de Potsdam ont partagé l’Europe en deux zones d’influence, les USA héritaient de la partie occidentale de l’ Europe, les Soviétiques, de la partie Est.

    L’implosion de l’ URSS avait enchanté l’Occident, sans qu’ils imaginent un instant que l’UE pourrait en faire un jour autant … L’UE était déclarée irréversible. Aucun pays n’était sorti de la construction européenne, elle était éternelle…
    Et comme dit l’ auteur « dans certains cercles, on est pour l’ UE, ou pour l’ UE et pi, c’est tout »…

    Mais voilà, le Brexit vient de briser un tabou, l’UE n’est pas éternelle… D’où la panique des élites, qui ont largement profité de la mondialisation et de la financiarisation de l’ économie, (ils sont bien les seuls !) , au point d’en perdre le sens commun, et d’oublier tous leurs beaux discours sur la démocratie…

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  • Gourmel Michel // 03.07.2016 à 23h02

    Jacques de Saint Victor n’est de toute évidence pas du tout au courant du dossier NDDL !
    Notre-Dame-des-Landes 55 % de OUI : « Le référendum était pipé »
    … et même triplement pipé :
    1- Un périmètre de consultation défini arbitrairement sur le département Loire-Atlantique … par l’État PS favorable au projet, qui avait donc choisi exactement ce qui pouvait gagner ; …
    2- Quant au « document officiel d’information », « il ne reprenait pas les arguments des militants et était beaucoup plus proche des pro que des anti-aéroports », il avait été truqué, donc si on veut que les gens y obéissent, il faudrait que le gouvernement qui l’organise soit honnête, mais le PS en est incapable
    §-a) Et en plus, comme d’hab, l’argent pour la campagne était du côté … des riches ….

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  • Gourmel Michel // 03.07.2016 à 23h03

    Suite. Des structures comme Des ailes pour l’Ouest avaient derrière eux une partie du patronat du BTP (Vinci et le Qatar). Nous, nous avons fait campagne avec l’argent des militants. »
    §-b) Toutes les communes concernées par le futur aéroport sont absolument contre, à une majorité écrasante !
    §-c) Les recours ne sont pas épuisés contrairement aux mensonges de Valls et Hollande
    3- ayant peur de perdre, le PS avait dit que le référendum n’était que consultatif, de façon à ne pas y obéir dans ce cas, dans le cas contraire, il est logique que les opposants ne s’y plient pas.
    Comme d’hab, Valls et Hollande ont scié eux-mêmes la branche sur laquelle ils étaient assis, en considérant qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, qu’ils étaient l’autorité et que tout le monde devait leur obéir ! Ils se croient en monarchie despotique absolue !

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    • Tassin // 03.07.2016 à 23h14

      J’ajouterais à l’argumentaire contre le « référendum » NDDL le biais énorme de la question posée.
      Sur les bulletins il était écrit « Êtes-vous pour ou contre le TRANSFERT de l’aéroport de Nantes à NDDL ».
      Or il n’a jamais été question d’un transfert impliquant une fermeture de l’aéroport actuel mais de la construction d’un second aéroport, le premier restant ouvert pour le fret.

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  • christian gedeon // 04.07.2016 à 12h08

    ben dis donc! il en a fallu du temps aux esprits « avancés  » pour comprendre que le Général avait raison sur toute la ligne dès le départ. Pourtant Séguin avait fait la piqure de rappel,et brillamment…les hochets « des » libertés diverses et variées ont bien joué leur sale rôle…et La Liberté s’est fait la malle.

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