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5.avril.20185.4.2018 // Les Crises

Cette hystérie collective risque-t-elle de provoquer une guerre ? Par Alaistair Crooke

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Source : Afrique-Asie, Alaistair Crooke, 27-03-2018

Les nuages de la guerre ne feront-ils que passer ou la tempête va-t-elle faire rage ? Une analyse d’Alastair Crooke.

La haine compulsive des élites occidentales envers le président Poutine surpasse tout ce que l’on a pu voir pendant la guerre froide. En Syrie, en Ukraine, au Moyen-Orient, au Proche-Orient, en Eurasie ; et maintenant cette haine s’est infiltrée jusque dans le Conseil de sécurité, le laissant irrémédiablement polarisé – et paralysé. Cette hostilité s’est également propagée à tous les alliés de la Russie, les contaminant. Elle laisse entrevoir – presque inévitablement – d’autres sanctions contre la Russie (et ses amis) dans le cadre de la loi fourre-tout intitulée « Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act » [Résister aux adversaires de l’Amérique grâce aux sanctions]. Mais la vraie question est : cette hystérie collective risque-t-elle de provoquer une guerre ?

Ed Curtis nous rappelle l’escalade quasi asymptotique des antagonismes au cours des dernières semaines :

« Cela s’est produit alors que les revendications du Russiagate éclataient en morceaux… Dans tout les médias, des grands noms comme le New York Times, CNN, National Public Radio, The Washington Post, The Atlantic et Nation magazine, jusqu’aux publications ‘de gauche comme Mother Jones et Who What Why, la Russie voit les élections de mi-mandat comme une chance de semer la discorde : ‘La Russie voit les élections de mi-mandat comme une chance de semer la discorde’ (NY Times, 13/2) ; ‘L’homme fort russe [Poutine] a réussi l’un des plus grands actes de sabotage politique de l’histoire moderne‘ (The Atlantic, Janvier 2018) ; ‘Les dernières mises en accusation de Mueller montrent que Trump a aidé à couvrir un crime‘ (Mother Jones, 2/16/18) ; ‘Une visite guidée de la Russie pour les réalistes‘ (whowhatwhy.com, 2/7/18) etc. ».

En présentant l’ingérence de la Russie dans les élections présidentielles américaines comme « une attaque contre la démocratie américaine » et donc « un acte de guerre » l’ État profond américain dit implicitement que tout comme l’acte de guerre à Pearl Harbour a entraîné une guerre de représailles contre le Japon, les efforts de la Russie pour subvertir l’Amérique exigent des représailles similaires.

Dans tout le Moyen-Orient – mais surtout en Syrie – il y a suffisamment de points de tension pour une conflagration, avec des conflits naissants ou existants entre la Turquie et les Kurdes ; entre l’armée turque et l’armée syrienne ; entre les forces turques et les forces américaines à Manbij ; entre les forces syriennes et les forces américaines ; entre les forces américaines et l’USAF d’un coté et les militaires russes et les forces aérospatiales russes de l’autre ; entre les forces américaines et les forces iraniennes, et enfin, et non des moindres, entre les forces américaines et les forces iraniennes.

Cela fait un sacré tas de matières combustibles prêtes à s’embraser. Il est clair que tout incident au milieu d’une telle volatilité en phase de compression ne peut que s’aggraver dangereusement. Mais là n’est pas la question. Elle serait plutôt : est-ce que toute cette hystérie anti russe implique que les États-Unis envisagent une guerre délibérée contre la Russie, ou est ce juste en support d’un réaménagement du Moyen-Orient au profit d’Israël et de l’Arabie saoudite ? Les États-Unis provoqueront-ils délibérément la Russie – en tuant des militaires russes, par exemple – pour trouver un prétexte à une action militaire du genre « poing dans la gueule » lancée contre la Russie elle-même – en réponse à la provocation américaine ?

Une guerre par inadvertance est une forte possibilité, bien sûr : Israël et l’Arabie saoudite connaissent tous deux des crises de leadership national. Israël peut aller trop loin, et l’Amérique peut aussi aller trop loin dans son désir de soutenir Israël. En effet, la présentation constante du président américain comme étant une marionnette de Poutine est faite, bien sûr, pour pousser Trump à prouver le contraire – en autorisant certaines actions contre la Russie – à l’encontre de ses meilleurs instincts.

Lors de la conférence de Munich sur la sécurité, le Premier ministre Netanyahou a déclaré :

« Depuis un certain temps, je mets en garde contre ce développement [le prétendu plan de l’Iran pour former un axe chiite]. J’ai dit clairement, en paroles et en actes, qu’Israël a des lignes rouges qu’il fera respecter. Israël continuera d’empêcher l’Iran d’établir une présence militaire permanente en Syrie… Nous agirons sans hésiter pour nous défendre. Et nous agirons, si nécessaire, non seulement contre les mandataires de l’Iran qui nous attaquent, mais contre l’Iran lui-même. »

Puis, pendant la même conférence, le conseiller à la sécurité nationale américain, H.R. McMaster, a mis en gardesamedi contre les efforts accrus de l’Iran pour soutenir ses mandataires au Moyen-Orient, affirmant que le « temps est venu » d’agir contre Téhéran.

Mais qu’est-ce que McMaster veut dire par « le temps est venu d’agir » ? Encourage-t-il Israël à attaquer le Hezbollah ou les forces liées à l’Iran en Syrie ? Cela conduirait presque certainement à une guerre à trois ou quatre fronts pour Israël ; pourtant, il y a de bonnes raisons de croire que l’establishment de sécurité israélien ne veut pas risquer une guerre sur trois fronts. McMaster pensait peut-être davantage à une guerre hybride à spectre complet, ou guerre COIN, mais pas à une guerre conventionnelle, d’autant plus qu’Israël ne peut plus, après l’abattage de son F16, être sûr de sa domination aérienne, sans laquelle il ne peut pas espérer l’emporter.

Alors que de hauts responsables israéliens se plaignent de l’écart entre la rhétorique et l’action américaine, le général Josef Votel, commandant du Centcom, a déclaré explicitement, confirmant sa position divergente lors d’une audition au Congrès le 28 février, que « contrecarrer l’Iran n’est pas l’une des missions de la coalition en Syrie ».

Revenons à l’hystérie russe. Nous ne pensons pas que la Syrie soit un lieu pratique pour une guerre choisie, autant pour les États-Unis que pour la Russie. Les deux sont circonscrits par les réalités de la Syrie. Les forces américaines ne sont pas nombreuses : elles sont isolées et dépendent d’alliés – les Kurdes – qui sont en minorité dans cette partie de la Syrie, qui sont divisés et qui ne sont pas appréciés par la population arabe. Et les forces russes se composent principalement d’un maximum de 37 avions, et un petit nombre de conseillers russes et les lignes de ravitaillement russes sont étirées donc vulnérables (dans le Bosphore).

Non, l’objectif des États-Unis en Syrie se limite à nier tout succès politique aux présidents Poutine ou Assad. Ce n’est qu’un simple comportement de mauvais perdant. L’occupation américaine du nord-est de la Syrie consiste principalement à cracher au visage de l’Iran, c’est-à-dire à poursuivre une guerre COIN contre un vieil ennemi américain.

Et en même temps, au niveau géostratégique, l’Amérique a précisément essayé de « désarmer » les défenses nucléaires russes et de prendre l’avantage en se retirant du traité antimissile balistique et en entourant délibérément les frontières russes avec des missiles anti-balistiques (le traité ABM prévoyait un seul site sur son propre territoire – pour chaque partie – qui serait protégé contre toute attaque de missiles). La stratégie américaine a effectivement laissé la Russie nue, au sens nucléaire. Et c’était clairement son intention. « Avec la mise en place du système mondial de missiles ABM étasunien, le nouveau Traité START (Traité sur la réduction des armements stratégiques) n’a plus de valeur et l’équilibre stratégique [a été] rompu », a déclaré hier le président russe Vladimir Poutine dans son discours sur l’état de la nation.

Puis, alors que le « quatuor de généraux » (en fait, le général Petraeus fait partie du trio de généraux occupant la Maison Blanche) ayant usurpé la politique étrangère étasunienne à la prérogative du président et de son contrôle, la politique de défense américaine s’est métamorphosée en quelque chose qui va bien au-delà de la « guerre froide »en quelque chose de beaucoup plus agressif – et dangereux : un précurseur de la « guerre chaude ».

Depuis le Strategic Statement [déclaration de stratégie] qui faisait de la Russie et de la Chine des « rivaux et concurrents » la Defense Posture Statement [Déclaration sur la posture de défense] a élevé ces derniers du statut de simples rivaux à celui de « puissances révisionnistes » c’est-à-dire des pays rebelles voulant renverser l’ordre mondial par la force militaire (la définition d’un pouvoir révisionniste). Cette Déclaration évalue que le danger posé par la concurrence de ces grandes puissances se situe au-dessus du danger du terrorisme, en faisant une menace primordiale pour l’Amérique, et laissant entendre qu’il fallait faire face à cette menace « révisionniste » pour l’ordre mondial dirigé par les Américains. Les généraux américains se sont plaints que leur ancienne domination mondiale incontestée du ciel et du terrain était érodée par la Russie qui agit comme un « incendiaire » [de la stabilité] tout en se présentant comme les « pompiers » [en Syrie]. La domination aérienne de l’Amérique doit être réaffirmée, a sous-entendu le général Votel.

Mais en un surprenant bouleversement de cette stratégie d’encerclement par des missiles que l’Amérique cherche à imposer à la Russie, le président Poutine a annoncé le 2 mars :

« Ceux qui, depuis 15 ans, alimentent la course aux armements, recherchent des avantages par rapport à la Russie, imposent des restrictions et des sanctions illégales du point de vue du droit international afin d’entraver le développement de notre pays, notamment dans le domaine de la défense, doivent entendre ceci : tout ce que vous avez essayé d’empêcher par cette politique a eu lieu. Vos tentatives de contenir la Russie ont échoué. »

Le président russe a annoncé une série de nouvelles armes (y compris de nouveaux missiles à propulsion nucléaire invulnérables à toute défense antimissile, des armes hypersoniques et des drones sous-marins, entre autres) qui ramènent remarquablement la situation au statu quo d’avant – une situation de destruction mutuelle assurée (MAD), si l’OTAN envisageait d’attaquer la Russie.

Il a aussi déclaré qu’il avait averti à plusieurs reprises Washington de ne pas déployer de missiles ABM autour de la Russie – « Personne ne nous a écoutés : [mais] maintenant écoutez nous ! ».

Il a ajouté : « Notre doctrine nucléaire dit que la Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires uniquement en réponse à une attaque nucléaire ou à une attaque avec d’autres armes de destruction massive contre elle ou ses alliés, ou à une attaque conventionnelle contre nous qui menacerait l’existence même de l’État.

Il est de mon devoir d’affirmer ceci : toute utilisation d’armes nucléaires contre la Russie ou ses alliés, qu’elle soit petite, moyenne ou autre, sera traitée comme une attaque nucléaire contre notre pays. La réponse sera instantanée − avec toutes les conséquences qui s’en suivront. »

Le président Poutine a souligné qu’il ne menaçait pas l’Amérique et que la Russie n’avait pas non plus d’ambitions revanchardes. C’était plutôt que la Russie utilisait simplement la seule langue que Washington pouvait comprendre.

Le discours de Poutine, accompagné d’images des nouveaux armements russes, explique au moins en partie ce qui se passe à Washington : la récente folie de dépenses qui touche l’Amérique. Le Pentagone doit avoir (un peu) eu vent des avancées de la Russie – d’où l’énorme augmentation du budget de la Défense prévu pour cette année, et encore 9% l’année prochaine, et un engagement non budgétisé pour financer une nouvelle flotte de sous-marins nucléaires, un remplacement du système de missiles Minuteman, et le développement de nouvelles armes nucléaires (tactiques) (coûts non spécifiés).

La dépense sera énorme pour le gouvernement américain. Mais la Russie a déjà pris la tête, et l’a fait avec une dette publique qui n’est montée qu’à 12,6 % du PIB nominal, alors que la dette américaine est déjà de 105 % du PIB (avant que la modernisation des armes n’ait commencé). Le président Reagan est crédité d’avoir brisé l’URSS économiquement en l’obligeant à une course aux armements, mais c’est maintenant les États-Unis qui sont vulnérables face à une montagne de dettes − si les États-Unis veulent vraiment inverser la « surprise » de printemps de Poutine et (s’ils le peuvent) restaurer leur primauté conventionnelle et nucléaire sur le monde.

L’Amérique fait donc face à ce choix : soit redéfinir sa relation avec la Russie (c’est-à-dire poursuivre la détente) soit risquer de faire face à un besoin d’emprunt qui entamera la crédibilité du dollar. Par culture, les États-Unis ont l’habitude d’agir militairement « où, quand et comment » ils décident de le faire. Ils seront probablement culturellement incapables de s’abstenir de cette habitude bien ancrée. Par conséquent, la faiblesse du dollar et la hausse des coûts du service de la dette semblent inévitables. Les rôles semblent donc s’inverser par rapport à l’ère Reagan. À l’époque, c’est la Russie qui a dépassé ses propres limites financières en essayant de rattraper les États-Unis. Maintenant, il se pourrait que cela soit l’inverse.

L’hystérique rhétorique anti-russe se poursuivra – car elle est si profondément enracinée qu’elle en est devenue un « acte de foi » il semble donc probable que l’Amérique devra reconsidérer sa position avant de provoquer davantage la Russie en Syrie. Mais si l’Amérique n’est plus disposée à « faire saigner le nez russe » à cause de l’escalade en Syrie, alors ses avant-postes militaires isolés et vulnérables dans l’est de la Syrie perdront une grande partie de leur utilité, ou commenceront à subir des pertes, ou les deux.

Il reste maintenant à savoir ce que la tentative russe de « dire la vérité face au puissant » aura comme effet sur la politique américaine à l’égard de la Corée du Nord. Les « généraux » américains n’aimeront pas le message du président Poutine, mais il y a probablement peu de choses qu’ils peuvent faire à ce sujet. Mais la Corée du Nord est une autre affaire. Quand la Grande-Bretagne, au moment de sa faiblesse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voulait que le monde sache qu’elle restait forte (même si les signes de son affaiblissement étaient évidents pour tous) elle chercha à démontrer que son pouvoir valait encore quelque chose par le biais de la désastreuse campagne de Suez. Espérons que la Corée du Nord ne devienne pas le « moment Suez » de l’Amérique.

Alastair Crooke

Source : Afrique-Asie, Alaistair Crooke, 27-03-2018

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Fabrice // 05.04.2018 à 05h53

Une question me vient souvent à l’esprit est-ce réellement une hystérie ou sommes nous comme en 1914 devant une panique des élites qui s’aperçoivent qu’elles perdent la main devant ce qu’elles appellent une montée du populisme et qui devant le risque de voir la pression devenir trop forte l’oriente vers un ennemi (fut-ce t’il imaginaire ou presque) peu importe le coût humain d’un tel conflit ?

28 réactions et commentaires

  • Fabrice // 05.04.2018 à 05h53

    Une question me vient souvent à l’esprit est-ce réellement une hystérie ou sommes nous comme en 1914 devant une panique des élites qui s’aperçoivent qu’elles perdent la main devant ce qu’elles appellent une montée du populisme et qui devant le risque de voir la pression devenir trop forte l’oriente vers un ennemi (fut-ce t’il imaginaire ou presque) peu importe le coût humain d’un tel conflit ?

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    • Charles Michael // 05.04.2018 à 09h15

      Fabrice,
      La comparaison assez répandue avec 1914 me semble faire partie de la vaste opération de désinformation  » ayez peur  ».
      Putin a remis les pendules du MAD à l’heure: 15 années de Mutuelle Destruction Assurée.

      Par contre je vous rejoint tout à fait sur le rôle de la propagande hystérique bien orchestrée pour garder les déplorables en ligne et qu’aucune nation égarée ne quitte le troupeau des moutons condamnés à l’ordo-libéralisme, l’austérité et les ukases de Bruxelles.

      L’ Allemagne de Merkel domine les politiques intérieures de l’UE.
      Les USA de Trump continueront le racket OTAN, type F-35 en pire évidement: 2 % du PIB pour les budgets militaires.

      la Chine a lancé le petro-yuan, le front financier est activé.

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    • Ohlala // 05.04.2018 à 12h06

      Les « élites « occidentales ne paniquent pas spécialement elles tentent de se préparer et de répondre à un probable retournement des puissances Chine /US. Les « élites  » étasuniennes veulent à tout prix empêcher les alliances eurasiatiques et se garder l’Europe comme larbin, pas uniquement les alliances concernant les russes, qui eux par contre sont les mieux armés d’Europe et d’Asie.

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    • Louis Robert // 06.04.2018 à 00h58

      La panique du Pouvoir hégémonique de l’Empire (USA+UE+OTAN… + les miettes, 15% de l’humanité) tient au fait que ce Pouvoir est en crise aiguë depuis des décennies, qu’il est en déclin et ne peut plus repousser l’échéance de l’effondrement bien longtemps encore… tandis que la Russie, la Chine etc. (cela dépasse un modeste populisme!) s’affirment de plus en plus fortement dans un monde désormais multipolaire où le 85% restant de l’humanité réclame sa juste place dans un monde pour tous. On comprend que ce Pouvoir qui a dominé et exploité notre monde depuis plus de 200 ans devienne hystérique devant la perspective de devoir partager ce qu’il considère « son » monde, et ce faisant perde ses privilèges. Se reconnaître créatures du néant leur est difficile, à vrai dire très pénible.

      Je parie sur 85% de l’humanité.

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  • Nerouiev // 05.04.2018 à 06h05

    On ne peut pas dire grand chose contre ce texte sauf une chose qui me paraît importante, c’est un discours d’élite atlantiste comme si le peuple n’avait pas son mot à dire. Côté Occident les élites ne sont élues qu’avec une faible majorité montrant une certaine division des gens où une partie commence à comprendre, avec le discours de Poutine, qu’on n’est plus en sécurité chez soi malgré tous les investissements militaires américains ruineux.
    Il me semble donc que ceci pourrait être un frein à l’agressivité atlantiste face à une ouverture plus raisonnable à l’Est. D’autant que les résultats benefiques guerriers sont de plus en plus rares côté Américain.

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  • tchoo // 05.04.2018 à 06h24

    Mal élu certes avec une légitimité très érid8qui n’empêche pas les mal élus de suivre aveuglément les choix de ses maitres et particulierément le président français qui met notre pays dans une position vis a vis de la Russie imbécile et totalement irréaliste.
    Ce suivisme aveugle est des plus dangereux pour nous qui avons tout à perdre dans une confrontation. Il n’y a qu’à voir les conséquences des sanctions

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  • Dono // 05.04.2018 à 08h40

    Peut-être sommes nous dans une situation semblable à la période juste avant la grande guerre…les bouleversements économiques et politiques amènent à un conflit si la volonté de paix n’est pas présente…Or les anglo-américains n’aiment que la violence!! Ce sont les occidentaux les violents et les barbares à travers l’histoire récente!
    Nous serons perdants face à la Chine, je n’en doute absolument pas.

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    • Crousse pilippe // 11.04.2018 à 23h24

      De toute façon,ce genre de conflit ne convient que seulement aux politiciens élus ou imposés ( Macron),et aux personnes aisées,qui peuvent se faire protéger par des gardes privés, jamais au peuple ,qui subit toujours les conséquences, assassinés,et irresponsables des politiciens de tous bords

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  • Fougnard // 05.04.2018 à 08h58

    La question de Fabrice est importante (préparation d’une guerre de diversion contre les « populismes »). La préparation elle-même est une diversion puisqu’elle occupe l’esprit des gens qui autrement sentiraient la tondeuse passer sur leur dos et se décideraient peut-être que trop c’est trop, que les tondeurs se sont assez gavés et qu’il est temps de reprendre les choses en main.
    Les tondeurs sont les élites ou les copains des élites, celles qui ont été mal élues et qui s’en fichent éperdument.
    Fichons nous éperdument de ce qu’ils peuvent raconter dans leurs journaux et leurs télés, qui ne sont que les fidèles toutous de ces voleurs, des raconteurs d’histoire où les bons et les méchants sont toujours les mêmes. Ces racontars en passe d’être labellisés par un consortium de déontologues, avec Google comme déontologue en chef ! On pourrait se tordre de rire si l’affaire n’était pas aussi sérieuse.

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    • Catalina // 05.04.2018 à 18h59

      Fougnard,

      Franchement, je me suis absentée presque un an de France et je ne vois aucun signe que l’idée d’une grande guerre effleure les gens, c’est désespérant alors même que l’époque est plus dangereuse que lors de la crise des missiles de Cuba. Donc, non, je ne suis pas d’accord, aucune peur d’une telle catastrophe ne semble assombrir les cerveaux lessivés des zombies-pokémonisés-aietruk !

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      • Tunkasina // 10.04.2018 à 11h19

        Vous avez bien raison. Les Français semblent bien peu inquiets de leur destin commun. Et sont devenu un des peuples les moins belliqueux du monde (je parle bien du peuple, pas du sommet).

        Si demain il devait y avoir une guerre, je parie pas un copek sur nous.

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  • Gérard Bochet // 05.04.2018 à 09h56

    Le texte ci-dessus est antérieur à deux évènements:
    1- une prise de position chinoise parue dans Global Times le 2 avril:
    http://log.antipresse.net/post/affaire-skripal-la-chine-fustige-les-occidentaux
    Si il s’avère que ce médium est un organe « non officiel » du gouvernement chinois, on doit entendre les mouches voler dans certains bureaux ministériels, vu que le ton de l’article est tout sauf diplomatique.
    Depuis une déclaration officielle a mis un peu d’huile dans les rouages:
    https://fr.sputniknews.com/international/201804031035779626-chine-skripal-pekin/

    2- https://www.le-vaillant-petit-economiste.com/2018/04/04/la-chine-contre-attaque/
    Sur le fonds de la place du dollar et de la domination états-unienne à travers sa monnaie. Voilà une décision qui va, si elle est avérée, chambarder les rapports de forces mondiaux. Quelqu’un a des informations et des avis sur cet évènement?

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    • moshedayan // 05.04.2018 à 13h23

      Merci pour ce lien. La réponse chinoise est claire et elle remet à sa place de « mensonge d’Etat » les propos de Le Drian sur cette affaire, lorsqu’il était invité le matin à la radio RTL (où ce dernier se permettait, avec l’accord du président Macron, d’accuser clairement la Russie)
      Je pense que le président Macron s’apprête à annoncer qu’il renonce à son prochain voyage à Moscou, pour ne pas subir l’affront de s’expliquer sur les accusations qu’il a portées envers la Russie -à savoir ses dirigeants.
      A n’en pas douter Vladimir Poutine a bien l’intention de demander des explications et le fera savoir, ( souvenir de Versailles et de la petite crânerie de Macron devant les journalistes sur Sputniknews).

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    • julya // 05.04.2018 à 22h57

      Ah les chinois les rois de la paix bien sûr surtout dans la mer de Chine ! Surtout avec un président élu à vie.
      Je vous conseille de déménager dans ce charmant pays

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      • Theoltd // 06.04.2018 à 20h45

        Il y a énormément d’expatriés en Chine, notamment a Shanghai. La vie y est extrêmement agréable. Le business dynamique et enthousiasmant. Il faut de temps en temps penser qu’il existe d’autres univers, d’autres pays.

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      • marc mennesson // 07.04.2018 à 04h27

        chère Julya ,

        Ici , dans cet occident que vous semblez aduler, nous ne sommes désormais plus en démocratie mais bien en oligarchie ( Je vous rappelle l’étymologie du mot :  » Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d’individus constituant soit l’élite intellectuelle (aristocratie), soit la minorité possédante (ploutocratie), ces deux aspects étant fréquemment confondus » ….
        Avant donc , de donner des leçons au reste du monde , nous ferions bien de balayer déjà devant notre porte , nous interroger , nous remettre en cause car notre « modèle » occidental est bien malade ;

        Quant aux agissements de la chine en mer de Chine , cette dernière ne fait que défendre ses propres intérêts et préserver sa zone d’influence .Quoi de plus normal face à un empire US qui détient le record de nombre de bases militaires dans le monde et en manoeuvres d’encerclement du pays du soleil levant .

        Il va falloir accepter cette nouvelle « configuration » multipolaire du monde et ça , Washington et ses valets Européens ont du mal à l’accepter , voire s’y refusent .
        la menace actuelle pour la paix du monde vient de l’Empire US . Pas de la Chine ni de la Russie . Mais cette affligeante réalité n’est évidemment pas claironnée par nos médias mainstream, aux ordres de quelques milliardaires , vendeurs d’armes pour certains .

        A méditer je pense , chère Julya , vous ne trouvez pas ? .

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      • blabla // 10.04.2018 à 15h20

        Chère Julya,

        les Chinois ont décidé d’exercer leur autorité à leur porte et, surtout, de ne pas laisser un voisin très lointain y faire sa loi et y faire défiler ses armes en continu.

        C’est affolant pour ceux qui en profitaient, plutôt intéressant pour ceux qui en pâtissaient.

        Quant à la présidence à vie, il n’a fait que supprimer la non rééligibilité du poste. Il n’y a pas plus de limite écrite pour les postes de président français ou pour ceux de premier ministre du Royaume Uni ou d’Allemagne…

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  • Michel Ickx // 05.04.2018 à 10h09

    Question :
    qu’est-ce qui est le plus inquiétant :

    – vous êtes persuadé qu’un inconnu vous menace ?
    ou,
    -un enfant irresponsable joue avec une grenade dégoupillée en votre présence? »

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  • Yann // 05.04.2018 à 12h37

    comme escompté, l’ordre occidental et des puissances les plus capitalistes est d’une violence inouïe ; il s’en prend à des degrés divers à tout ce qui peut constituer une concurrence, une manne terrestre, économique, financière, énergétique : les pays traditionnellement pillés et honnis (l’Afrique, l’Orient, la Russie qu’il n’aimait déjà pas avant l’heure soviétique) et le plus grand nombre de gens possible au sein de ses propres populations

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    • julya // 05.04.2018 à 23h05

      Yann
      « des puissances les plus capitalistes »
      Il y a plus de milliardaires en Chine qu’aux US
      S’agissant de la Russie c’est un pays capitaliste assez mafieux
      Comique

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    • blabla // 10.04.2018 à 15h21

      Oui, ils ont théorisé la guerre préventive pour sauver la (leur) paix

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  • Chris // 05.04.2018 à 12h52

    L’hystérie autour de l’affaire Skripal aurait pour but d’inciter les pays membres de l’OTAN à « travailler à une définition de ce qui pourrait déclencher l’Article 5″ du traité fondateur de l’Alliance atlantique, qui prévoit que les pays membres volent au secours d’un allié en cas d’agression ».
    Une énième tentative pour contenir la « menace russe » contre les intérêts américano-atlantistes.

    Perso, je vois assez bien les Ukrainiens, voire Bulgares avoir fourni le poison.

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    • Chris // 05.04.2018 à 15h45

      Une annonce qui ne fait que renforcer la thèse de la mise en scène britannique pour déstabiliser la Russie et l’humilier :
      https://francais.rt.com/international/49460-fille-serguei-skripal-annonce-etre-reveille-semaine-aller-mieux

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    • moshedayan // 05.04.2018 à 18h38

      Les suppositions vont bon train, il vaut mieux attendre. Les Ukrainiens de l’Ouest sont intéressés aux provocations, mais il faut le prouver ici. Les Bulgares n’ont pas d’intérêt actuellement dans une telle affaire, ils n’ont pas une opinion stable aujourd’hui (même si pour les Russes, leurs dirigeants « royalistes » (germanophiles) ont toujours trahi la cause slave de 1914 à 1944), la population est plutôt elle russophile. Il ne faut pas leur mettre toujours sur le dos cette tradition du poison, du parapluie, etc…Et surtout, la Bulgarie fait partie des rares pays qui n’ont pas expulsé de diplomates russes.

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  • vinel // 07.04.2018 à 01h06

    Si la Russie est gravement attaquée et faiblissante,la chine son voisin,entrera en lice.
    Si la Russie tombait dans les fourches de l’OTAN la Chine se trouverait encerclée.Les USA developpe une ceinture militarisée par leur marine dans le pacifique.
    Une stratégie mondiale se essaie de se développer.Les US,l’empire consideré que ce qui n’est pas acquis à sa cause est conter lui.
    Il reste une inconnue silencieuse qui s’arme,c’est l’Inde,1 milliards d’humains.

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  • RGT // 07.04.2018 à 13h48

    « une attaque contre la démocratie américaine » et donc « un acte de guerre »…

    Sans vouloir me montrer tatillon, il me semble que le champion toutes catégories de l’ingérence dans les affaires des autres pays n’est pas la Fédération de Russie…

    Les peuples du moyen-orient, d’Amérique du sud, d’Amérique centrale , d’Asie du sud-est et même de la planète entière devraient porter plainte devant un nouveau « Nuremberg » pour faire condamner les pires criminels de guerre que cette terre n’ai jamais porté.

    On appelle ça du « foutage de gueule » quand on est poli.

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  • Hervé Fuyet // 10.04.2018 à 14h06

    La situation est très inquiétante! Souvenons-nous de l’attentat anarchiste contre l’archiduc Ferdinand à Sarajevo qui a enclenché un mécanisme aboutissant au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

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