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15.avril.202215.4.2022 // Les Crises

Changement climatique : les moins responsables en souffriront le plus

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C’est peut-être la chose la plus étrange qui soit dans notre monde déjà trop étrange : la plus grande crise que l’humanité ait jamais connue ne fait pratiquement jamais la une des journaux. En l’espace de trois décennies, un nombre ahurissant de 1,2 milliard d’êtres humains pourraient être chassés de chez eux en raison de l’urgence climatique grandissante.

Source : Tom Dispatch, Jane Braxton Little
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Tom Engelhardt :

Oui, les crises immédiates de notre monde, comme la plus récente, la désastreuse invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, font les gros titres 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant des semaines. Et il est vrai que tout ensemble d’événements qui envoie des millions d’entre nous en exil à l’intérieur ou à l’extérieur de notre pays, comme cela est devenu trop habituel sur notre planète, doit et c’est normal faire l’objet d’une attention particulière. Mais si nous replaçons tout cela en contexte, on estime qu’en l’espace de trois décennies, un nombre ahurissant de 1,2 milliard d’êtres humains pourraient être chassés de chez eux en raison de l’urgence climatique grandissante.

Bien sûr, comme nous le rappelle aujourd’hui Jane Braxton Little, une habituée de TomDispatch qui vit toujours à Greenville, une ville du nord de la Californie dévastée par les incendies, le changement climatique a déjà bel et bien commencé et il a détruit des vies dans le monde entier. Que cela se traduise par un incendie, une inondation ou une catastrophe météorologique, et les journaux télévisés sont trop heureux de nous montrer la calamité (et les survivants en pleurs, cela fait de si belles photos).

Mais qu’en est-il de la cause même de tout cela, le changement climatique en lui-même ? Pas de chance. La tragédie en cours, permanente et qui ne cesse de s’aggraver, qui pourrait un jour tout simplement détruire toute vie humaine telle que nous la connaissons, suscite étonnamment très peu d’attention ici (à moins que le marchand de charbon Joe Manchin ne vote, d’une manière ou d’une autre, contre ce qui pourrait être une solution). [Joe Manchin est sénateur démocrate et en 2017, il a salué la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Trois ans plus tard, il a questionné le retour dans l’accord décidé par Joe Biden. Il a également critiqué le président démocrate sur son choix d’arrêter l’oléoduc Keystone. Il contribue en 2021 à empêcher l’adoption d’un programme de réductions des émissions de gaz à effet de serre, NdT]

Ce n’est que récemment que le Groupe d’experts intergouvernemental de l’ONU sur l’évolution du climat, qui fait autorité en la matière, a publié son dernier rapport dévastateur, rédigé par un millier de scientifiques, sur ce que nous sommes en train de nous infliger à nous mêmes. La crise des événements en Ukraine a pratiquement empêché qu’il soit remarqué. Pourtant, la version qu’il donne des événements à venir aurait dû faire les gros titres en caractères gras et soulignés, dans la mesure où, si les effets de la surchauffe de la planète ne sont pas atténués rapidement, d’ici 2050, au moins 183 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim, et ce n’est que le début d’une longue liste de possibles cauchemars à venir.

Ici, à TomDispatch au moins, le changement climatique fait les gros titres. Aujourd’hui, par exemple, on peut apprendre de Little, elle qui a vécu ses effets de près, comment nous allons être « pris dans le tourbillon » du climat que nos sociétés, sempiternelles consommatrices de combustibles fossiles (et les grandes entreprises énergétiques qui ont fait fortune grâce à elles) continuent de fabriquer. Tom

Dans le tourbillon du coup de fouet

Ceux qui contribuent le moins au changement climatique sont aussi ceux qui en souffrent le plus

Greenville, Californie – La neige a commencé à tomber le 24 décembre, de gros flocons duveteux qui faisaient comme de la dentelle sur nos moufles avant de fondre. En quelques heures, elle avait recouvert les cendres, les cheminées en briques, ruines abandonnées par les flammes ainsi que les vestiges des toitures éparpillées jonchant ma ville incendiée. Des monticules blancs ont rapidement adouci le décor des voitures carbonisées omniprésentes, tandis que même les arbres brûlés, qui se dressent jusqu’au sommet des collines, ont été recouverts d’une bienveillante magie hivernale.

Toute trace d’eau aurait été la bienvenue. Au cours des sept mois qui ont suivi l’incendie de Dixie, qui a détruit Greenville et plusieurs autres communautés rurales dans les montagnes de la Sierra Nevada, au nord de la Californie, la sécheresse qui a conduit à ce désastre de feu est allée crescendo. Le mois d’octobre a apporté quelques brefs épisodes de pluies abondantes, mais novembre et décembre ont de nouveau connu des périodes sèches. Le sol qui aurait dû être humide était aussi desséché que l’air, dont l’humidité atteignait difficilement les 10 %. Dans une brume de poussière, nous avons regardé les bulldozers qui emportaient les murs en ruines – ce qui avait été des maisons il n’y a pas si longtemps – vers de gigantesques camions à benne. Même les arbres qui avaient survécu avaient un aspect fané. Et voilà qu’il y avait de la neige – pour Noël ! Nous l’avons saluée avec des cœurs aussi grands ouverts que les bouches des enfants qui goûtent aux flocons qui tombent.

Greenville, ma ville d’adoption de 46 ans, avait été dévastée par une catastrophe liée au changement climatique. Provoqué par la négligence de Pacific Gas & Electric (PG&E), l’incendie Dixie a brûlé près d’un million d’hectares [Le Dixie Fire, second plus grand incendie de l’histoire de la Californie, est un feu de forêt qui a duré de mi-juillet jusqu’à fin septembre 2021, attisé par une chaleur étouffante, une sécheresse alarmante et des vents continus, NdT], soit la distance, si on prend la peine de la mesurer, qui va de Philadelphie à New York.

Le 4 août, un pyrocumulus s’est affaissé sur la crête au-dessus de l’ancienne communauté ruinée de la ruée vers l’or où je travaillais, et s’est transformé en braises rouges qui sont tombées sur une zone de plusieurs kilomètres carrés. Les arbres se sont transformés en torches géantes. Les flammes ont dévalé la montagne voisine, filant à toute allure au travers des denses forêts laissées à l’état sec de squelettes (après un siècle d’extinction malavisée des incendies) par une troisième année de sécheresse. Il a fallu moins de 45 minutes à ce brasier pour raser le centre-ville historique vieux de 160 ans, y compris mon bureau de journaliste situé au deuxième étage du plus vieux bâtiment du coin. Près de 800 maisons sont parties en fumée. Au cours des quatre mois suivants, nous nous sommes rassemblés en deuil par deux ou trois dans les bureaux de poste et les magasins des villes voisines, nous consolant mutuellement.

Et voilà, on était à Noël et il neigeait ! Nous nous sommes relâchés et avons fait la fête au milieu des ruines.

Nous étions loin de nous douter que, sous l’effet du réchauffement de notre planète, nous allions passer de la sécheresse au déluge. Des jours plus chauds et des nuits plus chaudes ont transformé nos schémas météorologiques en spirales extrêmes, faisant osciller des régions entières du monde entier entre les températures les plus chaudes qu’elles aient connues et les plus froides, les faisant passer d’incendies dévastateurs à des inondations désastreuses. Nous sommes là dans un territoire inexploré et, selon les scientifiques, il s’agit d’un aperçu malheureusement bien sombre de l’avenir que nous sommes en train de nous fabriquer.

Au quatrième jour de neige ininterrompue, notre euphorie était retombée. L’électricité vacillait. L’Internet était pratiquement coupé. Nous avons pelleté la neige de nos marches, puis des chemins menant à nos voitures, pour les retrouver de nouveau recouverts. Les allées étaient un défi et les routes périlleuses (si encore elles étaient ouvertes). La neige s’accumulait dans la Sierra Nevada, ce gigantesque bloc de granit en pente qui se trouve à la frontière de l’État du Nevada.

Au lac Tahoe, à 120 kilomètres au sud, 5,5 mètres de neige se sont accumulés sur des résidences secondaires de luxe, faisant s’effondrer les terrasses et mettant à rude épreuve les équipes municipales de déneigement, peu aguerries par des années d’hivers doux. L’autoroute 80, passage principal pour traverser les montagnes, a été fermée pendant trois jours à cause des tempêtes qui ont fait de décembre le troisième mois le plus enneigé des annales et le mois de décembre le plus enneigé de tous les temps. Ces tempêtes ont catapulté le niveau des précipitations de l’État à 258 % de sa moyenne pour cette période de l’année. Les responsables de l’eau en Californie étaient fous de joie, nous faisant l’annonce que c’en était fini de notre période de sécheresse longue de trois ans.

Et puis, bien sûr, il y a eu une fin. Les précipitations, de quelque sorte qu’elles soient, ont tout simplement cessé. Le mois de janvier a été le plus sec jamais enregistré dans certaines parties de l’État, il en a été de même dans la majeure partie du Nevada, de l’Utah et de l’ouest du Colorado. Le mois dernier a été le mois de février le plus sec depuis 128 ans, selon un groupement de plusieurs organismes chargés de surveiller les phénomènes de sécheresse. Et voilà la vérité : en laissant les émissions de gaz à effet de serre augmenter dans l’atmosphère en raison de la combustion de combustibles fossiles, nous ferions mieux de nous habituer à ce genre de phénomènes. Selon les scientifiques, d’ici la fin du siècle, ces transitions abruptes entre les périodes pluvieuses et sèches augmenteront encore de 25 % dans le nord de la Californie et peut-être du double dans le sud de l’Etat.

Coup de fouet météorologique

[« Weather whiplash » est une expression familière pour décrire un événement extrême qui se caractérise par des changements entre deux conditions météorologiques opposées, NdT].

Si la Californie est l’archétype des phénomènes météorologiques extrêmes, ces derniers se produisent presque partout. Ces variations brutales, qui vont de la sécheresse à l’inondation, sont connues sous le nom de « coup de fouet » climatique ou météorologique. Selon Daniel Swain, climatologue à l’Institut de l’environnement et de la durabilité de l’université de Californie à Los Angeles, les causes de ces phénomènes relèvent de la spéculation scientifique et font l’objet de nombreuses recherches de pointe. Certains scientifiques évoquent un lien entre le vortex polaire, un mur de vent qui fait le tour de l’Arctique, et les courants-jets [parfois appelés trajectoire des tempêtes, NdT], ces couloirs de vents violents qui sont généralement orientés d’ouest en est. À mesure que l’Arctique se réchauffe – jusqu’à trois fois plus vite que la moyenne mondiale – il semble déstabiliser ces courants-jets et ainsi, selon une étude publiée dans Environmental Research, provoquer des conditions météorologiques anormales et extrêmes sur la planète.

Swain estime que nous devrions visualiser le phénomène comme un gigantesque bras de fer impliquant une dynamique atmosphérique complexe au-dessus de l’océan Pacifique. Oui, dit-il, le monde se réchauffe indéniablement à mesure que la concentration des gaz à effet de serre augmente. Cela signifie que les périodes humides seront généralement plus humides et les périodes sèches plus sèches, notamment en Californie. Il a également découvert des preuves naissantes, comme il les a appelées, de ce qu’il appelle un effet régional « relativement insolite » : la disparition de la glace dans la mer arctique pourrait en réalité venir contrarier l’effet d’assèchement que génère la progression de la zone subtropicale, empêchant la Californie de devenir plus aride dans un monde qui se réchauffe.

Dans ma communauté, les habitants sont familiers du climat local et de la terre. Éleveurs, bûcherons et soldats du feu, ils comprennent les tempêtes et les saisons, le sol, l’eau et les arbres d’une manière très intime et personnelle. J’ai trouvé ma place parmi eux au cours de ces années, en écrivant sur leur travail et leur amour des paysages que nous partageons. Ici, à Greenville, nous ne savons peut-être pas ce que font à notre monde l’intersection du vortex polaire et des courants-jets ou la dynamique atmosphérique, mais nous savons à coup sûr quand notre environnement est détraqué. Le fait de passer de la sécheresse qui a provoqué l’incendie Dixie à ces chutes de neige historiques, et vice-versa, nous a laissé peu de doutes : il y a quelque chose de vraiment dingue concernant la météo.

Les aléas météorologiques d’un climat que nous considérions autrefois comme acquis engendrent des angoisses qui s’ajoutent au traumatisme de survivre à un incendie qui a détruit une ville. En lieu et place d’une seule catastrophe, le coup de fouet météorologique nous fait craindre une catastrophe après l’autre. Ayant en quelque sorte survécu au feu, nous avons été projetés dans un avenir hautement incertain. Les forêts vers lesquelles nous nous tournions pour la randonnée, la pêche et le chant des oiseaux ne sont plus source de réconfort. Le monde naturel qui nous a accueillis et retenus dans cette vallée entourée de montagnes est devenu peu fiable. En quoi pouvons-nous avoir confiance ?

A comme Anthropocène

Quand on parle de coup de fouet météorologique, l’Australie est la vitrine A de l’Anthropocène, l’époque géologique actuelle dominée par l’impact des humains sur l’environnement. Depuis la fin du mois de février, des tempêtes s’abattent sur la côte sud-est de cette nation insulaire, méritant le surnom de « bombes de pluie » en raison de leur gravité. En deux jours seulement, la ville de Doon Doon, en Nouvelle-Galles du Sud, a reçu plus d’un mètre de pluie, soit à peu près les précipitations annuelles de la capitale Washington. Les inondations ont tué 22 personnes jusqu’à maintenant, ce qui a conduit le Premier ministre Scott Morrison à déclarer l’état d’urgence nationale. Ce cycle de temps extrêmement pluvieux fait suite aux feux de brousse catastrophiques de 2020, qui ont tué 28 personnes et plus d’un milliard d’animaux, tout en incendiant une zone de la taille du Connecticut à un rythme jamais vu auparavant.

Pire encore, ainsi que nous l’avons découvert notamment en Californie, le temps nécessaire aux communautés pour se relever entre de telles catastrophes climatiques se réduit. Simon Bradshaw, chercheur au Conseil australien du climat, a résumé les choses assez simplement : « La Nouvelle-Galles du Sud a été durement touchée par les feux de brousse de l’Été Noir, en 2019-20 et voilà que maintenant elle est en proie à une nouvelle catastrophe d’origine climatique. »

Et puis il y a le Texas. Au cours de la dernière décennie, cet État est passé de l’une des sécheresses les plus sévères depuis les années 1950 à une suite de déluges qui ont rivalisé avec toutes les périodes d’inondation que le Texas a connues. En 2011, les précipitations étaient inférieures de 63 centimètres à la moyenne, ce qui a entraîné des restrictions hydriques systématiques. Le météorologue Jeff Lindner a qualifié la chaleur qui régnait à Houston en août de phénomène unique en 10 000 ans. Au cours du week-end de la fête du travail 2011 (5 septembre), la végétation rendue vulnérable par la sécheresse qui s’est alliée à des vents de 65 kilomètres par heure a engendré l’incendie de Bastrop, le feu de forêt le plus dévastateur de l’histoire de l’État. Il a détruit plus de 140 kilomètres carrés et brûlé environ 1 600 maisons, tandis que l’incendie Tricounty a lui détruit plus de 75 kilomètres carrés et brûlé 100 maisons.

Puis les conditions météorologiques ont basculé. Lorsque l’ouragan Harvey a touché terre à Port Aransas le 27 août 2017, la région était passée de la sécheresse au déluge. Les précipitations de l’année avaient dépassé de près de 75 centimètres la moyenne annuelle. Netherland, une ville située sur le golfe du Mexique, a enregistré plus d’un mètre cinquante de pluie. Les ravages causés par Harvey ont touché environ 13 millions de personnes et ont entraîné au moins 107 décès, près de 135 000 maisons endommagées ou détruites (un tiers du nombre total dans quatre comtés) et jusqu’à un million de voitures réduites à l’état d’épaves.

Le gouverneur Greg Abbott, un vétéran du climato-scepticisme qui a menacé de poursuivre le président Biden en justice pour ses politiques de lutte contre la crise, a concédé que quelque chose était en train de radicalement changer. « Il nous faut reconnaître que cela va devenir la nouvelle normalité. Une normalité inédite et différente qui concernera l’ensemble de la région », a-t-il déclaré.

Mais même lorsque ces variations météorologiques ne provoquent pas de catastrophes, elles ont des conséquences tangibles. Dans le Midwest américain, par exemple, les caprices du temps entraînent une baisse de la qualité des eaux de distribution. Après les inondations exceptionnelles qui ont suivi une sécheresse en 2012, des chercheurs de l’université du Kansas ont noté un pic d’azote dans les eaux de surface de la région. En période de sécheresse, l’engrais azoté que les agriculteurs épandent dans leurs champs ne parvient pas aux plantes qu’il est censé nourrir. Une étude de 2017 a révélé que l’azote reste dans le sol, qui agit comme une éponge, le retenant sur place. « Mais dès qu’il est arrosé, souligne Amy Burgin, l’une des autrices, l’azote peut déferler dans les rivières, comme lorsque vous essorez une éponge. »

Ces niveaux de plus en plus élevés de nitrates dans l’eau potable ont obligé la Des Moines Water Works à construire une usine d’élimination des nitrates d’un coût de 4,1 millions de dollars, dont le fonctionnement coûte 7 000 dollars par jour. Les scientifiques s’attendent à ce que des pics de nitrates dans les eaux de surface se produisent dans tout le Midwest agricole, alors que les caprices du temps deviennent de plus en plus la norme.

Ailleurs, les changements de comportement de divers types d’animaux sauvages ne font qu’exacerber les problèmes causés par ce temps bizarre. Dans l’est de l’Oregon, par exemple, une sécheresse générale suivie d’une neige abondante a poussé les wapitis à quitter les collines pour se nourrir des meules de foin qui constituent le revenu des éleveurs. Les conflits entre la faune sauvage et l’homme sont déjà assez fréquents, mais les climatologues s’attendent à ce qu’ils se multiplient à mesure que les sécheresses, les inondations et les incendies poussent les animaux loin de leurs aires de vie habituelles vers les zones agricoles.

Concernant le climat, qui dirige la locomotive ?

Comme je l’ai appris, bien trop à mes dépens, les catastrophes climatiques sont profondément déstabilisantes. Elles peuvent brutalement déraciner les communautés et les chambouler. Elles sont aussi profondément injustes. Ceux qui ont le moins de ressources et qui sont les moins responsables de la crise climatique vont continuer à subir la majeure partie de son impact.

Et voici la seule bonne nouvelle : le changement climatique est un problème mais qui a une solution. Nous, les humains, l’avons créé, ce qui signifie qu’il peut être résolu. Cependant, cela nécessiterait une volonté sociétale et politique telle que nous ne l’avons tout simplement encore jamais connue. Et c’est la mauvaise nouvelle. Notre détermination est loin d’être suffisante pour mettre un terme aux hausses incessantes de température à l’origine des phénomènes météorologiques qui nous frappent de plus en plus violemment. Comme l’a dit le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat est « une accusation accablante de l’abdication de leadership en matière de climat… qui révèle à quel point les gens et la planète se font laminer par le changement climatique ».

Swain, le climatologue de l’UCLA, l’exprime ainsi : « Nous sommes dans un train qui va de plus en plus vite sur les rails avec des freins parfaitement fonctionnels. Mais les conducteurs, pour une raison quelconque, choisissent de ne pas actionner les freins. »

Ce qui est le plus ironique dans le fait de vivre le désastre du changement climatique, c’est que nous en sommes tout à la fois les victimes et les conducteurs. Nous pourrions, du moins en théorie, actionner les freins de la locomotive. Dans notre rage face aux forces de destruction qui échappent à notre contrôle – les flammes qui incendient nos vies et les inondations qui les submergent – peut-être trouverons-nous la volonté politique et le courage d’apporter des changements concrets, au moins à très petite échelle, ici même, dans ma ville de Greenville.

Dans sa désolation calcinée, nous pourrions maintenant choisir l’énergie solaire plutôt que les combustibles fossiles. (Et si tel était le cas, qui pourrait nous reprocher de nous féliciter d’avoir boudé PG&E ?) Nous pourrions préférer les jardins communautaires aux produits importés. Tout cela, cependant, reste de l’ordre d’un avenir lointain pour un endroit qui n’a qu’une seule épicerie, une station-service et guère plus. Mais si nous devons passer le reste de notre vie à cicatriser, alors nous pouvons au moins investir nos efforts dans une nouvelle approche qui assurerait notre autonomie propre ainsi que celle de notre communauté. Il ne nous reste pas grand chose à perdre.

Copyright 2022 Jane Braxton Little

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Jane Braxton Little, une habituée de TomDispatch, est journaliste indépendante. Elle se focalise sur la science et les ressources naturelles pour des publications telles que Atlantic, Audubon, National Geographic et Scientific American. Elle s’est installée dans le comté de Plumas en 1969 pour un été qui n’a pas encore pris fin.

Source : Tom Dispatch, Jane Braxton Little, 20-03-2022
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Fabrice // 15.04.2022 à 07h20

Je suis dubitatif le titre est assez victimaire car je m’attendais à voir un pays d’Afrique ou le bengladesh mais voir un australien ou américain même si victime du changement se considérer comme les moins responsables euh comment dire 😳 WTF pour utiliser une expression anglophone d’actualité mes bras m’en tombe !

Que dire à quelqu’un qui a réellement souffert mais qui se considère non responsable alors que nos pays et les leur sont totalement impliqué dans un système responsable de la destruction de la biodiversité, de la plus grande extinction de masse, ainsi que des bouleversements climatiques.

20 réactions et commentaires

  • Fabrice // 15.04.2022 à 07h20

    Je suis dubitatif le titre est assez victimaire car je m’attendais à voir un pays d’Afrique ou le bengladesh mais voir un australien ou américain même si victime du changement se considérer comme les moins responsables euh comment dire 😳 WTF pour utiliser une expression anglophone d’actualité mes bras m’en tombe !

    Que dire à quelqu’un qui a réellement souffert mais qui se considère non responsable alors que nos pays et les leur sont totalement impliqué dans un système responsable de la destruction de la biodiversité, de la plus grande extinction de masse, ainsi que des bouleversements climatiques.

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    • Yann // 15.04.2022 à 16h41

      Il y a pourtant des gestes simples. Par exemple :
      – Yannick Jadot fait tourner sa machine à laver la nuit plutôt qu’a 18 heures.
      – Personnellement, j’utilise des cocktails Molotov-Thunberg, à base de bio-diesel et de polystyrène équitable.

      Si chacun y met du sien, on peut y arriver.

        +8

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  • Gaspard des Montagnes // 15.04.2022 à 08h08

    Je ne trop pourquoi, il m’est revenu à l’esprit la citation cruelle de Churchill à propos du pragmatisme américain : « Les Américains trouvent toujours la bonne solution à un problème, après avoir épuisé toutes les autres… »
    Espérons qu’ils auront bientôt tout essayé et comprendront qu’il nous faut changer urgemment le modèle de développement.
    PS : pour la petite histoire la mère de Churchill était américaine !

      +7

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    • Paul // 17.04.2022 à 09h43

      mais le modèle, les gens s’en foutent. dans le nord est de la france, on construit des piscines à tire la rigot…. chacun la sienne
      alors que tous les ans nous sommes déjà en pénurie d’eau. Et les même qui réclament parce qu’ils n’ont plus de pression au robinet en été

        +2

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  • RGT // 15.04.2022 à 11h02

    Tant que les vrais responsables des catastrophes (naturelles ou pas) ne payeront pas pour les conséquences de leurs actes « nous » (les gueux qui n’ont rien demandé) devrons payer pour ces désastres.

    Que ce soit au niveau des rejets de gaz à effets de serre ou des rejets massifs de polluants très toxiques il ne sera pas possible de sortir l’ensemble de la planète de cette spirale létale.

    Tant que l’impact écologique ne sera pas facturé à la source et bien sûr redistribué aux victimes réelles afin de corriger ces méfaits l’écosystème sera systématiquement détruit pour ne pas « plomber l’économie » et permettre une course en avant des profits de quelques oligarques au détriment de l’ensemble de la population.

    Mais ne vous en faites pas, les dirigeants de cette planète sont très ‘impliqués » dans la « sauvegarde de l’environnement » et écoutent sans sourciller leurs conseillers avisés qui profitent abondamment de ce désastre sans commune mesure.

    Et je vous garantis que les ploutocrates se précipiteront comme un seul homme pour « investir » dans des mesures permettant ensuite de corriger les « erreurs de l’humanité » et se présenteront en « sauveurs » avec des « solutions » qui seront bien sûr les plus « intéressantes »… Pour augmenter encore leurs profits sur le dos des « insignifiants qu’on croise dans les gares »…

    Comme d’habitude, les « gueux » s’échineront pour payer une nouvelle taxe « nettoyage » qui sera nécessaire pour leur permettre de survivre quelques instants de plus dans un état de santé déplorable.

      +7

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    • Anicroche // 15.04.2022 à 11h30

      « (les gueux qui n’ont rien demandé) »

      N’oubliez pas que ce sont les gueux qui élisent le monarque…

        +5

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      • RGT // 17.04.2022 à 10h10

        Si les gueux avaient la possibilité de simplement pouvoir choisir leur destin sans avoir à subir la propagande des « élites » et avaient d’autres choix que la peste et le choléra ce serait différent.

        Depuis leur naissance ils sont lobotomisés par la répétition ad nauseam de la « nécessité » d’avoir des « élites » qui décident à leur place et qu’on leur doit une soumission sans faille, qu’on doive se battre jusqu’à la mort dans « l’Intérêt supérieur de la Nation »…
        Comme lors de toutes les guerres sanglantes qui ont ravagé l’humanité depuis que les humains ont « choisi » (ont été forcés sous la contrainte) de devoir se soumettre aux « meilleurs ».

        Le peuple n’élit pas le monarque de son choix, il élit celui désigné par les « élites » sous peine de devoir subir une pluie de crapauds vénéneux et autres calamités pires que les sept plaies d’Égypte…

        Il suffit simplement de regarder les résultats de la dernière élection pour comprendre l’arnaque.
        Un VRAI système démocratique devrait prendre en compte les abstentions (je ne vais pas me déplacer pour des candidats qui me répugnent, virez les tous et présentez d’autres prétendants) ou au moins le vote blanc (qui devrait avoir la même signification au lieu d’être considéré comme « Tous me conviennent »).

        35% d’abstentions sont plus marquants que RIEN concernant les bulletins blancs…

        De même, comme le mandat impératif est strictement interdit par la loi (les promesses électorales n’engagent que les idiots ceux qui les croient) les « divins élus » ont légalement le droit de trahir leurs électeurs en toute impunité.

          +0

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    • Bruno // 15.04.2022 à 18h04

      « les gueux qui n’ont rien demandé » : n’oubliez pas que même les « gueux » se goinfrent gravement à l’énergie gratuite. N’importe quel « gueux » aujourd’hui part en vacances aux Antilles et se payent deux ou trois restos par semaine. A l’époque de mes parents ou de mes grands-parents, ce mêmes « gueux » restaient chez eux et la viande c’était 1 fois par semaine.

      Donc oui, même les « gueux » vivent très largement au dessus des moyens énergétiques et environnementaux de la planète. Ils sont largement responsables comme tout le monde.

        +7

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      • patoche // 15.04.2022 à 20h20

        On doit pas connaître les même gueux. Les miens, les seuls restos qu’ils fréquentent sont ceux du coeur. 2 ou 3 fois par semaines. Lire que certains ont le culot de les cibler comme co-responsables de tout ce bordel donne à gerber… Et ce n’est encore rien, car la colère monte prête à exploser…
        Mes parents gueux vivaient beaucoup mieux que les gueux que vous méprisez.

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        • Cévéyanh // 17.04.2022 à 23h01

          Sauf si je me trompe, le groupe « gueux » de RGT et de Bruno semble être plus élargi que le votre. Apparemment, il regrouperait aussi des cadres, des chefs de petites et moyennes entreprises, des médecins, des chefs de services…

            +1

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      • tchoo // 16.04.2022 à 19h02

        Allez, allez, chiffrez nous donc la contribution aux dérèglements du climat des gueux et de de tout le reste. Après je pourrais peut être vous écouter.
        Vous participez à l’intoxication qui voudrait nous rendre tous responsables pour que les vrais et seuls responsables ne soient plus visibles

          +0

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        • Bouddha Vert // 17.04.2022 à 22h40

          Bonjour, la contribution que vous recherchez est simple:
          Les gueux sont le 80% les moins rémunérés et il est évident que pour eux le kérosène de l’avion, l’eau de la piscine et la « voiture qui arrache » ne sont pas les pollutions qu’ils induisent pour eux c’est:
          L’eau
          L’eau chaude
          la cuisson des aliments,
          L’éclairage
          Du chauffage,
          La liste est encore longue et nous sommes 8 milliards.

          Donc, pour que notre empreinte sur le monde diminue tout en assurant la possibilité à d’autre de bénéficier de ressources que nous n’utiliserons pas au profit de dépenses plus fondamentales (scolarisation des enfants, autonomie alimentaire locale et autonomies à d’autres échelles jusqu’à la nationale…) il va falloir que l’empreinte de l’immense majorité des habitants des pays de l’OCDE consomme moins et si possible évidemment mieux.
          L’empreinte écologique ne mesure pas le stress ni les conditions de vie des habitants, elle se contente de se raccorder aux bornes de la société France et de mesurer ces consommations.
          Aujourd’hui, nous consommons trop même si l’on peut estimer que c’est faux.
          Nous somme tous responsables de l’avenir, ne pas le reconnaître en 2022 est un choix.
          Les solutions sont évidemment très nombreuses et passent toutes par le renoncement à ce monde tel que nous le vivons au présent mais surtout au futur qui nous ait encore promis…

          Il n’y a pas de méchants pollueurs et de gentils consommateurs, il y a des gens qui poussent et d’autres qui tirent c’est un jeux et même si cela n’est pas facile, on est pas obligé d’y participer.

            +1

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  • Morne Butor // 15.04.2022 à 15h29

    Personne ne changera de cap, c’est maintenant certain, en tout cas pas volontairement. Les désastres qui se produiront inévitablement donneront des coups de butoir dans cet édifice branlant que nos dirigeants imaginent solide. De coups de boutoir en coups de boutoir, nos politiciens changeront de cap par à coups et diront que ce n’est pas de leur faute, mais celle des générations précédentes. Ne nous y trompons pas, les coupables sont ici et maintenant au pouvoir. Et ils n’ont aucune excuse pour ne pas penser notre avenir à tous. C’est leur rôle, c’est leur job !

    Je me demande si cette inaction peut entrer dans le cadre d’une inculpation pour génocide. Probablement pas, et c’est bien dommage. Peut-être pour crime contre l’humanité. Qu’en pensez-vous ? bien sûr, ça ne résoudrait rien, sinon prévenir les suivants que ce n’est plus un sujet de rigolade.

    PS : En guise de punition, pouvoir exiler nos politiques dans ces îles qui vont passer sous les eaux pour qu’ils constatent de leurs pieds mouillés les conséquences de leur inaction, ça serait certes inhumain, mais je m’accorde le droit d’en rêver…

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    • Morne Butor // 15.04.2022 à 15h44

      Et sinon que pensez-vous de la solution russe ou nord-coréenne de compenser le réchauffement climatique par un hivers nucléaire ? ha, bon, ça ne fonctionne pas bien ! zut alors !
      Finalement Boris Vian avait raison, mettre tous les dirigeants dans le même atelier autour d’une petite bombinette artisanale, ça pourrait aider, non ? non plus, bon ben alors, on fait quoi ?

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      • azuki // 15.04.2022 à 17h45

        Excuse moi, mais ce sont les USA qui développent les mini-bombes nucléaire pour les rendre «acceptables» et vont menacer la Russie en risquant de nous mettre dans un hiver nucléaire, ou de détruire l’Europe mais ça ils s’en contrefoutent en pensant être a l’abri dans leur «ile». Bien entendu des missiles Russes seraient tirés aussi, mais ne renverse pas les rôles. et renseigne toi sur le deep-state US du clan démocrate et sur Biden qui en dehors d’avoir une démence sénile est infiniment plus dangereux que Trump tout en étant aussi corrompu et fou sans en avoir l’apparence. Trump a un comportement violent, il aime la confrontation directe ou on fait le concours de celui qui a la plus grosse, jusqu’à la limite de la rupture, c’est sa méthode, mais il n’a déclenché aucune nouvelle guerre et aurait aimé en terminer et l’aurait fait si on ne lui avait pas mis une insupportable pression.

        Il faut être extrêmement prudent avec le discours standardisé qui finit par nous faire passer pour des évidences ce qui ne sont que des assertions sans fondement mais répétées partout et tout le temps.

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        • Morne Butor // 16.04.2022 à 11h36

          Désolé, mais je vais prendre le parti de ne pas t’excuser (le tutoiement répond au tutoiement), car ne pas percevoir la pincée d’humour noir de mon commentaire, c’est manquer gravement de savoir rire. Pour soigner cela, je recommande une dose journalière de 2 min 30 de La java des bombes atomiques, cf. https://www.youtube.com/watch?v=eryzp0Pklc8

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  • Bruno // 15.04.2022 à 17h59

    « les moins responsables en souffriront le plus » : tant mieux. Cela prouve qu’il y a tout de même une justice.

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  • DANOUMA88 // 15.04.2022 à 19h33

    c’est curieux en effet que l’article évoque une situation qui se situe au coeur même de la nation qui est sans doute la plus polluante. Pourquoi ne pas prendre l’exemple de Madagascar qui vient d’essuyer plusieurs cyclones très dévastateurs alors que le mode de vie d’un malgache est sans doute parmi les moins polluants de la planète . Et pourquoi utiliser le futur dans votre titre alors que la souffrance lié au dérèglement climatique est déjà visible et présente.

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  • Fernet Branca // 16.04.2022 à 18h59

    La Californie a effectivement vu de grands feux de forêt ces dernières années. Mais il fort probable que ces forêts ne fassent l’objet d’aucun entretien ce qui favorise le déclenchement et le développement des incendies de forêt.
    On n’imagine pas trop les Californiens faire paître des chèvres, des moutons ou des lamas.
    Il me semble que en France l’entretien des forêts domaniales ou privées laissent beaucoup à désirer.

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    • Bouddha Vert // 17.04.2022 à 23h17

      Pour le déclenchement, il est avéré que des court-circuits entre des branches d’arbres et le réseau ont vectorisé les départs de feux, en revanche pour le développements de ces giga feux c’est le résultat, comme évoqué dans l’article, de conditions météorologiques répétées pendant une décade qui transforment une forêt humide, riche et grasse en un tas de brindilles sèches attendant leur allumette.
      Quant à votre idée de faire paître vos brouteurs, ils sont les plus efficaces vecteurs de l’entretient et de l’amplification des déserts et n’auraient jamais du quitter les ras pâturages de leurs habitats montagneux d’origine.
      La France est en train de perdre ses chênes pédonculés ainsi que ces hêtres, les chèvres n’y changerons rien en bien.

        +2

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