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18.octobre.202018.10.2020 // Les Crises

Chili : Des câbles secrets révèlent que la Grande-Bretagne a interféré avec les élections

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Source : Consortium News, John McEvoy
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Des dossiers déclassifiés montrent que la Grande-Bretagne a mené une campagne de propagande secrète pour empêcher Allende de remporter deux élections présidentielles démocratiques, rapporte John McEvoy.

Marche des travailleurs chiliens en 1964 pour soutenir l’élection de Salvador Allende à la présidence. (James N. Wallace, Bibliothèque du Congrès américain, Wikimedia Commons)

Près de 50 ans après le coup d’État de septembre 1973 qui a renversé le président démocratiquement élu du Chili, Salvador Allende, des documents déclassifiés du ministère des Affaires étrangères révèlent le rôle de la Grande-Bretagne dans la déstabilisation du pays.

Sous le gouvernement travailliste de Harold Wilson (1964-1970), une unité secrète du ministère des Affaires étrangères a lancé une offensive de propagande au Chili visant à empêcher Allende, la principale figure socialiste du pays, de remporter le pouvoir lors de deux élections présidentielles, en 1964 et 1970.

L’unité – le Département de recherche d’information (IRD) – a recueilli des informations destinées à nuire à Allende et à donner une légitimité à ses opposants politiques, et a distribué des documents à des personnalités influentes au sein de la société chilienne.

L’IRD a également partagé avec le gouvernement américain des renseignements sur les activités de la gauche dans le pays. Des fonctionnaires britanniques à Santiago ont aidé un organisme médiatique financé par la CIA qui faisait partie d’une vaste action secrète des États-Unis visant à renverser Allende, le tout culminant avec le coup d’État de 1973.

N’importe qui sauf Allende

Un document de planification du ministère des Affaires étrangères, rédigé en 1964, avait noté que l’Amérique latine était « une zone vitale durant la Guerre froide et que la lutte contre une prise de contrôle communiste ici est un intérêt national britannique au moins aussi important que la négociation des échanges et l’augmentation des exportations ».

Le rapport ajoutait que les États-Unis étaient « soucieux que le Royaume-Uni agisse autant que possible dans le domaine de la propagande » en Amérique latine.

Plusieurs mois avant l’élection présidentielle chilienne de 1964, une unité du Bureau du Cabinet britannique, appelée Groupe de travail sur l’Amérique latine du Comité anti-subversion, a conseillé à l’IRD qu’il « était important d’empêcher des gains significatifs de l’extrême gauche » au Chili, « maintenant et plus tard ».

À cette époque, Allende était candidat à la présidence en tant que leader du Frente de Acción Popular (Front d’action populaire) contre le démocrate-chrétien Eduardo Frei, qui a finalement remporté la victoire avec 56 % des voix contre 39 % pour Allende.

Eduardo Frei a été président du Chili de 1964 à 1970. (Biblioteca del Congreso Nacional de Chile, Creative Commons)

L’IRD a lancé son offensive de propagande au Chili en soutenant secrètement Frei dans les mois qui ont précédé les élections. Comme l’a écrit Elizabeth Allott, un officier de longue date de l’IRD, peu après la victoire de Frei, l’unité s’était concentrée sur « la distribution de notre production plus sérieuse à des contacts fiables et sur la garantie de la publication de certains articles de presse » critiques envers Allende et favorables à Frei.

Allott avait également proposé « une action politique spéciale avec le soutien des États-Unis » pour diviser le vote de gauche.

Les planificateurs britanniques ont considéré l’élection de 1964 comme un succès historique. « Au Chili, nous avions assurément une rare opportunité », a écrit Allot : « Si nous pensons que notre travail en Amérique latine est important, alors il y a certainement peu d’endroits qui exigent autant de ressources et où il y a une telle marge de manœuvre pour nous dans nos rôles négatifs et constructifs ».

Leslie Glass, sous-secrétaire d’Etat adjoint aux affaires étrangères et ancien directeur général des services d’information britanniques, a abondé dans le même sens. Écrivant quelques jours après l’élection, il a noté qu’il s’agissait « d’une victoire contre les communistes pour faire pression sur le pays », ajoutant qu’il y avait maintenant « un gouvernement à soutenir dont les politiques, si elles sont menées efficacement, offrent ce qui est probablement la meilleure chance que nous ayons eue sur le continent de priver les communistes de leur raison d’être ».

Frei a dirigé le Chili pendant les six années suivantes jusqu’à ce que le pays se rende à nouveau aux urnes en 1970. À cette époque, Allende était à la tête d’un groupe de coalition connu sous le nom de Popular Unidad (Unité populaire), qui s’engageait à redistribuer le pouvoir économique au Chili.

La plate-forme d’Allende proposait de transformer « la structure économique actuelle, en supprimant le pouvoir du capital monopolistique étranger et national et des latifundio [grands domaines agricoles] afin d’amorcer la construction du socialisme ».

Les politiques de nationalisation d’Allende constituaient une menace considérable pour les intérêts britanniques et américains, en particulier dans la principale industrie du Chili, le cuivre, dont les mines étaient en grande partie détenues par des sociétés américaines.

Chuquicamata, une mine de cuivre publique au Chili, en 2016. Par son volume d’extraction, c’est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. (Diego Delso, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

Comme Allende semblait de plus en plus susceptible de remporter le pouvoir, les opérations de propagande britanniques s’intensifièrent. « Le Chili est en première ligne en ce qui concerne le communisme en Amérique du Sud », notait un planificateur de l’IRD en 1969.

L’IRD a déployé à Santiago, à la fin des années 1960, un officier de terrain spécialisé dont les opérations visaient directement à contrecarrer une victoire d’Allende.

Dans le même temps, le ministère des Affaires étrangères a envoyé un attaché du travail au Chili afin de surveiller l’activité syndicale, bien que l’attaché ait été rappelé avant les élections de 1970.

Le 13 juillet 1970, à quelques semaines de l’élection, Allott informe l’ambassadeur britannique David Hildyard que « l’opération de l’IRD… s’est concentrée sur la prévention de l’arrivée au pouvoir d’une alliance d’extrême gauche lors des élections présidentielles de 1970, et sur l’aide aux organisations appropriées qui sont susceptibles de continuer à exister quoi qu’il arrive lors des élections ».

Elle a ajouté : « Le responsable de l’IRD sur le terrain… a des contacts très étroits avec des fonctionnaires spécialisés du ministère [chilien] des Affaires étrangères, [censuré], et certaines organisations d’étudiants. Comme ailleurs en Amérique latine, nous pouvons couvrir des zones interdites aux Américains ».

Allott a également proposé au chef de l’IRD, Kenneth Crook, que la Grande-Bretagne forme l’armée chilienne à la « contre-subversion ». Elle a notamment fait référence à la formation antérieure du ministère des Affaires étrangères de la dictature brésilienne, qui s’est révélée par la suite inclure des leçons sur les techniques de torture.

Les efforts britanniques pour arrêter Allende ont échoué, et l’élection présidentielle chilienne de septembre 1970 a porté au pouvoir le premier socialiste déclaré jamais élu du pays.

La connexion de Washington

L’action secrète britannique au Chili a été entreprise en collaboration avec les États-Unis, dont le rôle dans la déstabilisation du pays est apparu au cours des décennies qui ont suivi. Entre 1962 et 1970, la CIA a « entrepris diverses activités de propagande », y compris des « diffusions » d’informations « dans les médias radio et d’information » en faveur de Frei et contre Allende.

Elle a également organisé des « opérations de sabotage » contre Allende et s’est engagée dans une campagne de trois ans, entre 1970 et 1973, pour l' »assassiner » politiquement en canalisant « des millions de dollars pour renforcer les partis politiques d’opposition », selon un rapport du Sénat américain.

Les dossiers de l’IRD montrent comment, à la fin des années 1960, les planificateurs britanniques partageaient des conseils stratégiques et des renseignements avec les responsables américains. Bien que les planificateurs de l’IRD aient mis en garde les États-Unis contre la possibilité d’adopter « une ligne trop extrême » dans leur propagande anticommuniste, ils ont néanmoins fourni aux officiers américains une liste de journalistes chiliens susceptibles de diffuser un contenu souhaitable.

Le Royaume-Uni et les États-Unis ont également partagé des informations sur les activités de la gauche au Chili, un arrangement qui s’est poursuivi au moins jusqu’en mars 1973, comme le montrent les dossiers britanniques déclassifiés.

Le 11 septembre 1973, Allende est renversé par un coup d’État militaire dirigé par le général Augusto Pinochet, le chef de l’armée chilienne, qui suscite une large condamnation internationale. Son régime est rapidement devenu l’un des plus répressifs d’Amérique latine de l’histoire moderne, des milliers d’opposants politiques étant enfermés dans le stade national de football ou dans des centres de détention secrets.

Salvador Allende en 1972. (Arquivo Nacional, Wikimedia Commons)

Parallèlement à l’action secrète américaine beaucoup plus étendue, les fonctionnaires britanniques ont joué un rôle secret dans la préparation du terrain pour la prise de contrôle de Pinochet en alliance avec les États-Unis.

En octobre 1970, des officiers britanniques à Santiago avaient secrètement aidé une agence de presse financée par la CIA, Forum World Features (FWF), « à organiser une couverture spéciale de la situation chilienne ». Un mois après l’élection d’Allende, le ministre britannique des Affaires étrangères, Alec Douglas-Home, avait demandé à l’ambassade à Santiago de « répondre à toute approche » de FWF après que son chef, Brian Crozier, ait demandé de l’aide pour une série d’articles « en coulisses » sur le programme d’Allende.

La FWF a joué un rôle important dans l’attaque de propagande contre Allende. En décembre 1973, trois mois après le coup d’État de Pinochet, le journaliste du FWF Robert Moss a publié Chile’s Marxist Experiment (L’expérience marxiste au Chili) – un livre commandé par la CIA qui niait le rôle de Washington dans le coup d’État et qui faisait porter le chapeau à Allende.

Le régime de Pinochet a acheté 10 000 exemplaires du livre « pour les distribuer dans le cadre d’un programme de propagande » et Crozier a rappelé plus tard que le travail de Moss « a joué son rôle dans la nécessaire déstabilisation du régime d’Allende ».

Hugh Carless, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, a donné son accord, écrivant en décembre 1973 que le livre « nous a aidé à trouver un équilibre » sur le Chili.

Rory Cormac, professeur de relations internationales à l’université de Nottingham, a déclaré à Declassified UK : « Parallèlement, les documents récemment déclassifiés sont significatifs car ils révèlent l’action politique spéciale de la Grande-Bretagne en dehors des domaines prioritaires traditionnels. Comme ses capacités matérielles ont diminué, la Grande-Bretagne s’est tournée vers l’action clandestine pour aider à maintenir son rôle mondial ».

Pinochet : « Un ami fidèle et sincère » de la Grande-Bretagne

Le général Augusto Pinochet dans le cortège de 1982. (Ben2, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

Le gouvernement conservateur d’Edward Heath (1970-74) s’est empressé de donner une reconnaissance diplomatique au nouveau régime de Pinochet. Les dossiers du ministère des Affaires étrangères montrent que les planificateurs britanniques de Santiago et de Londres ont immédiatement entrepris d’entretenir de bonnes relations avec les dirigeants militaires alors que leur répression s’intensifiait.

En 1974, et sous la pression de l’opinion publique en raison des violations des Droits de l’Homme commises par Pinochet, le gouvernement Wilson, qui était revenu au pouvoir, a appliqué des sanctions sur le Chili, impliquant un embargo sur les armes et le renvoi de l’ambassadeur britannique à Santiago. Ces sanctions ont été maintenues par le gouvernement travailliste qui a suivi, sous la direction de James Callaghan.

Cependant, après l’élection de Margaret Thatcher en 1979, la Grande-Bretagne a repris ses relations amicales avec le Chili, en vendant des armes qui pouvaient être utilisées pour la répression interne tout en formant des centaines de soldats chiliens. Thatcher a ensuite qualifié Pinochet de « fidèle et véritable ami » de la Grande-Bretagne.

Après la chute de la dictature de Pinochet en 1990, une commission de vérité a confirmé que pendant les 17 années de son règne, plus de 40 000 personnes ont été torturées, 3 200 ont été tuées ou ont « disparu » et plus de 200 000 ont fui en exil.

Bien que la politique des travaillistes et des conservateurs diffère à l’égard de Pinochet, le dossier récemment déclassifié jette un nouvel éclairage sur l’affirmation selon laquelle les travaillistes ont cherché à promouvoir une politique étrangère éthique à l’égard du Chili. C’est sous la première administration de Wilson que l’offensive de propagande clandestine de la Grande-Bretagne contre Allende a commencé.

Les fonctionnaires britanniques n’ont pas seulement accueilli la dictature du Chili en 1973 – ils ont passé une décennie à aider à créer les conditions qui l’ont porté au pouvoir, et ont joué un rôle matériel dans la destruction de la démocratie chilienne pendant une génération.

John McEvoy est un journaliste indépendant qui a écrit pour International History Review, The Canary, Tribune Magazine, Jacobin et Brasil Wire.

Cet article est tiré de Declassified UK, une organisation de journalisme d’investigation qui couvre le rôle du Royaume-Uni dans le monde. Suivez Declassified sur Twitter, Facebook et YouTube. Inscrivez-vous pour recevoir la lettre d’information mensuelle de Declassified ici.

Source : Consortium News, John McEvoy, 25-09-2020

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Commentaire recommandé

Serge Bellemain // 18.10.2020 à 09h55

Comme les conquérants en soutane, un crucifix dans une main et le glaive dans l’autre, ils tiennent la Déclaration des droits de l’homme dans une main et le « manuel de la bonne torture sans laisser de trace » dans l’autre. Et bien sûr ils sont les donneurs de leçon en matière de Démocratie. Qui, ils? Les serviteurs des actionnaires d’une économie dont le roi est le flouze, contre les droits humains. A cet instant Jara revient me hanter, les doigts coupés ensanglantés…merci ITT et la CIA et les services anglais, vous êtes de bons serviteurs des « valeurs occidentales », celles de Wall Street.

11 réactions et commentaires

  • Serge Bellemain // 18.10.2020 à 09h55

    Comme les conquérants en soutane, un crucifix dans une main et le glaive dans l’autre, ils tiennent la Déclaration des droits de l’homme dans une main et le « manuel de la bonne torture sans laisser de trace » dans l’autre. Et bien sûr ils sont les donneurs de leçon en matière de Démocratie. Qui, ils? Les serviteurs des actionnaires d’une économie dont le roi est le flouze, contre les droits humains. A cet instant Jara revient me hanter, les doigts coupés ensanglantés…merci ITT et la CIA et les services anglais, vous êtes de bons serviteurs des « valeurs occidentales », celles de Wall Street.

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  • RGT // 18.10.2020 à 10h31

    Les « travaillistes », les « socialistes », les « démocrates » et autres partis « d’opposition » qui sont autorisés à accéder au pouvoir ne sont que des faux-nez permettant à la caste dirigeante de maintenir ses privilèges.

    Et si par mégarde un de ses « guides », sous la pression de la « base » prend l’idée saugrenue de mettre simplement en application les « valeurs » (affichées) de son parti ce sera haro sur le baudet avec une propagande nauséabonde qui le fera passer dans les oubliettes de l’histoire.

    Arrêtez de penser que la « gôôôche » se souciera de votre bien-être et de celui des populations en général : Elle en fait que servir ses suzerains qui lui permettent de survivre sans problème en cas de répudiation par le peuple suite à leurs multiples trahisons.

    La seule et unique préoccupation de tout homme politique « éligible » est seulement la qualité de la soupe qui lui sera servie.

    Et vous avez l’assurance que lorsqu’il sera élu, les « valeurs » qu’il prônait pendant sa campagne seront vite oubliées et qu’il réintégrera le « droit chemin » en venant prestement devant ses maîtres procéder à une grande séance d’autoflagellation et en leur assurant que ses « promesses électorales » n’étaient que des blagues de mauvais goût.

    Les seuls qui soient sincères sont tous ceux qui n’ont aucune chance d’être élus et qui ne sont là que pour faire de la figuration et donner l’illusion de « choix » dans des « élections » dont le résultat est déterminé bien longtemps à l’avance.

      +33

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    • RV // 19.10.2020 à 21h41

      Bel exemple de l’inanité de votre thèse est la victoire du MAS en Bolivie, sous un « régime » fantoche usurpateur du pouvoir.

        +4

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    • FPOLE // 21.10.2020 à 15h22

      Vous avez raison, tous pourris, élections pièges à cons.
      Les élections, si ça servait à quelque chose, elles auraient été supprimées.

      Proposition : supprimons donc les élections puisqu’elles ne servent à rien.

      signé : Emmanuel MACRON

        +0

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      • FPOLE // 21.10.2020 à 15h23

        PS : et en plus ça coûte un pognon de dingue.

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  • Grd-mère Michelle // 18.10.2020 à 12h40

    @RGT NON, le résultat des élections n’est pas déterminé à l’avance, c’est le résultat de l’habile compétition entre des machines de propagande bien huilées, subventionnées, portées par des médias corrompus.

    Mais, pire que tout, c’est le résultat du misérable sentiment d’impuissance et de la couardise d’une quantité non négligeable (voir le nombre d’abstentionnistes) de gens qui, comme vous, n’ont aucune conviction, aucune confiance dans leurs propres capacités de peser sur les décisions qui déterminent le futur de la société, et probablement pas non plus la volonté réelle de changer le cours des choses…

    Vous avez ici la chance et l’avantage de transmettre des idées qui peuvent influencer vos contemporain-ne-s, les stimuler et les encourager à s’impliquer dans des démarches, des initiatives, des actions généreuses et sensées, aussi humbles soient-elles, qui peuvent donner du courage et de l’espoir à tout qui ne se résout pas à se soumettre à « l’ordre établi ».
    Et vous les gaspillez en répandant votre désespoir et vos doutes rances et déplacés.

    Quoi que vous en pensiez, les représentant-e-s des peuples qui les élisent sont obligé-e-s de tenir compte de leurs volontés…à condition que celles-ci puissent s’exprimer… et que le peuple ait encore la possibilité de PENSER et de SE PARLER les un-e-s aux autres.
    Ce que, j’en conviens, la « crise sanitaire » qui règne aujourd’hui tente d’empêcher à tout prix.

      +20

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  • Philippe T. // 18.10.2020 à 14h37

    Bonjour à tous,
     » l’élection présidentielle chilienne de septembre 1970 a porté au pouvoir le premier socialiste déclaré jamais élu du pays. »
    Oui mais! il faut quand même donner le résultat de cette élection (à un tour):
    Allende 37% (investi grâce au soutien de la DC)
    Allessandri (conservateur) 35%
    Tomic (démo-chrétien) 27%

    Les dernières élections en 1973 donnent 55% à la DC alliée aux conservateurs et 44 à l’UP d’Allende.
    Situation de blocage: l’opposition majoritaire ne peut pas destituer Allende faute d’avoir les 2/3 des sièges à l’Assemblée.
    Et Allende décide de poursuivre ses réformes sans passer par le Parlement.
    S’en suit une confrontation de plus en plus radicale entre partisans et adversaires d’Allende (grèves et manifestations) et de la violence entre extrême-gauche et extrême droite (MIR vs. Patria y Liberta).
    50 ans plus tard, on peut penser qu’Allende, outre cette incroyable erreur de nommer Pinochet général en chef, au lieu de négocier avec l’opposition et d’essayer de retrouver le soutien de la DC, a radicalisé ses positions et ainsi donné des arguments aux futurs putschistes.
    Lesquels, hélas, bénéficieront en 1973 du soutien de la majorité de la population.

      +1

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    • Serge Bellemain // 18.10.2020 à 16h23

      Selon vous Allende aurait fauté? Elu dans les conditions de la Constitution chilienne, il aurait dû refuser de prendre la Présidence du pays, selon vous? Il aurait dû ne pas appliquer son programme socialiste, selon vous? A vous lire, j’ai eu un haut le coeur…vous faîtes comme les putchistes préparés et accompagnés par les « services occidentaux » avec une propagande bien conçue : la victime est responsable et coupable! Singulière conception de la Démocratie, vous me faîtes peur.

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    • heseesevileverywhere // 23.10.2020 à 18h00

      En fait c’est la DC qui a changé de camp en 1973. Voir l’excellent travail de la chaine Youtube « Oui d’accord ».

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  • Ernesto // 18.10.2020 à 19h34

    @RGT: Vous n’en avez pas marre de ressasser à longueurs de commentaires les mêmes condamnations sans appel et votre haine de tout ce qui ne pense pas comme vous? Tous pourris sauf vous et vos amis?

    Vous pensez sincèrement faire avancer le combat pour l’émancipation avec une posture aussi négative?

    Si comme on le devine les élections sont pour vous « un piège à cons », alors allez carrément au bout de vos certitudes et montrez-nous la voie de la révolution prolétarienne, la vraie, la dure, violente et sans merci. Vous et vos amis devant, en première ligne, les autres si vous en trouvez, prêts à prendre la relève des premiers tombés.

    A moins que votre extrémisme et votre nihilisme n’aient d’autre but que de décourager les »gueux » de tenter quoi que ce soit pour se sortir de leur condition. Auquel cas vous seriez « l’idiot utile » de ceux qui prétendent tout vouloir changer pour surtout ne rien changer.

    Les batailles perdues d’avance sont celles qu’on n’a pas menées. Allende était un gentil social-démocrate respectueux des règles démocratiques, la fin tragique de l’expérience chilienne ne doit pas nous détourner de l’impérieuse obligation de poursuivre la lutte, sous toutes ses formes et dans l’unité, pour l’émancipation humaine, partout sur la planète.

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  • RV // 19.10.2020 à 21h36

    Combien d’accusations de complotisme pendant ces 50 années de dissimulation ?
    Qui aura l’honnêteté de battre sa coulpe ?
    Que n’ayons nous eu un Assange pendant la préparation du coup d’Etat !

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