Source : Ray McGovern, Consortium News, 12-08-2018
C’est du déjà-vu encore une fois en Syrie, avec les États-Unis au bord d’une confrontation avec la Russie alors que Donald Trump doit prendre sa plus grande décision en tant que président, commente Ray McGovern.
Le 11 septembre 2013 le New York Times a répondu au désir du président russe Vladimir V. Poutine de « s’adresser directement au peuple américain et à ses dirigeants politiques » au sujet des « événements récents entourant la Syrie ».
L’éditorial de Poutine dans le Times est paru sous le titre : « Un appel à la prudence de la part de la Russie ». Il y mettait en garde contre le fait qu’une « frappe militaire des États-Unis contre la Syrie entraînerait davantage de victimes innocentes et une escalade, ce qui pourrait étendre le conflit bien au-delà des frontières de la Syrie… et déclencher une nouvelle vague de terrorisme. … Cela pourrait déséquilibrer tout le système du droit et de l’ordre international. »
Trois semaines avant l’éditorial de Poutine, le 21 août, il y avait eu une attaque chimique dans la banlieue de Damas de la Ghouta et le président syrien Bachar al-Assad en a été immédiatement accusé. Cependant, il est rapidement et clairement apparu que l’incident était une provocation pour impliquer directement l’armée américaine contre Assad, de peur que les forces gouvernementales syriennes ne conservent leur élan et n’infligent une défaite aux rebelles djihadistes.
Le 6 septembre, dans un mémorandum adressé au président Barack Obama cinq jours avant l’article de Poutine, les Professionnels vétérans du renseignement pour la raison (VIPS) avaient averti le président Barack Obama de la probabilité que l’incident de la Ghouta soit une attaque sous faux drapeau.
Malgré son inquiétude au sujet d’une attaque américaine, le message principal de Poutine dans son éditorial était positif, parlant d’une confiance mutuelle croissante :
« Une nouvelle occasion d’éviter une action militaire s’est présentée ces derniers jours. Les États-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent profiter de la volonté du gouvernement syrien de placer son arsenal chimique sous contrôle international en vue de sa destruction ultérieure. À en juger par les déclarations du président Obama, les États-Unis y voient une alternative à l’action militaire. (Les armes chimiques de la Syrie furent en fait détruites sous la supervision de l’ONU l’année suivante.)
« Je salue l’intérêt du président à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble pour garder cet espoir vivant… et réorienter la discussion vers des négociations. Si nous pouvons éviter de recourir à la force contre la Syrie, cela améliorera l’atmosphère dans les affaires internationales et renforcera la confiance mutuelle… et ouvrira la porte à la coopération sur d’autres questions critiques. »
Obama refuse les frappes
Dans un long entretien avec le journaliste Jeffrey Goldberg, publié dans The Atlantic beaucoup plus tard, en mars 2016, Obama s’est montré très fier d’avoir refusé d’agir selon ce qu’il a appelé le « scénario de Washington ».
Il a ajouté un détail éloquent qui a échappé à l’attention des médias institutionnels. M. Obama a confié à M. Goldberg qu’au cours de la dernière semaine cruciale d’août 2013, le directeur du renseignement national, M. James Clapper, avait effectué une visite inopinée au président pour l’avertir que l’allégation selon laquelle M. Assad était responsable de l’attaque chimique à Ghouta n’était « pas un coup sûr ».
M. Clapper s’est référé aux mots mêmes utilisés par l’ancien directeur de la CIA, George Tenet, lorsqu’il a décrit, à tort, la nature des preuves sur les ADM en Irak lors de son exposé au président George W. Bush et au vice-président Dick Cheney en décembre 2002. Une preuve supplémentaire que la Ghouta était un faux drapeau a été apportée en décembre 2016 lors d’un témoignage parlementaire en Turquie.
Début septembre 2013, à l’époque de l’éditorial de Poutine, Obama a résisté à la pression de la quasi-totalité de ses conseillers pour lancer des missiles de croisière sur la Syrie et a accepté l’accord négocié avec la Russie pour que la Syrie abandonne ses armes chimiques. Obama a dû endurer l’indignation publique de ceux qui veulent que les États-Unis s’impliquent militairement. De la part des néoconservateurs, en particulier, ça lui a coûté cher.
Au sommet du bâtiment de CNN à Washington, DC, le soir du 9 septembre, deux jours avant l’éditorial de Poutine, j’ai eu l’occasion fortuite de voir de près et personnellement l’amertume et le dédain avec lesquels Paul Wolfowitz et Joe Lieberman ont insulté Obama comme étant trop « lâche » pour attaquer.
Cinq ans plus tard
Dans son appel à la coopération avec les États-Unis, Poutine aurait écrit ces mots lui-même :
« Ma relation professionnelle et personnelle avec le président Obama est caractérisée par une confiance croissante. C’est une chose que j’apprécie. J’ai soigneusement étudié son discours à la nation mardi. Et je suis plutôt en désaccord avec un argument qu’il a avancé sur l’exceptionnalisme américain, affirmant que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente ». C’est ce qui nous rend exceptionnels. Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit leur motivation. Il y a de grands pays et de petits pays, riches et pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux qui sont encore en train de trouver leur voie vers la démocratie. Leurs politiques diffèrent aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons les bénédictions du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux. »
Ces derniers jours, le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, John Bolton, n’a laissé aucun doute sur le fait qu’il est la mascotte de l’exceptionnalisme américain. Son corollaire est le « droit » de Washington d’envoyer ses forces, sans y être invité, dans des pays comme la Syrie.
« Ces derniers jours, nous avons essayé de faire passer le message que s’il y a une troisième utilisation d’armes chimiques, la réaction sera beaucoup plus forte », a déclaré M. Bolton lundi. « Je peux dire que nous avons eu des entretiens avec les Britanniques et les Français qui se sont joints à nous lors de la deuxième attaque et qu’ils sont également d’accord sur le fait qu’un autre emploi d’armes chimiques entraînera une réaction beaucoup plus forte. »
Comme en septembre 2013, les forces gouvernementales syriennes, avec le soutien de la Russie, ont mis les rebelles sur la défensive, cette fois dans la province d’Idlib où la plupart des djihadistes restants ont été relégués. Dimanche a commencé ce qui pourrait être la dernière épreuve de force après cinq années de guerre. La mise en garde de Bolton contre une attaque chimique d’Assad n’a guère de sens, car Damas est clairement en train de gagner et la dernière chose qu’Assad ferait serait de déclencher des mesures de représailles de la part des États-Unis.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a déjà, avec une remarquable prescience, accusé Damas pour toute attaque chimique qui pourrait avoir lieu. Les avertissements d’une implication directe de l’armée américaine, plus importante que les deux attaques précédentes de Trump, invitent les djihadistes acculés à lancer une autre attaque sous faux drapeau pour précisément y parvenir.
Malheureusement, non seulement la confiance grandissante observée par Poutine il y a cinq ans s’est évaporée, mais la probabilité d’un affrontement militaire américano-russe dans la région est aussi plus dangereusement élevée que jamais.
Sept jours avant la parution de l’article de Poutine, Donald Trump a tweeté : « De nombreux « rebelles » syriens sont des djihadistes radicaux. Ce ne sont pas nos amis & les soutenir ne sert pas notre intérêt national. Restez en dehors de la Syrie ! »
En septembre 2015, Trump a accusé ses principaux opposants républicains de vouloir « déclencher la troisième guerre mondiale à travers la Syrie. Lâchez-moi un peu. Vous savez, la Russie veut avoir l’EI, n’est-ce pas ? Nous voulons avoir l’EI. La Russie est en Syrie – peut-être devrions-nous les laisser faire ? Laissons-les faire. »
La semaine dernière, Trump a averti la Russie et la Syrie de ne pas attaquer Idlib. En tant que président, Trump est peut-être confronté à son plus grand défi : est-il capable de résister à ses conseillers néoconservateurs et de ne pas attaquer massivement la Syrie, comme Obama l’a choisi, ou de risquer cette guerre plus large qu’il a accusé ses opposants républicains de fomenter ?
Ray McGovern travaille avec Tell the Word, une maison d’édition de l’Église œcuménique du Sauveur dans le centre-ville de Washington. Il a été officier d’infanterie et de renseignement de l’Armée de terre, puis analyste de la CIA pendant 30 ans au total, et a été porte-parole présidentiel de 1981 à 1985.
Source : Ray McGovern, Consortium News, 12-08-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
Le pouvoir de TOUS les présidents est limité…
Particulièrement en France où le président doit non seulement être attentif aux désirs des lobbies et des ploutocrates, mais où il est aussi le petit caniche de certains « amis » étrangers.
La principale différence entre nos « nations exceptionnelles » réside dans le fait qu’aux USA le président n’obéit qu’aux oligarques « nationaux », ce qui n’est pas le cas dans les autres « pays civilisés ».
Chaque jour les preuves de cette affirmation s’accumulent et il faut vraiment être aveugle pour ne pas les voir.
C’est beau la « démocratie ».
24 réactions et commentaires
Eh, Donald ! Oui, toi, le rouquin ! Comment tu dis, déjà ? Ah oui : Stay out of Syria !
Un éditorial de Vladimir Poutine dans le New York Times, le 11 septembre 2013, ça laisse songeur… c’est même impensable depuis la splendide révolution ukrainienne. Et pourtant, Poutine et Lavrov n’ont cessé de lancer des « appels à la prudence », mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : l’Occident puéril et bellliciste.
+17
AlerterJe pense qu’il y a de quoi s’inquiéter, en effet le complexe militaro-industriel est très puissant aux USA de plus Israël n’a pas trop d’intérêt a voir la région se pacifier et manifestement Netanyahu a l’oreille attentive de Trump…
+21
AlerterTrump fera ou ne fera pas ce que ses maîtres lui commanderont. Comment peut-on croire un instant que les vrais maîtres s’exposeraient à la lumière du jour ?
+12
Alerter« Les vrais maîtres », ce ne sont pas forcément les faces patibulaires d’individus tapis dans l’ombre (on pense par exemple à Wolfowitz, [Modéré]). C’est aussi le big business, le système de Sécurité nationale, et cette idéologie américaine qui mène le pays quels que soient ses présidents.
+12
AlerterAu travers de tout cela, on comprend que le pouvoir des présidents américains est limité.
Ceux qui tiennent en main les clefs de la politique américaine savent rappeler à (leur) ordre les présidents successifs.
Leurs moyens sont la force de l’argent, qui leur permet de financer à peu près ce qu’ils veulent, les lobbies, les journaux, la corruption, utilisant en complément, s’il le faut, les menaces.
+20
Alerterl’argent ? le racket us montre son vrai visage et la dette struturée de tous les pays adossés au dollar va s’amenuir, il faut vite que les us déclenchent encore une guerre, il en va de la survie financière de toutes les sangsues qui n’ont jamais rien créé à part des armes de mort et parfois, rien créé du tout hormis des tonnes de fausse monnaie qui vont leur revenir en pleine gu…e
+17
AlerterLe pouvoir de TOUS les présidents est limité…
Particulièrement en France où le président doit non seulement être attentif aux désirs des lobbies et des ploutocrates, mais où il est aussi le petit caniche de certains « amis » étrangers.
La principale différence entre nos « nations exceptionnelles » réside dans le fait qu’aux USA le président n’obéit qu’aux oligarques « nationaux », ce qui n’est pas le cas dans les autres « pays civilisés ».
Chaque jour les preuves de cette affirmation s’accumulent et il faut vraiment être aveugle pour ne pas les voir.
C’est beau la « démocratie ».
+37
AlerterQue vous faites exprès de passer à côté de l’évidence dans cet article rooohhhh.
Moi je lis : « le dédain avec lesquels Paul Wolfowitz et Joe Lieberman ont insulté Obama comme étant trop « lâche » pour attaquer.«
Ce qui est bizarre et tellement récurent, si souvent récurent, c’est qu’en lisant les fiches Wikipedia de ces deux bougres je tombe une fois de plus sur des personnes qui auraient été bien contentes de la partition de la Syrie …
Vous savez une certaine partie (j’ensiste bien sûr cette partie infime, cette minorité) d’une communauté qui fout le bordel partout où elle passe.
+5
Alerter…le fait qu’aux USA le président n’obéit qu’aux oligarques “nationaux”
Vous vous méprenez! Trump n’obéit à personne! Ni Poutine d’ailleurs!
+1
AlerterLe véritable problème pour Trump, est que s’il ferme la boutique en Syrie, le complexe militaro-industriel US va être en « surchauffe »… et ce n’est pas bon pour l’emploi, donc pour les élections.
Ce qui reste tout de même la priorité d’America First.
+8
AlerterDe nouveau, un article intéressant de Ray McGovern mais qui date un peu.
On dirait que les USA viennent de jeter le masque et révéler la suite de leurs intentions : ils s’installent en Syrie pour contrer l’Iran et empêcher l’établissement de ce fameux arc chiite qui les préoccupe tant (qui préoccupe certainement Israël au premier plan, en tout cas).
Bref, l’intervention américaine change de visage. Avant, il s’agissait officiellement de combattre les terroristes de l’État Islamique. Désormais, c’est clair, ils sont là pour contenir l’Iran et garder une main dans la partie du Moyen Orient.
http://turcopolier.typepad.com/sic_semper_tyrannis/2018/10/our-enduring-presence-ttg.html
Vietnam 2.0? Je ne pense pas que Washington ou le Pentagone osent risquer une confrontation directe avec leurs nouveaux meilleurs ennemis, la Russie, la Chine ou même l’Iran. Mais ils veulent garder la possibilité de leur nuire et d’empêcher toute stabilisation de la région. Ils se vantent d’avoir attiré les Russes dans un bourbier. Je me demande dans quelle mesure Moscou n’est pas en train de considérer ces nouveaux développements exactement dans la perspective inverse : profiter de cette intrusion américaine pour les laisser s’enliser dans une situation coûteuse et au bout du compte, intenable.
En attendant, le discours officiel US sera toujours le même. Les agresseurs, ce sont les autres, des voyous, des dictateurs, des irresponsables: les Russes, les Iraniens, Assad et son régime, etc. Les arguments ne changeront pas non plus : l’amour de la démocratie qu’il faut à tout prix restaurer, certes, mais de plus en plus souvent, et moins hypocritement, les intérêts supérieurs des États-Unis. Le pays exceptionnel qui intervient militairement partout sans jamais déclarer la guerre. Et qui a – qui aime – la démocratie dans le sang.
+36
Alerter« Ils se vantent d’avoir attiré les Russes dans un bourbier » : la vieille ritournelle néoconservatrice, reprise par les (néo)con(formiste)s du monde entier, admiratifs devant le brio de l’hyperpuissance : « les USA ils ont attiré les Russes dans le bourbier afghan, ils leur ont préparé un nouveau Vietnam, gna gna gna, et pis Reagan il a épuisé les vilains Russes avec sa guerre des étoiles (IDS), gna gna gna, et pis à la fin c’est les gentils qui gagnent pasque le mur y tombe, crac boum.
Le pire, c’est que nos journalistes et nos manuels scolaires récitent cette ritournelle avec le plus grand sérieux.
+25
AlerterL’URSS n’a pas eu besoin des USA pour s’écrouler.
Cette gérontocratie s’est éteinte avec ses dirigeants et il suffit de se rappeler la durée des mandats des deux derniers présidents avant Gorbatchev pour en être convaincu.
Le système soviétique était au bout du rouleau, et même si « Gorby » a rencontré quelques oppositions la majorité des dirigeants restants étaient certains qu’il fallait remettre à zéro les compteurs et revenir à un système plus « ouvert ».
Par contre, l’arrivée de « l »ami Eltsine » a été un véritable désastre pour la Russie…
Si Gorbatchev n’avait pas été « viré » par un coup d’état qui est quand-même assez douteux (et qui a favorisé Eltsine – révolution de couleur inversée?) la situation aurait été bien plus avantageuse pour le peuple russe qui aurait évité de nombreuses années de sacrifices pour le plus grand bonheur de quelques oligarques et de leurs « amis démocrates ».
C’est surtout ça qui a fait le succès de Poutine : Il a permis à ce peuple de relever la tête, et ce n’est pas rien.
Et maintenant les néocons viennent nous bassiner parce que le « maître du Kremlin » ne vient pas leur cirer les pompes chaque matin en leur apportant des viennoiseries.
Qu’on foute la paix aux autres peuples.
Tant qu’ils ne vont pas agresser leurs voisins et qu’ils respectent les autres on a absolument rien à leur reprocher.
+34
AlerterTo stay or not to stay ? … avec ou sans cheval !
Je crois que la mise en place du réseau intégré de défense russo-syrien transformant le territoire syrien en zone no fly va irrémédiablement changer la donne pour les coalisés non invités (FUKUS et Israël).
Les Russes affirment : « nous saurons non seulement qui se trouve déjà dans la région mais également quand un avion se déplace sur la piste d’un aérodrome sur le territoire d’Israël, d’ Arabie Saoudite ou d’Europe ».
Plus personne ne pourra dire la main sur le coeur (hein, Macron ?) « c’est pas moi », l’agresseur étant immédiatement identifié. Se rappeler que la Syrie vient solennellement de demander devant l’ONU que les troupes d’occupations des dits coalisés quittent le territoire syrien : les bases militaires US le long de l’Euphrate deviendraient de fait inutiles d’autant plus que du côté irakien, un ample mouvement « US go home » émerge parmi les populations qui associent corruption = gouvernement = USA. Après 15 ans de guerre et d’occupation, faut croire que le “ruissellement” ne marche plus !
Ne resteraient plus que les proxis Kurdes SDF… pris en sandwich par les forces turques qui ont carte blanche de la Russie (accord de Sotchi sur la région d’Idleb, Madjib et Deir ozor) : les éternels idiots utiles qui se feront massacrés.
Côté Afghanistan (car tout se tient), un Ghani a annoncé son refus de privatiser la guerre (offre Prince, ex-Blackwater, à 6 milliards) arguant avec raison : « Comment une entreprise privée peut-elle gagner une guerre à laquelle les Etats-Unis, l’OTAN et ses alliés n’ont pu mettre fin en 17 ans ? » :
https://www.tolonews.com/afghanistan/afghanistan-will-not-allow-%E2%80%98foreign-mercenaries-ghani
+10
AlerterTrump se lamente des Européens : vous n’avez pas lu la thèse de doctorat de Poutine, vous affirmez des grands principes, mais vous ne travaillez pas assez : « Au travail petits européens, vous êtes nuls ! Moi on m’a mis plein de post-its mais je sais pas pourquoi on les a mis à ces endroits ! « .
Voici, un extrait de cette thèse :
« Pour que la Russie émerge de sa crise profonde et atteigne sa puissance antérieure, les matières premières du pays constituent le facteur le plus important de son développement à court terme. (…) Son avenir dépend de l’ampleur de l’utilisation du potentiel des richesses naturelles. »
Mais Olga Litvinenko prétend que c’est son père qui a écrit cette thèse et donc que la thèse de doctorat de Poutine serait un plagiat !!!
https://www.lecourrierderussie.com/fil/vladimir-poutine-a-t-triche-lors-de-redaction-de-these-de-doctorat/
Au final, on comprendra qu’il n’y a pas de grande Russie sans appropriation des ressources, ce qui est exactement la thèse de l’Onu. La Syrie est un morceau de ressources comme un autre dans ce puzzle ou puissance prend le sens antique « d’énergie » (energeia)
+3
AlerterPeut-être que Vlad a triché… ou pas.
Toujours est-il qu’il a retenu la leçon de base et l’applique avec un réel succès pour le bénéfice de la Russie.
+6
AlerterArticle intéressant mais qui aurait pu être complété par un article sur la lettre du 9 septembre 2018 à Trump des « vétérans » qui faisait état de la fort possible escalade militaire en Syrie si les US bombardaient de nouveau des sites syriens.
https://www.antiwar.com/blog/2018/09/09/moscow-has-upped-the-ante-in-syria/#more-31760
+6
AlerterMais gouverne ce pays
est ce que la CoG, (Continuity of Government), est une réalité?
+1
AlerterUne autre pensée complexe ?
C’est impensable que Poutine soit l’auteur de l’extrait repris dans « Cinq ans plus tard – Appel à la coopération avec les Etats-Unis ».
Si tant est qu’il ait rédigé un papier en ce sens, soit la mauvaise qualité des traductions en ont altéré le fond et la forme, soit l’extrait a été falsifié.
Poutine est autrement plus réactif et subtil que d’aller s’illustrer à travers un registre « prédicateur », même si la très puissante Église orthodoxe russe est un de ses fidèles sponsors.
Outre Atlantique, mais pas seulement, l’offensive médiatique oeuvre et manoeuvre mais le lobby des armes gouverne.
Malgré tout ce qui est dit et écrit, il reste néanmoins difficile de qualifier précisément Trump. Fou, pitre ou génie ?
Toutefois, j’observe que la France et les Etats-Unis partagent le même goût pour les stratégies truquées dans les débats télévisés des campagnes électorales.
(Duels H. Clinton/B. Sanders et E. Macron/M. Le Pen).
On a le président qu’on peut….
+6
AlerterJe n’ai pas souvenir d’un pays où les US (enfin l’armée US) se seraient implantés avec tous les arguments possibles pour le faire et dont ils seraient partis vraiment, sauf branlée militaire et encore. Vu que pour certaines de ces implantations cela remonte à plusieurs décennies, il est facile de trouver de nouvelles raisons pour s’accrocher, permettant de les utiliser pour de nouveaux pays où ils ne sont pas encore présents. Les US sont en Syrie, comme en Irak, en Afghanistan, bientôt au Venezuela… et le resteront. Ils ont décidé que la planète leur appartenait et sauf objection musclée n’ont pas l’intention de changer de paradigme.
+6
AlerterCertes, mais reconnaissons tout de même qu’ils ont de consciencieux complices bien éparpillés sur cette même planète, et que sans l’aimable obligeance de ces larrons, la bonne fortune de leur donneur d’ordres serait moins probante.
+5
AlerterNous avions subit le même genre de comportement avec la Corée de Nord, puis ils se sont jeté tous les deux dans leurs bras.
il est donc possible que ce soit du pipeau en vue des élections à venir.
+1
Alertersauf que les usa sont malades et ne savent pas vivre sans ennemi. Comme en plus les Russes ont des armes invincibles, les frustrés se mettent en colère. Pour ma part, je n’y vois qure du blabla, le caid s’est vu vaincu, il raconte n’importe quoi jusqu’à ce que tout le monde le regarde pour ce qu’il est : un menteur et un impuissant.
+5
AlerterL’illusion que les armes russes sont invincibles est la raison pour laquelle certains s’étonnent que V. Poutine compose avec les différents acteurs en Syrie et en Ukraine plutôt que de les affronter. La Russie sait que ses armements sont bons mais ils savent aussi qu’ils sont en retard de presque une génération. Par exemple, le Su 57 est seulement en cours de mise en service quand le F-22 est là depuis 2003. Et le F-35 est encore une génération plus moderne malgré tous ses défauts. Son informatique n’est pas encore au point mais elle aussi est une génération en avance. Les Awacs se feront descendre d’entrée de jeu mais les F-35 suffisent à fournir l’information pour les avions les accompagnant.
Les Russes savent qu’ils peuvent détecter les avions « furtifs » mais avec des technologies anciennes, trop peu précises pour guider des missiles modernes. Cela les met à l’abri d’une attaque stratégique surprise mais rien de plus. Ils ont assez pour faire mal, très mal, mais pas assez pour ne pas être submergés. S’il on lit entre les lignes de leurs revues militaires, ils savent que seul l’infra-rouge leur permet de réellement chasser le « furtif ». Ce n’est utile qu’à très courte portée.
La Russie sait compter et sait qu’aussi bon que soit son matériel, elle n’en a pas assez. Les 3 plus grands pays européens dépensent à aux seuls plus d’argent qu’elle. Ne parlons pas des USA. Israël a pu détruire un S-200 parce qu’il était à court de munitions et c’est une assez belle image de ce qui arrivera après un tir de saturation de missiles américains. Même si les Russes en arrêtent 60 voire 80% en usant tout ce dont ils disposent, ils auront des dégâts peu soutenables et se retrouveront « à poil » après cette première salve. Et tout le monde le sait. Ce n’est pas par hasard que leurs avions peuvent décoller depuis des terrains improvisés. Ni que les F-35 peuvent être utilisés en version « visibles » avec beaucoup plus d’armes emportées pour le moment où les munitions anti-aériennes adverses sont épuisées. Parce que les militaires savent que cela arrivera.
A ce jeu, Trump est beaucoup moins dangereux pour la planète que ne l’était Hillary Clinton & C° qui étaient persuadés de pouvoir détruire la Russie (à raison) sans que les armes nucléaires n’entrent en jeu (à tort). Trump a peur des armes nucléaires. Le complexe militaro-industriel comme la finance qui sont drogués aux risques car habitués à « privatiser les bénéfices et socialiser les pertes » pensent, eux, qu’ils pourront se mettre à l’abri et que « l’hiver nucléaire » n’est qu’une fable. C’est l’Europe qui en paierait le prix fort mais c’est même pour eux un avantage.
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