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3.janvier.20203.1.2020 // Les Crises

Comment Boeing se suicide

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Source : De Defensa, Bryan Dyne, 14-12-2019

On sait que l’affaire Boeing-737Max est devenue une crise en soi, qui mérite d’être suivie avec attention dans la mesure où elle reflète bien les comportements et l’évolution du Corporate Power dans cette époque de crise générale, ou Grande Crise d’Effondrement du Système. La crise Boeing-737Max est d’autant plus intéressante qu’elle réunit des éléments fondamentaux de la postmodernité et de notre contre-civilisation :

• un ensemble crisique type du système de l’américanisme ;
• une entreprise gigantesque du point de vue du capitalisme américaniste et globalisé, c’est-à-dire des points de vue financier et commercial, comme deuxième entreprise des USA en volume financier et premier exportateur des USA ;
• une entreprise qui conçoit et fabrique des produits à l’avant-garde de la technologie opérationnelle ;
• une entreprise qui, dans sa production aéronautique, est aussi active dans le secteur civil que dans le secteur militaire.

Le caractère unique et “exceptionnaliste” (comme sont les USA) de Boeing est en train de nous apparaître comme très largement équilibré, comme par un effet-miroir inversé, par le “caractère unique et ‘exceptionnaliste’” de la catastrophe qui est en train de se développer en son sein. Une audition de témoins venus de Boeing et de la FAA, mercredi devant la Commission des Transports de la Chambre des Représentants, a permis de prendre une nouvelle mesure de cet événement qui progresse, souvent d’une façon feutrée et dissimulée, mais qui se signalent tout de même par de brutales incursions dans la progression de la vérité-de-situation s’accordant parfaitement au processus éventuellement post-simulacre que nous décrivions hier.

Le cover-up (dissimulation, étouffement) de la catastrophe semble devenir impossible, justement à cause de l’ampleur de la catastrophe et des “fuites” sans nombre, officialisées, institutionnalisées, de la part d’acteurs du drame, notamment ceux qui le virent venir et tentèrent de prévenir les dirigeants. Cette impossibilité possible du cover-up ferait ainsi partie de l’arsenal de notre hypothèse sur une époque post-simulacre.

Ci-dessous, nous reprenons un texte de WSWS.org qui poursuit bien entendu Boeing de ses foudres trotskistes et anticapitalistes et qui, dans ce cas, comme ce l’est dans diverses occasions où nous utilisions cette source, fournit une excellente documentation qui est à notre sens beaucoup plus de caractère antiSystème que de caractère trotskiste. C’est le caractère antiSystème, d’où qu’il vienne, qui nous intéresse et nous laissons le caractère trotskiste à ceux qui en rêvent encore et toujours.

Ce que nous montrent les différents éléments de témoignage entendus à la Chambre, – sans que la Chambre, pourrie jusqu’à l’os, notamment par le prébendes de Boeing, ne s’en émeuve vraiment, – c’est l’extrême profondeur du cancer qui ronge Boeing. Cela concerne certes le 737Max, mais aussi la manière de produire, les pressions sur le personnel très qualifié mais qui perd cette qualification sous la force de ces pressions, l’affichage sans aucune retenue du changement ontologique qui a affecté cette compagnie qui est historiquement l’une des premières, chronologiquement et qualitativement, de l’histoire de l’aviation.

Le principal témoin Ed Pierson, cadre supérieur de chez Boeing, a ainsi rapporté la réponse de son supérieur, vice-président de Boeing et responsable du programme 737Max, à qui il demandait de ralentir la cadence forcée de production et de réorganiser les équipes affectées à cette production, – ce qui impliquait une interruption puis une reprise moins rapide de la production, – avec réponse dans ces termes : « Nous ne pouvons pas faire ça. Je ne peux pas faire ça [parce que Boeing est] une organisation à but lucratif. »

Le fric, pas les avions, – et quant aux passagers…

Tout est à l’aune de cet épisode qui nous dit que Boeing en tant que tel qu’il fut dans l’histoire n’existe plus. Boeing n’est plus guidé que par les bénéfices, les revenus, l’argent et rien d’autre, et tous les impératifs de qualité et de sécurité sont désormais, et à notre sens irrémédiablement, passés au second plan… “Irrémédiablement” en effet, à cause du changement de nature de Boeing, de son ontologie complètement différente de ce qu’elle fut jusqu’à quelque part autour de 1975-1985. Le temps écoulé entre ces dates et aujourd’hui, et la tragédie du 737Max, correspond au temps nécessaire pour cette opération fondamentale du “changement d’être”. On ne revient pas sur de telles perversions qui tuent le passé et ce qui a existé, c’est-à-dire la tradition.

(Eh certes oui, l’on peut parler de “tradition” qui est un facteur relatif, et dans le cas de Boeing la “tradition” est celle de ses débuts puis de ses succès appuyés sur le savoir-faire de ces débuts, et c’est cela qui est rompu tant la modernité ne cesse de se dévorer elle-même à mesure qu’elle avance, pour ne jamais dépendre de structures stables et harmonieuses, et pouvoir terminer dans ce qu’il y a de plus volatile, de plus simulacre, de plus “absence d’être”, – la financiarisation postmoderne, clef de voute de l’effondrement.)

Bien entendu, nous croyons plus que jamais à « la cataracte Boeing », c’est-à-dire à la catastrophe de l’effondrement de l’avionneur. Lorsque, dans son zèle à montrer la cupidité et l’injustice du capitalisme, le texte de WSWS.org indique « Alors que l’immobilisation du Max 8 et les poursuites par les pilotes et les proches des victimes devraient coûter 8 milliards de dollars à Boeing, la valeur de la société a augmenté de près de 200 milliards de dollars entre le moment où les avions ont été annoncés en 2011 et le moment où l’ensemble de la flotte a été cloué au sol », – bien, sûr, il pêche par militantisme tactique et nous donne une fausse image de la vérité de situation.

C’est “jusqu’ici” qu’il faut dire à propos des $8 milliards que devraient coûter à Boeing « l’immobilisation du Max 8 et les poursuites par les pilotes et les proches des victimes ». En effet, cette affaire ne fait que commencer et Boeing a déjà subi, en plus des $8 milliards, des pertes de manque-à-gagner avec plus de 250 avions commandés chez Airbus par trois compagnies, qui s’étaient auparavant décidé pour le 737Max. Les pertes à prévoir, non seulement pour des raisons techniques et de sécurité des appareils, mais aussi et surtout de confiance dans toutes les productions Boeing sont colossales et finalement à la mesure d’un ébranlement décisif vers l’effondrement de ce géant too big to fail/to fall. Ce n’est pas la logique historique de la “révolution permanente” trotskiste qui menace Boeing, mais la logique prédatrice et autodestructrice du néo-capitalisme ultralibéral.

Le texte ci-dessous, de WSWS.org est du 14 décembre 2019 (traduction de la version originale en anglais du 13 décembre 2019).

dedefensa.org

_________________________

Les dirigeants de Boeing doivent rendre des comptes

L’ancien cadre supérieur de Boeing Ed Pierson a témoigné mercredi devant la commission des transports et des infrastructures de la Chambre des Représentants qu’il avait averti la haute direction de l’entreprise à deux reprises au cours de l’été 2018 que «la détérioration des conditions à l’usine» de production du Boeing 737 de Renton, dans l’État de Washington, entraînerait inévitablement une production d’avions défaillants et potentiellement mortels.

Le rapport de cet ex-employé révèle un autre niveau de la criminalité et de la négligence des dirigeants de Boeing dans leur volonté de générer des bénéfices de plusieurs milliards de dollars avec l’avion 737 Max 8. Ce fut un autre avertissement, cette fois par un travailleur qui produisait ces avions, que les conditions dans l’usine compromettaient la sécurité de dizaines d’avions qui pourraient éventuellement transporter des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.

Les craintes de Pierson se sont réalisées quatre mois après son deuxième avertissement lorsque le vol 610 de Lion Air a plongé dans la mer de Java après avoir décollé de Jakarta, en Indonésie, tuant les 189 passagers et membres d’équipage à bord. Cela a été suivi d’un deuxième crash d’un avion Max 8 juste aux abords d’Addis-Abeba, le vol 302 d’Ethiopian Airlines, qui a anéanti la vie de 157 autres êtres humains.

Ce n’est qu’après le deuxième crash que Boeing a décidé de clouer au sol l’avion meurtrier dans le monde entier, et cela ne s’est produit qu’après que l’indignation internationale a monté lorsque Boeing a déclaré deux jours après le deuxième crash qu’ils avaient «pleinement confiance en la sécurité du 737 Max». Ces commentaires ont été soutenus et repris par la Federal Aviation Administration (FAA) et le président américain Donald Trump.

La même audience du Congrès a également révélé que le mois suivant le premier accident, une analyse interne de la FAA a déterminé que, à moins que l’avion ne soit immobilisé, le Max 8 ferait l’objet en moyenne d’un accident mortel tous les deux ou trois ans, une quantité supérieure à celle indiquée par Boeing ou l’agence à l’époque. Ce rapport a été écarté par l’agence pendant plus d’un an, même après le deuxième crash en moins de six mois.

La raison immédiate de ces deux accidents était un logiciel auparavant inconnu appelé système d’augmentation des caractéristiques de manœuvre (MCAS), qui s’est activé par erreur en raison d’un capteur d’angle d’attaque défectueux et a forcé les deux avions à plonger de façon incontrôlable. Les capteurs, a noté Pierson, remplaçaient les originaux également défectueux, ce qui n’aurait pas dû se produire sur des avions vieux de quelques mois seulement. Ces faits mettaient en évidence de graves problèmes dans le processus de production elle-même du Max 8.

Dans un courriel de juin 2018 adressé au vice-président de Boeing, Scott Campbell responsable du programme Max 8, Pierson a averti que «franchement, toutes les sonneries d’alarme sont activées dans mon jugement». Il a explicitement noté le manque de mécaniciens, d’électriciens et de techniciens qualifiés, un taux d’heures supplémentaires qui a plus que doublé et qui affecte l’attention des travailleurs. Il a ajouté que «pour la première fois de ma vie, je suis désolé de dire que j’hésite à faire monter ma famille dans un avion Boeing.»

Dans ses commentaires devant le Congrès, Pierson a souligné «la pression dogmatique exercée sur le calendrier» après que l’entreprise ait exigé que l’usine augmente la production du nombre d’avions qu’elle fabrique de 47 à 52 par mois, avec l’augmentation des «risques pour la sécurité des produits et des travailleurs.»

En conséquence, les mesures de suivi de la qualité interne de Boeing ont révélé une augmentation de 30 pour cent de défauts d’ingénierie et de câblage, qui peuvent tous provoquer des pannes ou des incidents potentiellement mortels dans un avion. Tout cela aurait pu avoir un effet sur les défaillances des capteurs MCAS. Afin de résoudre ces problèmes, Pierson a affirmé qu’il était nécessaire de fermer l’usine «pour permettre à notre équipe de se regrouper afin que nous puissions terminer les avions en toute sécurité».

Alors même que les conditions de production se dégradaient, les dirigeants de Boeing ont continué à ignorer les averissements de Pierson. Lors d’une réunion entre Pierson et Campbell, au cours de laquelle le premier a réitéré son appel à arrêter la production pour répondre à des problèmes de sécurité avérés, le responsable du programme 737 Max lui a dit: «Nous ne pouvons pas faire ça. Je ne peux pas faire ça» parce que Boeing est «une organisation à but lucratif».

La cupidité sans gêne incarnée dans cette déclaration ne donne qu’un aperçu des énormes sommes d’argent que Boeing a gagnées grâce au programme Max 8. Alors que l’immobilisation du Max 8 et les poursuites par les pilotes et les proches des victimes devraient coûter 8 milliards de dollars à Boeing, la valeur de la société a augmenté de près de 200 milliards de dollars entre le moment où les avions ont été annoncés en 2011 et le moment où l’ensemble de la flotte a été cloué au sol.

Les dirigeants de Boeing eux-mêmes ont également fait d’immenses fortunes personnelles. Lors de la montée fulgurante des actions de la société en janvier et février de cette année, le directeur financier Gregory Smith, le vice-président exécutif John Keating, l’avocat général Michael Luttig et le directeur général Dennis Muilenberg ont tous vendu des actions pour une valeur de 9,5 millions de dollars, 10,1 millions de dollars, 9,5 millions de dollars et 6,5 millions de dollars respectivement.

Ces chiffres démentent les larmes de crocodile que la direction de Boeing a versées, surtout quand on se rend compte que le deuxième crash du Max 8 s’est produit juste un mois après ces fructueuses opérations boursières. Étaient-ils conscients des dangers de l’avion et, plutôt que d’avertir leurs pilotes et passagers, ont-ils profité de l’occasion pour en tirer profit ?

On ne peut pas non plus passer sous silence les remarques faites par les Représentants de la commission des transports de la Chambre. En réponse à la publication du document interne de la FAA, le représentant démocrate Peter DeFazio de l’Oregon a déclaré: « Malgré ses propres calculs, la FAA a voulu parier avec la sécurité du public en laissant le 737 Max continuer à voler.» Le président de la sous-commission de Transport de la Chambre n’a fait aucune mention du fait que lui et ses collègues avaient récemment adopté la loi sur la ré-autorisation de la FAA, qui donne à Boeing et à d’autres constructeurs d’avions encore plus de liberté à l’égard de la réglementation et de la surveillance.

De plus, le gouvernement américain ainsi que des municipalités et des États fédérés ont subventionné les opérations de Boeing. Depuis 1994, Boeing a reçu 74 milliards de dollars de subventions et de prêts gouvernementaux, dont 14 milliards proviennent uniquement de l’État de Washington [où sont installées les usines Boeing]. Cet argent a été prélevé directement de la classe ouvrière et déposé dans les poches des dirigeants et des gros actionnaires de la société.

Cela montre clairement la relation entre le gouvernement américain et Boeing, le deuxième plus grand entrepreneur de défense du pays et le plus gros exportateur US. Ils n’ont pas de relation contradictoire, mais représentent plutôt le lien entre le Corporate Power, l’État et l’establishment militaire.

Malgré des preuves évidentes et croissantes de la négligence criminelle de la part des dirigeants de Boeing qui a causé la mort de plus de 300 personnes, aucune accusation pénale n’a été portée contre les responsables concernés. Cela est tout à fait dans la ligne judiciaire établie ces temps-ci, où même les délits de grandes entreprises les plus horribles n’ont donné lieu à aucune poursuite. Mais la justice pour les victimes, sans parler de la sécurité du public, exige que les cadres supérieurs et les responsables gouvernementaux impliqués dans ces crimes soient tenus de rendre des comptes.

Ces liens et les catastrophes des Max 8 ne sont pas simplement des symptômes de la cupidité des grandes entreprises, mais le résultat final du système capitaliste lui-même, qui subordonne tous les besoins sociaux au profit privé. Il existe une contradiction fondamentale entre les intérêts de la société, y compris le transport aérien sûr, efficace et peu coûteux, et la propriété privée des industries essentielles, ainsi que la division de l’économie mondiale entre les États-nations rivaux. Les mêmes contradictions fondamentales du capitalisme alimentent les conflits géopolitiques et économiques qui menacent le monde de guerre nucléaire et de catastrophes écologiques.

La seule façon de prévenir de nouvelles catastrophes est de supprimer le but lucratif dans l’industrie des avions de lignes, de mettre fin à la domination de Wall Street et de remplacer le cauchemar du marché capitaliste par un système de transport aérien planifié de manière rationnelle et organisé au niveau international. Cela nécessite la nationalisation des compagnies aériennes et aérospatiales et leur transformation en services publics appartenant à la collectivité et contrôlés démocratiquement.

Bryan Dyne, WSWS.org

Source : De Defensa, Bryan Dyne, 14-12-2019

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Patrick // 03.01.2020 à 08h41

L’article ne revient pas sur le point de départ de cette crise , le problème d’origine qui est en train de mettre Boeing à genoux :

– Boeing voulait faire vite et pas cher pour concurrencer Airbus
– Le 737 est un vieil appareil , sa conception remonte maintenant à 60 ans , il a déjà été adapté maintes et maintes fois.
– Pour aller vite , Boeing a décidé de monter une nouvelle gamme de réacteurs plus performants, plus économiques sur le bon vieux 737.
– Manque de chance , il n’y avait pas la place ( réacteurs beaucoup plus gros que les anciens ) , donc il a fallu les positionner différemment , ce qui entrainait une tendance de l’avion à cabrer en vol ( pas très sain !! )
– Qu’à cela ne tienne, il suffit d’ajouter un bricolo qui compense en faisant piquer l’avion .. sans le dire pour pour pouvoir homologuer l’avion facilement et surtout pour que cela n’implique pas une formation spécifique des pilotes.
– bon ben … un bricolo pour compenser un défaut de conception ce n’est jamais bon , et on se retrouve avec 340 morts et quelques centaines d’appareils bloqués au sol.

Et comme les emm.. volent en escadrille , des meccanos ont découvert des fissures dans la pièce principale sur laquelle sont fixées les ailes sur une autre génération de 737 !! pas très bon tout ça

Et en plus d’autres « menus » problèmes !!
( https://www.aerobuzz.fr/transport-aerien/les-nacelles-du-boeing-737ng-remises-en-question/ )

Tous ces appareils pourront-ils revoler sans des modifications en profondeur ?

62 réactions et commentaires

  • Gilbert Gélinas // 03.01.2020 à 06h46

    On pouvait se passer de l’avertissement contre les dérives trotskystes. On comprend que De Defensa doive montrer patte blanche à son public quand le travail a été fait par d’autres mais il aurait été moins offensant pour l’intelligence du lectorat de ce site-ci de se contenter de republier la traduction originale

      +25

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  • astap66 // 03.01.2020 à 07h39

    Partout, on commence à s’en apercevoir:
    « La seule façon de prévenir de nouvelles catastrophes est de supprimer le but lucratif »,
    Le supprimer partout, pas seulement pour la construction des avions de ligne, mais également pour la production de médicaments, pour les soins, pour l’art…
    Et en contrepartie créer une gigantesque sécurité sociale garantissant un salaire à tous.
    Economiquement, techniquement, c’est faisable.
    Nous sommes capables de produire suffisamment pour garantir les besoins essentiels du pays. C’est le cas également à l’échelle mondiale en ce qui concerne les besoins vitaux (on produit pour nourrir 12 milliards d’êtres humains, rappelle Jean Ziegler).
    Il faut commencer à réfléchir au « comment faire ».
    Nous n’avons personne dans l’appareil d’Etat: tant mieux.
    Nous serons obligés de faire autre chose.
    Il faut maintenant réfléchir à éviter les écueils dans lesquels a pu s’enfoncer le communisme sovietique (population parfois surdiplomée dans certaines régions, délaissant les métiers de production, autres échecs qu’il faudrait analyser au lieu de se contenter de faire de la propagande), trouver des solutions pour contrer la violence inévitable de la réaction (embargo, blocage financier..).
    C’est la seule solution d’ailleurs, pour éviter une catastrophe.

      +16

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    • Narm // 03.01.2020 à 08h04

      « créer une gigantesque sécurité sociale garantissant un salaire à tous »

      euuhhhhh, mais ça existe !!!!!!!
      la CQ pour les soins et les caisses pour les retraites !

      au lieu de consolider , on n’arrête pas de démonter et appauvrir le premier et aujourd’hui on va péter le deuxième pour l’asservir au PIB !

      https://www.tvnetcitoyenne.com/news-details.php?page=content&type=videos&idcontent=6705

      mobilisez vous

        +35

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  • François // 03.01.2020 à 08h30

    En lisant l’article j’ai pensé EDF avec ses centrales impossible à construire et celles du parc existant impossible à sécuriser. Argent vs. Sécurité.
    Savoir-faire passé perdu etc. Si la catastrophe annoncée des produits de Boeing aurait un impact, que dire de la catastrophe qu’impliquerait une centrale… ?

      +22

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  • Patrick // 03.01.2020 à 08h32

    Tout cela a commencé il y a quelques décennies, quand les USA ont décidé de ne plus basé le dollar sur l’or et donc d’en imprimer à gogo, début du crédit sans fin et de la financialisation de toute l’économie.
    Nous sommes dans un environnement de bulle financière sans fin , de capital mort , improductif , mais avec des montants toujours plus importants pour lesquels il faut trouver du rendement même quand il n’y en a plus , alors on gratte les fonds de tiroir , on fait monter artificiellement le cours des actions, on sacrifie tout pour essayer de sortir un peu de résultat … et voilà le vrai résultat final.

    La nationalisation et la planification ne permettront jamais d’obtenir les produits de qualité que Boeing et d’autres ont su produire, il faut seulement faire crever cette bulle financière pour que les entreprises recommencent à travailler correctement , mais il va y avoir du sang sur les murs dans l’économie zombie.

      +13

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  • Frédéric Boyer // 03.01.2020 à 08h40

    Une multinationale est un système dont le fonctionnement présente certaines caractéristiques des régimes totalitaires et des institutions religieuses. Quand une ligne de produits est manifestement déficiente, la dénégation s’installe, sur un mode « Brejnevien ». Aucun fait, aussi évident soit-il, ne peut contredire la « doxa » officielle. Les dirigeants de ce type d’organisation ne peuvent plus entendre la moindre critique émanant des rares cadres intermédiaires qui ne sont pas complètement atteints par le syndrome d’Eichmann.

    Au delà de l’aspect purement financier des choses, on doit aussi envisager ces systèmes en termes d’organisation religieuse.

    Si le capitalisme est un fait religieux total, les multinationales en constituent en quelque sorte le clergé régulier, au même titre que les jésuites ou les franciscains pour le catholicisme par exemple, alors que les « économistes » orthodoxes constituent le clergé séculier, chargé de prêcher la bonne parole.

    Pour ses employés, BOEING EST DIEU, et Dieu est infaillible. Le 737Max ne peut être que parfait.

      +24

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    • Patrick // 03.01.2020 à 08h52

      N’oublions que Boeing est très impliqué dans l’aviation militaire et fait partie intégrante du complexe militaro-industriel américain avec ce que cela implique de corruption et de copinage à tous les échelons de l’administration américaine.
      Ce système est totalement pourri.

      En plus bien sur , d’être un des principaux exportateurs américains.

        +24

      Alerter
    • RGT // 03.01.2020 à 10h43

      « Quand une ligne de produits est manifestement déficiente, la dénégation s’installe, sur un mode “Brejnevien”. »

      Tiens, ça me fait étrangement penser au système financier international et au système bancaire…

      Sans parler des grandes surfaces qui « reconditionnent » les produits périmés, des entreprises qui fabriquent des produits toxiques sans en avertir les cons-sommateurs, etc, etc.

      La culture du profit atteint son paroxysme.

        +13

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    • placide // 03.01.2020 à 15h00

      Voir « l’empire du management  » de pierre Legendre.

        +0

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  • Patrick // 03.01.2020 à 08h41

    L’article ne revient pas sur le point de départ de cette crise , le problème d’origine qui est en train de mettre Boeing à genoux :

    – Boeing voulait faire vite et pas cher pour concurrencer Airbus
    – Le 737 est un vieil appareil , sa conception remonte maintenant à 60 ans , il a déjà été adapté maintes et maintes fois.
    – Pour aller vite , Boeing a décidé de monter une nouvelle gamme de réacteurs plus performants, plus économiques sur le bon vieux 737.
    – Manque de chance , il n’y avait pas la place ( réacteurs beaucoup plus gros que les anciens ) , donc il a fallu les positionner différemment , ce qui entrainait une tendance de l’avion à cabrer en vol ( pas très sain !! )
    – Qu’à cela ne tienne, il suffit d’ajouter un bricolo qui compense en faisant piquer l’avion .. sans le dire pour pour pouvoir homologuer l’avion facilement et surtout pour que cela n’implique pas une formation spécifique des pilotes.
    – bon ben … un bricolo pour compenser un défaut de conception ce n’est jamais bon , et on se retrouve avec 340 morts et quelques centaines d’appareils bloqués au sol.

    Et comme les emm.. volent en escadrille , des meccanos ont découvert des fissures dans la pièce principale sur laquelle sont fixées les ailes sur une autre génération de 737 !! pas très bon tout ça

    Et en plus d’autres « menus » problèmes !!
    ( https://www.aerobuzz.fr/transport-aerien/les-nacelles-du-boeing-737ng-remises-en-question/ )

    Tous ces appareils pourront-ils revoler sans des modifications en profondeur ?

      +54

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    • enkidou // 03.01.2020 à 08h58

      En ce qui concerne les emm… Boeing rate aussi le vol d’essai de la capsule starliner en fin d’année dernière!

        +11

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      • Kasper // 03.01.2020 à 09h18

        À noter que le ratage de starliner a coûté sa place au pdg de Boeing. Alors que faire produire sciemment un avion qui pique du nez tout seul et tue 300 personnes, pas de problème, il gardait son poste…

          +37

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    • tchoo // 03.01.2020 à 10h17

      il n’y revient pas parce qu’il s’agit juste du symptôme de la maladie que vous décrivez.
      Cette maladie, la financiarisation des entreprises et de l’économie en générale s’étend partout et est en train du tuer tous les jours un peu plus

        +15

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      • Patrick // 03.01.2020 à 10h40

        tout à fait . J’avais écrit un post sur ce sujet mais il n’est pas passé.
        Les problèmes ont commencé quand le dollar a été decouplé de l’or et que la FED a pu imprimé du dollar à la tonne , suivie par les autres banques centrales.
        L’afflux de pognon et de crédit a créé trop de capital qui réclame toujours plus de rendement dans un monde où il n’y en a pas assez .. donc on détruit l’économie réelle , les salaires et tout le reste.

          +16

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        • lois-economiques // 03.01.2020 à 15h42

          « Les problèmes ont commencé quand le dollar a été decouplé de l’or et que la FED a pu imprimé du dollar à la tonne , suivie par les autres banques centrales. »
          Absolument pas.
          Le découplage était une nécessité économique, c’est insensé d’adosser la monnaie à l’Or car dans ce cas l’activité économique dépend de la quantité d’Or et non de l’activité économique !
          Bref on inverse les causalités !

            +3

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          • philnosy // 03.01.2020 à 16h39

            « Le découplage était une nécessité économique, c’est insensé d’adosser la monnaie à l’Or car dans ce cas l’activité économique dépend de la quantité d’Or et non de l’activité économique ! »
            C’est bien là le problème, la finalité de tout devient la production de richesse. Et si jamais cette production était à l’opposé du Vivant ??

              +4

            Alerter
            • lois-economiques // 03.01.2020 à 17h07

              « Et si jamais cette production était à l’opposé du Vivant ?? »
              La réponse est oui mais c’est un autre débat.

                +2

              Alerter
            • Narm // 03.01.2020 à 19h36

              NON (loi-eco) justement !
              c’est le même
              toujoutrs et encore.et encore

                +4

              Alerter
          • Patrick // 03.01.2020 à 18h27

            En 1971, l’once d’or valait 35 dollars, elle en vaut maintenant 1400. Belle création de richesse 😁
            C’est vrai qu’adosser une monnaie à l’or peut brider économie, mais en ne l’adossant à rien on finit par la détruire, les états ne peuvent pas s’empêcher d’imprimer des billets.

              +6

            Alerter
            • Lois-economiques // 03.01.2020 à 20h30

              ‘les états ne peuvent pas s’empêcher d’imprimer des billets. »
              Si ils le faisaient comme vous le dîtes tout le monde serait le Venezuela ou le Zimbabwe.
              Ce n’est pas le cas que je sache pour les principales monnaies.
              Donc le processus est beaucoup plus subtile.
              Faite en sorte que l’impression monétaire ne déclenche pas d’inflation ce n’est possible qu’en favorisant la consommation des plus riches, consommation qui ne rentre pas dans le calcul inflationniste.
              Pour approfondissement :
              http://www.toupie.org/Textes/Croissance_probleme.htm

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              Alerter
    • Emmanuel Florac // 04.01.2020 à 01h14

      J’ai lu un article beaucoup plus intéressant sur le rachat de McDonnell-Douglas par Boeing, et comment la culture d’entreprise de Boeing, basée entièrement sur les ingénieurs, a été graduellement remplacée par la culture d’entreprise de MD, une culture financière qui avait justement déjà mené cette compagnie à la faillite… et au rachat par Boeing.
      Malheureusement la dégradation de la culture technique de Boeing a pris 20 ans, et la reconstruire prendra aussi nécessairement de très longues années…

        +5

      Alerter
    • Louis 45 // 06.01.2020 à 17h51

      Ci joint un exposé documenté des problèmes du 787, il pourrait tenir compagnie au rapport de 200 pages concernant l’anomalie des soudures de l’EPR en ligne sur le site de l’ASN (entre nous une belle opération de transparence), même acabit, appelez moi le taulier..
      http://www.centpapiers.com/le-boeing-737-max-un-nouveau-f-117/

        +1

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  • calal // 03.01.2020 à 08h42

    si boeing fait faillite et se retrouve decoupe en plusieurs societes amenant des pertes enormes a ses actionnaires,ou est le probleme?
    faut juste pas que la fed ou l’etat us comble les pertes des actionnaires ou que la justice us ne poursuive pas les eventuels delits commis par les dirigeants.
    nous sommes a la fin d’un cycle economique long au terme duquel memes les banquiers et les financiers croient a leurs propres mensonges c’est a dire que creer de l’argent ou du credit c’est equivalent a creer de la richesse. Eh ben non,ils ne font que creer des chateaux de cartes…

      +15

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    • FMAL // 03.01.2020 à 11h08

      Calal, et c’est là que réside la capacité du système à échapper aux conséquences de ses décisions. Les pertes seront compensées par le contribuable, d’une façon ou d’une autre. Au mieux les dirigeants prendront leurs retraites dorées ou seront promus ailleurs. Cela fonctionne comme ça aussi en France.

        +13

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  • Kasper // 03.01.2020 à 08h42

    Dommage de ne pas rappeler même brièvement le raisonnement qui a conduit à l’introduction du MCAS dans les Boeing 737max. La pour le coup on voit la logique mortifère du profit à son paroxysme. Une bonne explication (malheureusement en anglais): https://youtu.be/H2tuKiiznsY

    En gros, c’est équivalent à :
    – changer uniquement le moteur sur un modèle de voiture préexistant, pour en améliorer la consommation en réduisant les couts de recherche et développement, en sachant pertinemment que ca va lui donner tendance à tirer sur la gauche en forte accélération.
    – ne pas informer les clients de ce défaut, car ils pourraient rechigner à l’achat et préférer une voiture Airbus. Pour cela il suffit d’introduire un logiciel qui compense vers la droite en forte accélération, ni vu ni connu (le fameux MCAS).
    – avoir un bug qui fait que la voiture compense vers la droite même quand elle ne tire pas sur la gauche, provoquant la mort du conducteur et des passagers.

    Le MCAS pouvait être désactivé en cas d’urgence. Cela aurait sauvé des vies. Mais on a pas cru bon d’en informer les pilotes car il fallait que le 737max se pilote exactement comme un 737 classique, sous peine de devoir payer une couteuse formation aux pilotes, ce qui aurait poussé les compagnies aériennes à préférer Airbus.

    C’est tout bonnement criminel. Les gens qui ont pris ces décisions devraient être en prison, à la place ils sont pleins aux as.

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    • visiteur // 03.01.2020 à 18h05

      « avoir un bug qui fait que la voiture compense vers la droite même quand elle ne tire pas sur la gauche »

      C’est encore plus vicieux que ça.

      Le MCAS s’engage automatiquement si un détecteur d’angle d’attaque indique que l’avion se cabre. Un seul détecteur — alors qu’il y en a deux qui pourraient être consultés. Le détecteur en question était endommagé dans les deux appareils qui se sont écrasés; faute de redondance, pas de correction possible du MCAS. Pourquoi un seul détecteur ? Parce que sinon le MCAS serait automatiquement classifié à un niveau plus critique, qui requiert une certification plus poussée et une formation spécifique des pilotes — que Boeing voulait à tout prix éviter…

      En fait, deux détecteurs sont insuffisants (que faire si l’un indique que l’avion se cabre et l’autre qu’il pique du nez ?) Les Airbus en ont au moins trois. Il serait possible d’utiliser d’autres senseurs déjà présents pour calculer une troisième valeur d’angle d’attaque et la comparer à celles des deux capteurs. Mais voilà : l’ordinateur de bord du 737MAX utilise des Intel 80286 et le logiciel de contrôle actuel utilise déjà toutes les ressources de ces processeurs. Pourquoi ne pas remplacer cette électronique complètement obsolète ? Parce que ces processeurs, et une grande partie du logiciel associé, étaient déjà certifiés; une mise à niveau exigerait reprogrammation, vérification formelle, et re-certification — et donc beaucoup de temps, ce dont Boeing ne voulait à aucun prix…

        +20

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  • LibEgaFra // 03.01.2020 à 08h42

    « Je ne peux pas faire ça [parce que Boeing est] une organisation à but lucratif. » »

    Et après on vient nous expliquer que le secteur privé est plus efficace que le secteur public.

    Ah oui! Seulement plus efficace pour enrichir une oligarchie ploutocratique.

    N’est-ce pas Carlos G.?

      +14

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  • Nicolas // 03.01.2020 à 09h04

    Je suis d’accord avec cet article.
    Il faut ajouter que le board de Boeing est occupé par l’oligarchie notamment la femme de Donald Rumselfd à une époque …
    De plus j’avais lu un article à peine croyable sur la conception du logiciel du 737 MAX qui a été délocalisée en Inde par des ingénieurs débutants jeunes diplômés qui étaient chargé d’écrire des parties du logiciel de l’avion.
    Ces mêmes ingénieurs ont été aussi chargé de vérifier eux mêmes leurs boulot sans autres vérifications après !
    Et le tout payé des poignées de cerise : 9 dollars de l’heure !
    Tout cela à des fins de virer les ingénieurs maisons qui coûtent trop cher …
    Cette pratique semble être monnaie courante chez Boeing depuis un moment.
    L’article ici :
    https://www.lepoint.fr/economie/boeing-des-prestataires-indiens-sous-payes-derriere-le-bug-des-737-max-02-07-2019-2322296_28.php

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    • Patrick // 03.01.2020 à 12h03

      n’oublions pas que l’ensemble du logiciel du 737 fonctionne avec un processeur Intel 80286 !!! si , si !! un monstre de puissance … quand il est sorti , il y a déjà ?? plus de 30 ans 🙂

        +5

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    • EugenieGrandet // 03.01.2020 à 16h52

      Le crash des deux 737Max est dû à une mauvaise information envoyée par un capteur défaillant (or il n’y en avait qu’un, pas de redondance).
      Les développeurs indiens n’y sont pour rien me semble t il.
      (je lis que les informaticiens indiens ont parmi les meilleurs salaires en Inde; vos 9$/h correspondent à 120 000 $/an. Et je lis que le salaire moyen en Inde est de 3 600 $/an.)

        +0

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      • kriss34 // 03.01.2020 à 18h10

        35 h par semaine
        52 semaines
        1820 heures, allez
        1820 x 9$/h = 16380 $/an

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        • EugenieGrandet // 03.01.2020 à 23h03

          Damned. Suis pas terrible sur ce coup là.
          Merci pour le correctif.

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          • gepedeloli // 04.01.2020 à 06h04

            Pour être plus prècis et allant dans votre sens ,les 16380 dollars représentent tout de même 4,55 fois le salaire moyen en Inde, ce qui correpondrait à peu prés à 10000 euros par mois en France.

              +0

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      • Nicolas // 04.01.2020 à 09h22

        Vous n’avez pas tout lu …
        Ou du moins lu que ce qui vous arrange visiblement …
        Je ne dis pas que les indiens sont nuls non.
        Mais Boeing a fait appel à des ingénieurs JEUNE DIPLÔMÉS donc SANS EXPÉRIENCE AUCUNE !
        De plus Boeing les a non seulement chargé d’écrire ces mêmes logiciels mais en plus DE LES TESTER EUX MÊMES ce qui est juste hallucinant dans la conception d’un tel engin qui nécessite de tout bétonner question sécurité .
        Et enfin Boeing par ce fait , et c’était le but ultime , a pu virer des ingénieurs maison expérimentés , eux , mais qui coûtaient trop cher à leur goût.
        Donc moi tous vos calculs je veux bien , mais lisez tout au lieu de faire du collage , les échanges n’en seront que meilleurs cher ami.
        Allez bonne journée …

          +5

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  • Docteur Non // 03.01.2020 à 09h34

    Boeing est certes devenu l’archétype de la transnationale qui fait passer la création de valeurs avant tout autre considération.
    De là à spéculer sur sa chute, il y a peut être une marge qu’il parait prématuré de franchir. La mise au rebus du A380, le démembrement des équipes de recherche d’Airbus et le transfert d’informations stratégiques de la firme européenne dans des zones sous juridiction américaine par Tomas Enders, le précédent PDG allemand (et atlantiste notoire) annonce une offensive d’envergure de la justice américaine sur le champion européen. Nul doute que Boeing sera bien servi dans cette affaire …

      +26

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    • RV // 03.01.2020 à 11h52

      Pour plus de précision sur l’info donnée par Docteur Non // 03.01.2020 à 09h34
      cet article de Marc Endeweld publié le 04/08/2017 à 09:00
      https://www.marianne.net/economie/airbus-risque-de-tomber-aux-mains-des-americains

        +6

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    • Erick // 03.01.2020 à 16h37

      On sait déjà ou sera localisé le futur premier avionneur mondial, et ce n’est ni aux US ni en Europe.
      Si en plus on leur facilite la tâche à nos amis Chinois, ils n’en demandent pas tant …

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  • Nicolas // 03.01.2020 à 09h47

    Je voulais ajouter une chose aussi concernant l’éventuelle fin de Boeing.
    Boeing a déjà connu une période très délicate où ça a faillit être la fin de l’entreprise dans les années 1960/1970.
    C’était lors de la période de développement du Concorde.
    Boeing avait entrepris de concurrencer le Concorde en développant le SST (Super Sonic Transport).
    Un avion qui a englouti des sommes colossales et qui a bénéficé des aides directes de l’état fédéral américain , un fait rare dans toute l’histoire des entreprises US qui d’habitude vivent de la commande de l’état fédéral et non d’aides directes.
    Dans le même temps Boeing développait le 747 qui devait servir à terme uniquement pour le transport de fret.
    La crise du pétrole début 1970 a mis fin au SST qui n’a jamais vu le jour , une seule maquette taille 1 fut construite.
    Boeing s’est rabattu sur le 747 en catastrophe et a finalisé l’avion en un temps record pour un avion conçu de zéro.
    Toutes les ressources de l’entreprise y sont passées à tel point que vers la fin de la construction du prototype Boeing a du virer 1/3 des effectifs car plus d’argent et les banques avaient déjà trop prêtée et ne suivaient plus.
    Après on connait tous la suite le 747 a été un succès mondial et a révolutionné le transport de masse mais il s’en est fallu d’un cheveux que l’entreprise ferme définitivement.
    À cette époque il n’y avait pas de concurrence équivalente , Airbus n’existait pas , la Chine n’était pas une menace non plus et aujourd’hui elle l’est avec l’entreprise COMAC qui arrive ….

      +11

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    • channy // 03.01.2020 à 22h29

      @Boeing avait entrepris de concurrencer le Concorde en développant le SST (Super Sonic Transport). »
      Certes mais c était une tout autre époque, ou chaque état essayait de faire voir aux autres qu il était le plus fort,pas du tout la même logique que le 737max ou cela relève de la course au moins disant .
      Le SST devait battre son Concurrent Corcorde et voler à Mach 3..hélas pour les américains ils ne furent jamais en mesure de maitriser la technologie des ailes à géométrie variables.
      Certes une maquette fut construite..on aimait bien les maquettes à cette époque lol..mais jamais aucun des prototypes ne fut terminés. et au final on sera jamais si le projet Boeing/lockheed aurait abouti à quelque chose …pourtant 120 commandes avaient été placées par des compagnies pour un avion n existant que dans les rêves d ingénieurs..et des maquettistes lol

        +0

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  • jules Vallés // 03.01.2020 à 10h14

    La cupidité : le péché mortel du capitalisme….
    Comme disait Lénine, qui n’était pas Trotskyste:
    « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons » !
    Indécrottables..

      +4

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    • Gilbert Gélinas // 03.01.2020 à 10h38

      Pour l’instant, ils nous vendent la corde avec laquelle ils nous pendent

        +21

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  • jean-pierre.georges-pichot // 03.01.2020 à 10h25

    Les grandes conclusions relatives à l’architecture d’ensemble des sociétés humaines me laissent un peu sceptique. Accuser le seul moteur du profit me semble un peu rapide, parce qu’il s’agit en réalité de la question bureaucratique. En société socialiste, la contradiction entre les spécialistes et les managers se retrouve et produit les mêmes résultats. Nommons Tchernobyl. C’est ce que David Rousset analysait il y a déjà bien longtemps dans un livre qui pour moi a fait époque : La Société Eclatée, qui regardait les choses du point de vue des sociétés socialistes, ce qui ne l’empêchait pas de décrire la catastrophe de la navette spatiale, qui me semble ressembler à cette affaire Boeing. Spécialistes contre managers : c’est aussi la crise de l’hôpital, de l’école, de la SNCF après Brétigny, probablement aussi de l’Armée avec l’affaire de Villiers, etc… le fond de l’affaire, c’est que l’humanité est capable de gérer une certaine complexité technique et pas davantage parce que ses capacités d’organisation politique sont en retard sur le niveau de cohérence requis par la technologie. C’est une question profonde et intéressante, mais que les idéologues eux-mêmes spécialistes de la politique ne sont pas armés pour comprendre. Un personnage comme Jancovici me semble le plus proche d’une vision non-hémiplégique de ce genre de problématique.

      +11

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    • Gilbert Gélinas // 03.01.2020 à 10h37

      Si ce n’était qu’une question de conflit entre un spécialiste et un gérant, le spécialiste l’emporterait à tout coup. Ce qui renverse la situation est la nécessité de performance. Dans le cas d’une entreprise à but lucratif, c’est le profit qui l’impose. Dans d’autres cas, ça peut être des raisons politiques

        +10

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    • Patrick // 03.01.2020 à 11h06

      Dans le cas de Boeing , il faut bien être conscient que la complicité de l’administration et la corruption d’une partie des membres du sénat a permis à Boeing d’être en charge de la certification et du contrôle de ses appareils !!
      Les spécialistes sous la direction des managers !!
      On se retrouve avec un constructeur qui valide le niveau de qualité et de sécurité de ses appareils !!! Totalement incroyable.
      Si les USA ne sont pas totalement corrompus , cela devrait entraîner des limogeages en cascade . Attendons.

        +16

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      • RV // 03.01.2020 à 11h47

        parallèlement l’IGPN enquête sur la police en France . . .

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        • Dominique65 // 03.01.2020 à 17h23

          La police n’est pas, que je sache, une organisation a but lucratif. Ce que je veux dire, c’est que comparaison n’est pas raison.

            +1

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          • RV // 04.01.2020 à 10h33

            @ Dominique65 // 03.01.2020 à 17h23

            L’exemple de la police qui enquête sur elle même n’est pas une comparaison mais une illustration d’un même conflit d’intérêt. L’intérêt n’est pas exclusivement économique que je sache . . .

              +1

            Alerter
            • herve_02 // 06.01.2020 à 14h56

              Ben, pas a but lucratif ? je ne sais pas. en tout cas elle protège l’oligarchie et mutile le peuple. Est-ce que les primes et les régimes de retraites particuliers c’est un but lucratif ?

                +1

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    • Narm // 03.01.2020 à 20h28

      le problème dans les sociétés à fonctionnement « américanisés » open space etc….

      ceux qui passent manager sont ceux qui ont les crocs qui rayent le parquet. Dans la plupart des cas, ce ne sont pas les plus compétents dans leur domaine………

        +1

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  • RGT // 03.01.2020 à 10h33

    Les entreprises US n’en sont pas à leur début concernant « l’optimisation des profits » en mettant en danger les utilisateurs des produits qu’ils fabriquent.

    Souvenez-vous simplement de la première attaque dès 1965 contre le géant de l’automobile General Motors qui, pour gratter quelques cents de profits, fabriquait un danger roulant pour ses passagers, la Corvair.
    Ralph Nader, qui défendait les consommateurs contre les lobbies industriels, réussit à faire plier ce géant malgré toutes les intimidations et les calomnies dont il fut l’objet.

    Et en France, même partout dans les « pays libres » (de gagner du fric sur le dos des gogos) ce n’est pas mieux, le profit étant la meilleure motivation des dirigeants et des actionnaires qui considèrent que la vie et la santé des utilisateurs peuvent sans problème devenir des « victimes collatérales » de profits gigantesques.

    Souvenez-vous du « Dieselgate » qui est sorti simplement parce que l’industrie automobile US avait trouvé là un moyen efficace de se débarrasser d’un concurrent de plus en plus agressif.

    Par contre, cette même industrie ne viendra jamais critiquer les production de fameux camions équipés de « Detroit Diesel » qui sillonnent les routes et les villes US et dont les moteurs diesel 2 temps polluent autant que les cargos tant décriés qui possèdent le même type de moteurs.

    Certes, le Dieselgate est ignoble (et aussi basé sur le profit) mais un seul Peterbilt ou un seul Mack légendaire pollue plus de 1000 Volkswagen « améliorées ».

    Quant aux « poubelles » US, si elle ne bénéficiaient pas de la « prime nationaliste » elles seraient passées aux oubliettes depuis longtemps.

    Mécaniques de mauvaise qualité, rendement minable et surtout des carrosseries et des châssis qui nous font regretter les vielles Fiat-Alfa, les premières Golf ou les Renault 5 qui se décomposaient à vue d’œil.

    La différence : Les européens ont corrigé ces problèmes dès les années 80, question de survie…

      +8

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  • JeanLouis // 03.01.2020 à 10h54

     » une organisation à but lucratif » !! .Assez exemplaire de la cécité des grands dirigeants qui ne sont que des financiers, croire que sans respecter, surtout dans ce type de business, les exigences de qualité et de sécurité il va être possible avec des produits dangereux de faire encore plus de fric est de la bêtise pure.

      +2

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  • Alain // 03.01.2020 à 12h47

    Opposer l’esprit de lucre privé à une vision fantasmée du public ne voyant que le bien général est de la bêtise pure. Cette organisation appelée de ses voeux par l’auteur a existé en Union Soviétique, cela a donné des avions encore moins sûrs et des accidents dont on ne parle plus.

    Le vrai problème est le capitalisme financier qui a remplacé le capitalisme industriels et l’orgueil démesuré de ces dirigeants d’entreprise qui estime que le petit intellect de leur petite personne vaut des millions de dollars ou d’euros et qui partent avec un parachute doré même quand ils ont prouvé la profondeur de leur mauvaise gouvernance

      +4

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    • RV // 04.01.2020 à 10h51

      @ Alain // 03.01.2020 à 12h47

      « Une vision fantasmée du public ne voyant que le bien général » est une telle bêtise que depuis 60 ans de contre réforme en contre réforme la Sécurité Sociale ne sera plus bientôt qu’un glorieux souvenir. Ce détricotage planifié de longue date s’attaque bien à une « vision fantasmée du public ne voyant que le bien général » et in fine a été entrepris et bientôt menè à bien.
      Le capitalisme s’est une nouvelle fois adapté aux crises qu’il provoque, il a développé la financiarisation de l’économie par la globalisation/dérèglementation qui lui permet de circuler librement et de faire du dumping social et fiscal. Il a réussi, notamment par les tribunaux d’arbitrage, à contourner la « vision fantasmée du public ne voyant que le bien général » en supplantant la loi. L’économie n’est plus un moyen au service d’une politique mais une fin en soi. La gouvernance par les nombres ! comme l’explique si bien Alain Suppiot.

        +2

      Alerter
  • Louis Robert // 03.01.2020 à 13h27

    Dès l’origine, « le ver est dans le fruit ».

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  • serge // 03.01.2020 à 17h48

    Ce qui est plus profond est que la FAA a laissé Boeing quasiment se certifier tout seul. Et qu’il a fallu que les autres organismes de certification (hors US) râlent pour que les 737max soient fixés au sol, sinon ils tomberaient tous les uns après les autres.
    Egalement, en complément des infos données par d’autres lecteurs, l’ordinateur de bord est effectivement une antiquité. En conséquence, toute modification apportée au logiciel (et il y en aura puisque corrections nécessaires) posera le cas du nombre de lignes possibles à pouvoir encore entrer et du temps d’exécution de toutes les boucles logicielles, qui, suivant les on-dit, serait déjà d’une forte lenteur.
    Mais bon, Boeing va bien rebondir avec sa branche militaire. Trump est déjà en train de s’en occuper en tapant Soleimani (Iran), ce qui promet un besoin en matériel conséquent.

      +7

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  • Valentin // 03.01.2020 à 18h46

    En dehors de toutes ces considérations je trouve parfaitement aberrant de s’appuyer à un tel niveau sur des logiciels qui prennent le contrôle du vol. Il faut laisser ici l’informatique à sa place : c’est un outil et rien de plus, ou du moins cela devrait l’être. Le régime moteur au décollage d’un avion de ligne serait calculé, après paramètres rentrés par le pilote, par un logiciel, si j’ai bien compris. Dans ces conditions une erreur sur le nombre de passagers ou sur la force et la direction du vent peut entraîner une catastrophe. Il faut donc surveiller le pilotage et le logiciel par dessus le marché. Un progrès? Rien n’est moins sûr. Ce n’est pas un logiciel qui va sortir l’avion d’un décrochage ou d’une autorotation, c’est le pilote, et ce ne doit être que lui. Et n’oublions pas que tout ce que vous demandez à votre logiciel de régler, de façon générale, abaisse la capacité de votre cerveau à réfléchir par lui même. L’informatique est un superbe outil, l’erreur est d’en faire une religion, et une religion obligatoire.

      +7

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  • Irae // 03.01.2020 à 20h34

    S’appelait autrefois tuer la poule aux oeufs d’or. Gros défaut du capitalisme qui nous entraîne dans sa destruction.

      +0

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  • Richard // 03.01.2020 à 20h49

    les dirigeants de boeing ne sont que des financiers , ils ont totalement oublié les techniciens et les ouvriers , les voitures GM comme Ford ne sont que des resucées des voitures des années 30 même moteurs etc juste de la déco
    Ici le problème est le même , nous sommes dorénavant incapables de construire des centrales nucléaires comme celles des années 1970 , le savoir c’est perdu , la formation bidon est de rigueur et nous coute un bras ! un ouvrier ça se forme sur 10 ans et ça se paye ………

      +6

    Alerter
  • 5cent // 04.01.2020 à 06h15

    Un probléme qui est valable dans toute entreprise capitaliste c’est l’inadéquation entre le temps de vie d’une entreprise et de ses projets et la comptabilité de ses résultats. Les rémunérations des actionaires et surtout des dirigeants sont aquise annuellement. Celà favorise un comportement prédateur voir autodestructeur.
    Les rémunérations,bonus, stock option sont aquise une fois l’objectif financier atteint en fin d’année même si pour y arriver il faut prendre des décision stupide et dangereuse à long terme.
    Ce phénomène est je pense moins présent dans les entreprises familiales ou la vision est sur une vie voir plusieurs générations.

      +5

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    • Kiwixar // 04.01.2020 à 07h06

      Oui, la motivation pécuniaire court-terme des dirigeants est un énorme problème. Il devrait être sérieusement légalement encadré.

      Mais les législateurs ont eux aussi motivation à favoriser les profits court-terme : la rentabilité de ces entreprises paie une grosse partie des retraites US (fonds de pension) à une époque où les boomers prennent justement leur retraite et les taux d’intérêts (rentabilité financière) sont extrêmement bas. Il faut que les entreprises pondent du 6% de rentabilité mimimum.

      Donc « le 737max doit voler à n’importe quel prix », surtout si les morts sont loin et basanés. Avoir fait voler ce truc est déjà criminel, mais encore bien plus après le 1er accident. Et insister pour qu’il puisse continuer à voler après le second (deuxième?)?

        +2

      Alerter
      • 5cent // 04.01.2020 à 15h52

        Les taux d’intérets bas on aussi un effet sur les cours des actions.
        ILs montent sans raison apparente résultat 6 %sur une action à 100 ou 6%sur une action a 150 ce n’est pas pareil donc pour garantir les bonus on vire les ingenieurs qui partent avec leur expérience, on pressurise les travailleurs encore plus, on copue les budget maintenance….
        Cette histoire de fonds de pension est intéressante car on oppose souvent les retraites par capitalisation ou répartition. La seule différence c’est que par capitalisation si pas de croissance pas de sous non plus mais tout le poids de la sacrosainte propriété privée pour extraire jusqu’au dernier centime tandis que la repartition s’ajuste démocratiquement (sujet chaud)

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  • Thierryr11 // 04.01.2020 à 09h30

    Je ne crois pas qu’il faille revenir sur la liberté d’entreprendre. La liberté est une condition essentielle de toute création, de toute innovation, ce qui fait bouger les vrais créateurs qui à partir de pas grand chose font vivre une idée, etc…Par contre, il faut sortir de l’individualisme, et du règne sans partage des financiers.
    La liberté doit s’allier avec la responsabilité. Je me souviens d’un patron du Nord croisé dans un club de bridge s’adressant à un neveu: « si un jour tu as une – signature – du comprendras ». je compris alors ce qu’est une « signature », et ce que cela devrait signifier en termes de responsabilité sociale, notion dont le sens s’efface progressivement.
    Il s’agit d’éthique plus que de lois, mais les lois peuvent incliner vers l’éthique, ou ne pas la favoriser (sans le dire ouvertement bien entendu…).
    Le règne de la finance c’est cela: faire disparaître les règles prudentielles qui devraient guider la gestion des entreprises, pour « libérer » le profit. Et c’est contre cela qu’il s’agit de lutter. Paul Jorion que je cite souvent explique que cela n’est pas si compliqué. C’est d’abord une question de volonté. Interdire la spéculation, remettre en cause les règles de création monétaire qui nous imposent une croissance permanente en déséquilibre avant….Quelques règles assez simples pour commencer…Bref faire preuve d’imagination, et mettre en oeuvre un véritable nouveau modèle, soutenable, et compatible avec ce que notre planète peut nous offrir…

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