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26.février.201826.2.2018 // Les Crises

Comment et pourquoi nous devrions tous ressembler au regretté géant du journalisme Robert Parry. Par Jon Schwartz

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Source : The Intercept, Jon Schwartz, 04-02-2018

Photo : Lisa Abitbol/Nieman Foundation for Journalism

ROBERT PARRY, le rédacteur en chef de Consortium News est décédé subitement le 27 janvier à l’âge de 68 ans.

Son travail a inspiré des générations de journalistes, mais peut-être ne l’avez-vous jamais lu ou même n’avez-vous jamais entendu parler de lui. Ainsi, voici trois faits passionnants à son sujet :
Premièrement, Parry était l’un des meilleurs reporters d’investigation de ces 50 dernières années, du même niveau que Seymour Hersh. Alors qu’il est surtout connu pour avoir révélé la facette nicaraguayenne du scandale de l’Irangate sous le gouvernement Reagan, ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan si l’on considère le nombre de malversations politiques que Parry a exposées au grand jour durant sa carrière. Il a, d’ailleurs, remporté le prestigieux prix George Polk et a été un finaliste du prix Pulitzer pour son travail sur l’Irangate. Si vous ne lisez pas ses livres ou son site, vous aurez toujours une vision déformée de l’histoire récente des États-Unis.

Deuxièmement, précisément parce qu’il était si bon, il a été relégué à la périphérie des médias américains, tellement loin qu’il a dû lancer Consortium News en 1995 et dépendre des dons des lecteurs. Et ce qui est particulièrement remarquable c’est qu’il a agi sans aucune préconception idéologique. A contrario de, disons I.F. Stone, il n’était ni socialiste, ni extrémiste. Il avait juste des principes de base un peu comme un scout, tels que « la vérité est importante » et « le gouvernement ne devrait pas mentir tout le temps sur tout ». C’était cependant déjà trop pour lui permettre de travailler pour ses anciens employeurs comme Associated Press et Newsweek, qui ont, d’après ses dires, tenté d’étouffer ses reportages les plus explosifs, ceux qui mettaient à mal les puissants.

Troisièmement, malgré l’impression qu’on avait parfois à le lire, il n’avait pas de pouvoirs magiques. Comme il disait modestement, chaque individu motivé et curieux pourrait faire ce qu’il faisait. (Mais il ne mentionnait pas que pour devenir aussi bon que lui, il fallait travailler très dur chaque jour, toute sa vie)

Voici ce que sont à mon avis les secrets de la réussite de Parry. Comme vous le verrez, tout le monde peut suivre sa voie, journaliste professionnel ou non.

Tout lire

Les USA présentent, du moins si on les compare aux autres pays, une société incroyablement ouverte. La vérité est vraiment disponible quelque part, et tout ce dont vous avez besoin pour la trouver est une connexion internet et une carte de bibliothèque. Parry a utilisé les deux à fond.

Il lisait assidûment le travail d’autres journalistes afin de s’appuyer sur leurs enquêtes. (Vous pouvez voir State of War par James Risen de The Intercept, dans la bibliothèque de Parry sur cette photo.) Il lisait les mémoires insipides des politiques – qui, si vous avez déjà essayé de le faire vous-mêmes, exigent vraiment un effort – parce qu’il avait compris que les puissants pouvaient, de temps à autre, lâcher des informations capitales, après être partis en retraite.

Il lisait les rapports volumineux que le gouvernement diffuse lorsqu’il est confronté à un scandale, et il les lisait de la première à la dernière page. La plupart des journalistes se contentent de feuilleter les résumés, toujours rédigés de façon à être le plus disculpant possible. Mais Parry savait que le contenu de ces rapports est souvent parsemé de révélations qui contredisent complètement leurs gros titres.

Prenez par exemple le rapport de 1 000 pages de la CIA sur les armes de destruction massive qui n’ont jamais existé, qui révéla que Saddam Hussein ne brûlait pas du désir de tuer tous les Américains, Au contraire, sous l’administration Clinton, Saddam a supplié, à maintes reprises, les États-Unis de se rabibocher avec lui, en soutenant qu’il pouvait être « leur meilleur ami dans la région ».

Cette pépite est simplement accessible à tous sur le site de la CIA, cependant elle n’a presque jamais été mentionnée dans les médias américains.

Robert Parry en présence de Louis Boccardi, l’éditeur exécutif de l’AP, recevant le prix George Polk sur les reportages nationaux, 1984. Photo : Consortiumnews

Toujours inclure l’histoire

Vous vous rappelez peut-être que le Parti dans 1984 de George Orwell avait un slogan : « Celui qui contrôle le passé contrôle le futur : Celui qui contrôle le présent contrôle le passé ». Ou bien comme le romancier tchèque Milan Kundera l’exprimait, « La lutte de l’homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l’oubli ».

Ce sont plus que des aphorismes brillants, ils sont au coeur de la façon dont chaque pays fonctionne. « L’Histoire » est continuellement réécrite à la volée par les personnes au pouvoir, jusqu’à un point vraiment déconcertant.

Parry l’avait très bien compris : un de ses livres s’appelait Lost History, [l’Histoire perdue], et un autre portait le titre America’s Stolen Narrative [Le récit volé de l’Amérique]. Il savait que le journalisme conventionnel, qui présente continuellement à son audience de nouvelles informations parcellaires, ne marche tout simplement pas. Les Hommes appréhendent le monde à travers des histoires, et la nouvelle information qui contredit l’histoire qu’ils se racontent déjà dans leurs têtes va simplement passer à la trappe. Ainsi, dès que Parry rapportait des faits nouveaux, il les remettait toujours dans la perspective d’une histoire qui expliquait pourquoi ces faits étaient crédibles et significatifs. Les histoires qu’il racontait étaient toujours plus complexes et exigeantes que la version officielle, mais elles avaient l’avantage d’être véridiques.

Si vous doutez de l’importance du récit préexistant dans la tête des lecteurs, prenez en considération la couverture médiatique actuelle du harcèlement et des agressions sexuelles : c’est l’un des quelques récents exemples de journalisme qui a eu un impact explosif et qui a le potentiel de changer profondément la société. C’est aussi un sujet dont la moitié de la population mondiale savait déjà qu’il était vrai.

Se répéter, encore et encore

Le consultant politique Frank Luntz a été payé des millions de dollars par le Parti républicain et des grandes entreprises afin de les aider à communiquer efficacement. Dans son livre, Words That Work : It’s Not What You Say, It’s What People Hear [Les mots qui marchent : ce n’est pas ce que vous dites mais ce que les gens entendent], Luntz préconise « Répétition. Répétition. Répétition… Vous pouvez vous rendre malade en disant exactement la même chose pour la millième fois [mais] l’immense majorité de vos clients ou adhérents ne sont pas aussi attentifs que vous l’êtes. »

Cependant la répétition est précisément ce qu’on a dit aux journalistes d’éviter. C’est appelé « les nouvelles », et non « les anciennes ». Les rédacteurs détestent rapporter un sujet qui a déjà été couvert par un autre média, ou par un de leurs propres précédents billets.

Parry refusait cela. Il abordait encore et encore les mêmes sujets, en les abordant à maintes reprises mais sous des angles différents. Il a pris conscience que la nouveauté est excitante pour les reporters, mais qu’elle est en fait l’opposé de ce que les lecteurs ont besoin pour comprendre ce dont vous parlez. « Trouver un bon message et s’y tenir demande une discipline extraordinaire », dit Luntz dans son livre, « mais cela est récompensé au centuple ». Parry avait cette discipline extraordinaire. A noter que c’est cette même discipline que possèdent les communicants progressistes les plus efficaces tels que Noam Chomsky ou l’économiste Dean Baker.

Qu’est-ce que Parry a donc découvert spécifiquement avec ces méthodes ? Voici un échantillon choisi de ses histoires les plus surprenantes.

Le gouvernement Reagan a protégé des trafiquants de cocaïne

Même aujourd’hui, c’est souvent considéré comme une théorie conspirationniste complètement dingue. A tort.

En 1985, Parry en compagnie de Brian Barger de l’AP, ont été les premiers à rapporter que les contras nicaraguayens ont été financés par les recettes issues de la vente de cocaïne aux USA. Parry a continué de travailler sur cette histoire pendant le reste de sa vie.

La connexion Contra-cocaïne a été largement étayée par diverses enquêtes gouvernementales. A la requête du directeur de la CIA William Casey en 1982, le département de la Justice a supprimé les exigences pour que l’agence publie tous les actifs compromettants sur ce trafic de drogue. Oliver North, alors au conseil de sécurité nationale, a écrit dans son journal que des millions de dollars de financement des Contra avaient pour origine les ventes de cocaïne. Le gouvernement américain est intervenu afin d’empêcher que la connexion Contra-cocaine souffre de répercussions légales.

Richard Nixon a conspiré pour faire durer la guerre du Vietnam

Quand Nixon faisait campagne contre Hubert Hunphrey en 1968, il craignait que Lyndon Johnson soit au bord de signer un accord de paix mettant un terme à la guerre du Vietnam, ce qui aurait décuplé les chances de Humphrey. Alors Nixon a mis en place des réseaux secrets avec le gouvernement sud-vietnamien pour les encourager à empêcher ceci d’arriver. Nixon a réussi à prolonger la guerre pendant des années, ce qui a coûté la vie à des dizaines de milliers d’Américains et à plus d’un million de personnes à travers l’Indochine.

Pendant des décennies à Washington, il était honteux d’y croire. Mais Parry a continué de creuser, publiant un mémo secret écrit par l’assistant principal de Johnson, Walt Rostow, sur la documentation du gouvernement concluant que Nixon l’avait fait. Parry a également rapporté des preuves que Nixon avait mis la puce à l’oreille à un banquier sympathique de Wall Street sur le fait qu’il bloquait le traité de paix, permettant à ce banquier et ses amis de faire des paris financiers à partir de cette information.

Il a été prouvé depuis sans l’ombre d’un doute que Nixon a bien échangé des piles de cadavres contre une meilleure chance de se faire élire.

La campagne de 1980 de Reagan a presque certainement conspiré avec l’Iran

Parry a passé des années à chasser l’histoire dite de la surprise d’octobre mais ne l’a jamais vraiment terminée. Mais les preuves circonstancielles qu’il a trouvées sur le fait que la campagne de Reagan a conspiré avec l’Iran afin que les otages américains soient conservés jusqu’au lendemain de l’élection sont très convaincantes.

De manière encore plus intrigante, en 1994, dans une salle de bains isolée du Capitole utilisée en tant que lieu de stockage, Parry est tombé sur des documents classifiés de l’enquête du gouvernement sur la surprise d’octobre. Il y a trouvé un rapport de 6 pages envoyé par la Russie aux USA. Le rapport indique qu’en 1980, le Renseignement soviétique avait suivi William Casey (alors président de la campagne de Reagan) et George H.W. Bush (le partenaire de campagne de Reagan) alors qu’ils rencontraient des officiels iraniens plusieurs fois en Europe.

Avec les relations USA-Russie actuellement au plus bas, il est difficile de se rappeler que la Russie avait peur à l’époque de ne plus être dans les bonnes grâces des USA. Il est difficile d’imaginer quel motif auraient eu les Russes pour nous tromper. Parry a indiqué qu’un diplomate européen lui aurait dit que le gouvernement russe considérait son rapport comme une « bombe » et « ne pouvait croire qu’il est reste ignoré ».

Jimmy Carter aurait donné la permission à Saddam Hussein d’envahir l’Iran

Dans ces mêmes documents classifiés de la surprise d’octobre, Parry a trouvé un mémo top secret de 1981 écrit par le secrétaire d’Etat Al Haig adressé à Ronald Reagan. Haig venait juste de voyager pour la première fois au Proche-Orient et il a dit à Reagan « qu’il était intéressant de confirmer que le président Carter avait donné le feu vert aux Irakiens pour lancer la guerre contre l’Iran via [le prince saoudien] Fahd ».

Ce n’est pas une preuve que Carter l’ait fait, c’est juste une preuve que Haig a affirmé que les saoudiens ont prétendu que cela était arrivé. Cependant, Saddam a bien visité l’Arabie Saoudite le 5 août 1980, et a ordonné l’invasion de l’Iran le mois suivant. Parry a également souligné que, lorsque le gouvernement a officiellement déclassifié le mémo de Haig en 2015, seulement deux des neuf paragraphes ont été censurés, dont celui incluant l’affirmation de Haig à propos de Carter.

Nous connaissons de plus une personne qui lit apparemment le travail de Parry et qui le prend au sérieux : le leader suprême de l’Iran Ali Khamenei. Dans un fameux discours de 2009 au sanctuaire de l’Imam Reza à Mashhad, Khamenei affirmait que les USA « avaient donné le feu vert à Saddam »… Si Saddam n’avait pas obtenu le feu vert des Américains, il n’aurait pas attaqué nos frontières. Ils ont imposé huit ans de guerre à notre pays. Environ 300 000 de nos habitants sont devenus des martyrs.

Les leaders démocrates ont permis aux Républicains de s’en sortir impunément

Lyndon Johnson savait ce que faisait Nixon en 1968 à cause de la surveillance du FBI. Cependant, comme l’a montré Parry, Johnson et ses conseillers ont décidé qu’ils ne devaient pas révéler la vérité. Comme lui disait son Secrétaire a la Défense Clark Clifford, juste avant l’élection, « Certains éléments de l’histoire sont tellement choquants dans leur nature que je me demande s’il serait bon pour de pays de révéler l’affaire… Cela pourrait jeter un tel doute sur l’administration [éventuellement de Nixon] que je pense que ce serait contraire aux intérêts de notre pays ». Puis, en 1973, Walt Rostow a pris les documents relatifs aux décisions de Nixon en sa possession et les a donnés à la Bibliothèque présidentielle de LBJ [Lyndon B. Johnson] – avec instruction de ne pas les révéler pendant 50 ans. (Ils ont fini par le faire après seulement 20 ans.)

Lorsque Bill Clinton a pris le pouvoir en 1993, trois enquêtes importantes sur les administrations Reagan et Bush étaient en cours : la surprise d’octobre, l’armement de l’Irak par Reagan pendant la guerre avec l’Iran et l’Iran-Contra. Clinton les a tous laissés s’essouffler. Pourquoi ? Parce que, comme il l’a dit plus tard à un invité de la Maison-Blanche, il voulait travailler avec les républicains au Congrès et faire des compromis. Ils ont réagi à la reddition unilatérale de Clinton en le destituant.

De même, Yasser Arafat, l’ancien président de l’Organisation de libération de la Palestine, a déclaré à Carter lors d’une réunion en 1996 que la campagne Reagan de 1980 avait promis d’envoyer des armes à l’OLP si Arafat persuadait l’Iran de garder les otages jusqu’après l’élection. Carter a levé les mains, signalant qu’il ne voulait pas en entendre parler.

Ces révélations ne sont que le début de l’information phénoménale, alarmante et stupéfiante que vous pouvez trouver dans les livres de Parry et sur Consortium News. Comme pour n’importe quelle source, vous devriez lire son travail attentivement et avec scepticisme ; il ne voudrait pas qu’il en soit autrement. Personnellement, je ne suis pas d’accord avec certains de ses écrits récents sur la Syrie et le potentiel de collusion entre Donald Trump et la Russie. Mais si vous ne vous familiarisez pas avec son écriture, vous n’aurez aucune idée de ce qui se passe.

L’univers est de plus en plus sombre et froid sans Robert Parry. Mais il nous a laissé des instructions détaillées sur la façon d’allumer une flamme aussi vive que nous le voulons. Si nous aimerions avoir une vie décente dans un pays fonctionnel, il nous encouragerait fortement à nous mettre au travail dès maintenant.

Photo du haut : Robert Parry recevant un prix I.F. Stone Award des mains de Bill Kovach, 22 octobre 2015.

Source : The Intercept, Jon Schwartz, 04-02-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Maud // 26.02.2018 à 15h05

Face à un tel professionnalisme aujourd’hui (et hier d’ailleurs) nous avons droit à l’information projecteur : 8 jours sur un sujet (même sans importance tels : les propos de Wauquier, on trouve plus percutant dans le Canard) juste pour faire du buzz et vendre et on passe à autre chose. L’état d’urgence devenu loi ordinaire … aux oubliettes… la loi travail et ses amendements surprises de dernières minute, ses conséquences… aux oubliettes … le scandale karachi …aux oubliettes … et j’en passe.
Hélas l’histoire nous montre que des hommes de cette nature sont exceptionnels et pourtant le 4ème pouvoir de la démocratie mérite mieux. Diversifier ses lecture,s non pour se conforter mais pour s’informer, reste un recours même insuffisant. Il faut du temps, de l’envie … une prise de conscience. Nous en sommes loin. Aucune réelle exigence de la part d’une grande majorité de la population
Les hommages à Robert Parry seront toujours les bienvenus

7 réactions et commentaires

  • amideg // 26.02.2018 à 09h12

    « …which revealed that Saddam Hussein was not burning with the desire to kill Americans. »
    « …qui révéla que Saddam Hussein ne brûlait pas du désir de tuer des Américains » et non « tous les Américains. »

      +6

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  • Pierre Tavernier // 26.02.2018 à 13h36

    Excellent article qui montre ce que doit être la déontologie journalistique, et qui souligne l’engagement et la force morale de ce grand homme qu’était Robert Parry. Je l’avais manqué, un grand merci à les-crises de l’avoir partagé avec ses lecteurs.

      +6

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  • kkun // 26.02.2018 à 13h56

    Concernant ce qui a guidé le regretté Robert Parry, je retiens notamment ceci :

    « Et ce qui est particulièrement remarquable c’est qu’il a agi sans aucune préconception idéologique. A contrario de, disons I.F. Stone, il n’était ni socialiste, ni extrémiste. Il avait juste des principes de base un peu comme un scout, tels que « la vérité est importante » et « le gouvernement ne devrait pas mentir tout le temps sur tout ».  »

    Tout un saint pardon sain 🙂 programme, et pas seulement pour la déontologie journalistique…

      +3

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    • Pierre Tavernier // 26.02.2018 à 14h51

      Je rejoins tout à fait votre commentaire sur le fait d’éviter les préconceptions idéologiques. A mettre en parallèle avec les propos de Sophia Chikirou, co-fondatrice de Le Média (et chargée de com’ de Mélanchon), qui revendique elle un engagement idéologique des journalistes, à l’instar de ce qui se pratique communément aux États-Unis.
      Pour les abonnés à arrêt sur images, on pourra trouver ici son argumentation :
      https://beta.arretsurimages.net/emissions/chez-nous-les-journalistes-pourront-dire-pour-qui-ils-votent
      Pour dissiper tout malentendu, mon propos ne se veut pas une critique de Le Média. Et je ne dénie pas évidemment aux journalistes d’avoir une opinion politique, et l’exprimer dans un souci de transparence est plutôt sain.
      Néanmoins, il me semble qu’il convient de distinguer journalisme d’investigation et éditoriaux. Dans le premier cas, tenter une approche la plus objective possible me parait être un principe fondamental.

        +2

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      • Pierre Tavernier // 26.02.2018 à 15h58

        Petit addendum à mon commentaire : pour éviter tout malentendu (une seconde fois, un commentaire étant passé rapidement avant d’être pris par la patrouille 🙂 )
        Il ne s’agit pas ici de discuter d’opinions politiques, mais uniquement de déontologie journalistique et intellectuelle. J’ai pris l’exemple Mme Chikirou car elle revendique clairement apprécier la situation aux États-Unis où les journalistes se positionnent et se revendiquent très souvent « corps et âmes » d’un camp politique, mais il est bien évident que les militants LFI n’ont pas le monopole de cette conception du journalisme servant l’engagement politique.
        Le site les-crises a d’ailleurs publiés de nombreux auteurs qui dénoncent le parti pris des médias « mainstream ». Ce dont je lui suis fort gré, d’ailleurs.

          +1

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      • Jaccas // 27.02.2018 à 18h20

        MélEnchon, svp. Respectez le patronyme des personnes.

          +0

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  • Maud // 26.02.2018 à 15h05

    Face à un tel professionnalisme aujourd’hui (et hier d’ailleurs) nous avons droit à l’information projecteur : 8 jours sur un sujet (même sans importance tels : les propos de Wauquier, on trouve plus percutant dans le Canard) juste pour faire du buzz et vendre et on passe à autre chose. L’état d’urgence devenu loi ordinaire … aux oubliettes… la loi travail et ses amendements surprises de dernières minute, ses conséquences… aux oubliettes … le scandale karachi …aux oubliettes … et j’en passe.
    Hélas l’histoire nous montre que des hommes de cette nature sont exceptionnels et pourtant le 4ème pouvoir de la démocratie mérite mieux. Diversifier ses lecture,s non pour se conforter mais pour s’informer, reste un recours même insuffisant. Il faut du temps, de l’envie … une prise de conscience. Nous en sommes loin. Aucune réelle exigence de la part d’une grande majorité de la population
    Les hommages à Robert Parry seront toujours les bienvenus

      +11

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