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13.janvier.201913.1.2019 // Les Crises

Comment la nouvelle présidente de la Géorgie changera les rapports avec la Russie. Par Dimitri Aleksandrov

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Source : Vzglyad, Dimitri Aleksandrov, 29-11-2018

PHOTO: David Mdzinarishvili/Reuters

Lors des élections présidentielles de Géorgie c’est une diplomate expérimentée de style européen, Salomé Zourabichvili, qui a remporté la victoire. L’opposition et l’ex-président Mikhail Saakachvili ont déjà eu le temps de la baptiser « traître » faisant le jeu de la Russie. Or c’est son rival Grigol Vachadzé et non pas elle-même, qui il y a longtemps de ça, a travaillé pour le Ministère des affaires étrangères de l’URSS et était proche du KGB. Et pour quoi accuse-t-on Zourabichvili d’être pro-russe mais finalement en est-il vraiment ainsi?

En Géorgie les résultats du deuxième tour des élections, qui se sont déroulées mercredi, ont fait élire le nouveau président, ex-ministre des affaires étrangères du pays, Salomé Zourabichvili, âgée de 66 ans. Elle entrera en fonction le 16 décembre, lors de la cérémonie d’inauguration.

Les résultats du décompte de tous les bulletins indiquent que Zourabichvili a obtenu 59,52% des suffrages, c’est-à-dire 1 114 627 voix. Son adversaire, un autre ex-ministre des affaires étrangères de Géorgie Grigol Vachadzé, protégé de Saakachvili et de son  » Mouvement National Uni « , a obtenu 780 633 voix, soit 40,48%.

Salomé Zourabichvili avait le soutien du mouvement au pouvoir « Vision Géorgienne ». De l’aveu général le fait que c’est une femme qui est devenue présidente de la Géorgie et que pour départager le vainqueur il a fallu deux tours, témoignent de la continuation de la Géorgie sur le chemin de la construction d’institutions démocratiques. Il y a encore un défi, le plus d’actualité, c’est de ne pas permettre des perturbations après l’aboutissement des élections et revenir sereinement à la normale.

Bien sûr, concernant la stabilité et l’ordre, la responsabilité en revient au pouvoir. Mais de son côté l’opposition doit faire preuve de maturité. Elle a obtenu un score respectable, ce qui augmente ses chances pour les élections au parlement dans deux ans. Jeudi soir, Grigol Vachdzé et ses partisans annonceront leurs plans.

Il est important de remarquer que, et c’est possible, les voix les plus précieuses que Zourabichvili a perdues mais que Vachadzé a gagnées sont celles des casques bleus géorgiens stationnés en Afganistan. Là, le score est de 542 contre 362 au bénéfice des opposants. C’est l’écho de la perte de popularité que la gagnante a subi en disant que Saakachvili par ses actes déraisonnables était aussi complice de la tragédie de 2008. En Géorgie l’élite politique – comme c’est la coutume ici – ne doit accuser que la Russie pour « agression » et « occupation ».[« occupation »: la Géorgie souhaite récupérer l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, ses anciens territoires, qui sont aujourd’hui des états indépendants autoproclamés NdT].

Et c’est pour cela qu’une grande partie des militaires géorgiens, aussi bien ceux actuellement en service et ceux déjà en réserve, ont soutenu Saakachvili qui a accusé Zourabichvili de « traîtrise » pour avoir tenu un tel discours. Et bien qu’elle n’ait rien dit de nouveau – car tout était déjà ainsi écrit dans un rapport de la commission de l’UE sous la direction de Heidi Tagliavini, qui a évalué les parts de responsabilité de la Russie et de la Géorgie, la machine des relations publiques noires a fonctionné. La société de télévision « Rustavi-2 » travaillant ouvertement pour Saakachvili, a appelé à ne pas voter pour Zourabichvili. Et maintenant, comme nouveau commandant en chef du pays, il lui revient d’améliorer les relations avec l’armée.

Qu’est-ce qui incrimine Salomé Zourabichvili, qu’est-ce qui a tant déplu aux opposants? Au début de la campagne électorale elle a dit que Saakachvili et son entourage ont fait le jeu de Moscou, en cédant à la provocation russe. Et la Russie a soi-disant utilisé cela comme prétexte pour le début de la guerre contre la Géorgie. « Cela a été un énorme crime de la part de Saakachvili et de « Mouvement National » envers le peuple et l’état géorgien et s’en souvenir est notre devoir de citoyen », a-t-elle déclaré. Juste après cela l’ex-président et ses partisans ont commencé une attaque massive contre « la traître », étant donné que Mikhail Saakachvili ne supporte aucun rappel sur sa responsabilité.

Cependant Zourabichvili elle-même, en tant que diplomate de l’école européenne, s’adapte aux approches les plus équilibrées de la politique en général, comme l’a déclaré au journal VZGLIAD l’expert Khatouna Lagazidzé. A titre d’exemple elle rapporte la toute première annonce postélectorale de Zourabichvili dans laquelle celle-ci s’est déclarée pour un dialogue avec les opposants, ayant dit qu’elle sera également président de ces centaines de milliers de citoyens qui ont voté contre elle.

Sur fond de discussions sur « l’européisme » de Salomé Zourabichvili on peut tout de suite remarquer en particulier les déclarations destructrices de Saakachvili. Il a, comme on le sait, appelé ses partisans à des actions de protestation de masse et à une désobéissance citoyenne. Cependant ces appels n’ont pas trouvé de soutien en Géorgie même parmi les compagnons de lutte de l’ex-président en fuite. Ainsi, Grigol Vachadzé à déclaré aux journalistes:  » au sein de l’état-major de l’opposition unie ce qui n’est pas annoncé comme étant une position collective reste le regard personnel d’un individu « .

Le fait est que les opposants géorgiens même en se prévalant de sa position pro-occidentale, doivent bien comprendre que, premièrement Salomé Zourabichvili reçoit déjà des félicitations d’au-delà des frontières et deuxièmement, personne parmi les leaders mondiaux n’apprécie les appels à une déstabilisation de cette région fragile et sensible du Caucase.

En ce qui concerne la Russie, Moscou a bien pris note de l’annonce du vainqueur des élection en Géorgie et attend de Tbilissi un signe concernant les perspectives concernant les relations avec la Russie, a annoncé Dmitri Peskov, secrétaire de presse du président russe.

« Nous préférons attendre les premiers communiqués et estimations d’une possible évolution dans les relations entre la Russie et la Géorgie », a souligné Peskov.  » Certes, les deux nations restent très proches l’une de l’autre, cependant les liens intergouvernementaux laissent espérer le meilleur après les événements bien connus », a-t-il ajouté.

Comment l’arrivée au pouvoir de Zourabichvili peut-elle se refléter dans les relations avec la Russie? En fait, probablement en aucune manière. Premièrement ses pleins pouvoirs, dans cette république parlementaire, seront très restreints. Elle aura des moyens insignifiants et obligatoirement en accord avec le gouvernement dans la détermination de la politique étrangère.

Comme symbole à ce sujet et à voir dans le sens d’un vecteur de la politique étrangère, ressort le fait qu’elle change le palais présidentiel, construit par Mikhail Saakachvili, contre une résidence modeste dans le centre de Tbilissi, où avant était installée l’ambassade des Etats Unis, principaux partenaires et patron du gouvernement du Caucase du sud.

A part cela il est important de comprendre que restaurer des relations diplomatiques avec Moscou, rompues par la guerre de 2008, n’est pas dans les projets de Tbilissi. Et surtout ce ne sera pas Zourabichvili qui le fera, elle à qui, voire même d’un point de vue générationnel, la Russie et sa politique sont étrangères.

 » Je rappelle sa déclaration à propos de la crise actuelle dans la mer Noire entre la Russie et l’Ukraine (Zourabichvili a soutenu Kiev et a appelé la communauté internationale à une réaction urgente) », a dit l’analyste Khatouna Lagazidzé, remarquant que selon elle la position de Zourabichvili était rationnelle et répondait pleinement aux intérêts de la Géorgie.

Et donc l’accusation portée contre elle de la part des partisans de Saakachvili et l’affirmation selon laquelle l’arrivée de Zourabichvili est utile à la Russie est pour le moins une exagération.  » C’est exactement de la communication biaisée. Comment peut-on dire que Zourabichvili a une préférence pour la Russie? Cela ne peut être en aucune manière! a dit au journal VZGLIAD l’ex-ministre d’état pour le règlement des conflits, Guiorgui Khaïndrava

En réalité une victoire de Vachadzé aurait mieux arrangé Moscou. Il incarne un vrai projet russe. Et comment peut-il en être autrement? Il a travaillé pendant de longues années au ministère des affaires étrangères de l’URSS, il est proche du KGB. Il n’a pas décliné la citoyenneté russe même pendant la guerre. Je connais bien Salomé. Elle ne parle même pas russe, sans parler de penser russe comme Vachadzé.

Guiorgui Khaïndrava rappelle que Zourabichvili a grandit en France dans une famille d’émigrés qui ont fuit la Géorgie après la soviétisation de la République Démocratique de Géorgie en 1921.

« Il ne sera fait aucune concession à la Russie du côté de Zourabichvili, – l’ancien ministre d’état en est sûr. – rappelez-vous comme elle a fermement conduit les pourparlers avec Sergueï Lavrov et obtenu l’évacuation des bases militaires russes. Le fait que, comme personne politique raisonnable de vrai style européen, elle sera encline à une politique équilibrée » est une toute autre affaire.

Effectivement, en tant que diplomate expérimentée Zourabichvili devra respecter un équilibre. Même en nuisant à sa propre image. Et cela s’est déjà manifesté dans son soutien aux conclusions de l’UE qui a accusé Saakachvili d’avoir ouvert le feu en 2008.

L’analyste reconnu Mamouka Arechidzé admet tout à fait un dialogue entre Zourabichvili et Moscou mais au sujet de ce dont la Géorgie a besoin, notamment sur le thème de la « désoccupation ». Selon ses dires, « une partie de la société géorgienne a soutenu Zourabichvili parce que elle a le potentiel pour être dynamique dans le domaine de la politique étrangère et pour créer un modèle de relations complémentaire ». Comme il l’a dit aux journalistes, les initiatives propres de la Géorgie dans le processus de relations avec Moscou qui seraient à l’unisson avec celles de l’occident, pourraient, pas à pas, aider dans le processus de « désoccupation » de la Géorgie.

Arechidzé a qualifié Salomé Zourabichvili de « diplomate expérimentée » et a proposé d’attendre, d’observer, arrivera-t-elle à quelque chose sur le front des discussions avec la Russie, en particulier dans ce contexte où, selon ses mots, le processus de discussion du vice-ministre des affaires étrangères russe, Grigori Karassine, et du représentant spécial du premier ministre géorgien, Zouraba Abachidzé, s’est épuisé ». « C’est pourquoi je considère que l’on peut comprendre à quel niveau en sont les relations », a résumé l’expert [M. Arechidzé].

Texte: Dimitri Aleksandrov, Tbilissi

Source : Vzglyad, Dimitri Aleksandrov, 29-11-2018

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Commentaire recommandé

Charles Michael // 13.01.2019 à 08h42

Etre encore attiré par l’UE est le signe d’un pays de retardés mentaux.

Soutenir Kiev c’est soutenir la corruption des oligarques, l’effondrement économique, les ingérence néo-connes US et, bien que je ne pense pas que se soit le cas en Georgie, les néo-nazis, .

Diplomate expérimentée, formatée aux « valeurs » européennes, pauvre peuple Georgien.
Je suggère un financement participatif pour leur expédier un container de gilets jaunes fluo.

18 réactions et commentaires

  • Pierre D // 13.01.2019 à 07h22

    La Russie n’a pas fini de vampiriser la politique de ses voisins… jusque dans les insultes.

      +2

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    • Basile // 13.01.2019 à 10h33

      vous avez quantifié le vampirisme des uns et des autres, pour dire ça, ou vous avez un parti pris ?

        +11

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      • Pierre D // 13.01.2019 à 10h50

        Non je commente juste le texte ci-dessus.

          +0

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  • Charles Michael // 13.01.2019 à 08h42

    Etre encore attiré par l’UE est le signe d’un pays de retardés mentaux.

    Soutenir Kiev c’est soutenir la corruption des oligarques, l’effondrement économique, les ingérence néo-connes US et, bien que je ne pense pas que se soit le cas en Georgie, les néo-nazis, .

    Diplomate expérimentée, formatée aux « valeurs » européennes, pauvre peuple Georgien.
    Je suggère un financement participatif pour leur expédier un container de gilets jaunes fluo.

      +67

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    • Fritz // 13.01.2019 à 10h28

      Jaune fluo : c’est le genre de révolution de couleur que nos médias n’aiment pas trop.

      Ils préfèrent le rose (Géorgie, 2003) ou l’orange (Ukraine, 2004). Ils vont dénoncer votre ingérence.

        +20

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  • Seraphim // 13.01.2019 à 08h46

    Si au bout du compte Zourabichvili n’a pas de « préférence pour la Russie », c’est qu’elle n’est pas lucide ni sur les rapports de force ni sur les intentions réelles des parties actives dans la région. La Russie est pour la Géorgie, économiquement et politiquement, un partenaire plus sérieux et utile que l’Ukraine ou le Canada…

      +40

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    • Weston // 13.01.2019 à 17h13

      Zourabichvili a travaillé pour le quai d’Orsay, c’est de là que lui vient son expérience diplomatique en premier chef. Étant donné son parcours et la sensibilité des dossiers qu’elle a pu traiter, il est étonnant qu’elle se retrouve à ce poste. A savoir, elle n’a eu sa nationalité géorgienne que lorsqu’elle a accepté de devenir ministre des affaires étrangères. Même si Chirac et Villepin ont donné leur accord, l’on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’elle n’est qu’un pion atlantiste.
      Étonnant que Dimitri Aleksandrov insiste plus sur sa pseudo rivalité avec Saakachvili que sur son passé.

        +18

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  • RGT // 13.01.2019 à 09h18

    Si déjà cette femme pouvait calmer les rancœurs et arriver à une situation pacifique et équilibrée avec son voisin ce serait un bienfait.

    Ensuite, seul l’avenir nous dira ce qu’il en est, il faudra être patient.

    Si elle pouvait aussi prendre ses distances avec les « grands-frères » occidentaux et mener une politique plus axée sur le bien-être de la population et sur la paix avec ses voisins nous pourrons affirmer qu’elle a fait « du bon boulot ».

    Mais attention, l’Otanie veille et de nombreux militaires sont prêts à toutes les trahisons pour continuer à bénéficier des « bienfaits » de l’occident.

      +25

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  • Fritz // 13.01.2019 à 09h32

    L’agression russe en 2008 ? C’est la Géorgie qui avait commencé les hostilités, en pilonnant la capitale de l’Ossétie du Sud sans aucun égard pour les civils. Certes, la réaction russe avait été prompte et brutale. La Géorgie et la Russie s’étaient préparées à l’affrontement, comme l’a souligné Jacques Sapir. En juillet 2008, des manœuvres s’étaient déroulées en Géorgie, avec une bonne centaine d’instructeurs américains.
    https://www.marianne.net/debattons/billets/la-guerre-d-ossetie-de-2008-les-causes-ii

    Ce qui me frappe, c’est l’analogie entre les guerres du Kosovo (1999) et d’Ossétie (2008) : dans les deux cas, une grande puissance (l’OTAN / la Russie) bombarde un petit pays (la Serbie / la Géorgie) au nom de la protection d’une minorité (les « Kosovars » / les Ossètes). Mais il y a des différences. Les Russes ont envoyé des tanks sur le terrain pendant les hostilités, ce que l’OTAN n’a jamais osé faire en Serbie. L’aviation russe n’a pas détruit l’infrastructure économique de la Géorgie, ce qu’avait fait l’aviation otanienne durant 78 jours.

    L’aviation russe n’a bombardé que des objectifs militaires, bien qu’elle ait causé des destructions et des morts à Gori. En Serbie, l’OTAN avait généreusement bombardé les ponts, les voies ferrées, les usines, les raffineries, quelques hôpitaux et de nombreuses écoles.

    Si l’Occident était fidèle à ses grands principes, pardon, à ses « valeurs », il aurait soutenu le peuple ossète contre le régime de Tbilissi, contre le pays de Joseph Djougachvili alias Staline.

      +49

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  • René Fabri // 13.01.2019 à 13h52

    Merci pour cet article, car je ne savais pas très bien quoi penser de Mme Zourabichvili. Là, je comprends qu’elle s’oppose à Saakachvili, ce qui est positif, mais qu’elle ne parle pas russe, ce qui est une source de malentendus futurs. Espérons qu’elle sera entourée de Géorgiens intelligents.

      +6

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  • Dominique65 // 13.01.2019 à 18h34

    Bonjour à tous.
    Il est question dans ce billet de « désoccupation ».
    N’étant pas informé sur la situation de la Georgie, je serais reconnaissant à qui pourra préciser ce que signifie cette « désoccupation ». Merci d’avance.

      +3

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    • edertxu // 15.01.2019 à 04h12

      J’imagine qu’il doit s’agir du retour dans le giron de la Géorgie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud, deux régions sous contrôle militaire russe, que la Géorgie revendique (c’est un peu leur Alsace-Lorraine).

        +1

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  • moshedayan // 13.01.2019 à 19h19

    Il est important en effet que la Géorgie reste stable politiquement mais @Charles Michael a raison. Il n’y a rien à attendre d’extraordinairement positif de cette présidente qui n’a pas su faire le vrai bilan de l’Ossétie du Sud.
    La Géorgie est devenue une énigme, un territoire miné par la corruption; on pourrait d’ailleurs secouer le Kremlin sur le fait qu’il pratique un certain laxisme dans la corruption « transfrontalière » et ménage encore quelques oligarques russo-géorgiens. Un coup de balai doit être entamé dans ce domaine de façon plus nette, afin de dégager plus nettement le terrain politique et trouver alors les voies de l’apaisement -hors OTAN et UE, cela s’entend. Donc la présidente actuelle, sauf si elle se « russifie », ne devra faire qu’un mandat ???

      +4

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  • Olivier MONTULET // 14.01.2019 à 00h52

    Le vrais problème des pays périphériques de la Russie, c’est qu’ils sont manipulés par l’oligarchie de l’OTAN afin de justifier toutes les incuries criminelles de l’OTAN. L’instabilité ainsi produite par l’OTAN lui permet en retour de (tenter de) créer un climat anxiogène vis à vis de la Russie pour justifier son existences et ses gabegies guerrières. la mise en danger de la paix est le fond de commerce de l’OTAN qui n’a cure des peuples et de la démocratie et encore plus de la paix (à l’instar du FMI qui n’a cure de la bonne santé financière des états, leur mauvaise santé lui permettant de prospérer).

      +9

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  • Vincent P. // 14.01.2019 à 12h45

    Dites, sinon :
    La Géorgie, ce ne serait pas ce petit pays au Sud de la barrière du Caucase qui, s’il est tenu avec l’Azerbaïdjan (cad avec masse corruption bilatérale) permet de bénéficier du seul étroit corridor terrestre Est-Ouest pour raccorder les fragiles tubes provenant d’outre-Caspienne ?
    Ça peut expliquer notre acharnement à y placer nos pions corrompus (oups! j’ai voulu écrire « éclairés » et puis j’ai ripé)
    A moins que ce ne soient pas nos pions: je m’y perds. Pour qui diable bossait Raphaël G., déjà ?
    M’enfin, qu’importe puisque heureusement il est revenu au bercail : j’ai tellement soif de ses nouvelles propositions politiques pour notre pays, pour l’U.E, pour le Monde !
    En « Place Publique » si tu veux, Raph. tiens dis donc on ne t’y a pas vu beaucoup ces derniers mois : le jaune ne te vas pas au teint, sans doute ?

      +3

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  • Nanker // 14.01.2019 à 14h23

    « Etre encore attiré par l’UE est le signe d’un pays de retardés mentaux »

    Non les élites géorgiennes veulent juste les milliards des fonds structurels européens, nous envoyer leurs chômeurs et leurs criminels en surplus (vous allez apprendre à connaître la mafia géorgienne…) et ensuite rejoindre l’OTAN en se plaçant sous le parapluie américain. Et Washington sera ravi de les accueillir puisque l’adhésion de la Géorgie permettra aux USA de faire encore un peu illusion en montrant sa « puissance » aux Russes. Donc c’est du « winwin » entre Tbilissi Bruxelles et Washington.
    Si on fait le compte de cette élection elle va encore faire un perdant : nous les peuples européens.

      +6

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  • Roman // 14.01.2019 à 16h28

    Tiré de l’nterview de Zourabichvili à l’agence Reuters à Tbilissi, le 1er Décembre 2018 :
    « La Russie est l’État occupant et l’ennemi imprévisible qui exerce sa présence démesurée sur notre territoire. »
    « Un dialogue avec la Russie est exclu jusqu’à ce que Moscou ne reconnaisse le fait de son occupation des régions géorgiennes. »
    « L’adhésion à l’OTAN reste une priorité majeure pour la Géorgie. »
    « Je tiens à devenir un partenaire plus exigeant envers nos partenaires européens et nos partenaires à l’OTAN. »
    C’est à peu près tout ce qu’il faut savoir sur le personnage du point de vue des relations futures de la Géorgie avec la Russie. Tout restera au zéro.

      +5

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  • edertxu // 15.01.2019 à 04h38

    Il semble que Mme Zourabichvili nourrisse un tropisme otanien marqué, tout comme M. Saakachvili ; elle dénonce ses excès à l’origine de la crise de l’Ossétie du Sud mais en fait elle entend poursuivre la même politique déséquilibrée.

    Mme Zourabichvili devrait se souvenir de la phrase de F. Mitterrand, selon laquelle tout pays doit avoir la politique de sa géographie ; or les USA sont loin de la Géorgie, alors que la frontière russe n’est qu’à 150 km de Tbilissi.

    C’est dire qu’une politique de tension avec la Russie apparait totalement déraisonnable ; l’erreur de ces dirigeants pro-occidentaux est de croire que l’OTAN les protègera, et en particulier l’article du Traité qui prévoit la solidarité militaire des membres de l’OTAN si l’un d’entre eux est attaqué.

    Mais cette règle ne jouera pas en faveur de la Géorgie ! les USA ne risqueront jamais une confrontation militaire avec la Russie, éventuellement nucléaire, pour Tbilissi ; lorsque la Grande-Bretagne a été en guerre avec l’Argentine à propos des Malouines, les USA, qui auraient dû intervenir aux côtés des Anglais en vertu de la solidarité otanienne, ont laissé la GB se débrouiller toute seule ; alors imaginons ce qui se passerait en cas de conflit Géorgie/Russie…

    La meilleure politique de sécurité pour la Géorgie est de se rapprocher avec la Russie, mais pas trop non plus, pour n’avoir pas l’air d’un vassal en état de faiblesse ; une politique de neutralité à la finlandaise paraît finalement la meilleure option, en attendant le jour où elle pourra récupérer ses territoires perdus.

      +1

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