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27.décembre.201827.12.2018 // Les Crises

Comment les États-Unis créent des pays de « merd* ». Par Robert Fantina

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Source : Robert Fantina, Consortium News, 19-11-2018

Le 19 novembre 2018

Un nouveau recueil d’essais, édité par l’ancienne députée Cynthia McKinney, montre clairement que les États-Unis sont en grande partie responsables de la pauvreté et de la souffrance dans ces pays, affirme Robert Fantina.

En deux ans, le monde a pris l’habitude d’être choqué par les paroles et les actes du président américain Donald Trump. En janvier dernier, il a encore une fois montré son manque de diplomatie, de tact et de décence élémentaire lorsqu’il a qualifié de nombreux pays pauvres de « pays de merd* », en demandant : « Pourquoi voulons-nous que toutes ces personnes issues de pays de merd* viennent ici ? ». Dans son nouveau livre, « How the US Creates ‘Sh*thole’ Countries » [Comment les USA créent des pays de « merd* », NdT], (aux éditions Clarity Press), l’ancienne membre de la Chambre des représentants Cynthia McKinney a rassemblé un ensemble d’essais, dont un des siens, montrant clairement que les États-Unis sont largement responsables de la pauvreté et de la souffrance dans ces mêmes pays.

McKinney

La première série d’essais décrit la politique étrangère des États-Unis et ses véritables motivations. Dans son essai intitulé « The End of Washington’s ‘Wars on the Cheap » [La fin des « guerres contre les Pauvres » de Washington, NdT], The Saker [alias Andrei Raevsky, NdT] résume ainsi la politique étrangère des États-Unis : « Voici le modèle d’action typique de l’Empire : trouver un pays faible, le subvertir, l’accuser de violations des droits de l’homme, imposer des sanctions économiques, déclencher des émeutes et intervenir militairement pour la « défense » de la « démocratie », la « liberté » et « l’autodétermination » (ou toute autre combinaison de concepts tout aussi pieux et dénués de sens) ». L’hypocrisie d’une telle politique est évidente. Une nation faible et vulnérable est victime d’une nation beaucoup plus puissante. Les États-Unis ont pratiqué cela d’innombrables fois dans leur histoire, et il semble que le gouvernement n’ait pas l’intention d’y changer quoi que ce soit.

Cette présentation et explication de la politique étrangère des États-Unis est suivie d’essais sur certains pays, mais certainement pas tous, ayant été victimes des États-Unis, le plus souvent selon ce modèle. Comme McKinney le dit dans son essai, « Somalie : La Somalie est-elle le modèle américain pour toute l’Afrique ? « … tout en vantant la liberté, la démocratie et la liberté, les États-Unis ont refusé à d’autres ces mêmes aspirations, spécialement lorsque cela dérange les États-Unis ou leurs alliés. Au Mozambique et en Angola, les États-Unis ont soutenu le Portugal jusqu’à ce que ce soit le peuple portugais lui-même renverse son gouvernement et vote pour un gouvernement socialiste qui avait promis de débarrasser le Portugal de ses colonies. »

Dans son essai intitulé « How the U.S. Perpetuates the Palestinian Tragedy » [« Comment les États-Unis perpétuent la tragédie palestinienne », NdT], Sami Al-Arian écrit :

« Il serait compréhensible, bien que détestable, qu’Israël et ses défenseurs sionistes fassent circuler de fausses descriptions de l’histoire et des mythes pour faire avancer leur programme politique. Mais il est incompréhensible, et même condamnable, que ceux qui prétendent défendre l’État de droit, croient au principe de l’autodétermination et demandent la liberté et la justice tombent dans le piège de cette propagande ou en deviennent ses complices volontaires. En suivant la rhétorique des dirigeants politiques américains ou la couverture médiatique du conflit, on est frappé par l’absence de contexte historique, le mépris délibéré des faits empiriques et le dédain pour les concepts et précédents juridiques/judiciaires. »

Les États-Unis mènent à ces distorsions, avec leurs responsables proclamant, chaque fois qu’Israël bombarde Gaza, qu’« Israël a le droit de se défendre ». Il n’est guère fait mention de l’occupation brutale et illégale et du blocus ; il n’est jamais question du fait que la Palestine n’a ni armée, ni marine, ni armée de l’air, tandis que l’armée israélienne est l’une des plus puissantes du monde grâce aux États-Unis. Les innombrables résolutions des Nations unies condamnant les actions israéliennes en Palestine sont ignorées par les responsables américains.

Une fois de plus, l’hypocrisie américaine est exposée au su et au vu de tout le monde

La troisième partie de cet ouvrage riche en information décrit les efforts les plus fructueux des États-Unis pour camoufler leurs intentions ignobles et leurs crimes internationaux. Christopher Black, dans son essai « Western Imperialism and the Use of Propaganda » [« L’impérialisme occidental et l’utilisation de la propagande », NdT], explique clairement la manière de procéder :

« Le principal souci qu’ils [les représentants du gouvernement américain] ont, afin de préserver leur contrôle, est de préserver la nouvelle mythologie féodale qu’ils ont créée : que le monde est un endroit dangereux, qu’ils en sont les protecteurs, que le danger est omniprésent, éternel et omnidirectionnel, qu’il vient de l’extérieur, et vient de l’intérieur. La mythologie est construite et présentée à travers tous les médias : journaux, films, télévision, radio, musique, publicité, livres, Internet dans toute sa variété. Tous les systèmes d’information disponibles sont utilisés pour créer et maintenir des scénarios et des drames pour convaincre les gens qu’eux-mêmes, les protecteurs, sont les gentils et tous les autres sont les méchants. Nous sommes sans cesse bombardés de ce message. »

Notre mémoire est courte, en effet, si nous avons oublié le président George W. Bush et son secrétaire d’État, Colin Powell, qui ont dit au monde, depuis les Nations Unies, le mensonge flagrant que l’Irak possédait des armes de destruction massive, menaçant la civilisation. Nous ne sommes pas attentifs si nous ignorons les nombreuses insinuations sur les « dangers » que représentent tous les musulmans. Oui, le gouvernement encourage la peur, proclamant subtilement et pas si subtilement que le danger est partout, et que c’est le rôle des puissants États-Unis de protéger le monde, que cette protection soit souhaitée ou non.

Enfin, les États-Unis eux-mêmes peuvent être décrits comme un pays « de merd* ». Ses nombreuses violations du droit international et ses crimes contre l’humanité sont résumés par Richard Falk dans son essai « The Sh*thole Phenomenon at Home and Abroad » [« Le phénomène de merd* au pays et à l’étranger », NdT] :

« Ce genre de fierté nationaliste dissimulait et occultait les crimes les plus graves commis dès les premiers peuplements : génocide contre les Amérindiens, recours à la barbarie de l’esclavage pour faciliter la production rentable de coton et le style de vie prétendument distingué des plantations du Sud. Ce tableau national peu flatteur devrait être élargi pour inclure l’exploitation des ressources et de la bonne volonté des peuples d’Amérique latine qui, une fois libérés de la domination coloniale espagnole, se sont rapidement retrouvés victimes de la diplomatie américaine de la canonnière qui a ouvert la voie aux investisseurs américains ou a participé à écraser ceux qui ont eu le courage et l’audace de résister aux abus sur leur terre natale. »

Le dernier essai est le Rapport du Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme dans le cadre de sa mission aux États-Unis d’Amérique, rédigé par Philip Alston. Alors que Trump dénonce les pays « de merd* », les conditions dans lesquelles les États-Unis ont placé ces pays ne sont pas inconnues aux États-Unis. Quelques faits du rapport d’Alston suffiront :

  • « L’immense richesse et l’expertise [des États-Unis] contrastent de façon choquante avec les conditions de vie d’un grand nombre de leurs citoyens. Environ 40 millions de personnes vivent dans la pauvreté, 18,5 millions dans l’extrême pauvreté et 5,3 millions dans les conditions de pauvreté absolue comparable au tiers monde. Les États-Unis ont le taux de pauvreté des jeunes le plus élevé de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et les taux de mortalité infantile les plus élevés de tous les États comparables de l’OCDE. Ses citoyens vivent moins longtemps et sont plus malades que ceux qui vivent dans toutes les autres démocraties riches, les maladies tropicales pouvant être éradiquées sont de plus en plus répandues, et ils ont le taux d’incarcération le plus élevé du monde, l’un des taux d’inscription des électeurs les plus bas des pays de l’OCDE et les taux d’obésité les plus élevés du monde développé. »
  • « Les États-Unis ont le taux d’inégalité de revenu le plus élevé parmi les pays occidentaux. Les réductions d’impôts de 1,5 billion de dollars en décembre 2017 ont profité massivement aux riches et ont aggravé les inégalités. »
  • « Pendant près de cinq décennies, la réponse politique globale a été au mieux négligée, mais les politiques menées au cours de l’année écoulée semblent délibérément conçues pour supprimer les protections de base des plus pauvres, punir ceux qui ne travaillent pas et faire même des soins de santé de base un privilège à gagner plutôt qu’un droit de tout citoyen. »

L’information contenue dans ces essais est rigoureusement documentée et accompagnée de notes de bas de page détaillées. La rédaction est claire et les faits sont présentés de façon concise, ce qui est très bénéfique pour le lecteur moyen ou l’universitaire.

Pour tous ceux qui remettent en question la politique américaine, au pays ou à l’étranger, et qui sont peut-être devenus plus conscients de ces questions depuis l’élection de Trump,

Comment les États-Unis créent des pays « de merd* » est une lecture indispensable.

Robert Fantina est journaliste et auteur d’Essais sur la Palestine.

Source : Robert Fantina, Consortium News, 19-11-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Vercoquin // 27.12.2018 à 07h01

« punir ceux qui ne travaillent pas et faire même des soins de santé de base un privilège à gagner plutôt qu’un droit de tout citoyen ».
La politique de Micron, en marche.

29 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 27.12.2018 à 06h19

    Pour éviter d’être vulgaire, j’aurais plutôt titré « Comment les Ét*ts-Un*s créent des pays de « merde ». »

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h46

      tout à fait… d’ailleurs il suffit de voir ce qu’ils ont fait de la France et de le brillante Europe en général… en 1 siècle (depuis 1918), l’Amérique a transformé le phare du monde en un no-man’s-land culturel en voie de disloquation généralisée…

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      • Claude Junior // 29.12.2018 à 03h50

        La France aussi pour sa part fait chier ses anciennes colonies. Au Gabon, en Centrafrique. Je n’ose même pas parler de Lybie, Obama et Sarkozy, ingénieux, vraiment ingénieux!

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        • METZGER // 30.12.2018 à 07h50

          Un peu gros la ficelle du mauvais colon Français. Les Français ont apporté la construction civile, l’éducation, la médecine. L’Algérie qui n’était qu’un ramassis tribal, a été bâtie ex-nihilo. Quel a été le résultat de l’autodétermination ? La misère, la corruption. Cette auto-flagellation franco-française de son passé colonial est surtout le fait d’incultes qui ne connaissent pas l’histoire. Il faut aussi relativiser par rapport à la colonisation espagnole, portugaise, hollandaise et britannique, qui n’ont pas été aussi exemplaires. Ce n’est pas les pataquès d’une Taubira qui vont changer l’histoire !

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          • jmcatsix // 30.12.2018 à 10h40

            Votre remarque est hors sujet. Mon propos concerne la Françafrique qui se perpétue sous Macron et non l’époque coloniale qui appartient à l’histoire. L’article de Robert Fantina concernait les méthodes actuelles de déstabilisation qu’emploient les américains pour installer leur domination sur le reste du monde et maintenant en Afrique. Les méthodes des Françafricains sont les mêmes. Les uns ont le billet vert, nous on a le Franc CFA. Les uns se réclament des forces du Bien en croisade contre les forces du Mal, les autres se prétendent défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme, alors qu’ils imposent aux pays d’Afrique francophone des dirigeants corrompus et organisent des coups d’Etat pour renverser ceux qui ne se soumettent plus. Le bilan de 58 ans d’histoire de la Françafrique est désastreux.
            Qu’est-ce que Macron est allé faire au Tchad en décembre, peu après Benalla recyclé par la fine fleur de la Françafrique, sinon continuer défendre un « pré-carré » qui n’a plus lieu d’être ?
            Mais rassurons nous, l’Afrique tourne aujourd’hui une page de son histoire.

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  • Vercoquin // 27.12.2018 à 07h01

    « punir ceux qui ne travaillent pas et faire même des soins de santé de base un privilège à gagner plutôt qu’un droit de tout citoyen ».
    La politique de Micron, en marche.

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h47

      la politique libérale vise à faire de la France un pays du tiers-monde comme les autres … patiemment ils y arrivent …

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  • jmcatsix // 27.12.2018 à 08h05

    La France a l’avantage sur les États-Unis qu’elle n’a pas besoin de chercher un pays faible. Elle dispose depuis longtemps de son « pré-carré » maintenu faible après la fin de la période coloniale. Le reste du modèle est le même que celui des États-Unis, l' »allié de toujours » pour le meilleur et le pire.

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    • calal // 27.12.2018 à 08h29

      tout a fait. A l’heure ou trump semble vouloir cesser ces guerres a l’etranger et ou benalla se fait chopper en « previsite » discrete au tchad, nous francais devrions arreter de critiquer la paille dans l’oeil du voisin et nous occuper de notre poutre…

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    • petitjean // 27.12.2018 à 11h41

      Faut-il rappeler que de tous les continents , c’est le continent africain qui a été le plus aidé financièrement par les pays occidentaux !
      Les pays africains sont indépendant depuis plus d’un demi siècle et ce sont des centaines de milliards d’aides qui ont été déversés sur ces pays
      Quels sont les résultats ? C’est bien de la responsabilité de ces pays africains
      C’est trop facile de faire tous les jours le procès de « l’homme blanc » . Que font ces pays pour offrir à leur peuple un avenir de liberté et de prospérité ?
      Je prend un autre exemple qui devrait nous mettre d’accord : Haïti , ce petit pays est indépendant depuis deux siècles, deux siècles : dans quel état est-il et pourquoi ??…………….

      nota : sur la politique extérieure américaine , je suis globalement d’accord avec cet article

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      • Chris // 27.12.2018 à 13h29

        Vous avez une image très « idyllique » de bons petits pères blancs arrosant les éternels adolescents africains.
        Voici la réalité chiffrée de l’agence Ecofin :
        http://www.trade-echos.net/2017/02/02/depuis-plus-de-20-ans-lafrique-distribue-78-milliards-par-annee-au-reste-du-monde/
        Si les Africains cherchent à émigrer massivement en Occident , je dirais plutôt qu’ils suivent le fric !

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        • kiva // 27.12.2018 à 16h42

          Le lien que vous donnez c’est le montant annuel estimé de l’évasion fiscale (et quand c’est « légalisé », la honteuse optimisation fiscale…). 78 milliards pour tout le continent africain par an c’est grosso modo le même montant que la France SEULE perd par an par les mêmes procédés.
          Les Africains n’émigrent pas pour suivre cette évasion fiscale…ils ne vont pas massivement toquer à la porte des fameux paradis fiscaux… On le saurait depuis le temps.

          Les pays africains sont sous perfusion occidentale depuis des années, avec des affaires assez scandaleuses où l’on apprend que les fonctionnaires ivoiriens ou centrafricains furent payés avec l’argent des contribuables Français entre autres. Je vous l’accorde ce n’est surement pas par altruisme mais apparemment ça ne gène pas ces gens que ça soit les citoyens occidentaux qui paient leurs fonctionnaires… (En passant on s’endette déjà sur les marchés pour payer les nôtres…)

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          • jmcatsix // 27.12.2018 à 19h41

            À ma connaissance, le dernier financement de fonctionnaires africains c’est celui accordé par Macron au Président du Tchad Idriss Déby Itno, pour que celui-ci accepte de continuer à déstabiliser dans le pays voisin le gouvernement du Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, qui a eu le tort de faire venir les russes dans le « pré-carré » de la France. Trois mois de salaires selon les informations publiées dans les médias. Effectivement, c’est choquant quand, dans notre pays, on creuse dans le déficit du budget de l’Etat, pour payer normalement nos fonctionnaires et pour dédommager les forces de police mises à contribution ces derniers temps.

            La Centrafrique est un pays souverain où le Président actuel a été normalement élu. Les fonctionnaires centrafricains n’ont certainement pas été payés par les contribuables français. En revanche, certaines personnalités de l’opposition sont régulièrement soudoyée par la France avec l’argent du contribuable.
            A grand tapage médiatique qui n’a trompé personne en Afrique, Mme Parly a remis fin novembre aux centrafricains 1400 fusils d’assaut, qui n’ont rien coûté à la République. Il s’agissait de Kalachnikov fabriquées en Corée et saisies par la Marine nationale en 2016. C’est tout. De

            Expliquez aussi pourquoi le sinistre personnage Alexandre Benalla se déplace régulièrement en Afrique rencontrer des chefs d’Etat africains, avec un passeport diplomatique délivré le 24 mai 2018 par les autorités françaises. Ce n’est pas pour promouvoir des initiatives de nature à relancer l’économie des pays africains qui en ont besoin. Le spécialiste en protection rapprochée de personnalités gouvernentales en serait bien incapable et le président Touadéra à maintenant tout ce qu’il faut pour se protéger grâce aux russes.

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            • Narm // 28.12.2018 à 18h14

              le passeport de benala c’est le caillou dans la chaussure du maitre
              ramève-t-il des valises comme d’autres avant lui ?

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      • Claude Junior // 29.12.2018 à 03h56

        PetitJean tu dis n’importe quoi. Pour informations toutes les anciennes colonies françaises versent 50% de leurs revenus annuels au trésor public français. Entre temps combien de présidents ont été tués par les français? Les Cas de Khadafi en dit beaucoup… Quand un africain veut son indépendance il est maté comme un esclavage. SVP revoyez vos propos

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  • max // 27.12.2018 à 10h08

    Il y a maintenant une réalité toute simple : les USA ne peuvent plus régenter le monde comme par le passé, les raisons sont multiples mais l’une d’elles est une évidence, les USA sont fauchés.
    Les shutdowns à répétition vont obliger les Administrations aussi bien républicaines que démocrates à tailler à la baisse le budget militaire et ce ne sera pas suffisant.
    Le budget militaire des USA de 717 milliards de $ est l’une des principales causes de la situation, ce budget démentiel ne sert pas a défendre les USA mais a détruire des pays qui osent dire Non.
    Aujourd’hui les USA n’en ont plus les moyens, surtout que les camps d’en face savent faire du matériel militaire aussi bien et moins cher.
    Le budget annuel des USA n’est plus crédible : https://www.cbo.gov/system/files?file=2018-08/54325-LTBO_AFS.pdf
    Détruire des pays et massacrer leurs populations sans risque est maintenant hors de porté, il en va de même en ce qui concerne le soutien inconditionnel à Israël.
    La situation va mal pour les USA tant sur le financement du budget militaire et son corolaire financier mais pas que sur ces deux points.
    Sur le plan des technologies de masses, le décrochage a commencé.
    Les tentatives de contraindre les pays d’Asie de rester des congolais c’est-à-dire des pays a bas cout et faibles technologies a aussi échoué.
    L’ultime solution pour les USA consistant maintenant à désaccoupler les pays récalcitrants du système $.
    La mise en œuvre à débuté avec la Canada et le Mexique mais a mon avis les USA auront du mal et même beaucoup de mal a y étendre au reste des autres pays de la planète surtout en Asie, Barack Obama en son temps avait tenté cette approche.
    Le shutdown est un avertissement, les USA ne peuvent plus tout faire, le temps des guerres inutiles et des alliés couteux (Israël) est révolu.
    Comme pour la Russie les USA doivent avoir un budget militaire de défense et non plus de guerre.
    Les autres pays de la planète ne s’en porteront que mieux mais n’est-il pas déjà trop tard pour éviter que les USA a leur tour ne deviennent un pays de merde.

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    • Chris // 27.12.2018 à 13h50

      Les USA sont déjà un pays de merde quand on considère les chiffres de la pauvreté.
      Quant au budget de la Défense, lieu de gaspillage s’il en est, se rappeler que plus 2’300 milliards USD n’ont toujours pas été conciliés dans les comptes du Pentagone.
      https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/2300-milliards-de-disparus-la-50222
      Mais rassurez-vous, depuis 2001, les scandales à dizaines de milliards se sont succédés dans la plus complète indifférence des journalopes.
      Chaque guerre de l’empire est l’occasion de profits privés colossaux… et déclenchée dans ce but !

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    • VVR // 29.12.2018 à 01h42

      Toute question budgétaire n’est que du cirque, les démocrates s’oppose sur la question du renforcement d’un mur dont ils ont jeté les bases sous Clinton et financé l’extension avec des résistances de Tartufe. Jeu de posture pour faire plaisir aux électorat respectifs. Avec comme perte collatérale les petits qui dépendent des services de l’État pour vivre.

      L’argent n’est pas un problème. Surtout pour de petites sommes de quelque dizaines de milliards, la fed peut les fabriquer dans la seconde sans que quiconque ne s’en rende compte.

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  • kiva // 27.12.2018 à 10h46

    Nous pouvons sans conteste reprocher beaucoup de choses aux politiques et interventions successives des Etats-unis. Et clairement elles n’ont jamais versé dans l’altruisme loin de là… En revanche avancer que ce sont les états-unis qui seraient les principaux responsables des problèmes de ces pays c’est tomber encore et toujours dans l’infantilisation des populations en question.
    Il est pourtant assez simple de montrer si la situation de ces « shithole countries » est due exclusivement ou presque aux Etats-unis ou si l’origine de tout cela est endogène. Il suffit d’élargir la perspective historique et de comparer la situation de ces régions avant et après l’avènement des Etats-unis. Et lorsque l’on prend ce recul on remarque que les interventions américaines, déplorables, n’ont en fait qu’aggraver (certes de façon importante) des situations problématiques qui préexistaient depuis des siècles.
    Ce type de rhétorique de dédouanement a d’ailleurs été longtemps (et même encore) utilisé pour justifier l’extrême violence et pauvreté africaine en mettant cela sur le dos de la colonisation, puis après 60 ans d’indépendance sur la pseudo post colonisation etc. Une infantilisation de ces populations où l’on fait fi de tout le développement historique des derniers millénaires où les « Afriques » ont toujours été très peu développées en comparaison à l’Occident ou l’Asie du sud-est.

    Dénoncer l’interventionnisme inique des états-unis ne pose pas de problème c’est même salutaire mais en faire la pierre angulaire du sous-développement de ces régions du monde c’est de la malhonnêteté intellectuelle.

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    • petitjean // 27.12.2018 à 12h07

      0kiva
      en effet il est trop facile d’accuser l’occident de tous les maux
      commençons par appliquer à tous, le principe de RESPONSABILITE !
      Je reprend l’exemple de l’Afrique : qui empêche ces pays de former des ingénieurs, des professeurs, des médecins, des scientifiques de niveau international ? Qui empêche les pays africains d’exploiter eux même les richesses de leur sous sol ?
      il est toujours facile de reprocher aux autres son incurie……………

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      • calal // 27.12.2018 à 15h16

        je suis curieux de voir si le traite de marrakech va faire venir en france davantage de medecins africains ou non…peut etre que des etudiants francais iront faire leur medecine dans une fac de la capitale du benin puisqu’une reconnaissance d’une equivalence des competences semble etre contenue dans ce traite.

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        • petitjean // 27.12.2018 à 18h23

          de nombreux médecins tunisiens sont déjà en France …de telle sorte qu’il y a forte pénurie en Tunisie !
          C’est l’Afrique qui a besoin de médecins, c’est l’Afrique qui a besoin de compétences, c’est l’Afrique qui doit former ses cadres et les garder…..

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      • Matthieu // 27.12.2018 à 15h29

        Disons que ce n’est pas facile pour ces pays… dès que des progrès importants sont faits, des puissances extérieures sapent tout le travail de diverses manières : assassinat des dirigeants intègres, corruption, pression financière, guerres, aides pour qu’une partie minoritaire du peuple se rebelle, etc.

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      • Roumi // 27.12.2018 à 17h40

        Oui prenons l’exemple de l’Afrique et… du coton subventionné par l’Europe et les Etats-Unis. Qu’est ce qui empêche les pays africains producteur de coton de subventionner leur coton afin de faire des distorsions sur les prix? Je me demande pourquoi ils n’y ont pas pensé.
        D’ailleurs ils devraient être plus dynamique et s’inspirer de la croissance européenne. https://www.courrierinternational.com/article/6-des-10-pays-la-plus-forte-croissance-en-2018-sont-africains

        Petitjean ils attendent vos conseils de fin connaisseur de l’Afrique, n’hésitez pas à proposer vos services.

        Et personne n’accuse l' »Occident » le lecteur moyen de les-crises n’exporte pas ses dechets electroniques en Afrique il me semble.

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        • kiva // 27.12.2018 à 19h11

          Pour rappel ce % est basé sur le PIB. Si votre PIB est faible vous pouvez avoir un taux de croissance énorme genre 8% ça fera toujours moins qu’un petit 1% dans une région à PIB très important.
          L’article que vous donnez le dit clairement d’ailleurs même avec ces taux de 6 à 8%, ça ne suffit pas a faire baisser le chômage là bas.
          Lorsqu’on ne peut concurrencer par les subventions, il y a d’autres moyens comme le protectionnisme avec des taxes à l’entrée du pays pour favoriser la production locale ou la transformation en produit semi-fini ou fini sur place au lieu de vendre la ressource brute …

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          • Roumi // 28.12.2018 à 10h48

            Même en partant de loin cela montre une certaine trajectoire de pays qui, s’ils ne sont pas destabilisés dans les prochaines années, vont faire émerger au fur et à mesure une classe moyenne éduquée. C’était difficile d’envisager le décolage de la Chine dans les années 70. Nous serons surpris par l’Afrique dans une génération.

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      • land plao // 27.12.2018 à 23h19

        Vous me faite bien rire avec votre « principe de responsabilité ».

        En Afrique, 89 coups d’État depuis 1953, 22 présidents assassinés et 75 conflits armés depuis 1945. ( imaginé ça en Europe (disons la moitié de ça), vous feriez surement moins le malin aujourd’hui).

        Mais vous avez surement raison, les Africains sont trop cons, c’est des sauvages qui ne pensent qu’à se mettre sur la gueule et pis c’est tout. C’est vrai quoi, pourquoi diable chercher midi à 14 h ?

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  • Astroboy // 27.12.2018 à 21h17

    Erreur de traduction : «  wars on the cheap » ne signifie pas « guerres contre les pauvres «  mais « guerres au rabais «

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  • Un_passant // 28.12.2018 à 12h59

    La faute de l’Occident…

    Il serait judicieux de ne pas oublier la guerre froide, la colonisation ou la décolonisation n’expliquent pas tout. Je note aussi que des leaders africains actuels disent qu’il faudrait cesser d’accuser l’Occident ou l’homme blanc et se prendre en main, certains allant même jusqu’à préciser que les potentats qui ont fait des détournements de fonds publics (quand ça n’est pas carrément les aides internationales qui ont été « abductées ») sont largement coupables.

    C’est le grand jeu en Occident d’accuser l’homme blanc de tous les maux. Les africains sont pour certains bien plus nuancés. Chez les plus vieux, il y en a même qui déplorent le départ des colonisateurs : les jeunes s’intéressaient bien plus, par contre-réaction, à leur culture historique et les infrastructures étaient bien mieux entretenues.

    Le Zimbabwe, grenier à blé de l’Afrique qui a choisi de virer ses agriculteurs blancs, se retrouve dans une crise sans fin, parce que ceux qui ont récupéré les exploitations les ont pillées ou se sont montrés incapable de les faire tourner. Il n’y a même pas eu besoin de « l’homme blanc » et certains en Afrique du Sud commencent à s’inquiéter que la politique de redistribution des terres provoque la même chose car c’est déjà ce que l’on observe là où la redistribution a eu lieu.

    Du reste la faute des USA… le précédent cubain est malheureusement assez éloquent. Et certes, certains conflits, en particulier les plus récents, relèvent d’une ingérence absolument inepte voire criminelle.

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