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5.décembre.20145.12.2014 // Les Crises

[Reprise] Comment les rebelles ont-ils fait pour vaincre des forces de Kiev largement supérieures ?

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Ukraine/Novorossia : Comment les rebelles ont-ils fait pour vaincre des forces de Kiev largement supérieures ?

 

L’auteur anonyme de cette mini-série de trois articles est un blogueur américain (pseudonyme Shellback) qui se présente comme un ancien militaire, expert pour l’OTAN du désarmement à l’époque de Brejnev. Il n’estime pas que la Guerre froide fut une chose rigolote au point que nous devrions essayer de la recommencer. Il répond à trois questions sur ce conflit.

I. D’où viennent les armes ?

Au moment où l’ampleur des pertes ukrainienne commence à être connue – Porochenko admet que l’Ukraine a perdu les trois-quarts de son matériel militaire – les Occidentaux, trompés par la propagande de leurs propres médias, s’imaginent que la Russie a approvisionné les séparatistes en armes et en munitions. S’il est probable que du matériel a franchi la frontière, il existe une autre source d’approvisionnement inconnue de la plupart des Occidentaux.

Ce que la plupart des commentateurs ne veulent pas comprendre à l’Ouest, c’est que l’URSS se préparait à recommencer la Deuxième Guerre mondiale, avec des armées immenses composées de millions de conscrits et de réservistes. Or, des millions de soldats ont besoin d’immenses quantités d’armes et de munitions. Celles-ci doivent être déjà en place au moment de la mobilisation. Par conséquent, on trouvait des dépôts d’armement dans toute la partie occidentale de l’URSS. La plupart de ces sites étaient présentés comme le quartier général d’une division, squelettique en temps de paix, mais destinée à recevoir un flot de réservistes qui y trouverait, le moment venu, tout le nécessaire pour partir au combat.

Les Soviétiques divisaient leurs unités militaires en trois catégories. Autant que je puisse m’en rappeler au bout de trente ans, la Cat. I correspondait aux unités entièrement équipées et prêtes au combat ; dans la Cat. II, elles se composaient d’une partie du personnel, mais de la totalité de l’équipement ; et la Cat III était le niveau minimum. L’idée était que les unités de Cat. I étaient prêtes à démarrer immédiatement (lorsque le Mur est tombé, on m’a dit que les unités d’Allemagne de l’Est étaient prêtes à partir sous 48 heures, ce qui, entre parenthèses, montre qu’elles n’avaient pas l’intention de déclencher l’offensive. Comme il en était de même du côté de l’OTAN, cela explique probablement pourquoi nous sommes toujours là !). Les unités de Cat. II disposaient d’un délai d’une semaine environ, et la dernière de quelques mois.

Toute la tactique militaire soviétique était basée sur des vagues d’attaques (échelons) successives, recherchant les points faibles pour « renforcer le succès ». Ainsi, par exemple, les unités de la Cat. I d’Allemagne de l’Est ou de Pologne, recevaient un soutien d’unités de la Cat. II, positionnées à l’arrière, en Biélorussie ou en Ukraine, et ainsi de suite. Leurs propres unités de soutien se trouvaient positionnées à leur tour dans la République soviétique de Russie, et ainsi de suite.

Lorsque tout cela a pris fin, tout ce système est parti à vau-l’eau. La Russie a repris à son compte le matériel des pays du Pacte de Varsovie, et l’Ukraine, par exemple, a nationalisé ce qui se trouvait sur son territoire. À propos des unités de Cat. I postées en première ligne, la Russie était responsable de l’équipement et de son transfert en Russie. Quant au personnel, les conscrits sont rentrés à la maison et les soldats des différentes nationalités sont repartis chez eux. En bref, d’un jour à l’autre, une division blindée prête au combat s’est transformée en un tas d’équipements destinés à être rapidement rapatriés en Russie par un personnel en sous-effectif. Je ne pense pas qu’il y ait eu des unités de Cat. I en Biélorussie ou en Ukraine. Je crois me rappeler qu’il n’y avait là que des unités de Cat. II. Ces transferts ont été réalisés assez rapidement, et le système soigneusement élaboré a été détruit. J’ai l’habitude d’expliquer ce qui s’est passé par l’analogie suivante : les Russes avaient le fer de la lance et l’Ukraine et la Biélorussie la hampe. L’un et l’autre inemployables sans l’autre partie. Mais les gigantesques dépôts d’équipements nécessaires pour transformer les unités de Cat. II en Cat. I sont restés en Ukraine (ou en Biélorussie).

Pendant des années, la Russie a prétendu que les sites sur son territoire abritaient des divisions réelles. À l’époque, j’étais en contact permanent avec nos forces en Europe et des inspecteurs chargés de l’application du Traité de Vienne, mais la seule chose que trouvaient ces inspecteurs, lorsqu’ils débarquaient sur le site d’une prétendue division de fusiliers mécanisés ou division blindée, c’était des champs entiers de blindés mal entretenus, des officiers et pas de troupes. Nous imaginions à l’époque que le secret que les Russes cherchaient à garder était qu’ils n’avaient pas de soldats : « Ouais, en fait, ils sont sur le terrain, à l’entraînement ! » « C’est ça ! sans officiers et sans blindés ? » Mais comme le traité ne concernait que les équipements, et que les Russes coopéraient totalement là-dessus, ce n’était pas un problème. Entre parenthèses, l’entraînement était impossible. Je me souviens d’une femme russe me disant que son frère commandait une compagnie où il y avait deux soldats ! L’expression technique utilisée était « unités vides ».

Et puis, brutalement, un été (j’ai oublié l’année ; au cours des deux années séparant les deux guerres en Tchétchénie), nous avons reçu un flot de notifications (selon les règles du Traité) qui disaient toutes : « Supprimez de la liste la division mécanisée X., et remplacez-la par la Base d’approvisionnement n. Y, au même endroit. » Lorsque cela a été terminé, il y avait un nombre bien inférieur de divisions (transformées peu à peu en groupe de brigade indépendant) et de nombreuses bases d’approvisionnement. Après réflexion, nous avons pensé que l’idée de base d’approvisionnement était une tentative pour créer des emplois plutôt que de payer des retraites à des officiers en surnombre. Dans les réunions, à l’époque, les militaires russes nous disaient tout le temps qu’ils ne pouvaient pas payer les retraites et le logement des centaines de milliers d’officiers en surnombre. Les autres degrés de la hiérarchie étaient plus faciles à réduire, bien entendu. Les conscrits, il suffisait de les renvoyer chez eux plus tôt. Ces changements étaient la preuve que le vieux système soviétique avait disparu pour toujours.

Les choses ont commencé à changer ensuite. Je me souviens parfaitement de l’un des inspecteurs revenant très excité de l’inspection d’une brigade à Bouïnaksk, en 98 ou 99. Là-bas, ils avaient enfin trouvé une unité avec tout le matériel nécessaire, les hommes et, plus significatif encore, un officier pour commander tout cela. Plus personne ne prétendait qu’une poignée d’officiers fatigués, un champ de matériel, par un coup de baguette magique, se remplirait un jour de conscrits pour devenir une authentique division. Ce processus a dû commencer dans le Caucase du Nord, et est l’une des nombreuses raisons des meilleures performances des Russes dans la seconde guerre de Tchétchénie.

À la fin du processus, l’Armée russe : 1) disposait des commencements d’une structure rationnelle ; 2) avait abandonné l’utopie d’une gigantesque armée formée de nombreuses divisions, avec des problèmes momentanés de main-d’œuvre ; 3) des pseudo-divisions, disposant de stocks d’armes mal gardés par des officiers démotivés, se transformaient en quelque chose de plus sûr et de plus approprié, et le processus d’élimination d’armements obsolètes et dangereux pouvait commencer. Avec un gouvernement stable et de l’argent, beaucoup d’améliorations ont été apportées depuis 2000.

Rien de tout cela ne s’est produit pour les forces armées ukrainiennes (UAF). Il n’est pas difficile d’imaginer que le territoire ukrainien était couvert d’armureries mal gardées et de « formations vides ». Un officiel russe a récemment confirmé cela en affirmant :

« Lorsque l’URSS s’est effondrée, le territoire ukrainien était rempli de millions de fusils, de mines, de postes d’artillerie et d’autres armes. La zone où se déroulent les combats, où Kiev mène aujourd’hui ses opérations punitives, n’est pas une exception. Il y avait là des armureries dont les milices se sont emparées. »

On dit qu’à Slaviansk, en particulier, il y en avait une particulièrement importante dans une ancienne mine.

En bref, l’UAF est dans l’état où étaient les forces russes dans les années quatre-vingt-dix, plus une quinzaine d’années supplémentaires d’abandon. La plupart de ces équipements abîmés ne sont plus en état de marche. Mais si vous cannibalisez 100 chars pour en obtenir 10 en état de marche, c’est mieux que rien. Ici, nous devons nous rappeler que le Donbass est un pays de mécaniciens, de techniciens, d’artificiers, etc., sans parler qu’il compte plein de types qui ont servi en Afghanistan. La plupart des armes utilisées en Ukraine datent de l’époque de la guerre en Afghanistan. Le lance-roquettes multiple BM-21 « Grad », l’arme la plus puissante entre les mains des rebelles, et responsable de destructions effrayantes, par exemple, est en service depuis les années soixante. Les deux caractéristiques du matériel soviétique : facile d’emploi et très très rouillé. On a même vu des types remettre en marche un T-34 qui avait passé au moins 50 ans posé sur un plot en béton sous la pluie et la neige : toutes les caractéristiques évoquées plus haut illustrées d’un seul coup ! [1]

L’autre détail que nous avons appris au moment de l’effondrement est que, à la différence de l’Occident, où les arsenaux sont éclairés à gogo, ceinturés de clôtures barbelées, gardées par des patrouilles armées, etc., qui les rendent très visibles, mais très bien protégées, le style soviétique était d’avoir des sites beaucoup plus discrets, dans des lieux à l’écart, et de se fier davantage au silence pour les sécuriser. Une ancienne mine, comme il y en a beaucoup au Donbass, est l’idéal. Étant donné que le quartier-général de l’Armée soviétique était à Moscou, il est très possible que le gouvernement ukrainien n’ait même pas eu connaissance de la localisation de beaucoup de ces dépôts. L’un des services rendus par Moscou aux rebelles peut avoir été de leur indiquer où chercher.

À partir de là, je n’ai aucune difficulté à imaginer les rebelles pillant un dépôt pour s’emparer d’armes et de munitions. Ils ont le personnel pour les reconditionner et de nombreux vétérans de l’ex-Armée soviétique pour les faire fonctionner. À cela, on peut ajouter le matériel capturé sur leurs positions après la fuite des conscrits ukrainiens, et certains éléments achetés officiellement ou sous le manteau.

Finalement, tout ce dont ils pouvaient avoir besoin de la part de Moscou, c’était une certaine forme de commandement, des équipements de contrôle et du renseignement.

Le problème de l’Ukraine aujourd’hui, est qu’elle dispose des restes rouillés pendant deux décennies de ce qui était supposé à l’origine être la ligne de soutien des éléments les meilleurs et les mieux préparés, mais jamais une force valant pour elle-même. Et, pendant ces années-là, Kiev a vendu le meilleur à l’étranger (la Géorgie s’est approvisionnée auprès de l’Ukraine) et a laissé pourrir ce qui restait. Ainsi, les rebelles et les forces de Kiev sont bien mieux équipés que ce qui aurait été normalement le cas lors d’une révolte de la périphérie contre le centre. Les uns et les autres apprennent sur le terrain, mais les rebelles sont bien plus motivés, tandis que Kiev peut disposer d’un stock d’armement bien plus important.

Mais les rebelles s’améliorent bien plus vite que l’on s’y attendait, et ont un bon stock d’armes et de munitions. C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup se sont imaginés à l’Ouest qu’ils étaient aidés par les Russes.

II. Les rebelles ont-ils eu des armes secrètes ?

Deux armes décisives dans cette guerre ont donné la victoire aux séparatistes : les missiles anti-aériens portatifs et le lance-roquettes multiple Grad (« grêle »). Au commencement du conflit, Kiev disposait de la supériorité aérienne totale. Peu d’hélicoptères et d’aéronefs, mais les seuls disponibles sur le terrain. En face, les rebelles disposaient de stocks de Sam-7, des lance-missiles portatifs. Comme beaucoup d’armes soviétiques, depuis sa mise en service dans les années soixante-dix, il avait été modifié et modernisé par étapes, et produit en grande quantité. Il est guidé par infra-rouge et mis en œuvre à l’épaule. Il est plus efficace contre les aéronefs attaquant le lanceur de face, c’est-à-dire lorsque l’aéronef se situe dans un angle de tir fermé. Selon le Kiev Post, Kiev aurait perdu dix hélicoptères et neuf avions. Le chiffre est probablement supérieur, mais l’essentiel est que ce système d’arme a réellement anéanti la supériorité aérienne du régime de Kiev. Soit ils ont détruit les avions, soit ils les ont obligés à voler à une altitude ou à une vitesse supérieure et, par conséquent, à être moins efficaces. Ces armes ont transformé la guerre en combat au sol.

Mais la véritable destruction des forces de Kiev, évoquée plus haut, a été réalisée avec les lance-roquettes Grad. Autre système d’arme ancien, le Grad est un camion dont la plateforme supporte 40 tubes lance-roquettes de 122 mm. L’arme n’est pas d’une grande précision – c’est ce qu’on appelle une « arme de zone » – mais le fait que les quarante roquettes peuvent être tirées en vingt secondes signifie qu’avec à peine quelques coups, on peut balancer une quantité effrayante d’explosifs en quelques instants. On trouve de très nombreuses vidéos de tirs de Grad sur Internet, et qui montrent l’efficacité des tirs, en particulier dans les « chaudrons » (ou « котёл » en russe). La majorité des rebelles, comme je l’ai déjà dit, sont des gars qui connaissent le terrain : les routes secondaires, où conduit ce sentier forestier, où se trouve cette colline et comment y arriver sans se faire voir. Les forces de Kiev ne connaissent pas la zone, possèdent des cartes notoirement inutiles (certains informations parlent de cartes des années vingt), et ne disposent pas d’informations.

Parce qu’elles s’appuient sur leur matériel lourd, elles restent cantonnés sur les axes principaux. Leur encadrement est ouvertement incompétent, les troupes sont composées soit de conscrits peu motivés, sous-entraînés, enrôlés de force, soit d’unités de « volontaires » motivés et débordants d’enthousiasme, gonflés aux jeux de guerre vidéos, qui se lancent sur les routes et se retrouvent pris au piège. Dans tous les cas, les forces d’éclairage des rebelles ont facilement repéré leurs positions et désigné les cibles. Quelques coups de réglage, une centaine de roquettes ou plus… C’est ce qui s’est produit à de nombreuses reprises. Le tout accomplit par de petites unités (comme le fameux groupe « Motorola ») et quelques Grad positionnés dans un rayon de vingt kilomètres.

III. Pourquoi ce retournement spectaculaire de situation ?

« P’tits gars contre gros costauds »

Beaucoup, à l’Ouest, se demandent comment les rebelles du Donbass ont bien pu battre les forces ukrainiennes sans une aide considérable de la Russie. Mais c’est oublier que la chose s’est déjà produite de nombreuses fois. Des « petits gars » ont souvent battu de « gros costauds ». Les Vietnamiens ont battu les Américains, les Israéliens ont battu les Arabes en 1948. Mais l’exemple le plus valable pour nous, c’est d’observer comment les Finlandais ont battu les Soviétiques pendant la « Guerre d’hiver ».

En 1939, les Soviétiques franchirent la frontière finlandaise sur toute son étendue. Les Forces armées finlandaises, réduites et peu mécanisées, étaient déterminées et connaissaient le terrain sur lequel elles combattaient. Elles étaient chez elles, après tout. L’Armée rouge était nombreuse, lourdement mécanisée pour les standards de l’époque, mais mal commandée. Staline venait d’éliminer ou d’emprisonner ses meilleurs officiers dans les Grandes Purges.

Qu’est-ce que firent les Finlandais ? Ils auraient pu se rendre ; mais ils étaient Finlandais, et peu disposés à cela. Ils devaient se battre sur deux fronts. Le premier était situé au sud, en Carélie. Là, ils comprirent qu’il ne pouvait y avoir de retraite. Ils construisirent la « ligne Mannerheim » et y installèrent tout l’armement lourd dont ils pouvaient disposer. Un mot finlandais défini leur tactique : « sisu », qui pourrait se traduire en français par « cran », « en avoir dans le ventre » ou « pas question de se rendre ». Un film illustre cette attitude, Talvisota (1989).

Mais les Soviétiques franchirent aussi la frontière nord. On raconte qu’ils avaient reçu en dotation des dictionnaires russo-suédois en vue de leur arrivée de l’autre côté du pays. Là, les Finlandais ne pouvaient pas concentrer leurs armes lourdes et leurs troupes, mais ils ne pouvaient pas non plus se permettre d’être battus.

En Finlandais, le mot « motti » signifie « bûche ». La tactique des Finlandais consista à « tronçonner » les envahisseurs. Le terrain était parsemé de forêts et de lacs gelés, terrifiants pour les conscrits russes [2], ukrainiens et biélorusses, mais un terrain de jeu familier pour les Finlandais. Ils tracèrent des pistes de ski parallèles aux routes utilisées par les Soviétiques. Ils « tronçonnèrent » les colonnes soviétiques avec des abattis (des arbres abattus en travers des routes formaient des obstacles infranchissables). Les groupes de soldats isolés se retrouvèrent pris dans un cauchemar hostile et glacé, avec pour seules ressources ce qu’ils avaient emporté comme nourriture, carburant et munition. Deux soldats se rapprochent pour allumer une cigarette : l’un d’entre eux est abattu par un sniper invisible. Une cuisine roulante est éclairée pour distribuer de la nourriture chaude : un sniper invisible abat le cuistot, un autre détruit la cuisinière. Des troupes soviétiques font une reconnaissance dans la forêt. Elles ne voient rien. Au retour, un sniper invisible abat l’officier. Des divisions soviétiques disparaissent. On ne retrouve que des véhicules détruits et des cadavres gelés. La tactique fonctionne : une force d’infanterie légère réduite, mobile, connaissant le terrain, triomphe de forces beaucoup plus puissantes. La tâche ne fut pas facile, les combats furent acharnés à certains endroits, mais, globalement, cinq ou six divisions soviétiques disparurent purement et simplement (lire A Frozen Hell, de William R. Trotter). À l’époque, bien entendu, la plupart des « experts militaires » parièrent sur les Soviétiques : plus de chars, plus d’avions, plus de troupes, etc. Comme aujourd’hui la plupart des « experts militaires » ont probablement prédit la victoire de Kiev sur les rebelles.

Or, c’est à peu près la même chose qui s’est passé dans l’Est de l’Ukraine. Le mot employé là-bas est « chaudron » (« котёл » en russe). La différence principale est que vous ne pouvez pas créer des « motti » dans une zone de plaine, seulement des « котёл ». Mais la technique est à peu près la même. Collées aux routes, mal commandées, de lourdes unités mécanisées s’avancent trop loin, et se retrouvent coupées de leurs bases. Parfois, elles peuvent rompre l’encerclement, mais la situation s’aggrave si elles restent immobiles : chaque jour, elles disposent d’un peu moins de nourriture, de carburant, de munitions et d’eau. Leur choix est simple : la mort ou la reddition. En Ukraine, les choses se sont passées en été. Au moins les Ukrainiens ne sont pas morts gelés comme des milliers de Soviétiques dans les « motti ».

Et voilà comment les « p’tits gars » (mais qui ont dû être drôlement courageux et déterminés) peuvent battre les « gros costauds ». Nous avons vu la même chose en Irak ou en Afghanistan, d’ailleurs. La différence est que les insurgés afghans ou irakiens sont empêchés par la maîtrise de l’air des Américains de se concentrer pour former des « motti » ou des « котёл ». Une autre ressemblance, et de taille, entre l’Ukraine, la Finlande, le Vietnam, l’Afghanistan et Israël en 1948, note James Clapper, directeur du NIA (USA), est que les attaquants n’ont pas prévu « la volonté de combattre » de l’adversaire. En juin, Porochenko déclarait que toute l’affaire serait traitée rapidement : « En heures, pas en semaines ! » Mohammed Ali, grand stratège militaire, le disait : « Lorsque vous n’avez pas la force d’attaquer frontalement, voletez comme un papillon et piquez comme une guêpe. » Et découpez-les en « motti » si vous en avez l’occasion !

Notes

[1] Il suffit de visionner quelques vidéos pour constater la rusticité et l’ancienneté du matériel employé : pas ou peu d’électronique dans les nombreux blindés des années soixante, voire cinquante ; tout à fait à la portée d’un mécano ou d’un vétéran débrouillard. – NdT.

[2] Souvent originaires du Sud de l’URSS, car Staline doutait de la loyauté des conscrits de la zone frontalière – NdT.

(Billet édité)

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Commentaire recommandé

Anne // 05.12.2014 à 00h13

David contre Goliath c’est une vielle histoire.

Enfin il n’y a pas que ça, ils sont chez eux, ils défendent leurs villes leurs villages, leur mode de vie, leur langue, ils sont bien plus courageux et motivés.

Et puis leur cause est juste, je les admire et pense à eux.

53 réactions et commentaires

  • Anne // 05.12.2014 à 00h13

    David contre Goliath c’est une vielle histoire.

    Enfin il n’y a pas que ça, ils sont chez eux, ils défendent leurs villes leurs villages, leur mode de vie, leur langue, ils sont bien plus courageux et motivés.

    Et puis leur cause est juste, je les admire et pense à eux.

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    • georges dubuis // 06.12.2014 à 01h47

      Oui Anne, c’est exactement le constat déplaisant fait par le parrain à son sponsor quand il veut installer des casinos à Cuba. Fantaisie vs activité pratique très motivante, on est prêt à s’éclater vraiment.

        +5

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      • Anne // 06.12.2014 à 12h48

        Expliquez moi mieux, je ne comprends pas…
        Merci

          +4

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        • Anne // 06.12.2014 à 15h50

          Bon, excusez moi je crois que j’ai compris, c’est vrai que ce triste cirque malheureusement si sanglant qui a lieu en Ukraine est du côté ukie-zunien une affaire clairement mafieuse.

          On ne prend jamais assez en compte le côté mafieux de tout ce qui se passe en ce moment…

            +5

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          • georges dubuis // 06.12.2014 à 21h42

            Excusez moi Anne, j’avais encore l’image dans la tête, c’est une scène dans le Godfather II quand Michael est témoin d’un attentat suicide et qu’il constate la détermination des révolutionnaires.

              +4

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  • NiFuNiFa // 05.12.2014 à 00h23

    Quand la géopolitique s’immisce dans le football.

    L’UEFA interdit aux clubs de Crimée de participer au championnat russe.

    « L’Union européenne de football association (UEFA) a officiellement interdit, jeudi 4 décembre, aux clubs de football de Crimée de participer au championnat russe. L’organe de gouvernement du football européen prolonge ainsi indéfiniment, à compter du 1er janvier, une première interdiction, prononcée cet été à la suite de l’annexion de la péninsule ukrainienne par la Russie, au mois de mars. »

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/12/04/l-uefa-interdit-aux-clubs-de-crimee-de-participer-au-championnat-russe_4534743_3214.html

      +16

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    • Arc Angelsk // 05.12.2014 à 00h49

      annexion ^^ lol Libération puis rattachement !! lol^^ si on veut réequilibrer la donne propagandiste !!

        +8

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    • Archanonyme // 05.12.2014 à 00h53

      Depuis quand l’UEFA fait dans la politique gouvernemental ?

      la sage bananière continue …

        +30

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  • coinfinger // 05.12.2014 à 01h39

    Un vrai plaisir cet article . çà c’est de l’information !

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    • V_Parlier // 05.12.2014 à 10h00

      Et en plus personne ne peut l’accuser de parti pris abusif. C’est réaliste, argumenté et même pas politiquement orienté.

        +16

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    • MICHEL R // 05.12.2014 à 11h12

      mmm …. les donateurs ne se précipitent pas au portillon….

        +5

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      • Lesag // 05.12.2014 à 11h45

        c’est plutôt fielleux votre com. Quand vous voyez ce que le blog abat comme boulot et comme info et que vous comparez avec des « vrais » sites d’info et ce qu’ils coutent, les moyens peuvent être importants et malgré tout maigres par rapport au boulot fourni.

          +12

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  • vérité2014 // 05.12.2014 à 02h02

    Le fond spéculatif responsable de l’attaque sur le rouble localisé par les services secrets.Ils vont  »faire le nécessaire »,ils ont de nombreux moyens pour cela.
    Si j’étais Soros je ferais gaffe dans les jours qui viennent,un accident est vite arrivé surtout à son grand âge…

    Foreign investment funds involved in attack on ruble, says foreign intelligence chief.

    Russian President Vladimir Putin said in his annual state-of-the-nation address earlier on the same day the Russian authorities knew who was behind the bearish play against the ruble. He demanded that the Finance Ministry and the Central Bank of Russia /CBR/ punish the jobbers by every means possible.

    Putin said the CBR had enough instruments for this, although he made no further specifications.

    http://tass.ru/en/russia/765252

      +18

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    • GLEB // 05.12.2014 à 09h36

      @vérité2014

      100% d’accord.
      C’est la signature de la méthode Soros comme ses précédents faits d’armes avec la Banque d’Angleterre en 1992, où la livre sterling a dû sortir du système monétaire (c’est le cas du rouble aujourd’hui, il me semble)

      http://www.zonebourse.com/barons-bourse/George-Soros-56/biographie/

      A mon avis, ce qui plombera les attaques du bloc BAO sur les BRICS et autres pays, c’est que les méthodes utilisées sont éculées et connues de tous.
      Si le bloc BAO veut encore être dominateur, il doit renouveler ses méthodes et son top management (Rockefeller : 99 ans, Soros : 84 ans, Kissinger : 91 ans)

        +11

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    • Chris // 05.12.2014 à 16h07

      http://reseauinternational.net/lue-se-prend-une-nouvelle-gifle-par-poutine/
      A noter un commentaire très intéressant :
      Le prix du brut ne cessant de baisser, cela entraîne aussi une baisse phénoménale des recettes dans les comptes de tous les pays producteurs de pétrole. Cette baisse est orchestrée par les Etats-Unis pour coincer Poutine (avec la complicité des pays consommateurs – plus le prix du brut baisse, plus cela affaiblit le rouble et les réserves FX de la Russie).
      Mais les dégâts collatéraux et les morts commencent à être visibles: le hedge funds BHAA, 37 milliards en gestion, vient de se faire massacrer et il a été obligé de… jeter l’éponge de son département matières premières: « Brevan Howard Asset Management plans to close its commodity hedge fund following recent poor performance… The fund, managed by Stephane Nicolas, has $630 million in assets. It lost 4,2% last year and is down 4,3% this year to the end of October » nous disent, très surpris, Bloomberg ici et le Wall Street Journal ici.
      Mais il n’y pas que cela. Le mot est qu’en Arabie Saoudite, les milliers de princes se tirent dessus à boulets rouges, voyant leur SMIC (en millions) baisser radicalement. Deux camps s’affrontent, ceux alliés aux US et ceux qui sont pour l’indépendance. Et cela ne se passe pas très bien. Toujours est-il que Blommberg comme le WSJ notent que la baisse du brut a entraîné des appels de marge massifs, et qu’en ce moment même le sang gicle sur les murs car personne n’avait prévu une telle descente aux enfers,

        +12

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      • Léa // 05.12.2014 à 19h41

        Petit cadeau de Noël 🙂

        Dimanche 16 h un concert de l’armée russe « chants de Noel » à l’ église juste à coté de chez moi.

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  • vérité2014 // 05.12.2014 à 02h10

    Les clowns de l’UE en mode football panique,veulent bien de South Stream finalement après réflexion..Trop tard les gars.
    South Stream pipeline can be built — European Commission

    http://tass.ru/en/economy/765180

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    • dupontg // 05.12.2014 à 02h26

      oui mais……….. »built in compliance with the EU legislation »
      et les Russes veulent le faire à leur convenance en utilisant des entreprises liées à gasprom..

        +5

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      • vérité2014 // 05.12.2014 à 03h09

        EU legislation créée dans ce but juste après le déclenchement du projet…ils peuvent acheter de gros stocks de couvertures maintenant en UE,les hivers risquent d’être froids.
        Ce ne sont pas les projets délirants de Mc Cain de remplacer le gaz russe par du liquéfié US transporté par bateau(qui couterait trois fois le prix)qui vont changer grand chose.

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      • Chris // 05.12.2014 à 16h13

        Oui, maIs : « The EU wants South Stream to be built in compliance with the EU legislation »
        Il s’agit d’imposer à la Russie, par le biais des règles communautaires, une dérégulation et une privatisation du secteur gazier russe (Gazprom) ! Un modèle économique exécré par Moscou et particulièrement dans le domaine énergétique.
        La Turquie a l’avantage de ne pas être membre de l’Union Européenne, ce qui lui permet de défendre ses intérêts nationaux et de se protéger d’un diktat américain de plus en plus insistant. Erdogan, prochain homme à abattre ?
        http://www.romandie.com/news/South-Stream-labandon-de-la-Russie-complique-la-donne-gaziere-pour_RP/542609.rom

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    • JaySWD // 05.12.2014 à 02h36

      Des serpillères,définitivement en dessous de tout! ! !
      ça sent le coma dépassé pour l’UE,la fin de partie est proche,et accessoirement,bulgares,Hongrois et autrichiens seront fondé à demander réparation financière aprés cette pantalonnade,qt aux Serbes,qui n’étaient déja guère chauds,ne leur parlez plus d’UE! ! ! !Une dernière pour la route,la route,la CJUE vient de condamner la France qui avait gardé en garde à vue 48heures de trop des pirates somaliens……..Bibiches!!!!! donc quelques milleirs d’€ à chacun pour soulager leur traumatisme….sans commentaire……

        +17

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    • spqr // 05.12.2014 à 09h19

      Justement, j’ai le plus grand mal à suivre cette affaire au jour le jour ce qui m’ennuie car j’ai prévu un cours pour mes élèves sur cette question et je ne voudrais pas raconter n’importe quoi… C’est bon pour le flop de Nabucco, j’en étais restée à South stream gagnant + vélléités du Qatar de passer par la Syrie pour raccorder son tuyau à la Turquie.
      Puis, hier, j’apprends que les russes renoncent à south stream ou en tout cas, le revoient à la baisse… Pourquoi ? Pour privilégier l’approvisionnement chinois et faire pression sur l’UE ou parce que le blocage vient du BAO ?

      Si vous aviez des articles récents un peu rigoureux sur ces questions (j’ai farfouillé sur le net : on trouve tout et n’importe quoi, j’ai lu des tas de bêtises et d’approximations, ou d’informations pas à jour), je suis preneuse !
      Peut-être un bon sujet de dossier pour Olivier d’ailleurs. Et je suis partante pour plancher dessus au besoin, ayant déjà pas mal avancé !

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      • Subotai // 05.12.2014 à 17h07

        Il y a tout et n’importe quoi parce que personne ne sait rien – Pas même les acteurs.
        Juste que la stratégie russe sait qui est Sun zi.

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        • spqr // 05.12.2014 à 18h01

          OK, merci, je vais peut-être changer mon fusil d’épaule alors… Ce n’est pas comme si on manquait d’éléments pour illustrer la dimension profondément géopolitique de la question énergétique…

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      • LeFlanchu // 05.12.2014 à 19h42

        Dites leurs que personne dans cette baisse du pétrole ne prend en compte les barils vendus en black par l’ EI

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  • vérité2014 // 05.12.2014 à 03h10

    Les Américains qui veulent changer le régime en Russie pourraient vite regretter Poutine…

    The West is lulled by the false belief that Putin runs Russia all by himself. He doesn’t. He has his oligarchs and politicians to answer to too. Russia has its hawks and military-industrial complex. A military coup or right-wing regime change in Russia could lead to a much worse military confrontation between the US and Russia much sooner. Our leaders need to show restraint, maturity and sanity instead of saber rattling. The political situation in Russia could change very quickly. That is how wars happen and get out of control. It could even lead to a nuclear war. Obama, the State Department, the oligarchs, the neocons, war profiteers and the main stream media are calling for regime change in Russia. They should be careful what they pray for.
    Читать далее: http://en.ukraina.ru/analytics/20141204/1011379664.html

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    • anne jordan // 05.12.2014 à 14h58

      kif kif pour Assad , et ils s’en rendent compte maintenant seulement !
       » qqchose de pire pourrait sortir de la chute de Bachar  » France cul. , ce matin .
      La question que l’on se pose , à la lecture de cet excellent article est :
      comment Mc Cain et les autres faucons et vrais cons n’ont ils pas eu connaissance de ces immenses réservoirs d’armes et d’équipements dans l’est de l’Ukraine ?
      on vient de virer Hagel pour son incompétence ( Bruno Tertrais dixit ) , étaient ils donc TOUS incompétents ( Nsa comprise )?
      J’ai bien lu : le gouvernement ukrainien ne savait sans doute pas , ok , mais les services secrets américains , dont l’auteur de l’article faisait partie ?

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      • Chris // 05.12.2014 à 16h33

        Une des conséquences de la partition précipitée de l’Ukraine lors de l’effondrement du bloc soviétique.
        Pas de tracé de frontières…
        Dépôts d’armes connus des seuls militaires soviétiques et parfois de la population locale si elle se montrait curieuse, des archives disparues et reconstitutions fantaisistes, etc…
        Nous autres Occidentaux, bien pantouflards devant nos étranges lucarnes, avons une presque impossibilité à nous représenter le chaos que fut cet « effondrement ».
        Le vocable employé n’est pas fortuit : De 1990 à 1999, plus de six millions de citoyens russes sont décédés prématurément à la suite de l’effondrement catastrophique de l’économie.
        L’espérance de vie des hommes, qui était de 67 ans durant l’ère soviétique, régresse à 55 ans quand Eltsine est au pouvoir. Le PNB de la Russie chute de 60 %, une première dans l’histoire pour un pays qui n’est pas en guerre.
        Quant au travail des services secrets américains : enivrés par leur victoire sur l’URSS, la « Bête » étant vaincue, j’ai bien l’impression que les USA ont singulièrement baissé la garde, tout occupés à rafler la mise de concert avec l’oligarchie russe… Ce fut LA curée.

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  • Nicolas // 05.12.2014 à 04h37

    En traitant une partie de sa population comme des sous-hommes, justes bons à servir d’esclaves, ou à être égorgée, l’Ukraine s’est suicidée.

    Comment s’étonner que les gens du Donbass aient si bien résisté? Avaient-ils d’ailleurs un autre choix? Devaient-ils se laisser exterminer?
    Et quand bien même le Donbass aurait été submergé, nul doute que cette région, la plus riche d’Ukraine, se serait vidée de sa population russophone, très qualifiée.
    D’ailleurs, des centaines de milliers de réfugiés (500.000? 800.000?) ont déjà été accueillis à bras ouverts en Russie.
    Connaissant la faiblesse démographique de la Russie, nul doute que ces réfugiés contribueraient très fortement à accélérer le redressement de cet immense Pays, sous-peuplé.

    Une comparaison historique me vient à l’esprit, pour illustrer ce suicide ukrainien: la révocation de l’Edit de Nantes. Les élites protestantes avaient fui la France de Louis XIV, et ainsi, contribué à l’essor économique allemand, et participé au marasme de la fin de règne du Roi Soleil.

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    • Anne // 05.12.2014 à 15h28

      Très intéressante réponse, je suis tout à fait d’accord avec votre comparaison avec la révocation de l’Edit de Nantes…et ses effets sur la France.

      En s’appuyant sur la lie de l’humanité : les oligarques mafieux racistes pro nazis er anti russes, les néocons zuniens ont montré leur cynisme, leurs basses manœuvres, et leurs complicité criminelle.

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  • Timothée // 05.12.2014 à 06h34

    L’avis de Pavel Dremov, chef de milice de Permomanysk :
    « Mieux vaut mourir libre que de vivre en esclave »

    https://www.youtube.com/watch?v=OPw–TNpNQg

    Ça donne un bon aperçu de « David contre Goliath ».

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    • erde // 05.12.2014 à 10h05

      Et ils sont nombreux à penser comme lui !
      S’il n’y avait eu cette trêve en Septembre, le Donbass aurait retrouvé ses frontières.

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  • Guy58 // 05.12.2014 à 06h49

    Excusez moi mais les « viets » n’ont pas « battu » les Américains, ses derniers ont arrêter la guerre parce que ça coûté trop cher, et uniquement pour ça, ceux qui disent qu’ils ont « perdu » sont les mêmes qui manifestaient pour l’arrêt de la guerre.

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    • DLG // 05.12.2014 à 09h57

      C’est aussi ce qu’il c’est passé en Algérie, on a gagné militairement, mais on a perdu au final, car après tout, « la guerre c’est la poursuite de la politique par d’autres moyens ».
      Donc si, ils ont « perdus » la guerre car si ils détruisaient l’ennemi, ils le faisait à un coût exorbitant et sans espoir d’une sortie par le haut. Par ailleurs une guerre sans buts de guerre est voué à l’échec. Ils n’avaient pas de projet politique pour le Vietnam à part « pas des communistes ». Raté…

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    • Anne // 05.12.2014 à 23h14

      Il y avait aussi un profond malaise dans la population américaine, qui rejetait de plus en plus cette guerre.

      Les massacres de My Laï par exemple ont été créé un véritables électrochoc pour la population des États Unis qui a été de plus en plus nombreuse à penser que cette guerre était injuste et barbare.

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  • FifiBrind_acier // 05.12.2014 à 08h07

    On nous a vendu et vanté l’ Union européenne:

    – Pour assurer la paix, l’UE dans l’ OTAN se montre va-t-en guerre et la France, dont les caisses sont vides, intervient dans plusieurs pays.

    – L’Europe devait nous apporter la prospérité: 120 millions d’européens menacés de précarité, 50 millions vivent dans un foyer où personne ne travaille, et au moins 4 millions de sans abri.
    No comment.

    – L’Europe devait servir de contrepoids économique aux USA…, elle supporte l’essentiel des dégâts collatéraux des sanctions contre la Russie…
    On nous aurait menti?

      +26

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    • anne jordan // 05.12.2014 à 15h01

      zavez vu le  » golden parachute  » de Van Rompuy ?
       » les salaires des hauts fonctionnaires de l’U.E sont élevés pour les mettre à l’abri de tentatives de corruption  » ( sic ! )

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  • Theoven // 05.12.2014 à 10h02

    Pour m’intéresser depuis fort longtemps aux questions stratégiques et tactiques, et avoir fait du renseignement militaire pendant quelques années, je peux témoigner que cette analyse est d’une part très juste, d’autre part très classique.

    Ce que « Shellback » explique est à la portée de n’importe quel amateur un tant soit peu informé de ces questions. C’est en quelque sorte du bon sens en matière d’histoire militaire. Autrement dit, les « experts » qui voient du russkov partout sont soit des menteurs patentés, soit de dangereux incompétents.

    A la réflexion… ils sont l’un et l’autre.

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    • Cassandre // 06.12.2014 à 09h33

      N’est ce pas là l’autre face du métier ?

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  • chios // 05.12.2014 à 10h28

    Ce texte a probablement été écrit avant le cessez-le-feu.

    Maintenant, il y a une ligne de front qui passe tout près des grandes villes et qui expose les civils aux tirs. 900 morts depuis ce « cessez-le-feu ».
    Comment tenir tout un hiver dans ces conditions.

    On dit deci delà que Obama se « désintéresse » maintenant de l’Ukraine, il refuse l’aide financière et aurait refusé aussi de leur livrer des armes.
    Il y a bien eu la visite de certains membres de l’armée aux états-unis, reçus par McCain et des engagements pour de l’entraînement et du matériel de reconnaissance sophistiqué.

    Et aussi, le congrès a approuvé à une écrasante majorité, la vente d’armes à l’Ukraine.
    Je ne m’y connais pas fort en législation, le fait que ce texte passe veut-il dire que les armes seront fournies?
    Ce texte avait déjà été signalé ici, je crois, quand ce n’était qu’un projet.
    https://www.govtrack.us/congress/bills/113/hres758/text
    https://www.govtrack.us/congress/votes/113-2014/h548

    Je ne vois pas comment échapper à une méchante escalade.

      +5

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    • bradest // 05.12.2014 à 10h59

      Les textes datent de fin octobre.

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      • chios // 05.12.2014 à 15h34

        Bradest, je disais cela par rapport au contenu du texte qui me semble trop optimiste.
        On a l’impression qu’il parle du moment juste avant le cessez le feu, quand les rebelles étaient sur le point de prendre Mariupol, mais ce n’est qu’une impression.

        Je réponds à ma question concernant cette « résolution »
        « …You can say no on the one hand because it is just a resolution and has no force of law. .. »
        D’un texte de RT interviewant un insider américain,via le site dedefensa qui situe la signification de cette résolution;
        http://www.dedefensa.org/article-le_congr_s_us_d_clare_la_guerre_la_russie_05_12_2014.html

          +5

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      • willie // 07.12.2014 à 22h07

        C’est voté le 6 décembre 2014,lisez l’article de Ron Paul,qui dit qu’avec cette loi le Président Américain peut déclencher une guerre à ,la Russie sans l’aval du congrès.

        http://www.lewrockwell.com/2014/12/ron-paul/the-criminal-clowns-of-congress/

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    • anne jordan // 05.12.2014 à 15h11

      @chios : 900 morts depuis ce “cessez-le-feu”.
      ces morts là , tout simplement n’existent pas , pour nos politiques et leurs chiens de garde médiatiques .
      en fait c’est cela qui me révolte le plus : je peux comprendre – sans l’approuver – que les atlantistes s’émeuvent des échecs de Kiev , qu’ils mentent par omission au sujet des armes utilisées par les insurgés , qu’ils défendent leurs poulains ; après tout , on peut se faire une opinion au sujet de ce qui est de l’ordre géopolitique !
      MAIS qu’ils parlent des 400 morts militaires ukrainiens ( Journal de France Cul. , mercredi 18H ) sans un mot pour les 900 du Donbass , c’est proprement monstrueux et mérite d’être dénoncé avec constance ; combien d’entre nous écrivent aux rédactions , pas mal , sans doute , mais en vain .
      N’ayons pas peur d’être traités de poutinolâtres , envoyons des textes aussi factuels et  » neutres  » que possible , s

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      • chios // 05.12.2014 à 15h53

        Anne, j’ai parlé de 900 morts parce que c’est un chiffre que j’ai lu quelque part.
        Il me semble qu’il faisait allusion à la totalité des victimes, militaires et civiles des deux côtés.
        Quant à France culture, je n’écoute plus.
        J’ai encore supporté la Syrie, mais l’Ukraine, je n’ai plus pu.
        Sauf ce soir, il y a Jacques Sapir à 18h20, annoncé sur son twitter..
        Vous voyez, vos dénonciations ne sont pas inutiles! Félicitations!

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  • Léa // 05.12.2014 à 10h59

    Si les rebelles ont résisté aux forces de l’Ukraine, il y a une sacrée différence de compétences et de management de la part de l’encadrement.

    Coté ukrainien, aucune considération pour la vie des conscrits envoyés à l ‘abattoir , on laisse sur place les cadavres et parfois les blessés. Ca ne motive guère les troupes. Rupture d’approvisionnement en eau, nourriture et munitions. Ordres , contre ordres. Peu à peu la confiance disparait.

    C ‘est même un miracle que dans ces conditions un des soldats armés ne vide pas son chargeur sur ses propres gradés. Mais il y a eu beaucoup de désertions.

    Dans le camp opposé, c’est l’inverse. les commandants : Givi, Motorola ont pour premier souci de ramener leurs hommes vivants. La plupart étant inexpérimentés ils doivent faire confiance à leur encadrement et ne pas faire n’importe quoi. Surtout pas d’excès de zèle.

    J ‘ai été frappée dans une vidéo de voir une petite équipe arrivée en voitures civiles, avec à leur tête un vieux chef. A un moment décisif, quand le bataillon de chars regroupés au repos était en vue, il a expliqué à chacun ce qu’il avait à faire. On aurait dit un coach sportif, voire mieux, car un coach sportif gueule parfois sur ses joueurs pour leur mettre la pression. Ils ont dézingué tous les chars, pas un survivant en face pas un blessé coté rebelles.

    Autre chose de frappant : c’est une ambiance d’équipe, et ils sourient, plaisantent souvent dans les pauses. Un signe de confiance en eux, qui aide certains à oublier leur trouille, à ne pas avoir le blues et ce n’est donc pas une discipline de fer. Les chefs tirent leur autorité de leurs compétences ( ça devrait être aussi comme ça en entreprise ). Je n’ai pas vu un ukrainien sourire sur un char.

    Les seuls qui souriaient, de façon un peu narquoise, c’était un bataillon de fachos georgiens, en excès de confiance, avec un slogan anti Poutine accroché aux fesses. Leur bus a été transformé en écumoir avant qu’ils aient eu le temps de descendre. Pas un survivant.

    Puis les ukrainiens, creusaient des trous énormes pour se protéger et camoufler un peu leurs chars. Ca sert à rien contre les grads vu l’état dans lequel on les retrouve, et c’est beaucoup de fatigue inutile pour ceux qui creusent.

      +19

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  • Franck // 05.12.2014 à 13h24

    La plus grande erreur des Ukrainiens aura été d’enrôler ces voyous et ces criminels pour constituer ces bataillons de volontaires. Leurs exactions ont complètement retourné l’opinion, et leur crimes ont conforté les rebelles dans leur lutte contre le fascisme et le nazisme. En bombardant les civils, et violant les femmes, et en tuant les hommes et les enfants, ces bataillons ont totalement ruiné le plan des USA, qui comptaient sur leur mort dans les affrontements, et qui se sont cachés derrière les civils et les conscrits. Les américains ont cela de constant. Ils sous estiment toujours leurs adversaires, et se prennent toujours des tôles, parce qu’ils ne sont que prétention et arrogance…

      +16

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  • Jean de la défense // 05.12.2014 à 14h09

    Autres temps, même situation :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Hiver

    Au sujet de ce refus finlandais initial, le président Urho Kekkonen déclare en septembre 1963 que : « Maintenant, plus de 20 ans après, si nous nous mettons dans la position de l’Union soviétique, puis en considérant l’attaque allemande en 1941, alors les considérations qu’avaient, et que se devaient d’avoir les Soviétiques quant à leur sécurité à la fin des années 1930, deviennent compréhensibles ».

      +6

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  • bleurp // 05.12.2014 à 22h34

    « En face, les rebelles disposaient de stocks de Sam-7, des lance-missiles portatifs… »

    petite meprise il me semble, c’est SA-7 (9K32 Strela-2), utilisant des missiles SAM (Surface to Air Missile).

    le sam7 est un fusil mitrailleur bulgare.

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  • Liv // 06.12.2014 à 00h32

    Témoignage d’ Igor Bezler concernant les ventes d’armes entre l’armée de Novorossia et le gouvernement ukrainien. Vidéo sous-titrée en anglais il me semble qu’elle existe sous-titrée en français mais je ne l’ai pas retrouvée.
    https://www.youtube.com/watch?v=sTr-fmHch18

      +4

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  • Cassandre // 06.12.2014 à 09h51

    On insert des idées de globalisation dans la tête de nos élites, les encourageant à penser que ce qui se passe là-bas contribue à la fin du dépeçage de l’ex URSS qu’il faut gagner à nous avant les chinois en fait. … « si ce n’est pas nous ce sera eux » mais on oublie de voir qui est le premier partenaire commercial de la Chine (?) . Nous pourrions très bien être plaqués là dans un futur mi-proche, les grands (US-CHINE-RUSSIE) se disputant déjà l’Europe (Ukraine et UE) sans que on ne s’en rende compte, ce qui est à mon avis déjà le cas.
    ….. Un vrai dîner de con pour la France……

      +6

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  • Max Berthy // 06.12.2014 à 13h31

    « Mais les gigantesques dépôts d’équipements nécessaires pour transformer les unités de Cat. II en Cat. I sont restés en Ukraine (ou en Biélorussie). »

    …Voilà à quoi ça pourrait ressembler (?)

    http://englishrussia.com/2014/02/12/so-many-tanks-in-one-place/

    Une clé à molette, un peu d’huile, un chargeur de batteries et hop !, ça repart comme en ????

      +4

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