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18.juillet.201418.7.2014 // Les Crises

(Actualisation – Synthèse) Comment nos députés nous ont finalement bien rackettés pour le compte d’Amazon…

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Billet à jour au 15/07/2014

Synthèse

Autant je peux comprendre à la limite (sans l’accepter) que, dans son état sinistré actuel, la presse ne comprenne rien à l’Ukraine, mais alors qu’elle ne comprenne rien non plus à une loi simple, cela devient très inquiétant…

Alors, on va reprendre très simplement le sujet, qui n’a rien de compliqué…

Quand on achète un livre dans une librairie, au prix éditeur de 20 €, on paie 3 choses :

  1. le livre (9 €) – payant l’auteur (2 €), l’éditeur, l’imprimeur et la TVA
  2. la diffusion et la livraison du livre dans la librairie (4 €)
  3. le libraire (7 €) – payant le local et les salaires

prix du livre

Mais les livres ne sont pas vendus qu’en librairie – loin de là :

lieux achat du livre

On a 3 autres gros vecteurs de diffusion, à coûts internes décroissants : les grandes surfaces culturelles (FNAC…), les grandes surfaces généralistes (Carrefour), et Internet.

Quand on arrive à de la vente par Internet, par exemple Amazon, on a environ ces coûts :

  1. le livre (9 €) – payant l’auteur (2 €), l’éditeur, l’imprimeur et la TVA
  2. la livraison du livre dans l’entrepôt Amazon (0 €) : cela ne coûte rien, (en gros) l’imprimeur envoie directement les exemplaires chez Amazon
  3. Amazon (3 €) – payant l’entrepôt, les salaires, et le site

Amazon serait donc en mesure de vendre le livre 12 € au lieu de 20 €.

Pour éviter cela, la loi Lang a fixé un prix unique du livre : tous les vendeurs doivent vendre le livre à 20 €.

Par dérogation, les vendeurs peuvent, s’ils le souhaitent, appliquer une réduction de 5 % – et le vendre 19 €.

Jusqu’à présent, Amazon (et la Fnac) appliquaient la baisse de 5 % ET fournissaient la « livraison gratuite » – les libraires hurlant au « dumping » (pointant même souvent l’optimisation fiscale d’Amazon).

MAIS la livraison n’avait rien de « gratuite » : vendant 19 € un livre qu’ils pouvaient vendre 12 €, le consommateur payait largement la livraison dans le prix.

Ce qui est logique : dans le prix éditeur, donc en librairie, on paie déjà la livraison de l’éditeur jusqu’à la librairie. Chez Amazon, c’est le même prix, sauf qu’Amazon n’a pas encore livré le livre…

Alors je comprends que les libraires se plaignent de ne pas pouvoir expédier un livre à leur acheteur gratuitement, mais il est évident qu’un circuit éditeur -> grossiste -> libraire -> client ne peut rivaliser en termes de coût avec un circuit éditeur -> Amazon -> client : C’est NORMAL, il y a une livraison de plus dans le 1er + une librairie à financer !

Je ne sais pas vous, mais quand j’achète un livre, je n’ai pas le besoin qu’il se ballade dans une librairie (ni au Pérou) avant d’arriver chez moi…

Mais le législateur s’en est mêlé – hélas…

La loi 2014-779

Je vous passe les rebondissements dans sa conception

la loi indique désormais :

« Lorsque le livre est expédié à l’acheteur et n’est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l’éditeur ou l’importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu’il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit. »

Kafka a encore frappé : donc la déduction de 5 % ne peut porter que sur des frais de livraison qui ne peuvent plus être gratuits.

Le but du législateur est clair : il faut que les livres sur Internet soient plus chers que précédemment (RAPPEL : le but affiché est d’aider le livre, hein…)

La conséquence prévisible de la loi est évidente :

  • la réduction de 5 % est supprimée sur les ventes en ligne
  • la livraison va être facturée quelques pouyèmes, puisqu’elle est ipso facto DÉJÀ payée dans le prix de vente.

de la loi sur le livre

La presse

La presse a été lamentable, comme d’habitude :

Mention spéciale au NouvelObs :

Cependant, Félicitations du Jury à L’Informaticien (Guillaume Perissat) et Numérama (Guillaume Champeau), qui ont bien compris et bien informé leurs lecteurs :

Les conséquences

Simples !

Avant :

Après :

Donc tout va bien, le Larousse est désormais moins cher à l’étranger qu’en France !

Merci les députés – n’hésitez pas à partir en vacances surtout !

Ce qu’il fallait faire

Cette histoire est vraiment exemplaire du degré de bêtise ambiante, et d’incapacité à résoudre un problème par le Politique.

Au final, qu’a fait le législateur ? Il a créé une sorte de taxe de 5 % sur les ventes Amazon, payée par le consommateur, est reversée à… Amazon ! (Texte voté à l’unanimité !!!!)

Qui voit donc son bénéfice sur les ventes de livres augmenter d’environ +20 % à +25% !!!!

Messieurs les élus, n’hésitez donc pas à faire une loi anti-Berruyer, je suis preneur…

Je propose à la place de cette ânerie ceci :

1/ on crée une Autorité Indépendante de Soutien aux Librairies ;

2/ cette Autorité va lever une nouvelle taxe :

  • de 10 % du chiffre d’affaires des ventes de livres en ligne chez les gros vendeurs ;
  • de 5 % du chiffre d’affaires des ventes de livres en grande surface alimentaire.

Elle vise à compenser l’excès de bénéfice indu de ces structures, en raison de la loi sur le prix unique. Cette taxe va rapporter environ 120 M€ par an. Il est fort probable qu’elle ne soit pas répercutée par les vendeurs en ligne ;

3/ cette autorité va gérer la distribution des sommes collectées sous forme de subventions aux 3 000 libraires français, avec des règles fixées par décret et claires. En donnant par exemple une somme fixe de 30 000 € par an à chacun, au titre de la subvention à « l’activité d’intérêt général de diffusion de culture », modulée en fonction des frais et contraintes des zones. Ainsi, le consommateur ne paie pas plus cher, et on aide VRAIMENT les libraires à ne pas mourir – ce qui va être fait dans 5 ans sinon, même avec cette loi…

4/ on réfléchit à passer le rabais sur la loi Lang à – 10 % – ce serait encore moins que les -15 % en Italie, où il reste pourtant plein de libraires (2100 dont 1300 indépendants, plus qu’en France)… Le consommateur y gagnerait un peu sans que cela chamboule les librairies (désormais subventionnées)…

Bref à vous de choisir ce qui peut le mieux aider les librairies et aider aux achats de livres :

  • Solution élus : Taxe du consommateur versée à Amazon
  • Solution Les-crises : Taxe d’Amazon versée aux libraires

28 réactions et commentaires

  • Johan // 18.07.2014 à 02h57

    Bof placez les librairies sous subvention, cela va encore plus accentué le côté « pensée unique » des librairies physiques et cela va mettre définitivement les librairies dans le même cycle que les journaux papiers. Ils seront obligés de faire la tapin, idéologiquement parlant, pour pouvoir toucher les subventions ( mettre certains livres en avant alors qu’ils sont médiocres et/ou ne pas fournir aux lecteurs des livres d’auteurs atypiques ou sulfureux).

    Personnellement c’est cette seconde raison qui m’a fait commencé à acheter des livres sur internet.
    La plupart des librairies spécialisées sont très orienté politiquement, ça me ferait mal de donner de l’argent à un organisme de propagande du parti Socialiste ou du NPA.

    Personnellement je suis pour qu’on les laisse mourir un peu comme les petites salles de cinéma, il en restera quelques unes qui feront des soirées à thème ( philo, romantisme, etc … ) mais on se débarrassera des librairies que je trouve insupportable, celles qui essayent plus ou moins de maintenir nôtre esprit dans le cadre de la doxa .

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    • DESPREZ // 19.07.2014 à 09h17

      Bonjour monsieur,

      Pourriez vous nous préciser votre activité professionnelle ?

      Gérard DESPREZ, libraire indépendant, Var

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  • fabien775 // 18.07.2014 à 05h30

    J’ai peur Olivier, que ce soit encore une usine à gaz.

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  • Leveau // 18.07.2014 à 06h02

    Actuaire: respect; pour de vrai.
    Un cookie sur les prix de l’occasion? ou y a vraiment moyen de s’faire du blé en refourgant nos vieux encyclopoliticus.

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  • Charles Michael // 18.07.2014 à 07h19

    beau travail, belles analyses, comme d’habitudes.

    Le Livre comme sujet de cette étude passionne toujours et c’est le plus important, quoi que le mot « livre » puisse signifier précisément.

    Amazon US (et je pense peut-être en France ?) aurait toujours un bilan financier négatif, d’après un article-interview; c’est là qu’il est possible de parler ou pas de « dumping », pas sur le prix des livres comme vous le démontrez très bien.
    Pour tout dire je pense qu’Amazon offre effectivement un service différent (choix et rapidité), mais étant dissident du Système je paye tout en cash, donc pas pour moi.

    Le problème de subventionner les « libraires », c’est que c’est une mesure discriminatoire qui reste « pro-commerçant  » sans devenir pro-culturelle.
    Baisser le prix des livres en France pourrait encourager à lire ? à lire plus, comme on consomme plus, peut-être?

    Mais agir sur le prix est-ce se résigner à considérer que le simple fait de lire, sans discriminer quoi, est à encourager. Ce qui est sans doute vrai, hélas, et bien sur discriminer entre livres dits de qualité (?) et/ou de distraction (??) serait un pas de plus vers Farenheit 451.

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    • Yann // 18.07.2014 à 12h47

      « Baisser le prix des livres en France pourrait encourager à lire ? à lire plus, comme on consomme plus, peut-être? »

      J’en doute un peu. Il est déjà possible de lire énormément pour pas cher du tout, entre les librairies et les bourses au livre (chaque année je repars de celle de ma ville avec une vingtaine de livres pour autant d’euros…). Le fait que les gens lisent peu a à mon avis bien d’autres causes que le prix.

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  • jard // 18.07.2014 à 07h52

    On est donc certain de l’idiotie de la Presse. Quant-aux députés, peut-il s’agir d’une manœuvre? On fait semblant de mais on protège le fort contre le faible.
    Sinon, si j’ai bien compris, nous avons l’évidence de la débilité de la classe politico-médiatique. A force de hurler à la modernité, ces gens-là ne savent plus réfléchir.

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  • Youpi // 18.07.2014 à 08h39

    Bonjour Olivier,

    tout d’abord félicitations pour le classement du blog.

    Un point m’a fait sursauter dans ce billet, en parlant de la nouvelle taxe :

    « Elle vise à compenser l’excès de bénéfice indu de ces structures ».

    En quoi ce bénéfice est il indu? Il n’y a rien de malhonnête à vendre un produit moins cher que le concurrent tant qu’on ne fait pas de dumping. Pourquoi ce classement entre « gentils » et « méchants »?

    J’ai l’impression qu’on veut préserver un système pré-internet, dans le seul intérêt des intermédiaires, sans gain pour l’auteur et au détriment du consommateur.

    Je trouve choquant que le monde de l’édition n’ait pas vraiment chercher à s’adapter. Peut être pourraient-ils faire comme Amazon et présenter une façade unique de vente, tout en utilisant le réseau de libraires comme point de livraison?

    Je ne dit pas que cette idée est bonne, bien sûr. Mais il y a quand même d’autres choix que la facilité de taxer le citoyen dès qu’une guilde voit son train de vie baisser.

    On a laissé faire Amazon. On l’a regardé construire son quasi-monopole sans bouger. Ce monde de l’édition aurait dû voir venir et se positionner. A la place, ils ont attendu sachant probablement qu’on leur concocterait un petit impôt pour garantir leur rente.

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    • Surya // 18.07.2014 à 09h07

      En quoi ce bénéfice est il indu? Il n’y a rien de malhonnête à vendre un produit moins cher que le concurrent tant qu’on ne fait pas de dumping.

      Vu que le prix est fixé à l’avance et non pas libre et que le circuit de distrib est différent, justement amazon ne peut pas vendre moins cher.

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    • Kaiel // 18.07.2014 à 18h44

      c’est le cas : http://www.lalibrairie.com/
      mais le livre est moins cher livré à domicile.

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  • CLAUDE // 18.07.2014 à 08h46

    Vous pensez que les députés se sont trompés, ou sont incompétents, non c’est bien plus grave que cela. Ces élus ne travaillent pas pour le pays mais pour l’oligarchie.
    M-F Garaud : nous ne sommes plus un état, voir vidéo
    https://www.youtube.com/watch?v=y3dBhtQPnys

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  • RonRon // 18.07.2014 à 09h06

    Beaucoup plus simple : TVA réduite en magasin spécialisé et TVA normal sur Internet et grande surface.

    Cependant le problème n’est pas là et ne concerne pas que le livre. Il faudrait revoir le commerce de détail en général pour éviter d’avoir à terme 80% du commerce via Amazon.

    Le petit magasin spécialisé n’est pas une aberration économique, il faut simplement qu’il puisse se battre à armes égales : prix d’achat et fiscalité.

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    • Caton // 18.07.2014 à 09h23

      Encore plus simple: relisez la pétition des fabricants de chandelles, et tirez-en les conséquences.

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    • RonRon // 18.07.2014 à 14h03

      N’ont besoin d’aide que les inadaptés, un libraire n’a pas besoin d’aide, il a juste besoin d’un marché sur lequel son offre sera compétitive.

      Ni une rente, style pharmacie, où il peut y avoir 3 pharmacies sur la même avenue, ni la fin des librairies où il y aurait une demande mais plus d’offre faute d’un minimum de compétitivité.

      Malheureusement, il faut l’intervention de l’état pour réglementer et rétablir la concurrence mais pour être efficace, il faut que ce soit le plus simple possible.

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  • Herbefol // 18.07.2014 à 09h07

    « Qui voit donc son bénéfice sur les ventes de livre augmenter d’environ +20 % à +25% !!!! »
    J’ai un peu de mal à comprendre comment vous en arrivez à ce calcul.
    Quelques petites précisions :
    – La répartition du prix que vous indiquez dans votre tableau n’est qu’une moyenne. Les petites librairies se voient parfois proposer par les distributeurs des remises inférieures à 35% (mon libraire refuse d’ailleurs de travailler avec l’un d’eux pour cette raison). Les grosses structures ont généralement des remises supérieures (j’entends régulièrement parler de 40% pour la Fnac) et Amazon imposerait du 50% à la plupart de ses interlocuteurs.
    – La plupart des frais de livraisons du distributeur vers le libraire, ainsi que les frais de retour du libraire vers le distributeur, sont facturés au libraire et à l’éditeur. (pas sûr que ce soit toujours le cas pour Amazon qui impose aussi parfois de ne payer qu’au moment où il vend les ouvrages)

    De manière plus générale, la chaîne du livre a de gros problèmes structurels, on peut s’interroger sur le principe de l’office, la possession des grands distributeurs/diffuseurs par les grands éditeurs, le circuit qui amène un livre sur trois au pilon, etc.

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    • Herbefol // 18.07.2014 à 11h20

      C’est donc bien pour cela que je vous parlais des différences de remises entre les différents points de vente. Sur un livre à 20€, Amazon a une marge plus proche des 10€ que des 4€.
      Notons en passant que cet euro supplémentaire dans le prix est lui aussi taxé à 5,5% et profite donc aux caisses de l’état à hauteur de cinq centimes et demi. 🙂
      (car Amazon paie de la tva en France sur les biens matériels expédiés en France)

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  • max // 18.07.2014 à 09h40

    Aurélie Filippeti a eu le même manque de jugeote avec Netflix :
    http://www.parismatch.com/Actu/Economie/Aurelie-Filippetti-fait-fuir-Netflix-au-Luxembourg-562091
    De plus, a l’heure du Haut Débit et pour ceux qui ont internet, c’est perdu d’avance pour les librairies, il est tellement plus pratique de télécharger un livre.

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  • Bob // 18.07.2014 à 09h48

    Je ne comprends pas si votre proposition de création de « Autorité Indépendante de Soutien aux Librairies » + nouvelle loi est à prendre au second degré…

    J’espère que oui !

    Quel est l’intérêt d’engager des sommes importantes dans un processus qui n’a pour unique but que de repousser de quelques années une échéance inévitable ?

    Avez-vous envie de payer un impôt supplémentaire pour subventionner les maréchaux-ferrants, les allumeurs de réverbères et autres colporteurs ?

    Quel est le vrai but de la loi ? Embêter les sites marchands, entretenir des métiers qui ne sont plus d’actualité ou favoriser l’accès à la culture ?

    Je ne vois pas pourquoi on peut dire :
    – les gens qui vendent des livres dans des boutiques spécialisées, c’est bien (sauf si c’est une grande surface spécialisée type « Fnac », c’est un peu moins bien, mais bien quand même)
    – les gens qui vendent des livres dans des super-marchés, c’est pas très bien
    – les gens qui vendent des livres sur internet, c’est vraiment pas bien
    et on va donc donner des sous aux premiers, en prendre un peu aux seconds et beaucoup aux 3em.

    Et que dire de ces enf·!r3$ de particuliers qui revendent des livres d’occasion sans respecter la loi du prix unique ! C’est un sacré manque à gagner pour les petits libraires… Il faudrait faire une taxe pour que tous ceux qui vendent des livres d’occasion reversent une somme à l’Etat. Et aussi une loi pour faire en sorte que les prix des livres d’occasion ne soit pas trop inférieurs au prix neuf.
    Ceux qui prêtent leurs livres font aussi beaucoup de mal au monde de l’édition. C’est un sacré manque à gagner. Il faudrait donc faire une loi pour interdire le prêt de livre, ou alors le réglementer avec une taxe à payer à chaque prêt.
    Concernant les gens qui *donnent* leurs livres (à Emaüs par exemple), il faudrait tout simplement les mettre en prison.

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    • ty89 // 18.07.2014 à 13h37

      « Je ne vois pas pourquoi on peut dire :
      – les gens qui vendent des livres dans des boutiques spécialisées, c’est bien (sauf si c’est une grande surface spécialisée type “Fnac”, c’est un peu moins bien, mais bien quand même)
      – les gens qui vendent des livres dans des super-marchés, c’est pas très bien
      – les gens qui vendent des livres sur internet, c’est vraiment pas bien
      et on va donc donner des sous aux premiers, en prendre un peu aux seconds et beaucoup aux 3em. »

      L’objectif de cette suite de phrase est la lutte contre la concentration des richesses.
      Il est simple de comprendre qu’a l’époque ou la vente de livre (qui n’est qu’un exemple) était faite par un réseau de milliers de librairies le produit de ces ventes était largement plus équitable et redistribué entre un plus grand nombre de partons,salariés,usuriers…
      La concentration des parts de marché doit être taxé pour une plus grande équité (et pas égalité).
      Cela nous amène a directement a la lutte des classes…

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      • Bob // 18.07.2014 à 15h02

        A ce moment là, instaurons des quotas : chaque librairie n’aura pas le droit de vendre plus que X livres / an.

        L’équité sera parfaitement respectée.

        Et c’est encore mieux : les gens qui auront vraiment envie d’acheter un livre seront obligés d’aller voir une librairie qui se trouve à des Km de chez eux, quand les librairies de leur ville auront dépassé leur quota !

        Et voila, toutes les librairies sur un pied d’égalité !
        Même les mauvaises finiront par vendre leurs livres !

        Par contre, le consommateur… on s’en fout, comme d’hab’.

        Ce que ne comprennent pas les gens qui pondent les lois, c’est que si un livre n’avait pas été acheté sur internet ou en grande surface n’aurait pas forcément été acheté en librairie.

        Reprenez le billet précédent, qui montre que beaucoup de livres à forte vente sont vendus en super-marchés.
        Pensez-vous que Mme Toulmonde qui a acheté « 50 Nuances de Grey » en passant devant la tête de gondole de son magasin Car-auch-clerc, aurait forcément fait la démarche d’aller en librairie pour l’acheter si ce livre n’avait pas été mis sur son parcours de courses hebdomadaire ?

        Penser que mettre des bâtons dans les roues des acheteurs d’Amazon impliquera que ces acheteurs retourneront dans des librairies physique est (de mon point de vue) une énorme méconnaissance du marché.

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  • didi // 18.07.2014 à 09h51

    Bonjour,

    Merci pour cette analyse, avec des propositions alternatives pour soutenir les librairies plus convaincantes que cette loi…

    J’étais arrivé à l’idée de la taxe dès le début, je suis donc plus compétent que nos députés. cool 🙂

    Cependant, je pense que le problème pour sauver les librairies ou la culture du livre n’est pas uniquement sur le prix du livre, il est également générationnel. Les jeunes (dont j’espère encore faire parti!(tout est subjectif!)) et même les moins jeunes lisent de moins en moins de livres et c’est un fait. Au bout d’un moment, moins de livres vendus = moins de CA pour les librairies, avec des charges fixes toujours plus lourde = liquidation.

    Cette remarque ne prend pas en compte le piratage, qui est désormais largement possible pour les livres électroniques (E-Book) et je pense que cette pratique va se répandre comme ça a fait avec la musique et les films (et que l’on ne me sorte pas : oui, mais il y a le papier, l’odeur, le toucher… c’est irremplaçable… pour vous peut-être, par pour d’autres.).

    Pour exemple, un célèbre site wa************nia, certains internautes mettent à disposition des bibliothèques entières avec des milliers d’ouvrages plus ou moins connus, et je vois beaucoup de « merci, je prend » à la fin de leur post…

    Pour conclure, sale temps pour les libraires….

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  • Casquette // 18.07.2014 à 09h59

    Au delà du prix ce sont nos habitudes de consommation qui ont changé , les magasins informatiques connaissent la même tourmente que les librairies.
    Je boycotte amazon depuis l’année dernière mais j’achète toujours pas mes bouquins en librairie , étant passer presque définitivement à l’achat en ligne.
    Une part du rituel a disparu (trajet vers la librairie , glandouille dans les allées , échanges avec les libraires ) et je suis pas sûr quil reviendra.

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  • yoananda // 18.07.2014 à 10h38

    Les librairies ne sont que le sommet de l’iceberg
    * Les libraires sont menacés par Amazon.
    * Les taxis sont menacés par les VTC.
    * Demain les chauffeurs de poids lourds seront menacés par la googlecar.
    * Les journalistes sont menacés par … Olivier Berruyer et ses acolytes bloggeurs.
    * Hier les maréchal ferrants furent menacés par les voiture
    * Le bateaux à vapeurs ont disparu au profit des moteurs diesel

    Protéger les librairies ? a quoi bon … ce n’est qu’une question de temps. Les métiers disparaissent tous au bout d’un moment. Nous n’avons plus de forgerons, et qui s’en plaint ?

    Le problème est un peu plus complexe, et il faudrait avoir une vision long terme de la question, même si c’est passé de mode.
    Il ne faut pas protéger les métiers du passé, mais protéger les GENS, et les aider à se reconvertir en anticipant.
    Et la, on va tomber sur tout un tas de soucis insolubles : l’inertie cognitive de l’humain (difficulté à se reconvertir), diffusion exponentielle des nouvelles techos, masse grandissante d’humains à occuper/canaliser, compétition pour des ressources de plus en plus rare.

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    • ty89 // 18.07.2014 à 13h43

      Totalement en accord avec vous.

      « masse grandissante d’humains à occuper/canaliser »

      Le problème est bien la et semble insoluble. Comment répartir les gains productivité du a la robotisation ou a l’informatisation sans pour autant faire moins travailler les gens?

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  • Persanfoi // 18.07.2014 à 12h51

    L’homogénéisation des prix serait la seule manière de sauver les libraires traditionnels. Nombreux sont les clients qui vont en librairies pour recevoir des conseils, se tenir à jour, et aussi, avoir en mains l’objet de leur lecture. Et qui commandent ensuite le(s) livre(s) en VPC internet. Les prix sont tellement avantageux, et les délais sont raisonnables. Je n’ai jamais entendu parler du comportement inverse: consulter sur internet et acheter en magasin… Tant que les grandes surfaces étaient les concurrents des libraires, la situation était, parait-il moins grave, puisqu’ils ne vendaient pas les mêmes produits.
    Les libraires pourraient-ils faire preuve d’audace en se fédérant, afin de proposer un service similaire à celui d’Amazon? Ce faisant, ils reprendraient peut-être l’avantage….

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  • Louis // 18.07.2014 à 14h05

    Le plus simple pour aider les librairies aurait été de diminuer voir supprimer tous les impôts et taxes qu’elles doivent payer.

    Par exemple tout impôts et taxes diverses :
    – petites libraires : 1%
    – moyennes librairies : 3%
    – grandes librairies : 5%

    Sauf les entrepôts style Amazon, la Fnac y échapperai car elle possède des magasins-librairies.

    Un loi à voter et il suffit d’une modification informatique pour rendre cela effectif.

    Point d’usine à gaz avec ponction, redistribution, commissions et il faudrait embaucher pour faire fonctionner cela.

    Dans les rapports sur les difficultés des librairies il est fait mention des loyers en augmentation et taxes diverses. Mais nos « grands députés » n’ont pas eu l’idée de les diminuer… Ah oui, j’oubliais c’est autant d’argent en moins pour eux et leurs magouilles pré-électorales ou post-électorales.

    Le libraire le plus proche de chez moi et à 17 km soit aller-retour environ 4,00 € d’essence et il me faudrait acheter 80 € de livres et appliquer les – 5%, à chaque visite, pour compenser les frais d’essence.

    Bref le lobby du livre et les politiques se sont entendus pour tondre un peu plus les consommateurs. L’oligarchie a encore de beaux jours devant elle.

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  • JeanP // 19.07.2014 à 18h14

    Je tombe à la renverse en lisant cette article. Je suis loin d’une bonne librairie, je dois faire 50km pour trouver des libraires dignes de ce nom. Les services en ligne type Amazon m’apportent directement dans ma boite aux lettres les livres que je veux, et oui en plus pas de mauvaises surprises …. j’utilise aussi, énormément, les sites de revente de livres type Priceminister ou autres, ces sites me permettent de trouver à bon prix ce que je recherche.
    J’aimerai que mon libraire soit plus réactif quand je lui demande un livre au lieu de m’entendre dire « non, j’ai pas », au fond de moi j’aimerai faire travailler mon libraire plutôt qu’un entrepôt Amazon ou Fnac, surtout pour le même prix !
    Nous avons des politiques bêtes à manger du foin ! …. on les mérite peut être 🙂

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  • pascalotte // 22.07.2014 à 14h57

    Et si on se mettait simplement à faire confiance à l’être humain pour réguler les inégalités entre les gros et les petits ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : les gros ont les moyens de faire moins cher mais pas les petits…
    Sauf que les petits ont des atouts que les gros n’ont pas : proximité, réactivité, contact humain, conseil, dialogue etc…..
    Et quand je regarde autour de moi j’ai l’impression que la conscience collective se réveille peu à peu et que ces atouts représentent des arguments de plus en plus prépondérants dans l’esprit du consommateur, certes exigeant, mais qui en a ras le bol de téléphoner à un 0800machin et de tomber sur une plate forme à l’autre bout du monde ou on lui donne des réponses toutes faites qui ne l’avance à rien….
    Les libraires, comme tous les petits (commerçants, producteurs etc…), s’ils communiquent à l’unisson, peuvent faire valoir ces atouts.
    … mai encore faut-il qu’ils s’unissent… tandis que les gros n’ont pas de difficulté à parler d’une seule voix…

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