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1.décembre.20141.12.2014
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Le commerce exterieur allemand en 2013

Nous allons aujourd’hui nous intéresser au commerce extérieur allemand. Mise au point Le 7 février 2014, l’institut statistique allemand DeStatis a publié un communiqué de presse avec les résultats du commerce extérieur allemand en 2013. Il a provoqué un petit buzz sur Internet, car il indique : que l’excédent commercial a atteint un nouveau record […]
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Nous allons aujourd’hui nous intéresser au commerce extérieur allemand.

Mise au point

Le 7 février 2014, l’institut statistique allemand DeStatis a publié un communiqué de presse avec les résultats du commerce extérieur allemand en 2013.

Il a provoqué un petit buzz sur Internet, car il indique :

  1. que l’excédent commercial a atteint un nouveau record historique, avec l’incroyable montant de 199 Md€ en 2013 contre 190 Md€ en 2012 – les exportations étant cependant en légère baisse de -0,2 %, contre -1,2 % pour les importations ;
  2. mais surtout que les exportations dans la zone euro ont atteint 402 Md€ et les importations 401 Md€.

Ce résultat est très étonnant, car on sait bien que l’Allemagne fait une majorité de ses excédents en Europe.

Ce qui a fait dire au Ministre de l’Économie allemand Wolfgang Schaüble que « au sein de la zone euro, il n’y a pas d’excédent allemand » (Source).

En fait, l’institut a raison, mais le ministre est en phase de manipulation. Car ces premiers chiffres sont les premiers diffusés, et ne sont pas définitifs. Et s’ils donnent ce total, c’est qu’en fait ils ne sont pas encore retraités par l’Institut pour correspondre aux normes classiques. Ce sont des chiffres réels, mais « brut de fonderie » – ou « sortie de caisse ». Il ne regarde à ce stade que le « pays de provenance » façon douanes, et doivent être retraités pour arriver au « pays d’origine ». Si un produit chinois arrive à Rotterdam, puis passe en Allemagne, la provenance c’est les Pays-Bas, mais l’origine c’est bien la Chine ! Donc début février, le produit était compté comme arrivant des Pays-Bas, donc de la zone euro. La méthode qui donne un résultat global rapide (et assez juste) est donc faussée au niveau du détail par pays.

Il en était de même sur le communiqué DeStatis de février 2013 à propos de 2012. Le ministre fait donc de l’enfumage en le reprenant tel quel.

En revanche, la rigueur allemande n’est pas en cause, car l’Institut a avancé et vient de donner une première estimation du détail par pays d’origine (dans ce tableau), que nous allons donc analyser…

N.B. : je remercie ici Guillaume Foutrier, qui a débusqué le sujet sur son blog Mediapart, et a enquêté auprès de DeStatis – merci pour l’alerte, et chapeau !

Détail

Voici donc le résultat pour 2013 :

Avec 198 Md€ d’excédent, il vient de battre son record absolu.

Voici les 15 premiers clients de l’Allemagne (72 % des exportations) :

On constate que 11 sont en Europe.

Et voici les 15 premiers fournisseurs de l’Allemagne (73 % des importations) :

Là encore, 12 sont en Europe..

Intéressons-nous ici à la décomposition des 192 Md€ du solde :

Ainsi, 57 % du solde est réalisé en Europe.

Analysons alors les 15 principaux excédents :

Les États-Unis viennent de dépasser la France – dont les 36 Md€ de déficit sont gigantesques… (comme pour l’Angleterre)

Au niveau des 15 principaux déficits :

Cette fois, la majorité sont hors Europe. Beaucoup correspondent à des achats pétroliers ou de gaz.

Voici le détail par produits :

La grande force de l’Allemagne reste donc ses ventes d’automobiles et de machines… La facture énergétique du pays est très lourde.

Dans le prochain billet, nous examinerons l’évolution de ce commerce extérieur…

Commentaire recommandé

pucciarelli // 01.12.2014 à 05h11

Le déficit commercial français par rapport à l’Allemagne est à lui seul une raison suffisante pour sortir de l’Euro et retrouver la liberté des taux de change.

49 réactions et commentaires

  • pucciarelli // 01.12.2014 à 05h11

    Le déficit commercial français par rapport à l’Allemagne est à lui seul une raison suffisante pour sortir de l’Euro et retrouver la liberté des taux de change.

      +44

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    • Bigtof // 01.12.2014 à 08h00

      J’ajoute qu’il serait de l’intérêt vital de notre pays que les Français achètent des automobiles françaises plutôt qu’allemandes. Au demeurant le patriotisme économique est important en Allemagne, et on y voit bien moins de voitures étrangères que dans les autres pays pour cette raison.

        +26

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      • arthur78 // 01.12.2014 à 09h26

        je confirme @Bigtof , sur les 30 modeles les vendus en allemagne en 2014 seulement 4 étrangères et encore 2 ford qui sont peut être fabriquées en allemagne ou dans le grand reichland, aucune française .

        http://www.caradisiac.com/En-2013-en-Allemagne-quels-ont-ete-les-modeles-les-plus-vendus-91656.htm

        1) il serait peut être temps de dire HALT a nos amis allemands

        2) il serait peut être temps de dire aux francais , OK vous pouvez acheter des voitures allemandes , mais on diminuera votre retraite car les ouvriers allemands ne cotisent pas pour vos retraites …

        3) Avis à nos camarades citoyens députés qui nous disent qu’il faut diminuer les retraites
        nous disons : NEIN il faut diminuer les importations …

        4) il me semble que l’idée de Paul Jorion, qui consistait, je résume abruptement , à créer des chambres de compensations inter zones serait intéressante. Vous nous acheter pour 40 milliards , on vous achête pour 40 milliards , le reste c’est du pipeau …

          +7

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        • arthur78 // 01.12.2014 à 09h33

          j’ai recherché les chiffres pour la france : dans le top 20 , 8 étrangères dont 2 dacia (renault)

            +4

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        • chios // 01.12.2014 à 11h58

          A propos de 4, c’est l’idée du bancor? Keynes Bretton-woods, refusée en faveur du doillar, monnaie de réserve, bien que encore adossée à l’or.
          En gros, si on exporte plus qu’on importe, on est pénalisé…aussi bien que le contraire.
          Balance…Equilibre, etc…
          Il est certain que cela aurait donné un monde plus pacifié, mais sans doute moins « prospère ».

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        • gracques // 01.12.2014 à 13h13

          A priori un taux de change flottant devrait avoir cet effet .

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      • Christophe Vieren // 01.12.2014 à 12h06

        Surtout lorsque l’on sait que les différences entre certains modèles sont minimes.
        Exemple : le Citan de Mercedes est un (quasi) clône du Kangoo et pour cause : il sont fabriqués sur les mêmes chaines Renault à Maubeuge (cf les différences ici : http://www.autonews.fr/essais/133965-citan-mercedes-kangoo-essai/). On peut donc douter que les « vrais » Mercedes made in Germany soient vraiment plus robustes, fiables, sûrs… en revanche plus cher c’est sûr !

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        • Ovuef2R // 01.12.2014 à 17h14

          L’appréciation des ouvriers qui travaillent à MCA est que le contrôle qualité qu’exerce Mercedes sur les véhicules y serait plus strict que celui pratiqué dans les usines allemandes. Et bien sûr plus sévère que du temps de Renault. C’est ce qu’il se dit, l’usine est à 2 km de chez moi.

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      • RGT // 01.12.2014 à 22h03

        « J’ajoute qu’il serait de l’intérêt vital de notre pays que les Français achètent des automobiles françaises plutôt qu’allemandes »

        Euuuh… Les voitures françaises sont fabriquées où?
        Je tiens à vous rappeler que PSA est en train de liquider l’usine de Rennes en ce moment…

        A quelques exceptions près (si on ne regarde pas d’où viennent les pièces détachées et les sous-ensembles complets moteur-boîte par exemple) la majorité des voitures françaises sont bel et bien entièrement fabriquées dans des pays « low-cost ». Que vous achetiez une Renault ou une Dacia, vous avez la quasi-certitude qu’elle proviennent de la même usine et qu’elle sont assemblées par les mêmes ouvriers.

        Donc, si vous achetez un voiture « française » vous avez toutes les chances qu’elle soit fabriquée hors de france, dans un pays « à bas coût de main d’oeuvre », donc sans aucun apport pour l’économie locale.

        De même, si vous achetez une voiture allemande, vous achetez une voiture dont l’assemblage final a été fait en allemagne, mais dont les constituants ont été fabriqués et assemblés dans les « colonies allemandes de l’est » par les esclaves slaves (en passant, slave vient de slavius, qui veut dire esclave en latin)… Les Volkswagen sont de bien meilleure qualité que les Skoda, c’est connu… Sauf que tous les sous-ensembles sont fabriqués par Skoda… Normal, c’est moins cher.

        Pour ré-équilibrer la balance commerciale import-export et réellement relancer l’emploi, il n’existe malheureusement qu’une seule solution (honnie de l’UE et des « libéraux ») : Rétablir des taxes à l’importation qui ramènent le prix des marchandises importées au niveau des productions locales (voire même un poil plus haut).

        Ce qui me sidère toujours, c’est que l’UE se bat contre le « protectionnisme » mais qu’elle ne dénonce pas les taxes à l’importation pratiquées par nos plus gros fournisseurs de biens de consommation…

        Essayez d’importer des produits manufacturés en Chine ou en Inde et vous verrez.
        En Chine, vous payerez 300% de taxes à l’importation, et en Inde vous ne payerez que… 280% de taxes à l’importation.
        Les seules exceptions concernent les matières premières brutes non transformées (minerai, pétrole brut, charbon, etc…).

        Ces taxes ont pour objectif de faire fabriquer les produits sur place ou de faire transformer les matières premières en local…
        Et ça marche !!!
        Même Mercedes et Audi ont des usines en Chine et les grosses berlines allemandes sont bel et bien fabriquées 100% sur place, avec des matières premières locales (sinon 300% de taxes sur les matières premières transformées), etc.

        C’est bien là une preuve d’intelligence de la part des dirigeants de ces pays : Forcer les entreprises étrangères à faire travailler la main d’oeuvre locale en utilisant des matériaux locaux s’ils veulent faire du business chez eux.
        Si tu veux vendre chez moi, respectes mes règles sinon vas te faire voir ailleurs !!!

        Une réaction NORMALE des dirigeants occidentaux consisterait simplement à faire de même pour les produits en provenance de ces pays…
        Et ces pays ne pourraient pas nous faire le moindre reproche : Nous utiliserions simplement les mêmes recettes qu’eux.

        Mais comme les importateurs et les entreprises se font des c… en or en pratiquant des marges bénéficiaires phénoménales sur ces produits importés ils peuvent bien payer quelques lobbyistes pour maintenir ce statu-quo très profitable par la commission de Bruxelles.

        C’est beau le « libre échange »…
        Sans parler de la libre circulation des capitaux qui permet de planquer les bénéfices hors des « griffes du fisc »…

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      • LEFEVRE // 02.12.2014 à 13h38

        Oui mais qu’est-ce qu’une automobile française ? Parce que si on lit le pas politiquement correct et méchant Zemmour, si on veut acheter une automobile française, il vaut mieux acheter une Toyota taris qui est fabriquée à Valenciennes plutôt qu’une Renault, fabricant d’automobiles qui détient le record mondial de délocalisations de sa production

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  • taman // 01.12.2014 à 09h03

    Reste à savoir si les exportations vers la Chine passant par la zone euro sont effectivement comptabilisées de la même manière.
    Le chiffre des exportations (71M) sur les Pays Bas (800M$ de PIB) pour reprendre cet exemple me semble très élevé en comparaison par exemple de celui (53M) de l’italie (2070M$ PIB). Certes, il y a la proximité géographique, mais le même phénomène ne serait il pas à l’oeuvre ?

      +3

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    • Castor // 01.12.2014 à 13h36

      En effet le chiffre du déficit extérieur de l’Allemagne vis-à-vis des Pays bas mérite d’être creusé. C’est le plus gros déficit. Pour ce qui concerne les 4 autres pays européens où il existe, on peut penser qu’il s’agit de l’énergie en ce qui concerne la Norvège, de fournitures Low Cost pour l’industrie allemande pour la Hongrie, la Slovaquie, la Rep Tchèque par contre je ne vois pas ce qui explique les 18 Md€ pour les Pays Bas. Qui peut donner une explication ?

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      • Jacques // 01.12.2014 à 18h34

        les importations chinoises qui passent par le port de Rotterdam?

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      • Visiteur // 01.12.2014 à 18h44

        Les produits issus du raffinage du pétrole.

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      • achriline // 02.12.2014 à 09h51

        Ce chiffre m’avait un peu étonné aussi.
        D’autant que les Pays-Bas n’ont pas grand chose à vendre qui soit une production locale à part la fromage (qui soit dit en passant n’est pas si exceptionnel que ça). Comme la partie flamande de la Belgique, ils sont plutôt orientés vers le commerce.
        Ils sont aussi réputés pour le commerce du diamant mais les pierres sont importées.
        Leurs grands atouts sont les ports d’Amsterdam et de Rotterdam par où transite une grosse partie des importations européennes.
        Où se trouve la manipulation des chiffres ?

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        • Visiteur // 02.12.2014 à 11h01

          Il n’y a pas de manipulation des chiffres.

          Je le répète : Rotterdam n’est pas seulement un port de commerce gigantesque, c’est aussi une série de raffineries géantes.

          Si je ne me trompe pas, l’exportation des produits issus du raffinage du pétrole constitue entre 15% et 20% de toutes les exportations néerlandaises. Voilà ce que l’Allemagne importe des Pays-Bas — l’essence, le diesel, le kérosène nécessaires pour faire fonctionner ses automobiles et ses avions…

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  • Gribouille // 01.12.2014 à 09h19

    Si on prend un peu de recul, il y a aussi deux éléments à souligner.
    1) La concurrence entre pays de la zone Euro ne peut pas s’analyser en regardant les soldes commerciaux entre les seuls pays de la zone. Si la France, en raison de la politique de dévaluation interne menée par l’Allemagne depuis 2002, a vu son solde se dégrader vis à vis de ce pays, les effets se font également sentir sur les marchés extérieurs hors zone Euro. Par exemple une entreprise française qui perd un marché aux Etats-Unis au bénéfice d’une entreprise allemande. Il me semble qu’une étude de Marion Cochard montrait un jeu de vases communiquant où les baisses des exportations des autres pays de la zone Euro étaient compensées par une hausse des exportations allemandes. En clair une entreprise Allemande prenait la place d’une autre entreprise européenne à l’export.
    2) Si on se réfère à des notions d’économie géographique, il est normal que l’abolition des entraves au commerce aboutisse au déplacement des activités économiques sur certaines parties du territoire aux dépens des autres. Avant la zone Euro, un déficit commercial aurait conduit à une dévaluation, puis un rééquilibrage de la balance commerciale. Sans ce mécanisme automatique, plus aucun obstacle n’empêche la concentration des activités économiques dans certains pays de la zone Euro. En général les gagnants sont souvent les pays les mieux dotés en matière industrielle au départ car l’un des principaux critères de localisation des entreprises est la présence d’autres entreprises dans le futur lieu d’implantation qui peuvent servir de fournisseur ou de client . Dans cette perspective, il n’est guère surprenant que l’UEM conduise à la reconstitution de la vieille banane du berceau de l’industrie Européenne de la fin du XIXe siècle. Cette banane allait du sud-Est de l’Angleterre, en passant par l’Allemagne pour se terminer au Nord de l’Italie. Il serait intéressant de regarder les soldes commerciaux des ces pays ou de ces régions d’Europe situés sur cette banane. Après quelle surprise de voir l’Allemagne en être le grand bénéficiaire !

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    • red2 // 01.12.2014 à 11h41

      +1
      c’est exactement ça.

      Je me souviens d’un article qui expliquant la même chose à l’échelle de l’Italie. Avoir une seule monnaie pour ce pays a siphonné toute les industries du Sud pays pour les installer au nord.
      il faut vraiment qu’on sorte de l’Euro, qui au vu de l’excédent commercial Allemand et donc celui de la zone ne devrait logiquement pas baisser mais plutôt monter. Surtout a la vue des politiques absurde des pays du sud de la zone qui ne comprenant pas que leur déficit commercial est due en plus que grande parti à l’Euro s’acharnent sur leur peuple avec leur politique de compétitivité… Ce qui va faire exploser l’excédent commercial de la zone et donc monter encore plus l’euro!

      http://f-origin.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2013/06/Exp-FMI.gif

      et qui va finir par tuer toute l’économie de ces pays et la notre avec…

      http://russeurope.hypotheses.org/1320

      Zone euro : l’embellie imaginaire par jacques Sapir

      http://russeurope.hypotheses.org/1320

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  • LA ROQUE // 01.12.2014 à 09h25

    Ce qui a fait dire au Ministre de l’Économie allemand Wolfgang Schaüble que “au sein de la zone euro, il n’y a pas d’excédent allemand”
    Félicitations à Mr Fourtrier pour cette mise au point qui montre à quel point on enfume non seulement
    l’opinion publique mais également les journalistes qui répètent les communiqués des dirigeants politiques sans recouper les informations ce qui est intolérable.
    Cela me fait penser au taux de croissance trimestrielle en rythme annualisé utilisé pour la croissance qui ne signifie pas grand chose mais que l on annonce en fanfare surtout lorsqu il s agit de la croissance Américaine tout cela pour faire croire que l ‘éco est repartie sur les chapeaux de roues aux US.

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    • PIPO // 01.12.2014 à 10h24

      « enfumage » ou escroquerie

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Escroquerie_en_droit_p%C3%A9nal_fran%C3%A7ais

      « En France, une escroquerie est une fausse présentation (tromperie) d’une offre, d’une personne ou d’un organisme, souvent appuyée par des techniques de persuasion, et destinée à soutirer des avantages indus, notamment pécuniaires. »

      http://www.droit24.fr/a/la-sanction-du-faux-et-de-l-usage-de-faux

      « Etablir un faux consiste à modifier de manière frauduleuse un document écrit ou tout autre moyen d’expression en altérant la vérité, dans le but de fournir la preuve d’un droit ou d’un fait qui entrainera des conséquences juridiques. C’est le cas notamment lorsqu’une personne fait une fausse déclaration à un organisme d’assurance en vue d’obtenir des prestations de cet organisme ou falsifie une attestation afin d’augmenter ses droits. Le faux et l’usage d’un faux est puni de trois ans de prison et 45 000 euros. Dans le cas où il s’agirait d’un document délivré par l’administration publique et que le faux consisterait à faire constater un droit, une qualité ou accorder une autorisation, la peine est élevée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende (le faux et l’usage de faux). La peine est aggravée et portée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende si la personne établissant le faux est une autorité publique ou chargée d’une mission de service public et agit dans l’exercice de ses fonction (le maximum peut aller pour les autorités, jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle et 225 000 euros d’amende dans les cas les plus graves) »

        +5

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    • Deres // 01.12.2014 à 11h17

      Critiquer l’enfumage des hommes politiques allemands me semble un peu abusif quand on voit le niveau stratosphérique de double langage pratiqué en permanence par les nôtres …

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  • tinos // 01.12.2014 à 10h29

    Faut dire qu’il ont été bien aidés au départ, ce qui rend leur demande d’austérité pour les autres parfaitement scandaleuse !
    http://cadtm.org/L-annulation-de-la-dette-allemande

    La non réaction de nos politiques face à ce déséquilibre est inadmissible.

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  • Deres // 01.12.2014 à 11h15

    Bravo pour le retour des chiffres qui ont fait le succès de ce blog !
    Dommage qu’il n’y ait pas de courbes d’évolution …

    A noter que « véhicule » couvre aussi l’aéronautique sachant que 50% d’Airbus est allemand.

    Je constate également que l’Allemagne importe des produits agricoles mais exporte de l’alimentation humaine. Même dans le domaine agricole, ils importent donc des matières premières et exportent des matières travaillés.

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  • Podj // 01.12.2014 à 11h20

    Dans le domaine alimentaire ça m’intéresserait d’en savoir plus sur le détails produits importés et exportés, en effet il me semble à priori que les exportations sont plus dans le low cost tirant vers le bas les prix des petits producteurs alors que l’importation concerne plus des produits à plus fortes valeurs ajoutées ce qui fait que la différence est relativement faible mais à un fort impact dans les pays européens.

      +2

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  • Cassandre // 01.12.2014 à 11h49

    Le problème c’est que nos élus sont choisis pour ne rien y comprendre et ensuite déléguer à des « exfiltrés » de la Haute Finance atlantiste mondialisante. Dès lors, comment pourraient-ils mettre en place des systèmes judicieux de compensation par exemple ? Si je m’essayais à rompre un contrat majeur pour la France et son industrie navale et que ceci puisse faire perdre un contrat vital pour son industrie aéronautique militaire et que dès lors c’est toute son indépendance militaire et son industrie de la défense que je saboterai , tout cela en étant ouvertement l’obligé d’une nation étrangère, et que cela entraînerait le déficit du pays et sa confiance vers des fonds abyssaux, ne devrai-je pas m’attendre à être condamné pour haute trahison ? (Si c’était moi. .. bien sûr. ..)

      +11

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  • Chris // 01.12.2014 à 12h12

    Merci Olivier pour cette démystification politico-économique.

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  • Casquette // 01.12.2014 à 12h55

    Ou sont les NT dans le tableau dévoué au solde du commerce exterieur ?
    L’Allemagne est la 4ième économie mondiale sans avoir de Google ou d’ Apple ?
    Tout ce que la France a abandonné ou est en passe de le faire (métaux ,matériel éléctrique , automobile) fait le succès du voisin germain !Y a un truc qui cloche…
    Vite dépechons nous de geler les salaires pendant 3 ans pour retrouver notre compétitivité face à elle , et si les français ne peuvent plus acheter de produits allemands , tant pis les allemands acheterons les nôtres avec…avec…des eurobonds ?des saucices ?des promesses ?

      +2

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  • theuric // 01.12.2014 à 14h02

    En observant cet article à l’aune de ma certitude d’un effondrement prochain de l’économie mondiale et, surtout, des deux pays anglo-saxon que sont la Grande-Bretagne et les États-Unis-d’Amérique, il est visible que l’Allemagne se retrouve déjà et sera encore plus grandement fragilisé d’avoir ces deux pays en tant que clients principaux, avec la France.
    Les pressions que nos élus subissent à longueur de temps sont là encore compréhensives: la Germanie ne pourrait pas supporter économiquement une indépendance monétaire et dès lors politique de notre nation, sa survie ne peut se faire qu’au prix de notre entière subordination.
    Conclusion: quand nous connaissons la faiblesse bancaire d’outre Rhin, les déséquilibres commerciaux d’avec trois de ses principaux clients, France, G.B. et U.S.A., ne peuvent que mener cette nation à la catastrophe lorsque le système international monétaire, boursier et marchand s’effondrera.

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  • Monika H // 01.12.2014 à 14h35

    J »aimerais bien avoir plus de précisions sur la façon dont les « importations » allemandes issues de pays soumis au contrôle politique de l’Allemagne sont présentées dans ces statistiques – quand une multinationales allemandes produit depuis 1991 des composants entiers en Pologne, en République Tchèques, Slovaquie, voire des produits entiers (la fameuse ville de Kosice en Slovaquie, le royaume du montage des voitures allemandes!) est ce que ces produits sont considérés comme « importés » de la zone UE ou est ce que c’est un simple échange entre filiales d’une même holding?
    Pareil pour la main d’oeuvre de l’Est, véritable angle mort des analyses, car la fameuse « mobilité » européenne fait qu’on ne fait plus de statistiques.

    Les rares associations et syndicats s’occupant de l’émigration « Bolkestein » c’est à dire des travailleurs détachés employés par des agences à l’Est mais travaillant à l’ouest au tarifs et conditions de l’Est, chiffrent cette émigration à 3 à 4 millions par ans rien qu’en Allemagne. J’ai travaillé avec l’Association Européenne des Travailleurs Migrants qui a été crée par le syndicat IG Bau allemand pour justement prévenir les abus dans le domaine du détachement. Et les abus sont la règle parce que les deux directives combinées ont été faite pour abaisser les salaires dans l’ensemble de l’Europe. ( la directive de détachement plus ancienne et la directive « Bolkestein » de 2005 c’est à dire liberté de toute entreprise de vendre ses services partout en Europe sans contrôle y compris quand c’est de la vente de main d’oeuvre). Ces deux organisations ont collaboré avec des chercheurs spécialistes de l »immigration intra-européenne et sont parvenus à ces conclusions.

    Du reste il suffit d »aller dans le moindre village de Slovaquie, Pologne, Roumanie, Hongrie etc. pour se rendre compte que des régions entières en Europe ne vivent que de ce type de travail en Allemagne. Hommes et femmes dans tous types d’industrie et dans l’agriculture intensive. C’est devenu un mode de vie de millions d’Européens de l’Est. Un mode de survie pltuôt puisque la majorité des personnes préférerait ne pas travailler à 1500 km de leur maison!

    Est ce que quelqu’un prend en compte ces réalités quand on parle de l’économie de l’Allemagne et si oui, comment?

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    • Charles Michael // 01.12.2014 à 15h28

      Très juste et il faut rajouter les usines sous-traitantes dans ces pays envoyant les pièces détachées pour montage en Allemagne.
      La compétitivité de l’Allemagne une fois l’Ukraine absorbée avec ses salaires entre 80 et 200 € mois (avant la crise) devrait pouvoir s’étendre jusqu’aux productions chinoises.

      J’adore l’UE et ça tombe bien du moment que j’ai mon bol de riz quotidien.

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    • Wilmotte Karim // 01.12.2014 à 19h11

      On sait qu’effectivement, une part importante de la création de richesse est « importée » en Allemagne.
      C’est une des raisons des problèmes structurels de la zone euro.

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    • K // 01.12.2014 à 21h01

      Le montant des importations représentent le total de la valeur ajoutée consommée en Allemagne et créée hors du territoire allemand, la nationalité de l’entreprise, de ses actionnaires et des travailleurs n’entre pas en ligne de compte.

      On peut imaginer au moins 4 sources d’erreurs dans ce décompte :
      – Les marchandises en transit (comme dit dans l’article) qu’il ne faut pas compter (par exemple celles arrivant à Roterdam et destinées au marché allemand).
      – Les importations intra-groupe payées selon un prix de transfert qui ne représente pas la valeur réelle des marchandises.
      – Les importations illégales non déclarées (drogue, contrebande…)
      – Les importations cachées et donc non comptabilisées (par exemple pour profiter d’un taux de TVA plus faible chez un voisin) : tabac, essence…

      La marge d’erreur est large !

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    • vladimirK // 01.12.2014 à 22h24

      Point très intéressant, car il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne, du coup les allemands importent massivement de la main d’oeuvre roumaine ou bulgare payée 3 euros de l’heure, ils peuvent donc vendre du légendaire « made in Germany » qui est un facteur certain d’achat, tout en produisant à des coûts incroyablement bas.

      Ce que je n’explique en revanche pas, c’est le taux de chômage relativement bas en Allemagne, dans ces conditions.

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      • Incognitototo // 01.12.2014 à 22h42

        Démographie en chute libre et sous-emploi des femmes expliquent déjà beaucoup de choses.

        Et pour le chômage, ça dépend des régions… Les länder de l’ex-RDA restent pour la plupart sinistrés…

        Pour le reste, ça tient essentiellement au fait que pendant qu’en France (dès les années 70) on autorisait le dépeçage de nos industries sans lever le petit doigt (merci VGE/Barre)… les Allemands au contraire ont fait le dos rond, et mener à marche forcée la modernisation de leur appareil productif et la recherche de nouveaux marchés…

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      • red2 // 02.12.2014 à 00h49

        la différence entre le nombre de jeunes rentrant sur le marché du travail et le nombre de retraité en partant en France et en Allemagne est très différent du fait de la démographie catastrophique de l’Allemagne…

        « Deux raisons principales à cela. La première est le dynamisme de la population active française. Chaque année, 800 000 jeunes arrivent sur le marché du travail, pour 650 000 départs à la retraites. En comparaison, l’Allemagne compte 800 000 jeunes en plus mais 850 000 départs à la retraite. L’Allemagne peut donc se permettre de détruire 50 000 emplois pour stabiliser le taux de chômage, quand la France, elle, doit en créer 150 000.  »

        http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/pourquoi-le-chomage-n-a-pas-fini-de-grimper-en-france_1429009.html

        Quand on comprendra que dans ses conditions, on ne peut pas avoir la même monnaie que l’Allemagne, on aura déjà fait un grand pas vers le sauvetage de notre économie…

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        • Incognitototo // 02.12.2014 à 01h00

          Oui pour l’explication, mais je ne vois pas le rapport avec le fait que nous avons la même monnaie, mais pas grave…

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  • Christophe Vieren // 01.12.2014 à 16h09

    Excellent article mais une petite critique sur la forme : ce serait bien que – de manière générale – un petit résumés de quelques lignes annonce la conclusion. Ici, c’eut été bien dont décrire quelque chose du genre : « comme on va le voir, en réalité l’excédent commercial allemand sur la zone euro s’établirait en 2013, non pas à 700 millions d’euros mais à 58,6 milliards d’euros« .
    Pourquoi ? Parce que dans les résultats de recherche souvent les premières lignes sont affichées. Et c’est bien de savoir avant d’y aller ce que l’on va tirer d’enseignement de tel ou tel résultat de recherche.

    Là il faut lire jusqu’au bout pour conclure. Ce que feront peu de gens parmi ceux qui ont confiance en la démonstration parce que connaissant bien le sérieux de l’auteur. De même pour citer les extraits de l’article, c’est plus pratique. Voila l’humble avis d’un internaute (qui ne se l’applique pas toujours non plus aux articles de son blog).

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  • Incognitototo // 01.12.2014 à 16h38

    Fort instructif et intéressant…

    Est-ce que quelqu’un a trouvé les données sur le commerce extérieur, des différents pays de la ZE et de l’UE… Toujours introuvables pour moi (y inclus sur Eurostat)… 🙁

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  • Gaby // 01.12.2014 à 16h55

    L’Allemagne est remarquable n’est-ce pas ? En tout cas pour la balance commerciale c’est tout bon. Pourquoi chez nous c’est pas pareil ? Pourquoi tout fou le camp ?

    J’ai entendu une explication que je trouvai assez pertinente : le problème c’est l’euro (classique et l’Allemagne n’est pas avantagée a priori). Alors comment l’Allemagne s’accommode-t-elle de l’euro fort ? Elle vend très majoritairement des trucs peu influencés par leur prix car sur des marchés faiblement concurrentiels (voitures haut de gamme et machines outil surtout). Du coup là c’est tout bénef d’avoir l’euro fort : on achète facilement ce dont on a besoin (combustibles en tous genres) et on se gave en continuant des ventes honorables malgré sa monnaie élevée.
    Mais bon malgré ça la croissance est pas là et ça consomme pas des masses en Allemagne donc on a pas la recette magique de l’autre côté du Rhin non plus.

    Eh puis on est pas aidés nous aussi… On vendait des bagnoles par milliers en Iran et puis d’un seul coup on nous a dit qu’il fallait arrêter. On vend des gros bateaux en Russie et là encore on nous demande d’arrêter. Heureusement qu’on est amis avec les Emirats parce que sinon on vendait plus d’avions non plus…

    Et malgré ça il se dit que l’Allemagne n’est pas satisfaite de l’euro non plus… Qui en est heureux au fait ?

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  • Spipou // 01.12.2014 à 17h31

    Ce qui m’étonne, c’est l’excédent en aliments humains. Je ne savais pas que l’Allemagne avait une industrie agro-alimentaire florissante ! Je pensais que c’était plutôt le domaine de la France et des pays du sud européen.

    Mais est-ce que ce sont seulement les produits finis (avec importation de produits agricoles « matière première »), ou est-ce que ça correspond à la production agricole ?

    Je vois qu’il y a un déficit de -18 en produits agricoles.

    Est-ce qu’il existe des chiffres plus fins sur la part production agricole/produits alimentaires finis ? En gros, est-ce que l’Allemagne est auto-suffisante du point de vue alimentaire ? On l’oublie souvent, mais ce sont les pays qui sont parvenus à l’autosuffisance alimentaire qui ont enclenché la révolution industrielle et qui sont actuellement dans le « club » des pays riches. Le Japon est une notable exception, encore que je ne sais pas ce qu’il en est actuellement avec ses élevages industriels de bétail…

    Toujours est-il que même si ça ne l’est plus, ça a longtemps été un gros problème pour le Japon, et qu’il subventionne massivement son agriculture, au prix d’importations massives de produits pétroliers. L’agriculture japonaise est l’une des plus gourmandes en énergie de la planète.

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  • mimiaime // 01.12.2014 à 18h07

    Les stats qui permettent de comparer l’industrie automobile allemande à l’industrie française sont disponibles et le constat est implacable:
    http://www.acea.be/uploads/publications/POCKET_GUIDE_2014-1.pdf
    2013: la France a produit 1,74 millions de véhicules, l’Allemagne 5,72 millions
    2013: la France a immatriculé 2,2 millions de véhicules, l’Allemagne 3,26 millions
    Ce qui a pu être notre force est devenu une faiblesse

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  • bleu ciel // 01.12.2014 à 18h23

    Où le détail de la nature des échanges entre la France et l’Allemagne (et plus généralement les autres pays européens) est-il accessible ?

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  • adrien // 01.12.2014 à 22h20

    Il y a juste un an, la troïka reprochait à l’Allemagne son excédent commercial : supérieur à 6 % depuis 2007, il était tenu pour responsable d’un déséquilibre macroéconomique . Elle lui demandait donc de soutenir la demande intérieure pour relancer la croissance .
    Mais fait on la leçon à l’Allemagne, qui de plus, ne veut pas payer pour les autres ?
    Guerre économique, sous-traitance dans les pays de l’Est : l’excédent de l’un fait le déficit des autres.

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  • blondasse // 01.12.2014 à 22h40

    Ces chiffres apportent un éclairage intéressant aux contre-sanctions russes contre les produits alimentaires de l’UE.
    En effet si la Russie avait vraiment souhaité toucher la locomotive ou la sangsue Européenne (selon la perspective choisie, désolé j’ai pas résisté) elle aurait directement bloqué les importations de voitures allemandes (et dans les deux secondes les troupes de l’OTAN étaient à ses portes). Mais en choisissant les produits alimentaires elle force tous les membres à se mettre autour de la table pour dialoguer (un peu comme Tullius Detritus mais en plus fin).Très intéressante comme analyse, merci pour le partage.
    Cependant ça reste très inquiétant pour l’Allemagne, car son manque de diversification pourrait bien la conduire à sa perte si le secteur auto ou machine venait à être durement touché.

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  • Emmanuel Florac // 01.12.2014 à 22h49

    Krugman parle également du rôle néfaste de l’Allemagne sur l’économie de la zone Euro et le « dumping » commercial qu’elle pratique:
    http://krugman.blogs.nytimes.com/2014/11/30/the-european-outlier/

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  • lcibo // 02.12.2014 à 09h41

    A lire les commentaires, j’en conclu qu’il est urgent de sortir de la zone euro, sortir de l’Europe, et sortir de la France.Vive la Savoie Libre !

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