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2.juin.20182.6.2018 // Les Crises

Contre-feux républicains, par Emmanuel Maurel

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Source : Emmanuel Maurel, 28-05-2018

“Le 28 juillet 1830 : la Liberte guidant le peuple” : Gavroche a droite de la femme symbolisant la liberte. Peinture de Eugene Delacroix (1798-1863) ©Luisa Ricciarini/Leemage

En France, les Républicains ne sont pas à la fête. Certes, personne ne remet en cause la République comme régime politique. Mais les principes qui la fondent sont en revanche malmenés, voire contestés, aussi bien par le pouvoir en place que par une partie croissante du monde politique.

Oui, le « modèle républicain», fait l’objet d’attaques insidieuses ou frontales. Et l’exemple vient d’en haut. En libéral assumé, Emmanuel Macron s’en prend logiquement aux protections (droit du travail, assurance chômage) et au patrimoine collectif (privatisations, réforme de la SNCF), au risque de fissurer la cohésion sociale. Mais sa volonté transformatrice ne se limite pas à la sphère économique et sociale. A l’instar de Thatcher, le président pense que la société n’existe pas. Seuls valent les individus, qu’il convient d’armer pour la compétition et la concurrence. D’où une défiance pour les corps intermédiaires (syndicats, élus locaux, parlementaires, associations) qui, traditionnellement, contribuent à organiser l’action collective. D’où aussi une tentation, celle de renvoyer les individus ainsi plongés dans le grand bain libéral à une ultime bouée, la communauté supposée première, c’est à dire ethnico-religieuse.
Deux petits faits récents illustrent cette tentation.
On se souvient peut être du discours du chef de l’Etat au couvent des Bernardins. Ce jour là, plus chanoine de Latran que Président de la République laïque, Emmanuel Macron se faisait fort de réparer le lien « abîmé » entre l’Eglise et l’Etat, et encourageait les catholiques à s’engager dans la vie publique en tant que tels. En contradiction flagrante avec le principe de séparation dont il est pourtant censé être le garant, le président présente comme une blessure ce que l’immense majorité des Français considèrent pourtant comme une libération : la neutralité de l’Etat, la liberté absolue de conscience, la protection des incroyants comme des croyants, le droit au blasphème, etc.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron malmène ainsi un élément fondateur du pacte républicain. Déjà, lors de ses vœux aux autorités religieuses, le président avait, devant les représentants les cultes qui n’en demandaient pas tant, fustigé une « radicalisation de la laïcité », menace qui semble avoir échappé à la plupart de nos concitoyens, contrairement à la radicalisation religieuse (notamment celle de l’Islam politique) qui elle, est bien réelle.
Ce faisant, le président semble encourager le regain de religiosité qu’on observe dans la plupart des sociétés. Comme si, dans le monde épuisant et déprimant du tout-concurrence dont il accompagne l’avènement, la foi seule apparaissait comme le dernier réconfort.
Le 22 mai dernier, Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire dans son raisonnement libéral-communautariste. Lors de la présentation du mort-né plan Borloo, le chef de l’Etat a contesté en bloc la logique de la “politique de la ville”, pointant du doigt ses incontestables échecs (l’aggravation des phénomènes de ghettoïsation urbaine) et aveugle à tous ses mérites (lutte pour le maintien du lien social, efforts accrus en faveur de l’éducation, du sport, de la diffusion de la culture, rénovation du bâti). Au détour d’une phrase, entre deux réflexions blessantes envers les élus locaux, le président croit bon de plaisanter sur l’auteur et le récipiendaire du rapport : « ce n’est pas deux mâles blancs qui vont donner des leçons sur la banlieue ».

Cette allusion aux “mâles blancs” se veut disruptive et moderne. Elle constitue en réalité une inquiétante derive sémantique et idéologique, puisqu’elle officialise une racialisation qui ne dit pas son nom. À la fois condescendante et régressive, l’expression laisse à penser qu’il n’y a pas de “blanc” en banlieue (ce qui témoigne d’une navrante méconnaissance que ne saurait excuser le recours à la caricature à des fins pédagogiques). Si les « blancs » ne sont pas légitimes pour parler des quartiers populaires, c’est que ceux-ci sont, dans son esprit, réservés aux “noirs” et aux “arabes”. La couleur de peau qualifie ou disqualifie. Ici, Macron se rend coupable d’une double assignation à résidence, territoriale et symbolique.

Religions et communautés (réelles ou fantasmées) sont donc convoquées à la rescousse de l’individu libéral, solitaire et atomisé. Dans cette démocratie identitaire, le particulier éclipse l’universel, et la citoyenneté censée élaborer un projet collectif se retrouve prisonnière des différentialismes.
Face à cette régression, on attendrait de la gauche qu’elle réagisse avec force et vigueur. Mais elle est elle-même traversée, sur ce sujet, par de puissantes contradictions.
Par une curieuse ruse de la raison, la stigmatisation macroniste du “mâle blanc” rejoint celle d’une partie du camp « progressiste » qui a fait de ce stéréotype de genre et de couleur une des figures du mal (« petit blanc » devenant, au fil du temps, une sorte d’insulte définitive).
Ce cheminement a vu des intellectuels et des militants abandonner la lutte des classes au profit de la survalorisation de la “diversité” et de l’exaltation du multiculturalisme. Le grand sociologue américain Christopher Lash a minutieusement décrit cette évolution au sein du Parti Démocrate dans les années 70 et 80.
Mais la France n’a pas été épargnée par cette recherche d’un « peuple de substitution » dont parle Michéa. Au départ, il y a la critique, légitime, de « l’universalisme abstrait » qui, au nom de principes sublimes, méconnaît la réalité des rapports de force dans la société française. Ainsi, la République de la fin du 19ème siècle s’accommode fort bien de la colonisation, voire l’exalte. Cent ans plus tard, elle ferme les yeux sur les discriminations dont sont victimes les descendants des colonisés, et justifie la relégation de certaines populations sous prétexte de refuser la différence des droits. Pour les contempteurs de l’universalisme abstrait, la “promesse républicaine” n’est qu’une figure de style pour occulter l’éternelle domination des mêmes. Cette critique rejoint en partie celle des marxistes qui fustigent « l’égalité formelle », celle de la démocratie bourgeoise. Mais elle l’enrichit de concepts nouveaux, puisque l’exploitation n’est pas seulement classiste, mais aussi ethnico-culturelle.
Reste que l’effet déceptif lié à cette promesse républicaine non tenue ne se traduit pas forcément par une remise en cause des fondements de la république. Au contraire. Les grands mouvements antiracistes des années 80 par exemple, se revendiquaient précisément de l’universalisme. Et c’est en son nom qu’ils exigeaient des progrès concrets dans l’égalité des droits.
Le tournant idéologique a lieu plus tard, il y a une vingtaine d’années. Certains militants de gauche, plutôt que de tenter d’homogénéiser des aspirations apparemment divergentes (travailleurs français et d’origine immigrée, ouvriers de la France périphérique et précaires banlieusards, etc.) ont préféré épouser des revendications religieuses et/ou identitaires prêtées à celles et ceux qui, à l’évidence, étaient le plus touchés par les injustices.
Le résultat est catastrophique : le petit jeu de la concurrence des dominations aboutit à une logique de scissiparité sans fin du corps social qui rend impossible l’élaboration de mots d’ordre unifiants. Au point de légitimer des pratiques de « non mixité » (c’est l’exemple des réunions « réservées aux racisés ») qui minent l’idée magnifique et moderne de Fraternité.
Ainsi, croyant agir au nom de la justice, les différentialistes de gauche se comportent en réalité comme de véritables idiots utiles du communautarisme libéral. Le soutien apparemment paradoxal de certaines organisations ouvertement féministes et laïques (dernièrement, et à notre grande surprise, l’UNEF) à des traditions et à des symboles qui fleurent bon la bigoterie et le patriarcat (par exemple le port du hidjab) témoigne de cette dérive navrante.
A l’autre bout de l’échiquier politique, une partie de la droite s’égare elle aussi. Sans faire sienne l’aversion séculaire de l’extrême droite pour “La Gueuse”, elle n’hésite pas à recourir à la rhétorique du « pays réel ». Sens Commun ressuscite la « France fille aînée de l’Eglise » et la campagne d’un François Fillon (poursuivie par Laurent Wauquiez) jouait parfois la carte d’une identité nationale moins républicaine que religieuse et ethnique.
Face à toutes ces attaques, il est donc temps d’allumer, partout, des contre-feux. En reprenant à notre compte une conception militante de la République : à la fois une forme de gouvernement et un contenu philosophique qui en est indissociable, résultat de deux siècles de lutte.
Le magnifique préambule de la Constitution de 1946 en dessine les contours : l’adhésion au pacte républicain implique de reconnaître qu’en sus du respect des libertés fondamentales, le citoyen se voit doté de droits sociaux, protégé de la tutelle de tous les clergés, émancipé par l’école.
La nation se confond avec la “République une et indivisible” : on peut considérer qu’il s’agit là, en partie, d’une fiction. Mais, comme souvent quand il s’agit des cultures politiques et des identités nationales, c’est une fiction nécessaire qui convient à un peuple épris d’égalité jusqu’à l’obsession. Et qui, quoi qu’on en dise, a permis, pendant des générations, l’assimilation des importantes vagues d’immigration successive. Le « creuset français », servi par les puissants outils d’intégration qu’ont été l’école et service militaire, renforcé par le droit du sol hérité de la tradition révolutionnaire, n’est pas un mythe. Et contrairement à ce que prétendent les déclinistes et autres identitaires de droite comme de gauche, il fonctionne toujours!
La République Française privilégie systématiquement le commun au particulier. Elle est un projet politique, conscient et performatif, de résistance à l’empiètement permanent de la sphère privée sur la sphère publique. Évidemment, cela ne se passe pas sans heurt. La séparation des Eglises et de l’Etat, la relégation -partielle- de la religion dans la sphère privée, s’était opérée dans la violence. De même, le combat contre tous les particularismes n’a pas été exempt de brutalité. Les choses ont certes évolué : prise en compte de ce que Jaurès appelait les “petites patries”, décentralisation, etc. Mais, pour ne prendre qu’un exemple, il n’y a qu’en France que le débat autour des “langues régionales” soulève encore autant de passion. Aujourd’hui encore, le refus des “statistiques ethniques” ou la réfutation d’un « droit à la différence » (auquel les républicains opposent avec constance le “droit à l’indifférence “) surprend bien des observateurs étrangers. Tant mieux!
Assumer notre singularité historique, défendre et promouvoir une conception exigeante du “vouloir vivre ensemble”, c’est une des tâches politiques du moment.
Être pleinement républicain, mais aussi agir en républicain : il nous appartient d’imaginer les réponses qui permettront de donner une matérialité à cette promesse d’égalité, jamais achevée. Mixité sociale à l’école, aménagement du territoire, vraie politique d’intégration, extension du domaine des Biens Communs et des services publics, lutte contre le chômage de masse, nouvelles protections sociales : les chantiers pour de futures conquêtes sont innombrables. Il n’y a pas de temps à perdre.
Source : Emmanuel Maurel, 28-05-2018

 

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Aladin0248 // 02.06.2018 à 08h39

Pour ne pas se noyer dans la complexité, il faut partir du certain : Macron est le pion de l’UE, des banques et de l’OTAN. Le détricotage des institutions républicaines est donc dans son programme. S’il flatte à un moment une communauté religieuse, c’est un geste purement tactique : personne n’est plus loin que lui de toute religion. Il dit donc beaucoup de choses et son contraire, mais ceci ne doit jamais faire illusion. Il travaille pour l’édification -ou plutôt le renforcement- d’une dictature européenne de la finance vassale des USA. L’invasion migratoire est un outil nécessaire pour mener à bien le processus. Tout le reste n’est que fioriture.

34 réactions et commentaires

  • Fritz // 02.06.2018 à 05h37

    La République une et indivisible, universaliste et intégratrice, une « fiction nécessaire » – certes, mais jusqu’où cette fiction peut-elle tenir ? Je me méfie des Grands Mots et des Majuscules. Et puis, c’est au nom de la république que beaucoup ont élu M. Macron au deuxième tour de la présidentielle. Ah ! Que la république était belle sous l’Empire…

    En passant, c’est dans un État formellement monarchique : l’Espagne du roi Philippe VI, qu’un chef de gouvernement vient d’être renversé par le parlement, chose courante sous nos IIIe et IVe Républiques, mais quasiment impossible sous la Ve République.

    Dans ces conditions, je me demande si l’invocation de la République peut mobiliser efficacement. Quant aux Trois Glorieuses célébrées par le tableau d’Eugène Delacroix (1830), elles ont abouti à mettre une poire sur un trône.

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    • david // 02.06.2018 à 09h08

      C’est très juste, ce que vous dites, au final qu’est ce donc que la république (comparé aux monarchies parlementaires anglaises, espagnoles ou hollandaises) ?
      La nature profonde de la République est à rechercher dans celle de la révolution de 1789. LA république est une fiction plébiscitée à l’origine par les anti-cléricaux athées et protestants. C’est la fin des guerres de religion par KO mais chut la religion n’existe plus, on est tous des frères républicains (mais on vous explique qu’on a fait sauter les têtes des statuts des églises…)
      Bref, la république française est proche du régime américain wasp, le communautarisme ethnico confessionnel est une arme de domination, ne chercher pas plus loin le refus de toute discussion sur l’immigration et la promotion forcée de la diversité. Le marché est son seul horizon tant qu’il assure des revenus conséquents aux chefs (ou oligarques…) et que les petits (blancs, noirs, jaunes) restent dans leur illusion méritocratique bidon (cf Lasch).
      La révolution s’est étendue à l’echelle de l’Europe, elle y assure la domination de l’Europe du Nord sur l’Europe du Sud et de l’Est, Bruxelles est sa capitale. Faite le parallèle avec les religions et vous comprendrez tout… surtout l’abandon progressif du sentiment religieux.
      Quant à Macron qui va visiter les catholiques après s’être pavané devant la pyramide du Louvre et au diner du crif, c’est juste du foutage de gueule et du mensonge enrobé de chocolat…républicain

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      • Fritz // 02.06.2018 à 09h35

        Oui, je comprends tout, grâce à vous… l’Union européenne, triomphe de la révolution de 1789, elle-même fille des Protestants ? Alors, expliquez-moi pourquoi cette Europe supranationale (comme l’église romaine) a choisi pour étendard un drapeau catholique et marial.
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Arsène_Heitz
        Et pourquoi son siège est à Bruxelles, haut lieu de la reconquête espagnole des Pays-Bas.

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        • david // 02.06.2018 à 16h22

          Que vous êtes naïf, arrêter de croire ce que dit la télé, apprenez par vous même et aiguisez votre esprit critique. Croiser les sources bon sang.
          Cette histoire de drapeau marial est une foutaise facile à démonter.
          L’étoile à 5 branches a une signification qui est toute sauf mariale et chrétienne, le drapeau américain, le drapeau de l’URSS, celui de la Chine, le drapeau du Maroc, de la Turquie etc… que du catholique comme vous le savez !
          Ce symbole c’est celui de l’homme dieu ou si vous voulez aller plus loin celui que René Guenon nomme l’étoile flamboyante.
          Enfin, je nombre 12 peut être lié à plusieurs choses : L’Europe des douze des débuts…. ou les 12 mois de l’année ou les signes du zodiaque, ou les 12 apôtres… ou les douze tribus d’Israel !
          Bref, la notice n’étant pas donnée, on en restera aux interprétations. J’ai bien ma petite idée mais je la garde pour moi.

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          • Fritz // 02.06.2018 à 19h31

            Cher monsieur, votre réponse me met de bonne humeur. Sachez que je n’ai pas, je n’ai jamais eu la télé. L’aurais-je eu, que je doute fort que TF1, France 2 et tutti quanti aient attiré mon attention sur les origines du drapeau européen.

            Et puisque vous aimez croiser les sources, je vous laisse celles qui sont citées par l’article de Wikipédia consacré à M. Heitz. Elles éclairent les motivations fort catholiques de cet homme respectable.

            Quant à l’Europe des douze à ses débuts, permettez-moi de vous rappeler que la CEE a compté six (1957), puis neuf (1973), puis dix États (1981), le nombre de douze n’ayant été atteint qu’en 1986, et ce jusqu’en 1995.

            Enfin, je vous laisse divaguer sur la signification occulte de l’étoile à cinq branches. En effet, vous faites bien de garder votre petite idée pour vous.

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    • RGT // 02.06.2018 à 09h23

      La « république »…

      Une république n’est rien d’autre qu’une structure politique pyramidale destinée à asservir le peuple qu’elle dirige.

      En cela elle est très proche d’une monarchie ou d’un empire.

      La seule différence est le fait que le « roi » et les « aristocrates » changent périodiquement au gré des « élections ».
      Mais le résultat est bien le même : Une fois en place ils font bien ce qu’ils veulent afin de promouvoir leur intérêt personnel (en donnant de vrais gages à ceux qui détiennent réellement le pouvoir).

      Une république n’a JAMAIS été synonyme de démocratie.
      Cherchez bien, si vous trouvez un seul lien réel entre les deux je vous offre un coquetier en or massif.

      A partir du moment où les « aristocrates » sont élus mais qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne et qu’ils sont totalement indéboulonnables durant leur période de grâce ne vous attendez pas à ce qu’ils défendent les intérêts des couillons qui les ont élus, c’est normal.

      Un vrai représentant devrait consulter l’ensemble de la population qu’il est censé défendre et, à la suite d’un débat public dans lequel SEULS les membres de cette population auraient le droit de s’exprimer, il devrait exécuter strictement les consignes qui lui ont été données sous peine d’être immédiatement démis de ses fonctions et bien sûr la décision sur laquelle il devait se prononcer annulée.

      Ce serait le bordel, « l’anarchie »…
      OUI, mais seulement pour ceux qui manipulent cette « ripoux-blique » pour faire avancer leurs intérêts prédateurs.

      Avez-vous compris POURQUOI l’ensemble des « pays civilisés » sont régis par des républiques ou des « monarchies constitutionnelles » dont les gouvernants sont issus d’élections ?

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      • Ovni de Mars // 02.06.2018 à 12h05

        Ah bon parce que les états non républicains sont plus démocratiques ?

        Vous pensez que votre utopie de démocratie directe aurait plus de chance de réussir dans un état non républicain ? si oui, expliquez s’il vous plait, je serais curieux de connaître vos arguments.

        Pour moi, c’est justement la république donc non monarchique et non soumise aux intérêts particuliers de communautés ou à des religions, qui permettrait (en théorie pour l’instant) la démocratie directe avec des citoyens libres et égaux. Sinon, pour un débat public par exemple, il faudrait prendre les avis des représentants de chaque communauté qui chacun penserait à l’intérêt de sa communauté avant de penser au bien général

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  • robert pierron // 02.06.2018 à 05h40

    Pour ça il faut rassembler les Français qui sont contre l immigration à 70% et sur ce thème aussi.
    Georges Marchais ds un discours prononcé contre le patron Bouygues grand consommateur d immigrés « dociles et peu gourmands » a donné la marche à suivre. Il n est pas trop tard mais il y a péril en la demeure.

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    • RGT // 02.06.2018 à 09h37

      La première chose que devraient faire les français opposés à l’immigration devrait être d’exiger que « nos » ploutocrates qui pillent les pays d’origine rendent le produit du pillage à ces pays afin de leur permettre de se développer correctement, ou du moins de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

      Si les immigrés sont renvoyés « chez eux » mais qu’ils ne peuvent pas vivre décemment (ou du moins « moins mal » qu’en occident) ils reviendront immédiatement pour fuir la misère imposée par la spoliation de toutes leurs ressources.

      J’ai encore mis les pieds dans le plat.
      Ces propos sont « politiquement incorrects » : « Nos industriels de Droit Divin se contentent d’utiliser à bon escient des ressources que les résidents locaux ne veulent pas exploiter et leur apportent la Grandeur de la Civilisation en échange ».

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      • Renard // 02.06.2018 à 14h23

        Pourquoi ne vouloir corriger soit que les effets de l’immigration (extrême-droite) soit que les causes (extrême-gauche) ? (Les libéraux eux sont dans le statu quo : misère de l’Afrique + immigration)

        La politique qui me paraît approprier c’est de traiter à la fois la cause et les effets non ?

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  • Nade // 02.06.2018 à 06h06

    Au passage…

    Un narratif intéressant :

    le 19 mai, Macron pointe « les deux mâles blancs » qui se mêleraient de la banlieue…

    Dans ces eaux-là, le non-plan Borloo Banlieues…

    Dans la nuit du 25 au 26, une sale kalachnikov dans une méchante banlieue marseillaise… Tous des banlieusards pourris, hein ? Donc on peut les laisser tomber ?

    le 26 mai, un beau mâle noir escalade (cf : comme un singe !) la façade d’un bâtiment pour sauver bébé spiderman qui en tombant, du 6e étage, s’est rattrapé au vol, en passant, sans se casser les doigts, au 4e étage (perso je suis tombée du 2e et j’vous jure, ça va tellement vite que j’étais en haut/j’étais en bas. Pour la petite histoire, les tibias ont traversé les talons. Bon, d’accord, un môme, c’est plus mou). Bon, pas raciste, Le père Noël Macron lui donne la nationalité française et un job (à celui qu’est bon, hein. Les autres, z’ont qu’à pas laisser les bébés se promener seuls sur les balcons ; ceux là, on les envoie au poste)

    Je ne dis pas qu’ils ont osé, non. Ce qui me gêne, c’est que si j’étais une chargée de comm’ perverse, j’aurais fait exactement pile comme ça. (Ok, si je m’étais adressée à un public gooorgé d’Hanouna.)

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    • Fritz // 02.06.2018 à 08h49

      En tout cas, c’est la « belle histoire » racontée par des médias de m….. à une France écervelée.
      Si le beau mâle sauveteur avait été « blanc » ou « jaune », en auraient-ils parlé ?
      Tout ça pour conforter le blanc-bec de l’Élysée…

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  • Aladin0248 // 02.06.2018 à 08h39

    Pour ne pas se noyer dans la complexité, il faut partir du certain : Macron est le pion de l’UE, des banques et de l’OTAN. Le détricotage des institutions républicaines est donc dans son programme. S’il flatte à un moment une communauté religieuse, c’est un geste purement tactique : personne n’est plus loin que lui de toute religion. Il dit donc beaucoup de choses et son contraire, mais ceci ne doit jamais faire illusion. Il travaille pour l’édification -ou plutôt le renforcement- d’une dictature européenne de la finance vassale des USA. L’invasion migratoire est un outil nécessaire pour mener à bien le processus. Tout le reste n’est que fioriture.

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  • John V. Doe // 02.06.2018 à 08h58

    Un syndicat est une structure « non-mixte » en ce sens qu’elle exclut les patrons. C’est un droit indispensable et non-contesté, du moins en Europe. Malgré tous nos scrupules liés pour partie à notre statut favorisé de mâle blanc, je pense que, même pour un républicain intransigeant, il faut admettre d’autres structures et réunions non-mixtes des plus défavorisés et/ou opprimés. L’auto-proclamée « élite dirigeante » ne se prive pas, elle, de réunions entre eux dont les contenus sont plus moins si pas secret au moins discret. Ne parlons même pas des réunions d’actionnaires ou de conseil d’administration voire de cadres, notamment des RH, dont les exclusives sont quasi-totales et le secret omniprésent.

    Reste que ces réunions ne devraient pas être pas exclusives d’une vie en commun et d’une société unifiante. Ce que conteste le capital bien plus vigoureusement et victorieusement, pour l’instant, que quelques réunions populaires qui irrite tant l’auteur de l’article, membre de fait de cet « élite dirigeante ».

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    • RGT // 02.06.2018 à 09h45

      Il existe des syndicats de patrons, dont le plus connu est le MEDEF qui est convié à toutes les décisions gouvernementales et qui fonctionne dans l’opacité la plus totale vis à vis des salariés.

      Ploutocratie, quand tu nous tiens.

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  • gracques // 02.06.2018 à 09h22

    Vous êtes l’exemple même de ce que dénonce l’auteur !
    Vous ne voulez réunir (une prétendue Nation) que contre une minorité (vague immigrationiste inexistente) .
    Notre pays et notre société ne s’est construit que par l’universalisme , même très imparfait .
    Il nous faut aller vers Jaures pas vers Mauras !
    Au page Fritz , La République ne se confond pas avec la Veme .

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    • RGT // 02.06.2018 à 09h47

      Jaurès était favorable à la colonisation.

      Vous devriez changer de références car elles possèdent aussi des zones d’ombre.

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      • Renard // 02.06.2018 à 13h27

        Jaurès était pour la colonisation quand il était de centre-gauche au début de sa carrière et qu’il lisait les mauvais journaux mais après un voyage en Algérie et sa conversion au socialisme il est devenu le plus farouche opposant à la colonisation.

        Aussi, tout en défendant la dignité des travailleurs étrangers, Jaurès était opposé à l’immigration tout comme l’ensemble des socialistes à cette époque et jusqu’à Marchais. C’est d’ailleurs la grande ligne de rupture entre socialisme et gauchisme, ces seconds étant des défenseurs inconditionnelles de l’immigration.

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  •  » déplorable »21 // 02.06.2018 à 10h00

    V’la aut chose ! un socialiste canal officiel qui dit pas que des Con—. et , incroyable , il site Lasch et Michéa, on aura tout vu. Comme je ne pratique pas le paresseux  » D’ou qui parle , ni le « qui est-il  » je me contente modestement de lire son texte et de donner mon opinion : J’approuve !
    Alors , La Nation , de droite ou de gauche ? ( je résume ), les deux ?; J’en appelle à tous nos commentateurs brillants historiens ( je suis sérieux ) pour apporter des précisions car mes compétences historiques sont de plus en plus « floues « .
    Je soupçonne qu’entre la définition « maréchaliste » ( je parle de la jeune blonde ) ou « universaliste de marché « ( NPA ), il doit bien y avoir un concept + opérant, intelligent et donc subversif .
    Quant au « Communautarisme » il n’y a pas débat : libéral

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    • lvzor // 03.06.2018 à 19h07

      « V’la aut chose ! un socialiste canal officiel qui dit pas que des Con—. et , incroyable , il site Lasch et Michéa, on aura tout vu »

      Ca indique peut-être qu’aux yeux du PS on envisage que Mélenchon ne fasse plus l’affaire? Combien de « mon ennemi c’est la finance » faudra-t-il pour qu’on comprenne ce que sont le PS et ses faux-nez? Ces messieurs tiennent juste les propos dont ils veulent neutraliser les électeurs qui s’y reconnaissent. Si on en doute, il suffit de se remémorer combien de gouvernements de gauche ont fait une politique de gauche depuis le Front populaire… C’est vite fait!

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  • Ben // 02.06.2018 à 10h23

    S’il ne se produit pas, à un moment, un rejet viscéral de ce personnage qu’est Macron, pour cause d’incompatibilité profonde avec le logiciel républicain qui a forgé la France, alors notre pays n’existera plus que dans les livres d’histoire. On se diluera dans un espace anomique. On aura changé de monde, c’est un scénario tout à fait envisageable.

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  • Renard // 02.06.2018 à 13h33

    Merci M.Maurel vous avez résumez tout ce que je pensais, en y mettant les mots appropriés.

    Mais que faites vous au Parti Socialiste ? Vous êtes manifestement soit perdu soit un profiteur du système.

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  • Christian Gedeon // 02.06.2018 à 16h40

    O tempora ,o Maurel…qui place avéc tant de légèreté le développement des atteintes à l’esprit repubicain et le début du communautarisme à Macron an I…le Cran,le PIR et autres organisations racialistes du même acabit sont nés sous le « roi » Emmanuel? Le préambule de la constitution de 1946 ? Il a été jeté aux orties depuis longtemps,ce préambule. Depuis la naissance dans ce pays des organisations communautaristes…et ça date « officiellement » de  » touche pas à mon pote » et de la  » marche des beurs » . Je ne sais pas si le roi Emmanuel était né à l’´epoque. Quant aux sommes complètement folles englouties dans « les quartiers »,elles n’ont effectivement eu qu’un effet …sans effet. Et c’est le seul point sur lequel je suis d’accord avec M. Maurel…les quartiers ont besoin de Republique,de vraie republique…pas de distributeur d’argent et de « droits ».

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    • Renard // 03.06.2018 à 03h02

      Vous oubliez la plus puissante des organisations communautaristes : le Front National.

      Toutes ces organisations ne sont que les pantins du Capital qui nous joue son petit théâtre de distraction politique.

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      • Christian Gedeon // 03.06.2018 à 07h15

        Expliquez moi simplement en quoi le FN est communautariste. On dit muo reprocher bien des choses…mais pas d’être communautariste. Ou an lors,nous n’avons pas du tout la même définition du terme.

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        • Renard // 03.06.2018 à 14h55

          Vraiment vous ne voyez pas ? Par exemple : le chant de ralliement « On est chez nous » (sous-entendu les arabes et les noirs ne sont pas chez eux) ou encore les fêtes du cochon organisé par les maires FN dont le but est clairement d’organiser une fête sans arabe, c’est pas du communautarisme ça pour vous ?

          Dénoncer de façon sélective les communautarismes montre qu’on a une préférence pour l’un d’entre eux.

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          • christiangedeon // 04.06.2018 à 10h31

            On est chez nous…et la fête du cochon,donc. Et c’est tout? je ne suis pas un fanatique de ceux que Brassens appelait les imbéciles heureux qui sont nés quelquepart. Mais « on est chez nous  » est une évidence,quand les demandes communautaristes deviennent par trop pregnantes…et la liste serait longue. Piscines séparées,prières de rue, hallalisation revendiquée à cors et à cris,meetings « racialistes  » interdits aux souchiens et j’en passe. Quant au cochon,pauvre bête, il s’inscrit exactement dans la même veine. Il est une réaction et pas une action. Les souschiens buveurs de vin ne pas sont les bienvenus à un repas communautaire hallal ,n’est ce pas? Notez bien que ce genre de manifestations « on est chez nous  » et « fête du cochon  » restent totalement marginales… et c’est bien qu’il en soit ainsi. En même temps,ne soyez dans le déni angeliste devant l’islamisation culturelle ,et alimentaire de nombre de quartiers,où habitent encore des souchiens,souvent traités en intrus.

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  • Emmanuel // 02.06.2018 à 17h52

    Merci pour cet article qui met les points sur le i, la première partie surtout. Petite incise : la ghettoïsation des banlieues est vieille comme le monde, et découle en premier lieu d’un critère économique et social, celui des inégalités : pour simplifier, à combien vous payez votre loyer (ou vos traites). Croyez bien qu’un « arabes » ou un « noir », quelque soit sa religion, ira habiter à Neuilly s’il a beaucoup d’argent, voire s’il est rentier, et d’ailleurs c’est déjà le cas. Au passage, on parle beaucoup de ghetto de pauvres en oubliant les non pas moindre ghettos de riches. Donc ma thèse est qu’une premiere façon de lutter contre la ghettoïsation des banlieues, c’est de lutter contre les inégalités, et de ce côté là, c’est plutôt mal parti… Au fait, où pourrait-on se procurer le plan Borloo ?

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  • Bobby // 02.06.2018 à 18h14

    « personne ne remet en cause la République comme régime politique », c’est vous qui le dites !!! Il n’y a donc pas de royalistes en France ? Etienne Chouard n’existe pas ? Au moins ça m’aura évité de lire la suite…

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  • cording // 03.06.2018 à 10h44

    Le programme qu’énonce Emmanuel Maurel est incompatible avec « nos » engagements européens.

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  • Frédéric // 03.06.2018 à 15h29

    Accuser l’UNEF d’avoir comme dirigeante une nana en hidjab c’est l’accuser de restreindre la justesse de la lutte à ceux qui n’en portent pas, et restreindre le caractère universel de la lutte pour les droits de la jeunesse à l’instruction.

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  • Jean-Paul B. // 04.06.2018 à 15h06

    Bonjour,
    ce M. Maurel est-il bien l’un de ceux du PS qui nous avaient vendu Hollande Président « normal », Valls Premier Ministre et Macron Ministre très influent?
    Si tel est le cas son propos ne nous intéresse pas car « on a déjà donné »!

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  • dan // 04.06.2018 à 16h22

    Emmanuel Maurel est ce faux socialiste qui faisait partie du groupe de la fausse opposition au sein du parti de ces faux socialistes, dit PS, et qui a voté contre la motion de censure au moment de la loi El Khomri, afin d’assurer que celle-ci soit bien adoptée par le gouvernement Vals qu’il faisait donc semblant de critiquer, c’est bien ça ?

    En tout cas, quel blabla, il tente de se refaire une virginité politique sur ce blog, ou quoi ? Va falloir ramer Manu !

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  • THMOS // 04.06.2018 à 18h05

    Deux bons billets d’auteurs si proches quant au constat de l’époque ( avec Lordon ) mais deux « sectaires » qui rassurent le pouvoir en démontrant que si LePen + Mélenchon = 60 %, jamais ô grand jamais cette majorité ne sera représentée … On préfère l’ hara kiri de posture à la stratégie politique chez nos intellos … Donc 10 ans de Macron ne les feront pas réfléchir vraiment collectivement

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