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5.avril.20205.4.2020 // Les Crises

Coronavirus : « La sémantique guerrière de Macron ne parvient pas à dissimuler le manque de moyens »

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Source : Marianne, Louis Hausalter

Professeur associé à la Sorbonne, Arnaud Benedetti décrypte la communication d’Emmanuel Macron depuis le début de l’épidémie. Entretien.

Marianne : « Nous sommes en guerre », martèle Emmanuel Macron depuis la mi-mars. Que pensez-vous de cette rhétorique ?

Arnaud Benedetti : La difficulté, c’est que la rhétorique guerrière ne peut être opérante que si les actes sont conformes aux mots. Il y a un risque à utiliser un vocabulaire de mobilisation si cette mobilisation contre le coronavirus ne donne pas l’efficacité voulue. Or, pour l’instant, cette sémantique ne parvient pas à dissimuler la réalité, c’est-à-dire le manque de moyens. Il y a un hiatus assez criant entre ces déclarations et le manque de masques, de tests, sans compter la polémique sur la chloroquine. Tout cela vient considérablement perturber la parole du président de la République.

Le terme de guerre est-il adapté ?
La vraie question est la suivante : est-ce que cette rhétorique correspond vraiment à la situation que nous vivons ? Nous ne sommes pas à proprement parler en présence d’une guerre, mais d’une catastrophe sanitaire. Les gens sont confinés chez eux, ils ne sont pas dans les tranchées. Il n’y a pas d’ennemis ni d’occupants, mais une menace virale, qui nécessite la mobilisation urgente de moyens.
Les interventions présidentielles sont-elles de nature à établir un minimum de confiance entre le pouvoir et les Français ?
D’abord, dans cette période, la parole la plus prescriptrice n’est pas la parole politique, mais la parole médicale, même si les médecins se contredisent parfois. Ensuite, une enquête Ipsos-Sopra Steria pour le Cevipof publiée ce week-end montrait que la confiance dans l’action du gouvernement s’effritait. On pourrait l’expliquer par une limite de la stratégie de Macron : il essaie de prendre une posture de père de la nation, mais sa propre histoire obère sa capacité à entraîner derrière lui, parce qu’il est très clivant. Est-ce qu’on peut être un chef de guerre en étant aussi clivant ?
Mais comment un président peut-il trouver sa place dans une pareille crise sanitaire, qui est une première sous la Ve République ?
Depuis le début de cette crise, il veut donner le cap et qualifier la situation. Mais il n’annonce pas toutes les mauvaises nouvelles et laisse le soin au Premier ministre de présenter les mesures les plus contraignantes. Il n’a d’ailleurs pas employé lui-même le mot de confinement, comme s’il voulait se protéger malgré tout. Emmanuel Macron est sur un mode incantatoire, alors qu’Edouard Philippe est sur un mode plus pratique : il entre dans la précision et le détail. C’est une répartition des rôles assez traditionnelle sous nos institutions. Même si le président doit aussi faire la voiture-balai des gaffes de ses ministres. Dans son intervention à Mulhouse, il a par exemple particulièrement salué les enseignants, ce qui faisait écho aux déclarations de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, selon laquelle ils ne travaillent pas.
La communication de l’exécutif a-t-elle évolué ?
Depuis quelques jours, ils essaient de recaler le dispositif et d’éviter la dispersion de la parole gouvernementale. On voit le Premier ministre, qui a tenu un long point presse samedi, endosser en quelque sorte un rôle de porte-parole du gouvernement, après plusieurs couacs. Au passage, il est très étonnant d’observer que dans ce gouvernement qui avait une culture de la communication resserrée, la parole est partie dans tous les sens à l’épreuve de la crise. Cela crée un halo d’insécurité qui ne peut qu’inquiéter l’opinion publique.
Les allocutions d’Emmanuel Macron enregistrent malgré tout de très fortes audiences. Commet l’expliquer ?
Nous sommes dans une situation absolument exceptionnelle, dans laquelle le pays est à l’arrêt. Dans le système de la Ve République, où tout remonte au président, on a un besoin presque naturel d’entendre la parole du monarque pour savoir où nous en sommes et ce qui nous attend. C’est quasiment mécanique, ces audiences ne sont donc pas étonnantes. Il n’en reste pas moins qu’il y a un problème d’incarnation, même si l’on est encore au début de la crise. Parmi les paramètres en jeu, il faut aussi que le président fasse attention à ne pas banaliser sa parole.
Source : Marianne, Louis Hausalter, 31-03-2020

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Julien // 05.04.2020 à 17h06

Déjà premièrement nous ne sommes pas en guerre. Lui aimerait tellement mais désolé Manu, on est pas en guerre. Demande aux lybiens et au syriens par exemple. ensuite le manque de moyen est dû uniquement à la mondialisation, l’ultra libéralisme et la délocalisation. Rajouter une perte totale de souveraineté et vous obtenez un manque de moyens hallucinants pendant cet épisode. si on avait des usines qui fabrique de l’O2, des respirateurs, des masques (c’est déjà le cas mais pas suffisamment), des tenues de protection, des médicaments (par exemple 100% de l’amoxiciline est produite en chine, c’est l’antibiotique numéro 1 a utiliser sur les infections pulmonaires « basiques » avant que cela ne finisse pas dégénérer surtout chez les personnes âgées), et tout le Matos nécessaire pour produire des soins de qualité (Les services de réa parlent de manque flagrant de drogues pour la sédation pour une intubation, qui produit ??), on en serait pas là. J’oubliais si on avait aussi des hommes, des vrais à la tête du gouvernement et dans les médias on en seraient pas là non plus. On a jamais gouverné et informé un pays en faisant le paillasson, le chien de garde ou en se comportant comme Lechypre sur BFM ou en tenant les propos que tient le patron de la waffen, Herr Lallement sur les patients en réa. Sachez que les français n’oublieront pas et reportez le deconfinement à 2023 si vous voulez pas vous prendre une volée. ça bouillonne.

11 réactions et commentaires

  • TZYACK // 05.04.2020 à 14h18

    Comment et pourquoi, d’après Laurent Mauduit co-fondateur de Médiapart : https://mrmondialisation.org/une-caste-dissout-linterieur-de-letat-au-profit-des-interets-prives/

      +6

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  • Bientôt 78 ans // 05.04.2020 à 14h58

    — «… Macron : il essaie de prendre une posture de père de la nation… »

    — Un PÈRE, lui…?

    — « … on a un besoin presque naturel d’entendre la parole du monarque… »

    — Lui, MONARQUE… ?

    — « Il n’en reste pas moins qu’il y a un problème d’incarnation… »

    — Ah! Ah bon!! Je me disais aussi… (d’accord, la censure, « un homme ça s’empêche…»)…

      +10

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  • BayBee // 05.04.2020 à 15h23

    En guerre avec un manque de soldats, d’armes, de matériels ; pas assez de personnels, pas assez de masques, pas assez de lits, pas assez de respirateurs, pas assez de médicaments, pas de mobilisation des entreprises pour produire ce qu’il manque … Son discours guerrier ne laisse personne dupe.
    Tout ce manque est organisé depuis un moment alors que le professeur Salomon disait à Macron pendant sa campagne de 2016 qu’on était pas près à affronter une pandémie … sic …
    Dans ces conditions, on voit mal Macron incarner un chef de guerre, surtout que le surnom de Choupinet lui était un temps alloué …

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    • Alfred // 05.04.2020 à 20h10

      « Tout ce manque est organisé depuis un moment « .
      Effectivement. Quelqu’un de vraiment authentiquement nul peut parfois faire le bon choix par hasard ou par cumulation d’erreurs. Dans le cas de la prestation de l’équipe micron face au covid-19 ce qui marque c’est d’une part la régularité de métronome dans l’erreur (à chaque choix prendre sans faillir le mauvais), d’autre part la persévérance tête dans l’erreur. « ..Perseverare diabolicum » dit la fin de l’adage. Effectivement cet exécutif est diabolique. C’est vraiment à se demander si cette crise n’est pas gérée désastreusement mais avec la plus grande application. Après tout ce confinement est l’occasion de faire rentrer le mauvais génie des GJ dans la bouteille, de faire passer plus de lois d’exception, de détruire toujours plus l’état (ces bonnes entreprises plus performantes que « l’état » macronien..) mais surtout le pays (privatiser plus encore, régulariser plus encore, tolérer le deux poids deux mesures plus encore).
      Et tout se passe parfaitement selon les « prévisions » (autoréalisatrices?) du gourou qui murmurait à l’oreille des chèvres: Jacques Atali. Entre autres perles de ce « bon » monsieur « une (bonne) pandémie est la meilleure occasion pour mettre en place une gouvernance mondiale » et « le covid-19 est ce qui pouvait arriver de mieux à la pyramide des ages française ». De mémoire mais c’est vraiment les idées qu’il véhicule et vend.
      Alors « cui bono? ».
      Rappelez vous cette phrase d’Elsa Morante: La fin ne justifie jamais les moyens mais les moyens dénoncent toujours la fin (ex: Nous tracer c’est pas pour le covid).

        +18

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  • tepavac // 05.04.2020 à 17h03

    J’imagine qu’on pourrait en aligner des tonnes sur ce sujet, mais bon, voilà le foutage de gueule.
    Livraison de protection aux hôpitaux et déception du personnel se voyant autant outrager.

    https://twitter.com/Boumaaz_Djamel/status/1246809031844528128

      +8

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  • Julien // 05.04.2020 à 17h06

    Déjà premièrement nous ne sommes pas en guerre. Lui aimerait tellement mais désolé Manu, on est pas en guerre. Demande aux lybiens et au syriens par exemple. ensuite le manque de moyen est dû uniquement à la mondialisation, l’ultra libéralisme et la délocalisation. Rajouter une perte totale de souveraineté et vous obtenez un manque de moyens hallucinants pendant cet épisode. si on avait des usines qui fabrique de l’O2, des respirateurs, des masques (c’est déjà le cas mais pas suffisamment), des tenues de protection, des médicaments (par exemple 100% de l’amoxiciline est produite en chine, c’est l’antibiotique numéro 1 a utiliser sur les infections pulmonaires « basiques » avant que cela ne finisse pas dégénérer surtout chez les personnes âgées), et tout le Matos nécessaire pour produire des soins de qualité (Les services de réa parlent de manque flagrant de drogues pour la sédation pour une intubation, qui produit ??), on en serait pas là. J’oubliais si on avait aussi des hommes, des vrais à la tête du gouvernement et dans les médias on en seraient pas là non plus. On a jamais gouverné et informé un pays en faisant le paillasson, le chien de garde ou en se comportant comme Lechypre sur BFM ou en tenant les propos que tient le patron de la waffen, Herr Lallement sur les patients en réa. Sachez que les français n’oublieront pas et reportez le deconfinement à 2023 si vous voulez pas vous prendre une volée. ça bouillonne.

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    • moshedayan // 05.04.2020 à 17h44

      La France n’a pas les moyens…. mais des sous-marins nucléaires avec quelques missiles et des rafales en patrouille dans la Baltique pour emmerder les Popovs à portée de vol entre Kaliningrad et St Petersbourg… dont acte ! vos dirigeants ont fixé des priorités…
      Au fait… pour le « pont aérien » entre la Chine et Paris pour apporter les masques..; parfois les avions-cargos sont des Antonovs russes… Votre Président va en faire une jaunisse de donner de l’argent à ces gens…

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  • tepavac // 05.04.2020 à 17h33

    Franchement vous exagérez, le gouvernement dès janvier à pris des dispositions pour désinfecter le personnel soignant, la preuve par l’image;

    https://twitter.com/7750morts/status/1246803244564783105

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  • Alfred // 05.04.2020 à 22h02

    La guerre qui se mène est contre le peuple français. Exemple :
    https://amp.lepoint.fr/2369955?__twitter_impression=true
    Comment l’ARS sous l’ordre directe de véreux peut elle bloquer le travail coordonné des laboratoires privés, de l’hôpital et du préfet dans cet exemple.
    Ça doit finir au pénal et derrière des barreaux.

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  • Kiwixar // 06.04.2020 à 04h38

    Macron : « Nous sommes en guerre. On va envoyer au front des gueux soignants sans équipement. Des Gilets Jaunes dans les tranchées, avec seulement leur b*te et leur couteau. Y en a plein qui vont crever. C’est un sacrifice que je suis prêt à faire. »

    Trump en capitaine de Titanic :
    – Il n’y a pas d’iceberg.
    – Nous allons éviter l’iceberg.
    – Notre Titanic ne craint pas un iceberg.
    – Ce n’est qu’une égratignure.
    – Personne n’aurait pu prévoir qu’il y aurait un iceberg.
    – Personne ne connaît mieux que moi les icebergs.
    – C’est un iceberg chinois : un sinoberg.
    – C’est à cause d’Obama si la mer est froide.
    – Les prochaines semaines vont être froides.

      +7

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