Source : Marianne
Le pays d’Angela Merkel s’en sort mieux face au Covid-19 que la France, l’Espagne ou l’Italie. Mais il doit son avantage sanitaire et industriel surtout aux mécanismes européens conçus pour lui.
C’est entendu, l’Allemagne s’en sort mieux que la France. Moins de 6.000 morts du Covid-19 outre-Rhin à la date du 27 avril pour près de 23.000 morts dans l’Hexagone. Un confinement commencé plus tard et appelé à se terminer plut tôt. Ne parlons pas du plan de relance économique, spectaculaire : 1.100 milliards d’euros mis sur la table sans hésiter, au pays du « zéro noir » (équilibre budgétaire parfait) et du « frein à l’endettement » constitutionnalisé. Voilà de quoi remettre de l’eau au moulin des zélotes français du « modèle allemand », qui en avaient bien besoin. Avant la crise sanitaire, leur pays de référence montrait des signes de faiblesse. Le ralentissement économique chinois, les tensions commerciales sino-américaines et le début d’une rétractation des flux commerciaux planétaires plombaient l’Allemagne mercantiliste. Elle tutoyait la récession et l’on commençait à douter de sa supériorité. Mais aujourd’hui, on peut à nouveau s’émerveiller de ses prouesses.
Nous allons donc en souper une fois de plus, du « modèle allemand » ! La République fédérale dispose de masques, de tests et de respirateurs autant que de besoin ? Elle peut les fabriquer parce qu’il lui reste des usines. Or s’il lui en reste, c’est parce qu’elle « aime » son industrie. Quant au montant de son plan de relance économique, il doit tout à la vertu budgétaire de notre grand voisin. Endetté à hauteur de 61 % de son PIB seulement, celui-ci dispose d’importantes marges de manœuvre. Et Le Monde d’écrire aussitôt : « par la puissance de son excédent budgétaire, l’Allemagne fait une leçon de rigueur ».
Le Marché unique a fortifié l’Allemagne
Le problème est que ces propos mélangent de justes constats avec des explications courtes. Bien sûr l’Allemagne est demeurée une puissance industrielle et cela l’avantage considérablement dans la crise. Le poids de l’industrie y représente 23 % du PIB contre seulement 12 % de celui de la France, et le pays peut aujourd’hui mobiliser les PME industrielles de son Mittelstand pour produire ce dont son système de soins à besoin. Mais ce n’est pas parce que l’Allemagne « aime » son industrie quand nous détesterions la nôtre. De même, si la RFA peut aujourd’hui dépenser sans compter pour limiter les effets économiques du Covid, ce n’est pas qu’elle a été « rigoureuse » quand nous aurions été « laxiste ». La montagne d’excédents sur laquelle elle est assise et dont elle peut aujourd’hui mobiliser une partie, ne doivent pas grand-chose à la « vertu », ni à quelque autre considération morale que ce soit. Les atouts – incontestables – dont dispose la patrie de Goethe pour affronter l’épreuve doivent beaucoup aux modalités de son insertion dans l’Union européenne, à la configuration du Marché unique et à l’existence de l’euro.
Le Marché unique tel qu’il fonctionne depuis la signature de l’Acte unique en 1986, tout d’abord, a considérablement fortifié l’industrie de l’Allemagne (et de tout le cœur de l’Europe). Pour des raisons historiques, le pays était déjà en position de force industrielle lorsque les « quatre libertés » (libre circulation des capitaux, des personnes, des services et des marchandises) ont été établies. Comme l’explique l’économiste David Cayla, cela tenait à l’histoire économique longue de l’Allemagne, aux modalités de son entrée dans la Révolution industrielle au XIX° siècle, au fait que la présence de charbon et de minerai de fer dans la vallée du Rhin ou en Saxe avaient alors permis l’éclosion de pôles industriels puissants. A l’échelle européenne, des industries moins performantes ne s’en sont pas moins développées dans d’autres pays, restés longtemps protégées par les frontières nationale. Y compris lorsque le traité de Rome est signé en 1957, car seule la libre circulation des marchandises dans le Marché commun est alors mise en place.
Polarisation industrielle
Lorsque le Marché unique succède au Marché commun et que sont posées les quatre libertés, c’est terminé. Grâce à la libre circulation des capitaux notamment – qui sera parachevée avec l’entrée en vigueur de l’euro – le capital productif peut aller s’investir sans entraves dans les régions où l’industrie est préalablement plus développée. Apparaissent peu à peu ce que les économistes appellent des phénomènes et « polarisation industrielle », à la faveur desquels la richesse va s’agglomérer au cœur industriel de l’Europe, délaissant les périphéries. Voilà pourquoi l’Allemagne (mais également d’autres pays du cœur comme l’Autriche) ont développé leur industrie cependant qu’elle disparaissait doucement dans les pays d’Europe périphérique… mais aussi en France. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En un peu moins de 20 ans (2000-2018), la production industrielle a crû de 26 % en Allemagne (et de près de 6 % en Autriche) alors qu’elle chutait en Italie (- 19%) mais également en France (-5,7%).
Ceci dit, la période considérée est aussi celle de l’entrée en vigueur de l’euro. Or la monnaie unique, tout le monde en convient aujourd’hui, est une côte mal taillée. Elle est trop forte pour les uns et trop faible pour les autres. Selon le FMI par exemple, l’euro serait sous-évalué de 18 % pour l’Allemagne et surévalué de presque 7 % pour la France. De quoi accroître artificiellement la compétitivité-coûts du made in Germany, et plomber un peu plus encore celle de l’industrie française.
Industrie puissante et compétitive
Si l’on considère enfin que depuis l’élargissement de l’UE aux pays d’Europe orientale, l’industrie allemande dispose d’un vaste hinterland industriel à l’Est, où elle fait massivement fabriquer des sous-ensembles à faibles coûts pour ne se charger elle-même que de l’assemblage, la boucle est bouclée. L’Allemagne « aime » sans doute son industrie, mais la surperfomance de celle-ci est liée à des structures qui produisent mécaniquement leurs effets. Ces structures sont celles du Marché et de la monnaie uniques. Dans le cadre de ces mêmes structures, il est impossible à l’économie française d’égaler l’allemande.
Quant aux marges de manœuvres budgétaires du pays d’Angela Merkel, elles sont en partie liées elles aussi au fait qu’il est un grand gagnant de l’intégration européenne. Bien sûr, l’austérité n’y est pas pour rien. Le pays sous-investit par phobie des déficits. Beaucoup d’équipements publics (ponts, routes, autoroutes) sont en mauvais état, et l’institut patronal IW estimait récemment le besoin d’investissements du pays à 45 milliards par an. Il n’y a guère que le système de santé qui n’ait fait les frais du malthusianisme budgétaire, ce que l’historien Johann Chapoutot explique fort bien : « L’Allemagne a économisé sur presque tout (…) . Elle a appliqué son mantra ordo-libéral du zéro déficit. C’est ce que demandait l’électorat de la droite allemande, fait de retraités, qui détient des pensions par capitalisation privée. (…) [Mais] en raison de la volonté de cet électorat également, il n’y a pas eu d’économies sur les hôpitaux, car c’est un électorat âgé, qui veut faire des économies, mais pas au détriment de sa santé. » Reste que grâce à son industrie puissante et compétitive, notre voisin dispose d’excédents courants gigantesques. Or les excédents des uns étant les déficits des autres, on s’aperçoit que l’Allemagne s’est muée en véritable « pompe aspirante » de l’épargne de ses partenaires. Sa dette tient lieu de « valeur refuge », recherchée par ceux qui veulent investir en euros à moindre risque, et les taux à 10 ans auxquels elle emprunte sont tout bonnement négatifs.
La République fédérale dispose dans cette crise d’avantages directement liés à la configuration de l’Union européenne. Ces atouts ont comme contrepartie les faiblesses des autres (Italie, Espagne, France), qui sont désindustrialisés et endettés. Les trajectoires économiques des pays du cœur de l’Europe et des pays périphériques divergent du fait des structures communautaires. En résultent des capacités de relance très différenciées. Au terme de la présente crise plus encore qu’après celle de 2008-2012, certains pays (dont l’Allemagne) auront pu relancer vigoureusement leur économie quand d’autres (dont la France) auront dû s’auto-limiter et connaîtront une récession plus profonde. L’eurodivergence va donc continuer de croître, dans des proportions inégalées. Elle met en péril tout l’édifice.
Source : Marianne
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35 réactions et commentaires
La crise du Coronavirus-Covid19 aura, comme conséquence à long terme, l’effondrement de la sois-disante « union » européenne comme la Peste noire de 1347 a été, à long terme, la matrice de la Réforme protestante (déjà contenue dans le catharisme et, ultérieurement à la Peste noire, le jansénisme. L’européisme est comparable au catholicisme tel qu’il se concevait au Moyen-Age : une unité théorique alors que les divergences nationales allaient bon train.
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AlerterLa réforme tient plus sa source dans le grand schisme d’occident (1378-1417) que dans la peste noire, qui n’a certes pas aidé à développer un sentiment d’unité.
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Alerter« L’européisme est comparable au catholicisme tel qu’il se concevait au moyen age » :cette unité théorique du catholicisme n’a jamais existé,elle n’a été que le catalyseur de la création de nations qui se sont formées par des guerres,donc par le sang.
L’européisme est uniquement un engineering sociétal permettant la prise de pouvoir du monde financier sur les nations,c’est pour cela que ce monde financier arrive dans certains pays à mettre au pouvoir des marionettes( le meilleur exemple étant « notre » comédien Macron ),et surtout au sein de l’UE.
La seule question les peuples peuvent ils reprendre leurs destinées sans casse? où à travers un souverainisme assumé?
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Alertervotre « européisme » s’appelait à la base communauté européenne du charbon et de l’acier et c’était pas fait par et pour les financiers…
l’europe c’est fait pour les bourgeois à la base, ceux qui possédaient le capital et les moyens de production. avec le temps la finance ayant pris plus de poids économique ils ont mis leur grain de sel, mais les premiers y trouvent toujours leur compte.
j’en ai un peu marre de toujours voir montré du doigt LA FINANCE quant dans le même temps les encu… institutionnel sévissent toujours…
le problème c’est les très riche, point barre!
(la seule chose qui pourrait ruisseler de eux vers nous c’est leur pisse… pour ceux qui me diront qu’il faut des riches)
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Alerter« Et Le Monde d’écrire aussitôt : « par la puissance de son excédent budgétaire, l’Allemagne fait une leçon de rigueur ». »Dans une VRAIE fédération, dont ce réclame l’UE supranationale ( et totalitaire, puisque personne n’est élu), l’Allemagne ne pourrait pas avoir un excédent aussi important (indécent face aux pays du Sud), c’est une sorte de racket.
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Alerterc’est,d’ailleurs,me semble t-il, interdit par les traités européens,d’avoir de tels excédents…..
Mais de cela,on ne nous rebat pas les oreilles,
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AlerterDans une compétition sans régulation, à la fin il y a nécessairement 1 gagnant… et plein de perdants.
Lorsqu’il s’agit d’économie, les perdants finissent tous par crever. Peu importe le nom du vainqueur.
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AlerterAjoutons que Merkel a été critiquée en Allemagne pour ses hésitations devant le déconfinement. Si l’Allemagne s’en tire bien, c’est aussi parce qu’elle a pris ses distances avec la grosse Angela. Et là-bas, le gouvernement central ne décide pas tout.
https://www.lepoint.fr/europe/allemagne-les-lander-bousculent-angela-merkel-06-05-2020-2374358_2626.php
Je n’ai jamais compris l’adoration des médias français pour Merkel.
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AlerterBonjour,
la réponse a votre question est aisée: Les médias francais n’adorent pas l’allemagne, ils adorent les lois Hartz et révent de les importer en France.
Le reste du modéle on ne vous en parlera jamais.
Technique éprouvé: On ne présente que ce qui interesse.
Avez vous vu la réimportation du modéle allemand sur avoir 1500 banques dans le pays?
Avez-vous vu un article sur le fait de renforcer les syndicats pour leur donner le pouvoir des syndicats allemands?
Bien sur que non. Il y a plein de choses du modéle allemand que je voudrait bien importer en france, mais pas les lois Hartz. Curieusement je doute que les médias relaient un jour ces points.
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AlerterParce que les Girondins sont des Latins… comme… heu… comme les Grecs… heu…
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Alerterles allemands sont les principaux bénéficiaires de l’euro. Enlevez leur l’euro, leur monnaie va monter, ils seront moins compétitifs . Si les européens du sud ne comprennent pas çà , ils resteront dans la merde
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AlerterEt l’on ne peut que partager la conclusion de Coralie Delaume:
»L’eurodivergence va donc continuer de croître, dans des proportions inégalées. Elle met en péril tout l’édifice. »
Avec une alternative :
– terrorisées par le risque très réel d’implosion, les dirigeants des 27 vont-ils engager une énième partie de rafistolages de l’usine à gaz, uniquement destinés à gagner du temps ?
– ou accepter le Réel, renoncer aux chimères, acter le retour des États-nations, et surtout créer les conditions d’un démontage concerté de l’Euro sans trop de dégâts ?
Pour conduire la deuxième option (qui serait une sacrée paire de manches !) d’authentiques femmes et hommes d’État sont indispensables. Vous m’excuserez ,amis lecteurs et commentateurs, de ne pas citer de nom. Chacun peut avoir une conviction intime et conclure.
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Alerter» terrorisés par le risque très réel d’implosion » les dirigeants des 27 vont-ils instaurer une dictature? J’ai bien peur d’une fuite en avant qui nous y mènerait. Surtout en France!
Antoine
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AlerterEt pour cause: l’Allemagne a accepté d’abandonner son mark à la condition express et sine qua non que l’euro soit le mark. Et actuellement elle traine fortement les pieds pour assumer les extravagances financières de l’Italie, de l’Espagne et surtout de la France. Les Allemands sont surtout protestants, Merkel est fille de pasteur de Prusse, ils ont connu la crise économique de la République de Weimar et le cout de la Réunification.
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AlerterJe n’y crois pas une seconde. Un bon produit se vend toujours. On exagère en France l’importance des questions monétaires pour dissimuler les inefficacités réelles : faillite de l’école, désordres et mécontentements, mal-gouvernement, corruption des décideurs, etc… L’euro est un double-mark, et s’il menace de ne plus l’être les Allemands reviendront au simple-mark, qu’ils gèreront au mieux de leurs intérêts comme ils exigent que l’euro soit géré. Aucun changement pour eux.
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AlerterEt oui, la monnaie forte, c’est un truc de rentiers. Et nos millions de riches tiennent à tout prix à la valeur de leurs actifs, quitte à sacrifier toute la substance économique du pays. Toujours la même graine de collabos.
Cet euro ne sert que les riches et ça fend le cœur de voir des dizaines de millions de prolos croire dur comme fer que c’est bon pour eux.
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Alerteril semblerait (cf une video d’olivier Delorme,dans les entretiens de la quarantaine,qui vit en partie en Gréce) que les Grecs sont tellement conscients de la dégradation majeure de leur système de soins,qu’ils se sont très rapidement et précocement autoconfinés,sentant « intuitivement » que leur survie en dépendait.
Ils n’ont pas « la chance » d’avoir,comme nous Français,moultes instances aussi diverses que variées(mais toutes très lentes à la détente!!) qui mettent des semaines à savoir si » masques » ou « pas masques », »tests » ou » pas tests » et quand et pour qui et comment…..
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AlerterL’Allemagne défend ses intérêts nationaux bec et ongles.
C’est une grande puissance économique qui a su imposer à l’intérieur de la mal-nommée Union Européenne les règles qui la favorisaient (dont une monnaie largement sous-évaluée) aux Pays pour lesquels ces règles et cette monnaie étaient dangeureuses voire néfastes.
Sans aucune contrepartie, bien entendu. Quelles que soient les crises qui frappent les autres Pays, y compris l’actuelle immense crise sanitaire en Italie, France et Espagne, l’Allemagne refuse systématiquement toute entorse à ses intérêts.
Ni trasferts budgétaires, ni mutualisation de la dette ni même emprunts communs.
Au contraire la Cour Constitutionnelle allemande vient de donner un ultimatum de 3 mois à la BCE (via la Bundesbank) pour revenir dans les clous de l’orthodoxie monétaire chère à Berlin. Imagine-t-on la Cour Constitutionnelle française ou italienne se saisir d’un tel sujet et donner des ordres à la BCE?
Le « rêve européen », disent-ils!
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AlerterL’article 55 de notre chère constitution dit : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie ».
La constitution allemande ferait passer avant tout les lois et directives allemandes : quand je vois que des allemands sollicitent la cour constitutionnelle allemande pour les agissements de la bce, je me dis que la préservation de leur intérêts commencent là.
Dans quel monde voit-on les accords passés par les gouvernants avec les puissances étrangères (démarche impériale, par quoi les puissants du monde s’entendent sur le dos de leur populace?) surpasser les lois du Parlement national ?
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AlerterEn France, le droit européen passe avant le droit national, en violation flagrante et continue de l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En Allemagne, le droit national passe avant le droit européen.
Les relations franco-allemandes se caractérisent par leur asymétrie depuis une certaine rencontre à Montoire.
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AlerterOui. Et cette asymétrie a été funestement actée chez nous dans la Constitution.
En France, même les décisions européennes contraires à nos intérêts s’imposent.
En République fédérale, les décisions européennes susceptibles de nuire aux intérêts allemands peuvent être écartées par la Cour constitutionnelle.
Une partie majeure est d’ailleurs en train de se jouer avec le tout frais jugement de la Cour de Karlsruhe concernant la politique de la BCE.
Chez nous, grand patronat, haute Administration et la plus grande partie des élus et gouvernants s’accommodent parfaitement de cette asymétrie.
De Gaulle ne fut qu’une parenthèse. Il y a matière à le déplorer, concernant ces questions vitales. Mais c’est Vichy qui règne toujours dans les cerveaux de nos dirigeants.
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Alerterl’Allemagne n’a rien imposé, arrêtons avec cette fable. l’UE et l’euro sont l’objet de perpétuels marchandages dont la monnaie d’échange est la souveraineté nationale, et cela pour tous les pays. Une monnaie sous évaluée sert un pays dans un domaine mais le désert dans un autre. C’est le mécanisme de la construction européenne qui est vicié.
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AlerterTexte magistral de V.Lindon
« Comment ce pays si riche… »
https://www.facebook.com/gerard.frappart.90/videos/260257581787246/
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Alerterles discours dénoncés ici sont des justifications inventées de toutes pièces pour continuer d’asphyxier les français. Ils vont augmenter les impôts, allonger les durées de travail, réduire la durée des congés payés et sucrer encore quelques jours fériés.
on se fait vendre par un proxénète dont l’allégeance est allemande.
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AlerterAu cas présent, il s’agit plutôt de l’allégeance d’un petit executant aux puissances d’argent qui sont complexes et transnationales mais ont evidemment interet a briser toute resistance des états à leurs visées.
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AlerterLes jours fériés à supprimer: le 11 novembre et le 8 mai, par exemple, pour ne pas froisser nos amis allemands…
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Alerter« Pour les juges allemands, la BCE n’a pas justifié le principe – sacrosaint en Allemagne – de proportionnalité entre les moyens importants débloqués et sa mission d’assurer la stabilité des prix en zone euro, soit un taux d’inflation proche mais en dessous de 2%. On soupçonne outre-Rhin que cette politique monétaire aurait davantage servi à subventionner les pays du sud de la zone euro, au détriment de l’épargnant allemand, tout en faisant fi des traités qui imposent de répartir les financements dans la zone à due proportion de la participation de chaque pays au capital de la BCE*. »
Mathias Thépot
https://www.marianne.net/economie/bce-maintenant-c-est-clair-l-allemagne-refuse-la-politique-monetaire-europeenne?fbclid=IwAR1kUJA0_OeuscQDTZ846tVoL3yVv0YSjhYy5xrPShvbnQCPQRQqTSsziek
+0
AlerterEt on reparlera de l’indépendance » de la bce lorsque l’Allemagne lui coupera les vivres.
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AlerterLes juges de Karlsruhe sont depuis 20 ans les spécialistes du en même temps : ils jugent toujours les mesures de la BCE ou autres comme « border line » afin de ne jamais mettre de carton rouge mais toujours des cartons jaunes alors que bien entendu tout est systématiquement anticonstitutionnel et bien sûr nécessité faisant loi, tout est ensuite avalisé dans les faits.
Cela sera la même chose ce coup-ci : tout le monde se moque bien des guignols de Karlsruhe.
+1
AlerterLa France est grande quand elle joue unie.
En 1870 Thiers et Bazaine pour ne citer qu’eux ont joué contre l’Empire et la république de Gambetta qui risquaient de trop se préoccuper de la question ouvriére.
En 14, la guerre a permit d’arréter temporairement l’impot sur le revennu, le pays a été unis et a gagné.
En 1940, il fallait faire expier le front populaire au peuple. On a fait le necessaire pour que les francais souffrent suffisement.
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AlerterLes oppositions patronat ouvriers n’ont certes pas arranger les choses pour la préparation de la Guerre,
mais après les désastreux accords de Munich signés du côté français pour gagner un an de préparation,
la Guerre a été déclarée en 1939 et menée stupidement de façon défensive derrière la Ligne Maginot et perdue en 1940 sur une gigantesque erreur stratégique de Gamelin exploitée au mieux par Hitler conseillé par Manstein.
En 1940 les armées française et anglaises étaient supérieures en nombre à l’armée allemande.
1940 est une pure défaite militaire malgré la conduite souvent héroïque et la mort de très nombreux combattants .
français et anglais.
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AlerterOui. Regardez tous les deux émissions de Taddei sur RT France avec Jean Lopez. Magistral. Une remarque tout de même : vous interprétez les motivations des munichois de façon un peu rapide, car ils étaient très divers. D’ailleurs, tout le monde était munichois sauf les communistes et Henri de Kérillis. Alors dans le tas, il y avait aussi ceux qui pensaient déjà sérieusement qu’Hitler était l’homme providentiel pour contrer la menace bolchévique. Il en découle que votre analyse de la défaite de juin 40 pèche aussi par un peu d’indulgence. Il n’y avait pas que des erreurs stratégiques. Il y avait aussi, chez Weygand, Darlan, Huntziger et pas mal d’autres officiers supérieurs un certain manque de motivation. Certains historiens vont plus loin.
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AlerterMettre dans le même sac Weygand et Huntziger est évidemment inexact. Le premier est plus encore que Corap le responsable de l’effondrement du 10 mai 1940. Weygand dont on ne retient que le côté pétainiste ; injustement, puisque les historiens n’ignorent pas qu’il a réorganisé l’armée d’Afrique qui a fort bien combattu en 1943 en s’inspirant des Prussiens qui après Iéna en 1806 ont avec talent, dissimulation et inventivité militaire permis de recréer une armée qui a joué un rôle clé à Leipzig en 1813 et à Waterloo en 1815 – à tel point que ce sont les Allemands qui l’on fait rappeler en 1941 pour le mettre en prison aux côtés de Blum et Daladier. L’armée française avec 60 divisions, bien dirigé par Weygand (voir la méthode des hérissons) a fort bien résisté pendant quelques jours sur la Somme en infligeant des pertes sensibles à la Wermacht (25000 tués et blessés). Curieusement, M. Pichot ne s’en prend pas à Gamelin, le fossoyeur de l’armée française qui pendant 5 ans s’est opposé à la constitution de divisions cuirassées, n’a pas tenu compte du rapport de de Gaulle sur les leçons de la Blitzkrieg en Pologne et a refusé la nomination d’un ministre de l’armement avant le déclenchement de la guerre !
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AlerterJe suis en général plutôt d’accord avec Coralie Delaune, mais l’explication de Chapoutot ne tient pas; il reconnait lui-même qu’ils n’ont pas taillé dans leur dépenses de santé et nos routes sont au moins aussi médiocres que les allemandes.
Il serait logique d’analyser les erreurs françaises des 40 dernières années afin d’effectuer une comparaison plus objective; la gabegie de dépenses publiques est au moins de 100 milliards par an depuis 10 ans, aucun gouvernement n’a mobilisé les moyens dont il dispose pour sauver une société ou un groupe stratégique. Aucun n’a essayé de lancer une politique industrielle digne de celle qui nous avait mis dans un rang comparable à celui de nos voisins. La médiocrité de nos dirigeants comme dans toutes nos défaites est la principale explication de notre déclin. Bien sur Maastricht et l’euro étaient des erreurs, mais les Français, Mitterrand en tête sont les auteurs principaux de ces choix. Balayons d’abord dans notre cour.
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AlerterOù l’on retrouve l’explication de tous nos malheurs par le ‘niveau de l’euro’, concept parfaitement fumeux. Tout ça c’est des histoires. Le fond de l’affaire, c’est que l’Allemagne a une bourgeoisie nationaliste alors que la France a une bourgeoisie compradore. Le reste en découle. De Gaulle n’y allait pas par quatre chemins pour décrire le mal Français. Il disait : « Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes ; je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes, et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop l’argent ». Les communistes ne sont plus là, de Gaulle n’est plus là, les socialistes se sont mariés aux héritiers dégénérés et véreux du gaullisme, et ils ne s’occupent que de s’enrichir en vendant le pays à la découpe. Le reste est accessoire.
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