Source : Le Parisien, Nathalie Schuck et Pauline Théveniaud, 23-03-2020
La scène a laissé plus d’un responsable de la majorité pantois. En ce lundi matin, quelque 300 personnes se pressent devant l’IHU Méditerranée Infection du professeur Didier Raoult, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Une foule hétéroclite venue chercher ici ce que le gouvernement ne lui offre pas. « C’est comme les faux prophètes… » rouspète un familier de l’exécutif. Bravant les consignes des autorités, le remuant médecin-biologiste a ouvert ses portes, proposant des tests, pour l’heure réservés aux soignants et personnes fragiles, ainsi que son traitement, la chloroquine, toujours soumis à des essais cliniques. « Et le respect des règles du confinement? » rit (jaune) un conseiller ministériel.
Ce spécialiste des maladies infectieuses, « pêcheur de microbes » — il possède une collection de 3000 bactéries et virus — au look new-age, qui fait monter la pression médiatique, plonge l’exécutif dans l’embarras. « Il est devenu la pasionaria de certains membres de l’opposition qui sont prêts à se rallier à n’importe quelle solution. C’est : Je vois la lumière et fuck la rigueur scientifique ! Ceux qui appellent à la prudence apparaissent comme voulant l’empêcher de trouver la solution », constate, dépité, un conseiller du gouvernement. Un autre : « C’est comme Christian Estrosi qui parle du sentiment d’être guéri ! C’est dingue. Raoult, aux yeux des gens, c’est le Jésus Christ du XXIe siècle. Si vous le cornerisez, c’est que vous essayez de le faire taire. »
Olivier Véran échange en direct avec lui
Des macronistes du premier cercle, qui s’agacent de le voir dans tous les médias, lui ont trouvé un méchant surnom : « le fou furieux ». Consultant en gestion de crise, Alain Bauer, lui, le compare au Dr Semmelweis, « ce prédécesseur hongrois méconnu de Pasteur, qui avait vainement cherché à imposer le lavage des mains à l’hôpital de Vienne en 1846 » dans les salles d’accouchement.
« Comme trop souvent, les Diafoirus (NDLR : du nom de deux médecins dans la pièce « Le Malade imaginaire » de Molière, Monsieur Diafoirus et son fils Thomas) de l’époque le méprisèrent et le firent taire ». Dans les coulisses du pouvoir, rares sont ceux qui le défendent. Comme cet habitué de l’Elysée : « S’il avait les cheveux courts, des petites lunettes cerclées et une cravate, il n’aurait pas fait l’objet de cet ostracisme. Ils auraient dû tester son traitement plus tôt, au lieu de se pincer le nez comme des snobs de Parisiens ! »
« Cornerisé », Didier Raoult ne l’est pourtant pas. Il est membre attitré du Conseil scientifique créé sur le Covid-19 pour éclairer le président. Et le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a lancé les essais cliniques sur son traitement, échange en direct avec lui. « C’est un scientifique controversé (NDLR : il a notamment exprimé des doutes sur le réchauffement climatique), qui nous expliquait il y a quelques semaines que l’on était fous de s’exciter sur le coronavirus, mais il est aussi reconnu comme un chercheur absolument génial », résume un ministre. Matignon l’assure, « on prend évidemment ses études au sérieux ».
« Seule la science doit nous guider »
Seulement, rappelle-t-on rue de Varenne, « il y a des règles pour assurer la santé et la sécurité des Français et il va de soi que les autorités sanitaires doivent respecter ces protocoles ». Le verdict des essais est attendu sous deux à trois semaines. D’ici là, le gouvernement n’entend rien lâcher. « Imaginez si on a 2000 à 3000 morts parce que ce médicament n’est pas supporté? Il y a un protocole clinique à respecter », insiste un proche du chef de l’Etat.
D’autant, rappelle l’entourage d’Olivier Véran, qu’en cas de problème, « c’est vers le ministre qu’on se tournera en disant : Vous avez autorisé le traitement… » « Peut-être que Raoult a raison, et ce serait tant mieux, mais il faut attendre que l’on soit en capacité scientifique de le prouver. Tant qu’il n’y a pas les résultats, il ne faut pas faire n’importe quoi parce qu’on est stressés ou inquiets. Seule la science doit nous guider », abonde le député LREM, Thomas Mesnier, qui a revêtu sa blouse blanche d’urgentiste le temps de la crise. Au sein du gouvernement, où trois ministres ont contracté le Covid-19, nul n’en aurait bénéficié. La secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Brune Poirson, a ainsi eu pour seul traitement du repos et du paracétamol.
Ce lundi soir, sur recommandation du Haut conseil de santé, Olivier Véran a fermé la porte à une utilisation généralisée à ce stade. Faut-il y voir une ouverture ? Le ministre de la Santé l’a toutefois autorisé pour les cas graves, à l’appréciation d’un collège de médecins et sous réserve d’un suivi hospitalier.
Source : Le Parisien, Nathalie Schuck et Pauline Théveniaud, 23-03-2020
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Mais quels fumistes ! :parler au nom de la science comme les journalistes et le gouvernement en parlent pour disqualifier le Dr Raoult est inqualifiable. Ce sont des manipulations au service des laboratoires qui n’ont jamais peur de lancer sur le marché des produits qu’il faut retirer parce qu’ils font trop de victimes et encore ! le médiator a demandé des expertises diverses et variées pour être retiré du marché. quand on pense que les laboratoires s’évaluent eux mêmes et évitent les pharmacologues au profit des médecins dans leurs essais pour éviter trop de rigueur .Refuser un médicament qui guérit ça doit être par désir irrésistible d’ entrer dans l’histoire des sciences ; comme le père Noel contradicteur célèbre de Pascal contre sur la nature du vide er la pesanteur . combien de morts faudra -t-il pour ôter définitivement toute crédibilité à BIG pharma et à l’ agence du médicament ? Parce que ça fait beaucoup ,beaucoup trop de scandales.
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Mais quels fumistes ! :parler au nom de la science comme les journalistes et le gouvernement en parlent pour disqualifier le Dr Raoult est inqualifiable. Ce sont des manipulations au service des laboratoires qui n’ont jamais peur de lancer sur le marché des produits qu’il faut retirer parce qu’ils font trop de victimes et encore ! le médiator a demandé des expertises diverses et variées pour être retiré du marché. quand on pense que les laboratoires s’évaluent eux mêmes et évitent les pharmacologues au profit des médecins dans leurs essais pour éviter trop de rigueur .Refuser un médicament qui guérit ça doit être par désir irrésistible d’ entrer dans l’histoire des sciences ; comme le père Noel contradicteur célèbre de Pascal contre sur la nature du vide er la pesanteur . combien de morts faudra -t-il pour ôter définitivement toute crédibilité à BIG pharma et à l’ agence du médicament ? Parce que ça fait beaucoup ,beaucoup trop de scandales.
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