Source : The Guardian
Traduit par l’équipe Les-Crises
Dans la course pour trouver un traitement pour le Covid-19, cinq nouveaux médicaments doivent être testés dans 30 hôpitaux britanniques.
Des scientifiques britanniques cherchent à inscrire des centaines de patients pour de nouveaux essais de médicaments qui, espèrent-ils, pourrait limiter le développement des cas graves et la nécessité d’un recours aux soins intensifs ou à un respirateur.
Il s’agit de médicaments tels que l’héparine (qui est utilisée pour éclaircir le sang), ou de thérapies encore en phase d’essai clinique pour des affections telles que les troubles musculaires, pulmonaires et sanguins, qui présentent de puissantes propriétés antivirales ou anti-inflammatoires.
Ces études s’inscrivent dans le cadre du programme Accord (accelerating Covid-19 research and development) auquel participent des médecins et des scientifiques, l’industrie pharmacieutique, le NHS, l’Institut national de recherche en santé (NIHR) et UK Research and Innovation.
« Nous cherchons un signal de sécurité et d’efficacité, quelque chose qui pourrait réduire la gravité de la maladie, raccourcir sa durée et empêcher les patients de se retrouver dans l’environnement des soins intensifs« , a déclaré le professeur Tom Wilkinson, consultant en médecine respiratoire au Centre de recherche biomédicale NIHR de Southampton, et responsable du programme Accord.
Jusqu’à présent, seule une poignée de patients ont été recrutés pour l’essai et, le nombre de patients atteints de coronavirus étant en baisse, les chercheurs souhaitent en recruter rapidement le plus grand nombre possible, a déclaré Wilkinson.
« Il s’agit d’études de petite envergure, rapidement livrables si nous recrutons des patients. Nous cherchons à obtenir qu’environ 60 patients pour chaque branche de l’essai reçoivent un des médicaments par rapport à la norme de soins habituelle« , a-t-il ajouté.
Des hôpitaux comme St Thomas – où Boris Johnson a été soigné – et Guy à Londres, ainsi que de grands hôpitaux de Liverpool, Manchester, Leeds, Leicester et Glasgow participent également à l’essai, tout comme Southend et d’autres hôpitaux côtiers où la crainte de nouveaux regroupements est apparue après les scènes de plage surpeuplées du week-end dernier.
Les cinq médicaments, qui peuvent être divulgués pour la première fois, sont :
– L’héparine, un anticoagulant utilisé dans les hôpitaux de tout le pays. Il sera administré pour la première fois le mois prochain aux patients atteints de Covid-19. Dans un certain nombre de cas, il a été démontré que si elle est nébulisée plutôt qu’injectée, elle peut « avoir un effet spectaculaire dans le poumon« , a déclaré M. Wilkinson. « C’est une grosse molécule collante qui peut s’attacher aux virus et les empêcher de pénétrer dans les cellules et, deuxièmement, elle peut avoir un important effet anti-inflammatoire« . Les tests de l’héparine seront très attendus car elle est déjà largement utilisée, elle est largement tolérée et elle est présente à l’état naturel et peut donc être produite à bon marché en grandes quantités si son efficacité est prouvée ;
– Le Bemcentinib, un comprimé développé par la société norvégienne BerGenBio, qui est utilisé pour traiter les troubles sanguins. « Il a été démontré, presque par hasard, qu’il avait un puissant effet antiviral » pour réduire l’infection lors d’expériences sur un certain nombre de virus, dont Ebola et Sars-CoV-2, a déclaré Wilkinson. Il semble agir en empêchant le virus d’infecter les cellules mais aussi en réduisant sa réplication dans les cellules saines en maintenant active l’immunité innée créée par les protéines de l’interféron de type 1. Les cellules saines « arrêtent généralement toute la machinerie pour que le virus ne puisse pas la détourner« , a déclaré Wilkinson, mais le Covid-19 « subvertit cela » et ce médicament peut aider les cellules contre l’attaque virale, a-t-il ajouté.
– Le Medi3506, une injection anti-inflammatoire en cours de développement pour les troubles cutanés et les maladies pulmonaires obstructives chroniques, mais qui a également été utilisé dans des essais pour l’asthme par AstraZeneca. Il agit afin d’amortir la tempête de cytokines qui entraîne une surcharge du système immunitaire et provoque fièvre, inflammation et fatigue.
– Le Calquence, un autre médicament d’AstraZeneca, utilisé pour traiter le lymphome des cellules du manteau. Il agit comme un inhibiteur de l’enzyme connue sous le nom de tyrosine kinase de Bruton (BTK) et a été développé pour les inflammations pulmonaires graves. Il a été choisi pour un essai officiel après que des preuves anecdotiques aient montré une incidence réduite des complications liées à une infection Covidienne ou à des lésions pulmonaires graves.
– Le Zilucoplan, un médicament développé par la société biopharmaceutique belge UCB, qui est déjà en essai pour un traitement potentiel de la myasthénie grave, un trouble squeletto-musculaire. Les espoirs portent sur sa capacité à arrêter la suractivation de la « cascade du complément », une partie du système immunitaire qui peut tuer des cellules et entraîner des dommages catastrophiques aux poumons et aux tissus. « Une grande partie des dommages est concentrée sur les cellules sanguines et les très petits vaisseaux sanguins du poumon« .
Les médicaments ont été choisis parmi une liste de 200 candidats potentiels et s’ils ne fonctionnent pas pour le Covid-19, un autre lot sera alors envisagé pour des essais.
Si les essais donnent des résultats positifs, ils seront intégrés dans le programme national de recherche de la phase suivante, mené par l’université d’Oxford.
Si la réduction de l’infection à Covid-19 est l’objectif de tous, la baisse du nombre de patients pose un problème aux scientifiques qui recherchent des traitements et des vaccins.
« C’est pourquoi il est important de faire participer tous les patients possibles à un essai, et c’est un message important. Si un patient est admissible à l’une des études, qu’il s’agisse du programme Acccord, d’un vaccin ou d’autres essais de médicaments, il faut lui offrir la possibilité d’y participer car nous savons qu’il apporte une contribution très précieuse à sa propre santé et aussi à la santé publique« , a déclaré M. Wilkinson.
Soixante patients par médicament devront être évalués au cours des prochains mois et M. Wilkinson a déclaré que, si nécessaire, les chercheurs essaieraient à travailler avec d’autres pays et éventuellement avec des patients Covid-19 non-hôspitalisés mais présentant de forts symptômes.
Source : The Guardian
Traduit par l’équipe Les-Crises
13 réactions et commentaires
Je m’étonne que les scientifiques et les médias parlent assez peu des complications bactériennes du COVID-19. Pourtant c’est un classique dans les maladies virales chez les gens affaiblis et les personnes âgées, par exemple la grippe et le pneumocoque.
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AlerterL’héparine est un anticoagulant commun, il ne faut pas exagérer, il n’y a pas de coûts de développements associés.
Il faut doser pour éviter les hémorragies mais à tout prendre, sans doute moins d’effets secondaires pour les personnes à risque que la chloroquine.
Et c’est les patients à risque qu’il faut viser, parce que l’on se fout que la chloroquine n’ait pas d’effet secondaire sur des patients « en bonne santé »… qui guériront du covid de toute façon même sans traitement.
Une étude à New York sur l’usage des anticoagulants a déjà démontré un effet positif sur les cas graves
Nous verrons si cela se confirme avec les anglais
https://lactualite.com/actualites/covid-19-les-anticoagulants-au-secours-des-patients/
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AlerterToto, les Héparines Non Fractionnées (HNF) présentent un risque non négligeable de thrombopénie, d’hémorragie et un coût supérieur aux Héparines de Bas Poids Moléculaire (HPBM). Dans tous les cas, que ce soit en traitement dit « curatif » ou « préventif », la durée d’administration de l’héparine ou des HBPM ne doit pas excéder 10 jours (relais à prendre si nécessaire avec les antivitamines k, car risque de thrombopénie et coût très élevé pour les HBPM). Les nouvelles formes orales dites nano- ou micro-particules sont relativement simples à développer en laboratoire mais effets secondaires des adjuvants, solvants inconnus à ce jour et l’industrialisation de ces produits coûte… des milliards de dollars.
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AlerterLe problème c’est que pour une classe d’âge on ignore qui est à risque. Statistiquement on sait mais individuellement on sait pas.
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AlerterIl aura effectivement fallu 2 semaines…
« l’étude Lancet a signalé plus de décès en Australie que le nombre officiel à l’époque »
Il ne faut pas beaucoup de temps pour faire ce genre de comparaison.
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AlerterIl ne faut pas mélanger les phases d’évolution d’une infection: Il n’est pas difficile de comprendre que chercher à limiter une évolution péjorative est une bonne idée. Au début vous ne savez pas, en particulier chez les sujets à risques qui va avoir une évolution bénigne ou pas. On est dans la même situation que quand on rajoute des AB très tôt chez des patients atteints d’une pneumopathie virale, alors qu’en théorie il ne faudrait pas en donner puisque c’est sensé ne servir à rien à ce stade. Le but du TT Raoult c’est justement de faire en sorte que les patients atteints n’arrivent pas au stade d’avoir des problèmes importants. L’Héparine citée dans l’article est justement utilisée à l’étape précoce, exactement comme le fait le Pr Raoult, à ne pas confondre avec son utilisation plus tardive. Cette position d’anticipation était très commune et admise depuis toujours en Médecine et fondamentale chez les Pompiers. Mais naturellement pratiquer la Réa est plus valorisante pour un Médecin et beaucoup plus médiatique.
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AlerterTout à fait d’accord. Trop de monde confond effet statistique et effet particulier. Il s’agit donc bien de traiter tôt pour éviter une possible aggravation. Peu importe si statistiquement l’évolution grave est peu probable puisqu’on est incapable de déterminer qui va faire un cas graves. Cela s’appelle de la prévention tout simplement.
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AlerterCa pourrait être bien également de tester l’Artémisia, plante Malgache utilisée pour le paludisme, et peut-être utilisée avec succès contre Covid19 selon le gouvernement Malgache. D’ailleurs cette plante vient d’être interdite par l’OMS et par l’Europe… (Étonnant hasard qui pourrait rappeler une interdiction récente d’un autre anti-paludéen présenté par certains comme très prometteur contre C19 au début des symptômes).
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Alerter« D’ailleurs cette plante vient d’être interdite par l’OMS et par l’Europe… »
Allons allons, vous pouvez la cultiver dans votre jardin. Les graines sont librement disponibles. De même l’huile essentielle.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%C3%A9misinine
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AlerterLa question est oui ou non l’Artemisia(annua) qui est une plante(non toxique) d’origine chinoise et non Malgache, efficace contre le paludisme est interdite par l’OMS et la France en particulier et ceux depuis toujours. Le reste n’est accessoire.
Revoir a ce sujet l’excellent documentaire de France 24. »Malaria Business »
https://www.youtube.com/watch?v=W6TgP5RlsDQ
Il se passe des choses vraiment inquiétantes dans le monde de la santé.
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AlerterOui, mais ça veut dire que ça ne peut pat être fait à l’échelle d’une entreprise, petite moyenne ou grande. Marché disponible pour autre chose.
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AlerterL’artémisine, son principe chimique a été isolée en Chine en 1972. Cet antipaludéen de la médecine traditionnelle chinoise était destiné alors aux combattants Vietcongs.
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AlerterTROP Tard!!!!
Apparemment en Russie ils ont déjà mis au point plusieurs protocoles validés par l’OMS!!
1) Utilisation efficace sans effets secondaires du Remdesivir par injection directe au niveau des poumons, un truc du genre…je ne suis pas expert non plus.
2) Mise au point d’un vaccin validé apparemment par l’OMS.
3) Vente massive de test covid 19 efficaces à 98% (pas de faux négatifs qui est le gros problème chez nous)
Le lien…https://youtu.be/dXRu7IUHdnU?t=663
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