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25.février.202225.2.2022 // Les Crises

Covid-19 : L’austérité néolibérale ne fait que prolonger la pandémie

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Le gouvernement australien avait deux ans pour construire des hôpitaux, former du personnel soignant, renforcer les services sociaux et fabriquer des tests et des vaccins COVID. Il ne l’a pas fait, car cela aurait été contraire au consensus néolibéral qui unit les deux grands partis.

Source : Jacobin Mag, Liam Flenady
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des agents de santé au dispensaire COVID-19 drive-in de Bondi Beach, à Sydney, en Australie, en 2021. (Jenny Evans / Getty Images)

Au cours des dernières semaines, les Australiens ont vécu un échec gouvernemental sans précédent de mémoire d’homme. Pour des centaines de milliers d’entre eux, la tentative de se faire tester pour le COVID ou d’accéder au système de santé a mis en évidence un degré remarquable de dysfonctionnement. Pour la plupart, c’est extrêmement stressant. Pour certains, c’est un danger de mort.

Comme l’augmentation du nombre de cas submerge le système de santé publique, il y aura des décès évitables et des souffrances inutiles. En effet, le fait de voir les gouvernements des États et le gouvernement fédéral passer d’une annonce à l’autre a suscité l’anxiété et anéanti la confiance qui subsistait dans le gouvernement. Pour les travailleurs de la santé, le moment n’est rien moins que traumatisant.

Comment en est-on arrivé là ? Les gouvernements australiens ont eu deux ans pour préparer ce moment. Pendant la majeure partie de l’année 2020, les gouvernements des États et le gouvernement fédéral nous ont dit qu’une fois que les taux de vaccination auraient atteint un niveau suffisamment élevé, nous devrions nous ouvrir et « vivre avec le virus. » On pourrait vous pardonner de penser qu’il y avait un plan en place pour faire face à cette nouvelle étape de la pandémie. En réalité, les gouvernements fédéral et des États étaient terriblement sous-préparés. Comprendre pourquoi cela a été le cas met à nu les limites des cadres politico-économiques qui ont dominé l’Australie depuis les années 1980.

Le plan qui aurait dû être établi

Nous avons eu deux ans pour apprendre comment gérer le déconfinement à partir des données et des expériences étrangères. L’Australie aurait pu coordonner tout cela bien mieux, avec beaucoup moins de dommages pour la population.

De toute évidence, l’État aurait facilement pu renforcer considérablement les capacités sanitaires. Au début de la pandémie, le gouvernement aurait pu commencer immédiatement à recruter des milliers d’infirmières et d’agents de santé supplémentaires. Il aurait pu accélérer ce processus en facilitant la formation et en proposant des mesures incitatives pour encourager le recrutement. L’offre d’une augmentation substantielle et/ou d’une prime de pandémie aurait pu contribuer à la fidélisation du personnel, en compensant le tribut payé à la crise, tout en attirant de nouveau sur le terrain les professionnels qualifiés qui ont pris leur retraite ou changé de carrière.

Au début de la pandémie, le gouvernement a signé des contrats avec des hôpitaux privés, pour payer l’utilisation de leurs lits dans les moments critiques. Au lieu de cela, les hôpitaux privés auraient pu être nationalisés et intégrés dans un plan public global. Cela aurait permis de faire des économies et de poursuivre les opérations chirurgicales non urgentes. En outre, en deux ans, nous aurions pu mettre en place des centaines de médecins généralistes et de services de pathologie publics pour coordonner une expansion massive des tests PCR et renforcer les soins à domicile. Au minimum, ils auraient pu créer une ligne d’assistance téléphonique dotée de ressources suffisantes pour donner des conseils aux gens et faciliter l’accès aux ressources dont ils ont besoin.

Au lieu de cela, certains gouvernements ont fait le contraire. Par exemple, le gouvernement travailliste du Queensland d’Annastacia Palaszczuk a gelé les salaires des infirmières en 2020 et a réduit d’un milliard de dollars le financement des hôpitaux sous prétexte de « dividendes d’efficacité ». Dans tout le pays, notre offre de lits de soins intensifs a en fait diminué de deux cents depuis le début de la pandémie.

Nous avions également deux ans pour stimuler la production locale. Le gouvernement aurait pu étendre et prendre le contrôle de la fabrication des tests PCR, des tests antigènes rapides (RAT), des masques N95 et des oxymètres pour la surveillance à domicile. Il aurait été beaucoup plus facile de distribuer gratuitement ces fournitures indispensables et de répondre à la demande lors des pics de consommation.

Au lieu de cela, les gouvernements fédéral et étatiques n’ont pratiquement rien fait pour améliorer notre capacité de fabrication de fournitures médicales. En 2020, le gouvernement du Queensland a accordé à une société locale une subvention d’une valeur non divulguée pour augmenter la production de RAT. Ellume produit désormais cent mille RAT par jour – mais ils sont expédiés sous contrat aux États-Unis.

Le gouvernement aurait également pu renationaliser les Commonwealth Serum Laboratories (CSL) ou créer une nouvelle société pharmaceutique publique pour développer et produire des vaccins et des antiviraux. C’est d’ailleurs ce qu’ont demandé les Verts du Queensland au début de la pandémie. En plus de surmonter les retards nationaux dans le déploiement des vaccins, cela aurait permis à l’Australie de soutenir la vaccination des pays en développement. Au lieu de cela, le gouvernement fédéral n’a signé que récemment un accord de principe avec Moderna pour commencer à produire leurs vaccins en Australie d’ici 2024. Et même dans ce cas, l’Australie ne cessera pas de verser des millions aux multinationales pharmaceutiques.

Enfin, en deux ans, nous aurions pu concevoir un système complet de soutien social. Nous aurions pu mettre en place des congés payés facilement accessibles en cas de pandémie et des congés pour les aidants. Nous aurions pu renforcer de manière permanente l’aide sociale et l’aide sanitaire. Il serait ainsi beaucoup plus facile pour les gens de s’auto-isoler lorsqu’ils sont malades ou exposés. Au lieu de cela, le fait d’être testé positif ou d’être exposé a entraîné une perte de revenus pour beaucoup.

Pourquoi l’Australie a-t-elle tout gâché ?

Alors que les gouvernements travaillistes des États visaient à éliminer le COVID-19 durant la majeure partie des années 2020 et 2021, les Libéraux ont toujours préféré une approche de type « laisser faire ». Malgré ces différences, tous les gouvernements ont échoué au cours des dernières semaines. Et cela révèle une unité plus profonde entre les deux grands partis. Les deux se sont fondamentalement détournés de la poursuite de tout plan qui inclut l’expansion des capacités en matière de santé et d’aide sociale. Pour faire mieux, nous devons comprendre pourquoi il en est ainsi.

Une partie de la réponse est le coût à court terme. Il était moins coûteux de s’appuyer sur les fermetures des magasins et des frontières et sur le maintien de l’ordre que sur l’augmentation massive des dépenses sociales qui serait nécessaire pour permettre à l’Australie de faire face au COVID. Après une première vague de dépenses de crise en 2020, le gouvernement fédéral a accumulé une dette importante et cherche maintenant des moyens de faire des économies à long terme (c’est-à-dire de transférer la charge sur les citoyens).

Continuer à dépenser sans nouvelles sources de revenus risquerait de voir la notation de crédit de l’Australie sanctionnée par le capitalisme financier international. De toute évidence, les dépenses déficitaires auraient pu être évitées ou remboursées en imposant des taxes ou en instituant un prélèvement pandémique sur les milliardaires, les grandes sociétés minières et les sociétés bancaires. Mais cela aurait provoqué une réaction négative de la part de certaines des forces les plus puissantes de la société.

Le coût, cependant, n’explique pas tout. Le gouvernement fédéral est heureux de dépenser des sommes exorbitantes pour l’armée – par exemple, les contrats récemment signés pour des sous-marins nucléaires et des chars d’assaut coûteront au moins 135 milliards de dollars.

L’autre partie de la réponse est institutionnelle. Depuis les années 1980, les deux partis, ainsi que l’establishment politique – groupes de réflexion, cabinets de conseil, médias, haute fonction publique – se sont engagés dans le néolibéralisme. Cette doctrine considère le marché privé comme le véhicule privilégié pour la fourniture de services. Selon ce modèle, les gouvernements ont privatisé les services publics, puis ont payé ces entreprises privées pour qu’elles fournissent ces mêmes services.

Cette doctrine économique a gravement échoué. D’une part, les fournisseurs privés se sont révélés inaptes et inefficaces. Par exemple, la privatisation de l’énergie a fait grimper les prix tout en rendant plus difficile la planification de la transition vers l’énergie verte. D’autre part, des réformes comme la politique nationale de concurrence de Keating en 1995, qui a imposé la logique du marché aux services publics, les a dépouillés de leurs capacités en les obligeant à rationaliser leurs opérations. Dans les hôpitaux publics, par exemple, l’efficacité signifiait qu’il fallait réduire toutes les contraintes du système et faire fonctionner les hôpitaux constamment à pleine capacité. Ainsi, lorsque la pandémie a commencé, nos hôpitaux faisaient déjà des heures supplémentaires.

Aucune des justifications idéologiques du néolibéralisme ne fait plus recette. Il est évident depuis longtemps que le but ultime était de stimuler les profits des entreprises. Sous le néolibéralisme, les gouvernements ont prouvé qu’ils pouvaient dépenser beaucoup – par exemple pour l’armée – à condition de ne pas remettre en cause les profits des entreprises, par exemple en développant les services publics.

Cette vision du politique – et des structures de pouvoir correspondantes – est si profondément ancrée dans les partis au pouvoir et les institutions de l’État qu’il est peu probable qu’un proche du pouvoir ait même envisagé l’alternative, axée sur la propriété ou la planification publiques.

Cependant, il y a peut-être une explication plus importante et qui donne à réfléchir derrière l’échec de l’Australie face à la pandémie. Il n’existe aucun groupe important dans la société qui prône une alternative au capitalisme néolibéral. Les politiques qui vont à contre-courant, aussi rationnelles et réalisables soient-elles, ne seront pas adoptées sans une pression sociale importante. Au lieu de débattre d’une réponse publique et planifiée à la pandémie, l’atmosphère d’urgence qui régnait au début a fait que la plupart des débats ont porté sur les fermetures de magasins et de frontières. Il ne fait aucun doute que les faibles attentes du public – elles-mêmes le résultat de décennies de privatisation – y ont également contribué.

Après deux ans, nous devons changer d’orientation. Espérons que les nouveaux cas atteindront un pic puis diminueront dans les mois à venir, et avec eux, les hospitalisations. Cependant, le virus ne va pas disparaître complètement et de nouveaux variants sont susceptibles d’apparaître. L’ère des confinements et des fermetures de frontières étant révolue, il est temps de plaider pour un investissement massif dans notre santé publique et nos services sociaux. C’est le seul moyen de mettre fin aux sacrifices et aux privations de la pandémie, et de reconstruire sur une base plus juste et plus saine.

Liam Flenady est le directeur de la campagne des Verts australiens à Griffith.

Source : Jacobin Mag, Liam Flenady, 20-01-2022
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Orhan // 25.02.2022 à 10h27

Et puis tiens, parlons des « 5 années nécessaires pour ouvrir des lits de réanimation car il faut former le personnel adéquat. » Bon, qui s’en souvient ? C’était un argument utilisé dans la communication de crise du gouvernement français en mars et avril 2020, au début de la pandémie. Argument qui renvoyait ceux qui demandaient d’augmenter les capacités de réanimation dans les cordes. Argument d’ailleurs qui était repris par bon nombre de citoyens qui trouvaient dans cette bouillie de communication de crise un bon argument à peu de frais.

Donc quid ? Si mes calculs sont bons (maths niveau école élémentaire), il reste donc 3 ans pour ouvrir ces lits et former ce personnel. Quels sont les chiffres ? Le nombre de lits ? Le nombre de personnes formées ? Etc. Évidemment ces questions sont purement rhétoriques, je me doute bien que les communicants sous-entendaient dans cet argument « circulez, y’a rien à voir (ni à faire sinon se confiner à double-tour comme des hommes des cavernes) ».

Quelle misère tant de crédulité.

7 réactions et commentaires

  • Ives // 25.02.2022 à 07h39

    Juste un peu d’humour, l’article est un peu trop critique quand il est écrit « Nous avons eu deux ans pour apprendre comment gérer le déconfinement à partir des données et des expériences étrangères. » en sous-entendant que cela n’a pas été fait. C’est faux, c’est juste que l’Australie impressionné par Mr Déconfinement a pris exemple sur la France.

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  • Tong Ming // 25.02.2022 à 08h55

    A maintes reprises, les media occidentaux ont dénoncé les effets comportementaux délétères des mesures de confinement dans le cadre de la « pandémie ». Actuellement, ils relèvent que le contexte de la prise de décision par le président russe d’actions militaires en Ukraine est entouré d’un isolement et d’une déconnexion sociale des réalités de ce dernier du fait du confinement sanitaire . A ce compte, l’on peut se demander, les causes produisant les mêmes effets, si dans ce même contexte, les dirigeants occidentaux n’ont pas vu aussi leur jugement altéré et que s’est renforcé l’autisme managérial du pouvoir avec parfois la perte de bon sens pragmatique pouvant conduire à des prises de décisions catastrophiques?

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    • yvette chevalier // 02.03.2022 à 12h25

      Oui et la FRANCE n est pas un bon exemple ! nous aussi nous n avons pas eu les masques en temps utile, nous aussi nous avons fermé des hopitaux, nous aussi moins de lits, nous aussi nos infirmiers (ieres) que nous applaudissions au début du covid qui travaillaient avec des sacs poubelles pour protection (les antivaxx) virés sans paye bcoup ont abandonnés aussi !! bref le covid un genre de guerre !!

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      • Michel // 04.03.2022 à 04h08

        Une solide documentation serait LA BIENVENUE. Avec TOUS les détails clefs à TOUS les échelons de décision…Que l’on sache pertinemment sur qui…..lorsque le moment des comptes arrive…Depuis l’immonde storia  »Areva » avec le sang con-taminé, et tout ce que je ne saurais écrire faute de place!!! Toutes ces immondices dans les gouvernements ‘démocratiques’ qui niquent tant qu’ils peuvent, ET personne ne se bouge assez! Bêtement et donc anesthésié bien avant le Covid…L’amour est dans le pré, le foot, les sportifs, etc…Faudrait réécouter Coluche en BOUCLE lui qui l’aura dit ET réalisé tandis que l’État abandonnait son rôle…Déjà…Le PIRE est que cela fonctionne encore PARTOUT! Yesman

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  • Orhan // 25.02.2022 à 10h27

    Et puis tiens, parlons des « 5 années nécessaires pour ouvrir des lits de réanimation car il faut former le personnel adéquat. » Bon, qui s’en souvient ? C’était un argument utilisé dans la communication de crise du gouvernement français en mars et avril 2020, au début de la pandémie. Argument qui renvoyait ceux qui demandaient d’augmenter les capacités de réanimation dans les cordes. Argument d’ailleurs qui était repris par bon nombre de citoyens qui trouvaient dans cette bouillie de communication de crise un bon argument à peu de frais.

    Donc quid ? Si mes calculs sont bons (maths niveau école élémentaire), il reste donc 3 ans pour ouvrir ces lits et former ce personnel. Quels sont les chiffres ? Le nombre de lits ? Le nombre de personnes formées ? Etc. Évidemment ces questions sont purement rhétoriques, je me doute bien que les communicants sous-entendaient dans cet argument « circulez, y’a rien à voir (ni à faire sinon se confiner à double-tour comme des hommes des cavernes) ».

    Quelle misère tant de crédulité.

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  • RGT // 25.02.2022 à 10h53

    « le gouvernement aurait pu commencer immédiatement à recruter des milliers d’infirmières et d’agents de santé supplémentaires »…

    Ça va pas non ? Une telle politique aurait coûté « un bras » et aurait plombé l’économie en « détournant » les budgets de l’armement et les autres actions « bienfaisantes » pour la population.

    Mais pour se rattraper le gouvernement australien aurait ensuite pu virer l’ensemble du personnel (sous payé et étant principalement rémunéré sous la forme d’applaudissements populaires à la tombée de la nuit) une fois le crise passée.

    Comme pour tout gouvernement « démocratique » (au sens occidental du terme) les dirigeants se foutent royalement de la vie des « gueux » et s’il faut mettre en balance leur propre intérêt et celui de la population leur choix sera vite fait.

    Et comme bien sûr ils n’ont de comptes à rendre à personne, sauf aux « mécènes » qui financent leurs campagnes électorales et les frais de fonctionnement (astronomiques) de leurs partis ne vous attendez pas à des résultats en faveur des « moins que rien » qui ne les font pas vivre.

    Quand il faut choisir entre un homard pour eux et un plat de nouilles à l’eau pour tous les autres OU un plat de nouilles avec un peu de Parmesan pour tous leur choix est vite fait car ils n’auront de toutes façons aucune sanction quelque soit leur choix.

    Comme il ne font preuve d’aucune empathie et n’ont aucune conscience morale leur choix est très vite fait.

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  • Saïd Herta // 25.02.2022 à 12h21

    On va jouer à l’avocat du diable, mais les économies de bouts de chandelles des néolibéraux nous prouvent bien que la crise COVID n’était pas si grave que ça et qu’on a aucune chance de voir se reproduire à une crise similaire à une échéance de moins de 40 ans.
    Non ?
    Après tout il n’y a que les Chinois qui ont construit des hostos, mais ça c’est leur faute, et d’une ils sont paranoïaques et hypocondriaques, ensuite si c’était pas des bolcheviques ils auraient eut des structures privées pour accueillir les surplus de malades de façon à limiter les charges structurelles futures.
    Nan mais j’aime bien jouer à l’avocat du diable, c’est juste dommage qu’il ne paye pas les honoraires mais vu que la cause est noble XD.

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