Source : BMJ, Michael Day
Un universitaire italien a présenté des preuves frappantes que la plupart des personnes infectées par le covid-19 ne présentent aucun symptôme, mais sont toujours capables d’infecter d’autres personnes, ce qui, selon lui, a d’énormes répercussions sur la politique de dépistage, notamment dans les hôpitaux.
Sergio Romagnani, professeur d’immunologie clinique à l’université de Florence, a rapporté comment des tests systématisés dans un village complètement isolé d’environ 3.000 personnes dans le nord de l’Italie ont été suivis d’une chute de plus de 90% du nombre de personnes présentant des symptômes de covid-19 en 10 jours.
Vo’Euganeo, à 50 km à l’ouest de Venise, a été fermé par les autorités à la mi-février, et c’est à ce moment-là qu’ont commencé les tests d’ARN répétés sur l’ensemble de la population. Tous ceux qui ont été testés positifs ont été mis en quarantaine. Le nombre de personnes malades du covid-19 est passé de 88 à sept en moins de 10 jours, a rapporté Romagnani.
1 Dans une lettre ouverte aux autorités de la région de Toscane(1), Romagnani a écrit que la grande majorité des personnes infectées par le covid-19, 50 à 75% étaient asymptomatiques, mais représentaient « une formidable source » de contagion.
« Le pourcentage de personnes infectées, même si elles sont asymptomatiques, dans la population est très élevé et représente la majorité des cas, en particulier, mais pas seulement, chez les jeunes. L’isolement des personnes asymptomatiques est essentiel pour contrôler la propagation du virus et la gravité de l’épidémie », a-t-il déclaré.
Il a conclu que le recours à des tests à grande échelle pour trouver et isoler les cas asymptomatiques, en particulier parmi les agents de santé qui pourraient involontairement transmettre le virus à des collègues ou à des patients, était une stratégie essentielle pour contenir la propagation de la maladie. Il a déclaré à La Repubblica : « Nous décidons de ne pas tester les médecins et les infirmières s’ils ne développent pas de symptômes. Mais à la lumière des résultats, cette décision pourrait être dangereuse ; les hôpitaux risquent de devenir des zones à fort taux d’infection dans lesquelles les personnes infectées ne sont pas isolées ».
Tom Jefferson, médecin et épidémiologiste au Centre nordique Cochrane basé dans la région de Vénétie, a déclaré que les résultats de l’étude Vo’Eugeano auraient des implications majeures si ils étaient représentatifs du covid-19 partout ailleurs. Il a noté que les conclusions de Romagnani semblaient contredire un rapport de l’OMS basé sur le covid-19 en Chine(2).
Ce rapport suggérait que «la proportion d’infections vraiment asymptomatiques n’était pas claire, mais semblait être relativement rare et ne paraissait pas être un facteur majeur de transmission ».
D’autres rapports ont suggéré que les tests effectués sur le bateau de croisière Diamond Princess ont permis de trouver un nombre significatif de cas sans symptômes. Jefferson a déclaré au BMJ : « Il y a clairement des contradictions ici ». Néanmoins, il a déclaré qu’il devrait être obligatoire de procéder à des tests généralisés.
Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l’université de Nottingham, a déclaré que la «prévalence des maladies asymptomatiques ou bénignes et leur rôle dans la transmission du virus et potentiellement celui des enfants dans la conduite de cette pandémie » font partie des « questions clés qui doivent être résolues ».
Avec 3405 décès dus au covid-19, l’Italie dépasse désormais la Chine. Selon le chef de la protection civile italienne, Angelo Borrelli, 427 personnes sont mortes dans les 24 heures qui ont précédé le 19 mars à 18 heures. En Chine, le bilan est de 3.245 morts.
Deux médecins sont morts du covid-19 à Côme le 19 mars, selon la fédération des associations de médecins italiens. Il s’agit du spécialiste des maladies respiratoires Giuseppe Lanati et du médecin de famille Luigi Frusciante, tous deux sortis de leur retraite pour travailler pendant l’urgence. Il y a maintenant eu 13 décès parmi les médecins italiens, selon la fédération.
Notes
1 : https://corrierefiorentino.corriere.it/firenze/notizie/cronaca/2 0_aprile_02/romagnani-coronavirus-toscana-sistema-ha- retto-ma-attenti-riaprire-azzardo-80f91ba8-74b6-11ea- b9e9-565a2c5327e6.shtml
2 : WHO. Report of the WHO-China joint mission on coronavirus disease 2019 (COVID-19). www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/who-china- joint-mission-on-covid-19-finalreport.pdf
Source : BMJ, Michael Day
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2 réactions et commentaires
Voici ce que proposent les richissimes élites américaines : business as usual
https://reseauinternational.net/decouvrez-les-societes-qui-vont-developper-le-systeme-de-surveillance-du-coronavirus-soutenu-par-kushner/
On n’est pas sorti de l’auberge.
Généraliser les tests de dépistage est une évidence depuis le début.
Lors des grandes pandémies, l’usage voulait que les maisons où vivaient des infectés soient marquées par un signe. Les villageois s’en écartaient, se limitant à apporter nourriture et onguents et autres médecines susceptibles de soulager
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AlerterSystème de surveillance !
Cette manière de faire comme celle avancée pour la France n’ont pas le côté préventif et libre de choix de celle adoptée par les Coréens.
L’application est à téléchargé et elle sert à informer en temps réel de la position d’un nouveau cas C+ et de ces déplacements dans les heures précédentes. De l’information avec pour effets la prévention active et le renforcement conscientisé du principes de précaution.
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