Source : Le Monde Diplomatique – Philippe Descamps & Thierry Lebel
L’abîme dans lequel un coronavirus a précipité de nombreux pays illustre le coût humain de la négligence face à un danger pourtant parfaitement identifié. Évoquer la fatalité ne peut dissimuler l’évidence : mieux vaut prévenir que guérir. Les atermoiements actuels dans la lutte contre le réchauffement climatique pourraient conduire à des phénomènes bien plus dramatiques.
Thierry Lebel est hydroclimatologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE, Grenoble), contributeur aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
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En mars 2020, la crise sanitaire a relégué l’actualité climatique loin des titres. Pourtant, ce mois fera date comme le dixième de suite avec une température moyenne au-dessus des normales. « Une telle série de dix mois “chauds” consécutifs à l’échelle du pays est inédite », note Météo France, dont les données permettent de remonter jusqu’à 1900.
L’hiver écoulé a battu tous les records avec des températures supérieures aux normales de 2 °C en décembre et janvier, puis de 3 °C en février. Pour se rassurer, on a préféré retenir l’amélioration spectaculaire de la transparence atmosphérique. Lueurs d’espoir : l’Himalaya redevenait visible à l’horizon des villes du nord de l’Inde, ou le mont Blanc depuis les plaines lyonnaises.
Nul doute que la mise à l’arrêt d’une bonne partie de la production entraînera cette année une baisse inégalée des émissions de gaz à effet de serre (GES) (1). Mais peut-on vraiment croire qu’une décrue historique va s’amorcer ? En révélant la vulnérabilité de notre civilisation, les fragilités associées au modèle de croissance économique mondialisée, du fait de l’hyperspécialisation et des flux incessants de personnes, de marchandises et de capitaux, le Covid-19 provoquera-t-il un électrochoc salutaire ? La crise économique et financière de 2008 généra, elle aussi, une baisse sensible des émissions, mais elles sont rapidement reparties à la hausse ensuite, battant de nouveaux records…
Signe avant-coureur de possibles effondrements plus graves, le naufrage sanitaire actuel peut se voir à la fois comme un modèle réduit et une expérience en accéléré du chaos climatique qui vient. Avant de devenir une affaire de santé, la multiplication des virus pathogènes renvoie aussi à une question écologique : l’emprise des activités humaines sur la nature (2). L’exploitation sans fin de nouvelles terres bouleverse l’équilibre du monde sauvage, tandis que la concentration animale dans les élevages favorise les épidémies.
Le virus a touché en premier lieu les pays les plus développés, car sa vitesse de propagation est étroitement liée aux réseaux d’échanges maritimes et surtout aériens, dont le développement constitue également l’un des vecteurs croissants des émissions de GES. La logique du court terme, de l’effacement des précautions montre, dans ces deux domaines, la capacité autodestructrice pour les humains de la primauté accordée au gain individuel, à l’avantage comparatif, à la compétition. Si certaines populations ou régions s’avèrent plus vulnérables que d’autres, la pandémie affecte progressivement la planète entière, de même que le réchauffement ne se cantonne pas aux pays les plus émetteurs de dioxyde de carbone (CO2).
La coopération internationale devient alors capitale : freiner le virus ou les émissions de GES localement sera vain si le voisin ne fait pas de même.
Difficile de feindre l’ignorance devant l’accumulation des diagnostics. Grâce à la vivacité de la recherche en virologie ou en climatologie, la précision des informations disponibles ne cesse de s’affiner. Dans le cas du Covid 19, plusieurs spécialistes alertent depuis des années, notamment par la voix du professeur au Collège de France Philippe Sansonetti, qui présente l’émergence infectieuse comme un défi majeur du XXIe siècle.
Des alarmes tangibles n’ont pas manqué : virus grippaux tels que H5N1 en 1997 ou H1N1 en 2009, coronavirus tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS CoV 1) en 2003 puis le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO CoV) en 2012.
De même, le rapport Charney, remis au Sénat américain il y a quarante ans, alertait déjà sur les conséquences climatiques potentielles de la hausse de la teneur de GES dans l’atmosphère. Les dispositifs multilatéraux pour le partage des connaissances et l’action en commun existent depuis une trentaine d’années, avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), puis la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). Enfin, les scientifiques ne ménagent pas leur peine pour informer les décideurs et les sociétés face à la menace d’un réchauffement qui s’accélère.
Les scénarios de crise sont également connus. Très rapidement après l’apparition du Covid-19, plusieurs chercheurs et autorités sanitaires ont prévenu du danger d’une pandémie (3).
L’ironie de la situation tient au fait qu’à la mi-avril 2020 les territoires les moins touchés sont les voisins immédiats de la Chine : Taïwan, six morts ; Hongkong, quatre morts ; Macao et Vietnam, zéro (4). Échaudés par l’épisode du SRAS en 2003 et conscients du risque épidémique, ils ont mis en œuvre sur-le-champ les mesures nécessaires pour le réduire : contrôles sanitaires aux entrées, dépistages en nombre, isolement des malades et quarantaine pour les potentiels contaminés, port du masque généralisé, etc.
En Europe, les gouvernements ont continué à gérer ce qu’ils considéraient comme leurs priorités : réforme des retraites en France, Brexit de l’autre côté de la Manche, crise politique quasi perpétuelle en Italie… Puis, ils ont promis pour les semaines à venir les actions ou les moyens qu’ils auraient dû mettre en œuvre des mois plus tôt !
Cette incurie les a conduits à prendre des mesures beaucoup plus draconiennes que celles qui auraient pu suffire en temps voulu, non sans conséquences majeures sur le plan économique, social ou celui des libertés publiques. En repoussant toujours à demain le respect de leurs engagements pris en 2015 dans le cadre des accords de Paris sur le climat — ou en reniant la signature de leur pays, comme le président américain —, les mêmes États pensent gagner du temps. Ils en perdent !
Retards et rétroactions positives creusent notre dette environnementale
L’accélération soudaine qu’a connue la diffusion du virus en Europe avant le confinement devrait marquer les esprits. Les systèmes naturels n’évoluent que rarement de manière linéaire en réponse à des perturbations significatives. Dans ce genre de situation, il faut savoir détecter et prendre en compte les premiers signaux de déséquilibre avant d’être confronté à des emballements incontrôlables pouvant conduire à des points de non-retour.
Quand les soignants ou le personnel des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) laissés sans protection et sans dépistage deviennent eux-mêmes porteurs du virus, cela crée des foyers de contamination en milieux hautement sensibles qui peuvent conduire à un effondrement des systèmes de santé, et impose un confinement généralisé.
Semblablement, en matière climatique, effets retards et rétroactions positives — effets retours qui amplifient la cause de départ — creusent notre dette environnementale, à la manière d’un emprunteur impécunieux dont les nouveaux emprunts pour rembourser une dette ancienne seraient contractés à un taux toujours plus élevé.
La baisse du couvert neigeux et la fonte des glaciers se traduisent ainsi par la disparition de surfaces réfléchissant naturellement le rayonnement solaire, créant les conditions d’une accélération des hausses de température dans les régions concernées, d’où une fonte encore renforcée alimentant d’elle-même le réchauffement. De même, la fonte du pergélisol arctique — qui couvre une superficie deux fois plus grande que celle de l’Europe — pourrait entraîner des émissions massives de méthane, un puissant GES qui intensifierait le réchauffement planétaire.
Une part grandissante de la population sent l’urgence à agir, confectionne ses propres masques, organise le secours aux plus âgés. Mais à quoi bon faire du vélo, composter ses déchets ou réduire sa consommation d’énergie quand le recours aux énergies fossiles est encore largement subventionné, quand leur extraction nourrit l’appareil de production et les chiffres de la « croissance » ? Comment sortir du phénomène itératif des crises amplifié par le discours politico-médiatique : négligence, émoi, effroi, puis oubli ?
Car il existe deux différences fondamentales entre le Covid-19 et le dérèglement climatique. L’une tient aux possibilités de régulation du choc subi, et l’autre à nos capacités à nous y adapter. L’autorégulation des épidémies par acquisition d’une immunité collective ne fait pas du Covid-19 une menace existentielle pour l’humanité, qui a déjà surmonté la peste, le choléra ou la grippe espagnole, dans des conditions sanitaires autrement difficiles.
Avec un taux de létalité probablement inférieur à 1 % — bien plus faible que d’autres infections —, le virus ne menace pas la population de la planète de disparition. En outre, même s’ils en ont négligé les prémices, les gouvernements disposent de connaissances et d’outils appropriés pour amoindrir le choc de cette autorégulation naturelle.
Relativement circonscrite, la crise du Covid-19 peut être comparée dans sa dynamique aux incendies qui ont embrasé la forêt australienne en 2019. Il y a un début et une fin, bien que celle-ci soit pour l’instant difficile à cerner et qu’un retour saisonnier de l’épidémie ne soit pas exclu. Les mesures prises pour s’y adapter sont relativement bien acceptées par la majorité de la population, tant qu’elles sont perçues comme temporaires.
À l’inverse, l’inaction en matière climatique nous fera sortir des mécanismes de régulation systémiques, conduisant à des dégâts majeurs et irréversibles. On peut s’attendre à une succession de chocs variés, de plus en plus forts et de plus en plus rapprochés : canicules, sécheresses, inondations, cyclones, maladies émergentes.
La gestion de chacun de ces chocs s’apparentera à celle d’une crise sanitaire du type Covid 19, mais leur répétition nous fera entrer dans un univers où les répits deviendront insuffisants pour rebondir. De vastes régions abritant une grande partie de la population mondiale deviendront invivables ou n’existeront tout simplement plus, car elles seront envahies par la montée des eaux. C’est tout l’édifice de nos sociétés qui est menacé d’effondrement.
L’accumulation des GES dans notre atmosphère est d’autant plus délétère que le CO2, le plus répandu d’entre eux, ne disparaîtra que très lentement, 40 % restant dans l’atmosphère après cent ans et 20 % après mille ans. Chaque journée perdue dans la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles rend ainsi plus coûteuse l’action à mener le lendemain.
Chaque décision rejetée comme « difficile » aujourd’hui conduira à prendre des décisions encore plus « difficiles » demain, sans espoir de « guérison », et sans autre choix que de s’adapter vaille que vaille à un environnement nouveau, dont nous aurons du mal à maîtriser le fonctionnement.
Faut-il alors sombrer dans le désespoir en attendant l’apocalypse ? La crise du Covid-19 enseigne au contraire l’impérieuse utilité de l’action publique, mais aussi la nécessaire rupture avec la marche précédente. Après une accélération technologique et financière prédatrice, ce temps suspendu devient un moment de prise de conscience collective, de mise en question de notre mode de vie et de nos systèmes de pensée.
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(1) Cf. Christian de Perthuis, « Comment le Covid 19 modifie les perspectives de l’action climatique », Information et débats, n° 63, Paris, avril 2020.
(2) Lire Sonia Shah, « Contre les pandémies, l’écologie », Le Monde diplomatique, mars 2020.
(3) Cf. Pascal Marichalar, « Savoir et prévoir, première chronologie de l’émergence du Covid 19 », La vie des idées, 25 mars 2020.
(4) Site de l’université Johns Hopkins, 17 avril 2020, www.arcgis.com
Source : Le Monde Diplomatique
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Commentaire recommandé
L’aveuglement et le déni concernant l’énergie, et le pétrole en particulier, sont à la hauteur de son rôle fondamental dans l’économie moderne. Il suffit pour s’en convaincre d’aller faire un tour sur les forums traitant d’économie où de jeunes (et moins jeunes) étudiants endoctrinés continuent à croire au rôle magique des marchés dans une situation de rareté. Ou d’écouter nos chers dirigeants. Ou votre voisin. Or, cette rareté là, celle du pétrole va nous entraîner au mieux vers un niveau de vie équivalent aux années 50, au pire vers le chaos (option basse peu probable mais ne sait-on jamais).
Enseignant en économie, j’ai pu mesurer comment les étudiants me prennent au mieux pour un farfelu au pire pour un malade quand je leur parle de pic pétrolier depuis plus de 10 ans. Le déni prend des formes diverses : « du pétrole, il y a en encore pour longtemps, suffit d’aller le chercher, « ils » vont trouver un « truc » pour remplacer le pétrole, « on nous annonce la fin du pétrole depuis 40 ans », j’en passe. Sauver ou plutôt croire que l’on peut sauver un mode de vie totalement insoutenable pour le climat, la biodiversité, les hommes eux-mêmes.
Or, l’énergie EST l’économie. Et comme écrivait Mathieu Auzanneau (remarquable de lucidité et de ténacité depuis des années) si la production baisse alors que l’on déverse de plus en plus d’engrais (les investissements), alors c’est qu’il y a un problème dans le sol.
Le dénouement est pour bientôt, durant cette décennie, reste à déterminer à quelle vitesse la dplétion pétrolière va affecter nos économies. Nos vies surtout.
27 réactions et commentaires
Bien vu, mais je m’étonne et m’agace que nos dirigeants, hormis le traitement « profilactique » du dérèglement climatique, réduction de gaz à effet de serre,, ne prévoient rien mais alors absolument rien de « curatif » quand il s’agit de gérer la montée des eaux à venir, l’assèchement des nappes et glaciers, et autres catas qui seront encore plus catastrophiques si elles ne sont pas anticipées.
La prévention, c’est bien, mais trouver un vaccin et un traitement c’est quand même mieux. Aucun traitement n’est prévu ni même envisagé pour les catas à venir.
+4
AlerterPeut-être parce que les dirigeants actuels sont parfaitement au courant de la situation et qu’ils savent qu’il n’y a rien d’alarmant.
Un truc marrant :
Vous connaissez les Maldives ? qui vont être submergées par les eaux à cause du réchauffement , que ça va être terrible , qu’ils vont être tous morts … et donc qu’ils réclament un max de pognon aux occidentaux pour le mal que le néo-libéralisme occidental leur a fait ?? vous connaissez ??
Eh bien l’an dernier , ils ont agrandi leur aéroport principal pour accueillir des A380 ( mauvaise pioche ) et ouvert 4 beaux aéroports dans leurs principales îles . Tous situés au niveau de la mer .. très belles réalisations .
Vos conclusions ?? foutage de g … ??
+18
AlerterL’aveuglement et le déni concernant l’énergie, et le pétrole en particulier, sont à la hauteur de son rôle fondamental dans l’économie moderne. Il suffit pour s’en convaincre d’aller faire un tour sur les forums traitant d’économie où de jeunes (et moins jeunes) étudiants endoctrinés continuent à croire au rôle magique des marchés dans une situation de rareté. Ou d’écouter nos chers dirigeants. Ou votre voisin. Or, cette rareté là, celle du pétrole va nous entraîner au mieux vers un niveau de vie équivalent aux années 50, au pire vers le chaos (option basse peu probable mais ne sait-on jamais).
Enseignant en économie, j’ai pu mesurer comment les étudiants me prennent au mieux pour un farfelu au pire pour un malade quand je leur parle de pic pétrolier depuis plus de 10 ans. Le déni prend des formes diverses : « du pétrole, il y a en encore pour longtemps, suffit d’aller le chercher, « ils » vont trouver un « truc » pour remplacer le pétrole, « on nous annonce la fin du pétrole depuis 40 ans », j’en passe. Sauver ou plutôt croire que l’on peut sauver un mode de vie totalement insoutenable pour le climat, la biodiversité, les hommes eux-mêmes.
Or, l’énergie EST l’économie. Et comme écrivait Mathieu Auzanneau (remarquable de lucidité et de ténacité depuis des années) si la production baisse alors que l’on déverse de plus en plus d’engrais (les investissements), alors c’est qu’il y a un problème dans le sol.
Le dénouement est pour bientôt, durant cette décennie, reste à déterminer à quelle vitesse la dplétion pétrolière va affecter nos économies. Nos vies surtout.
+42
Alerterles marchés fonctionneront bien , je ne vois pas pourquoi ils ne fonctionneraient pas.
Pic pétrolier + plantage du pétrole de schiste –> l’industrie pétrolière va s’adapter comme d’habitude et les prix fluctueront comme d’habitude sur un rythme de 15-20 ans.
Le jour où les coûts d’extraction seront trop élevés , ça va se casser la figure et l’industrie va se trouver à court de pétrole –> donc effondrement , apparition de nouveaux acteurs. Le pétrole sera sans doute réservés à des utilisations très particulières ( militaires ).
Les marchés finissent toujours par fonctionner , ça ne veut pas dire que tout va bien se passer.
+3
Alerterhttps://youtu.be/FlJ14aOfS3s
Si vos etudiants sont capables de comprendre…..les preuves.
Excellente vidéo
+1
AlerterMerci pour le lien de cette association que je ne connaissais pas. Par curiosité je cherche dans wikipedia le premier nom du conseil scientifique et je tombe sur cette phrase:
« Questionné au sujet d’un possible conflit d’intérêts posé par le financement par les entreprises Total et Schlumberger […], Vincent Courtillot affirme que ce soutien ne conditionne en rien l’orientation et le résultat de ses travaux 14. »
C’est tellement fatiguant de perdre son temps à cause de gens comme ça!
+1
AlerterClimat et COVID, on laisse faire et on compte les morts à la fin ?
+1
AlerterLa question est : la majeure partie de la chimie sur terre n’est-elle pas une chimie du pétrole ?
Comment se fait-il que la plupart des produits chimiques existants sont répertoriés (par exemple dans wikipédia) mais que l’on ne dit mot sur leur obtention ? Ne serait-ce pas parce que l’on ne veut pas « vendre la mèche », à savoir révéler que tout, absolument tout est à changer dans nos modes de vie, quant au rapport à l’objet ? Le rapport à l’autre, heureusement, sera le même, et peut-être aura-t-il même quelque chose à gagner dans cette frugalité.
+6
Alerter« Le rapport à l’autre, heureusement, sera le même, et peut-être aura-t-il même quelque chose à gagner dans cette frugalité. »
La frugalité n’est pas capitaliste qui n’est lui-même pas décroissant.
+1
AlerterC’est ç’là oui. Et les grandes pestes noires,la grippe espagnole,c’était aussi un avant goût du grand choc climatique? Y a des moments pu comme gaston lagaffe je me dis m’enfin! Le choc climatique,donc. le nouveau deus ex machina. Il me semble que nous sommes en train de perdre la tête. Un peu comme pour black lives matter…au hasard,et ce ue vous avez une idée du nombre d’africains tués par d’autres africains la semaine passée en Afrique? Non? beau coup,beaucoup trop. Les deux étendards de la non pensée politiquement correcte seront donc le changement climatique et « l’antiracisme »,causes sans aucun doute honorables et insolubles pour un long moment….çà permet bien de ne pas s’occuper de la catastrophe economico sociale quotidienne. mais que voulez vous? Avec un premier ministre de sexe masculin (horreur) blanc (enfer et damnation) et de surcroît de « droite(de profundis clamavit), on voit bien que les injustices politiques et climatiques vont de Charybde en Scylla.
+11
AlerterPremier défaut de raisonnement, votre incapacité à faire le lien entre dérèglement climatique et pandémie. Les mots charnières sont anthropocène et zoonoses.
Deuxième défaut, bien plus « coupable » qu’un simple défaut de raisonnement, c’est votre rapprochement avec « l’antiracisme ». Le souci écologique et le souci de justice seraient des cache-misères mis au point par nos gouvernants, sic !
Je ne pense pas que l’on puisse être davantage dans l’erreur. On peut louer votre effort pour ne pas être dupe des discours officiels mais si c’est pour s’éloigner encore davantage du réel, à quoi ça sert ?
+2
AlerterAu contraire je suis les deux pieds dedans dans ce réel. Je laisse les grands penseurs fantasmer sur tel ou tel futur et je m’occupe à mon humble niveau des vraies misères du quotidien. Il n’en est pas moins vrai que les nouveaux écolos essentiellement bobos à vélo des grandes villes et les antiracistes qui parlent de premier ministre blanc le sortent par les trous de nez. L’écologie, la vraie c’est l’être humain et etre humain au quotidien. Le reste suit tout seul.
+2
Alerter« Et les grandes pestes noires,la grippe espagnole,c’était aussi un avant goût du grand choc climatique? »
Vous n’expliquez pas cette interrogation qui a mon avis trahit une mauvaise compréhension de la situation. Il y a un lien de causalité, et même plusieurs, entre la pandémie et le dérèglement climatique.
Mais bon, visiblement vous êtes davantage occupé à juger votre prochain (les « bobos écolos à vélo », « les antiraciste » dont on se demande ce qu’ils viennent faire là …) qu’à comprendre le réel.
+0
AlerterCa ne va pas aider, mais quand on exploite depuis 70 ans des réacteurs conçus pour durer 50, il y a un moment ou il faut savoir arrêter de tirer sur la corde.
Quitte à en construire de nouveaux si on pense que c’est utile.
Ca m’étonne toujours de voir des gens pleurer sur le système de retraite « à crédit sur les générations futures » (alors que c’est faux…) mais oublier les déchets nucléaires que nos descendants devront encore gérer dans 100000 ans.
+10
AlerterLa plus ancienne centrale en service vient d’être arrêtée. C’est celle de Fessenheim et elle date de 1977.
+5
Alerter—> ci-dessous, 1 minute et 32 secondes avec Jean-Marc Jancovici : Anticiper l’effondrement énergétique ? (14 déc. 2017)
Un lien pour éclairer notre entendement qui a déserté la réalité très physique de l’économie en oubliant que celle-ci est uniquement et d’abord physique. Notre « génie »(?) économique et surtout financier a édifié un type d’économie et de finance s’y rapportant sans tenir compte de la réalité la plus concrète. En effet, l’économie, comme le dit si bien ci-dessus Chef-Joseph, c’est d’abord l’énergie, et tout le reste en dépend.
Donc, dans ce lien avec J.M. Jancovici — à graver dans le marbre 1 minute et 32 secondes —
à partir de : 15 minutes 04 secondes à 16 minutes 36 secondes
https://www.youtube.com/watch?v=8yunlx4WWEA
Mais tout l’entretien à une très grande portée (de plus en plus vraie depuis décembre 2017).
+3
AlerterVous oubliez quelque chose, c’est que si une solution est disponible pour conserver le même niveau de consommation énergétique, vous n’imaginez quand même pas que nos gouvernants vont y renoncer progressivement au profit d’une hypothétique transition énergétique ?
Si le nucléaire n’est pas délibérément stoppé, il restera pour toujours ; alors que si on y met fin au motif élémentaire que les déchets nucléaires devront être gérés par des civilisations dont nous n’avons même pas idée (100 000 ans, c’est trois fois l’âge de la grotte Chauvet…), nous serons bien obligés de freiner notre consommation.
+3
AlerterPrimo, les déchets existent déjà, donc arrêter maintenant ne résout rien. Secundo on sait faire des centrales qui produisent beaucoup moins de déchets et même consommer ceux existants.
+1
AlerterÀ un moment, il faut prendre une calculette pour comparer la densité énergétique d’un gramme de nucléaire avec les autres énergies disponibles, et regarder ce que cela implique écologiquement (moins de place, moins d’extraction, moins de transport, moins de stockage).
Quant aux déchets, c’est très vertueux de s’inquiéter des générations futures mais à vrai dire, on ne voit pas vraiment le problème. Il suffit d’imiter la nature (réacteur naturel d’oklo) et d’enterrer une ou deux piscines olympiques sous terre. Ce n’est pas la panacée mais on n’a rien de mieux en magasin.
+2
Alerter…d’accord, et on mettra des pancartes en anglais pour les avertir de ne pas creuser là (d’ailleurs, c’est peut-être ce que veulent dire les peintures rupestres ?)
J’aime beaucoup aussi « les accidents existent, donc arrêtons de les éviter » (Jbb).
+1
AlerterPar simple curiosité , je recopie ceci , lu ailleurs …où on nous explique ceci.. : ((Partie 1))
» » « « L’affirmation que le nucléaire ne produit pas de CO2 peut sembler plausible parce que le réacteur lui-même n’émet pas de dioxyde de carbone. Mais s’arrêter à cette constatation serait trahir la vérité. Le nucléaire recèle en effet d’importants coûts énergétiques cachés, et les émissions de CO2 de l’ensemble de la filière sont loin d’être négligeables.
Ces coûts énergétiques se réfèrent à l’exploitation, le raffinage et l’enrichissement du combustible (l‘uranium-235); la fabrication des assemblages combustibles; la construction, le fonctionnement et le démantèlement des centrales; le conditionnement et le stockage des déchets. L’énergie nécessaire à ces opérations est en grande partie obtenue à partir de sources d’énergie fossiles. Une partie de ces coûts
énergétiques devra en outre être assumée par les générations futures, une fois que les centrales nucléaires auront cessé de produire de l’électricité.
Selon la base de données GEMIS de l’Öko-Institut, les centrales nucléaires allemandes produisent 34 grammes de CO2 par kilowattheure (kWh) d’électricité produite. Ces calculs ne prennent cependant pas en compte le démantèlement des centrales et le conditionnement et le stockage des déchets. Les résultats d’autres études donnent des chiffres plus élevés, allant de 30 à 60 grammes de CO2 par kWh. »
en 2003) émettent ainsi entre 1,3 et 2,7 millions de tonnes de CO2 par an. » » » (à suivre)
+0
Alerter((Partie 2))
» » « Selon une étude de l’Université de Groningen (Storm van Leeuwen et Smith, 2004), si les émissions de l’ensemble de la flière (démantèlement des centrales, conditionnement et stockage des déchets compris) sont prises en compte, une centrale nucléaire fonctionnant avec de l’uranium-235 émet environ un tiers du CO2 produit par une centrale au gaz moderne. Mais ce ratio relativement favorable n’est valable que pour les minerais riches en uranium. En effet, la plus grande partie du CO2 est émise lors de l’extraction et du traitement du minerai, et est proportionnelle à la richesse en uranium de celui-ci. Or, les minerais riches en uranium actuellement exploités pour faire tourner les centrales sont disponibles en quantités limitées. Au fur et à mesure de leur épuisement, l’utilisation de minerais plus pauvres augmentera l’énergie nécessaire lors de l’exploitation et le raffinage de l‘uranium. Ceci augmentera de manière drastique les émissions de CO2 par kWh produit … et finira par faire en sorte que les émissions liées à la production d’électricité nucléaire dépasseront celles liées à la production par le gaz! En fait, l’appauvrissement des minerais signifie quele nucléaire finira par produire moins d’énergie que si l’on brûlait directement les combustibles fossiles nécessaires à l’ensemble de ces opérations! Le nucléaire ne représente donc pas une solution à la problématique des changements climatiques. Le nucléaire produit plus de CO que la cogénération. » » » ( à suivre)
+0
Alerter((Partie 3))
» » » Il ne faut pas non plus perdre de vue que, lors de la production d’électricité nucléaire, une grande partie — environ deux tiers — de l’énergie primaire est perdue sous forme de chaleur. Il est donc également judicieux de comparer les émissions d’une centrale nucléaire avec celles d’une centrale au gaz avec récupération de chaleur (cogénération).
Pour chaque kWh d’électricité produit, une centrale de cogénération au gaz de petite taille produit galement 2 kWh de chaleur, qui peut être valorisée. La chaleur ainsi générée permet d’économiser la production d’une quantité équivalente de chaleur par un système de chauffage autonome, ce qui permet d’économiser des émissions de CO2.
Selon l’Öko-Institut, si l’on tient compte de ces économies, les émissions nettes de petites centrales à cogénération (c’est-à-dire les émissions de CO2 des centrales diminuées des émissions de CO2 qui auraient autrement été provoquées pour la production de chaleur) sont alors inférieures auxémissions de CO2 de l’électricité produite dans des centrales nucléaires! » » » »
((FIN))
+0
AlerterCrise énergétique, c’est acté. Mais pourquoi ce silence tonitruant autour du thorium, dont on a la preuve qu’il marche depuis les années 50, qu’il pourrait permettre de résorber une bonne quantité de nos déchets et nous obtenir une indépendance énergétique ? Mhhh ?
+5
Alerterhttps://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/reacteur-nucleaire-thorium-42792/
https://www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-au-thorium-une-nouvelle-impasse
Visions du paysage énergétique mondial en 2050
Retrouvez gratuitement la synthèse et les 48 contributions du projet « Perspectives Énergies 2050 ».
https://www.connaissancedesenergies.org/perspectives-energies-2050
+0
AlerterAprès la gestion (volontairement ou non) désastreuse, ils nous font les poches…
– L’OMS réclame plus 30 milliards dans sa lutte contre la COVID-19 – accélérateur ACT (diagnostic, traitement thérapeutique, vaccin et connecteur de systèmes de santé) pour la réalisation des différentes ambitions et des solutions mises en place pour fournir rapidement les outils de lutte contre la pandémie (il n’y a plus de charge virale), notamment aux pays à faibles et moyens revenus (à la place d’investissements dans l’eau et l’assainissement par exemple).
– Global Citizen et la Commission européenne ont annoncé un sommet virtuel « Global Goal: Unite for Our Future » et un concert diffusé sur les réseaux sociaux le 27 juin. L’objectif de Global Citizen (« communauté de gens qui veulent faire face aux défis les plus importants de la planète et à l’extrême pauvreté ») qui a organisé les deux évènements, vise à amasser 42,8 milliards pour lutter contre la pandémie.
+0
AlerterSur ces 72 milliards combien arriveront à destination? C’est que ces organismes internationaux ont des appétits d’ogre,des frais de fonctionnement dignes de Crésus,et adorent les voyages symposiums,en première clase et 5 étoiles,évidemment.
+2
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