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27.mai.201827.5.2018 // Les Crises

Dans quel but les États-Unis se battent-ils en Syrie ? Par Graham E. Fuller

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Source : Graham E. Fuller, Consortium News, 18-04-2018

Les États-Unis et la Russie partagent des objectifs stratégiques en Syrie et dans l’ensemble de la région, mais les idéologues de Washington persistent dans une regrettable intervention qui a conduit au désastre, affirme Graham E. Fuller.

L’administration Trump a mené plusieurs dizaines de frappes militaires contre la Syrie qui visaient prétendument des installations de production et de stockage de produits chimiques. C’était un acte dont la communauté internationale craignait qu’il ne mène à une guerre ouverte en Syrie entre les États-Unis, l’Iran et la Russie, mais ça s’est un peu mieux passé : les frappes semblent avoir été soigneusement calculées, effectuées pour éviter les pertes et semblaient de nature largement symbolique. Les frappes n’ont pas changé de façon significative les réalités sur le terrain.

Que pouvons-nous tirer de tous ces événements stratégiques en Syrie ? Nous rencontrons un nombre déconcertant de joueurs : troupes syriennes, insurgés syriens, djihadistes de divers courants, Iraniens, Russes, Américains, Israéliens, Turcs, Saoudiens, Qataris, Émiratis, milices chiites, Irakiens, Kurdes, Hezbollah – tous emprisonnés dans une danse mortelle. Mais aussi complexe qu’il soit, ce conflit sanglant qui dure depuis sept ans continue de poser les mêmes questions fondamentales et pour longtemps à la politique américaine en Syrie et dans la région. Ces questions exigent une réponse.

Les USA veulent-ils que la guerre finisse ?

En principe, oui, mais seulement à leurs propres conditions rigides qui appellent à la fin du règne du président Bachar al-Assad et à l’élimination de l’influence russe et iranienne en Syrie. Rien de tout cela n’est du domaine de la réalité.

La lutte de pouvoir entre le régime Assad et l’éventail des divers insurgés a fluctué pendant sept ans. Au début, lorsque le gouvernement a été confronté à la première vague d’insurrection intérieure en 2011, il semblait qu’il ne durerait peut-être pas longtemps dans un printemps arabe en pleine évolution. Mais il a fait preuve de résistance.

Il était prêt à riposter impitoyablement aux premiers soulèvements et à les étouffer dans l’œuf. Il a été aidé par le fait que la population syrienne était elle-même très partagée quant à la chute de son gouvernement. Comparativement aux régimes de la région, il était incontestablement autocratique mais pas plus brutal que d’ordinaire dans la région – du moins jusqu’à ce que les premières forces insurgées remettent en question l’existence du régime et que Damas commence à vraiment montrer les dents.

Les Assad : des autocrates, mais pas plus brutaux que d’habitude dans la région

En fait, de nombreux Syriens ne voulaient pas d’une guerre civile – ce qui est compréhensible puisque les coûts humains et matériels seraient dévastateurs. Deuxièmement, un grand nombre de Syriens qui n’avaient pas d’affection pour Assad avaient encore plus de raisons de craindre ce qui pourrait venir après lui : très probablement une combinaison de forces djihadistes radicales. En effet, les djihadistes victorieux auraient alors pu mener une lutte de pouvoir interne entre eux, tout comme la guerre civile entre les moudjahidin afghans après le retrait des forces soviétiques en 1988 ; cela a pratiquement détruit le pays…

En effet, dans le confort de notre propre isolement américain, ces questions ressemblent semblent plus proches d’un jeu de guerre électronique ou d’une stratégie en fauteuil. Mais pour les gens qui vivent dans des zones de guerre, les enjeux sont très réels. À un moment donné, presque n’importe quelle paix vaut mieux que presque n’importe quelle guerre. Washington est peut-être prêt à se battre jusqu’au dernier Syrien, mais la plupart des Syriens ne sont pas disposés à le faire alors que la plupart des résultats n’offrent que mort et destruction.

Mais le temps des spéculations sur le sort du régime est maintenant révolu : Assad est sur le point de rétablir son contrôle sur l’ensemble du pays. L’ambivalence de tant de Syriens, l’inconstance et les divisions de tant de forces anti-Assad, et surtout l’assistance sérieuse de la Russie et de l’Iran à Damas ont constitué le point de basculement final.

Mais Washington est-il prêt à accepter, même à contrecœur, le rétablissement du contrôle d’Assad sur son propre pays ? (Il convient de noter que, quels que soient les enjeux en Syrie, la Russie et l’Iran ont été légalement invités par le gouvernement syrien à fournir une assistance militaire. Les États-Unis d’autre part n’ont pas été invités à intervenir en Syrie, et pour des raisons de droit se battent en Syrie « illégalement »). En effet, l’objectif de Washington a toujours été d’échafauder un autre « changement de régime par la force » dans une région qui comprend l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Yémen et peut-être la Somalie, entre autres conflits.

Est-il donc justifiable, voire éthique, de se battre jusqu’au dernier Syrien ? Ou les États-Unis devraient-ils accepter à contrecœur la fin désespérément nécessaire de la guerre et permettre le rétablissement de la sécurité publique, de la sécurité alimentaire, de la médecine et une chance pour ce pays dévasté de se reconstruire ? D’un point de vue humanitaire, le choix semble clair.

Alors, pour quoi les États-Unis se battent-ils ?

Washington cherche à isoler ou à renverser les Assad, père et fils, depuis plus de quarante ans ; il les perçoit comme représentant un nationalisme arabe anticolonialiste (séculier) farouche, une résistance aux objectifs américains et un refus de s’incliner devant les frontières toujours plus étendues d’Israël et devant l’oppression des Palestiniens.

Le monde a appris que tout État qui n’accepte pas l’ordre établi par les États-Unis au Moyen-Orient devient par définition un « régime voyou », perdant ainsi tout droit souverain sur la scène internationale. Et les politiques de Washington ont toujours été fortement influencées par l’agenda régional d’Israël. C’est donc une pilule amère : l’acceptation du maintien d’Assad au pouvoir jusqu’à ce que l’ordre international puisse finalement mettre au point un nouveau processus politique qui offre un gouvernement plus représentatif.

Mais la politique américaine, malgré tous ses discours sur les droits de l’homme et la protection sociale, n’a aucun intérêt à mettre fin à la guerre selon autre chose que ses ses propres termes. Il ne s’agit plus du tout de la Syrie. La Syrie est destinée à rester l’arène des grands intérêts stratégiques américains : le contrôle de l’influence russe et iranienne au Moyen-Orient. Les Syriens eux-mêmes paieront le prix, mais ils ne comptent pas.

Pourtant, la réalité est que Washington ne peut plus déterminer à lui seul la configuration stratégique du Moyen-Orient. Tous les efforts déployés en ce sens au cours des quinze dernières années se sont soldés par un désastre pour pratiquement tout le monde, y compris les États-Unis.

Une autre réalité est la présence de la Russie en tant que puissance diplomatique et stratégique au Moyen-Orient. Elle a une histoire de plusieurs centaines d’années de présence là-bas, bien avant les États-Unis ou même la Grande-Bretagne ; même sous les tsars russes, Moscou était le protecteur officiel des chrétiens orthodoxes orientaux au Levant.

La Russie et les États-Unis partagent des objectifs au Moyen-Orient

Église russe sur le Mont des Oliviers (Wikipedia)

Après un hiatus d’environ deux décennies après la chute de l’URSS et l’effondrement de l’économie russe, la Russie est de retour en tant qu’acteur. Cela ne changera pas. Une présence russe au Moyen-Orient ne devrait pas non plus représenter un affront intolérable pour les intérêts américains. En effet, la Russie et les États-Unis partagent de nombreux objectifs communs, notamment la nécessité d’une stabilité régionale, la circulation pacifiée de l’énergie et la suppression des mouvements djihadistes violents comme l’EI ou Al-Qaïda.

Mais si les idéologues néo-conservateurs et « interventionnistes libéraux » de Washington font ce qu’il souhaitent – et leur pouvoir s’accroît – l’intérêt suprême de l’Amérique au Moyen-Orient sera centré sur le contrôle de la Russie, ce qui équivaut à une prophétie autoréalisatrice de confrontation. Pour ces idéologues, il ne peut y avoir d’arrangement : cela devient un jeu à somme nulle, non pas un jeu gagnant-gagnant, mais un jeu gagnant-perdant.

Cette posture des États-Unis est également conçue pour perpétuer la présence militaire de Washington en Syrie pour longtemps encore, avec étonnamment peu de faits probants. La Russie n’ira nulle part. Et l’Iran, qui normalise progressivement ses relations avec la majeure partie du monde, reprendra également sa place en tant qu’acteur majeur du Moyen-Orient. Pourtant, l’Iran reste une obsession pour Washington – également considérée comme un État « voyou » et reflétant une fois de plus la détermination d’Israël à dominer stratégiquement le Moyen-Orient lui-même.

L’Iran constitue-t-elle une « menace de nature sectaire » comme les Saoudiens ? L’Iran réagit comme une « force chiite » au point d’être attaqué comme une « force illégitime », c’est-à-dire une force chiite par les forces saoudiennes rivales ultra-conservatrices du Wahhabisme. L’Iran se considère avant tout non pas comme un État chiite, mais comme un État musulman – un État qui a l’intention de bloquer davantage l’interventionnisme occidental au Moyen-Orient. Et il ne croit pas que les monarchies représentent une vague porteuse pour l’avenir du Moyen-Orient.

La question demeure donc : Washington cherche-t-il vraiment à mettre fin à la guerre – une guerre qu’il ne peut gagner ? Ou se battra-t-il dans une situation destructrice et perdue dans un pays où il n’a pas été invité ? Va-t-il continuer à chercher un « changement de régime » dans encore un autre État avec tout le chaos, l’instabilité et les ouvertures pour les forces djihadistes les plus radicales de la région que cela entraîne ?

Et sommes-nous nous-mêmes utilisés comme instruments pour la réalisation des objectifs stratégiques locaux israéliens et saoudiens dans la région ?

Cette article a été publié à l’origine sur http://grahamefuller.com/blog/

Graham E. Fuller est un ancien haut fonctionnaire de la CIA, auteur de nombreux livres sur le monde musulman, dont Breaking faith : A novel of espionage and an American’s crisis of conscience in Pakistan, et plus récemment « BEAR. (Amazon, Kindle) grahamefuller.com

Source : Graham E. Fuller, Consortium News, 18-04-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Alfred // 27.05.2018 à 09h02

« l’Europe dépend des états unis pour sa sécurité « . Absolument NON. C’est la la marque de la propagande. C’est de la pensée apptise aussi fausse que de dire que nous dépendons de la Russie pour notre sécurité « mais que nous serons les premiers impactés par un conflit avec » les états unis. Qui « lance » les tensions et les conflits ?
Vous l’oubliez mais nous sommes vassalisés et pour certains occupés comme l’Allemagne, l’Italie (« Yankees go Home »).
Notre sécurité est en danger quand le « souverain » se lance dans des aventures foles dont nous payons seuls le prix (dans »notre  » camp bien sur, en face c’est pire).
Le seul point où je vous rejoins à 200% c’est que c’est l’isolement et la protection de l’océan Atlantique qui donne cette assurance à cette nation très dispensable. Et effectivement cela ne les dérangerait absolument pas que nous finissions sous les bombes. Les havrais pour ne citer qu’eux se souviennent bien des bombes gratuites anglo-saxonnes.
Nous ne serons jamais en sécurité tant que nous n’aurons pas quitté leur attelage.

21 réactions et commentaires

  • nulnestpropheteensonpays // 27.05.2018 à 06h26

    les états unis sont loin de tout conflits et se sentent protégés d’une guerre au sol, c’est ce qui leurs donnent leurs morgue , ce qui est inquiétant c’est que l’Europe dépend des états unis pour sa sécurité ,nous seront les premiers impacté en cas de conflit direct avec la russie , nous n’avons plus d’armée , ou alors juste pour le maintien de l’ordre , comme les états unis sont en train de nous transformer en vaste champs commercial , par l’entremise de la commission européenne , si nous restons dans l’Europe , nous allons nous appauvrir de plus en plus jusqu’a remplacer les anciennes colonies , d’Asie et du moyen orient , qu’ils sont en train de perdre . et si ils ne peuvent plus se servir des anciennes colonies pour détruire et reconstruire , ils vont aller ou d’après vous ? vous imaginez , quelques bombes sur les grandes villes françaises , le pognon a se faire …vous vous posez encore la question de savoir si cela leurs poserait un problème ?…..

      +31

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    • Alfred // 27.05.2018 à 09h02

      « l’Europe dépend des états unis pour sa sécurité « . Absolument NON. C’est la la marque de la propagande. C’est de la pensée apptise aussi fausse que de dire que nous dépendons de la Russie pour notre sécurité « mais que nous serons les premiers impactés par un conflit avec » les états unis. Qui « lance » les tensions et les conflits ?
      Vous l’oubliez mais nous sommes vassalisés et pour certains occupés comme l’Allemagne, l’Italie (« Yankees go Home »).
      Notre sécurité est en danger quand le « souverain » se lance dans des aventures foles dont nous payons seuls le prix (dans »notre  » camp bien sur, en face c’est pire).
      Le seul point où je vous rejoins à 200% c’est que c’est l’isolement et la protection de l’océan Atlantique qui donne cette assurance à cette nation très dispensable. Et effectivement cela ne les dérangerait absolument pas que nous finissions sous les bombes. Les havrais pour ne citer qu’eux se souviennent bien des bombes gratuites anglo-saxonnes.
      Nous ne serons jamais en sécurité tant que nous n’aurons pas quitté leur attelage.

        +50

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      • Ssjsj // 27.05.2018 à 12h45

        La France, du fait qu’elle est une puissance nucléaire, ne peut dépendre de personne.

          +1

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        • occitan // 30.05.2018 à 20h16

          ah bon ? Ou bien vous êtes croyant, ce qui est un moindre mal, ou bien vous êtes mal-voyant et mal-entendant,et je compatis.

            +0

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      • At Dahman // 27.05.2018 à 15h19

        A l’issue d’une réunion des Ministres des Affaires Etrangères de l’OTAN, consacrée à la crise des euromissiles qui s’est tenue à Bruxelles au début des années 1980, un journaliste demanda au Secrétaire d’Etat Henry Kissinger, si son pays pouvait s’engager à riposter par ses armes balistiques intercontinentales, en réponse à une attaque éventuelle d’un membre de l’alliance par des euromissiles soviétiques. En d’autres termes, si les USA pouvaient s’engager à sanctuariser le territoire de leurs alliés. La réponse de Henry Kissinger fut claire : « la seule obligation du gouvernement des Etats Unis d’Amérique se limite à la sanctuarisation de son propre territoire ! ». Et, pour s’assurer que son propos a été bien compris, il ajouta « nul allié n’est fondé à nous demander de nous suicider pour assurer sa défense ».

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      • Arcousan09 // 27.05.2018 à 19h40

        Quand nous avons un « allié » comme Trump et sa clique de faucons, nous n’avons vraiment pas besoin d’ennemi
        Le grand Charles, fin connaisseur de la mentalité anglo-saxonne, l’avait bien compris en quittant OTAN
        Un microcéphale nous y a remis dans OTAN …. maintenant il faut assumer et courber l’échine et ce n’est pas l’agité actuel qui y changera quelque chose …. bien au contraire …
        Notre sécurité est un doux rêve

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        • lvzor // 02.06.2018 à 12h58

          On peut aussi penser qu’un pays qui a la constance de voter sarkozy, puis hollande, puis macron, se condamne lui-même…

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  • Aladin0248 // 27.05.2018 à 07h09

    Il y a longtemps qu’on comprend la logique de ce jeu de guerre sanglant mené par les anglo-saxons : le but ultime est la domination totale du territoire russe et des immenses richesses qu’il renferme. Sa théorisation a commencé avec le plan Mackinder (théorie du Heartland), et continué pendant la guerre froide avec Z. Brzezinski. Les pièces du grand échiquier sont l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, … l’Iran. Mais ça ne se passe pas vraiment comme l’auraient souhaité les maîtres du régime néoconservateur US. Au milieu de tout ça, il y a le jeu personnel du petit état psychopathe qui a ses propres objectifs. En tout cas, il est évident que ces gens fondamentalement malfaisants ne lâcheront pas le morceau.

      +38

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  • Xtf // 27.05.2018 à 08h12

    Tout un article sur la géopolitique en Syrie sans citer une seule fois les mots « chiite » et « pipeline », je suis dubitatif… Voir ici : http://www.chroniquesdugrandjeu.com pour des explications complémentaires.

      +4

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    • Rond // 27.05.2018 à 08h43

      « Chiite » est cité. Pipeline ne l’est pas mais on a : « la circulation pacifiée de l’énergie ». Un pipeline est-il pacifique ? C’est une pomme de discorde en tout cas.
      « Chroniques du grand jeu », très bon choix.

        +10

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    • Alfred // 27.05.2018 à 08h51

      Au contraire cet article est plutôt pas mal pour un point de vue anglo-saxon (ça fait plaisir de voir des idées encore claires dans ce monde dominé par la fausseté et l’hypocrisie). Et les concepts dont vous parlez ont été évoqués.

        +11

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      • Chris // 27.05.2018 à 12h44

        Manque dans l’instrumentalisation anti-Al Assad un grand absent : les Frères Musulmans.
        Curieux cet oubli de la part d’un ex-CIA, car ils participent à tous les printemps… et hivers du Moyen-Orient yankees depuis des décennies.

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  • RGT // 27.05.2018 à 10h01

    Les dirigeants et les oligarques US savent que les dés sont jetés et qu’ils ont, suite à leur cupidité, causé eux-mêmes la chute de l’Empire (comme les romains et tous leurs prédécesseurs avant eux).

    Le nouveau « maître du monde » est désormais la Chine.
    Chine qu’ils ont activement aidé à croître en puissance en transférant toutes les usines indispensables dans ce pays en espérant profiter de l’aubaine (de courte durée) de la main d’œuvre à prix « compétitif » (surtout pour les intermédiaires).

    Les chinois ont bien compris cette stratégie et ont laissé faire en ravalant leur fierté tout en sachant que ça leur permettrait de gagner plusieurs dizaines d’années dans la maîtrise des technologies de pointe.

    Désormais, ils sont la première puissance industrielle, technologique et économique mondiale mais se gardent bien de montrer leurs biceps de manière ostentatoire car leur avance n’est pas suffisante pour leur garantir un succès écrasant, mais ça viendra.
    Ils gagneraient aujourd’hui, c’est sûr, mais y laisseraient quelques plumes, ce qui est contraire à leurs objectifs.

    Les ploutocrates US le savent bien mais ne peuvent plus inverser le sens de l’histoire.
    Il ne leur reste plus qu’une seule solution: S’accaparer TOUTES les zones contenant des ressources naturelles qui pourraient être utiles à la Chine et les « sanctuariser » en les faisant entrer de force dans leurs « propriétés privées ».
    Une fois en possession de toutes ces ressources il pourraient ensuite « tordre le bras » de la Chine pour tenter de maintenir leur hégémonie.

    Manque de bol, les pays qui ne sont pas encore tombés sous leur coupe ne souhaitent pas se faire dépouiller comme de vulgaires bourgeois par des loubards au détour d’une impasse et s’organisent, malgré leurs différents, pour contrer la menace la plus importante.

    Si les pays d’€urope de l’ouest restent désespérément accrochés au train US (ce que les ploutocrates appellent de tous leurs vœux) ils se retrouveront, comme les USA, les parias de cette planète.
    Si par contre ils se désolidarisent des USA ils auront peut-être la chance de sauter sur une opportunité qui ne se représentera pas de sitôt. Mais avec peu d’espoir, nos « Grands Énarques » pour préserver leur statut sont prêts aux pires erreurs qui seront bien sûr assumées par « le peuple ».

    Pour l’instant, les oligarques US (et européens) s’apparentent à un prédateur dominant blessé et traqué qui sait que sa fin est proche.
    Ils n’ont plus rien à perdre et sont prêts à « tout faire péter », même s’ils ne survivent pas, pensant qu’ils auront leur « revanche » en exterminant leurs adversaires.

    Espérons seulement que la population de ces pays « démocratiques » aura le pouvoir de dire « STOP », mais rien n’est moins sûr.
    Si le peuple avait le pouvoir de décider de son propre sort, ça se saurait depuis bien longtemps et les « élites » seraient dépouillées de leur pouvoir de nuisance.

      +27

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    • Aksavavit // 27.05.2018 à 11h34

      «Désormais, ils [les Chinois] sont la première puissance industrielle, technologique et économique mondiale mais se gardent bien de montrer leurs biceps de manière ostentatoire car leur avance n’est pas suffisante pour leur garantir un succès écrasant, mais ça viendra.»

      Que pensez-vous qu’il adviendra une fois qu’ils auront acquis «l’avance suffisante pour leur garantir un succès écrasant» ? N’aurons-nous pas un nouveau maître du monde qui pourrait bien être plus intraitable encore que les Etats-Unis ?

      Existe-t-il pour les Européens une solution moins insatisfaisante ? Une alliance avec la Russie, pour refaire «l’Europe de l’Atlantique à l’Oural (à Vladivostok)» ? C’est ce que voyait le général de Gaulle, non ?

        +11

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      • Chris // 27.05.2018 à 13h06

        Nous aurons des vagues « jaunes »… s’additionnant aux vagues « noires » !
        Une thématique qui avait déjà le vent en poupe dans les années 50-60, lors du grand chambardement initié par Moa Tse Dong : le péril jaune. Lequel « arrachait » la Chine des griffes de l’Occident et du Japon voisin après 200 ans de colonialisme impitoyable et sanglant. (1)
        L’Europe s’inquiète d’un mouvement colonial inverse : sic transit gloria mundi…
        Notre vassalité aux Etats-Unis nous y prépare… Europe : qu’elle représente admirablement bien cet avatar de la mythologie grecque !
        Les Etats européens souverains étaient forts. L’Europe (UE) n’est rien : un égrégore !
        (1) C’est intéressant de constater comme l’Occident s’est infecté au contact de ses proies qu’il asservissait (guerres de l’opium qui lui permit de bâtir des fortunes colossales : l’oligarchie Occ. D’aujourd’hui !).
        Le phénomène de la drogue qui prend de plus en plus d’ampleur dans nos sociétés au fur et à mesure qu’elles s’enfoncent dans la précarité économique globaliste et le régime comprador de ses élites.

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      • lon // 27.05.2018 à 13h57

        La seule façon de survivre pour l’UE est une alliance avec la Russie, de Lisbonne à Vladivostok
        Là ce sera vraiment le jackpot .
        Autrement l’Union va éclater, avec vraisemblablement un bloc Allemagne-Europe de l’Est se tournant résolument vers la Russie , et une Europe atlantique partagée entre les mariages princiers de la Couronne britannique et une France qui pourra enfin rattraper son retard linguistique en anglais et se pâmer d’amour pour les US à chaque attribution de l’Oscar du meilleur film étranger à une production française .

          +5

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  • René Fabri // 27.05.2018 à 11h47

    De loin, la guerre en Syrie ressemble à la guerre au Liban. Est-ce la même guerre qui se prolonge ? J’aimerais lire des articles racontant la guerre au Liban, montrant les différences et les similitudes avec la guerre en Syrie, et faisant le point sur la situation actuelle.

      +1

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  • weilan // 27.05.2018 à 13h18

    « Dans quel but les Etats Unis se battent ils en Syrie » s’interroge Graham E. Fuller.
    Je trouve dommage qu’en France PERSONNE et certainement pas le/la moindre journaliste n’ose poser la même question: dans quel but les forces spéciales françaises se battent elles en Syrie ? Trop peur d’apprendre quelques vérités embarrassantes ?

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  • fox 23 // 27.05.2018 à 14h07

    Pour répondre à Aksavavit, je dirais que le risque chinois est, pour l’instant, au niveau du risque, mais l’étasunien à celui de la certitude et de l’immédiat.
    Donc, charité bien ordonnée commence par soi-même, ne laissons pas le risque US encore gagner du terrain !

    Pour ce qui est du « calcul » de nos intérêts tant économiques que politiques, à ma droite, made in USA, 300 millions de pratiquants, à ma gauche, 6 milliards de convertis, comme disait Coluche, choisis ton camp camarade !

      +1

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  • Christian Gedeon // 28.05.2018 à 11h35

    Cet article est hilarant. La question devrait être pourquoi les US ne se battraient ils pas en Syrie? Parce que,au cas où vous ne l’auriez pas remarqué,tout le monde ou presque y est en Syrie,non? Les Turcs,les islamistes européens les islamistes venus des pays musulmans en général,les forces spéciales françaises et dit on anglaises, les palestiniens,les libanais du Hezbollah,les iraniens en nombre,les Emiratis,les Qataris, on y trouve meme des ouïgours nombreux aussi,comme des tchétchènes,comme des kirghizes ou des Kazakhs…pourquoi pas les us,en fait?

      +0

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  • LEVYATHAN // 28.05.2018 à 11h37

    Et c’est ça un analyste!
    Pas une seule foi il ne fait mention d’Israël alors que c’est dans le seul intérêt stratégique de ce régime que ces massacres, ces guerres illégales, ces interventions « humanitaires » sont perpétrées

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