Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/02/2016
Le géant allemand inquiète les marchés et le monde économique. Colosse au pieds d’argile, elle est cependant surtout le symptôme de choix économiques et des carences de la gestion de la crise depuis 2007
L’anecdote pourrait faire sourire si les temps étaient plus légers. Mardi 9 février, à Paris, lors du 48ème Conseil économique et financier franco-allemand, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, qui vient de se dire « sans inquiétude » sur le sort de la Deutsche Bank, rejette à nouveau l’idée de la mise en place du « troisième pilier » de l’union bancaire, pour cause de manque de confiance dans les banques des pays du sud de l’Europe. « Il n’est pas possible d’avancer sur la solidarité si l’on n’a pas la stabilité des banques », proclame alors le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, sous les approbations du ministre français des Finances, Michel Sapin.
L’effondrement de Deutsche Bank
Au même moment, pourtant, l’action de la première banque allemande plonge pour atteindre son plus bas niveau historique. C’est donc peu dire si le marché est en désaccord profond avec le ministre allemand. Ce jeudi, alors que le titre de l’établissement de Francfort a repris sa glissade, après une hausse de 14 % mercredi, le CDS (titres d’assurances contre le défaut) de Deutsche Bank évaluait à près de 20 % le risque d’une faillite dans les 5 ans. Un niveau digne des établissements les moins recommandables du sud de l’Europe.
La « culture de la stabilité »
Il y a, dans ce paradoxe, toute l’ambiguïté du rapport allemand à l’Europe. D’un côté, la volonté affichée de transmettre à l’ensemble de la zone euro, la Stabilitätskultur, la « culture de stabilité » dont la presse conservatrice d’outre-Rhin ne cesse de regretter l’absence au sud du continent. Et de l’autre, cette culture a précisément donné naissance à des monstres financiers qui, régulièrement, mettent en péril régulièrement l’économie européenne. Car Deutsche Bank n’est pas un cas isolé : le secteur financier allemand – et européen qui dépend aussi de cet excédent – est un colosse aux pieds d’argile, et ce fait est en grande partie le fruit du modèle économique allemand dit de « stabilité. »
Qu’est-ce donc que cette « culture de la stabilité » ? Elle repose principalement sur une inflation contenue, clé pour une croissance réduite des salaires. Ceci induit une demande intérieure faible et une amélioration de la compétitivité externe qui favorise la croissance des exportations. Autrement dit, la « culture de stabilité » se traduit dans les faits par une explosion des excédents commerciaux et des excédents courants. Car tout réemploi de ces excédents dans la demande intérieure risque de stimuler la demande intérieure, donc l’inflation. Ce modèle génère donc mécaniquement des excédents considérables. Aussi peut-on constater que l’application de ce modèle à la zone euro a conduit cette dernière à augmenter de 10 milliards d’euros l’excédent courant de l’union monétaire qui atteint désormais 3 % de son PIB.
L’emploi de l’excédent allemand
Le problème réside alors dans le réemploi de cet excédent. Traditionnellement, les banques mutualistes et les caisses d’épargne locales, utilisaient l’essentiel de ces revenus des exportations devenus dépôts pour financer le développement du Mittelstand, ces PME exportatrices qui forment le fer de lance de l’industrie allemande, et l’économie locale. Le reste servait souvent à financer les participations croisées de l’industrie et de la finance (un système connu sous le nom de Deutschland AG, « Allemagne SA »). Mais dans les années 1990, ce modèle s’épuise avec la mondialisation. Avec les réformes Schröder et le ralentissement de l’investissement public, les excédents allemands (l’excédent des comptes courants de l’Allemagne dépasse 8 % du PIB) se sont encore élargis. L’investissement dans les activités servant la demande intérieure est devenu moins rentable, tandis que l’amélioration de la compétitivité coût rendait l’investissement dans les produits servant la demande externe moins urgent. Que faire alors de ces excédents ?
Les promesses de Deutsche Bank
La réponse est devenue simple : au début des années 2000, la dérégulation et la mondialisation financières offraient des opportunités immenses. Et les banques d’affaires allemandes, à commencer par la Deutsche Bank, proposaient des rendements alléchants. Le patron de cette banque de 2006 à 2012, le suisse Josef Ackermann promet des rendements de 25 % (ce qui lui vaudra en 2011 le titre de « banquier le plus dangereux du monde » de la part de l’ancien chef économiste du FMI Simon Johnson). Ses concurrents, Commerzbank et Dresdner Bank rivalisent pour offrir des rendements à deux chiffres. Les banques régionales, les Landesbanken, ne sont pas en reste, d’autant qu’elles bénéficient de leurs liens avec les autorités locales et les caisses d’épargne. Dans ces conditions, pourquoi irait-on investir sur des projets de long terme en Allemagne avec des rendements faibles et incertains ?
Pour remplir leurs engagements, les banques allemandes investissent à tout va dans ce qui rapporte le plus. Et qui, donc, est le plus risqué. Les subprimes aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi l’immobilier irlandais et espagnol ou la dette publique grecque. Les milliards des excédents allemands viennent alimenter des bulles qui explosent les unes après les autres entre 2007 et 2010. Parfois, on n’hésite pas à franchir certaines limites. Deutsche Bank, là encore, est en première ligne, comme les nombreux scandales, du Libor au financement illicite des pays sous embargo étasunien dans lesquels elle a été condamnée, l’a montré.
Les banques allemandes, parmi les plus exposées après 2008
Lorsque la crise financière survient, le secteur financier allemand est clairement un des plus exposés. Et ce n’est pas un hasard. L’Etat fédéral doit oublier ses principes (qu’au besoin il a pourtant utilisé lorsque cela l’arrangeait dans les autres pays de la zone euro) : il vient au secours des banques. Commerzbank et Dresdner Bank fusionnent en janvier 2009 grâce au renflouement de Berlin qui prend 25 % du capital de la nouvelle entité. En juin 2009, la banque Hypo Real Estate, de taille équivalente à Lehman Brothers, est nationalisée – une première en Allemagne depuis 1932 – en urgence, après l’expropriation manu militari de ses actionnaires privés, et démantelée. Parallèlement, les banques régionales allemandes sont renflouées par les Länder, à coup de dizaines de milliards d’euros, tandis que WestLB, trop mal en point, sera démantelée aux frais de l’Etat fédéral. En tout, plus de 200 milliards d’euros de garanties sur les actifs « toxiques » ont été émises par l’Etat fédéral via son fonds, la SoFFin.
Deutsche Bank sauvée ?
Ce sauvetage a permis de réduire la facture de la crise pour la Deutsche Bank, qui n’a pas fait appel directement à l’Etat. D’autant que, fortement exposée aux dettes périphériques, elle a bénéficié de l’appui du gouvernement allemand et de la BCE qui ont tout fait pour éviter une restructuration de la dette irlandaise, et ont repoussé suffisamment celle de la dette grecque pour que la Deutsche Bank puisse vendre ses titres (en grande partie, du reste, à la BCE, dans le cadre du programme appelé SMP en 2010-2011). Dernier élément : en 2009, l’Etat fédéral offre à la Deutsche Bank la filiale bancaire de la poste allemande, la Postbank pour un prix très raisonnable. Une façon de récupérer du cash en pleine crise pour le géant bancaire qui va cependant tant malmener cette filiale qu’elle va devoir en déprécier de moitié la valeur. Ainsi, la Deutsche Bank a été maintenue en activité, alors même que les excédents allemands continuaient à progresser.
Aveuglement des autorités
La Deutsche Bank a donc été indirectement sauvée par les Etats de la zone euro. Elle est donc restée cette immense machine à recycler les excédents allemands. Certes, sur les marchés, tout le monde sait depuis longtemps qu’il existe un problème Deutsche Bank. D’autant que l’établissement a été rattrapé par la justice pour ses activités indélicates et a dû provisionner 5,2 milliards d’euros pour ses futures pénalités, mais uniquement sur ce qui est connu. Mais tout le monde a feint de l’ignorer. La banque a donc passé sans difficulté les différents stress tests et autres revues de la qualité des actifs, dont on rappellera cependant que les ratios sont calculés sur des risques « pondérés » et non sur des montants réels. Une bonne façon, donc, de fermer les yeux en se donnant bonne conscience. La responsabilité de la crise de cette banque francfortoise aujourd’hui n’est donc pas que celle de ses dirigeants actuels, mais aussi de ceux du passé et des responsables politiques allemands et européens. Bref, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances depuis 2009, sait fort bien que Deutsche Bank est une menace pour la « stabilité », sans doute autant que les banques italiennes.
Le risque de spirale
Tenue artificiellement hors de l’eau, Deutsche Bank voit sa situation se compliquer cependant de plus en plus, notamment avec ses problèmes judiciaires. La réaction de l’établissement a été récemment, comme le souligne dans une analyse récente la journaliste de Forbes Frances Coppola, de prendre davantage de risques pour renforcer la rentabilité de ses divisions les plus rentables. Or, plus de risque signifie plus de besoins en capitaux, mais plus de risque signifie aussi plus de méfiance des investisseurs. Deutsche Bank semble donc piégée. Il est bien difficile de croire qu’elle est « solide comme un roc » comme le prétend John Cryan, un de ses co-présidents. En effet, avec 220 milliards d’euros de réserves, un accès au marché désormais compromis et un bilan de 1.626 milliards d’euros, la banque allemande pourrait être contrainte de convertir en avril ses fameuses « Coco » (obligations convertibles) en actions dévalorisées. Ce serait alors la réalisation des craintes du marché : la perte complète de crédibilité de la banque.
Quelle crise ?
Aujourd’hui, la Deutsche Bank fait trembler les marchés. Elle a le potentiel d’être un nouveau Lehman Brothers à l’européenne. Mais il ne fait aucun doute aux acteurs du marché que Berlin ne la laissera pas aller à la faillite. Il y aura alors sauvetage de la Deutsche Bank. Mais comment renflouer un tel colosse ? L’union bancaire interdit les renflouements directs par l’Etat, mais l’Allemagne acceptera-t-elle de faire payer les créanciers et les déposants de Deutsche Bank ? Entre sauver l’union bancaire et sauver son modèle économique, le choix devrait être rapide. On cherche cependant d’autres solutions. La dernière rumeur de marché veut que la BCE rachète des titres bancaires… Le gouvernement allemand, si opposé aux rachats de titres par la banque centrale, y trouverait soudain un certain charme. La « culture de la stabilité » serait alors bien oubliée…
Deutsche Bank, ce symptôme
Reste une question : comme on l’a vu, Deutsche Bank n’est qu’un symptôme : celui d’un modèle économique néfaste et dangereux, mais pourtant érigé en référence dans la zone euro. Et celui d’un système financier européen qui n’a pas été aussi maîtrisé qu’on le croyait et qui continue à s’appuyer sur la garantie implicite des Etats. Si l’on en finit avec Deutsche Bank, une autre banque prendra le relais. La menace sur la stabilité n’est pas toujours où Wolfgang Schäuble et Jens Weidmann voudraient qu’elle soit. Tant que les excédents allemands ne se réduiront pas, c’est la stabilité économique de l’Europe qui sera en danger.
Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/02/2016
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Commentaire recommandé
On constate que l’Allemagne se comporte à l’égard des autres pays de l’UE comme les US avec le reste du monde. La loi du plus fort est la règle et ce que le plus « puissant » s’autorise – y compris la fraude et la coercition – est rigoureusement interdit aux autres.
Les informations de cet article sont nécessairement connues de longues dates par les gouvernements des pays de l’UE.
Pourquoi ces gouvernements ont-ils laissé l’Allemagne développer un tel « modèle » qui affaiblissait et affaiblit encore, économiquement, financièrement, socialement… tous les autres pays de l’UE ?
22 réactions et commentaires
« Pour remplir leurs engagements, les banques allemandes investissent à tout va dans ce qui rapporte le plus. Et qui, donc, est le plus risqué. Les subprimes aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi l’immobilier irlandais et espagnol ou la dette publique grecque. » : ces exemples suggèrent que le plus risqué est aussi le moins utile pour l’investisseur, lequel devrait être soucieux d’entretenir le cadre qui lui a permis de faire des profits. Sinon, c’est scier la branche sur laquelle on est assis.
+6
AlerterMerci pour cette analyse du « modèle » allemand.
Mr Godin, et je n’en vois pas la raison, ne pointe pas l’exposition aux produits dérivés de la DB qui s’élèveraient à plus de 50 000 milliards d’euros. L
+10
AlerterEn fait, les produits dérivés de DB sont de 64 000 Mds € soit environ 16*PIB de l’Allemagne!!
la plus grande détentrice de produits dérivés au monde.
Il ne faudrait pas qu’une contrepartie de ces produits (même limitée à 1%) fasse défaut: Ce serait effectivement, une possible bombe!
http://www.zerohedge.com/news/2016-02-03/it-time-panic-about-deutsche-bank
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AlerterPour ne pas affoler les « investisseurs », sinon c’est la débandade totale.
+2
AlerterOn constate que l’Allemagne se comporte à l’égard des autres pays de l’UE comme les US avec le reste du monde. La loi du plus fort est la règle et ce que le plus « puissant » s’autorise – y compris la fraude et la coercition – est rigoureusement interdit aux autres.
Les informations de cet article sont nécessairement connues de longues dates par les gouvernements des pays de l’UE.
Pourquoi ces gouvernements ont-ils laissé l’Allemagne développer un tel « modèle » qui affaiblissait et affaiblit encore, économiquement, financièrement, socialement… tous les autres pays de l’UE ?
+40
AlerterC’était la condition pour que l’Allemagne intègre l’Eurozone, de lui permettre de choisir son modèle. L’Allemagne, quoi qu’on en dise, est le pays le plus frileux en ce qui concerne l’intégration européenne, et c’est pour ça que les autres pays cèdent à ses caprices.
Et aujourd’hui les élites sont terrorisées à l’idée de faire machine arrière sur cette erreur funeste. Ça donne du Hollande qui n’a pas le moindre courage politique vis à vis de l’Allemagne, et un complexe d’infériorité français, qui dans un monde bien ordonné n’aurait pas de raison d’être…
Ce n’est pas à l’Allemagne qu’on doit faire ce reproche, mais bien à la France qu’on doit le faire. C’est elle qui accepte les conditions de cette soumission, et implicitement ce sont ses citoyens qui acceptent d’être humiliés.
Ma prédiction, c’est qu’il faudra encore quelques années pour que le peuple français sorte du carcan idéologique européiste, et recommence à avoir une vision pragmatique des choses.
+23
Alerter« Ce n’est pas à l’Allemagne qu’on doit faire ce reproche, mais bien à la France » : vous avez raison. La servitude volontaire des Français à l’égard de l’Allemagne est devenue obscène. Et nous n’en serions pas là si la France de Mitterrand n’avait pas voulu « ligoter » l’Allemagne par le Traité de Maastricht, pour annuler les effets d’une réunification inattendue. Une Allemagne indépendante et neutralisée aurait été une meilleure solution pour nous tous que cette Europe allemande.
Pour que notre peuple ouvre les yeux, il faut commencer par démolir cette image niaise et conformiste du « couple franco-allemand ».
+13
AlerterUn exemple de servitude volontaire :
http://www.upr.fr/actualite/scandale-cache-financement-par-la-france-des-rabais-europeens-verses-aux-pays-les-plus-riches
« Ainsi, la contribution de la France au budget de l’UE, hors ressources propres traditionnelles (RPT), devrait s’élever à environ 153,3 milliards d’euros pour l’ensemble de la période 2014-2020 soit 21,9 milliards d’euros en moyenne par an. Elle va donc avoir à supporter une augmentation d’environ 25,9 milliards d’euros par rapport à la précédente programmation pluriannuelle portant sur 2007-2013, soit + 3,7 milliards d’euros en moyenne par an »
Et on sabre le social !
+9
AlerterVous avez mille fois raison sur le fond, la France n’a pas su jouer son rôle, mais les raisons sont multiples : pressions américaines (comme cela a souvent été dit ici), traîtrise de nos « élites » qui ne jurent que par ce qui vient d’ailleurs, peur d’une Allemagne trop puissante faisant cavalier seul, confort intellectuel d’une classe politique qui nous vend l’Europe comme une marque de lessive, mondialisation néolibérale qui lui va comme un gant, et puis, surtout, cette satanée « construction européenne » qu’il est impossible d’arrêter, ou même de changer sans provoquer un cataclysme, parce que tout projet politique alternatif est aussitôt qualifié de « repli sur soi », et ce repli attribué à la peur. Difficile à vendre.
+11
AlerterLes produits financiers ont été la promesse de profits mirobolants remontant au sommets de la hiérarchie financière Que sont devenus les services financiers face aux produits financiers?
La finance prédatrice est l’ennemie d’un système monétaire fonctionnel. La finance prédatrice est née du passage d’une régulation commune à des pouvoirs individualisés. Les marchés (la bourse) n’est plus un lieu d’échange, la bourse est un casino guidé par la captation des richesses.
+9
AlerterCe qui est amusant dans la description de cette banque , c’est notre système économique.
Les entreprises allemandes sont compétitives (bla-bla-bla), réalisent des profits mais cette argent ne profitent pas aux salariés allemands (via le pouvoir d’ achats ) ni aux allemands tout court.
Je vis en Allemagne, et ici, on a beaucoup de problèmes : infrastructures, crèches (en Baviere il n’ y a pas de places), état des écoles etc etc…..
Les autochtones autour de moins s’ étonnent qu’ on débloque des milliards d’ euros pour les migrants alors que depuis des années , on leur explique qu’ ils faut se serrer la ceinture, qu’ il n’ y a plus de budget….
Sans oublier le nombre de gymnase réquisitionnés pour les migrants empêchant les écoliers de les utiliser : les parents n’ ont pas l’ air contents
Question : à quoi cela sert d’être compétitives et d’ avoir un excédent ?
http://www.lepoint.fr/monde/allemagne-des-voitures-rutilantes-mais-des-ponts-vetustes-13-02-2015-1904791_24.php
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Alerter« à quoi cela sert d’être compétitives et d’ avoir un excédent ? » : c’est tout le drame de l’économie « moderne » de ne vouloir prendre en compte que les coûts et bénéfices « directs », dûment monétisés, et imputables à un « acteur » privé dont on pourra dire qu’il est « performant » (ou pas). Mais personne ne veut admettre cette petite vérité fondamentale : ce que gagnent les uns, il faut que d’autres l’aient perdu. Seuls les néochartalistes en tiennent compte, mais ils comptent pour du beurre : c’est bien dommage car, sans eux, cette vérité fondamentale n’aura jamais droit aux feux de la rampe, elle restera un aimable dicton.
+7
AlerterC’est amusant : on se rappelle, côté allemand, les hurlements indignés à propos de l’ « aléa moral » lors de la crise grecque (si la Grèce ne paye pas, cela va encourager les pays du Sud dans leur mauvaise gestion, loin des vertueux standards nordiques). Et pourtant, de l’autre côté, on laisse vivre des banques systémiques qui savent pertinemment qu’elles pourront toujours tendre la sébile puisque « trop grosses pour tomber ». Quelle vaste blague…
+13
Alertersauf que là , vue la taille de la sébile , elles tomberont puisqu’aucun pays n’est plus capable de renflouer des banques plus grosses que lui.
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AlerterAprès les hors d’œuvres italiens et portugais de fin 2015, la principale banque allemande et ses €1700 milliards d’actifs sera-t-elle le plat de résistance de la nouvelle législation de bail-in qui consacre à nouveau (s’il en était encore besoin) le don peu enviable des dirigeants européens pour arriver systématiquement au résultat inverse de celui désiré ? Au moins les banques grecques ont l’air (temporairement) solides par comparaison après leur troisième recapitalisation.
Les dirigeants actuels n’ont absolument rien compris des causes de 2008 (raison pour laquelle ils n’ont rien vu venir) et n’ont fait que les perpétrer en mettant simplement les taux d’intérêts à 0% pour baisser le coûts de portage des dettes, au prix d’une spéculation supplémentaire, toujours à credit. Ces dirigeants ne font pas partie de la solution. Ils font partie du problème. Le renouvellement complet des dirigeants est une condition nécessaire, mais non suffisante en soi, pour formuler une solution aux dérèglements monétaires actuels.
+5
Alerterbonjour à tous
je vous lit depuis des années et suis souvent en accord avec vos commentaires
je pense que tout va s’effondrer cette année .
j’ai regardé sur canal (le prix à payer). documentaire sur la finance je vous le conseille.
dans ce documentaire un ancien président de GS a dit (je pense que la prochaine crise on ne pourra pas l’arrêter)
+2
Alerter» Inflation contenue » = désinflation compétitive = dumping fiscal et salarial. Depuis 2008 avec la crise, l’Allemagne a gagné 193 Md http://www.alterecoplus.fr/infographies/lallemagne-profite-de-la-crise-de-la-zone-euro-depuis-2008-elle-y-a-gagne-193-milliards-deuros-201507161243-00001799.html . Dans une Europe réellement fédérale, les excédents devraient permettre un transfert des pays du Nord de la zone euro vers les pays du sud : impossible. http://russeurope.hypotheses.org/4205 .Les excédents de cette banque systémique, elle les utilise pour jouer au casino et pour payer …les amendes (plus de 2,5 Md en 2015).
Bilan : face à ces crises (Italie,Portugal également ), l’Union bancaire ne fonctionne pas et la BCE ne sauvera rien du tout, laissant aux états la charge de re-nationaliser. http://leseconoclastes.fr/2016/02/la-fin-de-lunion-bancaire/
+2
AlerterL’OCDE prédit une cascade de faillites et une crise très difficile pour les banques européennes
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-ocde-predit-une-cascade-de-177515
Voir la déclaration de Wiliam White sur CNBC
William White préside le comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et est aussi l’ancien chef économiste de la Banque des Règlements Internationaux (BRI).
+1
AlerterCa fait déjà quelques années que de nombreux spécialistes sensés, pointent l’extrême dangerosité de cette méga-banque. Les membres des éconoclastes étaient en première ligne.
Une file d’articles sur le Blog A lupus permet d’avoir un bon aperçu de la chronologie des évènements.
La Deutsch bank et ses déboires pourait bien finir en faillite pure et simple, et représenter le Reset de ce système financier délirant.
Symboliquement, le logo très minimaliste de la Deutsch bank, semble représenter, par ce trait dans ce cadre, la hausse des profits. Ajoutez y un trait en sens opposé pour figurer la chute et vous avez une croix dans un cadre… Un bouton Reset qui par le jeu des dominos déclenchera un Game over du système !?
+1
Alerter» le Reset de ce système financier délirant. »
Le léger problème, c’est que ce système financier n’a pas été développé tel qu’il est par pur perversion.
Il a pour objet d’empêcher le contrôle par les états et les peuples des capitaux, créer des outils de pressurisation des travailleurs et ouvrir des débouchés nouveaux aux capitaux.
Un reset ne nous ferait que gagner du temps (dans le meilleur des cas) avant que les mêmes causes engendrent les mêmes conséquences. Ce n’est pas la première fois que le système financier est délirant. Cela correspond à une baisse substantielle du taux de profits (hors finance, donc) et à un renforcement de la lutte des classes (du côté bourgeois).
+3
AlerterL’avenir de l’argent – OCDE 2002
CHAPITRE 5: De nouveaux espaces monétaires ?
PAGE 140: « La « mondialisation » comme la « localisation » supposent une « dénationalisation » (Helleiner et Gilbert, 2000) ou une « déterritorialisation » de la monnaie (Cohen, 2000 ; 2001). Un certain nombre d’évolutions distinctes et peut-être indépendantes les unes des autres se profilent simultanément sur le plan mondial et sur le plan local. Ainsi, dans le contexte d’un capitalisme qui se mondialise, les grandes multinationales pourraient un jour émettre leur propre monnaie, pour en faire un instrument d’échange dans le cadre des transactions sur Internet (Greenspan, 1999 ; Lietaer, 2000 ; Weatherford, 1999 ; Krobin, 1997). Parmi les plus radicaux, certains observateurs affirment que l’avènement sur Internet des transactions fondées sur le troc de crédits pourrait même entraîner la « fin de l’argent », et partant, la disparition des banques centrales elles-mêmes. » http://www.oecd.org/fr/sti/prospective/35629031.pdf
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AlerterC’est assez amusant… et une fois de plus,c’est la faute à Voltaire,c’est la faute à Rousseau…la France n’ a pas su,la France ceci,la France cela,les élites par ci,les politiques par là…j’espère qu’il n’aura échappé à personne (quoique ) que ce sont bien les Français qui ont mis aux manettes leurs dirigeants…mis et RE mis et RERE mis…avec une remarquable constance. Alors,ce n’est pas la faute à… rappelez moi donc combien de manifestants dans la rue après la ratification forcée de Lisbonne? mmmm? Je n’ai pas bien entendu…zéro? ben oui zéro… Alors,et même si çà énerve(ce que je conçois aisément) la « faute » si faute il y a,incombe aux électeurs…et Dieu sait que nous ne manquons pas d’élections en France,n’est ce pas? A propos l’autre nom de la Deutsche Bank est » Je vous emmerde,manants « …mais manants « démocratiques « ,hein? C’est pas ma faute,msieur,c’est pas ma faute…
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