Source : Los Angeles Times, Kevin Crust
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Social Dilemma (Derrière nos écrans de fumée) de Jeff Orlowski est peut-être le documentaire le plus important à voir cette année. Ce film met en accusation l’industrie technologique en expliquant avec brio les dommages causés par des entreprises telles que Facebook, Google et Twitter via leurs plateformes de médias sociaux et leurs moteurs de recherche, comment et pourquoi elles le font et surtout comment y mettre un terme. Présenté au festival de Sundance [avant la pandémie du Covid19, NDT], The Social Dilemma prend aujourd’hui en compte les références au Coronavirus.
Comme les premiers documentaires sur la crise climatique d’il y a une génération, The Social Dilemma fonctionne comme une sonnette d’alarme et pour sonner cette alarme, [son réalisateur] Orlowski fait témoigner des anciens employés-clés des géants de la technologie, ainsi que des critiques de l’industrie et des universitaires. Document plaidoyer sans complaisance, The Social Dilemma tente d’ identifier les racines du problème, mais tout comme le statut amoureux sur Facebook, « c’est compliqué. » [ sur Facebook pour décrire sa situation amoureuse, la huitième proposition est « c’est compliqué », NdT]
Même si on ne s’intéresse que peu aux médias sociaux ou si on utilise rarement Google pour ses recherches, cela vaut la peine via ce documentaire d’aller jeter un coup d’œil aux coulisses et d’expliquer une grande partie de la folie que nous observons actuellement dans le monde réel. Ce n’est pas de la paranoïa. Il ne s’agit pas d’anciens employés mécontents et voulant en découdre – en fait, beaucoup des personnes interrogées sont reparties très riches et continuent de travailler dans le secteur de la technologie, de profiter de tous ses avantages, mais simplement avec des ambitions plus altruistes.
Le film ouvre sur une citation de Sophocle : « Rien d’excessif ne se glisse lentement dans la vie des mortels qui ne les expose au malheur. » Les pionniers de la Silicon Valley se font l’écho des débuts des médias sociaux (avant leur gigantisme) lorsqu’ils étaient pavés de bonnes intentions, même si ils brossent un tableau sombre de ce qui se passe aujourd’hui. Comme le souligne Justin Rosenstein, ancien ingénieur de Google et de Facebook, le bouton « j’aime » a été conçu pour être un outil pour partager « sentiments positifs et amour », et non comme le système de surveillance comportemental qu’il est devenu.
Tristan Harris, ancien responsable de l’éthique du désign chez Google et co-fondateur du Center for Humane Technology, est le personnage clé du film alors qu’il tente de convaincre les bons génies des entreprises technologiques. Il souligne ainsi que le « dilemme » est que les médias sociaux et leurs applications proposent simultanément l’utopie et la dystopie. Ils font ressortir le meilleur et le pire de la société. Ils rendent tant de choses si faciles, mais à quel prix ?
La santé mentale est une préoccupation majeure, alors que de nombreuses études révèlent que l’anxiété, la dépression et les suicides augmentent en parallèle de la progression des médias sociaux et de l’utilisation des téléphones portables, particulièrement chez les adolescents et les collégiens. Afin d’illustrer l’échec des réseaux sociaux, le film mentionne également la tendance croissante à la désinformation, la radicalisation des extrémismes au Moyen-Orient et des suprémacistes blancs aux États-Unis, la montée de la polarisation politique et le fait que des régimes autoritaires les utilisent dans des pays tels que le Myanmar et les Philippines, ce sont là des exemples d’échec de ces plates-formes.
Orlowski (Chasing Coral) et son équipe, qui compte la productrice Larissa Rhodes, l’auteur-éditeur Davis Coombe, l’écrivaine Vickie Curtis et le compositeur Mark Crawford, utilisent l’animation, le graphisme et la dramaturgie pour donner plus de poids aux interviews. Les capsules présentant une famille de cinq personnes aux prises avec un monde numérique tumultueux, semblent superflues mais sont relevées par un bon casting où figurent Vincent Kartheiser, Kara Hayward et Skyler Gisondo, et sont susceptible de toucher le public de façon plus émotionnelle.
La partie la plus troublante du film est celle qui nous apprend à quel point Facebook et consorts monnayent leurs utilisateurs. « Quand le produit est gratuit, c’est que vous êtes le produit », nous rappelle Harris. Et alors que la plupart des gens ont tout à fait conscience d’être exploités pour leurs données lorsqu’ils sont sur ces sites, peu réalisent jusqu’à quel point cela va. Si vous pensez que le but consiste simplement à générer des publicités ciblées pour vos baskets préférées, vous allez avoir un vrai choc.
La manipulation de votre comportement par l’I.A. prédictive, la « captation de l’attention » (qui vous incite à cliquer le plus longtemps possible) et la récolte de vos données pour les vendre au plus offrant (vous aimez les théories du complot, n’est-ce pas ?) sont autant de moyens pour que vous deveniez la marchandise et que les annonceurs deviennent le client. (Et il ne s’agit pas seulement d’intérêts commerciaux. Les organisations étrangères font des ravages, déstabilisent les sociétés partout dans le monde). Ces plate-formes sont conçues pour créer une dépendance et une addiction au service de ce « capitalisme de surveillance ».
La professeure et auteure Shoshana Zuboff qualifie ces marchés des données de « marchés à terme humain » – comme la poitrine de porc [la poitrine de porc, matière première du bacon, était naguère cotée sur le marché à terme, NdT] – et estime qu’ils devraient être rendus illégaux. Et finalement, le documentaire en arrive à considérer le modèle commercial comme le méchant de l’histoire. La plupart des personnes interrogées hésitent à qualifier Mark Zuckerberg, ou tout autre individu, de malfaiteur, préférant présenter les entreprises comme les victimes de leur propre succès, piégées dans le cercle vicieux de la nécessité de gagner plus d’argent pour maintenir la machine en vie.
Selon Jaron Lanier, informaticien, pionnier de la réalité virtuelle et auteur, les enjeux de la réforme sont de la plus haute importance. « Si nous nous enfonçons dans ce statu quo, pendant encore 20 ans, dit-il, nous détruisons probablement notre civilisation par ignorance délibérée ; ne relevons pas le défi du changement climatique ; nous dégradons les démocraties du monde les faisant chuter dans un quelconque dysfonctionnement autocratique ; nous ruinons l’économie mondiale. Probablement, nous ne survivons pas. Je considère vraiment cela comme une question existentielle ».
En 2019, Harris a témoigné devant le Sénat américain précisant qu’il appartenait aux entreprises de prendre leurs responsabilités. Cependant, selon le film, compte tenu de leurs antécédents, l’autorégulation n’est pas une option crédible. Certains des sujets suggèrent des mesures réglementaires plus strictes pour protéger les consommateurs. Pour d’autres, seules des incitations financières, telles la taxation du traitement des données collectées par les entreprises, endigueront la marée. Quoi qu’il arrive, dit Harris, il faudra une volonté collective pour insuffler les changements nécessaires.
Transparence totale : The Social Dilemma est plein des idées qui m’ont travaillé ces cinq dernières années, mais elles sont ici exprimées par des gens plus intelligents et mieux informés. Regardez par vous-même (et si vous n’êtes pas abonné à Netflix, profitez d’un essai gratuit mais essayez de ne pas succomber à leurs algorithmes). Tout cela est assez terrifiant.
The Social Dilemma
Classé : Accord parental pour moins de 13 ans pour certains éléments thématiques, images dérangeantes-violentes et matériel suggestif
Durée : 1 heure 34 minutes
Disponible le 9 septembre sur Netflix
Kevin Crust, qui en est à sa deuxième collaboration avec le Los Angeles Times, totalisant plus de 20 ans, est le rédacteur en chef adjoint du film. Il a précédemment été rédacteur, enquêteur principal et réviseur en chef. Installé de longue date en Californie du Sud et diplômé de Mount St. Mary’s, il passe beaucoup trop de temps à analyser les statistiques du baseball. S’il était plus proche de la Major League, sa musique d’entrée serait Earthbound de Rodney Crowell.
Source : Los Angeles Times, Kevin Crust, 09-09-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
10 choses que je vais faire après avoir regardé The Social Dilemma
Source : The Quint, Pankhuri Shukla
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
On ne peut pas changer le monde de la technologie du jour au lendemain, mais voici ce qu’on peut faire.
À un moment donné, nous avons tous eu des doutes quant à notre éventuelle dépendance aux médias sociaux. Personnellement, je suis presque sûre de perdre quelques neurones chaque fois que je lance une recherche sur Instagram. The Social Dilemma, un docu-fiction diffusé récemment sur Netflix, confirme plus ou moins ce soupçon. Cependant, ce n’est pas vraiment la partie la plus époustouflante du film.
Ce qui m’a laissée absolument stupéfaite, c’est l’idée que la dépendance aux médias sociaux n’est pas une conséquence involontaire, mais plutôt un objectif bien réfléchi. Il s’avère que, pendant toutes ces années, la Big Tech (Facebook, Twitter, Google, etc.) nous a manipulés et nous ne l’avons même pas réalisé.
Mais il n’est pas trop tard pour réparer ces dégâts, n’est-ce pas ?
The Social Dilemma n’est en aucun cas un révélateur des mauvaises pratiques de la grande technologie.
À certains moments du documentaire, il manque des éléments de contexte historique et social, mais en dépit de ces lacunes, il donne une bonne vue d’ensemble du problème et (et des points de brownie) vous laisse également des conseils judicieux à la fin ! [Les points brownie dans l’usage moderne sont une monnaie sociale imaginaire, qui peut être acquise en faisant de bonnes actions ou en gagnant la faveur d’un autre, souvent son conjoint, NdT]
1. Désactiver ces notifications
Éteindre mes notifications sur les médias sociaux est la première chose que j’ai véritablement faite après avoir regardé ce docu-fiction. Si nous étions en 2012 avec nos jolis portables Blackberry, les notifications ne seraient pas une si mauvaise chose. Mais en 2020, elles sont devenues la façon dont les Big Tech nous scotchent à nos téléphones. The Social Dilemma, explique comment les notifications sont devenues un outil pour augmenter l’activité et vous garder inutilement connecté.
2. Désencombrer mes flux de médias sociaux
The Social Dilemma souligne brillamment l’excès d’information à laquelle nous somme soumis. Il explique que, si l’information disponible a pu augmenter au cours des deux dernières décennies, la capacité de notre cerveau à la traiter n’a pas augmenté. Et c’est si logique !
Ai-je besoin de suivre tous ces influenceurs et créateurs de contenu sur les médias sociaux ?
Ai-je besoin de suivre sur Facebook les mises à jour de l’intimité de personnes rencontrées une fois il y a trois ans ? Pas du tout. Désencombrer est un immense pas et je pense être prête à le faire.
3. Arrêter le défilement des textes !
The Social Dilemma explique l’inconvénient du défilement infini, en ce sens que nous finissons par passer des heures à faire défiler les différentes applications des médias sociaux. Avec des milliers d’amis sur Facebook et des créateurs de contenu sur Instagram, le contenu est devenu inépuisable, pas vrai ?
Aujourd’hui, compte tenu de l’époque dans laquelle nous vivons, il est très facile pour ce « défilement » de se transformer en « défilement du désastre ». Les mauvaises nouvelles sont partout, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de faire défiler les pages. Eh bien, arrêtons ça tout de suite.
4. Oublier les données, je dois commencer à me soucier de l’attention dont je dispose
« Si le produit est gratuit, alors vous êtes le produit. »
The Social Dilemma
Les scandales des fuites de données comme celui de Facebook-Cambridge Analytica ont fait l’objet d’un débat général qui a permis de comprendre plus facilement que Big Tech ne s’intéresse pas uniquement à nos données personnelles et à nos préférences. C’est ce que The Social Dilemma m’a fait réaliser. Plus que mes données, ces entreprises se disputent mon attention – qui est limitée. C’est donc de cela que je vais m’inquiéter à partir de maintenant. A la fin de la journée, mon attention devient le produit qui est vendu aux annonceurs. Je ne paie pas les heures que je passe à scroller indéfiniment sur Twitter parce que… quelqu’un paie pour moi.
(Un argument qui s’applique également aux chaînes de télévision et à leurs annonceurs, mais chaque chose en son temps)
5. Arrêter de regarder mon téléphone dès le matin quand je me réveille
Pour être honnête, cela fait des années que c’est ce que j’essaie de faire. J’essaie consciencieusement d’éviter les médias sociaux avant de me coucher le soir et à la première heure le matin, mais… c’est juste que c’est SI difficile !
Cependant, après avoir entendu d’anciens employés de Big Tech avouer dans The Social Dilemma limiter le temps que leurs enfants passent sur les médias sociaux et leur écran;je suis maintenant doublement convaincue
Alors, bonne chance à moi ! Une fois encore.
6. Commencer à CHOISIR mes vidéos YouTube
The Social Dilemma montre assez clairement que pour contrôler le type de contenu qui nous est proposé, nous devons le « choisir ». Le moyen le plus simple ? Ne pas cliquer sur les vidéos suggérées par YouTube.
La terrifiante réalité d’aujourd’hui est que les algorithmes qui contrôlent ces plate-formes sociales sont devenus des esprits indépendants qui surveillent de très près notre activité. Ainsi, pour éviter d’être happé dans cette chambre d’écho nous devons commencer à chercher nous-même ce que nous voulons au lieu de laisser les algorithmes nous dicter nos opinions et nos pensées.
Savez-vous à quel point je tombe facilement dans le piège des vidéos d’animaux ? Ouais, bon d’accord là ça va être difficile.
7. Essayer de trouver un passe-temps qui ne soit pas sur mon téléphone
Ça, c’est sacrément difficile. Surtout dans un monde qui connaît la COVID-19, puisque notre écran de téléphone est finalement tout ce qui nous reste en ce moment. C’est en même temps mon travail, ma vie sociale et mon temps libre. Donc oui, ce n’est pas la chose la plus facile à faire mais The Social Dilemma m’a convaincue d’y consacrer une deuxième chance et je suis déterminée. Si je suis occupée à une activité qui n’est pas sur mon téléphone, il va se soi que je peux facilement garder mes distances, n’est-ce pas ?
8. Vérifier les faits. Je répète, vérifier les faits.
J’ai été agréablement surprise quand le docu-fiction a abordé la question de l’omniprésence des fake news. Nous savons tous qu’elles existent, mais The Social Dilemma évoque brièvement la façon dont ces algorithmes aident à répandre la désinformation. Le film n’approfondit pas le sujet des fausses nouvelles en tant que produit des temps modernes, car il ne s’agit pas de cela. The Social Dilemma rappelle simplement (ou révèle, selon votre façon de voir) qu’il est important de vérifier les faits que nous voyons sur Internet. Ce n’est pas parce que c’est sur Internet que c’est vrai.
Il se pourrait que Google ait toutes les réponses, mais ce ne sont pas forcément les bonnes.
La vérité objective se perd facilement dans un univers rempli de théories du complot et de divertissements. Commençons donc par vérifier les faits avant de cliquer sur le bouton « j’aime, retweeter, partager ou faire suivre. »
9. Faire en sorte que les gens autour de moi regardent le film
C’est super important. Pour autant que je sache, nous sommes tous la proie des médias sociaux, quel que soit notre âge. Cela veut dire aussi mes parents et j’espère qu’ils regarderont ce film parce que… c’est important. Même si cela signifie que je devrai m’asseoir avec eux et le regarder à nouveau.
10. Je n’ai pas l’intention de supprimer les médias sociaux
Je ne vais pas mentir, The Social Dilemma peut être une vision terrifiante si vous n’avez jamais été confronté à ces thèses auparavant. Comme les gens interviewés dans le film, il est important de se rappeler que les médias sociaux ne sont pas que mauvais. Ils n’ont pas été programmés pour être des armes de destruction. Ce sont les modèles économiques qui se cachent derrière la Big Tech qui les rendent si néfastes.
Il est donc clair que la suppression des applications n’est pas la solution. Supprimer les médias sociaux n’est pas nécessairement la solution (je sais, j’ai essayé). Cela crée plutôt un vide ou une envie à laquelle vous n’êtes peut-être pas préparé.
Mieux vaut trouver un moyen de les contourner, non ?
Finalement,
Les gars, on ne peut pas changer le Big Tech du jour au lendemain. Nous ne pouvons que nous protéger. Alors commencez modestement. Engagez vous dans les batailles de dilemnes sociaux qui vous conviennent et persévérez.
Source : The Quint, Pankhuri Shukla, 14-09-2020
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Commentaire recommandé
Ha, enfin un commentaire intéressant qui révèle un des éléphants dans le magasin de porcelaines qui ne sont pas du tout abordés dans les articles (ai pas vu l’film).
Alors on va en souligner deux autres :
Le modèle dit « de plateforme » ne se borne qu’à fournir une infrastructure, c’est pas eux qui fournissent le contenu. C’est amusant mais dés qu’on parle de média sociaux , la notion de droit d’auteur devient un truc fort flou … étonnant non pour des mecs qui strike les revenus des vrais créateurs si à la moindre notif DMCA de n’importe qui. (Le copyright scam est une méthode à la mode chez les youtubeurs pour éliminer la concurrence.)
Le deuxième point amusant c’est celui de la régulation. Ce qui se passe sur ces média a permis et ce dans tout les pays aux législateurs de passer toutes une collection de restriction des libertés publiques … mais dès que ça touchent aux gros californiens , ça fait une audition au Sénat et … c’est tout, finit, fermez le ban.
Enfin, on bave sur gogole et fesse-bouc , mais de l’autre côté de la grande muraille numérique il y a la même avec weibo, wechat , tencen etc … donc bon … on est tous des connards d’humains après tout , internet n’étant qu’un révélateur de l’état de connerie ambiante.
27 réactions et commentaires
» Ce film met en accusation l’industrie technologique en expliquant avec brio les dommages causés par des entreprises telles que Facebook, Google et Twitter via leurs plateformes de médias sociaux et leurs moteurs de recherche, comment et pourquoi elles le font et surtout comment y mettre un terme. »
Très drôle! les sites de réinformations sont les premiers à se servir des entreprises sus-dites et les premiers à venir se plaindre en cas de censure ou de déréférencement. A la base, il y a une question de cohérence. On ne peut combattre la machine en s’y soumettant et en renforçant son pouvoir (et ses bénéfices – merci pour eux).
Critiquer, c’est bien, mais critiquer sans les actes qui devraient en découler, c’est non seulement vain, mais carrément contre-productif.
ABE.
+14
AlerterJe ne serai pas aussi radical que vous en parlant de contre productivité. Cela permet de toucher un public bien plus large, Ruffin récemment disait, sur facebook notamment, pourquoi son dernier bouquin (je n’ai pas le titre) était disponible sur Amazon. De la même façon, le collectif « le comité invisible » indiquait quil ne faut pas hésiter à utiliser les structures du capitalisme pour combattre ce dernier. Il ne faut pas mélanger la fin et les moyens car malheureusement « ceux qui luttent » contre ce monde n’ont pas les moyens pour en être desolidarisés.
+7
Alerter« 10 choses que je vais faire après avoir regardé The Social Dilemma »
Pourquoi 10? Suffit seulement de clôturer son ou ses comptes espions.
Personnellement, je n’ai rien à faire, n’ayant ouvert aucun compte.
+20
AlerterEh bien tant mieux pour vous, vous etes genial et au dessus de la mêlée. Mais pardon avoir raison tout seul c’est comment dire un peu egoiste non..?
Moi perso pour mes trois gosses et une ribambelle de jeunes qui comptent pour moi, je passe mon temps (le nombre de minutes passées n’a d’ailleurs aucune importance) à décrire les dangers de ces app/plates-formes . Et ce genre d’article me donne encore plus d’arguments et de trucs pour accompagner la désintoxication de tous ces minots.
+4
Alerter7. Essayer de trouver un passe-temps qui ne soit pas sur mon téléphone.
« Ca c’est difficile »
Euh, non.
+26
AlerterVrai !! Et posez-vous la question car internet, on ne sait jamais hein, ça pourrait avoir des coupures. Donc passe-temps : faire des photos (pas sur smartphone), lire de merveilleux bouquins avec feuilles en papier, je viens de m’en offrir un très très long, rha, j’ai hâte, jouer d’un instrument de musique (OK l’investissement est important), chanter, apprendre une langue étrangère (pas sur internet, avec des livres, un prof…). Vous tous avez sûrement plein d’autres suggestions pour ceux qui en cherchent.
+4
AlerterFaut croire que si. Quand un alcoolo cherche à décrocher, vous lui dites aussi que c’est facile ?
Ayons un peu conscience que les moins de 15 ans ont tou-jours eu un smartphone dans les mains …
+7
Alerterj’étais resté sur la crise de 2008 pour expliquer la montée des fachismes.
Ne sachant pas ce qu’est un point brownie, je ne me sens pas concerné par ce documentaire, je n’ouvres jamais ni facebouk, ni instagramme, et encore moins whychat.
Je m’interroges qd je lis `The Social Dilemma n’est en aucun cas un révélateur des mauvaises pratiques de la grande technologie.`, donc c’est quoi ? 1h30 d’auto fouettage de nos bad practices ?
`Il souligne ainsi que le « dilemme » est que les médias sociaux et leurs applications proposent simultanément l’utopie et la dystopie` so what ? Il en va de même de tous les états, prétendument démocratique, ou revendiquant leurs autoritarisme.
`Comme le souligne Justin Rosenstein, ancien ingénieur de Google et de Facebook, le bouton « j’aime » a été conçu pour être un outil pour partager « sentiments positifs et amour », et non comme le système de surveillance comportemental qu’il est devenu.` dont on dit plus tard que `beaucoup des personnes interrogées sont reparties très riches et continuent de travailler dans le secteur de la technologie, de profiter de tous ses avantages, mais simplement avec des ambitions plus altruistes.`
donc le gars en a rien a b****, n’a pas compris, et recommence la fleur au fusil en se donnant bonne conscience d’avoir dénoncé ses participations foireuses. C’est beau. affligeant, mais respectable dans le niveau de foutage de gueule.
+12
Alerternous sommes évidemment d’accord pour dire que le mouvement de fond qui consiste à monétiser l’attention pue la schneik, que celui mène inévitablement à développer des technologies nocives pour le bien vivre et le bien commun, que celles ci seront les armes du prochain (? il est peut être déjà là) dictateur afin de surveiller sa population lors de la mise en place d’un reset à la pinochet et ses chicago boys. Mais là j’ai le sentiment qu’on s’y prend mal à dessin, en effet nous faire un laius de 10K mots sur un fait pour finir par `Il est donc clair que la suppression des applications n’est pas la solution.` mais aussi `on ne peut pas changer le Big Tech du jour au lendemain.`, me semble plus que douteux…. Ah et puis il faudrait (encore) écrire une tirade sur celle ci `La vérité objective se perd facilement dans un univers rempli de théories du complot et de divertissements.`…. bienvenue dans la vraie vie. Bon, pour finir sur une ouverture à d’autres effets néfastes de ces techs plongés dans un système économique et social qui n’existe plus que le pour le profit/PIB, https://www.youtube.com/watch?v=qB27MTbautY
+4
AlerterUne video qui en 12 minutes vous explique comment vos activites sur les reseaux sociaux sont etudiees et analysees pour vous gaver de contenus personnalises destines a vous influencer.
https://www.youtube.com/watch?v=MkI_TrPmKgA. Psychological Targeting: What Your Digital Footprints Reveal About You | Sandra Matz | TEDxChicago
Les reseaux sociaux vous donnent une occasion de « frimer » ou de rester en contact avec votre cercle d’influence et en echange ils vous influencent soit directement par une communication ciblee sur votre profil psychologique,soit par l’effet de pression sociale en voyant ce que vos pairs publient (« keep up with the jones »).
+4
Alerter« Rester en contact avec votre cercle d’influence »… ça devient de plus en plus pire que ça. « Impossible de retrouver du boulot si t’as pas un profil LinkedIn » m’a-ton dit récemment.
+4
AlerterUser depuis un certain temps cette idée d’addiction et de manipulation commençait à devenir évidente pendant cette période particulière Les 2 moteurs l’angoisse et l’ennui Arrêter les notifications me semble une bonne méthode pour réduire l’impact
+2
AlerterOups….faute d’orthographe. Petite mise au point non sexiste. Il fallait lire « intellectuels » au masculin pluriel, femmes inclues. Non, Jacques Ellul n’était pas un transgenre…
+1
AlerterEt pourquoi faudrait-il choisir entre Jacques Ellul et Noam Chomsky ? Entre Gunther Anders et Guy Debord ? Entre H.D. Thoreau et Voltaire ? Au fond, en quoi le lieu de naissance des penseurs revêt-il la plus petite importance ?
+0
AlerterInterdire la publicité serait une première solution.
+3
AlerterVous pouvez très facilement interdire l’accès à votre ordinateur à toutes ces entreprises en bloquant tout simplement tous leurs scripts. C’est plus difficile avec un smartphone mais on peut l’obtenir également. Sur mes PC, j’utilise Noscript, dont le réglage exige pas mal de travail, mais ni Facebook, ni Twitter, ni Instagram, ni Pinterest, ni Linkedin, ni etc. n’existent pour eux. Je n’utilise pas GNews non plus, déjà parce que c’est tout pourri et je paramètre mes flux d’information moi-même, grâce à Feedly. Autant que possible, j’effectue mes recherches basiques sur QWant.
+3
AlerterBloquer une partie de la pub sur internet, c’est relativement facile.
Bloquer la pub à la télé, c’est très facile pour moi, car elle n’est que très rarement allumée chez moi.
Par contre pour bloquer la pub dans la rue, il n’y a que la COVID qui y est partiellement parvenu.
Et puis comment protéger sa famille ses voisins ? Je souhaiterais une interdiction pure et simple de la pub, même si cela semble autoritaire. Et je reconnais que je serais moi-même inquiet si un gouvernement nous proposait cela, mais disposons nous d’autres choix ?
Et de plus, interdire la pub aurait un effet bénéfiques sur nos émissions de carbone.
+12
AlerterÇa commençait bien, et puis vous avez lâché un gag : Qwant !
Instruisons-nous : https://www.developpez.com/actu/303643/Qwant-le-faux-espoir-de-la-French-Tech-Le-moteur-de-recherche-souverain-mais-dependant-a-plus-de-60-pourcent-de-Bing-est-au-coeur-d-un-scandale-d-Etat/
+5
AlerterIl doit dater quelque peu, votre article.
En passant, n’accordez aucun crédit à des informations au sujet de QWant dont les sources émaneraient de La Lettre A: il s’agit de règlements de compte internes.
Le Virus Informatique est une bonne source pour se faire une idée de l’intérêt de QWant: sévère, mais juste.
+1
AlerterSinon il y a aussi le moteur de recherche français et solidaire Lilo.org où nous obtenons des « gouttes » à chaque recherche et que nous pouvons attribuer à des associations sur leur liste (environnement, animaux, média…). C’est une autre manière de contribuer financièrement aux associations.
+0
AlerterHa, enfin un commentaire intéressant qui révèle un des éléphants dans le magasin de porcelaines qui ne sont pas du tout abordés dans les articles (ai pas vu l’film).
Alors on va en souligner deux autres :
Le modèle dit « de plateforme » ne se borne qu’à fournir une infrastructure, c’est pas eux qui fournissent le contenu. C’est amusant mais dés qu’on parle de média sociaux , la notion de droit d’auteur devient un truc fort flou … étonnant non pour des mecs qui strike les revenus des vrais créateurs si à la moindre notif DMCA de n’importe qui. (Le copyright scam est une méthode à la mode chez les youtubeurs pour éliminer la concurrence.)
Le deuxième point amusant c’est celui de la régulation. Ce qui se passe sur ces média a permis et ce dans tout les pays aux législateurs de passer toutes une collection de restriction des libertés publiques … mais dès que ça touchent aux gros californiens , ça fait une audition au Sénat et … c’est tout, finit, fermez le ban.
Enfin, on bave sur gogole et fesse-bouc , mais de l’autre côté de la grande muraille numérique il y a la même avec weibo, wechat , tencen etc … donc bon … on est tous des connards d’humains après tout , internet n’étant qu’un révélateur de l’état de connerie ambiante.
+13
AlerterPour info, mon frangin, qui est gestionnaire public, retrouve tous les mauvais payeurs grâce à Copains d’Avant. Et il les fait cracher…
+1
AlerterIl me semble qu’il y a un biais idéologique politique dans ce terme « anti-moderne ». ça mériterait d’être explicité.
+2
AlerterHeu… Ben allez-y explicitez! Qu’est-ce qui vous dérange dans ce terme “anti-moderne”
+0
AlerterOn est tous des vieux intellos et on s’est toujours méfié de Facebook et consort. Mais ce n’est pas forcément le cas de nos enfants, a moins qu’ils soient partis élever des chèvres dans le Trièves. Personnellement, je suis dans une entreprise qui rame pour nous faire adopter ses réseaux sociaux internes. C’est peut être un peu précurseur parce qu’elle cible les jeunes geeks. Mais j’ai vu cela dans plusieurs entreprises clientes. Ne pas savoir tweeter au bon moment sera bientôt un manque de savoir être incompatible avec la prise de responsabilité.
+6
Alerter-10 ; supprimer les réseaux sociaux :
Je l’ai fait il y a 5 ans. J’ai fermé mes compte Facebook et Instagram, il me reste 5 vidéos sur YouTube > on survit, au début ça fait drôle, pas de notifications. Ensuite vient le doute, ai-je bien fait ? Et j’ai perdu le contact avec mes 800 « amis » FB ! Puis vient le calme d’une vie paisible où l’on vit les choses pour soi et pas pour les autres, pas pour avoir des « Like ».
C’est peut-être plus facile à mon âge, 65 ans, enfin la maturité…
@suivre
+12
AlerterTous ces réseaux sont effectivement très addictifs. Soit vous vous en moquez, soit vous prenez votre chapeau et bye ! Ça semble monstrueux, un quasi-suicide social, mais c’est un leurre. Dans les faits, c’est une libération. Il faut seulement un peu de ce courage qui accompagne normalement la lucidité chez les personnes saines. Les réseaux sociaux ne sont pas des sables mouvants. Vous ouvrez la porte et vous sortez, point barre (chapeau en tête).
+8
AlerterLes commentaires sont fermés.