Source : The Intercept, Glenn Greenwald, 27-06-2017
TROIS CÉLÈBRES JOURNALISTES de CNN ont démissionné lundi soir après que la chaîne a été forcée de se rétracter et de s’excuser pour une histoire reliant Anthony Scaramucci, allié de Trump, à un fonds d’investissement russe en cours d’enquête parlementaire. L’article en question, comme pour tant d’informations sur la Russie rapportées par les médias américains, se fondait sur une source anonyme unique, et à présent, la chaîne est incapable de garantir la véracité de ses allégations principales.
En annonçant la démission des trois journalistes – Thomas Frank, auteur de l’histoire (pas le même Thomas Frank, auteur de « What’s the Matter with Kansas? ») ; Eric Lichtblau, reporter lauréat du prix Pulitzer, récemment débauché du New York Times ; et Lex Haris, chef d’une nouvelle unité d’investigation – CNN a précisé que « les processus éditoriaux standards n’ont pas été respectés au moment de la publication de l’article ». Les démissions font suite au retrait de l’histoire par CNN vendredi soir, la chaîne s’excusant alors auprès de Scaramucci :
Plusieurs facteurs amplifient l’embarras de CNN sur cette affaire. Pour commencer, l’histoire de CNN fut d’abord discréditée par un article dans Sputnik News, qui expliquait que le fonds d’investissement faisait état de plusieurs « inexactitudes factuelles » dans le rapport (y compris que le fonds ne fait même pas partie de la banque russe Vnesheconombank qui est sous instruction), et par Breitbart, qui citait de nombreuses autres inexactitudes factuelles.
Et cet épisode fait suite à un correctif embarrassant que CNN fut forcée d’émettre plus tôt ce mois-ci après que plusieurs de ses présentateurs vedettes affirmèrent, de sources anonymes, que James Comey, dans sa déclaration devant le Congrès, allait réfuter l’allégation de Trump selon laquelle le directeur du FBI lui assura qu’il n’était la cible d’aucune enquête.
Lorsque Comey confirma l’histoire de Trump, CNN fut forcée de rectifier son histoire. « Une version précédente de cette histoire mentionnait que Comey contesterait l’interprétation de Trump de leurs conversations. Mais d’après ses notes, Comey résume trois conversations avec le Président dans lesquelles il dit à Trump qu’il ne faisait pas l’objet d’une enquête », précisa la chaîne.
Mais CNN est loin d’être seule quand il s’agit de rétractations embarrassantes concernant la Russie. Maintes fois les principaux organes de presse américains ont publié des affirmations au sujet de la « menace russe » qui se sont révélées complètement fausses par la suite, en tendant à chaque fois à l’exagération de la menace et/ou à l’invention de liens à charge entre Moscou et le cercle Trump. Dans presque tous les cas, ces histoires concernaient des assertions sans preuve issues de sources anonymes et que ces organes d’information traitèrent sans discernement aucun comme des faits, qui finirent par se révéler complètement faux.
Plusieurs de ces épisodes les plus humiliants nous proviennent du Washington Post. Le 30 décembre, le journal publia un scoop effrayant digne d’une superproduction qui immédiatement et de manière prévisible devint virale et généra un trafic monstrueux. Les pirates informatiques russes, affirmait le journal selon des sources anonymes, avaient piraté les « réseaux électriques américains » en passant par une installation dans le Vermont.
Flash spécial: des pirates informatiques russes ont pénétré le réseau électrique via une installation du Vermont http://wapo.st/2hDm05H
— Washington Post (@washingtonpost) December 31, 2016
Cela entraîna ensuite des journalistes de MSNBC, et plusieurs officiels démocrates, à immédiatement alerter que Poutine essayait de priver les Américains de chauffage durant l’hiver.
Pratiquement toutes les facettes de cette histoire se révélèrent fausses. Premièrement, la compagnie d’électricité, que le Post n’avait même pas jugé bon de contacter, publia un démenti, soulignant qu’un logiciel malveillant avait été détecté sur l’un des ordinateurs portables qui n’était connecté ni au réseau électrique du Vermont ni à celui plus large des états-Unis. Le Post fut ainsi forcé de changer l’histoire pour faire mousser la prétention plus que jamais alarmiste que ce logiciel malveillant « démontrait le risque » que posait la Russie à l’encontre des réseaux électriques américains, accompagnée en tête d’un correctif rejetant l’allégation principale de l’histoire :
Mais alors il s’avéra que même ce logiciel malveillant n’était en rien connecté aux pirates informatiques russes et n’était sans doute même pas un code malveillant d’aucune sorte. Ces révélations forcèrent le Post à publier, quelques jours plus tard, un nouvel article réfutant l’histoire d’origine.
Des embarras de ce genre sont vraiment trop nombreux pour qu’on puisse les compter quand il s’agit d’histoires exagérées, virales, des médias américains au sujet de la « menace russe ». Moins d’un mois avant sa mascarade des réseaux électriques, le Post publia une histoire digne d’une superproduction, largement fondée sur une liste noire éditée par un tout nouveau groupe totalement anonyme, présentant l’affirmation choquante que les histoires initiées ou promues par la « campagne de désinformation » de la Russie avait été vues plus de 213 millions de fois.
Cette histoire tomba à l’eau presque immédiatement. La liste noire maccarthyste d’organes de désinformation russes sur laquelle elle s’était fondée contenait de nombreux sites grand public. L’article fut largement dénoncé. Et le Post annexa en tête, deux semaines plus tard, une note de l’éditeur :
Quelques semaines auparavant, Slate publia un autre article qui devint viral sur Trump et la Russie, affirmant qu’un serveur secret avait été découvert et que la Trump Organization l’utilisait pour communiquer avec une banque russe. Après que cette histoire fut montée en épingle par Hillary Clinton en personne, de multiples organes d’information (y compris l’Intercept) l’ont réfutée, remarquant que l’histoire avait été stockée durant des mois sans trouver preneur pour autant. Finalement, le Washington Post établit clairement à quel point les allégations étaient irresponsables :
Quelques semaines plus tard, C-SPAN fit la une lorsqu’elle annonça que ses réseaux avaient été « interrompus par programmation Russia Today » :
Cela a conduit de nombreux organes de médias, tel Fortune, à affirmer qu’un tel événement avait été causé par un piratage informatique russe, ce qui pour autant se révéla également totalement sans fondement, et Fortune fut obligé de réfuter l’affirmation :
Durant la même période, décembre 2016, le Guardian publia un récit du reporter Ben Jacobs affirmant que Wikileaks et son fondateur, Julian Assange, entretenaient « depuis longtemps des relations proches avec le régime de Poutine ». Cette allégation, ainsi que d’autres dans l’histoire, étaient fabriquées, et le Guardian se trouva forcé d’annexer une rétractation :
Le mensonge sur la Russie le plus significatif vint peut-être de CrowdStrike, la firme employée par le DNC (Comite National Démocrate) pour enquêter sur le piratage informatique de ses serveurs d’e-mail. Encore dans la même période, décembre 2016, la firme émit un nouveau rapport accusant des pirates russes d’activités préjudiciables impliquant l’armée ukrainienne. De nombreux organes, y compris (bien sûr) le Washington Post, s’empressèrent d’en faire tout un tapage sans discernement.
« Une firme de cybersécurité a découvert des preuves solides du lien entre le groupe qui a piraté le Comité national démocrate et le bras du renseignement militaire russe, l’agence principale derrière l’interférence du Kremlin dans les élections de 2016 », affirma le Post. « La firme CrowdStrike a relié des logiciels malveillants utilisés dans l’intrusion du DNC à des logiciels malveillants utilisés pour pirater et traquer l’application téléphonique Android utilisée par l’armée ukrainienne dans son combat contre les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine de la fin 2014 jusqu’en 2016. »
Or cette histoire s’effondra également. En mars, la firme « révisa et réfuta les affirmations qu’elle avait utilisées pour conforter des allégations de piratage russe durant la campagne présidentielle américaine l’année passée » après que plusieurs experts eurent mis en question ses allégations. « CrowdStrike dut revenir sur des parties clés de son rapport sur l’Ukraine. »
CE QUI EST LE PLUS REMARQUABLE au sujet de ces épisodes est le fait qu’ils tendent tous vers la même direction : un battage médiatique et une exagération de la menace posée par le Kremlin. Tous les organes médiatiques font des erreurs ; il faut s’y attendre. Cependant, lorsque toutes les « erreurs » sont vouées au même thème rhétorique, et lorsqu’elles finissent toutes par poursuivre le même objectif final, il semble clair qu’elles ne sont pas uniquement le produit dérivé de simples erreurs journalistiques courantes.
Il y a grand intérêt à publier des allégations alarmistes sur la « menace russe » et sa connexion avec Trump. Les histoires qui dépeignent le Kremlin et Poutine comme les méchants et comme des menaces sérieuses sont celles qui deviennent les plus virales, et qui produisent le plus de trafic, génèrent le plus d’avantages professionnels tels que les offres télévisées, ainsi que les éloges sur le Net, les profits commerciaux pour ceux qui les diffusent.
Chacun pourra, s’il le souhaite, voir la convergence entre ces vastes avantages et cette longue file d’histoires insensées sur la Russie comme une coïncidence, mais cela semble terriblement généreux, sinon carrément naïf. Il existe des récompenses professionnelles et commerciales substantielles pour ceux qui font cela et, du moins jusqu’à la démission hier soir de ces journalistes de CNN, avec très peu de conséquences, même lorsqu’ils sont découverts.
Une dynamique connexe, et peut-être plus significative, est le fait que les standards journalistiques sont souvent ignorés quand il s’agit d’exagérer la menace posée par des pays considérés officiellement comme les ennemis du moment. Ceci est un principe journalistique qui s’est imposé à maintes reprises, l’Irak en étant l’exemple le plus mémorable mais néanmoins pas le seul.
En résumé, tout est recevable quand il s’agit de faire circuler des accusations sur les adversaires officiels des Américains, aussi infondées soient-elles, et la Russie tient aujourd’hui ce rôle. (D’une manière plus générale : moins quelqu’un a de statut et de pouvoir au sein du Washington officiel, plus il est recevable que les cercles médiatiques américains publient de fausses déclarations à son sujet, comme l’illustre cet article récent du New York Times, honteusement falsifié à propos de l’animateur de RT Lee Camp ; lui aussi contient désormais de multiples corrections.)
Ensuite il y a le fait que la vaste majorité des informations sur la Russie, ainsi que sur les liens présumés de Trump avec le Kremlin, s’est exclusivement fondée sur des assertions dénuées de preuve provenant d’officiels anonymes, parmi lesquels nombreux, sinon tous, sont ceux qui entretiennent des desseins inavoués. Ce qui signifie qu’ils sont libres de publier des affirmations totalement fausses sans le moindre souci des répercussions.
Qu’il y ait désormais un problème capital avec la communication d’informations concernant la Russie est un fait reconnu, même par les dirigeants de CNN. Dans le prolongement de ce dernier fiasco, le rédacteur de CNN émit une note, qui fut divulguée à BuzzFeed, imposant de nouveaux garde-fous sur « tout contenu concernant la Russie ». Voici un acte d’accusation plutôt remarquable du comportement des médias à l’égard de Moscou.
On ne saurait exagérer l’importance de cette malfaisance journalistique dès qu’il s’agit de la Russie, une puissance nucléaire. C’est une histoire qui a dominé la politique américaine depuis plus d’un an. Renforcer les tensions entre deux puissances historiquement hostiles est incroyablement incendiaire et périlleux. Toutes sortes d’affirmations, même avec peu de preuves pour les appuyer, ont envahi le discours politique américain et ont été traitées comme des faits avérés.
Et ce sans tenir compte de la manière dont l’inconscience des journalistes attise et donne matière à la campagne de l’administration Trump visant à discréditer généralement le journalisme. Le Président n’a pas tardé à exploiter ce dernier manquement pour attaquer les médias :
Ouah, CNN a dû retirer un scoop sur la « Russie » avec trois employés forcés de démissionner. Qu’en est-il des autres fausses histoires qu’ils font ? FAUSSES INFOS !
Compte tenu des enjeux, informer sur ces sujets devrait se faire avec le plus grand soin. Comme le démontre cette longue liste d’embarras, de rétractations et de mensonges, la mentalité exactement inverse a conduit l’attitude des médias depuis un an.
Correctif : 27 juin 2017, 13:03.
Une version plus récente de l’article avait incorrectement établi que Slate était la propriété de la société du Washington Post. Elle a appartenu à Graham Holdings jusqu’à ce que Jeff Bezos ne l’acquière en 2013. Graham Holdings a gardé Slate après la vente.
Clarification : 28 juin 2017, 09:03.
L’article fut modifié pour clarifier le fait que les médias tels que Fortune (et non C-SPAN) sont ceux qui ont faussement affirmé que C-SPAN avait été piratée par RT, obligeant ainsi C-SPAN à préciser qu’elle ne connaissait pas la cause de l’interruption.
Photo en tête : le siège de CNN au centre-ville d’Atlanta.
Source : The Intercept, Glenn Greenwald, 27-06-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Commentaire recommandé
« On ne saurait exagérer l’importance de cette malfaisance journalistique dès qu’il s’agit de la Russie, une puissance nucléaire. […] Renforcer les tensions entre deux puissances historiquement hostiles est incroyablement incendiaire et périlleux. »
C’est pourquoi les Décodeurs du Monde, intransigeants avec leur déontologie, ont attribué une gommette rouge aux sites de CNN et du Washington Post. De son côté, Conspiracy Watch prépare un dossier sur l’histoire complotiste et ridicule du réseau électrique américain piraté par les Russes depuis le Vermont.
On signale enfin la démission de Nicolas Hénin, Marc Crépin, Bernard Guetta de leurs organes de presse respectifs.
Je plaisante…
26 réactions et commentaires
« On ne saurait exagérer l’importance de cette malfaisance journalistique dès qu’il s’agit de la Russie, une puissance nucléaire. […] Renforcer les tensions entre deux puissances historiquement hostiles est incroyablement incendiaire et périlleux. »
C’est pourquoi les Décodeurs du Monde, intransigeants avec leur déontologie, ont attribué une gommette rouge aux sites de CNN et du Washington Post. De son côté, Conspiracy Watch prépare un dossier sur l’histoire complotiste et ridicule du réseau électrique américain piraté par les Russes depuis le Vermont.
On signale enfin la démission de Nicolas Hénin, Marc Crépin, Bernard Guetta de leurs organes de presse respectifs.
Je plaisante…
+164
AlerterIl faut dire « la Russie, puissance nucléaire ». L’apposition se construit normalement en français sans article. Le « un » est ici du franglais. En bon français, « M. Dupont, un homme de quarante ans » : deux personnes. Et d’ailleurs, un homme de quarante ans est un quadragénaire, non un quarantenaire …
+8
AlerterVous avez raison. J’aurais pu corriger, car je connaissais cette règle de l’apposition sans article, et je l’applique depuis que j’ai lu Étiemble (Parlez-vous franglais ?).
+7
AlerterVous en êtes certain ?
»L’apposition est un nom ou un groupe nominal qui se rapporte à un autre nom ou à un autre groupe nominal qu’il suit ou qu’il précède directement.
Il peut s’agir d’un nom placé directement après le nom, comme un adjectif épithète.
Exemples :
– Nous avons dégusté des tartes maison.
– Elle porte une robe chocolat.
Il peut s’agir également d’un nom ou d’un groupe nominal séparé du nom par une virgule.
Exemples :
– Pierre, un ami jardinier, nous a donné quelques conseils.
– Capitale de la France, Paris est célèbre pour ses monuments. »
http://la-conjugaison.nouvelobs.com/regles/grammaire/l-apposition-233.php
+1
Alerter« malfaisance journalistique »
Bref examen, pour le cas de C-Span évoqué dans l’article.
Leur communiqué disait :
« Cet après-midi notre flux en ligne a brièvement été interrompu et remplacé par un programme de RT. On est en train d’enquêter et de corriger cet incident. Comme RT est une chaîne que nous suivons régulièrement, nous travaillons sous l’hypothèse qu’il s’agit d’un problème interne de routage. S’il y a un changement sur ce point, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir. »
N’est-il pas terriblement alarmiste et ne dénonce-t-il pas violemment un piratage ?
Les commentaires manifestent-ils l’effet d’une malfaisance ?
« j’ai lu cette histoire il y a une heure. Je me suis déconnectée en priant pour que ce soit une blague. Maintenant je suis terrifiée. »
« Voilà ce que l’on récolte quand on élit une marionnette de Poutine à la Maison Blanche.[…] J’ai peur »
L’exemple du commentaire de Jennifer van Goethern ne montre-t-il pas que, malgré leurs efforts, les organes d’information sérieux ne parviennent pas encore à toucher toutes les couches de la population ?
« Je suppose que quelqu’un s’est assis sur la télécommande, ou alors c’est le fournisseur d’accès local au câble qui s’est emmêlé les pinceaux avec ses chaînes »
+5
AlerterEn France ce ne sont pas seulement les faiseurs de fausses infos qui devraient démissionner mais également les chiens de garde (type Patrick Coen) qui ne donnent la parole qu’a un seul point de vue.
Perso je les ai déjà viré en coupant ces médias de ma vie.
+60
AlerterEt Arte donc!
Sous une couverture culturelle la déformation de la pensée est encore plus perverse. Au moins les grosses ficelles de TF1 ou Radio France Télévision sont un peu plus visibles.
+35
AlerterVoilà du lourd en matière d’information, le prétendu « hackage russe » n’existe que dans la tête de ces créateurs, et avec un peu de retard en France nous le savons que grâce au site « les Crises » ou Russia Today (honte) Sputnik. Rien dans nos « médias libres » bien sur. On continue a créditer l’idée que la Russie a hacker les élections, le comité électoral du Parti democrate et « mis en place » Trump à la place d’Hillary Clinton. Il se passe bien des évènements en Amérique, ou ailleurs dont ne parle pas nos médias du « monde libre » mais on fait comme si rien d’autre ne se passait et on continue à balader le pékin moyen français.
+22
AlerterLes médias américains semblent pouvoir écrire et diffuser tout et n’importe quoi sans qu’apparemment la justice ne soit saisie par telle ou telle personne lésée.
La presse est-elle plus protégée que chez nous ?
En tout cas, le mensonge, dès qu’il est politiquement utile est un sport national là-bas et la presse le pratique à un très haut niveau.
Ce n’est pas anodin pour un peuple qui calque beaucoup ses opinions sur celles distillées par ses médias.
http://arretsurinfo.ch/les-medias-traditionnels-en-pleine-debacle-par-paul-craig-roberts/
+19
AlerterMerci pour ce texte de Paul Craig Roberts, qui mentionne les Décodeurs hexagonaux :
« Je viens d’apprendre par des blogueurs français que le journal Le Monde a également classé comme conspirationnistes des sites web qui ont traduit et publié mes rubriques en français. »
« Il apparaît que cette croisade contre la vérité est en train de se répandre dans tout l’Empire américain. »
+39
Alerter« Ce qui signifie qu’ils sont libres de publier des affirmations totalement fausses sans le moindre souci des répercussions ».
Ben, pas tant que ça ! Une grande lessive est annoncée. Les 3 journalistes de CNN (qui je pense, ont été grassement dédommager pour être débarqués selon les protocoles US que je connais bien) ne seraient que les premiers. Philippe Grasset en parle en détail dans cette rubrique :
http://www.dedefensa.org/article/et-lhypothese-1984-menacee-par-le-russiagate
http://dailycaller.com/2017/08/04/media-freak-out-after-sessions-suggests-hell-subpoena-reporters/ 4 aout
Les médias ont exprimé leur inquiétude vendredi après que le procureur général Jeff Sessions ait déclaré que le ministère de la Justice examine les politiques actuelles concernant l’assignation des journalistes dans le cadre de l’enquête sur les fuites d’informations classifiées.
Le vote du Congrès (HR3364) liant les mains de Trump semble avoir déclenché une vaste riposte de la Présidence dont nous allons prochainement mesuré les vagues.
+3
AlerterA propos de cet article :
« Que Le Monde publie une telle liste confirme ce que Udo Ulfkotte (2) avait lui-même révélé dans son célèbre ouvrage, à savoir qu’il n’y a en Europe aucun journaliste ayant pignon sur rue qui n’ait figuré sur les fiches de paie de la CIA.
Je me suis demandé si la liste de PropOrNot avait été créée par un organe de la « press-titution » tel que CNN, le New York Times, le Washington Post, NPR, MSNBC, afin de préserver leur monopole sur l’analyse de l’information, ou si c’était une création de la CIA dans une tentative de protéger les médias qui, travaillent pour elle en contrôlant les informations livrées à un public crédule et ignorant.
Je pense plutôt qu’elle émane de la CIA ou du Département d’Etat***, qui, ayant perdu leur crédibilité, jouent leur dernière carte pour reprendre le contrôle de l’information »
*** se rappeler que l’administration Trump roule encore avec le staff Obama…
L’excellent article de Glenn Greenwald que les Crises nous présentent, n’est que le prolongement/suite de l’article de Craig Roberts écrit en mars 2017.
Pourtant, nos chiens de garde poursuivent imperturbables leur brouet médiatique, coachés par l’OTAN : https://euvsdisinfo.eu/la-lutte-continue/
Pour égayer vos dimanches, un site UE remarquable qui annonce sa mission : https://euvsdisinfo.eu/
Prière de ne pas ricaner…
+9
AlerterQue font les décodeurs face à ces révélations?
Comment qualifient-ils les enquêtes d’un certain Elliot Higgins?
Ce maccarthysme forcené concernant la Fédération de Russie remet en doute toutes les récentes allégations circulant sur la toile.
Le vol Mh17, les blindés fantômes russes en Ukraine, les attaques au gaz en Syrie, la menace sur les états baltes et tant d’autres « buzz » sur l’agressivité de la Russie du président Poutine.
Il faudra bien reconnaître un jour ou l’autre que cette grande nation agit beaucoup plus dans la légalité internationale que ces vils détracteurs
+30
AlerterMichel Ickx,
Attention l’usage de » grande nation » est réservée aux USA..- )
Deconneurs:
Il m’en souvient où en une occasion unique ces inconscients avaient ouvert à tous les commentaires sur le >Maidan et la tragédie du MH17.
résultats: 3200 commentaires à 80 % critiquant les articles de l’Immonde et leur racisme anti-russes et leurs affirmations péremptoires.
J’étais un de ces commentateurs critiques, assez véhément je dois dire.
+20
AlerterRécemment le site français russie.fr a présenté sur sa chaine deux youtubers franco-russes : Vad Him de Magical Russian Internet et Masha de Enfants de l’est, cette dernière est très drôle.
Lors du reportage Masha jeune Russe arrivée en France dans son adolescence fait remarquer que les Français, et Occidentaux, placent bien trop la politique comme centre de gravité de toute pensée russe, pro ou anti soviétique, pro ou anti Poutine, pro ou anti religion…
Cette déformation n’est pas appliquée pour d’autres citoyens du monde, alors que les Russes sont des humains semblables aux autres humains.
à voir:
https://www.youtube.com/watch?v=EAaO94dpcXQ
+6
AlerterIl y a peu, le site les crises cherchait des collaborateurs éventuels pour une espèce de monitoring de la déontologie des journalistes.
J’avais proposé comme initiative alternative de collecter les fake news de la MSM, de les rapporter et d’en constituer une espèce d’archive, de catalogue consultable par tous.
Le but était bien sûr de démontrer preuves à l’appui l’indigence voire la dangerosité de la presse MSM actuelle, mais également de pouvoir exposer un jour et si nécessaire le ridicule des censeurs autoproclamés du net, de leur flagrant deux poids deux mesures.
Ce type de travail, c’est ce que vient de faire Greenwald dans le contexte du fumeux russiagate. Le problème est que son article ne sera lu que par un public limité et déjà sensibilisé, et que cet impact mitigé sera rapidement évaporé. Un site avec une vaste archive resterait consultable de manière permanente, autant par des quidams que des bloggers de l’alterinformation, et chacun pourrait participer à la collecte.
+13
AlerterAttendons que la justice américaine détermine le vrai du faux entre les allégations des journalistes et celles de Trump…
Cet article été écrit il y a plusieurs semaines. Je ne suis pas sûr qu’il aurait écrit la même chose aujourd’hui. Wait and see..
+1
AlerterThierry,
Au contraire plus le temps passe plus le Russian- gate se fragilise et le manque de hard facts, les carences de l’enquète de Comey (FBI) qui n’a jamais cherché à saisir les ordi du Parti Démocrate (DNC), s’est fié à une société d’audit rivé recruté par le Parti Démocrate (expertise plus que douteuse).
Hitlery, la poivrote mauvaise perdante, est de plus en plus accusée d’avoir combiné cette fake-news avec Wasserman-Schutz (cheffe démissionnaire du DNC) entourée d’experts en informatique Pakistanais, un d’ailleurs arrété à l’aéropor au moment de sa fuite.
tout ça très bien suivi en ligne sur Moon-of-Alabama avec toutes références et précisions, The Duran, SST, etc… et étrangement oublié par la MSM,
Vous avez dit bizzare ?
dommage c’est passionnant.
+6
AlerterDepuis Comey, la justice US a avancé !
Lisez par exemple ce que signifie la convocation d’un Grand Jury par Robert Mueller :
http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/08/04/un-grand-jury-convoque-sur-les-liens-du-clan-trump-avec-la-russie_5168601_4853715.html
https://www.theguardian.com/us-news/2017/aug/05/robert-mueller-donald-trump-russia
Mueller et son équipe ont des moyens d’investigations bien plus importants que les journalistes, et il a l’air d’avancer.
Il est dommage que cet aspect soit passé sous silence dans les articles traduits par « les crises ».
+0
Alerterhttp://www.foxnews.com/opinion/2017/08/02/rep-trent-franks-robert-mueller-must-resign.html
« Bob Mueller has enjoyed a long, close relationship with former FBI Director James Comey since at least 2003. They met while Mueller was the head of the FBI and Comey was Acting Attorney General – John Ashcroft, Bush’s Attorney General, had been hospitalized. Both Mueller and Comey were opposed to the controversial surveillance program by the NSA, (…)
+1
AlerterMerci de nous informer que Mueller et Comey étaient contre la surveillance de masse par la NSA. Il y a des mecs biens aux USA. Ce n’est pas probablement pas comme le très conservateur député Trent Franks, qui essaie comme il peut de sauver Trump.
Sur le fond: il y a 17 enquêteurs du ministère de la Justice qui bossent sur les relations de Trump, plus les membres du Grand Jury, plus Trump Jr ,… la machine est lancée. La démission de 3 journalistes de CNN est un épiphénomène.
+0
AlerterOn remarque que c’est uniquement lorsque ces fakenews touchent la politique intérieure que des sanctions sont prises ou des pressions sont exercées. Mais rien quand il est question de géopolitique ou autre propagande de guerre sur un état voyou.
Le pouvoir ne crée pas directement les fakenews mais se contente de limiter celles qui ne vont pas dans son sens par des pressions et des moyens législatifs. Il crée la propagande comme un sculpteur crée une statue, par soustraction, en enlevant de la matière.
De cette façon il fait de la propagande sans y toucher.
+10
AlerterLa démission des trois journalistes US et les mesures prise par certain média US me fond dire que finalement nos médias sont bien pire. Car tout les mensonges (erreurs? non… mensonges) que nos médias raconte a longueur de journée sur la Russie, le Venezuela, la Syrie et autre ne sont JAMAIS démenti par leurs auteurs. Au mieux une discrète modification de l’article est faite en cachette.
Nos média sont donc pire que les media US.
Très belle performance et cocorico!
+16
AlerterPetite analyse de texte pour vous inciter à faire TRÈS TRÈS attention à ce que vous lisez. 🙂
Que les non anglophones me pardonnent…
L’affirmation:
« Russian operation hacked a Vermont utility, showing risk to U.S. electrical grid security, officials say. »
Le démenti:
« Russian government hackers do not appears to have targeted Vermont utility, say people close to investigation »
Première remarque, l’identité de formulation qui ne laisse qu’à un seul mot « not » la charge de la correction du mensonge. Mot facilement escamoté dans la lecture rapide que nous avons des titres des journaux.
Donc, vu l’affirmation précédente, le démenti confirme dans l’esprit des lecteurs que le Gouvernement Russe est bien responsable de l’opération.
Opération réussie. Ce genre de manipulation est continuel dans les médias.
C’est pareil dans les journaux français… 🙂
Il aurait d’autres remarques à faire mais je vais être coupé… 🙂
+6
AlerterEn effet. Dans notre presse régionale, ce genre d’« informations » ou de « démentis » apparaît sous forme de « brèves », avec le titre en gras : « Ingérence russe », comme si l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de l’an dernier était un fait établi.
+2
AlerterLes journalistes US sont des gens odieux, nous le savons. Ils s’attaquent d’abord aux plus faibles. Quant aux TV et à leurs soupes poujadesques de blondes platines à coucher dehors et de costards cravates aux dents aussi longues qu’un morse de Patagonie ( je n’ai rien contre les morses), ils méritent une bonne leçon de déontologie et ce depuis des lustres. Trump & Russie, terrain très miné et ne jamais oublier que le patron du FBI en fit les frais. La bande autour de Trump est plus dangereuse que celle de Nixon ou Reagan, car acceptant tous les risques institutionnels. Il va y avoir des morts. Au fait, c’est par où la plage de Long Beach ?
+1
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